- Numéro 6Niveau 6
Igniatius a écrit:Anaxagore a écrit:@Ignatius
Lorsque des "méthodes" altèrent les contenus, il y a du souci à se faire en tout cas.
Il faut encore être capable de s'en apercevoir.
Je pense que c'est le cas de certains apprentis sorciers dont l'objectif ne semble plus vraiment disciplinaire.
Mais, comme je le disais, c'est anecdotique, enfin j'espère.
Apprendre le mot qui dépeint une réalité c'est déjà enfermer la réalité dans une catégorie linguistique qui ne correspond jamais en tous points au réel. Par ailleurs, l'enseignement n'apprend pas des "contenus immuables" mais des représentations plus ou moins proches des modèles académiques. L'apprentissage déforme nécessairement, on n'apprend pas le "signifié-table" mais un concept plus ou moins complet plus ou moins transférable. ne pas en avoir conscience est problématique.
- doublecasquetteEnchanteur
Cripure a écrit:Mouais. Ben si en 1972, une institutrice de CP avait chaque année 9 élèves sur 10 qui déchiffraient à Noël et 9,5 qui lisaient seuls en juin, j'appelle cela un résultat. Le reste, c'est du noyage de poisson.Numéro 6 a écrit:Cripure a écrit:Oui. Mais en termes de résultats, ou en termes de démarche ?Numéro 6 a écrit:Qu'il y ait des inspecteurs qui inspectent des fonctionnaires parait "normal", après tout, les enseignants ne sont pas en "profession libérale". Ils sont payés par l'état pour un travail correspondant aux injonctions de la nation.
Quand on emmerde celui qui apprend à lire parce qu'il ne passe pas par la bonne démarche et qu'on promeut la tanche qui bêtifie et décrète qu'on a toute la vie pour apprendre à lire, alors se pose quand même le début d'un commencement de problème, non ?
Le problème est que la notion de résultat n'est pas quantifiable réellement en éducation, et que même si elle l"était, "avoir une méthode plus productive qu'une autre" ne justifierait pas forcément son usage . Il faut admettre que l'acte éducatif se justifie non seulement par des contenus déterminés socialement, mais également par des modalités éducatives correspondant aux normes sociales et éthiques du moment.
Mais surtout, il faut être capable d'admettre quand on est enseignant mais aussi quand on est inspecteur, qu'il n'y a pas une bonne méthode qui fonctionnerait pour tous pour tous les contenus et que pour un même individu, plusieurs méthodes peuvent être complémentaires. ....
Vous pouvez monter sans problème jusqu'à 9,75 ou même 9,9 avec les normes actuelles !
- V.MarchaisEmpereur
Numéro 6 a écrit:
Il n'y a pas de lien évident entre les contenus disciplinaires et une meilleure maîtrise pour les faire acquérir sinon les thésards seraient des super pédagogues, les agrégés seraient tous très bons, les Capesiens seraient corrects puis les vacataires seraient tous mauvais.... on est bien d'accord, la réalité ne correspond pas à cela....
Moi ce que je disais c'est que, vous avez raison, s'adapter c'est faire preuve d'une "intelligence adaptative" (par définition), mais appliquer des consignes c'est pas forcément être con. Utiliser des livres quand on sait que les élèves ont du mal à lire et à se repérer dans le temps, c'est pas forcément stupide...
Un petit détour du côté des relations logiques et des conditions nécessaires ou suffisantes, peut-être, pour comprendre pourquoi votre analogie ne tient pas...
- IgniatiusGuide spirituel
Numéro 6 a écrit:Igniatius a écrit:Numéro 6 a écrit:Ronin a écrit:Non, bien sûr il vaut mieux des enseignants incompétents mais à l'ego modeste...
Avoir le choix des méthodes n'a rien a voir avec la compétences, et inversement...
Quant à l'égo.... il peut géner.... en toute occasion n'importe quel professionnel...
Je pense que c'est une erreur grossière : il me paraît clair qu'en maîtrisant mieux la discipline à enseigner, on est plus à même de posséder un regard critique sur les méthodes d'enseignement, et plus capable d'adapter sa façon d'expliquer.
Mal posséder sa discipline entraîne le plus souvent à suivre une progression toute faite, celle du livre, ou celle professée par quelques gourous.
Ou alors à croire être créatif en commettant des erreurs quant à l'efficacité de la méthode choisie. Mais c'est bcp plus rare.
Il n'y a pas de lien évident entre les contenus disciplinaires et une meilleure maîtrise pour les faire acquérir sinon les thésards seraient des super pédagogues, les agrégés seraient tous très bons, les Capesiens seraient corrects puis les vacataires seraient tous mauvais.... on est bien d'accord, la réalité ne correspond pas à cela....
Moi ce que je disais c'est que, vous avez raison, s'adapter c'est faire preuve d'une "intelligence adaptative" (par définition), mais appliquer des consignes c'est pas forcément être con. Utiliser des livres quand on sait que les élèves ont du mal à lire et à se repérer dans le temps, c'est pas forcément stupide...
Ah ouai...
J'ai des restes indécrottables de vieux cancre, si vous pouviez éviter les appréciations de type, erreur grossière, peut mieux faire, aucun travail, ça rendrait l'échange moins dogmatique et plus agréable.
Je réagis juste ce que j'ai mis en gras : il n'y a clairement pas d'implication directe systématique entre niveau du diplôme et qualité de l'enseignement mais il me semble incontestable que le taux de profs bons pédagogues augmente avec le diplôme.
Et si un thésard n'est sans doute pas adapté à un enseignement dans le secondaire, c'est l'affaire de temps : quand nous avons commencé, nous étions tous mauvais, à divers degrés, et nous nous sommes améliorés. Et je pense que pour améliorer notre enseignement, au fur et à mesure que nous avons pris connaissance des difficultés de nos élèves, nos compétences de base font la différence : comment varier les façons d'expliquer telle notion quand on n'en a soi-même qu'une vision utilitariste (i.e. on sait appliquer) ?
De plus, quand je parlais d'utiliser des livres, ce n'était pas pour les élèves, mais pour les enseignants peu sûrs d'eux : ce n'est pas obligatoirement le livre de la classe d'ailleurs.
Enfin, j'en utilise moi-même évidemment, pour m'inspirer sur des nouveaux programmes dont la logique m'échappe...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- doctor whoDoyen
Perso, je préfère un vacataire qui maîtrise bien sa matière à un certifié qui ne la maîtrise pas. Il y en a.
D'ailleurs, des thésards font illusion dans leur domaine de recherche et sont nuls ailleurs. Certains agrégés plus calés au début de leur carrière se font griller par des certifiés bosseurs qui lisent 40 bouquins universitaires par an.
Il n'y a pas de règle. Pas besoin de mobiliser le ban et l'arrière ban des distinctions de diplômes pour critiquer le lien entre maîtrise disciplinaire et compétence pédagogique.
D'ailleurs, des thésards font illusion dans leur domaine de recherche et sont nuls ailleurs. Certains agrégés plus calés au début de leur carrière se font griller par des certifiés bosseurs qui lisent 40 bouquins universitaires par an.
Il n'y a pas de règle. Pas besoin de mobiliser le ban et l'arrière ban des distinctions de diplômes pour critiquer le lien entre maîtrise disciplinaire et compétence pédagogique.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
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- IgniatiusGuide spirituel
Numéro 6 a écrit:Igniatius a écrit:Anaxagore a écrit:@Ignatius
Lorsque des "méthodes" altèrent les contenus, il y a du souci à se faire en tout cas.
Il faut encore être capable de s'en apercevoir.
Je pense que c'est le cas de certains apprentis sorciers dont l'objectif ne semble plus vraiment disciplinaire.
Mais, comme je le disais, c'est anecdotique, enfin j'espère.
Apprendre le mot qui dépeint une réalité c'est déjà enfermer la réalité dans une catégorie linguistique qui ne correspond jamais en tous points au réel. Par ailleurs, l'enseignement n'apprend pas des "contenus immuables" mais des représentations plus ou moins proches des modèles académiques. L'apprentissage déforme nécessairement, on n'apprend pas le "signifié-table" mais un concept plus ou moins complet plus ou moins transférable. ne pas en avoir conscience est problématique.
Il a fallu que je te relise 4 fois avant de piger ce que tu voulais dire : tu es aussi cryptique avec tes élèves ?
Et je ne suis même pas tout à fait certain d'avoir bien compris...
Bon, tu veux dire que ce que nous transmettons n'est jamais tout à fait ce que nous avions l'intention de transmettre ? Que les élèves ne retiennent qu'une version dégradée de nos cours ?
Sans doute un peu vrai.
Mais comme l'objectif est quand même bien de leur inculquer ces principes, il me semble qu'il nous faut être le plus rigoureux possible afin de limiter au maximum leurs interprétations dégradées comme tu dis. Et ça, ça passe par la maîtrise des modèles académiques, qui sont, qu'on le veuille ou non, l'essence du savoir.
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- Numéro 6Niveau 6
V.Marchais a écrit:Numéro 6 a écrit:
Il n'y a pas de lien évident entre les contenus disciplinaires et une meilleure maîtrise pour les faire acquérir sinon les thésards seraient des super pédagogues, les agrégés seraient tous très bons, les Capesiens seraient corrects puis les vacataires seraient tous mauvais.... on est bien d'accord, la réalité ne correspond pas à cela....
Moi ce que je disais c'est que, vous avez raison, s'adapter c'est faire preuve d'une "intelligence adaptative" (par définition), mais appliquer des consignes c'est pas forcément être con. Utiliser des livres quand on sait que les élèves ont du mal à lire et à se repérer dans le temps, c'est pas forcément stupide...
Un petit détour du côté des relations logiques et des conditions nécessaires ou suffisantes, peut-être, pour comprendre pourquoi votre analogie ne tient pas...
Je ne demande qu'à apprendre Monarque... Condescendez à vous y employer....
- CelebornEsprit sacré
profecoles a écrit:Pour le primaire, des syndicats qui défendent notre vision de la pédagogie, je veux bien un nom oui ...
J'en ai bien un qui me vient à l'esprit…
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- CelebornEsprit sacré
Numéro 6 a écrit:V.Marchais a écrit:Numéro 6 a écrit:
Il n'y a pas de lien évident entre les contenus disciplinaires et une meilleure maîtrise pour les faire acquérir sinon les thésards seraient des super pédagogues, les agrégés seraient tous très bons, les Capesiens seraient corrects puis les vacataires seraient tous mauvais.... on est bien d'accord, la réalité ne correspond pas à cela....
Moi ce que je disais c'est que, vous avez raison, s'adapter c'est faire preuve d'une "intelligence adaptative" (par définition), mais appliquer des consignes c'est pas forcément être con. Utiliser des livres quand on sait que les élèves ont du mal à lire et à se repérer dans le temps, c'est pas forcément stupide...
Un petit détour du côté des relations logiques et des conditions nécessaires ou suffisantes, peut-être, pour comprendre pourquoi votre analogie ne tient pas...
Je ne demande qu'à apprendre Monarque... Condescendez à vous y employer....
Si en attendant vous pouviez condescendre à vous présenter dans la section appropriée, merci.
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- IgniatiusGuide spirituel
doctor who a écrit:Perso, je préfère un vacataire qui maîtrise bien sa matière qu'un certifié qui ne la maîtrise pas. Il y en a.
D'ailleurs, des thésards font illusion dans leur domaine de recherche et sont nuls ailleurs. Certains agrégés plus calés au début de leur carrière se font griller par des certifiés bosseurs qui lisent 40 bouquins universitaires par an.
Il n'y a pas de règle. Pas besoin de mobiliser le ban et l'arrière ban des distinctions de diplômes pour critiquer le lien entre maîtrise disciplinaire et compétence pédagogique.
Je ne dis pas le contraire, lis-moi.
Je dis juste que la probabilité d'être un bon enseignant augmente avec le niveau de diplôme : évidemment qu'on connaît tous des exemples et contre-exemples.
Mais je n'écris pas cela pour discriminer telle catégorie d'enseignants : c'est pour dire que la maîtrise disciplinaire me paraît essentielle et que le niveau de concours est encore la meilleure manière de la sanctionner.
Certains veulent nier l'importance de ces concours, sur le thème "On fait tous le même métier" et "A quoi ça sert d'avoir un bac+5 pour enseigner à des collégiens ?" : je ne supporte pas ce genre de réflexions, qui témoignent à mon sens d'une grande incompréhension de ce qui fait la qualité d'un enseignant.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
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- V.MarchaisEmpereur
Numéro 6 a écrit:V.Marchais a écrit:Numéro 6 a écrit:
Il n'y a pas de lien évident entre les contenus disciplinaires et une meilleure maîtrise pour les faire acquérir sinon les thésards seraient des super pédagogues, les agrégés seraient tous très bons, les Capesiens seraient corrects puis les vacataires seraient tous mauvais.... on est bien d'accord, la réalité ne correspond pas à cela....
Moi ce que je disais c'est que, vous avez raison, s'adapter c'est faire preuve d'une "intelligence adaptative" (par définition), mais appliquer des consignes c'est pas forcément être con. Utiliser des livres quand on sait que les élèves ont du mal à lire et à se repérer dans le temps, c'est pas forcément stupide...
Un petit détour du côté des relations logiques et des conditions nécessaires ou suffisantes, peut-être, pour comprendre pourquoi votre analogie ne tient pas...
Je ne demande qu'à apprendre Monarque... Condescendez à vous y employer....
Nous sommes bien d'accord que la maîtrise disciplinaire n'est pas une condition suffisante pour former un bon enseignant. Il faut aussi des qualités humaines et pédagogiques. Il n'en demeure pas moins que cette maîtrise est une condition nécessaire. Un professeur ne peut pas bien expliquer une notion qu'il ne maîtrise pas parfaitement, à un point bien supérieur à celui qu'il doit enseigner, histoire d'en comprendre les tenants et aboutissants. Nombreux sont les enseignants de Lettres très mal formés en grammaire, aujourd'hui - et ce n'est guère leur faute. Comment faire comprendre clairement la notion de CO à des élèves quand elle est déjà assez nébuleuse chez soi ? Comment trouver diverses manières d'expliquer l'accord du participe passé si on n'en connaît pas soi-même l'histoire ni les enjeux, qui permettent précisément de faire saillir, par les explications diverses possibles, les différents aspects éclairants ? La pédagogie n'est pas garantie par la maîtrise disciplinaire, mais elle en dépend.
- doctor whoDoyen
Igniatius a écrit:doctor who a écrit:Perso, je préfère un vacataire qui maîtrise bien sa matière qu'un certifié qui ne la maîtrise pas. Il y en a.
D'ailleurs, des thésards font illusion dans leur domaine de recherche et sont nuls ailleurs. Certains agrégés plus calés au début de leur carrière se font griller par des certifiés bosseurs qui lisent 40 bouquins universitaires par an.
Il n'y a pas de règle. Pas besoin de mobiliser le ban et l'arrière ban des distinctions de diplômes pour critiquer le lien entre maîtrise disciplinaire et compétence pédagogique.
Je ne dis pas le contraire, lis-moi.
Je dis juste que la probabilité d'être un bon enseignant augmente avec le niveau de diplôme : évidemment qu'on connaît tous des exemples et contre-exemples.
Mais je n'écris pas cela pour discriminer telle catégorie d'enseignants : c'est pour dire que la maîtrise disciplinaire me paraît essentielle et que le niveau de concours est encore la meilleure manière de la sanctionner.
Certains veulent nier l'importance de ces concours, sur le thème "On fait tous le même métier" et "A quoi ça sert d'avoir un bac+5 pour enseigner à des collégiens ?" : je ne supporte pas ce genre de réflexions, qui témoignent à mon sens d'une grande incompréhension de ce qui fait la qualité d'un enseignant.
Je répondais à Six, Igniatus.
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- IgniatiusGuide spirituel
Au temps pour moi, je ne l'avais pas compris ainsi !
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- IgniatiusGuide spirituel
Et au passage, je suis 100% d'accord avec V.Marchais.
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- philannDoyen
doctor who a écrit:Igniatius a écrit:doctor who a écrit:Perso, je préfère un vacataire qui maîtrise bien sa matière qu'un certifié qui ne la maîtrise pas. Il y en a.
D'ailleurs, des thésards font illusion dans leur domaine de recherche et sont nuls ailleurs. Certains agrégés plus calés au début de leur carrière se font griller par des certifiés bosseurs qui lisent 40 bouquins universitaires par an.
Il n'y a pas de règle. Pas besoin de mobiliser le ban et l'arrière ban des distinctions de diplômes pour critiquer le lien entre maîtrise disciplinaire et compétence pédagogique.
Je ne dis pas le contraire, lis-moi.
Je dis juste que la probabilité d'être un bon enseignant augmente avec le niveau de diplôme : évidemment qu'on connaît tous des exemples et contre-exemples.
Mais je n'écris pas cela pour discriminer telle catégorie d'enseignants : c'est pour dire que la maîtrise disciplinaire me paraît essentielle et que le niveau de concours est encore la meilleure manière de la sanctionner.
Certains veulent nier l'importance de ces concours, sur le thème "On fait tous le même métier" et "A quoi ça sert d'avoir un bac+5 pour enseigner à des collégiens ?" : je ne supporte pas ce genre de réflexions, qui témoignent à mon sens d'une grande incompréhension de ce qui fait la qualité d'un enseignant.
Je répondais à Six, Igniatus.
Nous ne sommes pas obligés non plus de tout mettre dans le même panier.
Pour ce qui est du concours, je suis d'accord que jusqu'à preuve du contraire c'est le critère le plus objectif de sélection sur un critère disciplinaire, mais ça ne garantit en rien un bon pédagogue. À mon sens le recrutement disciplinaire est une nécessité mais ce n'est absolument pas suffisant et ne pas connaître le milieu professionnel avant de devenir prof en fonction (même stagiaire) me semble relever du délire.
Pour ce qui est du bac + 5, l'expression même n'a aucun sens tant elle est déconnectée du contenu. Je suis personnellement en thèse, et donc titulaire d'un DEA et j'aimerais bien savoir en quoi cela permet une meilleure compétence en tant qu'enseignant. Avoir élevé le niveau d'études à Bac + 5 a deux défauts majeurs: 1) Sélectionner socialement les enseignants, car tous ne peuvent pas se permettre de payer 5 années d'études (surtout dans des disciplines de SHS) 2) Créer des régiments d'aigris, de gens à qui on aura donner une initiation à la recherche, une spécialisation sur certains domaines et qu'on va envoyer par la suite dans des établissements où ils végéteront parfois intellectuellement (sauf si comme beaucoup ils font d'autres choses à côté de leur métier)
Pour ma part, je trouvais plus intéressant le recrutement à Bac +3 pour les PE et certifiés, mais avec une exigence intellectuelle relevée à ce niveau et une revalorisation des salaires sans évolution du niveau de diplôme. C'est le contraire qui a été fait, on ne verra pas les gens se bousculer au portillon.
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- IgniatiusGuide spirituel
Je me suis exprimé vite car je ne voulais pas relancer ce faux débat sur les concours, donc je n'ai pas été clair.
Bref, je suis d'accord en tout point avec toi Philann.
Bref, je suis d'accord en tout point avec toi Philann.
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- philannDoyen
Igniatius a écrit:Je me suis exprimé vite car je ne voulais pas relancer ce faux débat sur les concours, donc je n'ai pas été clair.
Bref, je suis d'accord en tout point avec toi Philann.
- doublecasquetteEnchanteur
philann a écrit:
Pour ma part, je trouvais plus intéressant le recrutement à Bac +3 pour les PE et certifiés, mais avec une exigence intellectuelle relevée à ce niveau et une revalorisation des salaires sans évolution du niveau de diplôme. C'est le contraire qui a été fait, on ne verra pas les gens se bousculer au portillon.
J'irais même plus loin que toi, philann, pour les PE.
Un recrutement au niveau Bac, suivi de trois à quatre ans d'études "larges" sans spécialisation, ce serait encore plus sûr pour avoir des gens qui assument d'avoir à raconter 3 000 fois les Trois Petits Cochons, à jouer au Fermier dans son Pré et à chanter Frère Jacques même pas en canon sans se sentir à sous-emploi au regard de leurs très hautes capacités littéraires et philologiques, scientifiques, historiques, géographiques, mathématiques, musicales ou autres tout en n'ayant pas oublié comment on analyse un adjectif qualificatif, comment on calcule une division à trois chiffres après la virgule, comment est morte Marie-Antoinette, où la Loire prend sa source et pourquoi "ça mousse" quand on verse du vinaigre sur du calcaire !
- sebisebNiveau 9
SI c'est comme en Suède ils se plient à la politique locale, c'est à dire que pour ne pas décevoir la communauté et la mairie ils distribuent des bons résultats pour que le maire soit ré-élu et le directeur de l'établissement scolaire garde son poste !Celadon a écrit:Comment fait donc la Finlande, sans inspecteurs ?
_________________
sebiseb ...pour une école "vraiment" libre !
- Doc Doc Doc !Je viens de m'inscrire !
philann a écrit:
Nous ne sommes pas obligés non plus de tout mettre dans le même panier.
Pour ce qui est du concours, je suis d'accord que jusqu'à preuve du contraire c'est le critère le plus objectif de sélection sur un critère disciplinaire, mais ça ne garantit en rien un bon pédagogue. À mon sens le recrutement disciplinaire est une nécessité mais ce n'est absolument pas suffisant et ne pas connaître le milieu professionnel avant de devenir prof en fonction (même stagiaire) me semble relever du délire.
Pour ce qui est du bac + 5, l'expression même n'a aucun sens tant elle est déconnectée du contenu. Je suis personnellement en thèse, et donc titulaire d'un DEA et j'aimerais bien savoir en quoi cela permet une meilleure compétence en tant qu'enseignant. Avoir élevé le niveau d'études à Bac + 5 a deux défauts majeurs: 1) Sélectionner socialement les enseignants, car tous ne peuvent pas se permettre de payer 5 années d'études (surtout dans des disciplines de SHS) 2) Créer des régiments d'aigris, de gens à qui on aura donner une initiation à la recherche, une spécialisation sur certains domaines et qu'on va envoyer par la suite dans des établissements où ils végéteront parfois intellectuellement (sauf si comme beaucoup ils font d'autres choses à côté de leur métier)
Pour ma part, je trouvais plus intéressant le recrutement à Bac +3 pour les PE et certifiés, mais avec une exigence intellectuelle relevée à ce niveau et une revalorisation des salaires sans évolution du niveau de diplôme. C'est le contraire qui a été fait, on ne verra pas les gens se bousculer au portillon.
Entièrement d'accord. Et ce n'est rien de le dire...
- AnaxagoreGuide spirituel
Numéro 6 a écrit:Igniatius a écrit:Anaxagore a écrit:@Ignatius
Lorsque des "méthodes" altèrent les contenus, il y a du souci à se faire en tout cas.
Il faut encore être capable de s'en apercevoir.
Je pense que c'est le cas de certains apprentis sorciers dont l'objectif ne semble plus vraiment disciplinaire.
Mais, comme je le disais, c'est anecdotique, enfin j'espère.
Apprendre le mot qui dépeint une réalité c'est déjà enfermer la réalité dans une catégorie linguistique qui ne correspond jamais en tous points au réel. Par ailleurs, l'enseignement n'apprend pas des "contenus immuables" mais des représentations plus ou moins proches des modèles académiques. L'apprentissage déforme nécessairement, on n'apprend pas le "signifié-table" mais un concept plus ou moins complet plus ou moins transférable. ne pas en avoir conscience est problématique.
C'est quoi le réel?
Blague à part, la notion d'élément ne date pas d'hier.
Elémenter ne signifie pas altérer les connaissances.
Tiens, au fait:
http://skhole.fr/refonder-l%E2%80%99%C3%A9cole-%C3%A9l%C3%A9mentaire-aurait-dit-condorcet-par-dani%C3%A8le-cosson-sch%C3%A9r%C3%A9
- JPhMMDemi-dieu
D'où les maths (et leur enseignement).
Je dis ça, je dis rien, bien sûr.
Sauf que je ne suis pas tout à fait le seul à le dire. :lol:
Je dis ça, je dis rien, bien sûr.
Sauf que je ne suis pas tout à fait le seul à le dire. :lol:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AnaxagoreGuide spirituel
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- profecolesHabitué du forum
Cripure a écrit:Merci de ne pas me faire dire n'importe quoiprofecoles a écrit:Numéro 6 a écrit:Il faut admettre que l'acte éducatif se justifie non seulement par des contenus déterminés socialement, mais également par des modalités éducatives correspondant aux normes sociales et éthiques du moment.
Mais surtout, il faut être capable d'admettre quand on est enseignant mais aussi quand on est inspecteur, qu'il n'y a pas une bonne méthode qui fonctionnerait pour tous pour tous les contenus et que pour un même individu, plusieurs méthodes peuvent être complémentaires. ....
Il faut aussi admettre qu'il y a de mauvaises méthodes qui ne marchent que sur peu d'élèves et pas du tout sur ceux en difficulté et que même si les élèves sont coopératifs (le "fameux " triangle de Houssaye d'Averoes à lire sur le fil consacré "Haro sur la pédagogie frontale") elles ne fonctionnent quand même pas.
Il ne s'agit pas de commettre l'erreur de nos adversaires en pédagogie et d'imposer à tous partout et pour tous une unique méthode ou démarche. Il s'agit de définir domaine par domaine les méthodes qui ont fait la preuve de leur inefficacité et de les bannir pour laisser la place à plein d'autres qui peuvent elles-mêmes être bien différentes entre elles (La méthode de lecture de DC est différente de celle de Julie Pie et elles deux bien différentes de Borel-Maisonny, la méthode de Singapour en maths qui a de très bons résultatsau primaire est conçue sur un principe bien différent de celui des manuels SLECC qui fonctionnent très bien aussi).
Quant à "plusieurs méthodes peuvent être complémentaires. ....", bien d'accord mais toujours en respectant certains principes pédagogiques notamment celui de la démarche explicite sauf pour quelques élèves somme toute assez rares dans une classe capables de construire eux-mêmes leur savoir (en tout cas au primaire).
Libre à vous de penser que ce que j'écris est n'importe quoi ...En revanche, où voyez-vous que je vous attribue mes propos ?
- teach_meNiveau 2
Avec tout le jargon et les mots savants que l'on peut utiliser, en plus de la double-pensée (merci Orwell), cela donne une bouilli assez indigeste au final. Je ne pense pas qu'il y est de pédago officielle, aussi.
_________________
Un blog sur des citations sur l'école pas mal fait. La gestion de classe pour un prof, c'est essentiel.
- phiExpert
doublecasquette a écrit:philann a écrit:
Pour ma part, je trouvais plus intéressant le recrutement à Bac +3 pour les PE et certifiés, mais avec une exigence intellectuelle relevée à ce niveau et une revalorisation des salaires sans évolution du niveau de diplôme. C'est le contraire qui a été fait, on ne verra pas les gens se bousculer au portillon.
J'irais même plus loin que toi, philann, pour les PE.
Un recrutement au niveau Bac, suivi de trois à quatre ans d'études "larges" sans spécialisation, ce serait encore plus sûr pour avoir des gens qui assument d'avoir à raconter 3 000 fois les Trois Petits Cochons, à jouer au Fermier dans son Pré et à chanter Frère Jacques même pas en canon sans se sentir à sous-emploi au regard de leurs très hautes capacités littéraires et philologiques, scientifiques, historiques, géographiques, mathématiques, musicales ou autres tout en n'ayant pas oublié comment on analyse un adjectif qualificatif, comment on calcule une division à trois chiffres après la virgule, comment est morte Marie-Antoinette, où la Loire prend sa source et pourquoi "ça mousse" quand on verse du vinaigre sur du calcaire !
Moi je suis d'accord pour ce qui est de trois ou quatre ans d'études à la fois exigeantes et générales (de quoi donner une base solide dans toutes les matières, mais aussi des cours sur ce qu'est un enfant de 3 ans, de 6 ans, de 11 ans et un groupe d'élèves de ces âges...) associée à une image et un salaire revalorisés (comment ça ça ne se fait pas en un claquement de doigts ? ça existe dans d'autres pays... ) il faudrait en plus éviter que ceux qui sortent de ce cursus se retrouvent au chômage et recrutables comme vacataires flexibles et sous payés... (je suppose que c'est pour ça que tu parlais d'un recrutement avant la formation ? )
Au passage ce qu'on disait l'autre jour sur le fait que tout le monde sait mieux que les autres et surtout que les p.e. Eux-mêmes ce qu'il faudrait faire me saute aux yeux ici
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