Les technologies numériques et les TD sont-ils voués à remplacer les cours magistraux en université ?

Collier de Barbe a écrit:

condorcet a écrit:

Collier de Barbe a écrit:Condorcet
Je vous propose d'expliquer a tous nos concitoyens non profs bon universitaires que nous devons être (bien) payés, avoir la sécurité de l'emploi, le prestige du rang... Et ce sans la moindre contrepartie objectivement mesurable... Au nom du fait qu'on doit "nous faire confiance".
Faites l'essai autour de vous pendant les fêtes, vous serez étonnés du résultat...

Je n'ai rien à expliquer et encore moins à justifier ni de mes choix professionnels ni du fonctionnement de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le prestige du rang et la sécurité de l'emploi sont en effet la logique contrepartie d'efforts à très long terme et de sacrifices conséquents. La transparence que vous vantez et parez des atours démocratiques me semble une vraie tyrannie. C'est par la haine jalouse des statuts que le libéralisme a commencé à tailler qui, dans les retraites qui, dans les statuts.

Alors je doute que vous puissiez jamais fonctionner dans une université. Enseignant chercheur c'est pas un statut d'artiste ou de diva. Il fait rendre des comptes.

Rendre des comptes sur des points, dans des domaines dépourvus de toute pertinence... Moi, je préfère la vision de Condorcet, sur ce coup-là. Finalement, c'est de l'anarchie bien comprise. Quant à demander un avis à des étudiants, chacun fait ce qu'il veut, mais au-delà du simple conseil demandé, est-ce une évaluation ?

Luigi_B a écrit:

Collier de Barbe a écrit:Et oui l'évaluation est indispensable à partir du moment ou on distribue l'argent public.

Est-ce que quelqu'un a songé à appliquer ça aux investissements massifs dans le numérique ?

je n'ai pas grande chose à ajouter au débat, mais côté retour sur investissement, rapport qualité-prix... :|

https://www.neoprofs.org/t56027-1600-milliards-d-aides-aux-banques-europeennes

Collier de Barbe a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

condorcet a écrit:Je pense que l'évaluation telle qu'elle est iciexposée ne saura séparer le bon grain de l'ivraie (autrement dit que le remède sera pire que le mal).

Alors là je te rassure, je suis parfaitement opposé à l'évaluation par les étudiants. Ça me fait penser au "séminaire" ultra démago de l'IUFM "mieux connaître le système éducatif pour apprendre à y intervenir", où l'on devait évaluer les formateurs. Une vraie fumisterie de bout en bout.

Tu ne demandes jamais l'avis de tes étudiants sur le cours (par écrit et anonymement bien sur) ?
Je trouve ça souvent utile...

Non non, je ne demande pas leur avis aux étudiants. Je suis peut-être trop hautain, mais j'ai l'impression qu'en L1 ils ne sont pas capables de bien savoir ce qu'est un bon cours d'histoire et encore moins de dire ce qu'il faudrait pour l'améliorer.

Ce n'est pas une question d'être hautain ou pas. Il s'agit plutôt de curiosité.
Il me semble que tu confonds expertise scientifique (maîtriser le savoir) que les L1 ne possèdent probablement pas et capacité on va dire "réflexive" à réfléchir sur l'échange pédagogique.
Le prof fait son cours, l'étudiant s'efforce de le suivre, d'apprendre, etc. Comment ça fonctionne? Est-ce que c'est clair? Est-ce que les consignes sont identifiées et peuvent suivies, etc.
A chaque fois que je l'ai fait j'ai appris des choses utiles pour la suite.

http://www.vousnousils.fr/2012/12/28/fioraso-un-vice-president-charge-du-numerique-dans-chaque-grande-universite-presse-539774
AFP 28.12.2012
Fioraso: un vice-président chargé du numérique dans chaque grande université

Un vice-président chargé du numé­rique siè­gera dans le conseil d'administration de chaque grande uni­ver­sité, afin de déve­lop­per l'enseignement supé­rieur en ligne, a annoncé ven­dredi la ministre Geneviève Fioraso dans un entre­tien au quo­ti­dien Les Echos.

Chaque grande uni­ver­sité dis­po­sera, dans son conseil d'administration, d'un vice-président en charge du numé­rique et d'un centre de res­sources numé­riques, a confirmé le minis­tère inter­rogé par l'AFP.

"Il faut rat­tra­per notre retard", a estimé la ministre de l'Enseignement supé­rieur, citée par Les Echos. "Tous les cours magis­traux qui sont dis­pen­sés dans des amphi­théâtres bon­dés, dans de mau­vaises condi­tions, tels les cours de méde­cine de pre­mière année, peuvent être rem­pla­cés par des cours en ligne", a fait valoir Mme Fioraso.

La ministre a engagé un pro­jet "France uni­ver­sité numé­rique" pour déve­lop­per une offre de for­ma­tion ini­tiale et conti­nue en ligne. Les détails de ce pro­jet seront connus en février, a confirmé le minis­tère, ajou­tant que le bud­get "n'est pas arrêté pour l'instant".

Les Assises de l'Enseignement supé­rieur et de la recherche prônent "une grande ini­tia­tive natio­nale pour le déve­lop­pe­ment de l'enseignement supé­rieur en ligne".

Les outils numé­riques ouvrent des "pos­si­bi­li­tés de péda­go­gie à dis­tance" et donnent "à cha­cun l'accès à une quan­tité énorme de connais­sances, par­tout et à chaque ins­tant", avait sou­li­gné fin novembre le rap­por­teur géné­ral Vincent Berger.

Le comité de pilo­tage des Assises a élaboré 121 pro­po­si­tions. Elles ser­vi­ront de base à un pro­jet de loi d'orientation qui sera pré­senté en Conseil des ministres en mars, pour rem­pla­cer la loi sur la recherche de 2006 et la loi LRU sur l'autonomie des uni­ver­si­tés de 2007.

:

Ça existe déjà dans certaines Universités. Dont la mienne. C'est d'une inutilité redoutable.

Soit le contenu d'un cours est indépendant de la personne qui le prononce, et on peut dans ce cas recruter des chômeurs pour venir lire dans de petits amphis des cours élaborés par des spécialistes, ou bien encore mettre ces mêmes cours à disposition sur un site (mais là, on ne fait plus de social ) ; mais à partir du moment où l'on est persuadé que le cours est fait par celui qui le conçoit, qu'il y met sa patte, son expérience, sa personne, la proposition de madame la ministre est une idiotie sans nom.
C'est marrant, je crois savoir vers où je balance...

On peut aussi recruter des enseignants-chercheurs momentanément chômeurs pour qu'ils ne le soient plus : et on fait du social !

condorcet a écrit:On peut aussi recruter des enseignants-chercheurs momentanément chômeurs pour qu'ils ne le soient plus : et on fait du social !

Non non non, vous ne nous aurez pas comme ça, Môssieur Condorcet !

La proposition de Condorcet est pourtant excellente ;-)
(Encore 2 mois avant de connaître la liste des postes offerts au concours en 2013...on compte les jours)

Je rebondis sur l'évaluation par les étudiants. Le but n'est en effet pas de noter le contenu scientifique, mais bien d'évaluer les capacités pédagogiques de l'enseignant.
J'ai été choquée l'année dernière quand on m'a demandé de noter mes professeurs, au Québec. Et puis, je me suis souvenue des heures de cours horribles passées à essayer de comprendre le pourquoi du comment de certains cours, face à des professeurs qui, texto, déclaraient qu'ils n'avaient que faire de nous donner cours.
Nous avions essayé de nous plaindre, mais vous comprenez, "on ne peut rien faire face à ce genre de professeurs".

Mouais..

Collier de Barbe a écrit:La proposition de Condorcet est pourtant excellente ;-)
(Encore 2 mois avant de connaître la liste des postes offerts au concours en 2013...on compte les jours)

Bon courage à Condorcet et vous!

Merci !!!

Merci MK

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Collier de Barbe a écrit:La proposition de Condorcet est pourtant excellente ;-)
(Encore 2 mois avant de connaître la liste des postes offerts au concours en 2013...on compte les jours)

Bon courage à Condorcet et vous!

Oui, bon courage. Vous postulez tous deux pour MCF ?

Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

Collier de Barbe a écrit:Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

Je viendrai chahuter vos amphis :diable:

Cripure a écrit:

Collier de Barbe a écrit:Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

Je viendrai chahuter vos amphis :diable:

Venez avec un ordinateur portable et une connexion sur Wikipédia

Cripure a écrit:

Collier de Barbe a écrit:Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

Je viendrai chahuter vos amphis :diable:

Avec plaisir : j'amènerai mon Gaffiot pour les fauteurs de troubles littéraires !

Collier de Barbe a écrit:Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

Tu as aussi les concours de CR2 du CNRS : il reste quelques jours...

Collier de Barbe a écrit:Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

La situation ne peut que s'améliorer...

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Cripure a écrit:

Collier de Barbe a écrit:Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

Je viendrai chahuter vos amphis :diable:

Venez avec un ordinateur portable et une connexion sur Wikipédia

Pensez-vous que je me sépare jamais de mes chers gadgets ? Je fabriquerai de faux articles Wikipedia et je vous les opposerai en amphi, ce sera farce.

condorcet a écrit:

Collier de Barbe a écrit:Oui je pense vu nos "succès" calamiteux en 2012...

La situation ne peut que s'améliorer...

Hélas, elle peut ne pas changer, aussi... J'ai accompagné les déceptions de mon frère pendant dix ans (docteur à 24 ans, recruté MCF à 34...), je sais hélas de quoi je parle, et bien sûr, je ne vous le souhaite pas. Puissiez-vous avoir été dans l'ombre suffisamment pour ne pas vous être créé sans même le savoir les plus puissantes inimitiés qui se puissent être

On est patient, et au lycée on est pas si mal...

La mondialisation universitaire
Entretien avec l'historien Christophe Charle [04-01-2013]
http://www.laviedesidees.fr/La-mondialisation-universitaire.html

extraits :
« Comme toute mutation technique, il peut constituer la meilleure ou la pire des choses pour ceux qui sont attachés à un certain idéal démocratique et ouvert des universités.

La meilleure, s’il permet d’effacer un certain nombre d’obstacles à la diffusion des savoirs, des cours et des difficultés de communication entre collègues ou entre universitaires et étudiants quels que soient l’origine, l’âge, la motivation. La pire si, comme c’est pratiqué dans certaines universités privées à but lucratif, il s’agit de fournir des « kits » d’enseignement uniformisés, conformes à une routine ou à des objectifs utilitaristes, et destinés à transformer l’enseignement supérieur en un marché standardisé comme un autre … »

« Ces visions technophiles de l’avenir universitaire oublient aussi qu’un cours n’est pas un manuel lu devant un micro, ni une performance aguichante devant une caméra. Surtout si les cours ne sont pas nourris par le travail parallèle des enseignants chercheurs, on peut directement les supprimer et les remplacer par des polycopiés obligatoires sur tout le territoire. La diversification des enseignements supérieurs et des publics et l’accélération des flux d’informations sur lesquels reposent les enseignements rendent l’adaptation permanente des formules pédagogiques indispensable, alors que des formules vidéo ou audio enregistrées risquent, du fait des coûts, de pousser à la stagnation, au choix des enseignements standardisables ou à la reproductibilité au moindre coût, incompatible avec la modification continue des contenus ».
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Merci pour ce lien, cliohist.