- philannDoyen
holderfar a écrit:Ca sent quand même la consigne de ne pas affoler les postulants à notre fabuleux métier. Un peu comme les "établissements sans histoire" rabâchés façon Pavlov dès qu'un prof se fait agresser quelque part.
j'allais écrire + 1000, mais en fait
VOyons quelqu'un qui s'engage par vocation pour une noble cause ne peut pas mourir de ses conditions de survie lors de la croisade...ce serait si étonnant!
- TristanaVénérable
Je reviens juste là-dessus : c'est effectivement un tabou partout, et je pense notamment à ceux qui travaillent dans la pénitentiaire dont le taux de suicide est de 31% supérieur à celui de la population générale (en 2009, par exemple, 19 suicides sur 24.000 personnes travaillant en milieu carcéral : grosso modo, on parle de 1 pour 1.000 — c'est supérieur à ce qui se passe dans la police...), et pourtant, il est extrêmement rare qu'on entende parler du cas d'un surveillant pénitentiaire qui s'est suicidé...Sibérie a écrit:Autre chose: c'est un tabou.
Et je trouve très inexact de dire que l'EN est la plus grande muette à ce sujet!
Le suicide chez les militaires, en parle-t-on? Chez les personnels médicaux? Chez les employés de Pôle emploi, La Poste, chez les policiers?
Pas plus.
Arrêtons deux minutes...
- yphrogEsprit éclairé
Kruella a écrit:Oiseau phenix a écrit:http://www.aisnenouvelle.fr/article/faits-divers-%E2%80%93-justice/une-enseignante-se-pend-dans-sa-classe
« Le geste dramatique de l'enseignante n'est aucunement consécutif à son travail », explique le commissariat de Soissons qui a démarré une enquête pour déterminer les causes du décès.
Et c'est sans doute parce qu'elle aimait tant son collège qu'elle a choisi ce lieu pour y commettre ce "geste dramatique". Ce genre d'assertion, alors que l'enquête vient de "démarrer", m’écœure au plus haut point. On imagine que l'enquête sera très objective, avec cette déclaration préliminaire.
Sinon, les précédents dans le département, c'est pas deux, c'est trois. La troisième était stagiaire LP avec moi, en 2010-2011.
Y a-t-il jamais eu la publication des résultats de l'enquête dont on a tant parlé à l'époque de Lise Bonnafous?
- thaliabellamyNiveau 5
J'étais stagiaire à Soissons l'an dernier et l'Aisne m'a traumatisée. Je connais bien Villeneuve St Germain et les élèves de ce collège étaient nos élèves les plus durs. De plus, une assistante d'éducation avait été frappée par un élève l'an dernier. Mes pensées pour sa famille....
- cocotte71Niveau 3
Un jour, il n'y aura plus de profs...On parle peu des démissions,dépressions,suicides mais l’Éducation Nationale n'est pas un monde à part et je suis choquée d 'apprendre les décès de collègues dans leur salle de classe, ce n'est quand même pas anodin, en plus avant les fêtes...
- lene75Prophète
Lilypims a écrit:holderfar a écrit:Personne ne veut rien instrumentaliser. Un suicide, c'est tjs compliqué. Cependant, ne pas voir que le choix du lieu est symbolique m'interpelle fortement. J'ai l'impression qu'il n'y a que dans l'EN qu'on écarte systématiquement les pbs professionnels comme facteurs possibles.
C'était le cas aussi chez France Télécom/Orange, au début.
+1
Disons que quand une profession connaît un taux de suicide supérieur à la moyenne, ce qui est le cas des profs, on est en droit de s'interroger, surtout quand certains de ces suicides se passent sur le lieu de travail, et que plus on le fait tôt mieux c'est pour éviter des drames inutiles. C'est la leçon FT, non ? Et mieux vaut s'interroger pour rien que salir une personne gratuitement, à mon sens.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- JohnMédiateur
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/suicide-dune-enseignante-la-famille-reclame-une-enquete-serieuse
VILLENEUVE-SAINT-GERMAIN (Aisne). Lundi, un drame se nouait dans le collège Louise-Michel de Villeneuve-Saint-Germain. Annick Martin, une prof de Segpa venait de se donner la mort. Sa famille reste avec ses questions. Interview avec Christelle, sa soeur.
Si le suicide d'Annick Martin, ce professeur du collège Louise-Michel de Villeneuve-Saint-Germain a suscité une vive émotion au sein de la corporation enseignante, cette tristesse fort compréhensible est bien en deçà du désarroi dans lequel une bonne partie de sa famille se trouve aujourd'hui plongée. Christelle Gomes, la sœur d'Annick, apporte un témoignage poignant. « C'est une façon de rétablir la vérité », dit-elle. Une façon aussi de demander que toute la lumière soit faite sur ce drame.
l'union : Vous vous dites ulcérée par tout ce que vous avez lu et entendu sur le suicide de votre sœur. Pourquoi ?
Christelle Gomes : Nous avons pu lire, par exemple, qu'Annick connaissait des problèmes sur le plan personnel. Problèmes qui auraient eu une incidence au niveau de sa carrière. Mais les personnes qui affirment cela la connaissaient-elles vraiment ? L'avaient-elles seulement rencontrée ? Quant aux multiples tentatives de suicides qui auraient précédé son geste, elles ne sont que fantaisistes. Il y a toute une famille derrière ce drame mais personne ne pense aux conséquences que peuvent engendrer de tels propos !
Qui était votre sœur ?
Annick était issue d'une famille nombreuse et rencontrait régulièrement, chaque week-end et durant les vacances, sa mère ainsi que ses frères et sœurs. Elle échangeait, aimait plaisanter, riait aussi. Elle aimait la vie, lisait énormément. Elle avait soif de culture et en faisait profiter ses nièces et neveux. Elle aimait l'art sous toutes ses formes. Il suffisait d'entrer dans son appartement pour s'en rendre compte. C'était une très belle femme, toujours habillée de manière élégante.
Certains estiment que votre sœur a suivi un parcours professionnel très chaotique. Qu'avez-vous à leur répondre ?
Si effectivement cela a été le cas, qu'a-t-on fait pour y remédier, pour l'aider, pour l'accompagner afin de rendre ce parcours plus cohérent ? Attendait-on cette issue fatale ? Pensait-on qu'il est facile d'enseigner à des élèves reconnus par l'établissement comme présentant des difficultés d'apprentissage graves et durables ?
Comment est-elle venue à enseigner en Segpa ?
Elle avait exercé dans des lycées professionnels auparavant. Elle enseignait la biotechnologie à des classes surchargées. C'était un poste difficile. Elle a alors souhaité travailler auprès d'élèves en grandes difficultés mais cette fois face à de petits effectifs, pour que son travail soit reconnu. Elle pensait réellement aider ces enfants mais la tâche s'est révélée difficile, très difficile même.
Que souhaitez-vous maintenant ?
Annick est partie. Hélas trop tôt. On ne peut revenir sur l'irréparable mais pour sa famille et en sa mémoire nous exigeons qu'une enquête soit menée sérieusement sur les circonstances réelles de sa disparition. Nous avons été choqués d'entendre que « son geste dramatique n'est aucunement consécutif à son travail » alors même que les investigations n'avaient pas encore débuté. D'où sortent ces conclusions ? Se suicider sur son lieu de travail n'est jamais anodin, tout le monde le sait.
Avait-elle laissé un mot avant de commettre son geste ?
Non. Rien. Et cela nous surprend tous. Chez elle, le magazine télé était ouvert à la page du programme du soir. De toute évidence, Annick avait prévu de rentrer chez elle. De même, elle venait de régler avec ses sœurs et sa mère les derniers détails pour la journée de Noël. Alors, que s'est-il passé lors de son arrivée au collège ? Qui a-t-elle rencontré ? Comment s'est déroulé l'échange et quel en a été le contenu ? Ce sont les réponses à ces questions que nous attendons et c'est pour cela que nous souhaitons une enquête sérieuse.
Mardi, en fin de journée, nous avons pu nous recueillir auprès d'Annick. Son visage était toujours aussi beau. Il était reposé. Nous aurions seulement aimé pouvoir lui dire que son sacrifice n'était pas vain.
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- CeladonDemi-dieu
Brrrr. Pauvre femme et pauvre famille. La veille des fêtes.
C'est sans doute quelque chose qui s'est passé le matin même dans son établissement qui a représenté la goutte d'eau. L'indice du programme TV à la page du jour laisse en effet supposer qu'elle comptait bien vivre jusqu'au soir.
C'est sans doute quelque chose qui s'est passé le matin même dans son établissement qui a représenté la goutte d'eau. L'indice du programme TV à la page du jour laisse en effet supposer qu'elle comptait bien vivre jusqu'au soir.
- philannDoyen
c'est horrible...j'ai pas de mots
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- olive-in-oilSage
Je connais les ravages causés par la machine médiatique qui cherche à donner des infos croustillantes plutôt que des faits et du respect.
J'ai une pensée pour cette famille en deuil et laissée dans le désarroi le plus total.
J'ai une pensée pour cette famille en deuil et laissée dans le désarroi le plus total.
- MorgaredNiveau 9
Entretien salutaire, bravo à cette famille qui cherche à rétablir la vérité. Il est effectivement vraiment révoltant qu'aussitôt cette collègue retrouvée pendue, les autorités se soient précipitées pour affirmer que le suicide n'avait rien à voir avec le travail, sans même rien connaître de cette femme. Certains n'ont honte de rien.
- OudemiaBon génie
Sans vraie surprise, hélas.
On soulignait ici qu'il fallait en savoir plus...
Mais qui pourra rectifier ce qui a été dit dans la grande presse et les autres médias ?
La famille doit être encore plus dévastée.
On soulignait ici qu'il fallait en savoir plus...
Mais qui pourra rectifier ce qui a été dit dans la grande presse et les autres médias ?
La famille doit être encore plus dévastée.
- EmeraldiaÉrudit
Si cela n'avait rien à voir avec le travail, ça n'aurait pas eu lieu dans son établissement. Ils m’écœurent à toujours nous abandonner ainsi.
- PiliGrand sage
Poignant cet entretien, quel courage
Toutes mes pensées
Toutes mes pensées
- InvitéInvité
Bon, cette fois, on peut le dire que l'EN a un vrai problème à reconnaître que nos conditions de travail sont merdiques et qu'elles poussent des gens à bout? Aller jusqu'à mentir et salir la défunte devrait valoir aux auteurs de ces saloperies de sérieux ennuis professionnels. Mais là, on rêve.
- palomitaNeoprof expérimenté
Quelle tristesse
L'attitude des autorités me laisse sans voix
Je souhaite beaucoup de courage à la famille , qui a bien raison de ne pas laisser faire .
L'attitude des autorités me laisse sans voix
Je souhaite beaucoup de courage à la famille , qui a bien raison de ne pas laisser faire .
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
L'interview citée par John est poignante. On ne peut que saluer le courage de la soeur, qui cherche à faire connaître, en dépit de son chagrin, une autre vérité que celle qui a été mise en avant par les médias juste après le drame ("la voix du rectorat", celle qui dit qu'il n'y jamais de problème dans les établissements scolaires...).
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"Est-ce que les professeurs vont dans un au-delà spécial quand ils meurent ? fit Cohen. - Je ne crois pas", répondit tristement monsieur Cervelas. Il se demanda un instant s'il existait réellement dans les cieux une grande Heure de Libre. Ça paraissait peu probable. Il y aurait sûrement des corrections à se taper. (T. Pratchett, Les Tribulations d'un mage en Aurient)
- teach_meNiveau 2
C'est toujours très choquant de voir ça dans un métier qui est le sien.
Cette professeur avait dû faire des dépressions avant d'en arriver, là, non?
Cette professeur avait dû faire des dépressions avant d'en arriver, là, non?
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Un blog sur des citations sur l'école pas mal fait. La gestion de classe pour un prof, c'est essentiel.
- ProvenceEnchanteur
teach_me a écrit:
Cette professeur avait dû faire des dépressions avant d'en arriver, là, non?
Ou pas.
Mais c'est plus confortable de le penser...
- NielNiveau 5
holderfar a écrit:Personne ne veut rien instrumentaliser. Un suicide, c'est tjs compliqué. Cependant, ne pas voir que le choix du lieu est symbolique m'interpelle fortement. J'ai l'impression qu'il n'y a que dans l'EN qu'on écarte systématiquement les pbs professionnels comme facteurs possibles.
+ 1
- dirlolasNiveau 5
Quelle horreur d'en arriver là pour le boulot (la symbolique du lieu signe la cause me semble-t-il).
Condoléances sincères à la famille.
Condoléances sincères à la famille.
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Carpe diem
- Reine MargotDemi-dieu
je trouve les derniers posts de teach-me systématiquement critiques envers le corps enseignant, suis-je la seule à m'étonner?
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéOHabitué du forum
Teach me n'est pas enseignante mais envisage de le devenir. Pas forcément troll, encore que ce ne soit pas exclu, peut-être seulement...comment dire?...peu au fait de ce à quoi nous nous trouvons confrontés.
- PatissotDoyen
En tout cas le choix du pseudo n'est pas du meilleur goût...
"Teach me I'm famous"
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« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- InvitéOHabitué du forum
Euh.. Je ne sais pas ce que c'est. Un jeu télé, un film?Patissot a écrit:En tout cas le choix du pseudo n'est pas du meilleur goût...
"Teach me I'm famous"
Mais j'ai trouvé : naïve, elle est peut être seulement naïve (ouf, j'ai respecté la charte).
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