Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?
- Docteur OXGrand sage
http://vitamimpenderevero.wordpress.com/2012/09/28/lensorcellement-de-liphone-heidegger-y-verrait-un-signe-de-decadence/
L’ensorcellement de l’iPhone : Heidegger y verrait un signe de décadence
par VITAM IMPENDERE VERO
[Texte publié dans Le Devoir, 22 octobre 2011]
Par François DOYON
Apple a annoncé lundi dernier avoir vendu quatre millions d’iPhone 4S au cours des trois premiers jours de sa commercialisation. Plus d’un million de précommandes en ligne ont été enregistrées moins de 24 heures après la présentation de l’appareil, le 4 octobre. La mort de Steve Jobs, survenue le lendemain, a suscité un émoi planétaire.
Les centaines de lampions posés au pied des boutiques Apple du monde entier montrent que le spécialiste du marketing, devenu milliardaire avec la mise en marché de technologies destinées au grand public, prend la forme, aux yeux du peuple, d’un Prométhée moderne qui offre à l’humanité la promesse d’un plus grand bonheur en mettant entre les mains de tous la puissance de la technologie.
Comment expliquer le pouvoir d’ensorcellement de l’appareil multimédia portable, sinon par le génie de Steve Jobs?
Le philosophe allemand Martin Heidegger (1889-1976) ne verrait certainement pas en Steve Jobs un génie digne du culte qui lui est rendu. Il verrait plutôt en lui le revendeur opportuniste d’une drogue dont la dépendance croît avec l’usage. La fascination pour la technique, qui se manifeste par l’engouement démesuré que soulèvent le dernier rejeton d’Apple et le culte voué à l’homme qui incarnait cette firme, seraient pour lui symptomatiques de la décadence de notre civilisation.
La pensée, écrit l’auteur d’Être et temps dans un texte de 1959 intitulé «Sérénité» (Gelassenheit), se fait de plus en plus rare dans notre monde parce que nous fuyons ce qui constitue l’essence de notre être, qui est de représenter, pour soi-même, une question. La technique est l’opium qui nous dispense d’assumer l’angoisse d’être pour soi-même une question en nous confinant à une vision du monde où la pensée véritable est exclue.
La pensée réduite au calcul
Heidegger distingue deux types de pensée. Celle qui nous domine présentement est la pensée calculante, la recherche du meilleur moyen pour parvenir à une fin. Cette forme de pensée ne se demande pas si la poursuite de cette fin a un sens. «Quel est le meilleur moyen pour se rendre du point a au point b?»: voilà une question à laquelle la pensée calculante pourra répondre par l’utilisation de l’iPhone, mais jamais la machine ne dira pourquoi il faut se rendre du point a au point b.
L’autre type de pensée que distingue Heidegger est la pensée méditante. C’est celle à la recherche du sens des choses, des événements et de notre action. La tentative de donner un sens à la fascination par la technique qui emporte le monde actuel est un exemple de pensée méditante.
La plupart des gens, ajoute Heidegger, jugent la méditation sur le sens des choses inutile ou trop difficile. Pourtant, dit Heidegger, l’homme est par essence un être méditant. Il suffirait qu’on s’arrête sur ce qui concerne chacun de nous, ici et maintenant.
Une humanité déracinée
Heidegger nous enjoint de méditer sur la nécessité de penser notre manière d’habiter le monde. L’existence ne peut avoir de sens que si l’on est enraciné dans une terre natale qui nourrit l’esprit. Or, remarque le philosophe allemand, nous traversons une ère de déracinement.
Les humains sont devenus étrangers au monde. «Tous les jours de l’année et à mainte heure du jour, ils sont assis, fascinés, devant leurs appareils de radio ou de télévision. Toutes les semaines, le cinéma les enlève à leur milieu et les plonge dans une ambiance de représentations inhabituelles, mais souvent très ordinaires, simulant un monde qui n’en est pas un. Où qu’ils aillent, un périodique illustré se trouve sous leur main. Tout ce qui, livré d’heure par heure à l’homme par les moyens d’information dont il dispose aujourd’hui, le surprend, l’excite et fait courir son imagination [...].»
Comme cette lumière artificielle qui nous coupe de l’univers en masquant le ciel étoilé, le flot d’images artificielles du monde, avec lesquels nos appareils nous submergent, déracine l’humanité.
Étourdi par les médias de masse [et maintenant les médias «sociaux»], l’humain est aujourd’hui déraciné à un point tel qu’il ne peut plus s’élever au niveau des choses de l’esprit et donner un sens à l’existence. Ce déracinement est le propre de l’époque de la technique. La technologie moderne qui règne désormais sur la terre entière provoque une révolution radicale de notre conception du monde.
Pour expliquer cela, Heidegger donne l’exemple de l’énergie nucléaire visant à extraire et à mettre à notre disposition l’énergie contenue dans la matière. Heidegger voyait dans la maîtrise de l’énergie atomique l’accomplissement de la conception moderne du réel: «Le monde apparaît maintenant comme un objet sur lequel la pensée calculante dirige ses attaques, et à ces attaques plus rien ne doit pouvoir résister. La nature devient un unique réservoir géant, une source d’énergie pour la technique et l’industrie modernes.»
Telle est l’essence de la technique moderne: la complète mise à notre disposition de la totalité du réel. C’est ce que Heidegger appelle l’«arraisonnement»: la mise à la raison du monde, l’assujettissement complet de la réalité à la pensée calculante.
Bien que l’harnachement de la puissance des atomes soit l’incarnation la plus éblouissante de l’essence de la technique, Heidegger insisterait pour nous faire comprendre que l’iPhone procède du même principe que la bombe atomique: en tant que téléphone portable qui nous somme de répondre au moindre appel, il rend toute personne disponible en tout temps et en tout lieu, son GPS rend tout lieu disponible en tout temps et sa connexion Internet fait du savoir un objet toujours disponible à la portée du pouce. L’iPhone, devenu intelligent à notre place, fait des personnes, des lieux et du savoir des choses que l’on peut toujours tenir sous la main.
Heidegger dirait que la popularité de l’iPhone s’explique par l’influence grandissante d’une vision du monde où tout doit être utile et immédiatement disponible.
En effet, il va de soi maintenant que tout — de l’énergie des atomes aux personnes, en passant par l’information sur ce qui se passe à l’autre bout de la planète — soit immédiatement disponible en tant que ressource à exploiter. La notion de «ressources humaines» en est le plus hideux exemple. La valeur suprême de ce monde est l’efficacité, la vertu des machines.
Un système d’objets intégrés
Heidegger, qui voyait déjà dans les années 50 la réalité se transformer peu à peu en un système d’objets intégrés dans une chaîne de moyens sans fin, n’avait donc pas tort. Le monopole de la pensée calculante qu’il annonçait explique pourquoi le savoir, comme tout le reste, doit être utile.
Comment, alors, résister à la tentation d’éviter de perdre notre temps à apprendre des choses que l’iPhone peut savoir à notre place?
La calculatrice nous dispense de savoir compter; le GPS, de savoir lire une carte; les logiciels de correction du français, de connaître les règles de grammaire. Résultat? Un nombre de plus en plus grand de personnes ne peuvent plus calculer sans calculatrice, s’orienter sans GPS, bien écrire sans logiciel de correction automatique. L’utilisation des technologies qui nous dispensent de posséder des connaissances de base est donc en train de nous abrutir.
Heidegger, à cet égard, est visionnaire: «Nous dépendons des objets que la technique nous fournit et qui, pour ainsi dire, nous mettent en demeure de les perfectionner sans cesse. Toutefois, notre attachement aux choses techniques est maintenant si fort que nous sommes, à notre insu, devenus leurs esclaves.»
Avec l’informatique, le savoir est maintenant numérisé, toujours et partout disponible sur Internet en tant qu’objet immédiatement accessible pour qui dispose d’un téléphone multifonction ou d’un ordinateur portable.
Le savoir est devenu une chose que l’on peut tenir sous la main, mais qui ne vit plus en nous-mêmes. Les connaissances disponibles sur Internet n’apparaissent plus dignes d’être apprises. Le développement technologique a transformé le savoir en instrument étranger à nous-mêmes.
Toute la réalité, dit Heidegger, ne s’offre à nous qu’en tant que ressources mises à notre disposition. À notre insu, le développement de la technologie a installé sur la terre un «système d’exploitation» intégral.
Le monde n’apparaît plus comme un sol où l’humain s’enracine pour laisser mûrir les fruits de son esprit, il est vu comme un réservoir de ressources à exploiter où la valeur marchande est la mesure de toute chose. Conséquemment, la pensée humaine se fait de plus en plus calculante, obsédée par l’efficacité et la performance.
Aussi Heidegger jugerait-il dérisoire de blâmer les jeunes incapables de lever les yeux de leur iPhone lors d’un cours magistral. Ils appartiennent à l’époque de la technique. Jean Charest, dans son dernier discours inaugural, a lancé: «C’est leur univers», avant de promettre «que chaque classe de chaque école du Québec sera dotée d’un tableau blanc intelligent et que chaque professeur sera muni d’un ordinateur portable».
Bon nombre des jeunes enseignants sont déjà accros à la disponibilité immédiate du savoir numérisé. En les ayant comme modèles, eux qui, de plus en plus, sont incapables de s’en passer pour enseigner, comment les jeunes pourraient-ils s’intéresser aux choses de l’esprit où rien n’est instantané ou accessible en un clic et encore moins représentable, pour ce qui est vraiment essentiel, par une animation multimédia?
Méditer pour retrouver sa terre natale
Faut-il voir pour autant en l’iPhone l’oeuvre du diable? Heidegger nous le dit: nous nous condamnons à vivre dans un désert de pensée si et seulement si nous renonçons à la pensée méditante. Autrement dit si nous jugeons important uniquement ce qui peut être utile sans se soucier des fins; ce qui revient à croire que l’utilité est une fin en soi. Il est donc possible de profiter des services de la technique tout en l’empêchant «de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être». Les objets technologiques doivent être considérés «comme des choses qui n’ont rien d’absolu, mais qui dépendent de plus haut qu’elles».
Il faut donc lutter contre le monopole de la pensée calculante en cessant de voir la réalité comme un réservoir d’objets à utiliser. Il faut éveiller la pensée méditante pour donner un sens aux choses et apprécier la valeur qu’elles possèdent en elles-mêmes et non pas simplement en tant que moyen. Il faut cultiver l’amour du savoir pour lui-même, apprendre à aimer apprendre dans l’unique dessein d’être moins ignorant.
Sinon, avertit Heidegger, nous courons un grand risque: «La révolution technique qui monte vers nous depuis le début de l’âge atomique pourrait fasciner l’homme, l’éblouir et lui tourner la tête, l’envoûter, de telle sorte qu’un jour la pensée calculante fût la seule à être admise et à s’exercer. [...] Alors, l’homme aurait nié et rejeté ce qu’il possède de plus propre, à savoir qu’il est un être pensant.»
Un destin que Heidegger juge pire qu’un holocauste nucléaire: celui d’une humanité stérile, «amas confus et rampant d’animaux supposés raisonnables vivant dans l’abrutissement sur un minuscule grain de sable».
Assumer notre nature d’être pensant assoiffé de sens est la seule façon de s’enraciner dans un sol moins pauvre en esprit. Et pour ce faire, il faut se décoller le plus possible de notre iPhone. Se désensorceler.
***
François Doyon – Enseignant en philosophie, l’auteur a copublié L’art du dialogue et de l’argumentation (Chenelière Éducation) en 2009.
- yphrogEsprit éclairé
Franchement, Docteur OX, ce n'est pas très surprenant comme thèse que Heidegger aurait été un peu réticent par rapport à nos i-Phones.
Mais c'est vrai que c'est un article intéressant.
What's the best way to get from point A to point B.
How do you get a machine to get you from A to B? (re-médiation)
Ce n'est peut-être pas surprenant après avoir lu l'article d'apprendre que la voix "médiée" monte de façon spectaculaire en globisch. ("get" -- marqueur d'une voie moyenne, media-passif, ("pronominale" pour donner l'équivalent français), -- est 450% plus fréquent dans un corpus Google Books pour les livres publiés en 2008 que pour ceux publiés en 1840).
Il est intéressant aussi de constater le croisement des courbes de "get" et "say" en 1940 et en 1970 (descente significative de fréquence pour "say" depuis 100 ans). "Get" a laissé "say" loin derrière lui dans les 40 dernières années.
Et si on ajoute le particule télique "to" --> (Cf. get to ci-dessous) , le facteur de multiplication pour les 50 dernières années est de l'ordre de 2,5. (comme pour "have to", d'ailleurs1)
Aucun-e linguiste oserait tirer des conclusions quant à la direction que prend une civilisation en étudiant l'évolution de la langue , a fortiori à partir d'un corpus googlisé, OCRisé, et compagnie ... Mais les grenouilles, si.
Get = obtain, persuade, become, buy, etc., etc., etc. Le 5e verbe le plus fréquent en anglais derrière "say" selon Oxford (il y a, avouons-le, quelques années, mais eux ils prennent en compte tout le lemme, bien sûr)
Données / jolies graphiques
get vs. say
get to
1 NB: les données de "get to" n'inclut pas la modalisateur "got to" ("expression figée" avec le participe passé) qui est une bête à part!
Mais c'est vrai que c'est un article intéressant.
La pensée réduite au calcul
Heidegger distingue deux types de pensée. Celle qui nous domine présentement est la pensée calculante, la recherche du meilleur moyen pour parvenir à une fin. Cette forme de pensée ne se demande pas si la poursuite de cette fin a un sens. «Quel est le meilleur moyen pour se rendre du point a au point b? »: voilà une question à laquelle la pensée calculante pourra répondre par l’utilisation de l’iPhone, mais jamais la machine ne dira pourquoi il faut se rendre du point a au point b.
What's the best way to get from point A to point B.
How do you get a machine to get you from A to B? (re-médiation)
Ce n'est peut-être pas surprenant après avoir lu l'article d'apprendre que la voix "médiée" monte de façon spectaculaire en globisch. ("get" -- marqueur d'une voie moyenne, media-passif, ("pronominale" pour donner l'équivalent français), -- est 450% plus fréquent dans un corpus Google Books pour les livres publiés en 2008 que pour ceux publiés en 1840).
Il est intéressant aussi de constater le croisement des courbes de "get" et "say" en 1940 et en 1970 (descente significative de fréquence pour "say" depuis 100 ans). "Get" a laissé "say" loin derrière lui dans les 40 dernières années.
Et si on ajoute le particule télique "to" --> (Cf. get to ci-dessous) , le facteur de multiplication pour les 50 dernières années est de l'ordre de 2,5. (comme pour "have to", d'ailleurs1)
Aucun-e linguiste oserait tirer des conclusions quant à la direction que prend une civilisation en étudiant l'évolution de la langue , a fortiori à partir d'un corpus googlisé, OCRisé, et compagnie ... Mais les grenouilles, si.
Get = obtain, persuade, become, buy, etc., etc., etc. Le 5e verbe le plus fréquent en anglais derrière "say" selon Oxford (il y a, avouons-le, quelques années, mais eux ils prennent en compte tout le lemme, bien sûr)
Données / jolies graphiques
get vs. say
get to
1 NB: les données de "get to" n'inclut pas la modalisateur "got to" ("expression figée" avec le participe passé) qui est une bête à part!
- Luigi_BGrand Maître
Merci Sasha P. Rog. Marrant, cet outil, même si c'est Google.
Un exemple lexicologique amusant en français.
Un exemple lexicologique amusant en français.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- yphrogEsprit éclairé
Honte à moi, je n'ai pas vraiment regardé l'outil en français, car je me suis toujours dit que Frantext serait mille fois meilleur.
Première recherche : "me faire respecter"
les jolies graphiques sont à manier avec précaution, en jouant un peu avec la période de temps (comme je fais ici), on peut faire dire des choses même avec des données plutôt insignifiantes, statistiquement parlant (comme je fais ici). Un outil intéressant donc, mais à manier avec circonspection.
coffee or tea?
café ou thé ?
Première recherche : "me faire respecter"
les jolies graphiques sont à manier avec précaution, en jouant un peu avec la période de temps (comme je fais ici), on peut faire dire des choses même avec des données plutôt insignifiantes, statistiquement parlant (comme je fais ici). Un outil intéressant donc, mais à manier avec circonspection.
coffee or tea?
café ou thé ?
- Luigi_BGrand Maître
Gillet Babinet, e-entrepreneur de son métier et grand contempteur des enseignants, vient de donner à l'école une leçon magistrale de numérisme dans le "Huffington Post".
Je ne citerai que sa conclusion, qui résume bien son article :
Je ne citerai que sa conclusion, qui résume bien son article :
http://www.huffingtonpost.fr/gilles-babinet/numerique-a-lecole_b_2860594.html?utm_hp_ref=franceLa refondation de l'école, Jules Ferry, la rhétorique républicaine, c'est bien... la révolution numérique c'est encore mieux!
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
C'est en tout cas ce qu'en pense Maryline Baumard du "Monde", s'extasiant devant :Jolie chute, non ?
http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2013/03/14/lecole-refondee-sera-numerique-ou-ne-sera-pas/Une Refondation 100% numérique.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User5899Demi-dieu
Ce qu'il y a de bien avec le numérique, c'est que n'importe quelle andouille peut connaître l'extase grâce à elle
- yphrogEsprit éclairé
En même temps, ce serait bien de citer un peu l'argumentation, plutôt que de rester aux généralités...
Nathan --> Havas
http://fr.wikipedia.org/wiki/Havas#Données_financières
Je cite DoubleDecker, je crois... "en langues les CDs de classe sont le vrai nerf de la guerre" (et la partie qui coûte la plus chère...)
gilles babinet a écrit:
Le ministère de l'Education nationale a récemment établi un plan (3) qui propose notamment d'améliorer les équipements informatiques (manuels numériques, tableaux informatiques, tablettes, raccordement au très haut débit), de former les enseignants au numérique et de développer des services nouveaux pour les élèves, leurs familles et le personnel éducatif. Ce n'est cependant pas dans l'équipement des établissements scolaires que notre pays accuse un retard important, mais bien dans l'offre de contenus pédagogiques adaptés aux TIC.
[...]
Et faisons le rêve d'un ministère stratège, capable d'aligner demain les efforts du CNDP, des CRDP, du CNED, de tous les organismes dédiés à l'enseignement à distance... Prétendre refonder l'école ne doit pas empêcher de s'attaquer à ces mastodontes dont l'utilité réelle reste à démontrer.
Et d'un ministre qui souhaiterait poser les bases d'une vraie discussion avec les éditeurs scolaires - véritables rentiers du système des manuels scolaires -
[...]
Nathan --> Havas
http://fr.wikipedia.org/wiki/Havas#Données_financières
[...]
L'édition scolaire représentait en 2005 un marché de 226 millions d'euros, en progression de 4% par rapport à 2004, soit 8,9% du chiffre d'affaires total de l'édition en France.
Belin (24,5 millions d'euros de chiffre d'affaires)
Hatier (65 millions d'euros de chiffre d'affaires)
source: http://www.journaldunet.com/economie/tendances/marques-rentree/3-manuels.shtml
Je cite DoubleDecker, je crois... "en langues les CDs de classe sont le vrai nerf de la guerre" (et la partie qui coûte la plus chère...)
- Luigi_BGrand Maître
Tu me connais, l'article est passé à la moulinette et dans le moindre détail.xphrog a écrit:En même temps, ce serait bien de citer un peu l'argumentation, plutôt que de rester aux généralités...
C'est quand même une façon ingénue de dire qu'on s'est équipé pour rien... :lol:Gilles Babinet a écrit:Ce n'est cependant pas dans l'équipement des établissements scolaires que notre pays accuse un retard important, mais bien dans l'offre de contenus pédagogiques adaptés aux TIC.
Si on lit l'article en entier, Gilles Babinet demande une rente... pour les éditeurs numériques. D'ailleurs en récupérant les sommes bêtement prévues pour l'aménagement des rythmes scolaires.Et d'un ministre qui souhaiterait poser les bases d'une vraie discussion avec les éditeurs scolaires - véritables rentiers du système des manuels scolaires
A titre personnel, je ne défends pas la rente des éditeurs.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- yphrogEsprit éclairé
Allez, je veux jouer un peu...
http://pbskids.org/electriccompany/#/Games/Combo/
http://pbskids.org/electriccompany/#/Games/Combo/
- Luigi_BGrand Maître
A titre de comparaison, l'équipement en iPads des élèves de sixième d'un seul petit département rural (2500 élèves et 800 enseignants) a coûté presque deux millions d'euros. Contenus non compris, bien sûr.xphrog a écrit:L'édition scolaire représentait en 2005 un marché de 226 millions d'euros, en progression de 4% par rapport à 2004, soit 8,9% du chiffre d'affaires total de l'édition en France.
Belin (24,5 millions d'euros de chiffre d'affaires)
Hatier (65 millions d'euros de chiffre d'affaires)
source: http://www.journaldunet.com/economie/tendances/marques-rentree/3-manuels.shtml
Alors rentiers pour rentiers...
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- Luigi_BGrand Maître
xphrog a écrit:Allez, je veux jouer un peu...
http://pbskids.org/electriccompany/#/Games/Combo/
Je préfère ça :
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- anthoto1Niveau 4
Le tout, c'est de savoir s'en servir.
J'ai la très nette impression que le numérique est utilisé, avant tout, pour faire moderne et comme une mesure électoraliste par les collectivités territoriales. Je donne/prête un iPad à des collégiens, sans que je sache à quoi cela pourrait leur servir mais, au moins, je donne une impression de modernité à ma politique éducative. Comme toujours, on est à côté de la plaque.
En revanche, deux idées : les nouvelles technologies permettent de récupérer très facilement toutes sortes documents multimédias pouvant venir à l'appui des cours. Surtout, il me semble que beaucoup de pistes ne sont absolument pas explorées par les responsables politiques et autres hiérarques administratifs. Avec le développement technologique et commercial du jeu vidéo, serait-il farfelu d'envisager des partenariats publics-privé afin de développer des logiciels de reconstitution/immersion historique en utilisant les moteurs 3D de jeux vendus ? En la matière, les possibilités sont infinies mais les initiatives sont quasi-inexistantes, les plus marquantes datant déjà d'une quinzaine d'années.
J'ai la très nette impression que le numérique est utilisé, avant tout, pour faire moderne et comme une mesure électoraliste par les collectivités territoriales. Je donne/prête un iPad à des collégiens, sans que je sache à quoi cela pourrait leur servir mais, au moins, je donne une impression de modernité à ma politique éducative. Comme toujours, on est à côté de la plaque.
En revanche, deux idées : les nouvelles technologies permettent de récupérer très facilement toutes sortes documents multimédias pouvant venir à l'appui des cours. Surtout, il me semble que beaucoup de pistes ne sont absolument pas explorées par les responsables politiques et autres hiérarques administratifs. Avec le développement technologique et commercial du jeu vidéo, serait-il farfelu d'envisager des partenariats publics-privé afin de développer des logiciels de reconstitution/immersion historique en utilisant les moteurs 3D de jeux vendus ? En la matière, les possibilités sont infinies mais les initiatives sont quasi-inexistantes, les plus marquantes datant déjà d'une quinzaine d'années.
- yphrogEsprit éclairé
Luigi B: Ma fille ne vote pas avec toi. On vient de "apprendre" sandstorm, basement, kinship, complain, detail, retail.
Et nous n'avons électrocuté aucune pomme pendant cette expérience...
ceci dit:
Et nous n'avons électrocuté aucune pomme pendant cette expérience...
ceci dit:
- Spoiler:
- elle me dit qu'elle ne connaissait que la version I-Phone de pinball
- yphrogEsprit éclairé
anthoto1 a écrit:En revanche, deux idées : les nouvelles technologies permettent de récupérer très facilement toutes sortes documents multimédias pouvant venir à l'appui des cours. Surtout, il me semble que beaucoup de pistes ne sont absolument pas explorées par les responsables politiques et autres hiérarques administratifs. Avec le développement technologique et commercial du jeu vidéo, serait-il farfelu d'envisager des partenariats publics-privé afin de développer des logiciels de reconstitution/immersion historique en utilisant les moteurs 3D de jeux vendus ? En la matière, les possibilités sont infinies mais les initiatives sont quasi-inexistantes, les plus marquantes datant déjà d'une quinzaine d'années.
- Luigi_BGrand Maître
Heureusement, les jeux vidéos prennent même la place des livres dans les bibliothèques : http://www.laviemoderne.net/forum/viewtopic.php?f=42&t=784
PS : j'ai dû chercher "kinship"...
PS : j'ai dû chercher "kinship"...
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- caroletteNeoprof expérimenté
Le papier n'est pas mort !
http://vimeo.com/61275290
Je sors !
http://vimeo.com/61275290
Je sors !
- NadejdaGrand sage
Luigi_B a écrit:Heureusement, les jeux vidéos prennent même la place des livres dans les bibliothèques : http://www.laviemoderne.net/forum/viewtopic.php?f=42&t=784
PS : j'ai dû chercher "kinship"...
Oh il y a même des "bibliothèques sans livres" aujourd'hui, vous savez... : http://www.livreshebdo.fr/actualites/DetailsActuRub.aspx?id=9912
Avec les concepts de "bibliothèque troisième lieu" et de "learning center", jamais véritablement repensés à l'échelle française (les modèles sont scandinave et américain), on retrouve un peu les mêmes questions qui se posent pour l'enseignement (innovation, expérimentation à tout crin, importance démesurée du numérique et de l'architecture des lieux, savoir supposé accessible pour tous vs. supposée ringardise des bibliothèques qui ne prendraient pas suffisamment en compte les nouveaux types de collections). La médiation, une des composantes du métier de bibliothécaire, est le prétexte à toutes les dérives, j'ai l'impression. Comme je dois un peu "veiller" sur ces sujets, je vois que la presse et les blogs ne parlent plus beaucoup des livres et des fonds spécialisés mais s'intéressent plutôt aux bibliothèques les plus confortables pour les usagers, les plus ergonomiques, les plus tournées vers les JV, le prêt de liseuses et de tablettes (ça ne marche bien qu'aux Etats-Unis pour l'instant) etc. La bibliothèque Vaclav Havel, qui ouvrira bientôt dans le 18e arrondissement de Paris, est une de ces curiosités assez commentées.
Vais éviter de vous parler du débitage de porc dans certaine bibliothèque...
- yphrogEsprit éclairé
carolette a écrit:Le papier n'est pas mort !
http://vimeo.com/61275290
Je sors !
Ce que je veux savoir, c'est comment mon père a pu m'envoyer cette pub de l'outre-mer déjà...
Par rapport au titre du fil, aura-t-on vraiment le choix, finalement?
2005 = Benoît XVI, 2013 = François
- philannDoyen
https://www.youtube.com/watch?v=UR4mlLiyjYo
Ipad vs Paper
Ipad vs Paper
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- yphrogEsprit éclairé
Une boîte qui se monte à Angers où le gérant paie son promo sur FB et fait payer les vidéos / animations. Quelqu'un a testé? Ils récrutent.
https://www.facebook.com/speakyplanet
:|
http://pbskids.org
article intéressant... https://www.neoprofs.org/t58612-enquete-les-francais-et-l-anglais#1887168
https://www.facebook.com/speakyplanet
:|
http://pbskids.org
- Spoiler:
- Pre-coffee this morning I posted that link on his page, I can no longer comment. M. is web-savvy :lol:
article intéressant... https://www.neoprofs.org/t58612-enquete-les-francais-et-l-anglais#1887168
- Luigi_BGrand Maître
J'aime le slogan : "Votre enfant bilingue en anglais en jouant 10 minutes par jour sur www.speakyplanet.fr"xphrog a écrit:Une boîte qui se monte à Angers où le gérant paie son promo sur FB et fait payer les vidéos / animations. Quelqu'un a testé? Ils récrutent.
https://www.facebook.com/speakyplanet
:|
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- sebisebNiveau 9
_________________
sebiseb ...pour une école "vraiment" libre !
- philannDoyen
sebiseb a écrit:
J'ADORE...et te le repique de ce pas!!!
- yogiSage
philann a écrit:sebiseb a écrit:
J'ADORE...et te le repique de ce pas!!!
Nice one!
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- stanleymilgramNiveau 9
+1
Thanks !
Thanks !
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