- PaddyHabitué du forum
Instructeurpublic a écrit:Daphné a écrit:
Voter contre et se taire après, mouais Pas constructif à notre sens.
Et beh, ils me donnent raison en plus. Heureusement que j'étais pas adhérent, il aurait fallu que je bloque les prélèvements moi aussi.
Il nous faut un syndicat DESTRUCTIF vous comprenez ? Une machine de guerre qui appelle à la grève au moment des examens. Pas une bande de mous du genou qui ont peur d'être exclus de pseudos discussions dont le ministre se fout éperdument.
- InstructeurpublicFidèle du forum
holderfar a écrit:Euh, là, ce n'est pas eux qu'il faut montrer du doigt. La référence à la franc-maçonnerie était stupide, dangereuse, et dénuée de tout fondement.
Tu peux le redire encore pour être sûr que tout le monde a compris.
- InvitéInvité
Ben apparemment non, et c'est dommage, quand même. Après, ce n'est pas la peine de se plaindre d'être caricaturés ailleurs.
Mais en effet, là j'abandonne.
Mais en effet, là j'abandonne.
- AuroreEsprit éclairé
Tu es dans le secret des dieux ? As-tu des preuves tangibles de ce que tu avances ?holderfar a écrit:La référence à la franc-maçonnerie était stupide, dangereuse, et dénuée de tout fondement.
Pour le reste, les twittos de l'UNSA et autres extrémistes du "progressisme" pédagogique qui insultent régulièrement Néo et ses membres sur les réseaux sociaux ont-ils vraiment besoin d'un avocat ?
- neoSage
N'empêche, à l'AEFE, le SNES a appelé à la grève reconductible pendant le bac ces deux dernières années dans certains pays (recours ultime après des grèves à répétition ne faisant pas aboutir les revendications), sur des revendications salariales, les collègues ont suivi, et on a fini par obtenir une augmentation de 130 euros par mois, ici !Daphné a écrit:Instructeurpublic a écrit:Daphné a écrit:
Voter contre et se taire après, mouais Pas constructif à notre sens.
Il nous faut un syndicat DESTRUCTIF vous comprenez ?
Une machine de guerre qui appelle à la grève au moment des examens.
Pas une bande de mous du genou qui ont peur d'être exclus de pseudos discussions dont le ministre se fout éperdument.
Oui, en effet il faudrait ça !
Comme ça c'est tout vu, l'administration, qui n'a qu'un désir, mettre fin aux épreuves du bac qui coûte cher et préfèrerait généraliser le CCF voire même le donner sur dossier carrément - c'est du vécu hein, on nous l'a bien dit en audience qu'on était arrivé au bout du bout et que maintenir des épreuves pour un examen qui est donné comme on le sait, bon ben on ne pouvait pas continuer comme ça !!
C'est tout vu disai-je, suppression du bac, je ne parle même pas du DNB, et hop attribué sur dossier et basta. Finita la comédia !
Pourquoi croyez vous qu'on s'y refuse à donner un ordre massif de blocage des examens hein ? Suffit de réfléchir un peu.
Bon, cette augmentation est remise en cause désormais (vive le "changement" et l'austérité à l'aefe...), et si cela se confirme, les collègues sauront réagir, je pense...
Extrait d'un message du SNES Hors de France recu cette semaine :
Aux sections HDF de pays et d'établissements :
Cher(e) collègue,
Sous la pression syndicale, initié par le SNES hors de France, prolongé (parfois en intersyndicale) par de fortes mobilisations et grèves de nos sections notamment pendant la période du bac, le dossier ISVL a évolué pour aboutir en octobre 2011, à un déplafonnement de l'enveloppe ISVL à hauteur de 2,4M€. Ce déplafonnement était une première étape et devait s'ouvrir sur le dossier "refonte" de l'ISVL. Nos revendications d'alors et la mobilisation des personnels avaient posé nosexigences.
_________________
Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- InvitéInvité
Ce n'est quand même pas à moi de prouver que le lien avec la franc maçonnerie est foireux, mais plutôt à ceux qui le font de prouver que c'est fondé. C'est quand même le monde à l'envers! :shock: :shock: :shock:Aurore a écrit:Tu es dans le secret des dieux ? As-tu des preuves tangibles de ce que tu avances ?holderfar a écrit:La référence à la franc-maçonnerie était stupide, dangereuse, et dénuée de tout fondement.
Pour le reste, les twittos de l'UNSA et autres extrémistes du "progressisme" pédagogique qui insultent régulièrement Néo et ses membres sur les réseaux sociaux ont-ils vraiment besoin d'un avocat ?
On peut donc lancer n'importe quelle théorie du complot, c'est aux autres de prouver que c'est faux?
Et sinon, les twittos et autres n'ont aucun besoin d'avocats, mais là je suis d'accord avec eux. On n'a pas besoin de se décrédibiliser complètement pour critiquer un vote qui semble contestable.
- InstructeurpublicFidèle du forum
Ah ah tu vois que tu l'as redit ! La théorie du complot cpabien.
- InvitéInvité
C'est vrai, je n'ai pas pu m'empêcher... J'ai quand même du mal à comprendre que des collègues puissent lancer une telle allusion aussi chargée idéologiquement et lourde de sens, sans rien démontrer évidemment et ensuite reprocher aux sceptiques de ne pas démontrer que ce qu'ils avancent est faux. Ca me passera, sans doute.
En attendant, je vais me concentrer sur les vraies explications à venir de Celeborn. Convaincantes ou non, ce sera quand même d'un autre niveau.
En attendant, je vais me concentrer sur les vraies explications à venir de Celeborn. Convaincantes ou non, ce sera quand même d'un autre niveau.
- CelebornEsprit sacré
Alors…
Tout d'abord, j'ai bien compris qu'il y a certaines personnes que je ne convaincrai jamais et qui ne sont d'ailleurs pas vraiment là pour discuter, qu'elles représentent d'autres syndicats que le mien (FO, pour aller vite ; les gens du SNES dans le coin me semblant tout à fait mesurés) où qu'elles soient juste là pour se défouler. Je ne peux donc pas répondre grand chose aux histoires de complot maçonnique, de politique de modération du forum sur les photos de chiens ou de modération en général. Je suis bien incapable de relier de tels éléments avec le sujet de discussion, à savoir le vote de la loi d'orientation au CSE. Un mot quand même sur les francs-maçons : comme il a été rappelé, le SNALC n'en est pas à sa première accusation d'être ceci ou cela (de droite, voire d'extrême-droite, et donc maintenant d'être franc-maçon…). C'est toujours facile de lancer ce genre de rumeurs/calomnies ; ça ne coûte pas beaucoup d'efforts et il y aura bien des gens pour dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu, etc. Je trouve de tels procédés dégueulasses, et je pèse mes mots.
Même chose concernant les accusations de vote sciemment fausses : navré, mais quand dans une telle discussion, on dit que mon syndicat vote pour la réforme des rythmes scolaires alors que
1) ce vote n'a pas eu lieu
2) notre vote CONTRE était déjà prêt
Oui, j'appelle ça de la désinformation, et j'ai raison d'appeler cela comme ça. Ça s'applique sur ce point précis, ça n'est nullement un anathème général, mais je ne peux pas laisser passer des contre-vérités aussi grossières sur notre action.
Revenons au point central, à savoir le vote sur la loi d'orientation.
J'ai assisté tout l'été à la grande concertation ; j'ai lu le rapport, et d'aucuns ont rappelé que je n'en ai pas dit du bien. Je tiens donc à signaler ceci : la loi d'orientation qui nous a été présentée est incroyablement mesurée — j'irais même jusqu'à dire qu'elle est globalement indolore — par rapport au contenu de ce document qui nous laissait craindre le pire.
En gros, que s'est-il passé depuis le changement de majorité, dans les faits (et non sur les médias et dans les beaux discours divers et variés, qui n'engagent que ceux qui veulent bien y croire) ?
1) On réembauche.
2) on remet l'HG en TS (on le fait horriblement mal, mais là, permettez-moi de signaler que ce n'est pas ma faute, et que certains qui attaquent violemment sur ce sujet pourraient s'intéresser à la manière de voter de leurs représentants avant de nous donner des leçons sur la nôtre).
3) on NE TOUCHE PAS dans la loi aux statuts de 50. Les seuls personnels qui sont légèrement (parce qu'il ne faut pas exagérer non plus) remis en cause sont les COP, et vous me permettrez d'assumer le fait que je n'en ferai pas d'insomnie.
4) on NE TOUCHE PAS pour le moment aux programmes de 2008 dans le primaire, et on n'est pas revenu en hâte à ceux de 2002 comme c'était pourtant demandé par la majorité des syndicats (et quand je dis majorité, le mot est faible).
5) On REMET une formation professionnelle avec une entrée progressive dans le métier. J'espère que tout un chacun ici est convaincu que je ne suis pas un grand défenseur (ni même un petit) des IUFM. Mais la situation actuelle est intenable pour les collègues qui entrent dans le métier, et pour le moment, comme beaucoup d'autres choses annoncées, les futurs ESPE sont à définir et remplir, et je n'ai jamais aimé faire de procès d'intention, ce qui ne veut pas dire non plus que je suis un gros naïf à qui l'on peut raconter n'importe quoi.
6) on NE TOUCHE PAS à la structure du système : pas d'école du socle, pas de lycée modulaire à la SGEN ; tout juste un conseil école/collège qui ne fera probablement que formaliser les réunions CM2/6e que nous faisons déjà. Mais pas d'attaque sur la différence de métier entre un PE et un PLC, pas d'expérimentation d'échanges de service possible, et ça, j'en sais quelque chose : j'ai négocié dessus pied à pied jusqu'à plus d'une heure du matin, et je rappelle qu'on a obtenu gain de cause, et j'ajoute même penser ne pas y être pour rien. Pensez à la possibilité qui était laissée de vous faire effectuer tout ou partie de votre service en collège, cher PE, ou en primaire, cher PLC — le tout sans avoir à vous demander votre avis — et remerciez-nous plutôt que de nous engueuler.
7) on LAISSE l'essentiel à définir. Là aussi, j'espère que vous me croyez quand je vous dit que je ne suis pas heureux de voir toujours le mot socle dans la loi. En revanche, je suis moins malheureux que la définition du contenu du socle n'y soit plus (avec ses 7 compétences à la mords-moi-le-nœud). Cette loi fait tabula rasa du contenu de socle et de ses instruments d'évaluation (vous savez : le LPC) : tout reste à faire, et vous imaginez bien qu'on ne va pas défendre les mêmes positions que le SGEN et l'UNSA sur ce sujet dans la suite des débats. Mais au moins on a une PLACE pour nos revendications, place qui n'existait pas dans la loi précédente, qui verrouillait le dispositif en amont. C'est là (enfin… pas que là ^^) où nous ne sommes pas d'accord avec le SGEN et l'UNSA, qui claironnent qu'on a voté pour le socle : il y a moins de socle dans cette loi que dans la précédente, et il n'est pas dit qu'à l'arrivée ceux qui sont en train de faire péter les bouchons de champagne n'aient pas une légère gueule de bois.
Et encore, là, je vous dépeins le SGEN et l'UNSA comme à 100% derrière ce projet de loi, mais c'est faux : eux aussi ont bien signalé dans diverses interventions que ça n'allait pas assez loin à leurs yeux, que ça manquait d'ambition, qu'on ne refondait pas vraiment… le vote pour du SGEN est tout sauf une évidence, en fait, sur ce texte.
Restent plusieurs points que je n'esquiverai pas.
1) La question des collectivités locales. Elles ont obtenu à peu près uniquement des trucs dans le domaine de l'orientation, qui est un domaine qui ne fonctionne de toute manière pas dans notre système. On espère bien que ça les occupera : on sait que les COP et les directeurs de CIO sont pour beaucoup de sacrés illuminés pédagogiques, et on attend de voir ce que donnera la prise de bec entre eux et les régions qui prétendent les diriger à certains moments.
2) La question des collectivités locales toujours : oui, il y a ce point sur les projets éducatifs territoriaux, et je vous avoue que plus encore que la question du socle (qui en fait s'améliore d'après notre analyse, mais je conçois qu'on ne la partage pas), c'est CE point précis qui nous a fait franchement hésiter. Je ne le nie pas : c'est un vrai souci.
3) La question de l'annexe. Amis « républicains », ne vous faites pas avoir comme vos cousins « pédago » : l'annexe, c'est du vent, et ça ne sert qu'à flatter les uns et les autres et à leur dire qu'ils sont les plus beaux et qu'ils ont des idées merveilleuses. Oui mais ce qui est dans l'annexe n'est pas dans la loi. J'irais même jusqu'à demander qui est vraiment le dindon de la farce, dans cette histoire. Les annexes verbeuses et idéologiques s'envolent ; les articles de loi restent.
Je suis presque au bout. Je tiens à évoquer deux points majeurs et corrélés :
- Le Parti Socialiste, je le rappelle, c'est la loi Jospin, c'est l'idéologie Ségolène Royal, c'est Jack Lang, c'est Claude Allègre… Soyons objectifs deux minutes : le projet de loi proposé n'a rien à voir avec ce glorieux (hem…) passé. On m'aurait dit qu'on allait avoir un projet de loi si peu pédago de la part du PS que je ne l'aurais franchement pas cru.
- Malgré ce que, suite à ses diverses déclarations, vous pouvez penser (et souvent à raison, d'ailleurs, si l'on ne s'en tient qu'aux déclarations) de Vincent Peillon, je vous assure qui vaudrait mieux qu'on le garde. On ne nous proposera rien de mieux pour le remplacer ; il est en revanche certain qu'on nous proposera bien pire.
Et pour conclure, la question du positionnement syndical.
Le SNALC a un problème : c'est que ses idées sont majoritaires en salles des profs, mais que lui-même ne l'est pas dans la représentativité syndicale. Si tous ceux qui rejoignent nos idées nous rejoignaient tout court, il est certain que nous n'aurions pas les mêmes façons de négocier, de discuter le bout de gras, d'intervenir. Oui mais pour diverses raisons, dont beaucoup — je le crois — sont indépendantes de notre volonté, ça ne fonctionne pas ainsi. Et donc, en attendant que vous vous décidiez (oui, vous, qui critiquez un engagement pour lequel je ne compte pas mes heures et qui me bouffe ma vie, vous n'avez même pas idée… venez faire une semaine de secrétariat national à la pédagogie, et on reparle !) à mettre en conformité vos idées et vos engagements, nous devons trouver des moyens d'influence autres que « Nous nombreux, nous grosses banderoles et porte-voix, nous non non non ! », car celui-là, on le sait, on ne l'a pas (certaines sections académiques font néanmoins honneur à notre syndicat de ce point de vue).
À partir de là, que faire ? Se couper d'une discussion dont les bases sont loin d'être intolérables ? Est-ce vraiment comme ça qu'on pourra agir sur le système ? Car soyons très honnêtes : pour nous, voter non à cette étape de la négociation, cela revenait à quitter de fait tout échange potentiellement constructif sur les réformes à venir. Or quel est le paysage syndical aujourd'hui à l'heure où les discussions vont être âpres ?
- le SGEN et l'UNSA, extrêmement bien intronisés dans les rouages et dont le lobbying se fait tout en souplesse, et on ne peut pas y faire grand chose.
- FO, SUD et la CGT parfaits médiatiquement dans leur rôle de « on refuse tout », qui se casseront les dents s'ils sortent les banderoles, et dont les propositions sur le plan pédagogique sont inexistantes (quand elles ne sont pas néfastes) ?
- la FSU, complètement impuissante aussi bien sur le plan de l'unité que sur celui de l'action (et je ne parle pas de la réflexion). Après avoir voté un magnifique « abstention », leur incapacité à proposer un tout idéologique cohérent équivaut à leur incapacité à sortir dans la rue crier fort, puisqu'il viennent de se priver de ce moyen qu'eux seuls avaient.
Au milieu de tout ça, on fait quoi, nous ? On sort nos 3 drapeaux pour aller jouer du mégaphone ? Eh bien on a préféré partir d'une base assez vague qui, si elle ne nous réjouit pas, ne nous fait pas non plus vomir, et à partir de laquelle nous serons en fait les seuls à pouvoir faire des propositions cohérentes et valables allant dans un autre sens que celle des pseudo-réformateurs. C'est la seule carte qu'on peut réellement jouer, et sa valeur faciale est très loin d'être nulle. Alors on la joue. On ne promet certainement pas de gagner la partie : mais au moins, on ne part pas en étant sûr de l'avoir perdue. Parce que sachez-le, c'était BEAUCOUP + facile de voter non dans cette histoire : ça ne mange pas de pain, ça n'engage à rien et ce sera très rapidement compris par toutes les personnes qui n'ont qu'un aperçu très lointain de ce qu'est le travail syndical au niveau du ministère, mais aussi des parlementaires. Sauf que ce vote était nous priver de la possibilité d'effectuer ce travail efficacement pour un bon moment.
Alors même si je suis certain qu'après ce long message, il y en aura toujours (et peut-être beaucoup, je ne sais pas) pour nous taper dessus avec des armes faciles à employer et difficiles à parer, eh bien oui, on aura voté oui et on assume. On ne voit pas d'autre façon de défendre les valeurs de l'École de la république et la transmission des savoirs qu'ainsi. Et qu'on soit bien d'accord : ça n'engage à rien sur les textes d'application qui suivront : tout décret, toute circulaire qui ira contre les idéaux du SNALC, i.e. ceux de la plupart des professeurs de terrain, on lui réservera l'accueil qu'il/elle mérite et on se battra pour que de tels textes soient modifiés, comme on s'est déjà battu en amont du projet de loi pour qu'il soit modifié. Les idées du SNALC sur l'École, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes, n'ont pas changé.
Tout d'abord, j'ai bien compris qu'il y a certaines personnes que je ne convaincrai jamais et qui ne sont d'ailleurs pas vraiment là pour discuter, qu'elles représentent d'autres syndicats que le mien (FO, pour aller vite ; les gens du SNES dans le coin me semblant tout à fait mesurés) où qu'elles soient juste là pour se défouler. Je ne peux donc pas répondre grand chose aux histoires de complot maçonnique, de politique de modération du forum sur les photos de chiens ou de modération en général. Je suis bien incapable de relier de tels éléments avec le sujet de discussion, à savoir le vote de la loi d'orientation au CSE. Un mot quand même sur les francs-maçons : comme il a été rappelé, le SNALC n'en est pas à sa première accusation d'être ceci ou cela (de droite, voire d'extrême-droite, et donc maintenant d'être franc-maçon…). C'est toujours facile de lancer ce genre de rumeurs/calomnies ; ça ne coûte pas beaucoup d'efforts et il y aura bien des gens pour dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu, etc. Je trouve de tels procédés dégueulasses, et je pèse mes mots.
Même chose concernant les accusations de vote sciemment fausses : navré, mais quand dans une telle discussion, on dit que mon syndicat vote pour la réforme des rythmes scolaires alors que
1) ce vote n'a pas eu lieu
2) notre vote CONTRE était déjà prêt
Oui, j'appelle ça de la désinformation, et j'ai raison d'appeler cela comme ça. Ça s'applique sur ce point précis, ça n'est nullement un anathème général, mais je ne peux pas laisser passer des contre-vérités aussi grossières sur notre action.
Revenons au point central, à savoir le vote sur la loi d'orientation.
J'ai assisté tout l'été à la grande concertation ; j'ai lu le rapport, et d'aucuns ont rappelé que je n'en ai pas dit du bien. Je tiens donc à signaler ceci : la loi d'orientation qui nous a été présentée est incroyablement mesurée — j'irais même jusqu'à dire qu'elle est globalement indolore — par rapport au contenu de ce document qui nous laissait craindre le pire.
En gros, que s'est-il passé depuis le changement de majorité, dans les faits (et non sur les médias et dans les beaux discours divers et variés, qui n'engagent que ceux qui veulent bien y croire) ?
1) On réembauche.
2) on remet l'HG en TS (on le fait horriblement mal, mais là, permettez-moi de signaler que ce n'est pas ma faute, et que certains qui attaquent violemment sur ce sujet pourraient s'intéresser à la manière de voter de leurs représentants avant de nous donner des leçons sur la nôtre).
3) on NE TOUCHE PAS dans la loi aux statuts de 50. Les seuls personnels qui sont légèrement (parce qu'il ne faut pas exagérer non plus) remis en cause sont les COP, et vous me permettrez d'assumer le fait que je n'en ferai pas d'insomnie.
4) on NE TOUCHE PAS pour le moment aux programmes de 2008 dans le primaire, et on n'est pas revenu en hâte à ceux de 2002 comme c'était pourtant demandé par la majorité des syndicats (et quand je dis majorité, le mot est faible).
5) On REMET une formation professionnelle avec une entrée progressive dans le métier. J'espère que tout un chacun ici est convaincu que je ne suis pas un grand défenseur (ni même un petit) des IUFM. Mais la situation actuelle est intenable pour les collègues qui entrent dans le métier, et pour le moment, comme beaucoup d'autres choses annoncées, les futurs ESPE sont à définir et remplir, et je n'ai jamais aimé faire de procès d'intention, ce qui ne veut pas dire non plus que je suis un gros naïf à qui l'on peut raconter n'importe quoi.
6) on NE TOUCHE PAS à la structure du système : pas d'école du socle, pas de lycée modulaire à la SGEN ; tout juste un conseil école/collège qui ne fera probablement que formaliser les réunions CM2/6e que nous faisons déjà. Mais pas d'attaque sur la différence de métier entre un PE et un PLC, pas d'expérimentation d'échanges de service possible, et ça, j'en sais quelque chose : j'ai négocié dessus pied à pied jusqu'à plus d'une heure du matin, et je rappelle qu'on a obtenu gain de cause, et j'ajoute même penser ne pas y être pour rien. Pensez à la possibilité qui était laissée de vous faire effectuer tout ou partie de votre service en collège, cher PE, ou en primaire, cher PLC — le tout sans avoir à vous demander votre avis — et remerciez-nous plutôt que de nous engueuler.
7) on LAISSE l'essentiel à définir. Là aussi, j'espère que vous me croyez quand je vous dit que je ne suis pas heureux de voir toujours le mot socle dans la loi. En revanche, je suis moins malheureux que la définition du contenu du socle n'y soit plus (avec ses 7 compétences à la mords-moi-le-nœud). Cette loi fait tabula rasa du contenu de socle et de ses instruments d'évaluation (vous savez : le LPC) : tout reste à faire, et vous imaginez bien qu'on ne va pas défendre les mêmes positions que le SGEN et l'UNSA sur ce sujet dans la suite des débats. Mais au moins on a une PLACE pour nos revendications, place qui n'existait pas dans la loi précédente, qui verrouillait le dispositif en amont. C'est là (enfin… pas que là ^^) où nous ne sommes pas d'accord avec le SGEN et l'UNSA, qui claironnent qu'on a voté pour le socle : il y a moins de socle dans cette loi que dans la précédente, et il n'est pas dit qu'à l'arrivée ceux qui sont en train de faire péter les bouchons de champagne n'aient pas une légère gueule de bois.
Et encore, là, je vous dépeins le SGEN et l'UNSA comme à 100% derrière ce projet de loi, mais c'est faux : eux aussi ont bien signalé dans diverses interventions que ça n'allait pas assez loin à leurs yeux, que ça manquait d'ambition, qu'on ne refondait pas vraiment… le vote pour du SGEN est tout sauf une évidence, en fait, sur ce texte.
Restent plusieurs points que je n'esquiverai pas.
1) La question des collectivités locales. Elles ont obtenu à peu près uniquement des trucs dans le domaine de l'orientation, qui est un domaine qui ne fonctionne de toute manière pas dans notre système. On espère bien que ça les occupera : on sait que les COP et les directeurs de CIO sont pour beaucoup de sacrés illuminés pédagogiques, et on attend de voir ce que donnera la prise de bec entre eux et les régions qui prétendent les diriger à certains moments.
2) La question des collectivités locales toujours : oui, il y a ce point sur les projets éducatifs territoriaux, et je vous avoue que plus encore que la question du socle (qui en fait s'améliore d'après notre analyse, mais je conçois qu'on ne la partage pas), c'est CE point précis qui nous a fait franchement hésiter. Je ne le nie pas : c'est un vrai souci.
3) La question de l'annexe. Amis « républicains », ne vous faites pas avoir comme vos cousins « pédago » : l'annexe, c'est du vent, et ça ne sert qu'à flatter les uns et les autres et à leur dire qu'ils sont les plus beaux et qu'ils ont des idées merveilleuses. Oui mais ce qui est dans l'annexe n'est pas dans la loi. J'irais même jusqu'à demander qui est vraiment le dindon de la farce, dans cette histoire. Les annexes verbeuses et idéologiques s'envolent ; les articles de loi restent.
Je suis presque au bout. Je tiens à évoquer deux points majeurs et corrélés :
- Le Parti Socialiste, je le rappelle, c'est la loi Jospin, c'est l'idéologie Ségolène Royal, c'est Jack Lang, c'est Claude Allègre… Soyons objectifs deux minutes : le projet de loi proposé n'a rien à voir avec ce glorieux (hem…) passé. On m'aurait dit qu'on allait avoir un projet de loi si peu pédago de la part du PS que je ne l'aurais franchement pas cru.
- Malgré ce que, suite à ses diverses déclarations, vous pouvez penser (et souvent à raison, d'ailleurs, si l'on ne s'en tient qu'aux déclarations) de Vincent Peillon, je vous assure qui vaudrait mieux qu'on le garde. On ne nous proposera rien de mieux pour le remplacer ; il est en revanche certain qu'on nous proposera bien pire.
Et pour conclure, la question du positionnement syndical.
Le SNALC a un problème : c'est que ses idées sont majoritaires en salles des profs, mais que lui-même ne l'est pas dans la représentativité syndicale. Si tous ceux qui rejoignent nos idées nous rejoignaient tout court, il est certain que nous n'aurions pas les mêmes façons de négocier, de discuter le bout de gras, d'intervenir. Oui mais pour diverses raisons, dont beaucoup — je le crois — sont indépendantes de notre volonté, ça ne fonctionne pas ainsi. Et donc, en attendant que vous vous décidiez (oui, vous, qui critiquez un engagement pour lequel je ne compte pas mes heures et qui me bouffe ma vie, vous n'avez même pas idée… venez faire une semaine de secrétariat national à la pédagogie, et on reparle !) à mettre en conformité vos idées et vos engagements, nous devons trouver des moyens d'influence autres que « Nous nombreux, nous grosses banderoles et porte-voix, nous non non non ! », car celui-là, on le sait, on ne l'a pas (certaines sections académiques font néanmoins honneur à notre syndicat de ce point de vue).
À partir de là, que faire ? Se couper d'une discussion dont les bases sont loin d'être intolérables ? Est-ce vraiment comme ça qu'on pourra agir sur le système ? Car soyons très honnêtes : pour nous, voter non à cette étape de la négociation, cela revenait à quitter de fait tout échange potentiellement constructif sur les réformes à venir. Or quel est le paysage syndical aujourd'hui à l'heure où les discussions vont être âpres ?
- le SGEN et l'UNSA, extrêmement bien intronisés dans les rouages et dont le lobbying se fait tout en souplesse, et on ne peut pas y faire grand chose.
- FO, SUD et la CGT parfaits médiatiquement dans leur rôle de « on refuse tout », qui se casseront les dents s'ils sortent les banderoles, et dont les propositions sur le plan pédagogique sont inexistantes (quand elles ne sont pas néfastes) ?
- la FSU, complètement impuissante aussi bien sur le plan de l'unité que sur celui de l'action (et je ne parle pas de la réflexion). Après avoir voté un magnifique « abstention », leur incapacité à proposer un tout idéologique cohérent équivaut à leur incapacité à sortir dans la rue crier fort, puisqu'il viennent de se priver de ce moyen qu'eux seuls avaient.
Au milieu de tout ça, on fait quoi, nous ? On sort nos 3 drapeaux pour aller jouer du mégaphone ? Eh bien on a préféré partir d'une base assez vague qui, si elle ne nous réjouit pas, ne nous fait pas non plus vomir, et à partir de laquelle nous serons en fait les seuls à pouvoir faire des propositions cohérentes et valables allant dans un autre sens que celle des pseudo-réformateurs. C'est la seule carte qu'on peut réellement jouer, et sa valeur faciale est très loin d'être nulle. Alors on la joue. On ne promet certainement pas de gagner la partie : mais au moins, on ne part pas en étant sûr de l'avoir perdue. Parce que sachez-le, c'était BEAUCOUP + facile de voter non dans cette histoire : ça ne mange pas de pain, ça n'engage à rien et ce sera très rapidement compris par toutes les personnes qui n'ont qu'un aperçu très lointain de ce qu'est le travail syndical au niveau du ministère, mais aussi des parlementaires. Sauf que ce vote était nous priver de la possibilité d'effectuer ce travail efficacement pour un bon moment.
Alors même si je suis certain qu'après ce long message, il y en aura toujours (et peut-être beaucoup, je ne sais pas) pour nous taper dessus avec des armes faciles à employer et difficiles à parer, eh bien oui, on aura voté oui et on assume. On ne voit pas d'autre façon de défendre les valeurs de l'École de la république et la transmission des savoirs qu'ainsi. Et qu'on soit bien d'accord : ça n'engage à rien sur les textes d'application qui suivront : tout décret, toute circulaire qui ira contre les idéaux du SNALC, i.e. ceux de la plupart des professeurs de terrain, on lui réservera l'accueil qu'il/elle mérite et on se battra pour que de tels textes soient modifiés, comme on s'est déjà battu en amont du projet de loi pour qu'il soit modifié. Les idées du SNALC sur l'École, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes, n'ont pas changé.
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- InvitéInvité
Merci Celeborn. Il ne reste plus qu'à rester vigilant sur les décrets d'application...
- User5899Demi-dieu
Vous connaissant, c'est plus aisé pour moi d'en accepter l'augure.Daphné a écrit:Gryphe a écrit:FO travaille beaucoup la question des statuts mais est moins percutante, je trouve, sur les questions de pédagogie et sur ce qui concerne directement et précisément le monde de l'éducation.Cripure a écrit:Va vraiment falloir aller chez FO... Je commence à en avoir ma claque.Je ne cotise pas à un syndicat pour qu'il joigne ses voix à celles de l'UNSA.
Il me semble que le travail fin sur les décrets et sur toutes les questions de pédagogie générale est bien davantage travaillé par le SNALC que par FO, dans le sens "républicain", évidemment.
Je n'ai aucune inquiétude pour leur vigilance à venir lors de l'examen de tous les décrets d'application.
Cripure, Gryphe vous a parfaitement répondu.
Et le vote peut être le même mais pour des raisons différentes.
Merci pour le message, Celeborn.
- DaphnéDemi-dieu
Cripure a écrit:Vous connaissant, c'est plus aisé pour moi d'en accepter l'augure.Daphné a écrit:Gryphe a écrit:FO travaille beaucoup la question des statuts mais est moins percutante, je trouve, sur les questions de pédagogie et sur ce qui concerne directement et précisément le monde de l'éducation.Cripure a écrit:Va vraiment falloir aller chez FO... Je commence à en avoir ma claque.Je ne cotise pas à un syndicat pour qu'il joigne ses voix à celles de l'UNSA.
Il me semble que le travail fin sur les décrets et sur toutes les questions de pédagogie générale est bien davantage travaillé par le SNALC que par FO, dans le sens "républicain", évidemment.
Je n'ai aucune inquiétude pour leur vigilance à venir lors de l'examen de tous les décrets d'application.
Cripure, Gryphe vous a parfaitement répondu.
Et le vote peut être le même mais pour des raisons différentes.
Et Celeborn vient de peaufiner la réponse et les explications, il l'a fait bien mieux que je n'aurais pu le faire, c'est lui qui s'y colle au CSE !
- User5899Demi-dieu
Il ne vous a pas échappé que la profession est, littéralement, à bout. J'ai un peu de bouteille, je ne connais pas la situation que j'observe dans ma sdp et dans quelques autres que j'ai eues à fréquenter ces dernières semaines.Celeborn a écrit:une remarque que je tiens à faire immédiatement : pour un vote dans une instance consultative, je trouve les réactions d'un certain nombre d'entre vous d'une violence absolument incroyable.
- Isis39Enchanteur
holderfar a écrit:C'est vrai, je n'ai pas pu m'empêcher... J'ai quand même du mal à comprendre que des collègues puissent lancer une telle allusion aussi chargée idéologiquement et lourde de sens, sans rien démontrer évidemment et ensuite reprocher aux sceptiques de ne pas démontrer que ce qu'ils avancent est faux. Ca me passera, sans doute.
En attendant, je vais me concentrer sur les vraies explications à venir de Celeborn. Convaincantes ou non, ce sera quand même d'un autre niveau.
On n'a pas encore vu passer les Illuminati, remarque !
- OlympiasProphète
Et donc, en attendant que vous vous décidiez (oui, vous, qui critiquez un engagement pour lequel je ne compte pas mes heures et qui me bouffe ma vie, vous n'avez même pas idée… venez faire une semaine de secrétariat national à la pédagogie, et on reparle !) à mettre en conformité vos idées et vos engagements, nous devons trouver des moyens d'influence autres que « Nous nombreux, nous grosses banderoles et porte-voix, nous non non non ! », car celui-là, on le sait, on ne l'a pas
Bien dit Celeborn ; c'est la même chose pour ceux qui sont investis dans une association disciplinaires (HG, lettres, langues, maths....), qui y passent du temps, beaucoup de temps, qui vont négocier pied-à-pied avec l'IG, la DGESCO, le cabinet (la politique de chaise vide est toujours inopérante)...L'inertie de certains collègues est exaspérante ; certains jours, je n'en peux plus de les entendre geindre devant la photocopieuse, toujours geindre...par contre agir, ça jamais (même pas signer une simple pétition !).
Bien dit Celeborn ; c'est la même chose pour ceux qui sont investis dans une association disciplinaires (HG, lettres, langues, maths....), qui y passent du temps, beaucoup de temps, qui vont négocier pied-à-pied avec l'IG, la DGESCO, le cabinet (la politique de chaise vide est toujours inopérante)...L'inertie de certains collègues est exaspérante ; certains jours, je n'en peux plus de les entendre geindre devant la photocopieuse, toujours geindre...par contre agir, ça jamais (même pas signer une simple pétition !).
- Presse-puréeGrand sage
@ Celeborn: Salut et merci pour ton explication. Perso je suis chez FO pour un calcul plus global: sa présence dans toute la FP. Mais j'entends parfaitement tes arguments.
J'aurais deux questions:
1) J'ai lu dans le fil ceci (de Daphné):
"On a préféré voter pour afin de pouvoir ensuite en CSE discuter et faire des propositions point par point, et expliquer avec pédagogie le pourquoi du comment des différentes problématiques; mais je vais laisser Céleborn qui siège au CSE
(...) Tout ceci me rappelle le préalable de la réforme du lycée il y a quelques années, sous Darcos : pour participer aux négociations et aux audiences, pouvoir faire des propositions et intervenir, il fallait signer une clause d'acceptation de certains principes de base - dont je ne me souviens absolument plus du nom exact - faute de quoi on était exclus de la discussion."
Le fait de ne pas pouvoir faire de proposition après avoir voté non, c'est institutionnel (genre si tu votes non statutairement tu ne peux pas participer aux discussions ensuite?) ou c'est juste par rapport à la tactique? si c'est la première solution, le principe démocratique de "si et seulement si vous votez oui vous pouvez participer aux discussions" me paraît pour le moi curieux...
2) Par rapport à tout ce qui a pu se dire sur Twitter sur le SNALC et plus particulièrement sur toi, qui es secrétaire national à la pédagogie, comment penses-tu que ce vote sera vu par d'autres syndicats?
J'aurais deux questions:
1) J'ai lu dans le fil ceci (de Daphné):
"On a préféré voter pour afin de pouvoir ensuite en CSE discuter et faire des propositions point par point, et expliquer avec pédagogie le pourquoi du comment des différentes problématiques; mais je vais laisser Céleborn qui siège au CSE
(...) Tout ceci me rappelle le préalable de la réforme du lycée il y a quelques années, sous Darcos : pour participer aux négociations et aux audiences, pouvoir faire des propositions et intervenir, il fallait signer une clause d'acceptation de certains principes de base - dont je ne me souviens absolument plus du nom exact - faute de quoi on était exclus de la discussion."
Le fait de ne pas pouvoir faire de proposition après avoir voté non, c'est institutionnel (genre si tu votes non statutairement tu ne peux pas participer aux discussions ensuite?) ou c'est juste par rapport à la tactique? si c'est la première solution, le principe démocratique de "si et seulement si vous votez oui vous pouvez participer aux discussions" me paraît pour le moi curieux...
2) Par rapport à tout ce qui a pu se dire sur Twitter sur le SNALC et plus particulièrement sur toi, qui es secrétaire national à la pédagogie, comment penses-tu que ce vote sera vu par d'autres syndicats?
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
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"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
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- IgniatiusGuide spirituel
J'entends bien tous les arguments de Celeborn, qui semblent fondés en effet.
J'espère juste que vous ne vous ferez pas rouler dans la farine, sincèrement.
Et j'observerai ce que mon syndicat, le SNES, fera de son abstention...
J'espère juste que vous ne vous ferez pas rouler dans la farine, sincèrement.
Et j'observerai ce que mon syndicat, le SNES, fera de son abstention...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
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- CelebornEsprit sacré
Presse-purée a écrit:
Le fait de ne pas pouvoir faire de proposition après avoir voté non, c'est institutionnel (genre si tu votes non statutairement tu ne peux pas participer aux discussions ensuite?) ou c'est juste par rapport à la tactique? si c'est la première solution, le principe démocratique de "si et seulement si vous votez oui vous pouvez participer aux discussions" me paraît pour le moi curieux...
Ce n'est traditionnellement pas institutionnel. Sur la réforme du lycée, néanmoins, ça l'avait été, et les organisations syndicales avaient eu du mal à l'avaler, et n'avaient pas toutes réagi de la même manière. À l'arrivée, SNES comme SNALC en étaient arrivés au même résultat, mais par des moyens différents (ne pas signer au départ VS signer pour voir comment ça allait se passer, et, devant le spectacle, s'en aller très vite car aucune discussion n'était possible).
2) Par rapport à tout ce qui a pu se dire sur Twitter sur le SNALC et plus particulièrement sur toi, qui es secrétaire national à la pédagogie, comment penses-tu que ce vote sera vu par d'autres syndicats?
Je ne suis pas dans la tête des autre syndicats, en fait. Tout ce que je peux dire est que ça a surpris le SGEN et l'UNSA. Il n'est pas certain que ce soit une mauvaise chose, en fait.
Quant à se faire ou non rouler dans la farine, ce vote en CSE n'a rien d'un chèque en blanc. On verra bien les textes techniques qui sortiront de cette loi, et on se positionnera sur ces textes en accord avec nos idées.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- MorgaredNiveau 9
Merci Celeborn pour les longues explications que, personnellement, je trouve convaincantes. Merci aussi pour tout le travail accompli.
Le SNALC continue à payer son image de syndicat de droite dure. J'ai pu le constater dans certains établissements en distribuant des tracts : qu'il est désagréable de se faire toiser par des collègues sûrs de leur bon positionnement politique, alors qu'on est soi-même à coup sûr beaucoup plus à gauche qu'eux... Je ne sais pas ce qu'il faut faire. Changer de nom ? Faire de l'entrisme chez Mélenchon ? Enfin trouver des points de convergence avec les syndicats autres que les deux syndicats anti-instruction, et construire une nouvelle organisation forte qui recevrait le soutien de la majorité des professeurs pour la défense de l'école ?
En tout cas, l'école et la profession vont effectivement extrêmement mal : même dans mon collège plutôt préservé, je constate une lassitude, et même une colère grandissantes.
Celeborn a écrit:Le SNALC a un problème : c'est que ses idées sont majoritaires en salles des profs, mais que lui-même ne l'est pas dans la représentativité syndicale. Si tous ceux qui rejoignent nos idées nous rejoignaient tout court, il est certain que nous n'aurions pas les mêmes façons de négocier, de discuter le bout de gras, d'intervenir. Oui mais pour diverses raisons, dont beaucoup — je le crois — sont indépendantes de notre volonté, ça ne fonctionne pas ainsi. Et donc, en attendant que vous vous décidiez (oui, vous, qui critiquez un engagement pour lequel je ne compte pas mes heures et qui me bouffe ma vie, vous n'avez même pas idée… venez faire une semaine de secrétariat national à la pédagogie, et on reparle !) à mettre en conformité vos idées et vos engagements, nous devons trouver des moyens d'influence autres que « Nous nombreux, nous grosses banderoles et porte-voix, nous non non non ! », car celui-là, on le sait, on ne l'a pas (certaines sections académiques font néanmoins honneur à notre syndicat de ce point de vue).
Le SNALC continue à payer son image de syndicat de droite dure. J'ai pu le constater dans certains établissements en distribuant des tracts : qu'il est désagréable de se faire toiser par des collègues sûrs de leur bon positionnement politique, alors qu'on est soi-même à coup sûr beaucoup plus à gauche qu'eux... Je ne sais pas ce qu'il faut faire. Changer de nom ? Faire de l'entrisme chez Mélenchon ? Enfin trouver des points de convergence avec les syndicats autres que les deux syndicats anti-instruction, et construire une nouvelle organisation forte qui recevrait le soutien de la majorité des professeurs pour la défense de l'école ?
En tout cas, l'école et la profession vont effectivement extrêmement mal : même dans mon collège plutôt préservé, je constate une lassitude, et même une colère grandissantes.
- IgniatiusGuide spirituel
Ah pour le coup, il est certain que le positionnement du SNALC est nettement plus à gauche que celui du SGEN, syndicat affilié au PS.
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St Augustin
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- AuroreEsprit éclairé
Celeborn,
Tout d'abord, merci pour ton intervention et l'ensemble de tes précisions.
Ne faisant pas partie d'un syndicat, je ne roule pour personne et mes critiques n'engagent que moi.
Concernant la territorialisation, tu as donc reconnu que le problème restait entier. J'espère donc que vous saurez attirer l'attention des décideurs sur cet aspect à mon sens essentiel pour la survie de l'EN et la qualité de l'enseignement public.
Sur l'enseignement artistique - qui fait actuellement l'objet d'une "concertation" spécifique risquant fort de déboucher sur une usine à gaz sans précédent - tu ne m'as pas répondu à ma dernière objection. J'ignore ainsi toujours les éléments précis vous ayant amené à vous féliciter de cette réforme à venir. Ayant appris les dernières orientations prévues par le ministère de la Culture et le MEN, j'ajoute que ce dispositif va se décliner à l'échelle locale (pour l'égalité de traitement de tous les territoires, on repassera...), se fera exclusivement selon la logique du projet (on devine bien qui va "piloter" tout ça) et ne sera certainement pas atténué dans ses multiples effets délétères par le Snalc ou son équivalent - le combat n'aura pas lieu faute de combattants. De plus, on ne sait rien de la manière dont les différents personnels seront formés (ou pas, ce qui est plus probable) et rémunérés (même observation). On se dirige donc tout droit vers une garderie chronophage à coloration culturelle ayant la fâcheuse tendance à empiéter à la fois sur le temps scolaire et celui dévolu à l'enseignement artistique spécialisé.
- enfin, ton approche dite "constructive" - dont je souhaite bien évidemment le plein succès d'ici quelques semaines - pose que l'on le veuille ou non la question d'une dépendance éventuelle du Snalc vis-à-vis du pouvoir actuel, puisqu'elle ne s'était pas appliquée vis-à-vis des pouvoirs précédents. De fait, les positions passées du Snalc (vis-à-vis de l'UMP comme du PS), mais aussi tes propres analyses dans lesquelles je me retrouvais entièrement, étaient - et de loin - moins conciliantes que votre discours actuel. D'autre part, elle contribue à diviser les partisans de l'école républicaine alors même que nous ne pouvons pas actuellement nous payer le luxe de laisser l'initiative aux pédagos.
Tout d'abord, merci pour ton intervention et l'ensemble de tes précisions.
Ne faisant pas partie d'un syndicat, je ne roule pour personne et mes critiques n'engagent que moi.
Concernant la territorialisation, tu as donc reconnu que le problème restait entier. J'espère donc que vous saurez attirer l'attention des décideurs sur cet aspect à mon sens essentiel pour la survie de l'EN et la qualité de l'enseignement public.
Sur l'enseignement artistique - qui fait actuellement l'objet d'une "concertation" spécifique risquant fort de déboucher sur une usine à gaz sans précédent - tu ne m'as pas répondu à ma dernière objection. J'ignore ainsi toujours les éléments précis vous ayant amené à vous féliciter de cette réforme à venir. Ayant appris les dernières orientations prévues par le ministère de la Culture et le MEN, j'ajoute que ce dispositif va se décliner à l'échelle locale (pour l'égalité de traitement de tous les territoires, on repassera...), se fera exclusivement selon la logique du projet (on devine bien qui va "piloter" tout ça) et ne sera certainement pas atténué dans ses multiples effets délétères par le Snalc ou son équivalent - le combat n'aura pas lieu faute de combattants. De plus, on ne sait rien de la manière dont les différents personnels seront formés (ou pas, ce qui est plus probable) et rémunérés (même observation). On se dirige donc tout droit vers une garderie chronophage à coloration culturelle ayant la fâcheuse tendance à empiéter à la fois sur le temps scolaire et celui dévolu à l'enseignement artistique spécialisé.
- enfin, ton approche dite "constructive" - dont je souhaite bien évidemment le plein succès d'ici quelques semaines - pose que l'on le veuille ou non la question d'une dépendance éventuelle du Snalc vis-à-vis du pouvoir actuel, puisqu'elle ne s'était pas appliquée vis-à-vis des pouvoirs précédents. De fait, les positions passées du Snalc (vis-à-vis de l'UMP comme du PS), mais aussi tes propres analyses dans lesquelles je me retrouvais entièrement, étaient - et de loin - moins conciliantes que votre discours actuel. D'autre part, elle contribue à diviser les partisans de l'école républicaine alors même que nous ne pouvons pas actuellement nous payer le luxe de laisser l'initiative aux pédagos.
- Padre P. LucasNiveau 10
Cripure a écrit:Il ne vous a pas échappé que la profession est, littéralement, à bout. J'ai un peu de bouteille, je ne connais pas la situation que j'observe dans ma sdp et dans quelques autres que j'ai eues à fréquenter ces dernières semaines.Celeborn a écrit:une remarque que je tiens à faire immédiatement : pour un vote dans une instance consultative, je trouve les réactions d'un certain nombre d'entre vous d'une violence absolument incroyable.
Idem dans le primaire, le vent du PET et des nouveaux rythmes scolaires souffle sans doute plus près de nos oreilles.
Bon courage pour y faire passer la position du SNALC !
- CelebornEsprit sacré
Aurore a écrit:D'autre part, elle contribue à diviser les partisans de l'école républicaine alors même que nous ne pouvons pas actuellement nous payer le luxe de laisser l'initiative aux pédagos.
Ils n'ont pas besoin de nous pour ça. Le problème du « camp républicain », c'est qu'à partir du moment où l'on y réunit plus de 10 personnes, ils se tapent dessus et se divisent d'eux-mêmes. C'en est presque fascinant.
Et juste dire "non !" en s'arrêtant là, c'est de fait laisser l'initiative aux pseudo-réformistes.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- AuroreEsprit éclairé
Tu n'as pas tort sur ce coup-là... :lol:Celeborn a écrit:Aurore a écrit:D'autre part, elle contribue à diviser les partisans de l'école républicaine alors même que nous ne pouvons pas actuellement nous payer le luxe de laisser l'initiative aux pédagos.
Ils n'ont pas besoin de nous pour ça. Le problème du « camp républicain », c'est qu'à partir du moment où l'on y réunit plus de 10 personnes, ils se tapent dessus et se divisent d'eux-mêmes. C'en est presque fascinant. Et juste dire "non !" en s'arrêtant là, c'est de fait laisser l'initiative aux pseudo-réformistes.
On compte donc sur vous pour limiter la casse.
- Spoiler:
- Tout en sachant que c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses !
- doublecasquetteEnchanteur
Merci pour le message, Celeborn. Et puisses-tu avoir raison (sauf sur les PET, pour lesquels je préférerais que tu aies tort, et que ce projet ne soit encore qu'un faux souffle de territorialisation complètement anodin) !
- AbraxasDoyen
Alors, Celeborn, c'est fatiguant, secrétaire national à la pédagogie ?
Bon, tout cela n'a pas grand sens. On s'agite, on remue, mais en bout de compte, nous ferons ce que nous voulons dans les classes (et je signale comme ça que personne, en ce moment, ne s'oppose à rien ni à personne — pas au niveau des inspecteurs en tout cas, du moins tant que l'on fait un boulot honorable — et je crois même que la tendance lourde est au grand retour de la transmission). Les lois en France sont faites pour ne pas être appliquées — et l'intervalle entre le vote d'une loi et la parution des décrets d'application s'allonge de plus en plus. Avant que la loi Peillon entre vraiment dans les faits, qui sait si une nouvelle cohabitation ne sera pas sur les rails ? Qui sait si nous ne serons pas tous en train de faire pousser des patates, vu la situation économique ?
Et je crois aussi que Peillon est ce qu'il pouvait y avoir de moins pire au PS — où il en énerve plus d'un.
La pierre de touche, pour moi, ce seront les ESPE — mais il y a des voix assez nombreuses, parmi les instances dirigeantes de l'EN, pour ne pas vouloir que ce soient des IUFM-bis. Faudra voir.
Le reste, c'est roupette de sansonite, comme disait le regretté Bérurier. Personne, ni à droite ni à gauche, n'est assez fort en ce moment pour faire passer en force quoi que ce soit que la base (nous…) n'apprécierait pas.
Quant aux cris d'or frais (Bérurier dixit, toujours) de ceux qui s'emballent dès que l'on parle des frères trois points, c'est risible. Dans des négociations, quelles qu'elles soient, les relations personnelles comptent aussi.
En tout cas, je me demande comment vont faire le Monde et le Nouvel Obs, désormais, pour coller à côté de SNALC, la prochaine fois qu'il en parleront, l'épithète quasi homérique "généralement classé à droite"… Les lignes bougent, camarades !
Bon, tout cela n'a pas grand sens. On s'agite, on remue, mais en bout de compte, nous ferons ce que nous voulons dans les classes (et je signale comme ça que personne, en ce moment, ne s'oppose à rien ni à personne — pas au niveau des inspecteurs en tout cas, du moins tant que l'on fait un boulot honorable — et je crois même que la tendance lourde est au grand retour de la transmission). Les lois en France sont faites pour ne pas être appliquées — et l'intervalle entre le vote d'une loi et la parution des décrets d'application s'allonge de plus en plus. Avant que la loi Peillon entre vraiment dans les faits, qui sait si une nouvelle cohabitation ne sera pas sur les rails ? Qui sait si nous ne serons pas tous en train de faire pousser des patates, vu la situation économique ?
Et je crois aussi que Peillon est ce qu'il pouvait y avoir de moins pire au PS — où il en énerve plus d'un.
La pierre de touche, pour moi, ce seront les ESPE — mais il y a des voix assez nombreuses, parmi les instances dirigeantes de l'EN, pour ne pas vouloir que ce soient des IUFM-bis. Faudra voir.
Le reste, c'est roupette de sansonite, comme disait le regretté Bérurier. Personne, ni à droite ni à gauche, n'est assez fort en ce moment pour faire passer en force quoi que ce soit que la base (nous…) n'apprécierait pas.
Quant aux cris d'or frais (Bérurier dixit, toujours) de ceux qui s'emballent dès que l'on parle des frères trois points, c'est risible. Dans des négociations, quelles qu'elles soient, les relations personnelles comptent aussi.
En tout cas, je me demande comment vont faire le Monde et le Nouvel Obs, désormais, pour coller à côté de SNALC, la prochaine fois qu'il en parleront, l'épithète quasi homérique "généralement classé à droite"… Les lignes bougent, camarades !
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