Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- MarcassinHabitué du forum
A lire sur Rue89 : http://www.rue89.com/2012/10/22/reforme-de-lecole-beaucoup-de-profs-ne-savent-pas-ecouter-236411
Réforme de l’école : beaucoup de profs ne savent pas écouter
Jean-Philippe Barret
J’ai lu avec intérêt différents textes parus depuis début septembre sur Rue89 concernant la rentrée scolaire et l’école en général. Ces textes émanaient systématiquement ou presque d’enseignants.
Je travaille depuis cette rentrée scolaire non plus comme enseignant, mais dans des fonctions d’encadrement de l’Education nationale. Cette fonction, et les très nombreuses réunions qui vont avec, m’ont conduit à avoir un regard différent de celui que j’avais jusque-là sur l’attitude de nombreux enseignants (pas tous, bien sûr).
Des collègues fumistes, créatifs, souffrants
J’ai entendu tout et son contraire sur « les profs », éventuellement de la bouche des mêmes personnes. « Les profs », ces fonctionnaires fainéants repus de vacances, devenaient parfois, à l’aune d’une reconnaissance lointaine et durable, des figures quasi sacrificielles, sacerdotales et laïques, sources de résiliences individuelles et garantes de la nation, rien que ça.
J’ai croisé, sur le terrain, des collègues créatifs et enthousiastes, des collègues engagés corps et âme dans leur travail, des collègues en souffrance, des collègues discrets mais sûrement très compétents, des collègues fumistes, des collègues auxquels je n’ai pas eu l’occasion de parler.
A l’heure de la cruciale « refondation de l’école » voulue par le président de la République, ce ne sont pas les contradictions du discours social à propos des profs et des personnels de l’Education nationale qui interpellent, mais plutôt les contradictions majeures qui traversent bon nombre d’enseignants et de chefs d’établissement eux-mêmes, et qui, à terme, pourraient freiner cette refondation de l’école.
Un posture adolescente d’opposition systématique
Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Combien de réunions donnant le spectacle d’une assemblée incapable de se concentrer plus d’un quart d’heure sur le propos tenu par toute autre personne, du collègue jusqu’au recteur d’académie ? Cause toujours, tu m’intéresses.
Deuxième contradiction : l’engagement dans une mission d’instruction de la jeunesse suppose une posture d’adulte, disposée au dialogue et fondée en rationalité. Et je constate chez de nombreux collègues – pas tous, là encore – une posture typiquement adolescente, dont la figure de style imposée semble être l’opposition et le rejet systématiques de l’autorité et de ceux censés l’incarner, depuis le principal ou le proviseur jusqu’au ministre.
Peut-on s’affirmer sans dire non ?
Non que les profs n’aient pas le droit d’être en désaccord avec les mesures et les réformes qu’on leur propose ou qu’on leur impose « d’en haut ». Au contraire, il y a eu, et il y aura des résistances, des luttes et des grèves légitimes.
Néanmoins, la tendance à dire non semble parfois devenir un principe, voire un réflexe presque physique, confondant insurrection des consciences et aveuglement collectif, esprit critique et besoin d’exister. « Peut-on s’affirmer sans dire non ? » Vous avez quatre heures.
Le discernement devient alors une douce chimère : je me souviens de collègues descendant dans la rue pour faire grève contre des « mesurettes » du ministre de l’Education de l’époque, dont les répercussions seraient minimes sur leur emploi du temps et leur salaire, alors que l’établissement difficile dans lequel nous enseignions était presque à feu et à sang et appelait une concertation collective urgente quant à la mise en place de règles et de pratiques communes au quotidien.
Je pense que ces contradictions patentes et très répandues, expliquent – en partie – la difficulté de l’Education nationale à se réformer vraiment et à avancer.
Enfin, précision pour les lecteurs : je ne peux pas me permettre d’écrire sous mon vrai nom, étant tenu au devoir de réserve.
_________________
"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- MarcassinHabitué du forum
On notera - non sans ironie - que quelqu'un qui travaille "non plus comme enseignant, mais dans des fonctions d’encadrement de l’Education nationale", c'est quelqu'un qui sait dire oui. :lol:
_________________
"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- AevinHabitué du forum
En tout cas là, il a raison. Je n'ai jamais vu un public plus désagréable que des professeurs. Incapable de la fermer 5 min, toujours en train de bavarder sans jamais rien écouter. Et le pire : ils savent ce que c'est, de se trouver devant une foule qui n'écoute pas, mais ils ne sont pas capable de mieux faire (= donner le bon exemple).Marcassin a écrit:Jean-Philippe Barret :
Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Combien de réunions donnant le spectacle d’une assemblée incapable de se concentrer plus d’un quart d’heure sur le propos tenu par toute autre personne, du collègue jusqu’au recteur d’académie ? Cause toujours, tu m’intéresses.
_________________
Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- CeladonDemi-dieu
Et dire qu'on a pris soin de tester tout ça avec l'épreuve du fonctionnaire responsable qui dit oui à tout ce qu'on lui (propose) impose !
- Blan6ineÉrudit
:lol!:Marcassin a écrit:On notera - non sans ironie - que quelqu'un qui travaille "non plus comme enseignant, mais dans des fonctions d’encadrement de l’Education nationale", c'est quelqu'un qui sait dire oui. :lol:
Il sert à quoi cet article? En gros, il y a parmi les profs des gens peu capables d'écouter et difficiles à manager.
Heureusement qu'il est passé personnel d'encadrement, il faut bien au moins ça pour s'en rendre compte.
Mais quel est le but d'un tel article? Convaincre quelques anti-profs, anti-fonctionnaires?
Qui croit encore que les profs sont une corporation de gens irréprochables?
Mais comment en vouloir aux profs quand on sait qui ils sont parfois obligés d'écouter?
- AnaxagoreGuide spirituel
Aevin a écrit:En tout cas là, il a raison. Je n'ai jamais vu un public plus désagréable que des professeurs. Incapable de la fermer 5 min, toujours en train de bavarder sans jamais rien écouter. Et le pire : ils savent ce que c'est, de se trouver devant une foule qui n'écoute pas, mais ils ne sont pas capable de mieux faire (= donner le bon exemple).Marcassin a écrit:Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Combien de réunions donnant le spectacle d’une assemblée incapable de se concentrer plus d’un quart d’heure sur le propos tenu par toute autre personne, du collègue jusqu’au recteur d’académie ? Cause toujours, tu m’intéresses.
Vous avez fait un exposé trop frontal sans doute.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- Thalia de GMédiateur
Je suis, hélas, obligée de te donner raison.Aevin a écrit:En tout cas là, il a raison. Je n'ai jamais vu un public plus désagréable que des professeurs. Incapable de la fermer 5 min, toujours en train de bavarder sans jamais rien écouter. Et le pire : ils savent ce que c'est, de se trouver devant une foule qui n'écoute pas, mais ils ne sont pas capable de mieux faire (= donner le bon exemple).Marcassin a écrit:Jean-Philippe Barret :
Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Combien de réunions donnant le spectacle d’une assemblée incapable de se concentrer plus d’un quart d’heure sur le propos tenu par toute autre personne, du collègue jusqu’au recteur d’académie ? Cause toujours, tu m’intéresses.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Isis39Enchanteur
Aevin a écrit:En tout cas là, il a raison. Je n'ai jamais vu un public plus désagréable que des professeurs. Incapable de la fermer 5 min, toujours en train de bavarder sans jamais rien écouter. Et le pire : ils savent ce que c'est, de se trouver devant une foule qui n'écoute pas, mais ils ne sont pas capable de mieux faire (= donner le bon exemple).Marcassin a écrit:Jean-Philippe Barret :
Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Combien de réunions donnant le spectacle d’une assemblée incapable de se concentrer plus d’un quart d’heure sur le propos tenu par toute autre personne, du collègue jusqu’au recteur d’académie ? Cause toujours, tu m’intéresses.
Et il n'y a qu'à voir certains fils dans ce forum : écoute et respect des autres ne sont pas toujours au rendez-vous, malheureusement.
- MUTISExpert
On peut regretter certains excès de la "position adolescente" d'opposition. Mais le problème tient davantage à l'absence d'écoute des personnels par les cadres justement qui croient tout savoir parce qu'ils sont investis d'un pouvoir nouveau. On peut regretter aussi la position infantile qui consiste à craindre le pouvoir, à acquiescer systématiquement, à faire preuve de soumission muette et de docilité béate. Dans beaucoup d'établissements c'est cet infantilisme qui règne (la peur du chef, la soumission à l'autorité) bien plus que la rébellion "adolescente". En fait c'est la hiérarchie qui s'avère souvent allergique au dialogue... Et l'infantilisation va de pair avec l'infantilisme craintif de beaucoup...
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- BabayagaGrand sage
Et pourquoi on devrait être tous parfait dans le corps enseignant ? Comme si tous les médecins, avocats, boulangères etc. étaient parfaits.
Ça m'énerve qu'on s'agace que certains profs aient des défauts.
Et puis à quoi il sert cet article ? C'est un défouloir d'un ancien prof qui n'aime plus son métier et qui crache sur ses anciens collègues. Bêêêrk.
Ça m'énerve qu'on s'agace que certains profs aient des défauts.
Et puis à quoi il sert cet article ? C'est un défouloir d'un ancien prof qui n'aime plus son métier et qui crache sur ses anciens collègues. Bêêêrk.
_________________
Je ne gère plus la rubrique en accès restreint, adressez-vous à Hermione, merci
- DuplayExpert
Réforme de l’école : beaucoup de profs ne savent pas écouter
Enfin, précision pour les lecteurs : je ne peux pas me permettre d’écrire sous mon vrai nom, étant tenu au devoir de réserve.
:lol!:
Définition du devoir de réserve : droit de déblatérer contre les enseignants, sous couvert d'anonymat, en alignant quelques assertions fantaisistes et revanchardes dans la droite ligne des aimables trolls qui s'épanchent sur les forums abordant des questions relatives à l'enseignement.
- AuroreEsprit éclairé
Pas comme certaines conversations sur tw***Isis39 a écrit:Aevin a écrit:En tout cas là, il a raison. Je n'ai jamais vu un public plus désagréable que des professeurs. Incapable de la fermer 5 min, toujours en train de bavarder sans jamais rien écouter. Et le pire : ils savent ce que c'est, de se trouver devant une foule qui n'écoute pas, mais ils ne sont pas capable de mieux faire (= donner le bon exemple).Marcassin a écrit:Jean-Philippe Barret :
Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Combien de réunions donnant le spectacle d’une assemblée incapable de se concentrer plus d’un quart d’heure sur le propos tenu par toute autre personne, du collègue jusqu’au recteur d’académie ? Cause toujours, tu m’intéresses.
Et il n'y a qu'à voir certains fils dans ce forum : écoute et respect des autres ne sont pas toujours au rendez-vous, malheureusement.
- AuroreEsprit éclairé
Ecoutés - dans le meilleur des cas. Il aurait pu aussi dire aussi "accompagnés", un terme particulièrement révélateur du management moderne.Marcassin a écrit:Jean-Philippe Barret :
Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Quant à "entendus" - c'est une autre histoire...
- MarcassinHabitué du forum
Non ! Au moins sur un forum, il y a des conversations.Aurore a écrit:Pas comme certaines conversations sur tw***
Première contradiction : le décalage entre le besoin desbuster Keaton a écrit:Même constat. Je suis souvent atterré lors de la réunion de pré-rentrée, quand une bonne partie de l'assemblée raconte ses vacances à son voisin alors que le proviseur est en train de s'exprimer ....
_________________
"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- badinNiveau 7
Après 37 ans de carrière d'enseignement, je trouve le tableau très juste. Il faut dire aussi que certains chefs manquent totalement de charisme, leur discours est tout à fait inintéressant ou récité sur un ton monocorde et là on comprend pourquoi ils ont abandonné l'enseignement!
- LefterisEsprit sacré
Pour avoir pas mal subi de réunions dans divers domaines et professions, j'ai souvent été au contraire surpris par la politesse des enseignants dans les réunions d'inspection, grandes messes et autres formations imposées d'"en haut". Certes, tout le monde n'écoute pas, car c'est souvent sans intérêt, prévisible, managérial, mais j'ai rarement entendu bavarder et gêner l'orateur.
A l'IUFM, dans une conférence stupide sur un truc genre "docimologie" ou "évolution de l'ado" j'ai même vu des profs qui s'ennuyaient pourtant s'élever contre un peut groupe qui faisait du bruit exprès (des profs d'EPS qui étaient "contre" ce qui se disait et le manifestaient)
A l'IUFM, dans une conférence stupide sur un truc genre "docimologie" ou "évolution de l'ado" j'ai même vu des profs qui s'ennuyaient pourtant s'élever contre un peut groupe qui faisait du bruit exprès (des profs d'EPS qui étaient "contre" ce qui se disait et le manifestaient)
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MUTISExpert
badin a écrit:Après 37 ans de carrière d'enseignement, je trouve le tableau très juste. Il faut dire aussi que certains chefs manquent totalement de charisme, leur discours est tout à fait inintéressant ou récité sur un ton monocorde et là on comprend pourquoi ils ont abandonné l'enseignement!
Ne jamais oublier qu'un CDE est un enseignant qui a échoué... Sinon pourquoi occuper cette fonction ??? :lol:
Le tableau des CDE que l'on peut faire après autant d'années d'enseignement doit être aussi très intéressant... Personnellement 4 ineptes et souvent grotesques pour 2 corrects...
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- DulcineaNiveau 9
C'est pour cela qu'on ne les écoute pas Mutis. Fond et forme souvent inintéressants.
Et puis le bonne parole d'en haut, on la connaît par coeur: "mettez des bonnes notes, ne traumatisez pas les élèves, si c'est le foutoir dans votre classe démerdez-vous...
Et puis le bonne parole d'en haut, on la connaît par coeur: "mettez des bonnes notes, ne traumatisez pas les élèves, si c'est le foutoir dans votre classe démerdez-vous...
- DinaaaExpert spécialisé
Comme tout un chacun, quand je m'emmerde, que je me sens méprisée par la personne qui parle, que mes problème sont minimisés, alors oui, je décroche et je raconte mes vacances à mon voisin.
- quand je m'emmerde : réunion de pré-rentrée où on nous bassine avec les chiffres meeeeerveilleux de passage au lycée et de réussite au brevet : pipeau.
- quand je me sens méprisée : formation d'établissement où la formatrice vient nous expliquer, à nous, professeurs de collèges, que nous ne savons pas ce qu'est un adolescent et comment il faut lui parler.
- quand mes problèmes sont minimisés : l'IPR vient, nous inspecte toutes, puis déclare que décidément tout va bien dans cet établissement, c'est merveilleux, d'ailleurs une classe de 27 élèves de 6e (dont 1/3 ne sait pas lire) c'est peu, elle va demander au rectorat de remplir davantage les classes à la rentrée prochaine...
Si j'avais la possibilité de répondre, de donner mon avis, d'argumenter avec des exemples précis et d'avoir l'espoir d'être entendue, je serais très attentive. Mais dans tous les cas cités, je n'avais que la possibilité de fermer ma gueule et d'écouter la bonne parole venue d'en haut, ce qui est une forme de mépris intense. Alors je le revendique, je fais partie de ceux qui corrigent des copies en réunion de ce genre. Pour ne pas avoir l'impression de perdre mon temps.
- quand je m'emmerde : réunion de pré-rentrée où on nous bassine avec les chiffres meeeeerveilleux de passage au lycée et de réussite au brevet : pipeau.
- quand je me sens méprisée : formation d'établissement où la formatrice vient nous expliquer, à nous, professeurs de collèges, que nous ne savons pas ce qu'est un adolescent et comment il faut lui parler.
- quand mes problèmes sont minimisés : l'IPR vient, nous inspecte toutes, puis déclare que décidément tout va bien dans cet établissement, c'est merveilleux, d'ailleurs une classe de 27 élèves de 6e (dont 1/3 ne sait pas lire) c'est peu, elle va demander au rectorat de remplir davantage les classes à la rentrée prochaine...
Si j'avais la possibilité de répondre, de donner mon avis, d'argumenter avec des exemples précis et d'avoir l'espoir d'être entendue, je serais très attentive. Mais dans tous les cas cités, je n'avais que la possibilité de fermer ma gueule et d'écouter la bonne parole venue d'en haut, ce qui est une forme de mépris intense. Alors je le revendique, je fais partie de ceux qui corrigent des copies en réunion de ce genre. Pour ne pas avoir l'impression de perdre mon temps.
- DinosauraHabitué du forum
Comme Mutis et Lefteris, dans la pratique je vois plus de profs dociles et ayant peur de leur ombre (infantilisme oui) qu'un public "adolescent" tout à fait rétif à l'autorité. Précision : je suis jeune, et suis dans un étab de jeunes (25-35 ans maxi chez nous), c'est une tare donc malheureusement assez répandue.
Je ne comprends pas pourquoi certains (sur le forum) continuent de tendre la bâton pour se faire battre à un article visiblement calomnieux qui n'a pour autre fonction que de charger la barque de l'imaginaire anti-prof auprès de l'opinion publique...( Pour mieux faire passer les réformes en cours ?...)
Je ne suis pas bonne soeur qui ai choisi de tendre systématiquement l'autre joue quand notre pratique quotidienne de l'autorité est quasi systématiquement bafouée, ou en tout cas pour laquelle il faut se battre au quotidien pour faire valoir notre intégrité/dignité. Donc parler de posture adolescente alors qu'on cherche à nous imposer des "nouvelles missions" qui ne ressortissent pas de l'idée que j'ai de mon métier ou à tout nous faire gober, c'est un comble !!!
Je ne comprends pas pourquoi certains (sur le forum) continuent de tendre la bâton pour se faire battre à un article visiblement calomnieux qui n'a pour autre fonction que de charger la barque de l'imaginaire anti-prof auprès de l'opinion publique...( Pour mieux faire passer les réformes en cours ?...)
Je ne suis pas bonne soeur qui ai choisi de tendre systématiquement l'autre joue quand notre pratique quotidienne de l'autorité est quasi systématiquement bafouée, ou en tout cas pour laquelle il faut se battre au quotidien pour faire valoir notre intégrité/dignité. Donc parler de posture adolescente alors qu'on cherche à nous imposer des "nouvelles missions" qui ne ressortissent pas de l'idée que j'ai de mon métier ou à tout nous faire gober, c'est un comble !!!
- AuroreEsprit éclairé
Dinosaura et Dinaaa
- LefterisEsprit sacré
Il y a des tas de raisons : certains aiment le pouvoir (le pire cas : le petit chef en herbe) , d'autres seraient incapables d'être devant une classe. D'autres veulent améliorer leur ordinaire, avec un logement, un salaire supérieur, ce qui est tout à fait légitime, et je ne pense pas qu'ils soient les pires. J'en ai vu déjà plusieurs, ils sont plutôt insignifiants, ni bien ni mal, il faut toujours s'en méfier car ils sont assez peureux (parents d'élèves par exemple). Un nouveau PA est arrivé un jour, il n'avait à la bouche que "c'est moi qui décide " . Il n'a pas eu de rébellion, sauf une collègue qui s'est accroché verbalement, mais personne ne lui parlait , il était isolé, et il a fini par changer.MUTIS a écrit:badin a écrit:Après 37 ans de carrière d'enseignement, je trouve le tableau très juste. Il faut dire aussi que certains chefs manquent totalement de charisme, leur discours est tout à fait inintéressant ou récité sur un ton monocorde et là on comprend pourquoi ils ont abandonné l'enseignement!
Ne jamais oublier qu'un CDE est un enseignant qui a échoué... Sinon pourquoi occuper cette fonction ??? :lol:
Le tableau des CDE que l'on peut faire après autant d'années d'enseignement doit être aussi très intéressant... Personnellement 4 ineptes et souvent grotesques pour 2 corrects...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BabayagaGrand sage
Mowgli a écrit:Réforme de l’école : beaucoup de profs ne savent pas écouter
Enfin, précision pour les lecteurs : je ne peux pas me permettre d’écrire sous mon vrai nom, étant tenu au devoir de réserve.
:lol!:
Définition du devoir de réserve : droit de déblatérer contre les enseignants, sous couvert d'anonymat, en alignant quelques assertions fantaisistes et revanchardes dans la droite ligne des aimables trolls qui s'épanchent sur les forums abordant des questions relatives à l'enseignement.
:lol:
_________________
Je ne gère plus la rubrique en accès restreint, adressez-vous à Hermione, merci
- BabayagaGrand sage
buster Keaton a écrit:Thalia de G a écrit:Je suis, hélas, obligée de te donner raison.Aevin a écrit:En tout cas là, il a raison. Je n'ai jamais vu un public plus désagréable que des professeurs. Incapable de la fermer 5 min, toujours en train de bavarder sans jamais rien écouter. Et le pire : ils savent ce que c'est, de se trouver devant une foule qui n'écoute pas, mais ils ne sont pas capable de mieux faire (= donner le bon exemple).Marcassin a écrit:Jean-Philippe Barret :
Première contradiction : le décalage entre le besoin des enseignants d’être écoutés, par les élèves, par le monde social, par les décideurs, et l’incapacité patente d’un certain nombre d’entre eux – pas tous bien évidemment – à faire preuve d’une capacité minimale d’écoute au quotidien.
Combien de réunions donnant le spectacle d’une assemblée incapable de se concentrer plus d’un quart d’heure sur le propos tenu par toute autre personne, du collègue jusqu’au recteur d’académie ? Cause toujours, tu m’intéresses.
Même constat. Je suis souvent atterré lors de la réunion de pré-rentrée, quand une bonne partie de l'assemblée raconte ses vacances à son voisin alors que le proviseur est en train de s'exprimer ....
Et bien moi au début aussi je l'étais, car je trouvais cela malpoli. Je continue de trouver cela malpoli mais de moins en moins. Ce qui me dérange de plus en plus par contre c'est le CDE qui profite que tout le monde soit rassemblé pour s'écouter parler et déblatérer des âneries plus grosses les unes que les autres. Je finis par me demander qui a l'attitude la plus déplacée, et je ne regarde plus les collègues qui parlent de travers. Quant à vouloir raconter ses vacances au lieu d'écouter le CDE parler dans le vide, je trouve cela de plus en plus légitime également.
_________________
Je ne gère plus la rubrique en accès restreint, adressez-vous à Hermione, merci
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- Profs, ils ont fui l’école : « Le fonctionnariat est une cage dorée » (Rue89)
- [rue89]Des profs en formation : comment utiliser le numérique à l’école ?
- Au fait, avez-vous eu le temps d'écouter ce que Bayrou disait hier sur le numérique à l'école et la réforme du collège?
- Sur les enseignants. Il leur sera beaucoup pardonné parce qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent !
- C'est la rentrée : Le Monde reprend ses caricatures sur l'école.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum