Vendredi 19 octobre : interview exclusive de Vincent Peillon, en direct, de 20h30 à 22h30 sur Mediapart

Oui, et là, vraiment il a du mérite, s'il a vraiment essayé! :lol:

Peillon, juste après avoir cité le Snes : "Pour la première fois, les professeurs du secondaire ont accepté qu'on donne la priorité au primaire".

Ben, on n'y a jamais été opposés, et il me semble que le Snes non plus :shock:

Le sociologue de l'éducation est déçu par le rapport, qu'il trouve "extrêmement faible" "sur les solutions en matière de pédagogie". Il trouve qu'il ne va pas assez loin dans "l'expertise scientifique ou pédagogique".

J'aime bien les propos du sociologue, là, sur les lieux communs de la nécessité de "l'innovation".

John a écrit:Le sociologue de l'éducation est déçu par le rapport, qu'il trouve "extrêmement faible" "sur les solutions en matière de pédagogie". Il trouve qu'il ne va pas assez loin dans "l'expertise scientifique ou pédagogique".

Peillon : "Ne soyez pas trop sévère [...] La concertation, c'était plus de mille personnes [...] je n'avais même pas le droit d'y être".

"Je vais lancer le plus grand plan numérique qui ait jamais eu lieu en France, et qui a déjà du retard".

Le plan a déjà du retard avant d'être lancé

John a écrit:Vincent Peillon : "J'ai essayé de rassembler tout le monde, de Pierre Frackowiak à Jean-Paul Brighelli".

C'est notre Barack Obama à nous...

"10 millions d'euros ont été débloqués pour permettre à des innovateurs de faire de la géographie et de la littérature, et ça marche incroyablement bien".

"Il n'y a pas la pédagogie qui va résoudre tous les problèmes", "soyons humbles": spéciale dédicace au SGEN et à l'UNSA?

"Je raisonnais déjà il y a vingt ans par compétences".
"J'ai rajouté Culture au socle commun".

"Les syndicats réformistes se basent pour défendre le plus haut niveau possible pour tous."

"Nous avons trouvé une synthèse qui convient, je crois, à tous : connaissances, compétences et culture."

"Je suis fils de communiste"

Deux enseignants du secondaire arrivent sur le plateau.

John a écrit:

on aura des étudiants priés de bosser un master avec mémoire donc, tout en passant le concours en première année

Il n'y a pas forcément de mémoire en première année de master.

une 2ème année de master, toujours avec mémoire à rendre donc, tout en faisant 6 heures de cours par semaine pour un salaire au final moins bon que pour tous leurs prédecesseurs, puisqu'ils ne seront payés qu'à mi-salaire alors que tous leurs prédecesseurs avaient un salaire complet

La réforme Chatel ne prévoyait aucune rémunération des étudiants de master 2, et surtout pas à salaire complet.

Certes, mais elle ne prévoyait pas non plus que les M2 fassent 6 heures de cours par semaine toutes les semaines. Je ne sais pas comment ça a évolué, mais quand j'ai été remplacée 3 semaines par une M2 quand j'étais stagiaire, elle était censée toucher quelque chose comme 2100€ ou 2200€ pour les 3 semaines (ce qui nous avait paru particulièrement injuste à nous stagiaires puisqu'on ne touchait pas ça en un mois) (et c'était moins que ce qui leur avait été annoncé à la base -dans les trois mille quelque chose-).

"Les hommes politiques agissent beaucoup, et c'est normal en démocratie, en fonction des pressions que leurs concitoyens exercent sur eux".

L'enseignante de lettres et écrivain : "l'éducation, ce sont des gens en souffrance qui rencontrent d'autres gens en souffrance".

Marie Cosnay : "Un professeur un peu heureux, c'est un professeur qui, en arrivant, peut continuer à construire un peu son savoir dans les classes".
Elle considère que les classes devraient être de 20 élèves maximum.

Peillon cite Bachelard : "Un bon cours, c'est un cours où on a soi-même appris quelque chose".

Il regrette que "l'école française ne donne pas beaucoup de plaisir aux élèves". "La violence dont on parle beaucoup aujourd'hui est liée à ce parcours qui commence dès la maternelle où l'on dit aux élèves qu'ils sont en difficulté".

Bon, pour résumer les + et les - de la réforme de la formation des profs:

* Les +:
- CAPES de nouveau accessible en cours de M1
- les lauréats ne sont plus balancés dans l'arène à temps plein: 6h par semaine.
* Les -:
- Comme la réforme Châtel doit bien servir à quelque chose, le retour aux 6h hebdos s'accompagne d'une baisse drastique du salaire (ça, c'est honteux)
- Un M2 doit être suivi en parallèle (et ça, c'est THE fausse bonne idée)

Peillon : il faut "une école de la bienveillance".

"Le grand ennemi pour les profs, c'est la solitude".

"L'institution exclut les parents des procédures d'orientation, surtout les plus défavorisés".

En visite dans un LP à Caen, F. Hollande aurait été étonné que les profs avec qui il a discuté, qui n'étaient pas des fonctionnaires, ne lui aient pas parlé de leur rémunération.

Le prof d'histoire-géo : "Je fais 18h, et je n'en ferai pas une de plus".

Le prof d'histoire-géo : "selon un rapport de Thomas Piketty qui date de 2006, il faudrait 5 élèves de moins par classe dans les établissements défavorisés pour augmenter les résultats scolaires de 20%".

Le prof d'histoire-géo : "on est passé de 1200 collèges ZEP à 300 collèges Eclair.

Peillon : "Le demande principale des enseignants en ZEP, c'est du temps.
Au lycée en centre-ville, il n'y a aucun problème de discipline, les élèves sont très durement sélectionnés et ils savent déjà prendre des notes".

"La première demande, partout où je suis allé, c'est d'avoir du temps. En lycée de centre-ville, si mes cours sont déjà prêts, je peux faire d'autres choses à faire à côté. Je suis allé deux fois dans des établissements difficiles avec François Hollande. Il y a des profs admirables. Ils bricolent des choses formidables."

"En établissement difficile, j'ai vu un agrégé de maths qui a demandé à être en 6eme, il fait des projets avec le P.E. qui assure le suivi...
Ils font de l'interdisciplinaire pour éveiller la curiosité."

"En sortant d'un cours dans ces établissements, vous sortez de cours vous avez perdu deux kilos. Alors que dans un collège de centre-ville, vous rentrez chez vous et c'est fini."

Il y aura "un certain nombre de diminutions de service" dans les établissements difficiles.