Vendredi 19 octobre : interview exclusive de Vincent Peillon, en direct, de 20h30 à 22h30 sur Mediapart

Je sais pour les programmes.
Mais ici, je n'ai jamais eu l'impression les IEN les aient beaucoup défendus. Pas autant du moins que ceux de 2002.
Ils défendent les oralbums et vont jusqu'à organiser des animations sur le sujet. Je n'ai jamais vu d'animation sur la grammaire !

Et pour le fun, qu'elles t'expliquent comment elles permettent aux élèves d'accéder au sens des textes (le "sens", ça, normalement, ça devrait leur parler et éveiller une lueur d'intelligence dans leur regard) sans faire le moins du monde un tant soit peu de grammaire. Twisted Evil

J'ai renoncé à ce genre de débat. J'ai trop souvent l'impression de parler une autre langue ou de venir d'une autre planète quand je m'essaye à ce genre d'exercice.

Sapotille a écrit:

Cripure a écrit:

Ce que personnellement je déplore, c'est l'absence d'une mise à plat complète de la question de l'apprentissage de la lecture. Périodiquement atterrissent sur nos écrans des constats alarmants, nous-mêmes voyons de plus en plus souvent arriver des ados parfaitement normaux, ouverts, vifs, mais mauvais lecteurs, avec même des difficultés à écrire, et rien : pas de mise à plat, pas de discussion générale. Pour moi, ce serait bien plus important que les discussions sur l'apprentissage d'une langue étrangère, voire que sur les rythmes scolaires. En même temps, je suis bien conscient que c'est un sujet délicat, puisqu'il touche à la liberté pédagogique, mais enfin, il ne me semble pas que tout aille de façon évidente sur ce point...

Mais grâce aux échanges sur les forums, les choses bougent !!!

Hélas, ce n'est qu'une petite minorité d'instituteurs qui adhère à la nécessité des bonnes méthodes.
Dans l'article de Télérama "Il faut sauver l'école", le sociologue J-P Terrail déclare :
" On n'a jamais fait d'études en France sur l'efficacité des méthodes, à cause du principe de l'autonomie pédagogique. Aux Etats-Unis, de nombreuses enquêtes montrent la supériorité manifeste de la méthode syllabique, notamment avec les enfants des classes populaires. Pourquoi ne mène-t-on pas , avec des statisticiens hors de tout soupçon, des enquêtes de comparaison ?"
Ce à quoi Peillon se défile :
" Heureusement, cela se fait dans l'université comme d'ailleurs au ministère. Il y a, vous avez raison, des méthodes plus efficaces que d'autres. Mais les méthodes relèvent de la liberté pédagogique. Évitons que l'école ne soit le lieu d'affrontements d'expertises. Il nous faut construire une culture commune, ce qui suppose que chacun décentre un peu son point de vue. Les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation permettront d'enseigner les bonnes méthodes".

Pourquoi ? Ce n'était déjà pas le cas des IUFM ?

adelaideaugusta a écrit:
Hélas, ce n'est qu'une petite minorité d'instituteurs qui adhère à la nécessité des bonnes méthodes.

Mais qui êtes-vous donc pour tenir de tels propos, pour le moins insultants à l'égard des collègues ?

Qu'il y ait beaucoup à dire sur la difficulté d'exercer ce métier sans avoir reçu une formation professionnelle digne de ce nom et en étant constamment obligé de s'adapter à une multitude d'injonctions contradictoires ainsi qu'à une attitude souvent peu professionnelle de la hiérarchie, c'est un fait. Mais ne vous déplaise, ce qui caractérise l'immense majorité des collègues, c'est leur conscience professionnelle.

Je doute que vous soyez enseignante...

Merci Mowg.

Lysimaque a écrit:Je sais pour les programmes.
Mais ici, je n'ai jamais eu l'impression les IEN les aient beaucoup défendus. Pas autant du moins que ceux de 2002.
Ils défendent les oralbums et vont jusqu'à organiser des animations sur le sujet. Je n'ai jamais vu d'animation sur la grammaire !

Moi j'en ai vu ! Mais c'était la méthode des petites étiquettes qu'on éparpille sur les bureaux en s'attendant à ce que Kevin et Sue-Ellen se passionnent d'eux-mêmes pour des mots qu'ils n'ont jamais entendus et encore moins lus chez eux !
De la fausse-vraie ORL qui ne disait pas son nom ! Et encore moins efficace que l'ORL puisque déconnectée du reste de la lecture et de l'écriture afin de pouvoir vaguement faire semblant de coller aux programmes 2008, justement.

Mowgli a écrit:

adelaideaugusta a écrit:
Hélas, ce n'est qu'une petite minorité d'instituteurs qui adhère à la nécessité des bonnes méthodes.

Mais qui êtes-vous donc pour tenir de tels propos, pour le moins insultants à l'égard des collègues ?

Qu'il y ait beaucoup à dire sur la difficulté d'exercer ce métier sans avoir reçu une formation professionnelle digne de ce nom et en étant constamment obligé de s'adapter à une multitude d'injonctions contradictoires ainsi qu'à une attitude souvent peu professionnelle de la hiérarchie, c'est un fait. Mais ne vous déplaise, ce qui caractérise l'immense majorité des collègues, c'est leur conscience professionnelle.

Je doute que vous soyez enseignante...

Ne te fâche pas, Mowgli.
Adélaïde fait du soutien scolaire dans une association.
Elle s'occupe surtout des enfants en difficultés, elle ne voit pas tout ce qui va bien...


Et je peux témoigner de la remarquable conscience professionnelle de l'instit de mon petit fils qui est sorti du CP sans savoir lire...
J'ai vu ses cahiers, son matériel, j'ai entendu l'attachement du gamin pour sa maîtresse adorée qui lui a remarquablement appris à écrire (même s'il a tout de même gardé quelques boucles que la maîtresse n'aimait pas, "mais celles-ci, je les garde parce que c'est ma Maminou qui me les a apprises !")....

Elle avait une "non méthode" bien globale...

On peut se tromper en toute bonne foi !

Mowgli a écrit:

adelaideaugusta a écrit:
Hélas, ce n'est qu'une petite minorité d'instituteurs qui adhère à la nécessité des bonnes méthodes.

Mais qui êtes-vous donc pour tenir de tels propos, pour le moins insultants à l'égard des collègues ?

Qu'il y ait beaucoup à dire sur la difficulté d'exercer ce métier sans avoir reçu une formation professionnelle digne de ce nom et en étant constamment obligé de s'adapter à une multitude d'injonctions contradictoires ainsi qu'à une attitude souvent peu professionnelle de la hiérarchie, c'est un fait. Mais ne vous déplaise, ce qui caractérise l'immense majorité des collègues, c'est leur conscience professionnelle.

Je doute que vous soyez enseignante...

Je n’ai jamais mis en doute la conscience professionnelle des institutrices et instituteurs.
Simplement, je me permets d’avoir des doutes sur la qualité de leur formation.
Dans ma ville, un des formateurs très redouté, d’ailleurs, par les candidats aux concours, était Alain Prinsaud, auteur de livres « Apprentissage de la lecture à partir de l’album ».
J’en ouvre un au hasard : L’intrus, livre du maître.
Objectifs de l’ordre du savoir-faire.
Les enfants vont être invités à prélever des indices dans le texte pour émettre des hypothèses de sens qu’ils valideront par la reconnaissance des mots connus et le décodage des mots nouveaux. Celui-ci se fera par l’anticipation de mots devinés grâce au contexte textuel et par l’utilisation de la combinatoire. La correspondance phonie/graphie aura donc toute sa place dans la démarche, mais elle ne constituera qu’un outil de validation.
La démarche pédagogique.
La lecture de ce nouveau livre servira certes à renforcer les compétences acquises jusque-là concernant l’émission d’hypothèses de sens à partir de l’analyse des illustrations et leur validation par le texte. Mais nous chercherons par son intermédiaire à conduire les enfants à émettre directement ces hypothèses sur le texte par une prise d’indices linguistiques et non plus iconiques. L’objectif sous-jacent est de sevrer le texte d’images pour apprendre à lire des écrits longs sans illustrations, comme les grands.

Séance 3.
Sépare les mots par un trait, puis écrit la phrase.
LESRATINOSTERMINAIENTLEURNUIT.
Relie le mot à ses lettres.
colline * * TVALEI
trou * * TINU
soleil * * LINECLO
nuit * * TURO
levait * * LIESOL

La maîtresse de CP de ma petite-fille se donnait beaucoup de mal à découper d’innombrables étiquettes-mots pour ses 25 élèves, puisque, à Noël, les boîtes d’allumettes étant trop petites, les mamans avaient dû se munir de boîtes en plastique de cotons-tiges.
Tout cela en pure perte, puisqu’à la fin de l’année, les enfants étant naturellement incapables de déduire le code des fameuses étiquettes, trois petites filles seulement savaient lire.
La méthode était Crocolivre.
Petit extrait de ce que les enfants avaient à lire en novembre.

"Crocolivre" Nathan, C.P.
« Ludovic ne veut pas aller à l'école. C’est Mardi matin. Ludovic est à table. Il ne peut pas avaler son chocolat. Il se plaint :
-J'ai mal au ventre!
-Tu as mangé trop de tarte aux prunes hier, dit sa maman.
-Tu n'es pas malade!, dit son papa (.....)N'oublie pas ton livre de lecture!
Ce n'est pas la tarte aux prunes, qui donne mal au ventre à Ludovic. Non, c'est l'école! (Sic) Le Mardi, Madame Tulipe, la maîtresse, fait relire au tableau toute la leçon de lecture.
(....Une petite camarade, Julie, lui donne dans la cour, en voyant sa pâleur, un lutin porte-bonheur. La maîtresse arrive....)
Ludovic baisse la tête. Il se sent de plus en plus mal. La lecture va commencer. (....)
-Ludovic, au tableau!, dit la maîtresse.
Il se lève; ça alors, il n'a plus peur! Il a le lutin de Julie dans la main. Il lit et relit tout seul la leçon de lecture. »

Ma petite-fille, sachant lire, n’ouvrait pas sa boîte, mais recommençait parfois à deviner, lisant mademoiselle, alors que c’était madame, ou pot, alors que c’était marmite ! (C'est comme ceux qui lisent godasse ou chaussure alors que le mot soulier est écrit.)

Chez nous, en centre-ville, la méthode Mika était utilisée au CP.
Je ne sais si vous connaissez MIKA ?? (Classification de D.C. : méthode à fort départ global )
Comme si ce n’était pas suffisant, les auteurs viennent d’en écrire une deuxième, Fabulire. A vous de juger.
Gageons, hélas, qu'elle aura un certain succès.

Ah les merveilleux formateurs de Limoges...maintenant IEN dans les départements voisins...

Ah mais si l'enfant lit chaussure à la place de soulier, c'est qu'il a bien vu qu'il y avait un s... du moment que le sens y est... c'est ce que vous explique madame Charmeux. Mère ou maman : qu'importe ?

Ronin a écrit:Ah les merveilleux formateurs de Limoges...maintenant IEN dans les départements voisins...

Merci, je vois que vous connaissez le monsieur en question.
Il y avait aussi une redoutable inspectrice, Madame Nys, qui faisait bien souffrir les malheureux jeunes profs frais émoulus de l'IUFM.

Oui je connais, un maître-étalon du conflit socio-cognitif. Je n'en dis pas plus mais on se comprend.