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Invité-B
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Enseigner une matière sans l'aimer Empty Enseigner une matière sans l'aimer

par Invité-B Ven 28 Sep 2012 - 23:18
Pour faire suite au débat "peut-on exercer ce métier seulement pour des raisons alimentaires?", je me pose une question.

Peut-on enseigner une matière sans l'aimer?

Je dois avouer que c'est mon cas.
Petit flash-back.
Seconde. J'hésite. 1ère L ou 1ère S? Mes goûts me portent aux Lettres mais ma mère me dit "Fais une première S, tu te fermeras moins de portes" (ma mère a pourtant fait Lettres Modernes, précisons). J'ai fait Première S.
Terminale. Mon orientation m'intéressant nettement moins que le doux sourire de la jolie Hélène, je ne me suis occupé de rien. Ma mère me dit : "fais une prépa scientifique, il y a de nombreux débouchés". J'ai voulu lui faire plaisir, j'ai fait une PCSI.
Au bout de deux ans de prépa (où je me suis ennuyé du début à la fin), j'ai réalisé que j'avais déjà investi deux ans dans les filières scientifiques, pour lesquelles je n'avais aucun attrait. Alors, puisque mes notes étaient plutôt pas mauvaises en chimie, va pour une poursuite d'études en chimie.
Deux ans plus tard, je me suis retrouvé à préparer un concours (exigeant en investissement) pour devenir prof (profession qui m'attirait) dans une Ecole où, au milieu de passionnés de la chimie, j'ai eu l'impression d'être un passager clandestin qui répondait Verlaine quand on lui disait Schrödinger.
Septembre suivant, j'étais prof stagiaire de physique-chimie. Et je me suis retrouvé à devoir transmettre un savoir qui, au fond, bien que j'en reconnaisse l'utilité évidente, ne "me fait pas vibrer".
Et, à nouveau, maintenant, cette désagréable impression avec mes collègues qui parlent béchers, spectroscopie, et autres joyeusetés à longueur de journée quand j'ai juste envie de traverser le campus et d'aller m'installer sur les bancs de la fac de socio ou d'Histoire, non pas pour passer un examen, mais juste par plaisir.

Alors? La chimie sans l'aimer?

Dans ma manière d'enseigner, je pense avoir fait en sorte que ça ne se ressente pas. Je masque ce désintérêt par une rigueur, une organisation que certains élèves prennent probablement pour une passion pour la matière, justement.

J'ai probablement, même certainement, fait une erreur de casting à un moment. Le métier de prof, le fait d'enseigner me plaisent (l'Administration et la mentalité moins, mais c'est un autre débat). En revanche je n'éprouve aucun, mais aucun, intérêt pour ma matière. Suis-je le seul dans ce cas?

(Bonus : tous les ans certains collègues, au conseil de classe, se servent de l'argument "on dirait que ça ne lui plaît pas" pour exclure certains étudiants de la formation...et là, intérieurement, je bouillonne...parce qu'ils croient qu'il faut forcément aimer pour réussir...bref, comme dirait l'autre...).
John
John
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par John Ven 28 Sep 2012 - 23:21
Tu enseignes depuis combien de temps, et à quel(s) niveau(x) ?

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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
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Invité-B
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par Invité-B Ven 28 Sep 2012 - 23:26
Depuis 2003. A niveau bac+1 et +2.
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maLapsker
Niveau 2

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par maLapsker Ven 28 Sep 2012 - 23:28
Je comprends ta situation, car je la vis plus ou moins aussi. Je pense que tout dépend de la manière dont tu le vis: est-ce que cela te gène beaucoup dans ton métier, est-ce que tu t'ennuies en cours?
Tu dis aimer enseigner,et il me semble que c'est déjà beaucoup, et sûrement plus important que d'aimer sa matière.
Parfois, j'ai l'impression que de trop aimer sa matière crée une forme de frustration: les élèves ne partagent pas notre enthousiasme, massacrent des sujets qui nous tiennent à coeur, et on ne peut approfondir les choses au niveau qui nous intéresserait vraiment...
John
John
Médiateur

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par John Ven 28 Sep 2012 - 23:31
Tu n'aurais pas moyen de faire des projets ou des enseignements liant chimie et littérature ?

A partir de l'alchimie et de l'alchimiste, de Goethe, de Jules Verne, de Primo Levi (Le système périodique), de Capus (Les Pensées), de la science-fiction, de Tirtiaux (Le passeur de lumière) ou de Süskind (Le Parfum), il doit y avoir des choses sympas à faire.

C'est le dada de Jean-Claude Bollinger par exemple :
http://www.unilim.fr/IMG/pdf/27-04-10_Jean_Claude_Bollinger.pdf
http://www.lactualitechimique.org/larevue_article.php?cle=2381

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Duplay
Duplay
Expert

Enseigner une matière sans l'aimer Empty Re: Enseigner une matière sans l'aimer

par Duplay Ven 28 Sep 2012 - 23:51
Je ne sais pas si mon témoignage de PE peut t'être utile, mais je me lance à tout hasard.

Comme tu le sais, en tant que PE, nous avons à enseigner de nombreuses disciplines. Certaines correspondent donc à nos intérêts voire à nos passions, d'autres moins.

Pour ce qui me concerne en tant que littéraire, quand je suis entrée dans le métier, enseigner le français, l'histoire, les disciplines artistiques allait de soi. En revanche, ce n'était pas le cas pour les mathématiques, avec lesquelles j'avais fini par me "brouiller" quelque peu avec le temps, même si elles m'avaient intéressée dans mon jeune âge. Ce n'était donc pas a priori une matière que j'aimais.

Et j'ai eu l'agréable surprise de constater que le fait de devoir les enseigner et la volonté d'intéresser mes élèves m'ont amenée à m'y intéresser moi-même de plus en plus et à me passionner pour leur didactique en particulier. Pour le coup, l'intérêt que les élèves manifestent pour cette discipline finit par être contagieux et je me régale.

Je serai donc tentée de te répondre que non seulement le fait d'enseigner une matière que l'on n'aime pas n'est pas forcément impossible, mais que, de plus, le fait de l'enseigner peut parfois conduire à l'aimer. Very Happy

Mais ce modeste exemple ne signifie pas pour autant, bien évidemment, qu'on puisse en tirer des généralités...



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Invité-B
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par Invité-B Sam 29 Sep 2012 - 11:23
John, ce qui est amusant dans ton article sur JC Bollinger, c'est qu'il s'agit d'un prof de Limoges (où je suis né) et l'article a été écrit par une fille avec qui j'ai été trois ans au lycée-collège...Les coïncidences, parfois...

J'aurais beaucoup aimé mélanger chimie/sciences/Lettres...mais nos programmes sont tellement rigides que c'est impossible. J'avais commencé à réunir des documents sur "Chimie et poison" qui aurait permis une belle interface avec l'Histoire, je pense.

Ensuite, MaLapsker, non, je ne le vis pas mal. Juste ce sentiment de décalage et d'incompréhension de la part de collègues qui vivent chimie. Et également le fait que je ne me sente pas du tout impliqué dans les projets de développement de la chimie (nouveaux programmes, etc...) puisqu'à la base ça ne me passionne pas. Mais après tout, ce n'est pas pire que le vendeur d'un magasin qui peut être excellent sans pour autant utiliser ses produits personnellement.

Par contre, je suis d'accord que ce doit être décourageant d'aimer une matière et de voir le peu (voire pire) d'intérêt que lui porte les élèves.
micaschiste
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Monarque

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par micaschiste Sam 29 Sep 2012 - 11:28
Bel-Ami a écrit:
J'aurais beaucoup aimé mélanger chimie/sciences/Lettres...mais nos programmes sont tellement rigides que c'est impossible. J'avais commencé à réunir des documents sur "Chimie et poison" qui aurait permis une belle interface avec l'Histoire, je pense.

c'est le genre de projet que tu peux tout à fait mener en AP.
Edit : désolée, je viens de réaliser que tu enseignes en bac+1.

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Invité21
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Enseigner une matière sans l'aimer Empty Re: Enseigner une matière sans l'aimer

par Invité21 Sam 29 Sep 2012 - 11:34
Bel-Ami, tu n'es pas né à la bonne époque. Lier art et science, quand celle-ci n'était pas encore entrée dans sa phase positiviste, allait de soi...

Je trouve toujours désagréable de me restreindre aussi, dans mes cours. Je fais parfois des incursions en histoire, et philosophie, et l'épistémologie me passionne. Mais dans le secondaire, cela reste une passion inexploitable.

Ne peux-tu pas te lancer dans une recherche?


Dernière édition par Sibérie le Sam 29 Sep 2012 - 11:40, édité 1 fois
Lefteris
Lefteris
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par Lefteris Sam 29 Sep 2012 - 11:35
Bel-Ami a écrit:Pour faire suite au débat "peut-on exercer ce métier seulement pour des raisons alimentaires?", je me pose une question.

Peut-on enseigner une matière sans l'aimer?

Je dois avouer que c'est mon cas.
Petit flash-back.
Seconde. J'hésite. 1ère L ou 1ère S? Mes goûts me portent aux Lettres mais ma mère me dit "Fais une première S, tu te fermeras moins de portes" (ma mère a pourtant fait Lettres Modernes, précisons). J'ai fait Première S.
Terminale. Mon orientation m'intéressant nettement moins que le doux sourire de la jolie Hélène, je ne me suis occupé de rien. Ma mère me dit : "fais une prépa scientifique, il y a de nombreux débouchés". J'ai voulu lui faire plaisir, j'ai fait une PCSI.
Au bout de deux ans de prépa (où je me suis ennuyé du début à la fin), j'ai réalisé que j'avais déjà investi deux ans dans les filières scientifiques, pour lesquelles je n'avais aucun attrait. Alors, puisque mes notes étaient plutôt pas mauvaises en chimie, va pour une poursuite d'études en chimie.
Deux ans plus tard, je me suis retrouvé à préparer un concours (exigeant en investissement) pour devenir prof (profession qui m'attirait) dans une Ecole où, au milieu de passionnés de la chimie, j'ai eu l'impression d'être un passager clandestin qui répondait Verlaine quand on lui disait Schrödinger.
Septembre suivant, j'étais prof stagiaire de physique-chimie. Et je me suis retrouvé à devoir transmettre un savoir qui, au fond, bien que j'en reconnaisse l'utilité évidente, ne "me fait pas vibrer".
Et, à nouveau, maintenant, cette désagréable impression avec mes collègues qui parlent béchers, spectroscopie, et autres joyeusetés à longueur de journée quand j'ai juste envie de traverser le campus et d'aller m'installer sur les bancs de la fac de socio ou d'Histoire, non pas pour passer un examen, mais juste par plaisir.

Alors? La chimie sans l'aimer?

Dans ma manière d'enseigner, je pense avoir fait en sorte que ça ne se ressente pas. Je masque ce désintérêt par une rigueur, une organisation que certains élèves prennent probablement pour une passion pour la matière, justement.

J'ai probablement, même certainement, fait une erreur de casting à un moment. Le métier de prof, le fait d'enseigner me plaisent (l'Administration et la mentalité moins, mais c'est un autre débat). En revanche je n'éprouve aucun, mais aucun, intérêt pour ma matière. Suis-je le seul dans ce cas?

(Bonus : tous les ans certains collègues, au conseil de classe, se servent de l'argument "on dirait que ça ne lui plaît pas" pour exclure certains étudiants de la formation...et là, intérieurement, je bouillonne...parce qu'ils croient qu'il faut forcément aimer pour réussir...bref, comme dirait l'autre...).

Alors ça, ça me surprend, et beaucoup plus que de ne pas supporter les élèves, les carcans administratifs. Souvent, le professeur a commencé par aimer sa matière, et devenir enseignant en a été la conséquence. De plus, apprendre quelque chose des très ennuyeux me paraît une gageure, surtout dans la durée. C'est même une sorte d'exploit d'y réussir :shock:

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Fesseur Pro
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par Fesseur Pro Sam 29 Sep 2012 - 11:37
Ca doit également être bien triste.

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Pourvu que ça dure... professeur
seahala
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par seahala Sam 29 Sep 2012 - 12:58
Pourquoi, s'il aime enseigner et le contact avec les gamins.... ? C'est l'essentiel, non ?
Moi, j'ai souvent enseigné autre chose que ma matière, pour cause de sous service en allemand, notamment le français, eh bien, ça m'a beaucoup plu et enrichi... J'aurais pu enseigner une autre discipline aussi,beaucoup de choses m'intéresse, et je trouve parfois sclérosant le fait de ne pas sortir de sa matière...
Bal ami devrait en profiter pour mettre en place plein de projets transdisciplinaires, en plus c'est à la mode en ce moment ! Wink
Fleur16
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par Fleur16 Sam 29 Sep 2012 - 13:12
C'est finalement le cas de beaucoup d'enseignants, le témoignage de Mowgli est très intéressant.

Dans le secondaire il est connu que les profs "bi-matières" n'aiment pas toujours les deux : combien de profs d'histoire-géographie n'aiment pas la géographie ?

Moi j'ai la chance d'aimer les deux mais j'avoue que l'éducation civique me gonfle régulièrement.
Lefteris
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par Lefteris Sam 29 Sep 2012 - 13:20
Fleur16 a écrit:C'est finalement le cas de beaucoup d'enseignants, le témoignage de Mowgli est très intéressant.

Dans le secondaire il est connu que les profs "bi-matières" n'aiment pas toujours les deux : combien de profs d'histoire-géographie n'aiment pas la géographie ?

Moi j'ai la chance d'aimer les deux mais j'avoue que l'éducation civique me gonfle régulièrement.
Aiment peut-être moins, mais de là à détester, quand même.... Pour ma part j'aime moins globalement le français que les langues anciennes, mais sans "détester", je préfère même parfois l'enseigner, vu la situation des LA.
Dans d'autres métiers, il arrivent que les gens détestent leur matière : j'ai connu ainsi de tête un banquier , un comptable, un cadre bossant dans le crédit, dont la passion était l'histoire, mais qui n'a pu s'embarquer faute de moyens dans des études aléatoires.


Dernière édition par Lefteris le Sam 29 Sep 2012 - 13:22, édité 1 fois

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par Fleur16 Sam 29 Sep 2012 - 13:22
Lefteris a écrit:
Fleur16 a écrit:C'est finalement le cas de beaucoup d'enseignants, le témoignage de Mowgli est très intéressant.

Dans le secondaire il est connu que les profs "bi-matières" n'aiment pas toujours les deux : combien de profs d'histoire-géographie n'aiment pas la géographie ?

Moi j'ai la chance d'aimer les deux mais j'avoue que l'éducation civique me gonfle régulièrement.
Aiment peut-être moins, mais de là à détester, quand même.... Pour ma part j'aime moins globalement le français que les langues anciennes, mais sans "détester", je préfère même parfois l'enseigner, vu la situation des LA.

Je n'ai effectivement pas parlé de détester mais de ne pas aimer, certains collègues historiens n'enseignent la géographie que par obligation et je ne parle pas de l'éducation civique...
Lefteris
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par Lefteris Sam 29 Sep 2012 - 13:24
Fleur16 a écrit:
Lefteris a écrit:
Fleur16 a écrit:C'est finalement le cas de beaucoup d'enseignants, le témoignage de Mowgli est très intéressant.

Dans le secondaire il est connu que les profs "bi-matières" n'aiment pas toujours les deux : combien de profs d'histoire-géographie n'aiment pas la géographie ?

Moi j'ai la chance d'aimer les deux mais j'avoue que l'éducation civique me gonfle régulièrement.
Aiment peut-être moins, mais de là à détester, quand même.... Pour ma part j'aime moins globalement le français que les langues anciennes, mais sans "détester", je préfère même parfois l'enseigner, vu la situation des LA.

Je n'ai effectivement pas parlé de détester mais de ne pas aimer, certains collègues historiens n'enseignent la géographie que par obligation et je ne parle pas de l'éducation civique...
Oui, l' ECJS, je suis au courant. :lol: Des collègues m'ent confié qu'ils avaient l'impression qu'on leur dictait ce qu'il fallait dire, faire une sorte de propagande officielle, par exemple une collègue furax de disant qu'on lui demandait de faire l'apologie de la construction européenne telle que nous la connaissons...

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Albator
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par Albator Sam 29 Sep 2012 - 13:29
Il vaut mieux enseigner une matière sans l'aimer ou du moins avoir une certaine distance avec elle. Quand on enseigne quelque chose que l'on aime vraiment cela doit être terrible de ne pas faire partager sa passion à ses élèves
Lefteris
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par Lefteris Sam 29 Sep 2012 - 13:33
Albator a écrit: Il vaut mieux enseigner une matière sans l'aimer ou du moins avoir une certaine distance avec elle. Quand on enseigne quelque chose que l'on aime vraiment cela doit être terrible de ne pas faire partager sa passion à ses élèves
Pas tant que ça, sauf à se bercer de chimères . La latin, par exemple, me passionne, mais je sais pertinemment pourquoi la plupart des élèves sont là , je n'ai aucune illusion. Ce qui m'énerve bien plus que le désintérêt, c'est l'acharnement égoïste à briser le cours, car il y a des passionnés, travailleurs, ayant le projet de continuer...

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alberto79
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par alberto79 Sam 29 Sep 2012 - 14:25
Lefteris a écrit:
Fleur16 a écrit:
Lefteris a écrit:
Fleur16 a écrit:C'est finalement le cas de beaucoup d'enseignants, le témoignage de Mowgli est très intéressant.

Dans le secondaire il est connu que les profs "bi-matières" n'aiment pas toujours les deux : combien de profs d'histoire-géographie n'aiment pas la géographie ?

Moi j'ai la chance d'aimer les deux mais j'avoue que l'éducation civique me gonfle régulièrement.
Aiment peut-être moins, mais de là à détester, quand même.... Pour ma part j'aime moins globalement le français que les langues anciennes, mais sans "détester", je préfère même parfois l'enseigner, vu la situation des LA.

Je n'ai effectivement pas parlé de détester mais de ne pas aimer, certains collègues historiens n'enseignent la géographie que par obligation et je ne parle pas de l'éducation civique...
Oui, l' ECJS, je suis au courant. :lol: Des collègues m'ent confié qu'ils avaient l'impression qu'on leur dictait ce qu'il fallait dire, faire une sorte de propagande officielle, par exemple une collègue furax de disant qu'on lui demandait de faire l'apologie de la construction européenne telle que nous la connaissons...

😢 Cette absence d´indépendance en ce qui concerne les contenus de l´enseignement aussi bien que la pédagogie est l´une des raisons pour lesquelles je n´aurais pas voulu enseigner sous un statut autre que le mien.
supersoso
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Sage

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par supersoso Sam 29 Sep 2012 - 15:29
Mowgli a écrit:Je ne sais pas si mon témoignage de PE peut t'être utile, mais je me lance à tout hasard.

Comme tu le sais, en tant que PE, nous avons à enseigner de nombreuses disciplines. Certaines correspondent donc à nos intérêts voire à nos passions, d'autres moins.

Pour ce qui me concerne en tant que littéraire, quand je suis entrée dans le métier, enseigner le français, l'histoire, les disciplines artistiques allait de soi. En revanche, ce n'était pas le cas pour les mathématiques, avec lesquelles j'avais fini par me "brouiller" quelque peu avec le temps, même si elles m'avaient intéressée dans mon jeune âge. Ce n'était donc pas a priori une matière que j'aimais.

Et j'ai eu l'agréable surprise de constater que le fait de devoir les enseigner et la volonté d'intéresser mes élèves m'ont amenée à m'y intéresser moi-même de plus en plus et à me passionner pour leur didactique en particulier. Pour le coup, l'intérêt que les élèves manifestent pour cette discipline finit par être contagieux et je me régale.

Je serai donc tentée de te répondre que non seulement le fait d'enseigner une matière que l'on n'aime pas n'est pas forcément impossible, mais que, de plus, le fait de l'enseigner peut parfois conduire à l'aimer. Very Happy

Mais ce modeste exemple ne signifie pas pour autant, bien évidemment, qu'on puisse en tirer des généralités...




A l'inverse de toi Mowgli, le fait d'enseigner des matières qui ne m'intéresse pas et de devoir les préparer est une des choses qui me pèse le plus dans le métier de PE. Je trouve ça ennuyeux et je n'ai pas envi de m'y mettre... Sad
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