- barègesÉrudit
Cripure a écrit:
Tiens, j'ai envie de répondre, à ça.
Oui, je suis un fainéant.
J'ai passé l'agrégation de lettres classiques parce que c'était facile pour moi à l'époque, vu mon niveau en langues anciennes.
Au lycée, j'étais fainéant.
Parce que j'aime ne faire que ce dont j'ai envie sur l'instant.
Je suis fainéant depuis que je suis prof. Je ne prépare aucune séance, aucune séquence. Je lis ce que j'ai envie de lire, j'en sais tellement trop pour ce que j'ai à enseigner ! Je corrige les copies comme j'ai envie de le faire, en deux jours ou en six semaines. Je n'ai pas une seule trace écrite d'une seule séance depuis septembre 88, rien de rien. Je ne remplis pas le cahier de textes, je fais deux ou trois devoirs par trimestre et par classe, point (il paraît qu'il en faut plein d'autres, ça m'est indifférent).
Mes élèves ont d'excellents résultats au Bac, malgré mon absence d'efforts pour ce brillant résultat.
J'ai la conscience parfaitement tranquille. Je suis un des piliers de mon bahut. Je ne pense pas être un boulet, mais je m'en fous, au fond.
Et je n'ai aucun compte à vous rendre.
Je trouve que c'est une des présentations de ce métier les plus réjouissantes que j'aie vues, et pas seulement parce qu'elle flatte ma fainéantise naturelle. Elle me rappelle les enseignants les plus marquants de ma scolarité : ils semblaient parler en roue libre, être en digression perpétuelle, et en fait, non, on apprenait beaucoup. Je connais quelques collègues comme cela, pas beaucoup ; ils viennent avec juste leur culture, un texte photocopié, et zou. L'expérience n'est pas seule en cause : le plus jeune a cinq, six ans de plus que moi. Les connaissances non plus. Ce doit être une question de positionnement ou d'ego, et je suis à la fois admirative et envieuse : ils sont tellement plus détendus et plus efficaces.
Je me classe du côté des besogneux à qui la fainéantise n'est pas permise.
- RendashBon génie
barèges a écrit:
Je me classe du côté des besogneux à qui la fainéantise n'est pas permise.
- mistougriNiveau 3
Cripure a écrit:Très beau texte, Dimka, je vous remercie.Dimka a écrit:On s’en fout. Ce qui compte, c’est le résultat, et tout le reste, c’est du pur procès d’intention. N’importe quelle situation ouvre des tas de possibilités, et en général, on évalue les gens sur la réalité, pas sur les possibilités. Et ceci pour le caissier, le prof, le médecin ou le pompier.Canardo a écrit:Le prof qui n'aime pas son boulot, il a la possibilité de…
Et je trouve qu’il y a un aspect extrêmement totalitaire à vouloir normaliser ou juger les humeurs, les états d’âme et les motivations des gens (dans le sens où le totalitarisme se définit non seulement comme la volonté de contrôle des actes, mais aussi des pensées de l’individu). L’injonction permanente au bonheur, à la motivation, et aux sautillements de cabris me pèse infiniment plus que tout le reste, et je revendique le droit à l’ennui, à la mélancolie, à la fainéantise, du moment que je fais le taf pour lequel on me paie. La question de savoir si c’est viable, sain, pertinent, traumatisant…de faire tel truc avec telles motivations ne regarde que moi. On pourrait ajouter que la vie ou l’équilibre d’un individu ne se limite pas à son taf : je fais un boulot qui me saoule vaguement sans être complètement insupportable, et qui me donne le temps et les moyens de m’épanouir dans tel hobby, dans ma famille, dans une asso, dans le zonage sur internet… pourquoi pas ?
Pour la dépression, on tombe vraiment dans la grosse blague. On parle d’un trouble mental pathologique, pas du « moi qui n’y connais rien, j’en pense au doigt mouillé que c’est dû à ceci ou cela, et ressers-moi donc un verre, barman… », et encore moins du « il a vaguement pas le moral en se sortant de la couverture pour aller bosser le matin en hiver, c’est de la déprime ».
Après, chacun sa vision du monde… mais voir quelqu’un atteint d’une pathologie, comme un « boulet », euh… comment dire… Pour moi, l’éducation nationale a le droit (le devoir ?) de se préoccuper de deux choses, à propos de la dépression de ses personnels : d’abord, qu’elle n’en soit pas responsable par les conditions de travail qu’elle offre, ensuite d’offrir des conditions de travail ou de reconversion adaptées aux personnels qui en souffrent. Je veux dire, c’est comme n’importe quel problème de santé : un ouvrier qui se fait broyer la main n’est pas un boulet pour l’usine et se serait bizarre d’aller lui coller un procès d’intention, par contre, si le patron ne lui a pas offert les conditions de sécurité nécessaires, il est responsable, et par ailleurs, c’est normal qu’un ouvrier à la main broyée ait la possibilité d’avoir des congés maladie, un poste adapté, ou la possibilité de se reconvertir.Canardo a écrit:Hier, j'ai lâché une bombe dans ce forum. [...] Alors maintenant, je lâche une deuxième bombe :
Les profs qui défendent l'idée âprement l'idée qu'un prof fainéant n'est pas forcément un boulet sont vraisemblablement eux-mêmes de gros fainéants...
Tiens, j'ai envie de répondre, à ça.
Oui, je suis un fainéant.
J'ai passé l'agrégation de lettres classiques parce que c'était facile pour moi à l'époque, vu mon niveau en langues anciennes.
Au lycée, j'étais fainéant.
Parce que j'aime ne faire que ce dont j'ai envie sur l'instant.
Je suis fainéant depuis que je suis prof. Je ne prépare aucune séance, aucune séquence. Je lis ce que j'ai envie de lire, j'en sais tellement trop pour ce que j'ai à enseigner ! Je corrige les copies comme j'ai envie de le faire, en deux jours ou en six semaines. Je n'ai pas une seule trace écrite d'une seule séance depuis septembre 88, rien de rien. Je ne remplis pas le cahier de textes, je fais deux ou trois devoirs par trimestre et par classe, point (il paraît qu'il en faut plein d'autres, ça m'est indifférent).
Mes élèves ont d'excellents résultats au Bac, malgré mon absence d'efforts pour ce brillant résultat.
J'ai la conscience parfaitement tranquille. Je suis un des piliers de mon bahut. Je ne pense pas être un boulet, mais je m'en fous, au fond.
Et je n'ai aucun compte à vous rendre.
vous avez du les préparer à vos débuts dans les années 80 tout de même? Bon, le programme a du changer depuis...
Il faut bien savoir ce qu'on va faire , on ne peut improviser 5 minutes avant
- henrietteMédiateur
He ben, y'a du lourd de chez lourd en effet. :shock: :lol:
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- PrimuraNiveau 9
Connaissez-vous l'animé japonais La Mélancolie de Haruki Suzumiya ? C'est exactement cela, dans la deuxième saison (arc Endless eight), où 8 épisodes sont quasiment identiques. Certains plans changent, quelques dialogues aussi, mais l'intrigue est la même sur les 8 épisodes... Je ne m'en suis rendu compte qu'au sixième.Whypee a écrit:
- Expérience étonnante...:
Cette année j'ai fait le même cours les vendredis de 15H à 16H (dernière heure de la classe) jusqu'à ce qu'un élève m'en fasse la remarque. Il a fallu 7 semaines pour que je sois démasqué !!!!
- Shere KhanNiveau 10
"Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?"
Pourquoi pas, si on a un petit estomac ?
Ok, je sors.
Pourquoi pas, si on a un petit estomac ?
Ok, je sors.
_________________
Les socialistes, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît..
Un éléphant (républicain…) ça Trump énormément (celle-là, j'en suis très fier)
- henrietteMédiateur
Shere Khan a écrit:"Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?"
Pourquoi pas, si on a un petit estomac ?
Ok, je sors.
De toute façon, on est des sans-dents, non, comme disait l'autre, alors, on ne peut envisager de nourriture trop substantielle.
Ok, je sors aussi.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- BalthazaardVénérable
Primura a écrit:Connaissez-vous l'animé japonais La Mélancolie de Haruki Suzumiya ? C'est exactement cela, dans la deuxième saison (arc Endless eight), où 8 épisodes sont quasiment identiques. Certains plans changent, quelques dialogues aussi, mais l'intrigue est la même sur les 8 épisodes... Je ne m'en suis rendu compte qu'au sixième.Whypee a écrit:
- Expérience étonnante...:
Cette année j'ai fait le même cours les vendredis de 15H à 16H (dernière heure de la classe) jusqu'à ce qu'un élève m'en fasse la remarque. Il a fallu 7 semaines pour que je sois démasqué !!!!
Mais vraiment pas étonné...
- luxNiveau 9
Non, sinon on ne ferait pas ce métier.
- User5899Demi-dieu
Si vous le ditesmistougri a écrit:Cripure a écrit:Très beau texte, Dimka, je vous remercie.Dimka a écrit:On s’en fout. Ce qui compte, c’est le résultat, et tout le reste, c’est du pur procès d’intention. N’importe quelle situation ouvre des tas de possibilités, et en général, on évalue les gens sur la réalité, pas sur les possibilités. Et ceci pour le caissier, le prof, le médecin ou le pompier.Canardo a écrit:Le prof qui n'aime pas son boulot, il a la possibilité de…
Et je trouve qu’il y a un aspect extrêmement totalitaire à vouloir normaliser ou juger les humeurs, les états d’âme et les motivations des gens (dans le sens où le totalitarisme se définit non seulement comme la volonté de contrôle des actes, mais aussi des pensées de l’individu). L’injonction permanente au bonheur, à la motivation, et aux sautillements de cabris me pèse infiniment plus que tout le reste, et je revendique le droit à l’ennui, à la mélancolie, à la fainéantise, du moment que je fais le taf pour lequel on me paie. La question de savoir si c’est viable, sain, pertinent, traumatisant…de faire tel truc avec telles motivations ne regarde que moi. On pourrait ajouter que la vie ou l’équilibre d’un individu ne se limite pas à son taf : je fais un boulot qui me saoule vaguement sans être complètement insupportable, et qui me donne le temps et les moyens de m’épanouir dans tel hobby, dans ma famille, dans une asso, dans le zonage sur internet… pourquoi pas ?
Pour la dépression, on tombe vraiment dans la grosse blague. On parle d’un trouble mental pathologique, pas du « moi qui n’y connais rien, j’en pense au doigt mouillé que c’est dû à ceci ou cela, et ressers-moi donc un verre, barman… », et encore moins du « il a vaguement pas le moral en se sortant de la couverture pour aller bosser le matin en hiver, c’est de la déprime ».
Après, chacun sa vision du monde… mais voir quelqu’un atteint d’une pathologie, comme un « boulet », euh… comment dire… Pour moi, l’éducation nationale a le droit (le devoir ?) de se préoccuper de deux choses, à propos de la dépression de ses personnels : d’abord, qu’elle n’en soit pas responsable par les conditions de travail qu’elle offre, ensuite d’offrir des conditions de travail ou de reconversion adaptées aux personnels qui en souffrent. Je veux dire, c’est comme n’importe quel problème de santé : un ouvrier qui se fait broyer la main n’est pas un boulet pour l’usine et se serait bizarre d’aller lui coller un procès d’intention, par contre, si le patron ne lui a pas offert les conditions de sécurité nécessaires, il est responsable, et par ailleurs, c’est normal qu’un ouvrier à la main broyée ait la possibilité d’avoir des congés maladie, un poste adapté, ou la possibilité de se reconvertir.Canardo a écrit:Hier, j'ai lâché une bombe dans ce forum. [...] Alors maintenant, je lâche une deuxième bombe :
Les profs qui défendent l'idée âprement l'idée qu'un prof fainéant n'est pas forcément un boulet sont vraisemblablement eux-mêmes de gros fainéants...
Tiens, j'ai envie de répondre, à ça.
Oui, je suis un fainéant.
J'ai passé l'agrégation de lettres classiques parce que c'était facile pour moi à l'époque, vu mon niveau en langues anciennes.
Au lycée, j'étais fainéant.
Parce que j'aime ne faire que ce dont j'ai envie sur l'instant.
Je suis fainéant depuis que je suis prof. Je ne prépare aucune séance, aucune séquence. Je lis ce que j'ai envie de lire, j'en sais tellement trop pour ce que j'ai à enseigner ! Je corrige les copies comme j'ai envie de le faire, en deux jours ou en six semaines. Je n'ai pas une seule trace écrite d'une seule séance depuis septembre 88, rien de rien. Je ne remplis pas le cahier de textes, je fais deux ou trois devoirs par trimestre et par classe, point (il paraît qu'il en faut plein d'autres, ça m'est indifférent).
Mes élèves ont d'excellents résultats au Bac, malgré mon absence d'efforts pour ce brillant résultat.
J'ai la conscience parfaitement tranquille. Je suis un des piliers de mon bahut. Je ne pense pas être un boulet, mais je m'en fous, au fond.
Et je n'ai aucun compte à vous rendre.
vous avez du les préparer à vos débuts dans les années 80 tout de même? Bon, le programme a du changer depuis...
Il faut bien savoir ce qu'on va faire , on ne peut improviser 5 minutes avant
- User5899Demi-dieu
lux a écrit:Non, sinon on ne ferait pas ce métier.
Hihihi
- IphigénieProphète
Dites, vous croyez que ça se prépare une interview chez Ruquier?
:lol:
:lol:
- Décalage-CNiveau 3
Mon IEN m'a dit que je devais travailler 50h/semaine, rapporté à mon salaire ça fait moins que le SMIC.
Heureusement qu'il m'a aussi dit qu'il fallait prendre du plaisir dans ce métier.
Bref si j'ai bien compris un bon enseignant vit d'amour (d'enseigner) et d'eau fraîche.
Heureusement qu'il m'a aussi dit qu'il fallait prendre du plaisir dans ce métier.
Bref si j'ai bien compris un bon enseignant vit d'amour (d'enseigner) et d'eau fraîche.
- mistougriNiveau 3
okCripure a écrit:Si vous le ditesmistougri a écrit:Cripure a écrit:Très beau texte, Dimka, je vous remercie.Dimka a écrit:
On s’en fout. Ce qui compte, c’est le résultat, et tout le reste, c’est du pur procès d’intention. N’importe quelle situation ouvre des tas de possibilités, et en général, on évalue les gens sur la réalité, pas sur les possibilités. Et ceci pour le caissier, le prof, le médecin ou le pompier.
Et je trouve qu’il y a un aspect extrêmement totalitaire à vouloir normaliser ou juger les humeurs, les états d’âme et les motivations des gens (dans le sens où le totalitarisme se définit non seulement comme la volonté de contrôle des actes, mais aussi des pensées de l’individu). L’injonction permanente au bonheur, à la motivation, et aux sautillements de cabris me pèse infiniment plus que tout le reste, et je revendique le droit à l’ennui, à la mélancolie, à la fainéantise, du moment que je fais le taf pour lequel on me paie. La question de savoir si c’est viable, sain, pertinent, traumatisant…de faire tel truc avec telles motivations ne regarde que moi. On pourrait ajouter que la vie ou l’équilibre d’un individu ne se limite pas à son taf : je fais un boulot qui me saoule vaguement sans être complètement insupportable, et qui me donne le temps et les moyens de m’épanouir dans tel hobby, dans ma famille, dans une asso, dans le zonage sur internet… pourquoi pas ?
Pour la dépression, on tombe vraiment dans la grosse blague. On parle d’un trouble mental pathologique, pas du « moi qui n’y connais rien, j’en pense au doigt mouillé que c’est dû à ceci ou cela, et ressers-moi donc un verre, barman… », et encore moins du « il a vaguement pas le moral en se sortant de la couverture pour aller bosser le matin en hiver, c’est de la déprime ».
Après, chacun sa vision du monde… mais voir quelqu’un atteint d’une pathologie, comme un « boulet », euh… comment dire… Pour moi, l’éducation nationale a le droit (le devoir ?) de se préoccuper de deux choses, à propos de la dépression de ses personnels : d’abord, qu’elle n’en soit pas responsable par les conditions de travail qu’elle offre, ensuite d’offrir des conditions de travail ou de reconversion adaptées aux personnels qui en souffrent. Je veux dire, c’est comme n’importe quel problème de santé : un ouvrier qui se fait broyer la main n’est pas un boulet pour l’usine et se serait bizarre d’aller lui coller un procès d’intention, par contre, si le patron ne lui a pas offert les conditions de sécurité nécessaires, il est responsable, et par ailleurs, c’est normal qu’un ouvrier à la main broyée ait la possibilité d’avoir des congés maladie, un poste adapté, ou la possibilité de se reconvertir.Canardo a écrit:Hier, j'ai lâché une bombe dans ce forum. [...] Alors maintenant, je lâche une deuxième bombe :
Les profs qui défendent l'idée âprement l'idée qu'un prof fainéant n'est pas forcément un boulet sont vraisemblablement eux-mêmes de gros fainéants...
Tiens, j'ai envie de répondre, à ça.
Oui, je suis un fainéant.
J'ai passé l'agrégation de lettres classiques parce que c'était facile pour moi à l'époque, vu mon niveau en langues anciennes.
Au lycée, j'étais fainéant.
Parce que j'aime ne faire que ce dont j'ai envie sur l'instant.
Je suis fainéant depuis que je suis prof. Je ne prépare aucune séance, aucune séquence. Je lis ce que j'ai envie de lire, j'en sais tellement trop pour ce que j'ai à enseigner ! Je corrige les copies comme j'ai envie de le faire, en deux jours ou en six semaines. Je n'ai pas une seule trace écrite d'une seule séance depuis septembre 88, rien de rien. Je ne remplis pas le cahier de textes, je fais deux ou trois devoirs par trimestre et par classe, point (il paraît qu'il en faut plein d'autres, ça m'est indifférent).
Mes élèves ont d'excellents résultats au Bac, malgré mon absence d'efforts pour ce brillant résultat.
J'ai la conscience parfaitement tranquille. Je suis un des piliers de mon bahut. Je ne pense pas être un boulet, mais je m'en fous, au fond.
Et je n'ai aucun compte à vous rendre.
vous avez du les préparer à vos débuts dans les années 80 tout de même? Bon, le programme a du changer depuis...
Il faut bien savoir ce qu'on va faire , on ne peut improviser 5 minutes avant
- MurrNiveau 9
Cripure a écrit:
Oui, je suis un fainéant.
J'ai passé l'agrégation de lettres classiques parce que c'était facile pour moi à l'époque, vu mon niveau en langues anciennes.
Au lycée, j'étais fainéant.
Parce que j'aime ne faire que ce dont j'ai envie sur l'instant.
Je suis fainéant depuis que je suis prof. Je ne prépare aucune séance, aucune séquence. Je lis ce que j'ai envie de lire, j'en sais tellement trop pour ce que j'ai à enseigner ! Je corrige les copies comme j'ai envie de le faire, en deux jours ou en six semaines. Je n'ai pas une seule trace écrite d'une seule séance depuis septembre 88, rien de rien. Je ne remplis pas le cahier de textes, je fais deux ou trois devoirs par trimestre et par classe, point (il paraît qu'il en faut plein d'autres, ça m'est indifférent).
Mes élèves ont d'excellents résultats au Bac, malgré mon absence d'efforts pour ce brillant résultat.
J'ai la conscience parfaitement tranquille. Je suis un des piliers de mon bahut. Je ne pense pas être un boulet, mais je m'en fous, au fond.
Et je n'ai aucun compte à vous rendre.
C'est immoral et c'est comme ça !
La la la la la la la la
La la la la la la la la
:lol:
_________________
Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- mistougriNiveau 3
C'est quoi cet Inspecteur?Décalage-C a écrit:Mon IEN m'a dit que je devais travailler 50h/semaine, rapporté à mon salaire ça fait moins que le SMIC.
Heureusement qu'il m'a aussi dit qu'il fallait prendre du plaisir dans ce métier.
Bref si j'ai bien compris un bon enseignant vit d'amour (d'enseigner) et d'eau fraîche.
:shock:
Un provocateur!
Pourquoi travaillerait- on autant?Je pensais qu'on devait bosser 18 heures par semaines....
- RendashBon génie
Décalage-C a écrit:Mon IEN m'a dit que je devais travailler 50h/semaine.
:lol:
C'est bien la preuve qu'on peut être un parfait demeuré complètement ignorant des réalités du terrain et IEN tout de même.
- Spoiler:
- 50h, c'est ce qu'on fait chaque jour quand on est stagiaire :lol:
- RendashBon génie
mistougri a écrit:
Pourquoi travaillerait- on autant?Je pensais qu'on devait bosser 18 heures par semaines....
Certainement pas. Tu as vu ça où?
C'est juste du propos de pilier de comptoir, tenu entre un grognement sur ces zarabes qu'y volent le boulot des Français et les jours de carence qu'y faut rétablir pour mettre au boulot ces feignants de fonctionnaires, et encore un ballon de rouge Roger.
18h, c'est les heures face aux élèves (plus pour Décalage-C, qui est dans le premier degré). Ce n'est certainement pas le temps de travail d'un enseignant, même le plus cossard.
- User5899Demi-dieu
Mon premier IG m'a dit qu'à la fin d'une heure, je dois être en forme et mes élèves, crevés.Décalage-C a écrit:Mon IEN m'a dit que je devais travailler 50h/semaine, rapporté à mon salaire ça fait moins que le SMIC.
Heureusement qu'il m'a aussi dit qu'il fallait prendre du plaisir dans ce métier.
Bref si j'ai bien compris un bon enseignant vit d'amour (d'enseigner) et d'eau fraîche.
Comme quoi...
- mistougriNiveau 3
Rendash a écrit:mistougri a écrit:
Pourquoi travaillerait- on autant?Je pensais qu'on devait bosser 18 heures par semaines....
Certainement pas. Tu as vu ça où?
C'est juste du propos de pilier de comptoir, tenu entre un grognement sur ces zarabes qu'y volent le boulot des Français et les jours de carence qu'y faut rétablir pour mettre au boulot ces feignants de fonctionnaires, et encore un ballon de rouge Roger.
18h, c'est les heures face aux élèves (plus pour Décalage-C, qui est dans le premier degré). Ce n'est certainement pas le temps de travail d'un enseignant, même le plus cossard.
Non mais c'est une plaisanterie :lol: J'enseigne depuis 15 ans, je sais bien combien je bosse par semaine!
Peut etre pas 50 heures quand même (saut mes premières années où ça les dépassait souvent)
- mistougriNiveau 3
C'était il y a temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître . Maintenant, c'est le contraire .Cripure a écrit:Mon premier IG m'a dit qu'à la fin d'une heure, je dois être en forme et mes élèves, crevés.Décalage-C a écrit:Mon IEN m'a dit que je devais travailler 50h/semaine, rapporté à mon salaire ça fait moins que le SMIC.
Heureusement qu'il m'a aussi dit qu'il fallait prendre du plaisir dans ce métier.
Bref si j'ai bien compris un bon enseignant vit d'amour (d'enseigner) et d'eau fraîche.
Comme quoi...
- User5899Demi-dieu
Et je m'demand'pourquoi bon dieu,Murr a écrit:Cripure a écrit:
Oui, je suis un fainéant.
J'ai passé l'agrégation de lettres classiques parce que c'était facile pour moi à l'époque, vu mon niveau en langues anciennes.
Au lycée, j'étais fainéant.
Parce que j'aime ne faire que ce dont j'ai envie sur l'instant.
Je suis fainéant depuis que je suis prof. Je ne prépare aucune séance, aucune séquence. Je lis ce que j'ai envie de lire, j'en sais tellement trop pour ce que j'ai à enseigner ! Je corrige les copies comme j'ai envie de le faire, en deux jours ou en six semaines. Je n'ai pas une seule trace écrite d'une seule séance depuis septembre 88, rien de rien. Je ne remplis pas le cahier de textes, je fais deux ou trois devoirs par trimestre et par classe, point (il paraît qu'il en faut plein d'autres, ça m'est indifférent).
Mes élèves ont d'excellents résultats au Bac, malgré mon absence d'efforts pour ce brillant résultat.
J'ai la conscience parfaitement tranquille. Je suis un des piliers de mon bahut. Je ne pense pas être un boulet, mais je m'en fous, au fond.
Et je n'ai aucun compte à vous rendre.
C'est immoral et c'est comme ça !
La la la la la la la la
La la la la la la la la
:lol:
Ca vous dérang'que j'glande un peu
- RendashBon génie
Cripure a écrit:Mon premier IG m'a dit qu'à la fin d'une heure, je dois être en forme et mes élèves, crevés.Décalage-C a écrit:Mon IEN m'a dit que je devais travailler 50h/semaine, rapporté à mon salaire ça fait moins que le SMIC.
Heureusement qu'il m'a aussi dit qu'il fallait prendre du plaisir dans ce métier.
Bref si j'ai bien compris un bon enseignant vit d'amour (d'enseigner) et d'eau fraîche.
Comme quoi...
Oui, mélézélévonchangé, vous savez. Et puis, aujourd'hui on réfléchit à la pédagogie. Et pis à la didactique. Et pis on fait réussir tout le monde, tandis que vous vous sélectionniez. 'fin vous voyez, quoi.
- MurrNiveau 9
Cripure a écrit:Et je m'demand'pourquoi bon dieu,Murr a écrit:Cripure a écrit:
Oui, je suis un fainéant.
J'ai passé l'agrégation de lettres classiques parce que c'était facile pour moi à l'époque, vu mon niveau en langues anciennes.
Au lycée, j'étais fainéant.
Parce que j'aime ne faire que ce dont j'ai envie sur l'instant.
Je suis fainéant depuis que je suis prof. Je ne prépare aucune séance, aucune séquence. Je lis ce que j'ai envie de lire, j'en sais tellement trop pour ce que j'ai à enseigner ! Je corrige les copies comme j'ai envie de le faire, en deux jours ou en six semaines. Je n'ai pas une seule trace écrite d'une seule séance depuis septembre 88, rien de rien. Je ne remplis pas le cahier de textes, je fais deux ou trois devoirs par trimestre et par classe, point (il paraît qu'il en faut plein d'autres, ça m'est indifférent).
Mes élèves ont d'excellents résultats au Bac, malgré mon absence d'efforts pour ce brillant résultat.
J'ai la conscience parfaitement tranquille. Je suis un des piliers de mon bahut. Je ne pense pas être un boulet, mais je m'en fous, au fond.
Et je n'ai aucun compte à vous rendre.
C'est immoral et c'est comme ça !
La la la la la la la la
La la la la la la la la
:lol:
Ca vous dérang'que j'glande un peu
Je cherchais une suite, vous m'avez devancée...
_________________
Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- kioupsPBTHabitué du forum
mistougri : si, si, en maths aussi, on peut improviser. Bon, je ne le fais plus, mais ça m'est arrivé !
_________________
- Spoiler:
- 2004-2005 : stagiaire en lycée (seconde)
2005-2006 : stagiaire (again !) en collège (4ème)
2006-2008 : TZR en collège à l'année (5-4-3 PP 5ème puis 6-5)
2008-2011 : collège 1 (6-5-3, PP 6ème puis 5ème)
2011-2012 : collèges 2 et 3 (6-4, PP 6ème)
2012-2017 : collège 2 (un peu de tout, PP 6ème)
2017 : agreg interne
2017-2018 : lycée 1 (1S, 1STI2D, seconde)
2018-2019 : lycée 1 (1S, TS, TSTI2D, PP 1S et TS)
- mistougriNiveau 3
Je le fais parfois quand il reste 10 minutes à meubler, j'invente des exercices.Je ressors souvent mes cours de l'an dernier sans les avoir trop relus avant.kioupsPBT a écrit:mistougri : si, si, en maths aussi, on peut improviser. Bon, je ne le fais plus, mais ça m'est arrivé !
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum