Connaissez-vous le principe de la classe inversée ?

Comment mener une pédagogie inductive, ou avec une part d'induction, dans une classe inversée.
Ex : je fais un cours sur la vie de Pierre Corneille à partir d'illustrations, et je fais une synthèse rapide à la fin. Cela me permet d'aborder les questions du statut de l'auteur au XVIIe siècle, celui de la sociabilité, du costume, des classes sociales, etc.

En classe inversé, je devrais faire lire un extrait du Lagarde et Michard ou, version moderne, faire visionner un épisode de "Fred et Jammy à travers le temps" ? Je ne vois pas le gain intellectuel (en fait, je vois bien la perte.)

Je pense que le cours sur la vie de Corneille peut par exemple être largement anticipé à la maison, ça ne me choque pas.
Bon, après il faut dire que je n'ai jamais été une adepte du cours qui tombe en fin d'heure et que l'on est censé avoir compris intuitivement. Le nombre de fois où je me suis dis "ah c'était ça..." et j'aurais bien voulu dérouler le film à l'envers pour comprendre vraiment.
Du coup je me dis que je peux faire apprendre à la maison l'heure en allemand à mes élèves à partir d'un PP commenté, ou la conjugaison au prétérit, et attaquer directement en classe avec de la pratique.
Pourquoi pas. ça me semble un sérieux gain de temps. Et surtout, j'aime bcp l'idée que les élèves peuvent arrêter la vidéo et la remettre si besoin.

On revient à l'école péripatéticienne?

linkus a écrit:On revient à l'école péripatéticienne?

 c'est vrai que j'ai toujours aimé marcher en classe !  

Disons qu'avec le background culturel de nos élèves et leurs capacités de lecture, ou même d'écoute, je suis à peu près persuadé que peu de choses resteraient après une séance de classe inversée.
Bref, la classe inversé, nouveau nom pour le cours magistral ?

doctor who a écrit:
Bref, la classe inversé, nouveau nom pour le cours magistral ?

Certainement, mais qui a dit que le cours magistral n'était qu'une mauvaise chose ?
Après nos élèves sont ce qu'ils sont, mais je refuse de ne pas tester une approche didactique au seul motif que certains ne feront rien. Autant s'assoir par terre tout de suite et changer de métier parce que certains élèves ne feront de toutes façons jamais rien.
Si j'en reviens, ça ne se sera pas pour cette raison.

isabe a écrit:

doctor who a écrit:
Bref, la classe inversé, nouveau nom pour le cours magistral ?

Certainement, mais qui a dit que le cours magistral n'était qu'une mauvaise chose ?
Après nos élèves sont ce qu'ils sont, mais je refuse de ne pas tester une approche didactique au seul motif que certains ne feront rien. Autant s'assoir par terre tout de suite et changer de métier parce que certains élèves ne feront de toutes façons jamais rien.
Si j'en reviens, ça ne se sera pas pour cette raison.

Je comprends. Et approuve plutôt (même si le fait que certains élèves ne "fassent rien" est parfois lié à la méthode d'enseignement choisie par le prof).

Mais je n'ai pas dit que je craignais l'absence de travail, mais l'absence de compréhension et d'implication intellectuelle.
Concrètement, je suis persuadé que si je leur donnais une leçon à lire, il faudrait la relire en classe et y consacrer 10 ou 15 min.

En revanche, faire lire un cours facile à lire, pas trop dense en information, puis enchaîner en classe avec un autre cours, pas forcément exactement sur le même sujet, ou avec un angle différent, me semble très productif. Mais ce n'est pas la bipartition cours à la maison / questions et activités en classe promue par les tenants de la classe inversée !

(C'est en fait comme cela qu'on faisait dans les classes de français du lycée pendant la grosse première moitié du XXe siècle. Mais chut !... Il ne faut pas le dire...)

Y a une courte présentation ici : http://www.ruedesprofs.com/viewtopic.php?f=147&t=2947
A tester pour voir, ça peut être intéressant, les retours sont relativement bons

Un exemple de classe inversée... en 1913 !
https://ia600308.us.archive.org/8/items/theteachingofhis14577gut/14577-h/14577-h.htm

doctor who a écrit:
(C'est en fait comme cela qu'on faisait dans les classes de français du lycée pendant la grosse première moitié du XXe siècle. Mais chut !... Il ne faut pas le dire...)

la pédago est un éternel recommencement...
c'est pour que ça que je fais ce en quoi je crois  et pas de tâches finales  

Ce dispositif a au moins le mérite de remettre les connaissances à leur place, la première. Pas de mise en activité, en recherche, de mise en oeuvre des compétences, de réalisation d'un projet sans connaissances préalables.
Maintenant est-ce que ce type de transmission des connaissances "en autonomie" est le plus efficace? Pas sûr. Pas tout le temps sans doute.

kensington a écrit:
Ce dispositif a au moins le mérite de remettre les connaissances à leur place, la première. Pas de mise en activité, en recherche, de mise en oeuvre des compétences, de réalisation d'un projet sans connaissances préalables.
Maintenant est-ce que ce type de transmission des connaissances "en autonomie" est le plus efficace? Pas sûr. Pas tout le temps sans doute.  

J’avais compris que c’était le contraire de ce que vous dites.
Par exemple, dans les livres "Cambridge english grammar for … ", toutes les leçons commencent bien par une mise en activité et recherche avec le "Context listening". Je pense que demander à l’élève de faire seul cette activité est une bonne chose.

Ma remarque se base sur les descriptions succinctes que j'ai pu lire du dispositif "classe inversée".
Je n'ai pas creusé le sujet davantage mais apparemment l'idée est de fournir aux élèves avant le cours les connaissances dont ils auront besoin ensuite pendant le cours pour les activités proposées.
L'apport de connaissances se fait le plus souvent (dans les exemples donnés) sous forme de vidéos à visionner et j'imagine que certaines activités peuvent, en effet, à cette occasion être données à faire aussi.
(De même que les vidéos pourraient bien être remplacées par des documents papier à lire et étudier mais bien sûr ça ferait moins "innovant".)

non je trouve que le principe de la vidéo est qd même bcp plus éclairant pour les élèves en terme de communication et de compréhension
ce qui n'empêche pas d'apprendre à lire, au sens large du terme