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- alberto79Habitué du forum
N´ayant pas fait mes études en France, il y a des aspects de l´enseignement supérieur français que j´ignore, dont tout ce qui concerne les célèbres Écoles Normales Supérieures. Est-ce que les normaliens (ou autres membres) du forum pourraient m´expliquer :
-L´organisation des cours des ENS. Est-ce qu´il y un tronc commun et des cours optatives pour chaque spécialité ? Quelles sont les spécialités ? Et les possibilités de choisir des matières ?
- Comment s´organise l´évaluation des étudiants ?
-Comment s´organise le contact avec la recherche ?
Je vous serai très reconnaissant de m´éclairer sur ces points et d´autres que vous trouverez intéressants pour quelqu´un qui ignore presque tout de ces institutions.
-L´organisation des cours des ENS. Est-ce qu´il y un tronc commun et des cours optatives pour chaque spécialité ? Quelles sont les spécialités ? Et les possibilités de choisir des matières ?
- Comment s´organise l´évaluation des étudiants ?
-Comment s´organise le contact avec la recherche ?
Je vous serai très reconnaissant de m´éclairer sur ces points et d´autres que vous trouverez intéressants pour quelqu´un qui ignore presque tout de ces institutions.
- NadejdaGrand sage
J'ai été étudiante à Ulm (mais l'ai quittée en décembre pour des raisons personnelles), alors je peux vous renseigner pour cette école-ci (filière littéraire) :
Si les élèves (normaliens) et étudiants (admis sur dossier) choisissent d'obtenir à leur sortie le diplôme de l'ENS (obligatoire pour les étudiants), ils doivent valider 36 ECTS (si je me souviens bien, donc bien vite acquis car un cours permet généralement d'obtenir 3 ECTS) en 3 ans (pour les étudiants) et en 4 ans pour les normaliens. Au moins 1/3 des 36 ECTS doivent être obtenus hors de la spécialité de l'élève ou étudiant. En parallèle, les élèves et étudiants valident leur licence et/ou leur master à la fac. Les cours suivis à l'ENS sont, disons, un complément dans plusieurs disciplines. Un élève rattaché au département de littérature et langages pourra suivre des cours en philo, histoire, au département des langues de l'Antiquité, comme en sociologie, histoire des arts ou encore en sciences. Bien sûr, le tuteur tient à ce qu'une cohérence demeure malgré tout. Un élève ou étudiant peut par ailleurs avoir une double spécialité, être rattaché à deux départements et si une double spécialité apparaît au bout des 3 ou 4 ans de scolarité, le diplôme de l'ENS le mentionnera.
Il existe aussi des activités qui peuvent faire l'objet de validations : organiser un séminaire d'élèves, s'impliquer dans un stage etc.
Le fonctionnement à l'ENS de Lyon en lettres et sciences humaines est un peu différent (pas d'étudiants mais des auditeurs libres, cursus des normaliens plus encadré et intégré à des parcours en concertation avec les facs lyonnaises). Mais je ne peux pas vous en dire beaucoup plus que ce qui est expliqué sur leur site...
Pas de tronc commun, les élèves et étudiants choisissent les cours qu'ils veulent en concertation avec leur tuteur (un des professeurs du département dont ils dépendent). Ils doivent quand même suivre un cours de langues par an et valider au moins quatre cours dans l'année dans le cadre du contrat d'études (bout de papier qu'ils remplissent chaque début d'année et qui précisent les cours qu'ils suivront sans doute et/ou les conditions dans lesquelles ils passeront leur année, par exemple année de césure ou séjour à l'étranger).L´organisation des cours des ENS. Est-ce qu´il y un tronc commun et des cours optatives pour chaque spécialité ? Quelles sont les spécialités ? Et les possibilités de choisir des matières ?
Si les élèves (normaliens) et étudiants (admis sur dossier) choisissent d'obtenir à leur sortie le diplôme de l'ENS (obligatoire pour les étudiants), ils doivent valider 36 ECTS (si je me souviens bien, donc bien vite acquis car un cours permet généralement d'obtenir 3 ECTS) en 3 ans (pour les étudiants) et en 4 ans pour les normaliens. Au moins 1/3 des 36 ECTS doivent être obtenus hors de la spécialité de l'élève ou étudiant. En parallèle, les élèves et étudiants valident leur licence et/ou leur master à la fac. Les cours suivis à l'ENS sont, disons, un complément dans plusieurs disciplines. Un élève rattaché au département de littérature et langages pourra suivre des cours en philo, histoire, au département des langues de l'Antiquité, comme en sociologie, histoire des arts ou encore en sciences. Bien sûr, le tuteur tient à ce qu'une cohérence demeure malgré tout. Un élève ou étudiant peut par ailleurs avoir une double spécialité, être rattaché à deux départements et si une double spécialité apparaît au bout des 3 ou 4 ans de scolarité, le diplôme de l'ENS le mentionnera.
Généralement par un dossier (mini-mémoire comme pour les séminaires à la fac) et/ou un exposé devant le groupe. Pour les cours de langues, de manière traditionnelle suite à des versions, interrogations... Traditionnellement les professeurs ne donnent pas réellement de notes même s'ils peuvent en donner à titre indicatif, ils disent que le séminaire a été validé, on n'obtient pas de moyenne au bout de l'année scolaire.Comment s´organise l´évaluation des étudiants ?
Il existe aussi des activités qui peuvent faire l'objet de validations : organiser un séminaire d'élèves, s'impliquer dans un stage etc.
Par les séminaires de recherche et les colloques qui ont lieu soit à l'ENS soit à l'extérieur, dans les facs les plus proches (souvent Paris IV, Paris I et Paris 3, les normaliens ne font pas souvent l'effort d'aller voir ailleurs...), par d'éventuels séjours à l'étranger (encouragés mais non obligatoires). Les professeurs ont bien sûr des activités de recherche qu'ils présentent dans leurs cours, mais ils ne sont pas forcément plus influents qu'ailleurs (en littérature c'est assez flagrant sauf pour quelques-uns, plus connus). Si je puis me permettre un jugement personnel, la recherche à Ulm dans les disciplines qui me concernent est parfois à la traîne... Et les élèves parfois enfermés dans des références trop classiques (ce qui distingue encore Ulm de Lyon d'ailleurs). Pour l'histoire, je ne peux pas vraiment vous renseigner sur la recherche mais vous pouvez jeter un oeil à la brochure des cours proposés à la rentrée : http://www.ens.fr/IMG/pdf/Brochure_enseignements_Lettres_2013.pdfComment s´organise le contact avec la recherche ?
Le fonctionnement à l'ENS de Lyon en lettres et sciences humaines est un peu différent (pas d'étudiants mais des auditeurs libres, cursus des normaliens plus encadré et intégré à des parcours en concertation avec les facs lyonnaises). Mais je ne peux pas vous en dire beaucoup plus que ce qui est expliqué sur leur site...
- alberto79Habitué du forum
Merci beaucoup Nadejda pour cette réponse circonstanciée. J´en profite pour vous demander. Comment expliquez-vous le très bon taux de réussite des élevés normaliens aux concours de l´agrégation ? Cela s´explique pour le fait qu´ils ont déjà réussi un concours plus difficile que l´agrégation pour rentrer à l´ENS ou la formation à l´École joue un rôle dans ces réussites ?
- ElaïnaDevin
Passée par une grande école, mais pas l'ENS, j'y ai préparé l'agrégation la première fois en auditeur libre.
Il me semble que le bon taux de réussite à l'agrégation est lié au fait que les élèves sont très encadrés, notamment pour la préparation à l'oral. Les professeurs sont très présents et très impliqués. De plus, les élèves ont été sélectionnés par le concours d'entrée à l'ENS, sur leurs capacités de travail, de concentration, et leur culture générale.
Il y a aussi le phénomène "Paris" qui joue énormément : plus grandes facilités avec les bibliothèques, connaissance des lieux, etc.
Il me semble que le bon taux de réussite à l'agrégation est lié au fait que les élèves sont très encadrés, notamment pour la préparation à l'oral. Les professeurs sont très présents et très impliqués. De plus, les élèves ont été sélectionnés par le concours d'entrée à l'ENS, sur leurs capacités de travail, de concentration, et leur culture générale.
Il y a aussi le phénomène "Paris" qui joue énormément : plus grandes facilités avec les bibliothèques, connaissance des lieux, etc.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- micaschisteMonarque
Je dirais les 2.alberto79 a écrit:Merci beaucoup Nadejda pour cette réponse circonstanciée. J'en profite pour vous demander. Comment expliquez-vous le très bon taux de réussite des normaliens aux concours de l'agrégation ? Cela s'explique pour le fait qu'ils ont déjà réussi un concours plus difficile que l'agrégation pour rentrer à l´ENS ou la formation à l´École joue un rôle dans ces réussites ?
Ils passent un an à préparer l'agrégation avec des enseignants très exigeants.
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- yphrogEsprit éclairé
Pour les anglicistes à Lyon, je ne pense pas que ça fasse du mal que l´École leur fournit un stage (obligatoire) payant à l'étranger pendant une année, voire deux. Il y a aussi la question de salaire qui permet d'oublier un peu les affaires terre à terre comme le loyer...
Ensuite, il y a l'ambiance fraternité-terreur :lol: qui contribue surement à la motivation. (Il est vrai aussi que les auditeurs libres ont un très bon taux de réussite.)
Mais les lettres de noblesse sont déjà gagnées en effet.
Ensuite, il y a l'ambiance fraternité-terreur :lol: qui contribue surement à la motivation. (Il est vrai aussi que les auditeurs libres ont un très bon taux de réussite.)
Mais les lettres de noblesse sont déjà gagnées en effet.
- ElaïnaDevin
Les enseignants sont certes très exigeants mais il faut bien voir que la plupart enseignent ailleurs dans d'autres prépas agreg (du moins est-ce le cas en histoire) donc d'autres étudiants en bénéficient.
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- NadejdaGrand sage
Je pense que la réussite au concours de l'ENS joue beaucoup dans les taux de réussite. Ils ne sont pas forcément plus spécialistes de leur discipline que les étudiants qui sont passés par la fac, mais ils sont déjà habitués en partie aux exercices de l'agrégation (dissertation rigoureuse pendant 6h, donc plus ou moins le même temps qu'à l'agrég, commentaires et oraux fréquents dans de bonnes conditions) et ont acquis, sans nécessairement s'en apercevoir, un rythme de travail qu'ils retrouveront sans grandes difficultés lors de l'année de préparation de l'agrégation (la scolarité à l'ENS tient plutôt du rythme de croisière en revanche).alberto79 a écrit:Merci beaucoup Nadejda pour cette réponse circonstanciée. J´en profite pour vous demander. Comment expliquez-vous le très bon taux de réussite des élevés normaliens aux concours de l´agrégation ? Cela s´explique pour le fait qu´ils ont déjà réussi un concours plus difficile que l´agrégation pour rentrer à l´ENS ou la formation à l´École joue un rôle dans ces réussites ?
Effectivement, la préparation est très encadrée, ne rassemble pas beaucoup d'étudiants comparativement à certaines promotions en fac, et le côté campus de l'ENS entretient la motivation et des liens plus resserrés entre les étudiants et leurs professeurs. Parfois aussi le terrain est préparé... J'ai constaté qu'avant l'annonce du programme de l'agrégation de LM (session 2013) un cours de littérature comparée était proposé pour l'année 2011-2012 sur une des entrées au programme (l'intitulé n'était pas exactement le même mais les parentés étaient flagrantes).
Enfin, il faut relativiser les taux de réussite selon les disciplines. Préparer l'agrégation d'histoire à Ulm n'est pas forcément le meilleur choix. Depuis quelques années Sciences-Po semble s'en sortir plutôt mieux. En philo c'est aléatoire du fait de la difficulté de la discipline qui déconcerte aussi les normaliens. En lettres et en langues les résultats sont bien meilleurs car ce sont des disciplines plus "sûres" et très bien travaillées en prépa (les grandes prépas comme Henri 4 ou LLG mettent fortement l'accent sur les langues anciennes par exemple). Et bien sûr les résultats varient aussi entre Ulm et Lyon (réputée pour former davantage à l'agrégation). Je précise quand même que certains cours sont parfois mutualisés avec les facs proches et que les normaliens décident souvent de suivre tel cours à la fac et tel autre à l'ENS. L'Ecole n'est pas complètement refermée sur elle-même.
- ElaïnaDevin
Il est clair pour moi que la prépa agreg de Paris-I pour l'histoire est tout aussi excellente que celle d'Ulm.
La seule limite étant le plus faible nombre de colles proposées à la fac (forcément, vu le nombre) mais là encore, la fac ne s'en sort pas si mal, le système étant assez bien fait pour qu'un étudiant un peu débrouillard puisse passer un nombre de colles suffisant.
La seule limite étant le plus faible nombre de colles proposées à la fac (forcément, vu le nombre) mais là encore, la fac ne s'en sort pas si mal, le système étant assez bien fait pour qu'un étudiant un peu débrouillard puisse passer un nombre de colles suffisant.
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- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Cher Alberto,
Nos amies oublient de préciser que le normalien est PAYE pour réussir l'agrégation (il est payé pour 4 années d'études) quand d'autres étudiants à la fac doivent parfois travailler à côté. Ajoutons que les normaliens étaient encore il y a 10 ans admissible d'office au CAPES histoire de pouvoir honorer leur engagement décennal. Est-ce encore le cas? je l'ignore
Pour le reste, il est beaucoup plus confortable de travailler dans une classe de 10/15 personnes qu'au sein d'une fac. Je crois que les conférenciers sont souvent les mêmes mais évidemment le rapport avec les professeurs est beaucoup plus faciles.
Enfin comme le dit l'une des intervenantes, après les écrits, on a la possibilité de passer 7 à 8 "colles" pour l'oral, ce qui me semble un avantage déterminant.
Nos amies oublient de préciser que le normalien est PAYE pour réussir l'agrégation (il est payé pour 4 années d'études) quand d'autres étudiants à la fac doivent parfois travailler à côté. Ajoutons que les normaliens étaient encore il y a 10 ans admissible d'office au CAPES histoire de pouvoir honorer leur engagement décennal. Est-ce encore le cas? je l'ignore
Pour le reste, il est beaucoup plus confortable de travailler dans une classe de 10/15 personnes qu'au sein d'une fac. Je crois que les conférenciers sont souvent les mêmes mais évidemment le rapport avec les professeurs est beaucoup plus faciles.
Enfin comme le dit l'une des intervenantes, après les écrits, on a la possibilité de passer 7 à 8 "colles" pour l'oral, ce qui me semble un avantage déterminant.
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CdB
@AbbeCordillere
- ElaïnaDevin
CdB, quand j'ai passé l'agreg en 2008 et 2009, c'était encore le cas pour l'admissibilité d'office, mais je ne sais pas si ça l'est toujours. Je pense que oui. Et oui, le salaire, l'hébergement à proximité, ça joue bien aussi.
Cela dit, en histoire, ça fait quand même des grosses classes en prépa : de mon temps on était une quarantaine (normaliens + extérieurs), ce qui fait une prépa de la même taille qu'une université de province, voire plus.
Pour les colles, lors de ma deuxième année de préparation à Paris-I, j'ai pu en passer autant que j'ai voulu (soit une demi-douzaine, en plus de celles que j'ai pu passer dans l'année quand des profs en proposaient), je maintiens que le système y est très bien fait pour cela.
Je maintiens donc que c'est avant tout la puissance de travail des élèves qui fait la différence...A Paris I, au début de l'année, l'amphi est surchargé, mais il se vide très vite et pour peu qu'on y traîne régulièrement ses guêtres, les profs repèrent assez bien les élèves.
Cela dit, en histoire, ça fait quand même des grosses classes en prépa : de mon temps on était une quarantaine (normaliens + extérieurs), ce qui fait une prépa de la même taille qu'une université de province, voire plus.
Pour les colles, lors de ma deuxième année de préparation à Paris-I, j'ai pu en passer autant que j'ai voulu (soit une demi-douzaine, en plus de celles que j'ai pu passer dans l'année quand des profs en proposaient), je maintiens que le système y est très bien fait pour cela.
Je maintiens donc que c'est avant tout la puissance de travail des élèves qui fait la différence...A Paris I, au début de l'année, l'amphi est surchargé, mais il se vide très vite et pour peu qu'on y traîne régulièrement ses guêtres, les profs repèrent assez bien les élèves.
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- Invité21Fidèle du forum
Quand je pense que je m'écrase presque devant les normaliens, alors que je l'ai préparée seule l'agrégation... Je devrais être fière au contraire, vu mes conditions de travail! Pas une colle! Rien que moi face à mon miroir!
Au moins, je sais avoir un concours dans le désert.
Au moins, je sais avoir un concours dans le désert.
- FilnydarNiveau 9
En maths, les taux de réussite proches de 100% s'expliquaient exclusivement par la sélectivité du concours d'entrée à l'Ecole.
La préparation n'avait d'intérêt que pour les futurs cinq premiers. J'écris à l'imparfait, car je ne suis pas certain qu'il en existe encore une.
La préparation n'avait d'intérêt que pour les futurs cinq premiers. J'écris à l'imparfait, car je ne suis pas certain qu'il en existe encore une.
- yphrogEsprit éclairé
Collier de Barbe a écrit: leur engagement décennal.
:lol:
- alberto79Habitué du forum
Un grand merci à toutes et tous pour ces commentaires si intéressants qui m´aident beaucoup à mieux comprendre les ENS. Je me permets d´ajouter que ces enseignants des ENS qui grâce à leur exigence et à leur proximité avec les élèves contribuent aux forts taux de réussite à l´agrégation sont dans la plupart des cas des enseignants-chercheurs, avec exactement le même status et le même système de recrutement que les EC qui travaillent dans les universités, (et qui sont si souvent critiqués par certains). Comme vous le signalez si bien, le public est par contre très diffèrent, comme les conditions matérielles, ce qui fait toute la différence à mon avis.
- RuthvenGuide spirituel
alberto79 a écrit:Un grand merci à toutes et tous pour ces commentaires si intéressants qui m´aident beaucoup à mieux comprendre les ENS. Je me permets d´ajouter que ces enseignants des ENS qui grâce à leur exigence et à leur proximité avec les élèves contribuent aux forts taux de réussite à l´agrégation sont dans la plupart des cas des enseignants-chercheurs, avec exactement le même status et le même système de recrutement que les EC qui travaillent dans les universités, (et qui sont si souvent critiqués par certains). Comme vous le signalez si bien, le public est par contre très diffèrent, comme les conditions matérielles, ce qui fait toute la différence à mon avis.
Il y a pas mal d'agrégés préparateurs (ou répétiteurs) (donc des PRAG) qui travaillent à la préparation des concours à l'ENS (bon, pour être honnête, ils sont tous docteur); le plus célèbre a été Althusser.
- User5899Demi-dieu
Je vais vous répondre pour les lettres classiques : parce que le concours de l'ENS est quasiment le concours de l'agrégation. Versions et thèmes y étaient interchangeables, du moins de mon temps (années 80). En outre, en prépa, nous avions quasiment une dissertation à rendre par semaine (en alternance : français, histoire, philosophie), plus une version et un thème par quinzaine. Jamais la fac locale n'est parvenue à proposer la moitié sulement de ces travaux (avec un effectif inférieur de plus de la moitié). Bien des choses ont dû changer, mais en lettres en tous cas, celui qui réussissait Ulm était déjà très bien parti pour l'agrégation.alberto79 a écrit:Merci beaucoup Nadejda pour cette réponse circonstanciée. J´en profite pour vous demander. Comment expliquez-vous le très bon taux de réussite des élevés normaliens aux concours de l´agrégation ? Cela s´explique pour le fait qu´ils ont déjà réussi un concours plus difficile que l´agrégation pour rentrer à l´ENS ou la formation à l´École joue un rôle dans ces réussites ?
- alberto79Habitué du forum
Ruthven a écrit:alberto79 a écrit:Un grand merci à toutes et tous pour ces commentaires si intéressants qui m´aident beaucoup à mieux comprendre les ENS. Je me permets d´ajouter que ces enseignants des ENS qui grâce à leur exigence et à leur proximité avec les élèves contribuent aux forts taux de réussite à l´agrégation sont dans la plupart des cas des enseignants-chercheurs, avec exactement le même status et le même système de recrutement que les EC qui travaillent dans les universités, (et qui sont si souvent critiqués par certains). Comme vous le signalez si bien, le public est par contre très diffèrent, comme les conditions matérielles, ce qui fait toute la différence à mon avis.
Il y a pas mal d'agrégés préparateurs (ou répétiteurs) (donc des PRAG) qui travaillent à la préparation des concours à l'ENS (bon, pour être honnête, ils sont tous docteur); le plus célèbre a été Althusser.
Vous avez raison. Je savais qu´il y avait ces figures aussi. C´est pourquoi j´avais précisé « pour la plupart » mais j´ai l´impression qu´il y a même moins que dans les universités. J´ai pris un département à l´hasard :
http://www.lila.ens.fr/spip.php?rubrique54
- alberto79Habitué du forum
Cripure a écrit:Je vais vous répondre pour les lettres classiques : parce que le concours de l'ENS est quasiment le concours de l'agrégation. Versions et thèmes y étaient interchangeables, du moins de mon temps (années 80). En outre, en prépa, nous avions quasiment une dissertation à rendre par semaine (en alternance : français, histoire, philosophie), plus une version et un thème par quinzaine. Jamais la fac locale n'est parvenue à proposer la moitié sulement de ces travaux (avec un effectif inférieur de plus de la moitié). Bien des choses ont dû changer, mais en lettres en tous cas, celui qui réussissait Ulm était déjà très bien parti pour l'agrégation.alberto79 a écrit:Merci beaucoup Nadejda pour cette réponse circonstanciée. J´en profite pour vous demander. Comment expliquez-vous le très bon taux de réussite des élevés normaliens aux concours de l´agrégation ? Cela s´explique pour le fait qu´ils ont déjà réussi un concours plus difficile que l´agrégation pour rentrer à l´ENS ou la formation à l´École joue un rôle dans ces réussites ?
Même si j´imagine que le concours de l´ENS était plus sélectif que l´agrégation de LC, non ?
Est-ce que je peux profiter pour vous demander quel souvenir gardez vous de vos enseignants de l´ENS ?
- NadejdaGrand sage
alberto79 a écrit:Ruthven a écrit:alberto79 a écrit:Un grand merci à toutes et tous pour ces commentaires si intéressants qui m´aident beaucoup à mieux comprendre les ENS. Je me permets d´ajouter que ces enseignants des ENS qui grâce à leur exigence et à leur proximité avec les élèves contribuent aux forts taux de réussite à l´agrégation sont dans la plupart des cas des enseignants-chercheurs, avec exactement le même status et le même système de recrutement que les EC qui travaillent dans les universités, (et qui sont si souvent critiqués par certains). Comme vous le signalez si bien, le public est par contre très diffèrent, comme les conditions matérielles, ce qui fait toute la différence à mon avis.
Il y a pas mal d'agrégés préparateurs (ou répétiteurs) (donc des PRAG) qui travaillent à la préparation des concours à l'ENS (bon, pour être honnête, ils sont tous docteur); le plus célèbre a été Althusser.
Vous avez raison. Je savais qu´il y avait ces figures aussi. C´est pourquoi j´avais précisé « pour la plupart » mais j´ai l´impression qu´il y a même moins que dans les universités. J´ai pris un département à l´hasard :
http://www.lila.ens.fr/spip.php?rubrique54
Il faut plutôt regarder du côté du département des sciences de l'Antiquité. Mais en effet ils ne sont pas si nombreux. Il n'y a pas non plus énormément d'enseignants par département, comme vous l'avez constaté pour les lettres.
- mitochondrieNiveau 10
alberto79 a écrit:Ruthven a écrit:alberto79 a écrit:Un grand merci à toutes et tous pour ces commentaires si intéressants qui m´aident beaucoup à mieux comprendre les ENS. Je me permets d´ajouter que ces enseignants des ENS qui grâce à leur exigence et à leur proximité avec les élèves contribuent aux forts taux de réussite à l´agrégation sont dans la plupart des cas des enseignants-chercheurs, avec exactement le même status et le même système de recrutement que les EC qui travaillent dans les universités, (et qui sont si souvent critiqués par certains). Comme vous le signalez si bien, le public est par contre très diffèrent, comme les conditions matérielles, ce qui fait toute la différence à mon avis.
Il y a pas mal d'agrégés préparateurs (ou répétiteurs) (donc des PRAG) qui travaillent à la préparation des concours à l'ENS (bon, pour être honnête, ils sont tous docteur); le plus célèbre a été Althusser.
Vous avez raison. Je savais qu´il y avait ces figures aussi. C´est pourquoi j´avais précisé « pour la plupart » mais j´ai l´impression qu´il y a même moins que dans les universités. J´ai pris un département à l´hasard :
http://www.lila.ens.fr/spip.php?rubrique54
Oui mais là, vous prenez l'ensemble du département, et non les enseignants intervenant en prépa agreg.
Pour le seul exemple que je connais (dans le domaine scientifique, peut-être est-ce différent du côté littéraire), la prépa agreg est organisée par 3 PRAG qui y consacrent l'ensemble de leur service. Les autres intervenants sont des PRAG et des enseignants-chercheurs - je ne sais plus en quelle proportion, mais les PRAG sont quand même plus présents que dans les autres formations de même niveau.
Est-ce vraiment une légende ?xphrog a écrit:Collier de Barbe a écrit: leur engagement décennal.
:lol:
- NadejdaGrand sage
mitochondrie a écrit:alberto79 a écrit:Ruthven a écrit:alberto79 a écrit:Un grand merci à toutes et tous pour ces commentaires si intéressants qui m´aident beaucoup à mieux comprendre les ENS. Je me permets d´ajouter que ces enseignants des ENS qui grâce à leur exigence et à leur proximité avec les élèves contribuent aux forts taux de réussite à l´agrégation sont dans la plupart des cas des enseignants-chercheurs, avec exactement le même status et le même système de recrutement que les EC qui travaillent dans les universités, (et qui sont si souvent critiqués par certains). Comme vous le signalez si bien, le public est par contre très diffèrent, comme les conditions matérielles, ce qui fait toute la différence à mon avis.
Il y a pas mal d'agrégés préparateurs (ou répétiteurs) (donc des PRAG) qui travaillent à la préparation des concours à l'ENS (bon, pour être honnête, ils sont tous docteur); le plus célèbre a été Althusser.
Vous avez raison. Je savais qu´il y avait ces figures aussi. C´est pourquoi j´avais précisé « pour la plupart » mais j´ai l´impression qu´il y a même moins que dans les universités. J´ai pris un département à l´hasard :
http://www.lila.ens.fr/spip.php?rubrique54
Oui mais là, vous prenez l'ensemble du département, et non les enseignants intervenant en prépa agreg.
Pour le seul exemple que je connais (dans le domaine scientifique, peut-être est-ce différent du côté littéraire), la prépa agreg est organisée par 3 PRAG qui y consacrent l'ensemble de leur service. Les autres intervenants sont des PRAG et des enseignants-chercheurs - je ne sais plus en quelle proportion, mais les PRAG sont quand même plus présents que dans les autres formations de même niveau.
Les noms des enseignants de la prépa agreg en LM sont ici : http://www.lila.ens.fr/spip.php?article21 Mis à part quelques intervenants extérieurs (MC ou professeur, il me semble, je reconnais quelques noms) ce sont les mêmes qui assurent les séminaires de recherche.
Pour l'engagement décennal, il faut bien dire que les normaliens le respectent de moins en moins (fuite dans le privé, désintérêt relatif pour l'enseignement et la recherche suivant les disciplines). Quelques tentatives ont été faites ces derniers temps pour demander le remboursement en cas de rupture de cet engagement. Un nouveau directeur a été nommé il y a quelques mois suite au départ de Canto-Sperber (largement critiquée, et à raison, au sein de l'Ecole) ; il reste à voir quelle orientation il donnera à Ulm...
Pour l'admissibilité d'office au CAPES, ça existe toujours mais il faut en faire la demande, et les normaliens partent avec les résultats du dernier admissible. Mais peu de normaliens sont intéressés par ce concours de toute façon.
- FilnydarNiveau 9
Je viens de vérifier dans l'annuaire : la plupart des membres de ce département sont aussi des anciens élèves de l'Ecole (4 sur 5 sous la rubrique littérature française par exemple)
C'est la même chose pour toutes les spécialités d'ailleurs : l'Ecole recrute essentiellement parmi ses anciens élèves.
C'est la même chose pour toutes les spécialités d'ailleurs : l'Ecole recrute essentiellement parmi ses anciens élèves.
- mitochondrieNiveau 10
D'accord, au temps pour moi !Nadejda a écrit:mitochondrie a écrit:alberto79 a écrit:Ruthven a écrit:alberto79 a écrit:Un grand merci à toutes et tous pour ces commentaires si intéressants qui m´aident beaucoup à mieux comprendre les ENS. Je me permets d´ajouter que ces enseignants des ENS qui grâce à leur exigence et à leur proximité avec les élèves contribuent aux forts taux de réussite à l´agrégation sont dans la plupart des cas des enseignants-chercheurs, avec exactement le même status et le même système de recrutement que les EC qui travaillent dans les universités, (et qui sont si souvent critiqués par certains). Comme vous le signalez si bien, le public est par contre très diffèrent, comme les conditions matérielles, ce qui fait toute la différence à mon avis.
Il y a pas mal d'agrégés préparateurs (ou répétiteurs) (donc des PRAG) qui travaillent à la préparation des concours à l'ENS (bon, pour être honnête, ils sont tous docteur); le plus célèbre a été Althusser.
Vous avez raison. Je savais qu´il y avait ces figures aussi. C´est pourquoi j´avais précisé « pour la plupart » mais j´ai l´impression qu´il y a même moins que dans les universités. J´ai pris un département à l´hasard :
http://www.lila.ens.fr/spip.php?rubrique54
Oui mais là, vous prenez l'ensemble du département, et non les enseignants intervenant en prépa agreg.
Pour le seul exemple que je connais (dans le domaine scientifique, peut-être est-ce différent du côté littéraire), la prépa agreg est organisée par 3 PRAG qui y consacrent l'ensemble de leur service. Les autres intervenants sont des PRAG et des enseignants-chercheurs - je ne sais plus en quelle proportion, mais les PRAG sont quand même plus présents que dans les autres formations de même niveau.
Les noms des enseignants de la prépa agreg en LM sont ici : http://www.lila.ens.fr/spip.php?article21 Mis à part quelques intervenants extérieurs (MC ou professeur, il me semble, je reconnais quelques noms) ce sont les mêmes qui assurent les séminaires de recherche.
Merci. J'ai entendu tout et son contraire sur la question (et même pour un directeur des études, les choses n'avaient pas l'air très claires !)Nadejda a écrit:Pour l'engagement décennal, il faut bien dire que les normaliens le respectent de moins en moins (fuite dans le privé, désintérêt relatif pour l'enseignement et la recherche suivant les disciplines). Quelques tentatives ont été faites ces derniers temps pour demander le remboursement en cas de rupture de cet engagement.
- User5899Demi-dieu
Ah, moi, je l'ai ratéealberto79 a écrit:Cripure a écrit:Je vais vous répondre pour les lettres classiques : parce que le concours de l'ENS est quasiment le concours de l'agrégation. Versions et thèmes y étaient interchangeables, du moins de mon temps (années 80). En outre, en prépa, nous avions quasiment une dissertation à rendre par semaine (en alternance : français, histoire, philosophie), plus une version et un thème par quinzaine. Jamais la fac locale n'est parvenue à proposer la moitié sulement de ces travaux (avec un effectif inférieur de plus de la moitié). Bien des choses ont dû changer, mais en lettres en tous cas, celui qui réussissait Ulm était déjà très bien parti pour l'agrégation.alberto79 a écrit:Merci beaucoup Nadejda pour cette réponse circonstanciée. J´en profite pour vous demander. Comment expliquez-vous le très bon taux de réussite des élevés normaliens aux concours de l´agrégation ? Cela s´explique pour le fait qu´ils ont déjà réussi un concours plus difficile que l´agrégation pour rentrer à l´ENS ou la formation à l´École joue un rôle dans ces réussites ?
Même si j´imagine que le concours de l´ENS était plus sélectif que l´agrégation de LC, non ?
Est-ce que je peux profiter pour vous demander quel souvenir gardez vous de vos enseignants de l´ENS ?
Jamais je n'aurais pu être assez historien ou philosophe pour intégrer Ulm.
Mais la prépa a changé ma vie, je l'ai assez dit ici même.
Pour la question du sélectif, il y avait en 85 encore un concours non mixte : Ulm pour les garçons (environ 25 places) et Sèvres pour les filles (environ 45 places). Dès 86, le concours est devenu mixte (et, arrivée au pouvoir du RPR oblige, payant...), mais je ne me rappelle plus le nombre total de places. Pour les lettres classiques, oui, l'ENS est plus sélective que l'agrégation.
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