- -Soline-Niveau 3
Artémise a écrit:Ce qui me gène, c'est que montrer des choses qui "dénoncent" et heurtent pour faire réfléchir, pourquoi pas. Mais je préférerais qu'on montre aux élèves ce qui est beau... ils en ont tellement besoin...
Entièrement d'accord avec ça, même si certaines disciplines s'y prêtent plus que d'autres. Les enfants, adolescents et jeunes adultes d'aujourd'hui vivent dans un univers gorgé de violence. Les adultes plus âgés, aussi, je suis d'accord. Certains s'en accommodent, d'autres étouffent dedans et recherchent désespérément quelque chose de plus beau, de moins oppressant, qui contrebalance ce à quoi ils ne peuvent pas échapper, en se disant que puisqu'il y a suffisamment de choses qu'on subit, on peut encore choisir ce à quoi on va s'exposer volontairement et consciemment. En tant que professeur, notre rôle est aussi de faire aller les élèves là où ils n'iront pas si on ne les y emmènent pas. Bien sûr, il y a des prises de conscience nécessaires. Mais on peut aider les jeunes à échapper à la violence quotidienne en leur montrant qu'il y a autre chose dans la vie. Elle est bien assez oppressante comme ça pour qu'on n'en rajoute pas une couche supplémentaire.
- philannDoyen
Ca me fait penser vos remarques à celle du prof de français dans "l'EN grand corps malade" qui dit son bonheur à faire apprendre les tirades du Cid à ses élèves et de quelle façon ça passe bien. à un moment elle dit que ses élèves ont souvent des conditions de vie difficile et qu'au lieu de leur apprendre le Cid ou d'autres textes les emmenant ailleurs, on les maintient bien au sol avec de la littérature jeunesse (pas toute, mais une particulière) qui ne leur parle que de chômage, de problèmes économiques ou familiaux comme s'ils ne pouvaient avoir accès ou droit qu'à ce qu'ils vivent déjà.
Si je ne suis pas contre le film choc surtout en histoire ou pour une période historique, j'aime bien votre idée de montrer du beau.
Si je ne suis pas contre le film choc surtout en histoire ou pour une période historique, j'aime bien votre idée de montrer du beau.
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- ElaïnaDevin
Cripure a écrit:Mais ce n'est pas une représentation, ça, puisque ça n'a pas existé.Artémise a écrit:Oui mais certains (dont je suis) ne jugent pas nécessaire de s'infliger un surcroît, même artistique, de ce qu'ils peuvent toucher du doigt chaque jour.
Dans le cas des films d'horreur (que je refuse catégoriquement de regarder), je ne pense pas qu'il s'agisse de faits qui existent... du moins pour le seul que j'ai vu de ma vie (Silent Hill)
On pourrait m'objecter que, pourtant, malgré ça, je suis catholique et je continue d'aller à la messe où il est question de la crucifixion du Christ...
Je suis bien consciente que ma position n'est pas particulièrement raisonnée, je souhaite juste signaler que si pour certains un film sera "dur", pour un autre il sera insoutenable voire choquant. Et que le fait de choquer quelqu'un ne doit pas, à mon sens, être un but. Interroger, oui, gifler, non.
Petit canaillou va...
- ElaïnaDevin
philann a écrit:Ca me fait penser vos remarques à celle du prof de français dans "l'EN grand corps malade" qui dit son bonheur à faire apprendre les tirades du Cid à ses élèves et de quelle façon ça passe bien. à un moment elle dit que ses élèves ont souvent des conditions de vie difficile et qu'au lieu de leur apprendre le Cid ou d'autres textes les emmenant ailleurs, on les maintient bien au sol avec de la littérature jeunesse (pas toute, mais une particulière) qui ne leur parle que de chômage, de problèmes économiques ou familiaux comme s'ils ne pouvaient avoir accès ou droit qu'à ce qu'ils vivent déjà.
Si je ne suis pas contre le film choc surtout en histoire ou pour une période historique, j'aime bien votre idée de montrer du beau.
- TristanaVénérable
Montrer le beau, c'est bien et je crois qu'on essaie tous de le faire à notre petit niveau ; mais lorsqu'il s'agit de parler de l'histoire, de la culture d'un pays, que fait-on ? Décide-t-on de passer sous silence les horreurs qui ont pu se passer ? Devrait-on cesser d'évoquer le néo-nazisme et la lutte des afro-américains pour leur reconnaissance sociale afin que tout le monde se sente plus heureux dans la classe ?
Je suis d'accord sur le fait que la 2nde Guerre Mondiale et en particulier la Shoah a pris une place importante à l'école. On nous en abreuve tant qu'on peut, à grands coups de littérature larmoyante (et soyons honnêtes : souvent mauvaise).
Maintenant, on ne peut pas non plus s'interdire d'en parler. En histoire il est logique que les élèves y soient confrontés, et le témoignage est un moyen de mieux comprendre ce qui a pu se passer, et de mieux réaliser quelles étaient les conséquences de cette guerre au quotidien.
American History X est un film qui a le mérite (qu'on l'aime ou pas) d'évoquer la question néo-nazie aux US. C'est peut-être moralisateur, peut-être pas, mais en tout cas cela part d'une certaine réalité. Et si on s'imagine qu'écraser la tête d'un noir contre un trottoir, c'est de la complaisance, je ne peux que vous inviter à relire vos cours d'histoire : ce n'est rien, en comparaison de tout ce que les minorités américaines ont eu à subir pendant des années.
Les élèves qui sont adultes seront informés de la dureté de certaines scènes. A eux de prendre une décision, par la suite, tout en sachant qu'ils pourront tout aussi bien travailler sur dossier sans avoir vu le film. C'est ça aussi les responsabiliser : quand ils sont devant leur télé, personne n'est là pour leur dire qu'ils pourront être choqués et qu'ils peuvent zapper. Là au moins, non seulement ils auront le choix, mais la violence qu'ils verront sera expliquée, analysée, et servira à porter un contenu historique et sociologique. Je trouve que c'est une très bonne idée et je ne vois vraiment pas de raison valable pour s'interdire cet axe d'étude très intéressant (et qui, je le parie, plaira beaucoup aux élèves).
Il faut aussi savoir faire une distinction entre la pure complaisance qui n'apporte rien (un film type Irréversible ou les films d'horreur — mais dans l'horreur on est dans une forme de catharsis pas si malsaine que ça) et la violence qui sert un propos. Là, en l'occurrence, ce film est quand même un plaidoyer anti-raciste (pas très subtil, certes) fortement réussi, et le cinéma, ayant pour but de représenter dans une certaine mesure la réalité, ne peut pas s'extraire complètement de la violence qui est une des réalités de notre monde.
Je suis d'accord sur le fait que la 2nde Guerre Mondiale et en particulier la Shoah a pris une place importante à l'école. On nous en abreuve tant qu'on peut, à grands coups de littérature larmoyante (et soyons honnêtes : souvent mauvaise).
Maintenant, on ne peut pas non plus s'interdire d'en parler. En histoire il est logique que les élèves y soient confrontés, et le témoignage est un moyen de mieux comprendre ce qui a pu se passer, et de mieux réaliser quelles étaient les conséquences de cette guerre au quotidien.
American History X est un film qui a le mérite (qu'on l'aime ou pas) d'évoquer la question néo-nazie aux US. C'est peut-être moralisateur, peut-être pas, mais en tout cas cela part d'une certaine réalité. Et si on s'imagine qu'écraser la tête d'un noir contre un trottoir, c'est de la complaisance, je ne peux que vous inviter à relire vos cours d'histoire : ce n'est rien, en comparaison de tout ce que les minorités américaines ont eu à subir pendant des années.
Les élèves qui sont adultes seront informés de la dureté de certaines scènes. A eux de prendre une décision, par la suite, tout en sachant qu'ils pourront tout aussi bien travailler sur dossier sans avoir vu le film. C'est ça aussi les responsabiliser : quand ils sont devant leur télé, personne n'est là pour leur dire qu'ils pourront être choqués et qu'ils peuvent zapper. Là au moins, non seulement ils auront le choix, mais la violence qu'ils verront sera expliquée, analysée, et servira à porter un contenu historique et sociologique. Je trouve que c'est une très bonne idée et je ne vois vraiment pas de raison valable pour s'interdire cet axe d'étude très intéressant (et qui, je le parie, plaira beaucoup aux élèves).
Il faut aussi savoir faire une distinction entre la pure complaisance qui n'apporte rien (un film type Irréversible ou les films d'horreur — mais dans l'horreur on est dans une forme de catharsis pas si malsaine que ça) et la violence qui sert un propos. Là, en l'occurrence, ce film est quand même un plaidoyer anti-raciste (pas très subtil, certes) fortement réussi, et le cinéma, ayant pour but de représenter dans une certaine mesure la réalité, ne peut pas s'extraire complètement de la violence qui est une des réalités de notre monde.
- RuthvenGuide spirituel
Et vous supposez que la violence ne saurait être magnifiée dans une esthétique ... Quid de la tragédie ?
- philannDoyen
Si je ne suis pas contre le film choc surtout en histoire ou pour une période historique 2eme éditionmais lorsqu'il s'agit de parler de l'histoire, de la culture d'un pays, que fait-on ?
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- TristanaVénérable
Mais je ne répondais pas qu'à toi, Philann.
D'ailleurs, même si on ne parle pas d'histoire, on peut aussi avoir envie de parler de ce qui se passe dans le monde, de sociologie, de discrimination, etc. Il est sûr qu'il ne faut pas les abreuver tous les jours d'images violentes, mais en parler est important et malheureusement quand on parle d'une réalité violente, on n'a pas d'autre choix que d'avoir recours à des supports qui présentent cette réalité.
Et je ne suis pas franchement d'accord pour dire qu'un texte est moins violent ; c'est à l'appréciation de chacun, à vrai dire.
D'ailleurs, même si on ne parle pas d'histoire, on peut aussi avoir envie de parler de ce qui se passe dans le monde, de sociologie, de discrimination, etc. Il est sûr qu'il ne faut pas les abreuver tous les jours d'images violentes, mais en parler est important et malheureusement quand on parle d'une réalité violente, on n'a pas d'autre choix que d'avoir recours à des supports qui présentent cette réalité.
Et je ne suis pas franchement d'accord pour dire qu'un texte est moins violent ; c'est à l'appréciation de chacun, à vrai dire.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- ErgoDevin
Ruthven a écrit:Et vous supposez que la violence ne saurait être magnifiée dans une esthétique ... Quid de la tragédie ?
C'est entre autres pour cela que je parlais de l'étude des plans, du montage, du point de vue...
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- philannDoyen
c'était une blague!!
Sur le fond je suis d'accord avec toi, du reste je l'avais dit plus haut!
Mais les deux ne s'opposent pas à mon sens. LE choc ou le violent peuvent avoir leur intérêt (y compris de choquer parfois! se prendre une grande claque sur certains sujets ne nuit pas) et par ailleurs, essayer d'apporter du beau (surtout quand on enseigne dans un coin qui ne l'est pas tellement)
Sur le fond je suis d'accord avec toi, du reste je l'avais dit plus haut!
Mais les deux ne s'opposent pas à mon sens. LE choc ou le violent peuvent avoir leur intérêt (y compris de choquer parfois! se prendre une grande claque sur certains sujets ne nuit pas) et par ailleurs, essayer d'apporter du beau (surtout quand on enseigne dans un coin qui ne l'est pas tellement)
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- RuthvenGuide spirituel
philann a écrit:c'était une blague!!
Sur le fond je suis d'accord avec toi, du reste je l'avais dit plus haut!
Mais les deux ne s'opposent pas à mon sens. LE choc ou le violent peuvent avoir leur intérêt (y compris de choquer parfois! se prendre une grande claque sur certains sujets ne nuit pas) et par ailleurs, essayer d'apporter du beau (surtout quand on enseigne dans un coin qui ne l'est pas tellement)
: Denn das Schöne ist nichts als des Schrecklichen Anfang
- VudiciFidèle du forum
Les images sont pour moi bien plus agressives que les phrases. Quand un livre est violent (j'ai lu La Cicatrice et Mon bel Oranger en fin de primaire, mais non imposé par l'école), on relève la tête, on revient un instant dans la réalité du lieu et du temps. Je n'ai pas cette capacité devant les images: plus elles sont fortes, moins il m'est facile de "décrocher", de regarder un instant autour de moi. D'où l'impact plus violent des images, on les prend "en pleine poire". Même pour un film non violent, lorsque je sors d'un cinéma, j'ai du mal à communiquer pendant quelques minutes. "Tu as aimé le film?" aura souvent "Hmmm" comme réponse, le temps que "j'en sorte". Je pense ne pas être la seule dans ce cas.
Un jour, quelqu'un m'a demandé quelle était l'image la plus ancienne d'actualité dont je me souvienne. L'image est venue tout de suite. On a fait un tour de table. Les images n'étaient pas les mêmes, mais toutes évoquaient quelque chose pour les autres convives. Toutes dataient de nos 8 ans environ (plus ou moins un an maximum, on a vérifié). Toutes étaient des images choc. Le plus étonnant, c'est que si on m'avait demandé pourquoi celle-là (autre pays, homme politique inconnu de moi), j'aurais répondu à cause de la couleur du sang. Or, notre télé était en noir et blanc. Cette image, je la vois encore. je n'ai retenu aucune phrase lue telle quelle. Mes enfants n'ont jamais vu les actualités.
Un jour, quelqu'un m'a demandé quelle était l'image la plus ancienne d'actualité dont je me souvienne. L'image est venue tout de suite. On a fait un tour de table. Les images n'étaient pas les mêmes, mais toutes évoquaient quelque chose pour les autres convives. Toutes dataient de nos 8 ans environ (plus ou moins un an maximum, on a vérifié). Toutes étaient des images choc. Le plus étonnant, c'est que si on m'avait demandé pourquoi celle-là (autre pays, homme politique inconnu de moi), j'aurais répondu à cause de la couleur du sang. Or, notre télé était en noir et blanc. Cette image, je la vois encore. je n'ai retenu aucune phrase lue telle quelle. Mes enfants n'ont jamais vu les actualités.
- NadejdaGrand sage
philann a écrit:c'était une blague!!
Sur le fond je suis d'accord avec toi, du reste je l'avais dit plus haut!
Mais les deux ne s'opposent pas à mon sens. LE choc ou le violent peuvent avoir leur intérêt (y compris de choquer parfois! se prendre une grande claque sur certains sujets ne nuit pas) et par ailleurs, essayer d'apporter du beau (surtout quand on enseigne dans un coin qui ne l'est pas tellement)
Le beau est même une sorte de principe espérance dans nombre de textes qui font état de violences mais ne s'y réduisent nullement. Je ne vais pas faire ma petite liste sur la littérature de la Shoah (moins complaisante et larmoyante quand on creuse un peu) mais plusieurs noms me viennent en tête. Le risque, à vouloir faire de la beauté avec la violence, ou en acceptant d'aller au-delà de la violence grâce à l'espoir, est de tomber dans le kitsch.
Je veux bien faire voir, faire lire, faire ressentir de la beauté à des élèves mais y seront-ils seulement sensibles ? La beauté n'est pas toujours évidente pour tout le monde et selon les âges. Et comme le disait Tristana, elle ne doit pas mettre des oeillères à des élèves qui, s'ils côtoient la violence au quotidien, restent très peu sensibles ou informés des violences discriminatoires ou extrêmes.
- RuthvenGuide spirituel
Mais la beauté est violente ; c'est l'expérience du thambos (la terreur sacrée) chez Platon face à la présence ici-bas de ce qui y est irréductible. Bref, une énorme baffe.
- ErgoDevin
Surtout que si j'en reviens à Freaks, le sujet n'a rien de beau et le film est magnifique. Et on peut faire la distinction, justement.
Ou Guernica, tiens.
Ou Guernica, tiens.
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- CioranNiveau 6
Oui, les élèves sont sensibles. Je n'enseigne pas depuis longtemps mais mes petits élèves de ZEP qui vivent des choses pas drôles au quotidien (souvent des histoires familiales difficiles, des placements en famille d'accueil, des flics qui viennent les chercher à la sortie du collège...j'en passe et des meilleurs) savent reconnaître quand on parle émotions et beauté. Certes, ils doivent aussi savoir ce qui se passe à côté, ils doivent aussi être informés des violences du dehors, d'au-delà des murs de la cité. Là, je cherche encore à savoir comment leur montrer sans qu'il n'y ait de comparaison.
Quant à la beauté -oui, revenons dessus - si nous, professeurs, ne sommes pas capables de montrer un tout petit peu de beauté à nos élèves, qui le fera ? La télé? Laissez-moi rire. Leurs parents ? Pareil. La maison des associations ? On en revient au même.
Si je suis devenue prof, ce n'est pas parce que j'aimais le contact avec les autres, mais parce que je sentais que tous avaient le droit de ressentir l'émotion d'une couleur, d'une sensation, d'un mot bien placé dans un texte.
Quant à la beauté -oui, revenons dessus - si nous, professeurs, ne sommes pas capables de montrer un tout petit peu de beauté à nos élèves, qui le fera ? La télé? Laissez-moi rire. Leurs parents ? Pareil. La maison des associations ? On en revient au même.
Si je suis devenue prof, ce n'est pas parce que j'aimais le contact avec les autres, mais parce que je sentais que tous avaient le droit de ressentir l'émotion d'une couleur, d'une sensation, d'un mot bien placé dans un texte.
- mblondeNiveau 9
je réagis à ce post en tant qu'ancienne élève et pas en tant que professeurs. quand j'étais au collège et au lycée, des professeurs nous ont emmené voir des films violents en cours voire au cinéma. Problème certaines personnes (dont je suis) sont très sensibles à ce genre d'images. Ce n'est pas parce que l'actualité est inondée d'image violente que les professeurs doivent partir du principe que les élèves en voient tout le temps (perso dans ce cas je zappe...). Et puis il est difficile de dire aux professeurs qu'on ne veut pas voir le film (d'ailleurs jamais un professeur n'a laissé le choix à ceux qui voulaient ne pas voir le film). AU minimum prévenir au moment des scènes violentes me semble nécessaire. A ce sujet je préfère de loin les certification anglaises et américaines des films relayés par des sites comme imdb qui permettent d'avoir une bonne idée du niveau de violence dans un film.
Quant à diffuser une vidéo d'accouchement en cours de svt comme cela a été évoqué dans un poste, c'est très fortement déconseillé par les inspecteurs (et les documents de support même si ce n'est pas interdit noir sur blanc)
En plus je m'interroge vraiment sur cette banalisation de la violence visuelle qui font qu'un film classé interdit au moins de 12 ans parait "soft" actuellement par rapport à ce qui se fait. faut il que l'école aille dans ce sens.
bref en tant qu'élève je n'aurais pas apprécié du tout me retrouver dans la situation des élèves de Mr Brightside (mais bien sur ce n'est qu'un ressenti personnel)
Quant à diffuser une vidéo d'accouchement en cours de svt comme cela a été évoqué dans un poste, c'est très fortement déconseillé par les inspecteurs (et les documents de support même si ce n'est pas interdit noir sur blanc)
En plus je m'interroge vraiment sur cette banalisation de la violence visuelle qui font qu'un film classé interdit au moins de 12 ans parait "soft" actuellement par rapport à ce qui se fait. faut il que l'école aille dans ce sens.
bref en tant qu'élève je n'aurais pas apprécié du tout me retrouver dans la situation des élèves de Mr Brightside (mais bien sur ce n'est qu'un ressenti personnel)
- TristanaVénérable
Mais ce n'est pas parce qu'on étudie American History X pour parler du néo-nazisme qu'on ne va pas, ensuite, étudier Hamlet Ou McBeth (violents et pourtant magnifiques, ces deux textes). Les deux ne sont certainement pas incompatibles et je pense qu'en cours de langue, la part attribuée à la réalité violente est moindre que celle attribuée aux chefs d'oeuvre dont on peut admirer la beauté.Cioran a écrit:Quant à la beauté -oui, revenons dessus - si nous, professeurs, ne sommes pas capables de montrer un tout petit peu de beauté à nos élèves, qui le fera ? La télé? Laissez-moi rire. Leurs parents ? Pareil. La maison des associations ? On en revient au même.
Si je suis devenue prof, ce n'est pas parce que j'aimais le contact avec les autres, mais parce que je sentais que tous avaient le droit de ressentir l'émotion d'une couleur, d'une sensation, d'un mot bien placé dans un texte.
Pourtant on l'a tous vue ; ce genre de vidéos a été diffusé à des centaines voire des milliers d'élèves différents. Cela nous a tous dégoûtés, on n'en est pas mort pour autant — et puis c'est effectivement "la réalité". Ce qui me surprend, c'est que ça n'arrive même pas à dissuader les jeunes filles qui tombent enceintes prématurément...mblonde a écrit:Quant à diffuser une vidéo d'accouchement en cours de svt comme cela a été évoqué dans un poste, c'est très fortement déconseillé par les inspecteurs (et les documents de support même si ce n'est pas interdit noir sur blanc)
Je me souviens que ma prof de l'époque avait proposé à ceux qui voulaient de sortir, en nous prévenant que c'était effectivement un peu difficile.
- DionysosFidèle du forum
J'ai personnellement du mal à voir comment on peut passer d'une forme de violence en Histoire.
J'ai fait travailler les 1e Europe sur l'émigration irlandaise; Le Vent se lève de Ken Loach est un film dur, mais en connaissez-vous de meilleurs pour évoquer la révolution irlandaise ? Connaissez-vous quelques chose de mieux que Gangs of New York pour parler de l'accueil des irlandais à New York au 19e. Les scènes de bataille, je les ai coupées, ou passées en accéléré, bien sûr, et nous nous sommes concentré sur le début du film. Néanmoins, le sujet étant intrinsèquement violent, j'ai du mal à comprendre comment y échapper.
J'ai fait travailler les 1e Europe sur l'émigration irlandaise; Le Vent se lève de Ken Loach est un film dur, mais en connaissez-vous de meilleurs pour évoquer la révolution irlandaise ? Connaissez-vous quelques chose de mieux que Gangs of New York pour parler de l'accueil des irlandais à New York au 19e. Les scènes de bataille, je les ai coupées, ou passées en accéléré, bien sûr, et nous nous sommes concentré sur le début du film. Néanmoins, le sujet étant intrinsèquement violent, j'ai du mal à comprendre comment y échapper.
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- ErgoDevin
Je vais partir un peu dans tous les sens mais bon...
Et une fois de plus, pourquoi jette-t-on l'opprobre sur la violence visuelle et pas sur la violence écrite ?
Je ne peux pas parler de la qualité esthétique du film parce que je ne l'ai pas vu mais si je prends Old Boy, par exemple, c'est extrêmement violent et c'est un film magnifique !
Certains seront peut-être plus sensibles aux images mais d'autres sont plus sensibles aux mots.
Il s'agit ici d'élèves de collège.
En 4e, nous faisons une séquence "policier". Je voulais leur passer un épisode de Veronica Mars pour étudier un peu la manière dont les clichés policiers étaient repris (ou pas). J'ai revisionné le pilote avant d'y aller et bam, meurtre de la meilleure amie et surtout - surtout ! - la scène de sa déposition au commissariat après son viol. Bon, ben naturellement, j'ai changé d'avis et je n'ai pas du tout travaillé là-dessus.
Je ne fais jamais faire d'arbre généalogique à mes élèves parce que mon année de stage, dans la même classe de 6e, j'avais un élève dont le père s'était suicidé l'année précédente et un autre dont le père était décédé également.
Quand j'étais au collège, on a fait "Mon frère" de Maxime le Forestier en musique. Ben, moi, j'ai demandé à la prof de sortir. Et elle ne m'a pas forcée à faire la chanson.
Mais pour autant, on ne peut pas tenir compte de chaque histoire connue ou inconnue. Dans chaque classe, je vois très bien:
- le ou les élèves abusées sexuellement ou violées
- le ou les élèves battus
- le ou les élèves placés
- le ou les élèves dont un des parents est décédé ou en prison
- le ou les élèves qui ont vécu la guerre civile
etc.
MAIS il ne s'agit en aucun cas de leur faire étudier les choses d'un point de vue émotionnel ou psychologique mais bien d'un point de vue de civilisationniste, de culture générale, d'un point de vue distancié et critique, esthétique. On ne peut pas faire des cours de culture américaniste sans évoquer la guerre civile et la ségrégation. C'est totalement ancré dans la société américaine. Tiens, et d'ailleurs, en poussant un peu, ça permet également de comprendre le topic sur l'élève qui n'a pas eu son diplôme parce qu'elle a dit "hell" dans son discours. Elle l'aurait dit à New York, ça n'aurait pas eu le même effet.
Il ne s'agit en aucun cas de faire une thérapie de groupe (j'ai connu, ça, au lycée... ).
Et surtout, ici, il ne s'agit pas d'élèves de collège ou de lycée.
En prépa littéraire, j'ai étudie L'Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, ça vous choque ? Pourtant, il y en a de la violence. Au concours, il y avait l'esclavage.
Au lycée, il y a les minorités, les discriminations etc. Ma prof de 1e nous avait fait étudier la chanson Mississippi Goddam de Nina Simone (tiens, encore le Mississippi... ). Il ne fallait pas ?
Il ne faut pas faire étudier la 2e guerre mondiale ? Les tragédies grecques ? J'aimerais comprendre pourquoi le débat ne se porte jamais là-dessus mais se pose toujours quand on parle de films... :|
Les élèves de Mr B sont des post-bac, pas des collégiens ou des lycéens, même si oui, certains auront 17 ans.mblonde a écrit:bref en tant qu'élève je n'aurais pas apprécié du tout me retrouver dans la situation des élèves de Mr Brightside (mais bien sur ce n'est qu'un ressenti personnel)
Et une fois de plus, pourquoi jette-t-on l'opprobre sur la violence visuelle et pas sur la violence écrite ?
Je ne peux pas parler de la qualité esthétique du film parce que je ne l'ai pas vu mais si je prends Old Boy, par exemple, c'est extrêmement violent et c'est un film magnifique !
Certains seront peut-être plus sensibles aux images mais d'autres sont plus sensibles aux mots.
Cioran a écrit:Oui, les élèves sont sensibles. Je n'enseigne pas depuis longtemps mais mes petits élèves de ZEP qui vivent des choses pas drôles au quotidien (souvent des histoires familiales difficiles, des placements en famille d'accueil, des flics qui viennent les chercher à la sortie du collège...j'en passe et des meilleurs) savent reconnaître quand on parle émotions et beauté. Certes, ils doivent aussi savoir ce qui se passe à côté, ils doivent aussi être informés des violences du dehors, d'au-delà des murs de la cité. Là, je cherche encore à savoir comment leur montrer sans qu'il n'y ait de comparaison.
Quant à la beauté -oui, revenons dessus - si nous, professeurs, ne sommes pas capables de montrer un tout petit peu de beauté à nos élèves, qui le fera ? La télé? Laissez-moi rire. Leurs parents ? Pareil. La maison des associations ? On en revient au même.
Si je suis devenue prof, ce n'est pas parce que j'aimais le contact avec les autres, mais parce que je sentais que tous avaient le droit de ressentir l'émotion d'une couleur, d'une sensation, d'un mot bien placé dans un texte.
Il s'agit ici d'élèves de collège.
En 4e, nous faisons une séquence "policier". Je voulais leur passer un épisode de Veronica Mars pour étudier un peu la manière dont les clichés policiers étaient repris (ou pas). J'ai revisionné le pilote avant d'y aller et bam, meurtre de la meilleure amie et surtout - surtout ! - la scène de sa déposition au commissariat après son viol. Bon, ben naturellement, j'ai changé d'avis et je n'ai pas du tout travaillé là-dessus.
Je ne fais jamais faire d'arbre généalogique à mes élèves parce que mon année de stage, dans la même classe de 6e, j'avais un élève dont le père s'était suicidé l'année précédente et un autre dont le père était décédé également.
Quand j'étais au collège, on a fait "Mon frère" de Maxime le Forestier en musique. Ben, moi, j'ai demandé à la prof de sortir. Et elle ne m'a pas forcée à faire la chanson.
Mais pour autant, on ne peut pas tenir compte de chaque histoire connue ou inconnue. Dans chaque classe, je vois très bien:
- le ou les élèves abusées sexuellement ou violées
- le ou les élèves battus
- le ou les élèves placés
- le ou les élèves dont un des parents est décédé ou en prison
- le ou les élèves qui ont vécu la guerre civile
etc.
MAIS il ne s'agit en aucun cas de leur faire étudier les choses d'un point de vue émotionnel ou psychologique mais bien d'un point de vue de civilisationniste, de culture générale, d'un point de vue distancié et critique, esthétique. On ne peut pas faire des cours de culture américaniste sans évoquer la guerre civile et la ségrégation. C'est totalement ancré dans la société américaine. Tiens, et d'ailleurs, en poussant un peu, ça permet également de comprendre le topic sur l'élève qui n'a pas eu son diplôme parce qu'elle a dit "hell" dans son discours. Elle l'aurait dit à New York, ça n'aurait pas eu le même effet.
Il ne s'agit en aucun cas de faire une thérapie de groupe (j'ai connu, ça, au lycée... ).
Et surtout, ici, il ne s'agit pas d'élèves de collège ou de lycée.
En prépa littéraire, j'ai étudie L'Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, ça vous choque ? Pourtant, il y en a de la violence. Au concours, il y avait l'esclavage.
Au lycée, il y a les minorités, les discriminations etc. Ma prof de 1e nous avait fait étudier la chanson Mississippi Goddam de Nina Simone (tiens, encore le Mississippi... ). Il ne fallait pas ?
Il ne faut pas faire étudier la 2e guerre mondiale ? Les tragédies grecques ? J'aimerais comprendre pourquoi le débat ne se porte jamais là-dessus mais se pose toujours quand on parle de films... :|
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- -Soline-Niveau 3
Dionysos, c'est bien pour ça que je disais que c'était plus ou moins facile selon les disciplines. En Histoire, c'est moins facile qu'en littérature française, c'est évident.
Concernant la violence dans l'art, bien sûr qu'elle existe, mais, magnifiée, elle prend une autre dimension que des scènes brutales d'un film qui veut coller au plus de la réalité. C'est très intéressant, d'ailleurs, d'étudier ce que l'art apporte à l'expression de la violence, et de voir la différence entre ce qu'on ressent devant une scène de violence brute ou une scène de violence dans l'art.
Tristana, non, personne n'en est mort. Mais, comme mblonde, je fais partie des gens qui ne supportent pas la vue de ce genre d'images. Dans les musées de la résistance et de la déportation, je zappe systématiquement la salle qui passe des images de camps, elles me donnent littéralement envie de vomir. Même en les étudiant d'un point de vue distancié et critique, je ne peux pas, je ne supporte pas. Si un prof nous l'avait passé en cours en partant du principe que ceux qui se sentent mal vomiront un bon coup et qu'on en discutera après, je l'aurais très mal vécu. En revanche, je n'ai aucun souci pour étudier la période et pour lire les argumentations "techniques" dont le but est de mettre en poussière les théories négationnistes.
Je ne dis pas qu'il faille bannir tout ce qui est violent dans ce qu'on étudie. Mais on n'est pas obligé d'étudier Il faut sauver le soldat Ryan quand on étudie le débarquement. C'est pour ça que ta liste, Ergo, me semble excessive, et qu'il faut différencier le sujet étudié et le support grâce auquel on va l'étudier.
Concernant la violence dans l'art, bien sûr qu'elle existe, mais, magnifiée, elle prend une autre dimension que des scènes brutales d'un film qui veut coller au plus de la réalité. C'est très intéressant, d'ailleurs, d'étudier ce que l'art apporte à l'expression de la violence, et de voir la différence entre ce qu'on ressent devant une scène de violence brute ou une scène de violence dans l'art.
Tristana, non, personne n'en est mort. Mais, comme mblonde, je fais partie des gens qui ne supportent pas la vue de ce genre d'images. Dans les musées de la résistance et de la déportation, je zappe systématiquement la salle qui passe des images de camps, elles me donnent littéralement envie de vomir. Même en les étudiant d'un point de vue distancié et critique, je ne peux pas, je ne supporte pas. Si un prof nous l'avait passé en cours en partant du principe que ceux qui se sentent mal vomiront un bon coup et qu'on en discutera après, je l'aurais très mal vécu. En revanche, je n'ai aucun souci pour étudier la période et pour lire les argumentations "techniques" dont le but est de mettre en poussière les théories négationnistes.
Je ne dis pas qu'il faille bannir tout ce qui est violent dans ce qu'on étudie. Mais on n'est pas obligé d'étudier Il faut sauver le soldat Ryan quand on étudie le débarquement. C'est pour ça que ta liste, Ergo, me semble excessive, et qu'il faut différencier le sujet étudié et le support grâce auquel on va l'étudier.
- ErgoDevin
Quelle liste ? Celle des choses étudiées ?
(Parce que ma liste des élèves, c'était en tout cas valable pour les classes que j'ai eues cette année.)
Encore une fois, je n'ai pas vu ce film, donc il n'est peut-être pas une oeuvre d'art mais quid alors de Un chien andalou ou d'autres films considérés comme des oeuvres d'art et qui présentent des images choquantes ? L'image (et ici l'image filmique) ne peut-elle pas magnifier le sujet ?
Si ceux qui voudraient qu'on ne se serve pas de supports d'images / de films pour les cours pensent que la réponse est non, alors évidemment, tout le reste est logique. Si vous pensez que non, pourquoi ?
En quoi American History X (ahem, j'essaie subtilement d'y revenir... ) sera-t-il plus choquant que des articles de journaux / extraits de témoignages, romans et fictions écrites sur le même sujet étudiés dans le même temps de cours ?
(Parce que ma liste des élèves, c'était en tout cas valable pour les classes que j'ai eues cette année.)
Ca me gêne, ça, comme formulation. Ne peut-on pas chercher à "coller au plus à la réalité" et être tout de même de l'art ?-Soline- a écrit:Concernant la violence dans l'art, bien sûr qu'elle existe, mais, magnifiée, elle prend une autre dimension que des scènes brutales d'un film qui veut coller au plus de la réalité.
Encore une fois, je n'ai pas vu ce film, donc il n'est peut-être pas une oeuvre d'art mais quid alors de Un chien andalou ou d'autres films considérés comme des oeuvres d'art et qui présentent des images choquantes ? L'image (et ici l'image filmique) ne peut-elle pas magnifier le sujet ?
Si ceux qui voudraient qu'on ne se serve pas de supports d'images / de films pour les cours pensent que la réponse est non, alors évidemment, tout le reste est logique. Si vous pensez que non, pourquoi ?
En quoi American History X (ahem, j'essaie subtilement d'y revenir... ) sera-t-il plus choquant que des articles de journaux / extraits de témoignages, romans et fictions écrites sur le même sujet étudiés dans le même temps de cours ?
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- DionysosFidèle du forum
Ergo a écrit:
En quoi American History X (ahem, j'essaie subtilement d'y revenir... ) sera-t-il plus choquant que des articles de journaux / extraits de témoignages, romans et fictions écrites sur le même sujet étudiés dans le même temps de cours ?
En rien.
Sauf quand on est dans le déni de l'existant.
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- InvitéOHabitué du forum
Dionysos a écrit:Ergo a écrit:
En quoi American History X (ahem, j'essaie subtilement d'y revenir... ) sera-t-il plus choquant que des articles de journaux / extraits de témoignages, romans et fictions écrites sur le même sujet étudiés dans le même temps de cours ?
En rien.
Sauf quand on est dans le déni de l'existant.
Il ne s'agit pas du film mais d'une scène très violente qui n'apporte rien au propos du film, excepté le fait de choquer. En quoi renvoie -t-elle à la "réalité"? Combien d'actes de cette nature ont réellement eu lieu, Quelques dizaines, quelques centaines, plusieurs milliers, un seul?
La "réalité" n'est pas ici la préoccupation du film (et à quelle "réalité" cette scène nous fait-elle accéder?), mais plutôt sa couverture médiatique et son succès au box office.
- -Soline-Niveau 3
Ergo a écrit:
En quoi American History X (ahem, j'essaie subtilement d'y revenir... ) sera-t-il plus choquant que des articles de journaux / extraits de témoignages, romans et fictions écrites sur le même sujet étudiés dans le même temps de cours ?
Si la fiction décrit par le menu le lynchage d'un noir, les mots peuvent frapper certaines personnes, nous sommes d'accord. Mais la différence, à mes yeux, c'est que les mots n'imposent pas à tout le monde une image qui danse devant les yeux. C'est une chose de savoir qu'un noir s'est fait passer à tabac uniquement parce qu'il est noir, c'en est une autre de voir sur écran la scène détaillée qui dure cinq minutes, avec le bruit que fait chaque coup et les gémissements de la victime.
Effectivement, nous ne sommes pas d'accord sur le sujet. Certains croient au pouvoir de l'image-choc, ils en ont le droit. Ceux pour qui les images de violence sont oppressantes ne sont pas pour autant dans le déni de la réalité, ils ont une réaction différente, qui n'est plus méprisable ou infantile que d'autres.
- DionysosFidèle du forum
Justinien a écrit:Dionysos a écrit:Ergo a écrit:
En quoi American History X (ahem, j'essaie subtilement d'y revenir... ) sera-t-il plus choquant que des articles de journaux / extraits de témoignages, romans et fictions écrites sur le même sujet étudiés dans le même temps de cours ?
En rien.
Sauf quand on est dans le déni de l'existant.
Combien d'actes de cette nature ont réellement eu lieu, Quelques dizaines, quelques centaines, plusieurs milliers, un seul?
On ne vit sans doute pas dans le même monde alors.
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