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- TristanaVénérable
J'ai peut-être utilisé à tort le terme de "cancre", je voulais signifier que les élèves en difficulté se retrouvent malheureusement dans les écoles les moins cotées et au sein de ces mêmes écoles, ils se retrouvent dans des groupes de niveaux où on en arrive carrément à ne pas exiger la même chose d'eux que des meilleurs élèves. Bien sûr, on sait tous que tous les élèves n'obtiendront pas le bac avec mention très bien, mais j'avais été choquée de voir qu'on préparait certains élèves au brevet "normal" et d'autres à un brevet "light". Il me semble logique de penser que plus ce qui est demandé est exigeant, plus l'élève peut se dépasser et progresser ; et réciproquement : si on lui demande simplement de savoir dire dans une langue étrangère comment il s'appelle et ce qu'il a fait de ses vacances (c'est honnêtement de ce niveau-là), il n'y a pas de raison pour que l'élève essaie d'en faire plus.egomet a écrit:Quant à l'aide aux élèves en difficulté, je suis bien d'accord.
Mais le cancre n'est pas celui qui ne comprend pas, et pour qui il vaudrait mieux parfois pouvoir changer de professeur ou d'école, mais celui qui ne travaille pas. C'est seulement ce dernier que visait ma remarque.
On parle là-bas de système semi-privatisé : il y a bien sûr un système d'éducation publique, financé par l'Etat, mais également en parallèle un système privé réservé aux plus fortunés (rien à voir avec notre propre système privé) et qui forme l'élite du pays — l'élite intellectuelle étant donc nécessairement l'élite financière.
- egometDoyen
Rien à voir non plus avec ce que je préconise. On libéralise ou on ne libéralise pas (je préfère ce terme à "privatiser", car on peut imaginer des tas de statuts associations, fondations et même à la rigueur sociétés commerciales, ce n'est pas fondamental) Je voudrais que toutes les famille aient le choix. C'est l'idée du chèque éducation, mais ce n'est sans doute pas la seule manière d'y parvenir.
Par contre si on se contente de laisser l'école publique se dégrader en France et de faire quelques établissements vitrines pour tenter de limiter la casse, on va très clairement tomber dans les travers que tu dénonces.
Par contre si on se contente de laisser l'école publique se dégrader en France et de faire quelques établissements vitrines pour tenter de limiter la casse, on va très clairement tomber dans les travers que tu dénonces.
- egometDoyen
Tristana a écrit:
J'ai peut-être utilisé à tort le terme de "cancre", je voulais signifier que les élèves en difficulté se retrouvent malheureusement dans les écoles les moins cotées et au sein de ces mêmes écoles, ils se retrouvent dans des groupes de niveaux où on en arrive carrément à ne pas exiger la même chose d'eux que des meilleurs élèves. Bien sûr, on sait tous que tous les élèves n'obtiendront pas le bac avec mention très bien, mais j'avais été choquée de voir qu'on préparait certains élèves au brevet "normal" et d'autres à un brevet "light".
Derrière le problème des groupes de niveau, il y a deux choses:
- le temps qu'on accorde aux élèves pour réussir
- l'orientation.
Les groupes de niveaux tels qu'on les pratique actuellement dans les collèges sont désastreux car ce ne sont que des bricolages. On fait comme si tous les élèves pouvaient apprendre la même chose au même rythme, puisqu'on ne fait plus redoubler ou alors de façon incohérente. Mais comme ça ne marche pas et qu'on a de nombreux élèves qui ne sont pas au niveau pour comprendre ce qui se passe, on les rassemble faute de mieux, pour qu'au moins les autres puissent travailler. En réalité les élèves qui sont dans des groupes prétendument adaptés n'ont pas plus d'heures que les autres. Alors ils apprennent moins et moins bien. C'est parce qu'on se voile la face avec des promesses de réussite pour tous très vagues, qu'on n'est plus en mesure de proposer à tous les élèves quelque chose qui leur convienne.
Je ne suis pas favorable à une orientation trop précoce, qui enfermerait définitivement les enfants dans un itinéraire social. Et par la suite, il doit y avoir moyen d'autoriser des passerelles et des reprises d'études à tout âge.
En revanche, il faut faire attention au moment de l'adolescence, quand la fatigue scolaire et les lacunes peuvent aboutir à un décrochage complet, en particulier en sixième ou en cinquième. Il faut savoir le repérer à temps pour proposer autre chose, à condition qu'il existe une alternative sérieuse.
Il y a aussi bien évidemment le problème de la lecture. Il ne faut pas laisser passer dans la classe supérieure un élève avant qu'il sache lire. C'est l'obstacle qui me paraît le plus difficile à vaincre quand on s'y prend trop tard. Les autres lacunes, on peut à la rigueur s'en accommoder. Pas celle-là.
- JacqGuide spirituel
Que le CdE choisisse ses enseignants serait une bonne solution à quoi ?
Il faut encore que le CdE soit impartial et bon. Un mauvais professeur enseigne à quelques classes, un mauvais CdE étend son influence sur un établissement entier. J'ai de la chance et n'ai pas à me plaindre, j'ai eu en moyenne de bons CdE, mais lorsque je vois certains CdE dans mon actuelle académie ruiner totalement des établissements par leur politique désastreuse, je me dis que confier en plus le recrutement à ces gens là serait une catastrophe. Et parmi les bons CdE j'en ai vu qui ne pensaient qu'à leur petite carrière et pas du tout aux élèves (communication, carrière, aplatis devant la hiérarchie, politique à court terme parce qu'ils ne passent que 3 à 6 ans chez nous pour ensuite aller faire carrière ailleurs...). Alors le recrutement par les CdE non merci ! Enfin l'indépendance de notre recrutement permet encore de dire non à des décisions de CdE. Le recrutement par les CdE met fin à cela (c'est d'ailleurs le but). La proposition du renforcement de l'autonomie de l'établissement revient à nous mettre au pas et à nous ôter toute capacité de résistance face aux CdE et au pouvoir politique. Ajoutons le fait que les familles "aient le choix" (et puis les politiques, et puis les communautés, et puis les assocations...) : le cauchemar !
L'indépendance c'est notre mode de recrutement. Le recrutement par les CdE c'est la servitude (il suffit de voir le vote au CA des personnels qui dépendent directement de l'administration ou leur capacité à se mobiliser contre les décisions des rectorats).
NON MERCI !
Jacq.
Il faut encore que le CdE soit impartial et bon. Un mauvais professeur enseigne à quelques classes, un mauvais CdE étend son influence sur un établissement entier. J'ai de la chance et n'ai pas à me plaindre, j'ai eu en moyenne de bons CdE, mais lorsque je vois certains CdE dans mon actuelle académie ruiner totalement des établissements par leur politique désastreuse, je me dis que confier en plus le recrutement à ces gens là serait une catastrophe. Et parmi les bons CdE j'en ai vu qui ne pensaient qu'à leur petite carrière et pas du tout aux élèves (communication, carrière, aplatis devant la hiérarchie, politique à court terme parce qu'ils ne passent que 3 à 6 ans chez nous pour ensuite aller faire carrière ailleurs...). Alors le recrutement par les CdE non merci ! Enfin l'indépendance de notre recrutement permet encore de dire non à des décisions de CdE. Le recrutement par les CdE met fin à cela (c'est d'ailleurs le but). La proposition du renforcement de l'autonomie de l'établissement revient à nous mettre au pas et à nous ôter toute capacité de résistance face aux CdE et au pouvoir politique. Ajoutons le fait que les familles "aient le choix" (et puis les politiques, et puis les communautés, et puis les assocations...) : le cauchemar !
L'indépendance c'est notre mode de recrutement. Le recrutement par les CdE c'est la servitude (il suffit de voir le vote au CA des personnels qui dépendent directement de l'administration ou leur capacité à se mobiliser contre les décisions des rectorats).
NON MERCI !
Jacq.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Relativement à la question libéral, public, chèque éduc, etc.
Pour suivre ce qui se passe aux States : le blog de Diane Ravitch
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En anglais, sur le site de la dame, le résumé de son bouquin sur les réformes des années 1990-2000 (charter schools, etc) : une vraie bombe. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En français, sur le monde diplo, un article de Diane Ravitch :
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et sur le café péda, des extraits choisis :
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- egometDoyen
Il est vrai que ce serait dangereux avec le statut actuel des CdE. Si on leur permet de recruter eux-mêmes tout en maintenant la carte scolaire, leur statut de fonctionnaire et leur soumission au pouvoir politique, effectivement on obtient de petits tyrans.
Je n'envisageais la chose que pour donner de la consistance au choix des familles.
Libérer à moitié ou faire semblant de libérer nous conduirait au désastre.
Je n'envisageais la chose que pour donner de la consistance au choix des familles.
Libérer à moitié ou faire semblant de libérer nous conduirait au désastre.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Jacq a écrit:En 2002 je crois il y avait eu une "grande concertation" sur l'école. Je me souviens surtout d'un grand bordel ou chacun répondait ce qu'il voulait. Ensuite tout était classifié en rubriques définies à l'avance par notre administration de façon à ce que au final tout indique la volonté du haut et de nos grands pédagogues. Je ne sais pas ce qui est ressorti de cela, sinon du grand rien. Je n'ai souvenir d'ailleurs d'aucun changement (et ce n'était peut être pas un mal d'ailleurs vu le résultat chez nous, qui était pourtant bien en dessous des bêtises proférées de nos jours). Nous étions loin de ce déballage de propositions.
Question : les supposés intervenants sont-ils au fait des conséquences de ce qu'ils écrivent-proposent pour nous comme pour les élèves ?
Jacq
les interventions de michel delord lors du grand débat de 2003 qui était bcp moins filtré : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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- JacqGuide spirituel
egomet a écrit:Il est vrai que ce serait dangereux avec le statut actuel des CdE. Si on leur permet de recruter eux-mêmes tout en maintenant la carte scolaire, leur statut de fonctionnaire et leur soumission au pouvoir politique, effectivement on obtient de petits tyrans.
Je n'envisageais la chose que pour donner de la consistance au choix des familles.
Libérer à moitié ou faire semblant de libérer nous conduirait au désastre.
Et bien ne libérons rien car personne n'y gagnera rien. Et le "choix des familles" (qui peut vouloir dire beaucoup de choses dont les plus négatives) ne m'intéresse pas.
Jacq.
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