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- arcencielGrand Maître
Zut de chez zut!Mowgli a écrit:Ça risque d'être difficile quand même : je n'ai aucune marge de manoeuvre financièrement.
La proposition d'Adelou n'est pas mal pour voir un peu ce qu'il en est...
- ClarinetteGrand Maître
Ah ben tiens, c'est marrant : c'est ce genre d'envie de changement qui m'a fait atterrir sur le forum, par ricochet.
Je te donne le lien du premier sujet que j'ai ouvert, justement sur cette question de passer du primaire au secondaire. Tu y trouveras quelques éléments de réponses, et notamment l'expérience de Malaca. https://www.neoprofs.org/t40202-passer-du-premier-au-second-degre
En ce qui me concerne, et pour améliorer sensiblement mon quotidien, tant que le plan financier qu'horaire, je visais l'agreg, mais quand j'ai lu ici les témoignages des profs de langues, je me suis rendu compte que l'anglais tel que j'aimerais l'enseigner, c'est en prépa ou en fac que ça se passe, donc j'ai revu mes ambitions à la baisse. Je me contenterai de gagner (un peu) moins et de travailler (beaucoup) moins en lâchant la direction.
Donc, en résumé, il serait sage, effectivement, que tu te rendes compte avant de te lancer, du quotidien réel du prof de français de nos jours. Attention au cruel décalage avec "tes premières amours"...
Bon courage, en tout cas, si tu te lances dans l'aventure.
Je te donne le lien du premier sujet que j'ai ouvert, justement sur cette question de passer du primaire au secondaire. Tu y trouveras quelques éléments de réponses, et notamment l'expérience de Malaca. https://www.neoprofs.org/t40202-passer-du-premier-au-second-degre
En ce qui me concerne, et pour améliorer sensiblement mon quotidien, tant que le plan financier qu'horaire, je visais l'agreg, mais quand j'ai lu ici les témoignages des profs de langues, je me suis rendu compte que l'anglais tel que j'aimerais l'enseigner, c'est en prépa ou en fac que ça se passe, donc j'ai revu mes ambitions à la baisse. Je me contenterai de gagner (un peu) moins et de travailler (beaucoup) moins en lâchant la direction.
Donc, en résumé, il serait sage, effectivement, que tu te rendes compte avant de te lancer, du quotidien réel du prof de français de nos jours. Attention au cruel décalage avec "tes premières amours"...
Bon courage, en tout cas, si tu te lances dans l'aventure.
- DuplayExpert
arcenciel a écrit:Zut de chez zut!Mowgli a écrit:Ça risque d'être difficile quand même : je n'ai aucune marge de manoeuvre financièrement.
La proposition d'Adelou n'est pas mal pour voir un peu ce qu'il en est...
Oui . Plus j'y réfléchis et plus je me dis que c'est probablement la solution la plus sûre pour assurer la transition.
Soit cette première expérience dans le secondaire confirme que mon projet de reconversion est une bonne idée et je peux ensuite m'attaquer aux concours en étant déjà dans la place, ce qui sera plus pratique pour l'épreuve d'admissibilité du Capes interne par exemple.
Soit je constate que ce n'est pas une bonne idée et, dans ce cas, je n'aurai pas gaspillé inutilement mon énergie à passer un concours pour rien. Retour à la case départ (en perdant mon poste actuel, mais bon, il faut savoir prendre des risques !) et recherche de nouvelles pistes.
Reste à voir maintenant si je peux obtenir ce détachement... et si je suis prête à me lancer dans l'aventure ! Quand je lis les collègues de lettres du forum, je me dis que selon leur affectation, leurs niveaux de classe, le fonctionnement de leur(s) établissement(s), l'attitude de leur CdE... ils exercent vraiment des métiers très différents. On peut vraiment connaître le pire comme le meilleur !
- arcencielGrand Maître
Le détachement je pense que tu peux l'obtenir, le reste c'est à toi de voir... comme tu dis cela dépend de tant de choses! Il ne faut pas que tu aies de regrets donc lance-toi si ça te taraude très fort!
- DuplayExpert
Merci Clarinette !
Pour ce qui concerne le risque de désillusion par rapport à mes premières amours, cela fait longtemps que je m'intéresse aux conditions actuelles d'enseignement du français dans le secondaire et je pense être bien consciente de ses "désagréments" et des risques à prendre.
Mais vu l'évolution du métier en primaire, je crois que je n'ai pas grand chose à perdre. Et dans le pire des cas, j'y gagnerai un meilleur salaire et, surtout, une plus grande souplesse en termes d'horaires contraints et d'organisation. Rien que de penser à la réforme des rythmes chez nous, j'ai envie de me sauver en courant .
Et puis dans le secondaire, il y a peut-être encore quelque espoir de pouvoir, de temps en temps, enseigner ne serait-ce que quelques heures ! Ce qui ne sera bientôt plus le cas en primaire. :lol:
Pour ce qui concerne le risque de désillusion par rapport à mes premières amours, cela fait longtemps que je m'intéresse aux conditions actuelles d'enseignement du français dans le secondaire et je pense être bien consciente de ses "désagréments" et des risques à prendre.
Mais vu l'évolution du métier en primaire, je crois que je n'ai pas grand chose à perdre. Et dans le pire des cas, j'y gagnerai un meilleur salaire et, surtout, une plus grande souplesse en termes d'horaires contraints et d'organisation. Rien que de penser à la réforme des rythmes chez nous, j'ai envie de me sauver en courant .
Et puis dans le secondaire, il y a peut-être encore quelque espoir de pouvoir, de temps en temps, enseigner ne serait-ce que quelques heures ! Ce qui ne sera bientôt plus le cas en primaire. :lol:
- arcencielGrand Maître
C'est vrai que la réforme des rythmes scolaires me donne envie de tout jeter par la fenêtre! Le problème c'est que je ne vois pas d'issue pour l'instant... Je me vois mal enseigner dans le secondaire. On me conseille d'aller dans le spécialisé...
- DuplayExpert
Ben décidément... Je sens que ça va être le sauve-qui-peut général ! :lol:
On te conseille le spécialisé ? Et toi, qu'en penses-tu ?
On te conseille le spécialisé ? Et toi, qu'en penses-tu ?
- arcencielGrand Maître
J'en pense pas grand chose en fait! Je suis sûre que la formation d'un an me plairait mais rien que de penser à l'idée qu'il va falloir leur pondre un mémoire... Il faut un mémoire pour tout maintenant!
- ClarinetteGrand Maître
En termes de reconversion, je me suis toujours dit que si un jour, j'en avais marre des n'enfants, j'irais bien voir ce qui se passe en prison. Mais là, pareil, faut bien se renseigner avant, et puis, ce n'est pas d'actualité.
- CeladonDemi-dieu
"Il faut un mémoire pour tout maintenant!" Arcenciel
C'est parce qu'il ne faut de la mémoire pour rien.
C'est parce qu'il ne faut de la mémoire pour rien.
- ClarinetteGrand Maître
Et quand je pense que le mien, du coup, je ne le fais que "pour la gloire", je te dis pas comme ça me donne envie de m'y mettre... mais je vais le faire (sous peu) parce que j'ai promis à Chéri.arcenciel a écrit:J'en pense pas grand chose en fait! Je suis sûre que la formation d'un an me plairait mais rien que de penser à l'idée qu'il va falloir leur pondre un mémoire... Il faut un mémoire pour tout maintenant!
- DuplayExpert
Clarinette a écrit:En termes de reconversion, je me suis toujours dit que si un jour, j'en avais marre des n'enfants, j'irais bien voir ce qui se passe en prison. Mais là, pareil, faut bien se renseigner avant, et puis, ce n'est pas d'actualité.
Pour les prisons,
- arcencielGrand Maître
Pour la gloire c'est plus satisfaisant dans un sens, il a raison ton chéri, écoute-le!
- ClarinetteGrand Maître
Ah, ce n'est pas la même chose...Mowgli a écrit:Clarinette a écrit:En termes de reconversion, je me suis toujours dit que si un jour, j'en avais marre des n'enfants, j'irais bien voir ce qui se passe en prison. Mais là, pareil, faut bien se renseigner avant, et puis, ce n'est pas d'actualité.
Pour les prisons,si mon mémoire est bonsi ma mémoire est bonne , il faut le CAPASH option F, ce qui veut dire que tu peux ensuite être affectée soit en prison, soit en SEGPA.
Voui !arcenciel a écrit:Pour la gloire c'est plus satisfaisant dans un sens, il a raison ton chéri, écoute-le!
- DuplayExpert
arcenciel a écrit:Pour la gloire c'est plus satisfaisant dans un sens, il a raison ton chéri, écoute-le!
Pour la gloire... ou pour le plaisir ! :lol:
- Spoiler:
- arcencielGrand Maître
Et voilà je vais avoir cet air ds la tête toute la journée!! Merci Mowgli!
- LovizôleNiveau 8
Comme Arcenciel, la réforme des rythmes qui s'annonce me gonfle et m'épuise d'avance. J'ai de plus en plus peur de n'être pas à la hauteur des exigences professionnelles à la hausse, et de mon public dont les réponses à mes exigences sont de plus en plus à la baisse.
Et pourtant je ne me sens vraiment à ma place que dans une classe...
Pleurnicheries off.
Et pourtant je ne me sens vraiment à ma place que dans une classe...
Pleurnicheries off.
_________________
Quand les gens sont de mon avis, j'ai toujours le sentiment de m'être trompé. Oscar Wilde.
Pour être costaud, faut manger des épinards. Pour se lever tôt, il faut pas se coucher tard. Joe Dassin
- MelanieSLBDoyen
Mowgli a écrit:
Mes motivations, entre autres :
- renouer avec ma discipline de coeur
Ma pauvre! Si c'est vraiment ton souhait, oublie le capes, passe directement l'agrégation, et même en lycée, ça risque d'être encore bien loin de ce que tu souhaites.
- retrouver un certain niveau de stimulation intellectuelle
:lol!: ce n'est pas en collège que tu trouveras ça... Tu n'y trouveras -au mieux- que des plantes vertes, et ce, dès la 5e. Seuls les 6e posent encore des questions intéressantes.
- les échanges avec les collègues des autres disciplines
Ça, si tu as des collègues sympas, tu as tout bon
- enseigner à des "grands"
bon, ok
- un meilleur salaire
- moins d'heures de présence obligatoires dans l'établissement
Si ce sont tes motivations principales, lance-toi (et l'agrégation, c'est mieux!)
- l'irrégularité des horaires
- enseigner, ce qui ne sera bientôt plus possible qu'à la marge en primaire
avec la primarisation annoncée du collège, je ne sais pas combien de temps tu garderais ces avantages... Et si les élèves n'apprennent plus en primaire, il n'y a aucune chance que ça s'améliore avec l'âge!
- ne pas être sous la coupe des collectivités locales...
Liste non exhaustive ! :lol:
_________________
La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- supersosoSage
Je suis dans la même idée que toi Mowgli. Sauf que je n'envisage pas les lettres mais la philosophie, puisque là se situaient mes premières amours, mais à peu près pour les mêmes raisons que celles que tu citais dans ton premier message... Et puisque le capes interne est dorénavant bloqué (merci l'épreuve RAEP), je vais essayer de préparer un peu l'agreg interne et surtout me remettre à niveau... En même temps, difficile de trouver le temps pendant l'année scolaire... J'essaie de profiter de l'été pour préparer au mieux mon année mais bon...
- GrypheMédiateur
Je suis d'accord avec Mélanie. Les élèves de 6ème sont pleins de vie, on peut faire des tas de choses passionnantes avec eux, et après il faut s'accrocher. Ce n’est pas le cas partout mais - est-ce lié à l'adolescence ? est-ce lié au fonctionnement du système ? - on doit ensuite les tirer et les pousser du milieu de la cinquième au milieu de la troisième où ils se "réveillent" à nouveau.MelanieSLB a écrit:- retrouver un certain niveau de stimulation intellectuelle
:lol!: ce n'est pas en collège que tu trouveras ça... Tu n'y trouveras -au mieux- que des plantes vertes, et ce, dès la 5e. Seuls les 6e posent encore des questions intéressantes.
Pour le lycée je ne sais pas, mais pour la tranche d'âge 5ème-4ème, il y a plein de stimulations... qui sont tout sauf purement intellectuelles. :lol:
Un vrai défi qui me plaît beaucoup ceci dit, mais c'est vrai qu'il faut avoir envie.
_________________
Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- DuplayExpert
@ Mélanie et Gryphe
Tout d'abord, merci pour vos commentaires et mises en garde. Quand on réfléchit à un projet de reconversion, il est effectivement indispensable de bien avoir à l'esprit "l'envers du décor" et les désagréments du poste que l'on envisage de rejoindre.
Cela dit, je n'imagine d'aucune façon un scénario dans lequel je me trouverais affectée dans un lycée idyllique, avec des classes de purs littéraires -avec un niveau excellent tant qu'à faire- auxquels je distillerais ma gelée royale et qui boiraient mes doctes paroles avec délectation !
Quand je parle de revenir à mes premières amours, il s'agit des lettres modernes sous tous leurs aspects, qu'il s'agisse de littérature ou d'étude de la langue. Et l'idée est avant tout de pouvoir me consacrer pleinement à une discipline -ma discipline- au lieu d'être obligée de me disperser dans une infinité de domaines qui ne cessent de se multiplier de manière complètement délirante.
L'enseignement me passionne toujours autant (heureusement !) et je sais que je pourrais trouver autant d'intérêt à préparer des cours de littérature pour des classes de lycée qu'à m'acharner à essayer de remettre à niveau des sixièmes qui ne parviendraient pas à "produire" une simple phrase sujet-verbe-complément avec majuscule et point à la fin, ou dont certains seraient illettrés...
Cela fait maintenant plus d'un an que je lis attentivement les échanges entre collègues de lettres sur ce forum et que je suis les situations infernales des uns, les petits bonheurs des autres... Et, précisément parce que je ne me faisais guère d'illusion sur ce que peut être le métier en collège-lycée à notre époque, j'ai été très surprise de constater qu'il était encore possible, à l'occasion, d'y trouver du plaisir et même de travailler sur des oeuvres et des thèmes passionnants.
Je suis bien consciente aussi du fait que, si ce projet de reconversion aboutit, je cours le risque de me trouver nommée dans des établissements difficiles et d'avoir à l'occasion des classes d'enfer comme cela est arrivé à certains néos.
Mais il me semble qu'à l'inverse, vous ne mesurez peut-être pas à quel point les conditions de travail se sont dégradées dans le primaire. Quand on a dans sa classe des élèves avec des troubles comportementaux ou psychiatriques sévères, on est seul à devoir gérer cette situation au moins 24 heures par semaine, sans parler de la quantité astronomique d'heures supplémentaires qu'il faut assurer -gratuitement- entre la paperasse et les réunions consacrées à ces élèves.
Pour ce qui est de la possibilité d'enseigner, elle est remise en cause non par les élèves eux-mêmes mais par le ministère et les collectivités locales, qui entendent redéfinir nos missions afin que nous assumions la coordination des temps scolaires et périscolaires et que nous jouions les contremaîtres pour tous les personnels précaires et sous-qualifiés qui vont intervenir de plus en plus massivement dans les écoles (accessoirement, nous pourrons quand même encore assurer quelques heures de cours dans la journée). Et, perspective cauchemardesque, nous serons sous la coupe des mairies.
Quant à l'agrégation, j'y ai pensé bien évidemment mais il faut être réaliste : ce n'est sûrement pas en restant dans le primaire à enchaîner au minimum 50 h par semaine que je pourrais la préparer sérieusement. A plus forte raison en étant quand même bien "rouillée" depuis l'époque de mes études.
Bref, à bien y réfléchir, dans le pire des cas, il se peut que je me trouve affectée dans un bahut à la dérive, avec des classes très dures et une équipe administrative complètement démissionnaire. En ce cas, il faudra serrer les dents et tenir jusqu'au moment où je pourrai obtenir un poste moins difficile. Mais j'aurai au moins la satisfaction de ne pas être incarcérée plus de 40 heures dans mon établissement et d'avoir des fins de mois un peu moins difficiles. Plus j'y pense et plus je me dis que je n'ai pas grand chose à perdre... et beaucoup à gagner à moyen ou long terme. Audaces fortuna juvat !
Tout d'abord, merci pour vos commentaires et mises en garde. Quand on réfléchit à un projet de reconversion, il est effectivement indispensable de bien avoir à l'esprit "l'envers du décor" et les désagréments du poste que l'on envisage de rejoindre.
Cela dit, je n'imagine d'aucune façon un scénario dans lequel je me trouverais affectée dans un lycée idyllique, avec des classes de purs littéraires -avec un niveau excellent tant qu'à faire- auxquels je distillerais ma gelée royale et qui boiraient mes doctes paroles avec délectation !
Quand je parle de revenir à mes premières amours, il s'agit des lettres modernes sous tous leurs aspects, qu'il s'agisse de littérature ou d'étude de la langue. Et l'idée est avant tout de pouvoir me consacrer pleinement à une discipline -ma discipline- au lieu d'être obligée de me disperser dans une infinité de domaines qui ne cessent de se multiplier de manière complètement délirante.
L'enseignement me passionne toujours autant (heureusement !) et je sais que je pourrais trouver autant d'intérêt à préparer des cours de littérature pour des classes de lycée qu'à m'acharner à essayer de remettre à niveau des sixièmes qui ne parviendraient pas à "produire" une simple phrase sujet-verbe-complément avec majuscule et point à la fin, ou dont certains seraient illettrés...
Cela fait maintenant plus d'un an que je lis attentivement les échanges entre collègues de lettres sur ce forum et que je suis les situations infernales des uns, les petits bonheurs des autres... Et, précisément parce que je ne me faisais guère d'illusion sur ce que peut être le métier en collège-lycée à notre époque, j'ai été très surprise de constater qu'il était encore possible, à l'occasion, d'y trouver du plaisir et même de travailler sur des oeuvres et des thèmes passionnants.
Je suis bien consciente aussi du fait que, si ce projet de reconversion aboutit, je cours le risque de me trouver nommée dans des établissements difficiles et d'avoir à l'occasion des classes d'enfer comme cela est arrivé à certains néos.
Mais il me semble qu'à l'inverse, vous ne mesurez peut-être pas à quel point les conditions de travail se sont dégradées dans le primaire. Quand on a dans sa classe des élèves avec des troubles comportementaux ou psychiatriques sévères, on est seul à devoir gérer cette situation au moins 24 heures par semaine, sans parler de la quantité astronomique d'heures supplémentaires qu'il faut assurer -gratuitement- entre la paperasse et les réunions consacrées à ces élèves.
Pour ce qui est de la possibilité d'enseigner, elle est remise en cause non par les élèves eux-mêmes mais par le ministère et les collectivités locales, qui entendent redéfinir nos missions afin que nous assumions la coordination des temps scolaires et périscolaires et que nous jouions les contremaîtres pour tous les personnels précaires et sous-qualifiés qui vont intervenir de plus en plus massivement dans les écoles (accessoirement, nous pourrons quand même encore assurer quelques heures de cours dans la journée). Et, perspective cauchemardesque, nous serons sous la coupe des mairies.
Quant à l'agrégation, j'y ai pensé bien évidemment mais il faut être réaliste : ce n'est sûrement pas en restant dans le primaire à enchaîner au minimum 50 h par semaine que je pourrais la préparer sérieusement. A plus forte raison en étant quand même bien "rouillée" depuis l'époque de mes études.
Bref, à bien y réfléchir, dans le pire des cas, il se peut que je me trouve affectée dans un bahut à la dérive, avec des classes très dures et une équipe administrative complètement démissionnaire. En ce cas, il faudra serrer les dents et tenir jusqu'au moment où je pourrai obtenir un poste moins difficile. Mais j'aurai au moins la satisfaction de ne pas être incarcérée plus de 40 heures dans mon établissement et d'avoir des fins de mois un peu moins difficiles. Plus j'y pense et plus je me dis que je n'ai pas grand chose à perdre... et beaucoup à gagner à moyen ou long terme. Audaces fortuna juvat !
- GrypheMédiateur
Si tu as tout bien pesé et soupesé, alors fonce !
Je ne connais pas suffisamment la situation au primaire et lis avec beaucoup d'intérêt les topics Neo à ce sujet. Je dois dire que c'est une vraie richesse que cette section "primaire" a apporté au forum. Cela nous permet de mieux nous comprendre.
En ce qui me concerne, j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour les profs des écoles qui passent l'année complète avec la même classe.
Au collège et au lycée, même quand c'est très dur, au bout de 55 mn, sonnerie, et hop' on envoie Bryan chez sa collègue et on récupère Élodie à la place. Parfois, cela aide à tenir... sans compter que même avec cette pression des HSA, on n'a jamais autant d'heures de cours qu'en primaire. Je ne compare pas en terme de charge de travail, mais plutôt en terme de tension nerveuse et en capacités "vocales" (amis des vocalises du matin et des croqueurs d'Homeovox, bonjour).
Bref, il y a forcément des avantages à passer du primaire au secondaire, c'est juste qu'on préférait prévenir sur certains désagréments...
Si tu as envie et si tu te sens prête, oui, fonce !
Je ne connais pas suffisamment la situation au primaire et lis avec beaucoup d'intérêt les topics Neo à ce sujet. Je dois dire que c'est une vraie richesse que cette section "primaire" a apporté au forum. Cela nous permet de mieux nous comprendre.
En ce qui me concerne, j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour les profs des écoles qui passent l'année complète avec la même classe.
Au collège et au lycée, même quand c'est très dur, au bout de 55 mn, sonnerie, et hop' on envoie Bryan chez sa collègue et on récupère Élodie à la place. Parfois, cela aide à tenir... sans compter que même avec cette pression des HSA, on n'a jamais autant d'heures de cours qu'en primaire. Je ne compare pas en terme de charge de travail, mais plutôt en terme de tension nerveuse et en capacités "vocales" (amis des vocalises du matin et des croqueurs d'Homeovox, bonjour).
Bref, il y a forcément des avantages à passer du primaire au secondaire, c'est juste qu'on préférait prévenir sur certains désagréments...
Si tu as envie et si tu te sens prête, oui, fonce !
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- IotaNiveau 5
Mowgli, je prends ce fil en cours et je n'ai pas tout lu, mais tous mes collègues de primaire qui ont passé le Capes (5 en tout) sont très heureux de l'avoir fait et ne reviendraient pour rien au monde dans le primaire.
Côté travail, trois avouaient avoir levé le pied un maximum sur les préparations et les corrections. Une autre était un bourreau de travail et d'organisation, à 4 heures de sommeil/nuit, 4 enfants, sportive de haut niveau, d'autres options que les nôtres (enfin les miennes).
Donc, oui, fonce, vraiment...
Côté travail, trois avouaient avoir levé le pied un maximum sur les préparations et les corrections. Une autre était un bourreau de travail et d'organisation, à 4 heures de sommeil/nuit, 4 enfants, sportive de haut niveau, d'autres options que les nôtres (enfin les miennes).
Donc, oui, fonce, vraiment...
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“If a nation expects to be ignorant and free, in a state of civilization, it expects
what never was and never will be.” [Thomas Jefferson à Charles Yancey, 1816]
- DuplayExpert
Merci Iota et Gryphe !
Je sens que je vais me prendre de bonnes poussées d'adrénaline au moment de faire le grand saut, mais même les mises en garde et les infos sur les aspects négatifs du secondaire tendent à me conforter dans ce projet.
Bon, je vais quand même me donner encore quelques semaines pour bien réfléchir mais... je crois que j'appellerai le rectorat dès la rentrée administrative. :lol:
Je sens que je vais me prendre de bonnes poussées d'adrénaline au moment de faire le grand saut, mais même les mises en garde et les infos sur les aspects négatifs du secondaire tendent à me conforter dans ce projet.
Bon, je vais quand même me donner encore quelques semaines pour bien réfléchir mais... je crois que j'appellerai le rectorat dès la rentrée administrative. :lol:
- User4845Niveau 5
Je vais suivre ce post avec attention.
L'envie de passer dans le secondaire me chatouille régulièrement, mais est de plus en plus présente.
Mais le jour où je saute le pas, j'opterais plutôt pour le détachement (car si la désillusion est trop grande, on peut toujours revenir en arrière).
Mowgli, j'espère que tu parviendras à tes fins, car cela semble vraiment te tenir à coeur.
L'envie de passer dans le secondaire me chatouille régulièrement, mais est de plus en plus présente.
Mais le jour où je saute le pas, j'opterais plutôt pour le détachement (car si la désillusion est trop grande, on peut toujours revenir en arrière).
Mowgli, j'espère que tu parviendras à tes fins, car cela semble vraiment te tenir à coeur.
- supersosoSage
Bon moi aussi je crois que ma décision est prise. Je vais tenter les concours de philo en interne et externe (inscriptions faites pour l'externe, capes et agreg) et faire parallèlement une demande de détachement (même si je sais qu'il y a fort peu de chance que ça soit accordé)... Le fait d'être passé en maternelle l'année dernière me laisse un peu plus de temps sur les corrections, donc j'espère que ce sera jouable, au moins pour une remise à niveau (parce qu'effectivement ça commence à être loin tout ça).
Normalement diddle, même en passant le concours, on est stagiaire la première année. A l'issu du stage, on peut choisir de revenir dans notre corps d'origine si j'ai bien compris ou d'être titularisé dans notre nouveau corps... DOnc en gros tu as un an pour te décider.
Par contre, je sais qu'en interne, on a une bonification de point qui nous permet de rester dans notre académie; Est-ce le cas aussi si on réussit le concours en externe ?
Bon sur ce, je vais ranger ma maison car je pars en vacances demain
Normalement diddle, même en passant le concours, on est stagiaire la première année. A l'issu du stage, on peut choisir de revenir dans notre corps d'origine si j'ai bien compris ou d'être titularisé dans notre nouveau corps... DOnc en gros tu as un an pour te décider.
Par contre, je sais qu'en interne, on a une bonification de point qui nous permet de rester dans notre académie; Est-ce le cas aussi si on réussit le concours en externe ?
Bon sur ce, je vais ranger ma maison car je pars en vacances demain
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