Quels sont les droits pour diffuser des films en classe ?

Fesseur Pro a écrit:Chez nous, les ordis n'ont plus de lecteur DVD.

Disque dur
L'année dernière j'ai enfin réussi à convaincre l'intendance de se débarrasser du rétro et de l'énorme TV avec lecteur DVD qui occupaient une place énorme au fond de la salle. Je suppose qu'ils doivent maintenant occuper inutilement une belle place dans un des garages du lycée...

Jacq a écrit:

zigmag17 a écrit:Si c'est interdit alors il va falloir demander aux éditeurs de manuels pour quelle raison par exemple on peut trouver des études de films en oeuvre intégrale du type " Gran Torino" ou "Elephant man" (bac pro/C.A.P.)
D'ailleurs quand on participe à l'élaboration des cahiers  "Lycéens au cinéma", l'on nous fournit les DVD des films pour les étudier chez soi.
Je ne me pose donc plus aucune question à ce sujet.

Gran Torino en LP ? Dans quel but (question innocente et sans malice) ?

"Gran Torino" est dans un manuel de bac pro, je ne sais plus si c'est pour les classes de seconde pour étudier "Parcours de personnages" ou pour celles de terminale pour l'objet d'étude "Identité/diversité". Je trouve le film un peu rude pour les plus jeunes, mais les term adorent. L'étude en est exhaustive quasiment dans le manuel, avec beaucoup de questions qui permettent à la fin de bâtir le portrait de Walt K. Je demande aux élèves de se servir de l'étude du film pour argumenter si besoin, selon le sujet.
J'ai l'habitude de clore chaque objet d'étude par l'analyse d'un film.
Je pourrai te donner les références du manuel quand je l'aurai retrouvé dans mon bazar!

Même chose que Jacq et tchanq' : je me contrepignole de ce que peuvent bien dire les textes quant au nombre de secondes diffusables pour chaque extrait. Ça n'excède jamais quelques minutes, ça apporte quelque chose à mon cours, et je fais noter les références (réalisateur, titre, année) aux élèves ; ça me suffit. Disque dur externe (je ne porte pas mes DVD persos au bahut, quelle horreur ), et basta.

CNDP a écrit:La représentation ou la reproduction d’extraits d’oeuvres, sous réserve des oeuvres conçues à des fins pédagogiques, des partitions de musique et des oeuvres réalisées pour une édition numérique de l’écrit, à des fins exclusives d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche, à l’exclusion de toute activité ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette représentation ou cette reproduction est destinée est composé majoritairement d’élèves, d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs directement concernés, que l’utilisation de cette représentation ou cette reproduction ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu’elle est compensée par une rémunération négociée sur une base forfaitaire sans préjudice de la cession du droit de reproduction par reprographie mentionnée à l’article L. 122-10 ;

• Source : http://www.legifrance.gouv.fr/

http://www.cndp.fr/crdp-lyon/diffuser-legalement-une-video-en.html

Juste après, y'a le détail des minutes, toussah. Et le fait que les copies trouvées sur internet, ça ne marche pas, faut que quelqu'un ait payé.
RAB.

Jacq a écrit:Je diffuse ce que je veux, quand je veux et dans la limite que je veux. Arrêtons, à moins de leur diffuser le dernier Disney ou le dernier Avenger (mais cela arrive), ce que nous leur diffusons ils ne le verraient souvent jamais seuls chez eux. Par conséquent, souvent, nous faisons de la publicité pour une œuvre qu'ils ne connaîtraient pas sans nous.

Ces textes semblent dater des années de l'invention de la VHS.... On nous casse les noisettes pour imposer des tablettes en classe et dans le même temps la législation a 30 ou 40 ans de retard. Les gamins ont accès librement à tout ce qu'ils veulent via le net et on nous impose une législation débile qui n'a plus aucun sens.

Il n'est pas question que je fasse acheter une œuvre par le lycée. Disque dur externe et puis c'est tout. Sur le cahier de texte (vous savez, le truc numérique inutile) il suffit de mentionner "extrait de".

Le problème vient plutôt de ceux qui diffusent un film sans aucun but pédagogique et pour faire garderie le dernier jour avant les vacances (les Disney et Avengers mentionnés plus haut, cas réel d'un collègue l'année dernière), pas de ceux qui diffusent "Gandhi" ou "Mississippi is burning" à leurs élèves.
Arrêtons de se prendre la tête.

Tout à fait d'accord. Les textes sont extrêmement datés et il n'y a pas besoin d'être juriste pour repérer des failles dans leur formulation la plus élémentaire. En LV, les inspecteurs et formateurs insistent énormément sur les « documents authentiques », et nous sommes tacitement voire activement encouragés à ne pas prendre tous les textes au pied de la lettre, sinon on ne s'en sort pas. Par principe, je ne passe pas de film intégral, mais j'utilise parfois des extraits — inutile de dire que si j'en ai un très bon qui fait 6 minutes 41 secondes (c'est rare que ce soit aussi long, cela dit), je ne vais pas couper la scène pour complaire à cette législation ânonnante. Idem pour les chansons, qui apportent énormément à un cours de langue et dont on gagne à diffuser un peu plus que quelques secondes en général.

Cela vaut pour ce qui se passe en classe, entre l'enseignant et les élèves, et sur les plateformes protégées par mot de passe (Pronote, ENT), mais il faut en revanche être scrupuleux quand il s'agit de mettre des choses en ligne sur le site de l'établissement ou un site personnel public. Là, il vaut mieux prendre ses précautions et n'utiliser que du libre.

Hocam a écrit:
Cela vaut pour ce qui se passe en classe, entre l'enseignant et les élèves, et sur les plateformes protégés par mot de passe (Pronote, ENT), mais il faut en revanche être scrupuleux quand il s'agit de mettre des choses en ligne sur le site de l'établissement ou un site personnel public. Là, il vaut mieux prendre ses précautions et n'utiliser que du libre.

Un Néo le confirmait récemment suite à une mésaventure dans ce genre

C'est bien à lui que je pensais, en effet.

Rendash a écrit:

Hocam a écrit:
Cela vaut pour ce qui se passe en classe, entre l'enseignant et les élèves, et sur les plateformes protégés par mot de passe (Pronote, ENT), mais il faut en revanche être scrupuleux quand il s'agit de mettre des choses en ligne sur le site de l'établissement ou un site personnel public. Là, il vaut mieux prendre ses précautions et n'utiliser que du libre.

Un Néo le confirmait récemment suite à une mésaventure dans ce genre

Ne rien mettre en ligne est beaucoup plus simple... et moins fatiguant !

Et plus écolo, en plus.

Rendash a écrit:Et plus écolo, en plus.

Toutafé !

vous me rassurez... je veux leur passer Divines (qu'ils n'ont pas vu de toute évidence) pour travailler en EMC sur le thème la fragilité du lien social, l'exclusion à l'échelle d'un quartier etc.

Kalypso a écrit:vous me rassurez... je veux leur passer Divines (qu'ils n'ont pas vu de toute évidence) pour travailler en EMC sur le thème la fragilité du lien social, l'exclusion à l'échelle d'un quartier etc.

La seule question à se poser c'est si cela a pour toi (pour eux) un intérêt pédagogique. Après, franchement, personne ne va rien aller vérifier. Tu peux passer le film en entier si tu juges que c'est utile, et tu mentionnes juste sur Pronote (si tu remplis cette cochonnerie) que tu as passé des extraits. Au pire tu vas avoir un gamin qui va rentrer chez lui et dire "on a vu un film super" !  Il m'est arrivé que des gamins sortent enchantés d'un film diffusé et le présentent à leurs parents qui ne le connaissaient pas. Franchement les artistes ont tout à gagner avec nous et rien à perdre ! Au contraire !

Pour les collègues de LV, pourquoi ne pas écouter une chanson ou un extrait de film autant que l'on le veut alors qu'en français on ne s'ennuie pas pour faire lire un poème dans son intégralité ? On va s'arrêter en français à étudier un nombre de lignes pour un poème ? Alors pourquoi se limiter sur une vidéo ou un enregistrement audio ? Une nouvelle en œuvre intégrale, pas achetée par les élèves ? Ben les élèves, si cela leur plait découvriront un auteur et ils iront ensuite, pour certains, acheter un recueil de nouvelles du même auteur. Nous faisons de la publicité pour des artistes que nos élèves ne connaissent pas forcément. Tout devrait être GRATUIT dans l'EN ! L'inverse c'est du contresens !

Nous sommes des vecteurs de culture et d'une culture ou qu'ils n'auront jamais (ils ne viendront jamais vers l’œuvre et c'est donc à nous de le faire) ou ils connaissent et apprécient l’œuvre (écrite, audio, vidéo) et ils y ont déjà accès et de façon illimitée. Cette législation est profondément débile !  Nous faisons de la pub pour les œuvres qu'ils ne connaissent pas  ou nous diffusons ce qu'ils ont déjà en accès illimité ! Supprimons les tablettes et autorisons tout (sauf le dernier Disney et le dernier Avengers  - j'y reviens -   qui n'ont aucun intérêt pédagogique).

Jacq a écrit:
Nous sommes des vecteurs de culture et d'une culture ou qu'ils n'auront jamais (ils ne viendront jamais vers l’œuvre et c'est donc à nous de le faire) ou ils connaissent et apprécient l’œuvre (écrite, audio, vidéo) et ils y ont déjà accès et de façon illimitée. Cette législation est profondément débile !  Nous faisons de la pub pour les œuvres qu'ils ne connaissent pas  ou nous diffusons ce qu'ils ont déjà en accès illimité ! Supprimons les tablettes et autorisons tout (sauf le dernier Disney et le dernier Avengers  - j'y reviens -   qui n'ont aucun intérêt pédagogique).

Si tu veux, je peux même arriver à faire passer Avengers dans Mythes et Héros en Terminale (avec un vrai cours derrière) ou dans "Art et Pouvoir" ou  "fictions et réalités" voire dans "identité et échange" qui sont 3 axes d'études en LV dans la réforme. Après, je préfère les sensibilier à autre chose mais je pourrais le faire en restant dans les clous