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- neomathÉrudit
+1000arth75 a écrit:
L'école n'est que le reflet de la société.
- LefterisEsprit sacré
neomath a écrit:
La matière scientifique qui, aujourd'hui, manque de bras c'est les maths. Et ce n'est pas près de s'arranger avec la mastérisation. Qui, avec un diplôme Bac+5 de mathématiques, ira faire prof de math en collège au fin fond du Pas de Calais ou du 93 ?
Si tu as le droit de passer les concours internes, c'est très jouable. D'autant qu'il n'y a plus d'écrit au premier tour mais un dossier. Il faut te renseigner, t'inscrire à une formation, et te lancer.
Beeh oui ! Comme disent les élèves . C'est justement à la banlieue parisienne que je pensais .. Des collègues proches (je suis un nanti intra muros ) et néanmoins amis me disent que les postes ayant été supprimés dans l'espoir de trouver des contractuels, ceux-ci ne bousculent pas au portillon , et quand on en trouve, ne restent pas. Record connu de moi : 10 professeurs dans l'année (avec les trous entre , hein ...) . Autre record : celui qui a tenu le moins longtemps est resté un jour.
Le contractuel le plus éphémère chez nous a tenu 3 jours (en LM ) , au moins un domaine où Paris n'a pas la palme ..
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- zouzFidèle du forum
neomath a écrit:Qui, avec un diplôme Bac+5 de mathématiques, ira faire prof de math en collège au fin fond du Pas de Calais ou du 93 ?
Peut-être ceux qui souhaitent vivre dans le Pas de Calais...? Si, si, ça existe !
- NestyaEsprit sacré
Ben oui moi! ça fait 7 ans que j'essaye d'y revenir et cette année, c'est bon! Enfin!!! Mais c'est pour y faire prof de français .zouz a écrit:neomath a écrit:Qui, avec un diplôme Bac+5 de mathématiques, ira faire prof de math en collège au fin fond du Pas de Calais ou du 93 ?
Peut-être ceux qui souhaitent vivre dans le Pas de Calais...? Si, si, ça existe !
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- zouzFidèle du forum
Contente pour toi Nestya !
- marc38Niveau 2
J'ai regardé les sujets du CAPET SSI (option information et numérique), moi qui pensait trouver de l'informatique, j'en suis pour mes frais. En fait c'est effectivement de la technologie : construction, électronique, mécanique, thermique, acoustique, ... mais pas d'informatique !neomath a écrit:Passer le CAPET SSI c'est s'embarquer sur un navire en train de couler ! Ce qu'il faut savoir sur ce CAPET c'est qu'il est créé dans le cadre de la réforme des STI, sur les décombres de divers CAPET spécifiques qui sont supprimés. Son existence permet de justifier que tous les profs de spécialités soient maintenant regroupés dans une seule discipline. Les trente postes annoncés au BO ne correspondent absolument pas à des besoins puisqu'il y a actuellement trop de profs de STI. Si tu veux tous les détails sur cette affaire je te conseille de consulter ce forum spécialisé :
http://reforme-sti.forumactif.com/f31-le-forum-reforme-sti
J'avoue ne pas comprendre...
Marc
- neomathÉrudit
Si tu veux vivre sereinement à l'EN il faudra t'habituer à ce genre de situation.marc38 a écrit:J'ai regardé les sujets du CAPET SSI (option information et numérique), moi qui pensait trouver de l'informatique, j'en suis pour mes frais. En fait c'est effectivement de la technologie : construction, électronique, mécanique, thermique, acoustique, ... mais pas d'informatique !neomath a écrit:Passer le CAPET SSI c'est s'embarquer sur un navire en train de couler ! Ce qu'il faut savoir sur ce CAPET c'est qu'il est créé dans le cadre de la réforme des STI, sur les décombres de divers CAPET spécifiques qui sont supprimés. Son existence permet de justifier que tous les profs de spécialités soient maintenant regroupés dans une seule discipline. Les trente postes annoncés au BO ne correspondent absolument pas à des besoins puisqu'il y a actuellement trop de profs de STI. Si tu veux tous les détails sur cette affaire je te conseille de consulter ce forum spécialisé :
http://reforme-sti.forumactif.com/f31-le-forum-reforme-sti
J'avoue ne pas comprendre...
Marc
- FelicieNiveau 9
marc38 a écrit:J'ai regardé les sujets du CAPET SSI (option information et numérique), moi qui pensait trouver de l'informatique, j'en suis pour mes frais. En fait c'est effectivement de la technologie : construction, électronique, mécanique, thermique, acoustique, ... mais pas d'informatique !
J'avoue ne pas comprendre...
Marc
Oui, j'ai regardé aussi, et je me suis vite rendue compte de la même chose
- CircéExpert
J'ai quitté le privé pour l'EN pour passer le CAFEP LM (oui, il faudra choisir, c'est le public avec une affectation nationale ou le privé avec une affectation académique) en n'ayant pas de cursus universitaire (et deux métiers n'ayant strictement rien à voir avec prof de français)... et donc en dispense de diplôme.
Le 3° concours existe en privé et public, à voir quand il vont publier les postes, mais il y en a très très peu et seulement en maths. C'est un concours plus light mais des postes au compte-gouttes.....en revanche, pas de possibilité de passer le capes ou le cafep, les épreuves écrites sont en même temps, car communes.
Donc, oui, j'en ai quelque peu bavé, concours obtenu en 2 ans et j'ai eu tous les niveaux depuis 4 ans, de la 6° aux BTS avec une majorité de lycée.
Je ne suis ni meilleure, ni pire qu'un autre prof...enfin, je crois pas. Mais bon, les autodidactes, c'est très mal vu, j'ai été inspectée 3 fois en 4 ans, ce qui m'a permis de grimper plus vite car au final, bonne notation et excellent rapport....
Je ne regrette pas...pour l'instant mais ça ne saurait tarder si je reste là où je suis.
Le 3° concours existe en privé et public, à voir quand il vont publier les postes, mais il y en a très très peu et seulement en maths. C'est un concours plus light mais des postes au compte-gouttes.....en revanche, pas de possibilité de passer le capes ou le cafep, les épreuves écrites sont en même temps, car communes.
Donc, oui, j'en ai quelque peu bavé, concours obtenu en 2 ans et j'ai eu tous les niveaux depuis 4 ans, de la 6° aux BTS avec une majorité de lycée.
Je ne suis ni meilleure, ni pire qu'un autre prof...enfin, je crois pas. Mais bon, les autodidactes, c'est très mal vu, j'ai été inspectée 3 fois en 4 ans, ce qui m'a permis de grimper plus vite car au final, bonne notation et excellent rapport....
Je ne regrette pas...pour l'instant mais ça ne saurait tarder si je reste là où je suis.
- marc38Niveau 2
Avant c'était Bac+4 ? Est-ce que cela change vraiment quelque chose ? Peut être que les Bac+5 ont tendance à tenter directement l'agreg ?neomath a écrit:La matière scientifique qui, aujourd'hui, manque de bras c'est les maths. Et ce n'est pas près de s'arranger avec la mastérisation. Qui, avec un diplôme Bac+5 de mathématiques, ira faire prof de math en collège au fin fond du Pas de Calais ou du 93 ?
J'aurais dû peut-être préciser... quand je dis que je suis dans le privé, je veux dire dans l'industrie. Pas l'enseignement privé Donc pas de concours interne pour moi.neomath a écrit:Si tu as le droit de passer les concours internes, c'est très jouable. D'autant qu'il n'y a plus d'écrit au premier tour mais un dossier. Il faut te renseigner, t'inscrire à une formation, et te lancer.
Je ne vais pas viser le 3e concours, car j'ai le diplôme qui va bien (ingénieur), et il y a près de 50 fois moins de postes ouverts au 3e concours qu'au capes (23 contre 950).Circé a écrit:Le 3° concours existe en privé et public, à voir quand il vont publier les postes, mais il y en a très très peu et seulement en maths. C'est un concours plus light mais des postes au compte-gouttes.....en revanche, pas de possibilité de passer le capes ou le cafep, les épreuves écrites sont en même temps, car communes.
Marc
- kitkat974Niveau 1
ouahhhhhh! on veut presque tous en sortir ou changer notre métier et lui il veut y rentrer!!!!! :shock: :shock:
Perso, j'aime mon métier, mais je n'enseigne pas ce que j'aime : l'anglais. Et c'est de là que bien souvent vient le mal être des profs: le fossé entre le concours qu'on a passé, les études qu'ont a chéries et la réalité du terrain....
Après 10 ans de métier, je me considère pas vraiment comme prof d'anglais. Ou plutôt comme prof d'anglais mais aussi comme plein d'autres choses. Je fais du social, je prends des rdv chez l'orthophoniste, au cmp, je fais la maman, la psy mais je suis pas prof d'anglais. Donc toi qui déboule dans le métier tu vas tomber de haut. Certes, il n'y a pas de stress lié au résultat. Mais il y a les chefs d'etablissement de plus en plus tenus de faire croire que leur établissement est exemplaire sinon, ben eux ils ont moins de points pour muter par la suite et avoir un meilleur établissement ( plus "côté" etc...). Du coup, ils étouffent tout. Il faut savoir que dans les établissements, il y a beaucoup de violence entre élèves et évidemment contre les profs ( à plus ou moins haut niveau), de sexe ( dans les toilettes des élèves). Alors certains d'entre vous vont dire que je mens, mais non. Je suis en LP, mon mari en collège. Son établissement est en centre ville, soit disant calme, c'est ce que tout le monde croit. Mais ce qui s'y passe est tout bonnement hallucinant. On le raconte à des potes non profs, ils n'en croient pas leurs oreilles. Mais voilà, les chefs font pas remonter, pas de vague.
Chez moi en LP c'est l'absenteisme.... Les élèves sont là, mais dans la cour. La encore, je le raconte, mes amis me croient pas. On marche sur la tête. J'ai du dernierement allée moi meme demander à un des adjoints en réunion de venir m'aider à récuperer des élèves qui se cachaient au cdi.
Moi je n'ai pas le fameux livret de compétences avec les piliers. Mais quand mon mari me raconte, c'est ubuesque! Les conseils de classe ne servent à rien, les avertissements ne sont plus mis sur le bulletin mais sur une feuille a part que la famille pourra jeter et donc l'avertissement, le blâme ne sera pas dans le dossier scolaire.
Bon, j'arrête là, je veux pas te dégouter. J'ai moi même beaucoup hésité avant d'être prof, j'étais hotesse de l'air. Mon année de stage a pas été simple, j'étais frustrée.Puis j'ai rencontré des collègues qui m'ont fait comprendre qu'on peut pas changer le système, de faire mon métier du mieux que je le peux avec les moyens du bord. Mais sache que c'est fatiguant, usant, parceque les CPE sont débordés, donc tu dois faire leur travail, idem pour l'infirmière, l'assistante sociale. Apres, j'ai des collègues qui font leur boulot, ne communique pas avec l'élève point. Etre prof, c'est une grande liberté d'exercer tout de même.
Ah oui, j'oubliais! Tu vas t'en prendre PLEIN LA GUEULE! On glande, on est tout le temps en arret, en vacances, on bosse QUE 18 h et 8 mois par an ( c'est bien ca qu'il avait dit l'autre pendant le debat). J'etais dernierement à un anniversaire d'enfants et une des mamans m'en a mis plein la tronche : on chipote tout, on se prend pour le centre du monde. Et j'ai eu beau lui dire que "des comme ca" y en a dans tous les métiers, ben non, pour elle tous les profs et seulement eux sont tels qu'elle le décrivait....
Et ca c'est le plus dur: l'image que la société nous renvoit de nous memes. Mais venez les gens, venez vivre 2 mois de notre quotidien et on en reparle.
Je vais conclure :Moi je dis, dans la vie faut pas avoir de regret : vas y , fonce, mais assure tes arrières tout de même!
Perso, j'aime mon métier, mais je n'enseigne pas ce que j'aime : l'anglais. Et c'est de là que bien souvent vient le mal être des profs: le fossé entre le concours qu'on a passé, les études qu'ont a chéries et la réalité du terrain....
Après 10 ans de métier, je me considère pas vraiment comme prof d'anglais. Ou plutôt comme prof d'anglais mais aussi comme plein d'autres choses. Je fais du social, je prends des rdv chez l'orthophoniste, au cmp, je fais la maman, la psy mais je suis pas prof d'anglais. Donc toi qui déboule dans le métier tu vas tomber de haut. Certes, il n'y a pas de stress lié au résultat. Mais il y a les chefs d'etablissement de plus en plus tenus de faire croire que leur établissement est exemplaire sinon, ben eux ils ont moins de points pour muter par la suite et avoir un meilleur établissement ( plus "côté" etc...). Du coup, ils étouffent tout. Il faut savoir que dans les établissements, il y a beaucoup de violence entre élèves et évidemment contre les profs ( à plus ou moins haut niveau), de sexe ( dans les toilettes des élèves). Alors certains d'entre vous vont dire que je mens, mais non. Je suis en LP, mon mari en collège. Son établissement est en centre ville, soit disant calme, c'est ce que tout le monde croit. Mais ce qui s'y passe est tout bonnement hallucinant. On le raconte à des potes non profs, ils n'en croient pas leurs oreilles. Mais voilà, les chefs font pas remonter, pas de vague.
Chez moi en LP c'est l'absenteisme.... Les élèves sont là, mais dans la cour. La encore, je le raconte, mes amis me croient pas. On marche sur la tête. J'ai du dernierement allée moi meme demander à un des adjoints en réunion de venir m'aider à récuperer des élèves qui se cachaient au cdi.
Moi je n'ai pas le fameux livret de compétences avec les piliers. Mais quand mon mari me raconte, c'est ubuesque! Les conseils de classe ne servent à rien, les avertissements ne sont plus mis sur le bulletin mais sur une feuille a part que la famille pourra jeter et donc l'avertissement, le blâme ne sera pas dans le dossier scolaire.
Bon, j'arrête là, je veux pas te dégouter. J'ai moi même beaucoup hésité avant d'être prof, j'étais hotesse de l'air. Mon année de stage a pas été simple, j'étais frustrée.Puis j'ai rencontré des collègues qui m'ont fait comprendre qu'on peut pas changer le système, de faire mon métier du mieux que je le peux avec les moyens du bord. Mais sache que c'est fatiguant, usant, parceque les CPE sont débordés, donc tu dois faire leur travail, idem pour l'infirmière, l'assistante sociale. Apres, j'ai des collègues qui font leur boulot, ne communique pas avec l'élève point. Etre prof, c'est une grande liberté d'exercer tout de même.
Ah oui, j'oubliais! Tu vas t'en prendre PLEIN LA GUEULE! On glande, on est tout le temps en arret, en vacances, on bosse QUE 18 h et 8 mois par an ( c'est bien ca qu'il avait dit l'autre pendant le debat). J'etais dernierement à un anniversaire d'enfants et une des mamans m'en a mis plein la tronche : on chipote tout, on se prend pour le centre du monde. Et j'ai eu beau lui dire que "des comme ca" y en a dans tous les métiers, ben non, pour elle tous les profs et seulement eux sont tels qu'elle le décrivait....
Et ca c'est le plus dur: l'image que la société nous renvoit de nous memes. Mais venez les gens, venez vivre 2 mois de notre quotidien et on en reparle.
Je vais conclure :Moi je dis, dans la vie faut pas avoir de regret : vas y , fonce, mais assure tes arrières tout de même!
- CircéExpert
Ben moi ça fait 4 ans que j'enseigne après avoir suer sang et eau pour obtenir ce foutu sésame et je sais déjà que je vais me reconvertir d'ici à 5 ans !!
- HermèsNiveau 4
Je me permets d'apporter mon témoignage.
A 40 ans, j'ai décidé de plaquer une carrière confortable dans le secteur privé (je précise) et d'intégrer l'EN. j'ai choisi la voie professionnelle parceque c'est ce qui correspondait le mieux à mon expérience et c'est là que j'ai pensé que je serai le plus utile.
En découvrant l'enseignement, j'ai été surprise par un mode de fonctionnement "archaique", des profs complétement usés, abusés et désabusés, des élèves..........ah les élèves, absoluement pas comme je me les imaginais (j'étais restée à l'époque où le professeur était quelqu'un qui détenait le savoir, les connaissances, bref le "maître" que l'on respectait)...le choc fut rude mais ma motivation dans ma reconversion était plus forte, je me suis accrochée avec mes classes, j'ai travaillé beaucoup (certaines semaines plus que dans le privé) pour préparer mes cours et un jour dès ma première année d'enseignement, un élève m'a dit "vous n'êtes pas un prof comme les autres, vous savez de quoi vous parlez vous au moins"....cette phrase raisonne souvent dans ma tête et chaque jour, je me dis "tu as fait le bon choix, tu as redonné un sens à ta vie professionnelle".
Je sais, et Marc tu dois savoir, que les élèves sont de plus en plus ingérables, les programmes impossibles à terminer, les parents à gérer comme dans un SAV, une administration ankilosée, et peu de collégues pour t'aider, bien au contraire. Rajouté à tout ça un poste à l'autre bout de la France avec une remise en cause souvent de sa vie personnelle, une administration frileuse et le mépris des collègues parceque tu as déjà eu une précédente vie professionnelle souvent confortable (c'est ce qui te fait prendre du détachement vis à vis des "évenements" dans le lycée). Ah et j'oublie le mépris de ton entourage : tu bosses jamais et t'es toujours en vacances ! D'ailleurs lors de mon inspection de titularisation, mon inspecteur de l'époque m'a lancé "bienvenue dans le monde des incompris de la société".
Si ton projet te tient à coeur alors fonce ! C'est vrai que tous les profs ne parlent que d'une chose quitter le métier mais je ne suis pas sure qu'ailleurs l'herbe soit plus verte surtout par les temps qui courrent et à l'approche de la cinquantaine.
Quant au salaire, sache que si tu intégres la voie professionnelle et seulement la voie professionnelle, tu peux bénéficier d'un reclassement c'est à dire prendre en compte tes années d'expériences professionnelles pour ton échelon (salaire). Ce qui t'évite de démarrer au bas des échelons, c'est à dire la misère, il faut l'avouer.
Après 5 ans d'enseignement en LP et en RP, j'ai décidé pour la prochaine rentrée de prendre en charge des élèves à grosses difficultés scolaires et comportementales. Un nouveau défi, mais j'ai besoin, après avoir courru pendant 15 ans pour du "pognon", de travailler sur de l'humain. J'ai conscience que ma tâche sera difficile, méprisée de mes collègues mais je m'en fiche.... N'en déplaise à mes collègues Oui dans l'enseignement on peut trouver du plaisir à faire un formidable métier qu'est le nôtre !
A 40 ans, j'ai décidé de plaquer une carrière confortable dans le secteur privé (je précise) et d'intégrer l'EN. j'ai choisi la voie professionnelle parceque c'est ce qui correspondait le mieux à mon expérience et c'est là que j'ai pensé que je serai le plus utile.
En découvrant l'enseignement, j'ai été surprise par un mode de fonctionnement "archaique", des profs complétement usés, abusés et désabusés, des élèves..........ah les élèves, absoluement pas comme je me les imaginais (j'étais restée à l'époque où le professeur était quelqu'un qui détenait le savoir, les connaissances, bref le "maître" que l'on respectait)...le choc fut rude mais ma motivation dans ma reconversion était plus forte, je me suis accrochée avec mes classes, j'ai travaillé beaucoup (certaines semaines plus que dans le privé) pour préparer mes cours et un jour dès ma première année d'enseignement, un élève m'a dit "vous n'êtes pas un prof comme les autres, vous savez de quoi vous parlez vous au moins"....cette phrase raisonne souvent dans ma tête et chaque jour, je me dis "tu as fait le bon choix, tu as redonné un sens à ta vie professionnelle".
Je sais, et Marc tu dois savoir, que les élèves sont de plus en plus ingérables, les programmes impossibles à terminer, les parents à gérer comme dans un SAV, une administration ankilosée, et peu de collégues pour t'aider, bien au contraire. Rajouté à tout ça un poste à l'autre bout de la France avec une remise en cause souvent de sa vie personnelle, une administration frileuse et le mépris des collègues parceque tu as déjà eu une précédente vie professionnelle souvent confortable (c'est ce qui te fait prendre du détachement vis à vis des "évenements" dans le lycée). Ah et j'oublie le mépris de ton entourage : tu bosses jamais et t'es toujours en vacances ! D'ailleurs lors de mon inspection de titularisation, mon inspecteur de l'époque m'a lancé "bienvenue dans le monde des incompris de la société".
Si ton projet te tient à coeur alors fonce ! C'est vrai que tous les profs ne parlent que d'une chose quitter le métier mais je ne suis pas sure qu'ailleurs l'herbe soit plus verte surtout par les temps qui courrent et à l'approche de la cinquantaine.
Quant au salaire, sache que si tu intégres la voie professionnelle et seulement la voie professionnelle, tu peux bénéficier d'un reclassement c'est à dire prendre en compte tes années d'expériences professionnelles pour ton échelon (salaire). Ce qui t'évite de démarrer au bas des échelons, c'est à dire la misère, il faut l'avouer.
Après 5 ans d'enseignement en LP et en RP, j'ai décidé pour la prochaine rentrée de prendre en charge des élèves à grosses difficultés scolaires et comportementales. Un nouveau défi, mais j'ai besoin, après avoir courru pendant 15 ans pour du "pognon", de travailler sur de l'humain. J'ai conscience que ma tâche sera difficile, méprisée de mes collègues mais je m'en fiche.... N'en déplaise à mes collègues Oui dans l'enseignement on peut trouver du plaisir à faire un formidable métier qu'est le nôtre !
- lovelydayNiveau 6
fuis, ne crois pas que tu vas apporter le savoir...Si j'avais su...
- LefterisEsprit sacré
Emma19 a écrit:Je me permets d'apporter mon témoignage.
A 40 ans, j'ai décidé de plaquer une carrière confortable dans le secteur privé (je précise) et d'intégrer l'EN. j'ai choisi la voie professionnelle parceque c'est ce qui correspondait le mieux à mon expérience et c'est là que j'ai pensé que je serai le plus utile.
En découvrant l'enseignement, j'ai été surprise par un mode de fonctionnement "archaique", des profs complétement usés, abusés et désabusés, des élèves..........ah les élèves, absoluement pas comme je me les imaginais (j'étais restée à l'époque où le professeur était quelqu'un qui détenait le savoir, les connaissances, bref le "maître" que l'on respectait)...le choc fut rude mais ma motivation dans ma reconversion était plus forte, je me suis accrochée avec mes classes, j'ai travaillé beaucoup (certaines semaines plus que dans le privé) pour préparer mes cours et un jour dès ma première année d'enseignement, un élève m'a dit "vous n'êtes pas un prof comme les autres, vous savez de quoi vous parlez vous au moins"....cette phrase raisonne souvent dans ma tête et chaque jour, je me dis "tu as fait le bon choix, tu as redonné un sens à ta vie professionnelle".
Je sais, et Marc tu dois savoir, que les élèves sont de plus en plus ingérables, les programmes impossibles à terminer, les parents à gérer comme dans un SAV, une administration ankilosée, et peu de collégues pour t'aider, bien au contraire. Rajouté à tout ça un poste à l'autre bout de la France avec une remise en cause souvent de sa vie personnelle, une administration frileuse et le mépris des collègues parceque tu as déjà eu une précédente vie professionnelle souvent confortable (c'est ce qui te fait prendre du détachement vis à vis des "évenements" dans le lycée). Ah et j'oublie le mépris de ton entourage : tu bosses jamais et t'es toujours en vacances ! D'ailleurs lors de mon inspection de titularisation, mon inspecteur de l'époque m'a lancé "bienvenue dans le monde des incompris de la société".
Si ton projet te tient à coeur alors fonce ! C'est vrai que tous les profs ne parlent que d'une chose quitter le métier mais je ne suis pas sure qu'ailleurs l'herbe soit plus verte surtout par les temps qui courrent et à l'approche de la cinquantaine.
Quant au salaire, sache que si tu intégres la voie professionnelle et seulement la voie professionnelle, tu peux bénéficier d'un reclassement c'est à dire prendre en compte tes années d'expériences professionnelles pour ton échelon (salaire). Ce qui t'évite de démarrer au bas des échelons, c'est à dire la misère, il faut l'avouer.
Après 5 ans d'enseignement en LP et en RP, j'ai décidé pour la prochaine rentrée de prendre en charge des élèves à grosses difficultés scolaires et comportementales. Un nouveau défi, mais j'ai besoin, après avoir courru pendant 15 ans pour du "pognon", de travailler sur de l'humain. J'ai conscience que ma tâche sera difficile, méprisée de mes collègues mais je m'en fiche.... N'en déplaise à mes collègues Oui dans l'enseignement on peut trouver du plaisir à faire un formidable métier qu'est le nôtre !
Je me reconnais beaucoup dans ce que tu dis , notamment le "choc" de la transformation des élèves, leur impolitesse, leur incapacité à se taire, l'impolitesse tout aussi grande de leurs parents, la frilosité de l'administration, les faux-semblants (faire semblant de s'intéresser, d'être motivé, les réunions de blabla , alors que tout le monde sait que le bateau coule). Comme toi, j'ai un recul énorme et ce qui est un événement pour certains est un non -événement pour moi.
Une différence majeure : je ne suis pas méprisé par mes collègues, pas plus que je ne les méprise, mais pour les raisons ci-dessus, je me sens souvent en décalage. Quant aux élèves, ils ne savent pas que j'avais un autre métier (mais ce n'est pas comme toi , il était sans rapport aucun avec ce que j'enseigne, donc nul raison de l'évoquer).
C'est aussi ce qui fait que si mon métier ne me remplit pas de bonheur, il n'est pas non plus cause de mon malheur, car je relativise, j'ai d'autres préoccupations, d'autres repères aussi. Et j'ai au moins le plaisir d'être dans ma matière, à défaut de transmettre correctement vu le "public", selon cette magnifique métaphoree propre à l'EN , je me perfectionne, je lis.
Pour la voie professionnelle, exact, 5 années peuvent être reprises. Mais attention aux reclassements, il faut se battre en permanence, les "erreurs" sont toujours au désavantage du fonctionnaire ( après avoir réglé plusieurs problèmes de reclassement, je suis encore devant le médiateur , et peut-être au tribunal administratif, ça devient pénible).
Maintenant, notre futur nouveau collègue potentiel doit savoir qu'à son âge, ce sera probablement son dernier métier , et de toute manière, il faut avoir 15 ans de fonction publique pour prétendre à une retraite proportionnelle 'qui s'ajoutera à celle du privé) .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
Lefteris a écrit:Message en double Comment effacer ? .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- christophevanNiveau 6
Bon... Beaucoup de messages assez peu encourageants. Alors, pour contraster un peu, je suis prof depuis 4 ans maintenant et j'ai vraiment eu du mal les deux premières années. Mais plus j'avance et plus ce boulot me plait. Evidemment, il y a des inconvénients et l'évolution est assez inquiétante :
- l'attitude de certains élèves ;
- les conditions de travail, pas toujours au niveau, notamment dans certains établissements où l'administration n'est pas au niveau ;
- la vision qu'ont les gens de notre métier. J'avoue ne pas me lancer dans des débats dans ce cas là, ça ne sert à rien puisque les arguments énoncés un jour sont oubliés dès le lendemain et tu réentends les mêmes absurdités que tu avais dénoncées.
- les projets ministériels peu enthousiasmants et le salaire...
Après, ce métier m'apporte énormément de satisfactions :
- l'ambiance entre les collègues (je suis bien tombé)
- de nombreux élèves sont très attachants et sympathiques
- l'impression, malgré ce que certains pensent, d'être utile, même si le niveau des élèves est parfois "désarmants"
- l'attitude de certains élèves ;
- les conditions de travail, pas toujours au niveau, notamment dans certains établissements où l'administration n'est pas au niveau ;
- la vision qu'ont les gens de notre métier. J'avoue ne pas me lancer dans des débats dans ce cas là, ça ne sert à rien puisque les arguments énoncés un jour sont oubliés dès le lendemain et tu réentends les mêmes absurdités que tu avais dénoncées.
- les projets ministériels peu enthousiasmants et le salaire...
Après, ce métier m'apporte énormément de satisfactions :
- l'ambiance entre les collègues (je suis bien tombé)
- de nombreux élèves sont très attachants et sympathiques
- l'impression, malgré ce que certains pensent, d'être utile, même si le niveau des élèves est parfois "désarmants"
- CircéExpert
Je me suis beaucoup retrouvée dans le témoignage de Lefteris mais en ce qui me concerne ce ne sont pas les élèves qui auront ma peau, c'est le système: la paye, le rectorat, les lourdeurs en tous genres, passer pour la reine des feignasses quand je n'ai jamais autant bossé de ma vie... non franchement, même un sourire de gamin, même si c'est énorme et que ça vous sauve une année, ça ne vaut quand même pas le coup que j'y laisse ma santé.
A moins que je retrouve les conditions de travail que j'avais dans mon ancien établissement. Bonjour la loterie !!
A moins que je retrouve les conditions de travail que j'avais dans mon ancien établissement. Bonjour la loterie !!
- LefterisEsprit sacré
Apparemment, tu es dans le privé. Ca peut être mieux, mais parfois aussi on presse encore plus le personnel. Cela étant, dans le public, il faut se battre pour tout aussi, notamment en cas de reconversion. Si j'ouvrais un fil pour expliquer les combats que j'ai dû mener pour récupérer mon ancienneté, le bon échelon etc. ça prendrait des pages Et ce n'est pas tout à fait fini . L'administration joue sur l'effet d'usure, sur sa force d'inertie.Circé a écrit:Je me suis beaucoup retrouvée dans le témoignage de Lefteris mais en ce qui me concerne ce ne sont pas les élèves qui auront ma peau, c'est le système: la paye, le rectorat, les lourdeurs en tous genres, passer pour la reine des feignasses quand je n'ai jamais autant bossé de ma vie... non franchement, même un sourire de gamin, même si c'est énorme et que ça vous sauve une année, ça ne vaut quand même pas le coup que j'y laisse ma santé.
A moins que je retrouve les conditions de travail que j'avais dans mon ancien établissement. Bonjour la loterie !!
Ca ne vaut pas le coup en effet d'y laisser sa santé, et surtout, il faut apprendre à bosser moins, on en fait toujours trop notamment au début, les élèves ne voient pas la différence.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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