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- RamoneurNiveau 8
PurpleBanner a écrit:Ramoneur a écrit:Peut-elle admettre que tout enseignement (et je dirais
a fortiori musical) ne peut se résumer à un investissement avec un retour rapide sur ce dernier ?
Oui, bien la citation. Mais c'est qui "elle".
Dans les conservatoires que je connais et que j'ai connu, pas de sound painting ou d'ateliers comme vous les décrivez. Peut-être en centre de loisirs ou dans les associations...
Elle= la cité.
Pour ma part je n'aurais probablement pas ce rapport à la musique si mes parents ne m'avaient pas présenté Mozart quand j'avais 6-7 ans, à l'âge où j'étais sans a priori. Je les ai bien laissés tomber, mes classiques, à l'âge du collège. Mais c'était pour mieux les retrouver au lycée.
- AuroreEsprit éclairé
Mais que fait l'école, alors ? Que disent les programmes scolaires ? Qu'il ne faut pas faire de "l'élitisme" ?Ramoneur a écrit:PurpleBanner a écrit:Ramoneur a écrit:Peut-elle admettre que tout enseignement (et je dirais
a fortiori musical) ne peut se résumer à un investissement avec un retour rapide sur ce dernier ?
Oui, bien la citation. Mais c'est qui "elle".
Dans les conservatoires que je connais et que j'ai connu, pas de sound painting ou d'ateliers comme vous les décrivez. Peut-être en centre de loisirs ou dans les associations...
Elle= la cité.
Pour ma part je n'aurais probablement pas ce rapport à la musique si mes parents ne m'avaient pas présenté Mozart quand j'avais 6-7 ans, à l'âge où j'étais sans a priori. Je les ai bien laissés tomber, mes classiques, à l'âge du collège. Mais c'était pour mieux les retrouver au lycée.
- PurpleBannerNiveau 7
Ramoneur, vos parents vous ont initié à la musique classique parce qu’ils la connaissaient, en écoutaient, la valorisaient. Ils avaient donc cette culture. Ils vous l’ont transmise. CQFD
De la même manière Aurore, pour éduquer le goût d’un enfant avec « de bons produits du terroir », il faut les connaître, savoir les choisir, les aimer et les valoriser. En avoir la culture. Ici aussi, CQFD.
Quant au débat sur La-Belle-Musique-De-Qualité-qui-est-celle-que-j’écoute, je ne suis pas sûre qu’il soit sage, pour moi, de m’y engager. Vous semblez avoir là-dessus des convictions qui paraissent ne souffrir aucun débat…
Pour en revenir à l’enseignement de la musique dans les conservatoires, il n’est pas normal, aujourd’hui (comme hier donc) qu’un enfant qui s’intéresse à la musique, qui souhaite l’apprendre et dont les parents n’ont pas de culture musicale « académique » n’ait que peu de chances de réussir (et peu de chances de continuer son apprentissage au delà du premier examen).
La culture musicale et la musique écoutée (ou non) à la maison ne devraient rien à voir là dedans. Si l’enfant est volontaire, l’enseignement proposé devrait, à lui seul, lui permettre d’aller le plus loin possible (comme pour l’enseignement de la lecture et de l’écriture). Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
De la même manière Aurore, pour éduquer le goût d’un enfant avec « de bons produits du terroir », il faut les connaître, savoir les choisir, les aimer et les valoriser. En avoir la culture. Ici aussi, CQFD.
Quant au débat sur La-Belle-Musique-De-Qualité-qui-est-celle-que-j’écoute, je ne suis pas sûre qu’il soit sage, pour moi, de m’y engager. Vous semblez avoir là-dessus des convictions qui paraissent ne souffrir aucun débat…
Pour en revenir à l’enseignement de la musique dans les conservatoires, il n’est pas normal, aujourd’hui (comme hier donc) qu’un enfant qui s’intéresse à la musique, qui souhaite l’apprendre et dont les parents n’ont pas de culture musicale « académique » n’ait que peu de chances de réussir (et peu de chances de continuer son apprentissage au delà du premier examen).
La culture musicale et la musique écoutée (ou non) à la maison ne devraient rien à voir là dedans. Si l’enfant est volontaire, l’enseignement proposé devrait, à lui seul, lui permettre d’aller le plus loin possible (comme pour l’enseignement de la lecture et de l’écriture). Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
- AuroreEsprit éclairé
Nous sommes d'accord, au moins sur le constat. Mais alors, que faire ?PurpleBanner a écrit:Ramoneur, vos parents vous ont initié à la musique classique parce qu’ils la connaissaient, en écoutaient, la valorisaient. Ils avaient donc cette culture. Ils vous l’ont transmise. CQFD
De la même manière Aurore, pour éduquer le goût d’un enfant avec « de bons produits du terroir », il faut les connaître, savoir les choisir, les aimer et les valoriser. En avoir la culture. Ici aussi, CQFD.
Encore une fois, il existe des personnes qui préfèrent la villageoise aux grands crus. Elles en ont parfaitement le droit. Cependant, que vous le vouliez ou non, les personnes averties ne s'y trompent pas. Du reste, ceux qui ont décrété ce nivellement des valeurs n'y croient pas eux-mêmes la plupart du temps...PurpleBanner a écrit:
Quant au débat sur La-Belle-Musique-De-Qualité-qui-est-celle-que-j’écoute, je ne suis pas sûre qu’il soit sage, pour moi, de m’y engager. Vous semblez avoir là-dessus des convictions qui paraissent ne souffrir aucun débat…
Pas normal, certes, mais encore une fois, en rester aux incantations et au yakafokon, ça ne suffit pas. Si l'on veut vraiment qu'un nombre plus important d'élèves accède à la connaissance de l'art (et pas uniquement de la musique), il n'existe qu'une seule solution : revoir et enrichir les programmes de l'enseignement général - et non pas appauvrir ceux de l'enseignement musical spécialisé et niveler par le bas. Vous constatez à juste titre le décalage - pour ne pas dire l'abime - existant entre ce qui s'apparente à une friche (le goût non formé et l'absence de culture et de connaissances chez une majorité d'élèves) et l'enseignement des conservatoires : c'est à l'enseignement général de le combler, de préparer le terrain. Les conservatoires n'ont pas à se substituer à l'école, et pas davantage à la MJC ou au centre de loisirs.PurpleBanner a écrit:Pour en revenir à l’enseignement de la musique dans les conservatoires, il n’est pas normal, aujourd’hui (comme hier donc) qu’un enfant qui s’intéresse à la musique, qui souhaite l’apprendre et dont les parents n’ont pas de culture musicale « académique » n’ait que peu de chances de réussir (et peu de chances de continuer son apprentissage au delà du premier examen).
La culture musicale et la musique écoutée (ou non) à la maison ne devraient rien à voir là dedans. Si l’enfant est volontaire, l’enseignement proposé devrait, à lui seul, lui permettre d’aller le plus loin possible (comme pour l’enseignement de la lecture et de l’écriture). Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Autrement, il n'existe pas de culture musicale "académique", mais une culture musicale (et artistique) tout court.
- AuroreEsprit éclairé
J'ajoute que cette question de l'enseignement de la musique dans le cursus scolaire, et notamment en primaire, en cache deux autres : celle de la formation des instits, mais également celle des dumistes. Vaste programme...
- UlrichNiveau 6
PurpleBanner a écrit:Possible mais difficile de faire apprécier l'andouillette, la truffe, le café noir à un enfant. Plus simple d'y aller par étape.
Certes, mais il faut aussi savoir trouver les étapes dans le répertoire de la musique savante. Évidemment, si on veut faire aimer Beethoven à quelqu'un, on ne commencera pas par lui faire écouter la Grande fugue op. 133 ! Mais on peut faire chanter Schubert ou Stravinsky à des enfants de 8 ans sans problème. Il suffit de commencer par les petits chants écrits dans un style populaire...
Passer par le rock pour faire aimer Mozart aux élèves (ou par Pop'Pea pour faire aimer Monteverdi !), je n'y crois pas une seconde...
- DhaiphiGrand sage
Et donc, si les profs faisaient correctement leur boulot, JS The King Bach tournerait en boucle sur toutes les radios et les platines et le monde aurait atteint la félicité.Aurore a écrit:Et donc tout se vaut ?
Deux choses me semblent importantes :
- si la qualité est partout, comme vous dites, ce n'est pas le même type de qualité, et les genres ne se valent pas. Même s'il existe de la bonne variété, son propos n'est pas tout à fait le même que celui de la Messe en si de Bach. Il y a la musique de divertissement (qu'elle soit bonne ou mauvaise) et puis il y a ce que l'Histoire retient de chaque période.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- UlrichNiveau 6
Dhaiphi a écrit:Et donc, si les profs faisaient correctement leur boulot, JS The King Bach tournerait en boucle sur toutes les radios et les platines et le monde aurait atteint la félicité.
Si les profs faisaient correctement leur boulot, JS The King Bach tournerait en boucle dans les cours de musique, au lieu de Jean-Jacques Goldman ou des Pink Floyd, qui sont au programme du Bac 2012 (et que j'admire beaucoup, ne serait-ce que pour la scène finale de Zabriskie Point ! ).
- PurpleBannerNiveau 7
Ulrich a écrit:
Certes, mais il faut aussi savoir trouver les étapes dans le répertoire de la musique savante. Évidemment, si on veut faire aimer Beethoven à quelqu'un, on ne commencera pas par lui faire écouter la Grande fugue op. 133 ! Mais on peut faire chanter Schubert ou Stravinsky à des enfants de 8 ans sans problème. Il suffit de commencer par les petits chants écrits dans un style populaire...
Passer par le rock pour faire aimer Mozart aux élèves (ou par Pop'Pea pour faire aimer Monteverdi !), je n'y crois pas une seconde...
La musique savante...il est vraiment bizarre cet adjectif. Si c'est une expression consacrée, je l'ignorais.
Pour moi, vraiment, il ne s'agit pas de faire aimer tel ou tel (je ne pourrais pas faire de name dropping en musique classique de toute façon, mon fils en connaît déjà plus que moi en ce rayon :lol:), mais d'enseigner la musique, son écriture, sa lecture, sa pratique et sa diversité. Avec rigueur, exigence et (je ne sais pas si je fais bien d'oser ce mot...), pédagogie. Aargh!
Quant à Pop'pea, nous y sommes allés en famille dimanche dernier, c'est excellent. Ma belle-mère, fan de musique baroque, y a retrouvé les airs de Monteverdi qu'elle apprécie, les chanteuses auxquelles est habituée. Certes, elle déplorait la prestation des hommes (Benjamin Biolay, Carl Barat et Marc Almond, issus des charts) qui nous a nous, enchantés. C'est chaud, mais c'est l'histoire de ces empereurs romains dégénérés qui veut cela; les enfants étaient là aussi, je me suis donné bonne conscience en me disant que c'était loin d'être pire que Secret Story...
Pour moi, ce type d'opéra, c'est de la recherche (il n'y a pas d'orchestre, la musique est interprétée par un groupe de rock, le tout traité comme un opéra). Et justement Ulrich, cette recherche de produire quelque chose de nouveau, de différent avec des oeuvres classiques éculées, tout en les respectant, je trouve ça bien.
- AuroreEsprit éclairé
Oui, c'est une expression consacrée qui vaut ce qu'elle vaut mais, faute de mieux...PurpleBanner a écrit:
La musique savante...il est vraiment bizarre cet adjectif.
Tu fais très bien d'oser ! ce n'est pas parce que quelques cuistres hors-sol tentent de nous en confisquer l'usage que nous devons nous en passer.PurpleBanner a écrit:Pour moi, vraiment, il ne s'agit pas de faire aimer tel ou tel (je ne pourrais pas faire de name dropping en musique classique de toute façon, mon fils en connaît déjà plus que moi en ce rayon :lol:), mais d'enseigner la musique, son écriture, sa lecture, sa pratique et sa diversité. Avec rigueur, exigence et (je ne sais pas si je fais bien d'oser ce mot...), pédagogie. Aargh!
Remarque révélatrice. Tu reconnais donc que ce n'était qu'un pis-aller. Rien ne t'empêchait de les emmener à un bon concert et de les confronter à de la grande musique (oui, j'assume ! )... Ou alors, autant assumer jusqu'au bout le fait d'aller au concert juste "pour s'éclater".PurpleBanner a écrit:Quant à Pop'pea, nous y sommes allés en famille dimanche dernier, c'est excellent. Ma belle-mère, fan de musique baroque, y a retrouvé les airs de Monteverdi qu'elle apprécie, les chanteuses auxquelles est habituée. Certes, elle déplorait la prestation des hommes (Benjamin Biolay, Carl Barat et Marc Almond, issus des charts) qui nous a nous, enchantés. C'est chaud, mais c'est l'histoire de ces empereurs romains dégénérés qui veut cela; les enfants étaient là aussi, je me suis donné bonne conscience en me disant que c'était loin d'être pire que Secret Story...
Le fait qu'une œuvre soit expérimentale ou s'apparente à de la "recherche" n'est pas un gage de qualité, loin de là. Quant au crossover, il ne faut pas se leurrer sur sa nature : un phénomène de mode avant tout commercial et politique auquel la direction du théâtre du Châtelet n'était pas obligée de céder.PurpleBanner a écrit:Pour moi, ce type d'opéra, c'est de la recherche (il n'y a pas d'orchestre, la musique est interprétée par un groupe de rock, le tout traité comme un opéra). Et justement Ulrich, cette recherche de produire quelque chose de nouveau, de différent avec des œuvres classiques éculées, tout en les respectant, je trouve ça bien.
Des "œuvres classiques éculées", vraiment ? "Tout en les respectant" ???? voilà un avis qui n'engage que toi...
- DhaiphiGrand sage
Je crois que c'est clair : il n'y a de musique que savante et JS Bach est son prophète.Aurore a écrit: Rien ne t'empêchait de les emmener à un bon concert et de les confronter à de la grande musique (oui, j'assume ! )...
Je comprends et je respecte ton point de vue.
Si on demande à un musicien classique ce qu'il pense du blues, il dira que c'est une musique "primitive" mais il y a de fortes chances qu'il soit incapable de l'interpréter correctement. Cela ne le souciera guère car c'est une musique "primitive".
Nous vivons dans des mondes culturels parallèles, parfois, on peut se rendre visite, voire séjourner un temps et puis au bout du compte chacun rentre chez soi. Je ne forme pas le souhait que nous vivions tous dans le monde de la perfection formelle.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- PurpleBannerNiveau 7
Aurore a écrit:Remarque révélatrice. Tu reconnais donc que ce n'était qu'un pis-aller. Rien ne t'empêchait de les emmener à un bon concert et de les confronter à de la grande musique (oui, j'assume ! )... Ou alors, autant assumer jusqu'au bout le fait d'aller au concert juste "pour s'éclater".PurpleBanner a écrit:
Quant à Pop'pea (...) C'est chaud, mais c'est l'histoire de ces empereurs romains dégénérés qui veut cela; les enfants étaient là aussi, je me suis donné bonne conscience en me disant que c'était loin d'être pire que Secret Story...
"C'est chaud", je ne sais pas si je suis bien fait comprendre: il y a du sexe, de la violence et de l'immoralité dans le livret de Monteverdi même puisque l'histoire de Néron, Poppée, Sénèque est une histoire de puissants dépravés (Agrippine, Caligula, etc.).
Je vais toujours au concert, à l'opéra ou au ballet pour "m'éclater", qu'il y ait des riffs de guitare ou des arpèges au piano.
Dhaiphi a écrit:Je crois que c'est clair : il n'y a de musique que savante et JS Bach est son prophète.Aurore a écrit: Rien ne t'empêchait de les emmener à un bon concert et de les confronter à de la grande musique (oui, j'assume ! )...
Je comprends et je respecte ton point de vue.
Si on demande à un musicien classique ce qu'il pense du blues, il dira que c'est une musique "primitive" mais il y a de fortes chances qu'il soit incapable de l'interpréter correctement. Cela ne le souciera guère car c'est une musique "primitive".
Nous vivons dans des mondes culturels parallèles, parfois, on peut se rendre visite, voire séjourner un temps et puis au bout du compte chacun rentre chez soi. Je ne forme pas le souhait que nous vivions tous dans le monde de la perfection formelle.
Daiphi, je comprends, je respecte ton point de vue....et j'admire ta sagesse.
- AuroreEsprit éclairé
Heureusement, ce n'est pas aussi simple que cela...Dhaiphi a écrit:Je crois que c'est clair : il n'y a de musique que savante et JS Bach est son prophète.Aurore a écrit: Rien ne t'empêchait de les emmener à un bon concert et de les confronter à de la grande musique (oui, j'assume ! )...
Je comprends et je respecte ton point de vue.
Si on demande à un musicien classique ce qu'il pense du blues, il dira que c'est une musique "primitive" mais il y a de fortes chances qu'il soit incapable de l'interpréter correctement. Cela ne le souciera guère car c'est une musique "primitive".
Justement, je ne sais pas si la dimension formelle est l'aspect le plus essentiel, en fin de compte...Dhaiphi a écrit:
Nous vivons dans des mondes culturels parallèles, parfois, on peut se rendre visite, voire séjourner un temps et puis au bout du compte chacun rentre chez soi. Je ne forme pas le souhait que nous vivions tous dans le monde de la perfection formelle.
Mais ne dévions pas du sujet : la question n'est pas ici de disserter des goûts et des couleurs de chacun, mais plutôt d'établir des priorités dans ce qu'il faudrait enseigner aux élèves.
- User5899Demi-dieu
Il en va de la musique comme de la littérature ou de n'importe quelle forme d'art : il y a des oeuvres plus profondes parce que plus complexes que d'autres, qui demandent un approfondissement et donc du temps. Tout ne se vaut pas du point de vue de l'écriture (je ne parle pas ensuite de la place que nous leur octroyons dans nos oreilles ou nos yeux).
- AuroreEsprit éclairé
D'accord, je te comprends mieux maintenant.PurpleBanner a écrit:Aurore a écrit:Remarque révélatrice. Tu reconnais donc que ce n'était qu'un pis-aller. Rien ne t'empêchait de les emmener à un bon concert et de les confronter à de la grande musique (oui, j'assume ! )... Ou alors, autant assumer jusqu'au bout le fait d'aller au concert juste "pour s'éclater".PurpleBanner a écrit:
Quant à Pop'pea (...) C'est chaud, mais c'est l'histoire de ces empereurs romains dégénérés qui veut cela; les enfants étaient là aussi, je me suis donné bonne conscience en me disant que c'était loin d'être pire que Secret Story...
"C'est chaud", je ne sais pas si je suis bien fait comprendre: il y a du sexe, de la violence et de l'immoralité dans le livret de Monteverdi même puisque l'histoire de Néron, Poppée, Sénèque est une histoire de puissants dépravés (Agrippine, Caligula, etc.).
Mais à mon sens, ce n'est pas parce que l'argument est hard que le rendu musical peut se permettre d'être vulgaire.
Comme toi !PurpleBanner a écrit:Je vais toujours au concert, à l'opéra ou au ballet pour "m'éclater", qu'il y ait des riffs de guitare ou des arpèges au piano.
- AuroreEsprit éclairé
Merci Cripure !Cripure a écrit:Il en va de la musique comme de la littérature ou de n'importe quelle forme d'art : il y a des oeuvres plus profondes parce que plus complexes que d'autres, qui demandent un approfondissement et donc du temps. Tout ne se vaut pas du point de vue de l'écriture (je ne parle pas ensuite de la place que nous leur octroyons dans nos oreilles ou nos yeux).
- PurpleBannerNiveau 7
Oui, tout à fait Cripure, et ce du Rap à la Cantate.
Leur problème (qui est grave) est qu'ils se rendent compte qu'il n'arrivent plus à enseigner ce qu'ils doivent enseigner. On en est donc à l'étape où il faut qu'ils se demandent pourquoi.
Pour moi, donc, une des réponses est le mode de transmission, la manière d'enseigner.
Mais ce que veulent enseigner les profs de conservatoire, c'est la musique, culture, solfège et pratique instrumentale et c'est ce qu'ils doivent enseigner. Il n'y a rien à changer là.Aurore a écrit:(...) la question (...) est (...) d'établir des priorités dans ce qu'il faudrait enseigner aux élèves.
Leur problème (qui est grave) est qu'ils se rendent compte qu'il n'arrivent plus à enseigner ce qu'ils doivent enseigner. On en est donc à l'étape où il faut qu'ils se demandent pourquoi.
Pour moi, donc, une des réponses est le mode de transmission, la manière d'enseigner.
- UlrichNiveau 6
PurpleBanner a écrit:Pour moi, donc, une des réponses est le mode de transmission, la manière d'enseigner.
Pourrais-tu développer un peu ?
- PurpleBannerNiveau 7
Je m'étale un peu sur le sujet dans mon premier message en page 3 du topic.
- PurpleBannerNiveau 7
Aurore a écrit:(...) à mon sens, ce n'est pas parce que l'argument est hard que le rendu musical peut se permettre d'être vulgaire.
Rhoooo, Aurore, mais ça n'était pas "vulgaire" enfin
- AuroreEsprit éclairé
Le problème réside pour moi plutôt dans l'état des élèves arrivant au conservatoire, donc dans ce qu'il faut faire en amont. Et aussi dans leur attitude et le manque de travail pendant leurs études. Ce n'est pas qu'une question de technique pédagogique, mais bien un problème plus global, tout comme à l'école.PurpleBanner a écrit:Oui, tout à fait Cripure, et ce du Rap à la Cantate.Mais ce que veulent enseigner les profs de conservatoire, c'est la musique, culture, solfège et pratique instrumentale et c'est ce qu'ils doivent enseigner. Il n'y a rien à changer là.Aurore a écrit:(...) la question (...) est (...) d'établir des priorités dans ce qu'il faudrait enseigner aux élèves.
Leur problème (qui est grave) est qu'ils se rendent compte qu'il n'arrivent plus à enseigner ce qu'ils doivent enseigner. On en est donc à l'étape où il faut qu'ils se demandent pourquoi.
Pour moi, donc, une des réponses est le mode de transmission, la manière d'enseigner.
- AuroreEsprit éclairé
Mais ce n'est qu'un objet de consommation, ce truc !PurpleBanner a écrit:Aurore a écrit:(...) à mon sens, ce n'est pas parce que l'argument est hard que le rendu musical peut se permettre d'être vulgaire.
Rhoooo, Aurore, mais ça n'était pas "vulgaire" enfin
Et la voix (enfin, si l'on peut dire) de Biolay, franchement... :Quel boulet:
- User5899Demi-dieu
Je m'aperçois que ce constat, finalement, tous les profs qui ont à enseigner un contenu qui suppose des prérequis le font. Langues "grammaticales" (latin, grec, allemand, français), maths, physique, musique, etc. Est-ce un problème de transmission ? Ou de destinataire qui oublie si vite qu'il n'y arrive plus ? Savoir lire en clé de fa ne demande pas des prouesses de transmission, ça demande de la pratique. Connaître la gamme d'ut dièse mineur aussi.PurpleBanner a écrit:ce que veulent enseigner les profs de conservatoire, c'est la musique, culture, solfège et pratique instrumentale et c'est ce qu'ils doivent enseigner. Il n'y a rien à changer là.
Leur problème (qui est grave) est qu'ils se rendent compte qu'il n'arrivent plus à enseigner ce qu'ils doivent enseigner. On en est donc à l'étape où il faut qu'ils se demandent pourquoi. Pour moi, donc, une des réponses est le mode de transmission, la manière d'enseigner.
- RamoneurNiveau 8
Dhaiphi a écrit:Je crois que c'est clair : il n'y a de musique que savante et JS Bach est son prophète.Aurore a écrit: Rien ne t'empêchait de les emmener à un bon concert et de les confronter à de la grande musique (oui, j'assume ! )...
Je comprends et je respecte ton point de vue.
Si on demande à un musicien classique ce qu'il pense du blues, il dira que c'est une musique "primitive" mais il y a de fortes chances qu'il soit incapable de l'interpréter correctement. Cela ne le souciera guère car c'est une musique "primitive".
Nous vivons dans des mondes culturels parallèles, parfois, on peut se rendre visite, voire séjourner un temps et puis au bout du compte chacun rentre chez soi. Je ne forme pas le souhait que nous vivions tous dans le monde de la perfection formelle.
C'est faux. Bach n'est pas le seul, il y a aussi Beethoven, Stravinsky, Monteverdi et Mozart... Et puis Bach n'est pas un prophète : c'est juste un évangéliste :lol:
Soyons sérieux, ramener le questionnement de ce fil à une dichotomie musique écrite musique orale n'a aucun sens. J'ai pour ma part assez d'amour pour le blues pour éviter de le comparer au soundpainting et autres dérives pédagogistes.
Finalement le plus dur n'est-il pas d'accepter à notre tour que le fruit de notre travail soit mûr bien après le dernier cours? Peut-on demander aux élèves d'acquérir en un an ce qui nous a pris des années à forger : un sens esthétique? Bien sur que non.
La "souffrance" parfois associée à l'étude de la musique est-elle nécessaire ? Je pense que oui. Si elle est le levier de la remise en cause de soi, alors elle est bénéfique. Quel est ce monde qui refuse de faire souffrir ses enfants pour l'art mais qui accepte la perversion actuelle du monde du travail ?
Dommage, pas de smiley masochiste dans le coin.
_________________
Ah, dis-je.
Ernest Hemingway
- AuroreEsprit éclairé
Bien d'accord. Cette dichotomie est d'autant plus caricaturale que :Ramoneur a écrit:
C'est faux. Bach n'est pas le seul, il y a aussi Beethoven, Stravinsky, Monteverdi et Mozart... Et puis Bach n'est pas un prophète : c'est juste un évangéliste :lol:
Soyons sérieux, ramener le questionnement de ce fil à une dichotomie musique écrite musique orale n'a aucun sens. J'ai pour ma part assez d'amour pour le blues pour éviter de le comparer au soundpainting et autres dérives pédagogistes.
- dans la production contemporaine, le simple fait que l’œuvre soit écrite ne constitue pas un gage de qualité, voire ne la sauve en rien de la médiocrité dans laquelle elle gît (n'en déplaise à l'ami Pierre Boulez... :diable: )
- des polyphonistes de la Renaissance à Bartók ou Stravinsky, les musiques populaires ont constamment irrigué la production écrite au point parfois d'en constituer la principale source d'inspiration. Qu'on pense également à l'influence du jazz sur les musiciens du XXe siècle...
La question est toutefois de savoir si Pop'pea ou plus largement la pop tout court sous son visage actuel appartiennent à la musique populaire ou bien constituent des créatures commerciales invasives (comme les plantes du même nom) des multinationales de l'audiovisuel et de l'entertainment.
Ramoneur a écrit:Finalement le plus dur n'est-il pas d'accepter à notre tour que le fruit de notre travail soit mûr bien après le dernier cours? Peut-on demander aux élèves d'acquérir en un an ce qui nous a pris des années à forger : un sens esthétique? Bien sur que non.
La "souffrance" parfois associée à l'étude de la musique est-elle nécessaire ? Je pense que oui. Si elle est le levier de la remise en cause de soi, alors elle est bénéfique. Quel est ce monde qui refuse de faire souffrir ses enfants pour l'art mais qui accepte la perversion actuelle du monde du travail ?
Pour autant, il est aisé de faire la différence entre un processus de maturation qui demande des années et qui n'avance pas en ligne droite (d'où parfois, des moments délicats à passer...) et un manque récurrent de pratique relevé à juste titre par Cripure, consécutif à un travail et une implication insuffisants, voire inexistants.
- PurpleBannerNiveau 7
Bien sûr; cependant, dès lors qu'on te demande de l'apprendre sans t'expliquer à quoi cela sert (à part réussir ton examen), la vacuité de cet apprentissage revient comme un uppercut. Surtout pour une matière telle que la musique, où la théorie est toujours si aisément applicable "pour montrer", expliquer, faire écouter l'intérêt de l'apprentissage.Cripure a écrit:Savoir lire en clé de fa ne demande pas des prouesses de transmission, ça demande de la pratique. Connaître la gamme d'ut dièse mineur aussi.
De quelle souffrance parlez-vous? Il est clair qu'il va me falloir des trésors de compréhension pour admettre qu'il faut souffrir pour apprendre la musique (lecture, écriture et pratique instrumentale). De l'effort, oui, mais de la souffrance... Non.Ramoneur a écrit:
La "souffrance" parfois associée à l'étude de la musique est-elle nécessaire ? Je pense que oui. Si elle est le levier de la remise en cause de soi, alors elle est bénéfique. Quel est ce monde qui refuse de faire souffrir ses enfants pour l'art mais qui accepte la perversion actuelle du monde du travail ?
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