Le fil des thésards (ou des thésards sur le fil, allez savoir...)

Ruthven a écrit:

vivielo a écrit:En principe, elle va me servir mais cela reste à voir.

Cela sert toujours ces choses-là, surtout à caler les armoires  :diable:  .

A l'heure du PDF, c'est moins efficace  :lol: 

Oui, mais on est aussi passé aux armoires Ikéa, sans pieds…

Bonjour,
Je remonte ce topic, car je dois passer cette semaine devant une commission pour un contrat doctoral, à l’école doctorale… J’ai cru comprendre que ça allait être délicat car il y a de nombreux candidats, et il y a beaucoup de labos, tandis qu’il y n’y a pas beaucoup de places (deux, je crois…   donc même en étant classé premier par son labo, ce n’est pas gagné).

Je dois présenter mon projet de thèse, et ensuite le jury me pose des questions.

Pour ceux qui seraient déjà passé par là, quel genre de questions vous a posées le jury ? À quoi puis-je m’attendre (me préparer…) ?

Bonjour,

Juste deux questions en ce qui me concerne, l'une sur la place de mon projet dans l'historiographie et l'autre sur un point de détail (de quels privilèges bénéficient les bourgeois de la ville qui est mon cadre d'étude). La première venait d'une PR en contempo (je suis en médiévale), directrice de son labo, la 2nd de quelqu'un que je ne connais pas et qui s'est excusé de poser une question qu'il a qualifiée de "naïve", il n'était visiblement pas historien.

Un topic a été ouvert sur les auditions pour contrat doctoral, tu y trouveras d'autres réponses
https://www.neoprofs.org/t48682-contrat-doctoral-audition-des-candidats-stress

Et bon courage!        

Dimka a écrit:Bonjour,
Je remonte ce topic, car je dois passer cette semaine devant une commission pour un contrat doctoral, à l’école doctorale… J’ai cru comprendre que ça allait être délicat car il y a de nombreux candidats, et il y a beaucoup de labos, tandis qu’il y n’y a pas beaucoup de places (deux, je crois…   donc même en étant classé premier par son labo, ce n’est pas gagné).

Je dois présenter mon projet de thèse, et ensuite le jury me pose des questions.

Pour ceux qui seraient déjà passé par là, quel genre de questions vous a posées le jury ? À quoi puis-je m’attendre (me préparer…) ?

Ici :
des questions sur la problématique, et d'une façon générale, sur "pourquoi ce sujet-là" (rapidement : je travaille sur une famille de l'époque moderne. Question : qu'est-ce que cette famille apporte de plus dans la connaissance, comment cette histoire s'insère-t-elle dans la production historiographique, etc).

J'avais eu des questions sur le contenu de mon projet de recherche (j'avais le même sujet, en plus restreint, en M2, donc on pouvait entrer dans le détail).

Merci beaucoup pour toutes ces réponses ! Le lien vers l’autre topic que je n’avais pas trouvé par moi-même donne aussi les grandes lignes !

Ça répond assez bien à mes inquiétudes. Comme j’ai écrit dans le dossier que je maîtrisais un peu le latin et le grec (pour les sources), je craignais qu’on me pose des questions pièges du style « pouvez-vous traduire en direct cette phrase pleine de mots et de subtilités grammaticales tordues », et je me demandais s’il était nécessaire que j’apprenne par cœur un Gaffiot et un Bailly en deux jours. Mais visiblement, ce n’est pas le type de questions en usage, et je vais pouvoir utiliser le temps qu’il me reste pour me concentrer sur le sujet de thèse en lui-même.

Par ailleurs, encore une petite question : s’attend-on à ce que les candidats arrivent en costume, ou plutôt en short à fleurs/tongs/maillot de football normalement habillés (chemise, pantalon normal…) ?

Dimka a écrit:Merci beaucoup pour toutes ces réponses ! Le lien vers l’autre topic que je n’avais pas trouvé par moi-même donne aussi les grandes lignes !

Ça répond assez bien à mes inquiétudes. Comme j’ai écrit dans le dossier que je maîtrisais un peu le latin et le grec (pour les sources), je craignais qu’on me pose des questions pièges du style « pouvez-vous traduire en direct cette phrase pleine de mots et de subtilités grammaticales tordues », et je me demandais s’il était nécessaire que j’apprenne par cœur un Gaffiot et un Bailly en deux jours. Mais visiblement, ce n’est pas le type de questions en usage, et je vais pouvoir utiliser le temps qu’il me reste pour me concentrer sur le sujet de thèse en lui-même.

Par ailleurs, encore une petite question : s’attend-on à ce que les candidats arrivent en costume, ou plutôt en short à fleurs/tongs/maillot de football normalement habillés (chemise, pantalon normal…) ?

Je dirais chemise, veste et pantalon "normal" (jean très sobre à la rigueur ou pantalon toile ou vaguement de costume, je ne sais pas si je suis claire). En revanche, oublie la cravate (et bien sûr premier bouton de la chemise ouvert  :lol: )

Dimka a écrit:

Par ailleurs, encore une petite question : s’attend-on à ce que les candidats arrivent en costume, ou plutôt en short à fleurs/tongs/maillot de football normalement habillés (chemise, pantalon normal…) ?

En droit, on s'attend au costume cravate!! :shock: Mais bon c'est la seule discipline que je connais où les chargés de Td font cours cravatés!    

EN SHS, c'est plutôt cool...avec des variantes suivant les facs (par exemple en philo, plus habillé à P4 qu'P1). La tenue des profs et MCF en cours te donne le LA. Tu fais un tout petit peu plus d'effort qu'eux histoire de dire que tu prends l'entretien au sérieux...mais tu ne te déguises pas!

Bon courage!

D’accord, je crois que je vois. Pas guindé, mais bien habillé quand même.

Encore merci pour tout !    Ça m’évitera de stresser en faisant une fixation sur des détails assez secondaires.

Il y en a qui bossent sur leur thèse, durant ces vacances? Histoire que je me sente moins seule...   

Moi, en théorie... Mais là, j'ai pas encore réussi à me motiver à reprendre, vu que je n'ai pas encore fait le tri dans mes affaires de collège et rangé mon appart...
(Mais bon, il faudrait que j'aie rédigé 200 pages d'ici à la fin de l'été normalement...)

Marie Laetitia: moi ! Je pars demain passer une semaine en bibliothèques à Paris... Mais j'en suis pour le moment dans le côté plus sympa de la constitution de mon catalogue de sources, je ne sais pas si je parviendrai à être aussi motivée pour la rédaction dans les années prochaines...

Moi ! Je veux avoir fini la rédaction fin août (au moins la rédaction pure et dure, sans les corrections, relectures, mise en page, notes de bas de page, gestion des annexes, biblio etc) et au rythme que je tiens pour l'instant c'est mal barré... je fais du repassage pour procrastiner, c'est dire...

J'arrête dimanche pour trois semaines et je serai dessus tout le mois d'août. Au programme : une communication pour fin août (j'ai été prise pour une université d'été), rédaction d'un article à rendre en septembre et préparation des TD du premier semestre.

Comment faites-vous pour cumuler l'exercice de votre profession et la préparation d'une thèse ? C'est souvent une question que je me pose quand je vous lis. Ne ressentez-vous jamais un état de fatigue intense, à la fois physique et intellectuel, qu'on peut connaître après la préparation, souvent sur quelques années, des concours comme le Capes et l'agreg ? J'ai du mal à me remettre de la prépa de l'agreg (j'ai même eu quelques pépins de santé récemment) et je ne suis pas la seule : une amie a mis 3 ans à s'en remettre, après avoir échoué. Je me demandais si l'on pouvait ressentir ça en faisant sa thèse.

A peu près tous les jours, je me dis que je n'y arriverai jamais vu le peu de temps que je peux consacrer à ma thèse - parce que quand je rentre chez moi le soir, je n'ai pas l'énergie de la travailler, que je ne suis pas dans les bonnes dispositions mentales pour. Et puis de temps à autre, je rends un truc à ma directrice, ça se passe bien, on discute et je me dis qu'il faut que je continue.   
Je ne me pardonnerais pas d'être arrivée jusque là (tout le plan est fait, deux communications données à propos de mon sujet) et d'arrêter.

Le pire, c'est la culpabilisation: dès que j'ai du temps libre et que je ne travaille pas sur ma thèse, je m'en veux...mais maintenant, j'ai appris à faire avec.   

Ah, la culpabilité de ne pas bosser.

Je n'ai pourtant plus concours ni thèse en cours, mais ça me prend environ 3-4h après le début de chaque période de vacances.

Là je me suis remis au boulot, ça devenait intolérable.

Je n'ai guère avancé en 2012-2013 (ma première année d'enseignement dans le secondaire, de très longs trajets, un edt pourri). Cette année j'avais moins de classes en français et plus en latin et un edt un peu mailleur donc j'ai pu dégager plus de temps pour ma thèse : j'ai rendu une première partie (sur trois) à mon directeur aux vacances de février. Et plus rien depuis... je n'ai pas d'enfants, j'aurais sans doute pu en faire plus, mais le collège et les trajets m'épuisaient trop. J'ai juste pondu une communication pour une journée doctorale au mois de mai. C'est pour ça que je dois y consacrer ces vacances, sinon je n'aurai jamais fini...

Bon, à côté, il y a aussi des êtres surhumains : je connais une fille qui tout en étant agrégée en poste a, sur son année de stage plus son année de néotit, torché sa thèse de LM en deux ans. Mais je ne sais pas comment elle a fait, sincèrement.

Sphinx a écrit:
Bon, à côté, il y a aussi des êtres surhumains : je connais une fille qui tout en étant agrégée en poste a, sur son année de stage plus son année de néotit, torché sa thèse de LM en deux ans. Mais je ne sais pas comment elle a fait, sincèrement.

Il y a des sujets que l'on peut boucler dans les temps attendus quand : - on ne doit pas dépouiller des archives / - traduire ou parfois éditer les textes que l'on étudie / - consulter la littérature secondaire dans quatre ou cinq langues étrangères / - aborder un sujet transversal, thématique ou sur plusieurs auteurs ...

Sincèrement j'en peux plus! Raison pour laquelle je participe très peu à ce fil qui me déprime un peu!
Suis absolument claquée, mais je dois finir impérativement cet été! Pourtant, cette année je m'autorise 15 jours en Autriche...sinon je vais finir plus dingue que je ne suis déjà!
Enfin, bref, bref, temps plein dans une autre discipline, concours interne l'an dernier, stage cette année, cotutelle avec le délire administratif qui va avec...faut que ça s'arrête!!  

Au forum des doctorants, j'ai discuté avec un doctorant dans ma matière. Il s'est inscrit en septembre, contrat doctoral, il a commencé la rédaction. J'en suis à ma 3e année, je commence à peine la rédaction...Une copine qui fait sa thèse avec la même directrice que moi (contrat doctoral aussi) mais qui a commencé un an après a déjà rendu son 1e chapitre...
Ils m'avaient totalement déprimée, d'autant qu'ils ne comprenaient pas que je n'aie pas fini la rédaction. Du coup, je leur ai raconté une semaine dans mon établissement.   

Ruthven a écrit:

Sphinx a écrit:
Bon, à côté, il y a aussi des êtres surhumains : je connais une fille qui tout en étant agrégée en poste a, sur son année de stage plus son année de néotit, torché sa thèse de LM en deux ans. Mais je ne sais pas comment elle a fait, sincèrement.

Il y a des sujets que l'on peut boucler dans les temps attendus quand : - on ne doit pas dépouiller des archives / - traduire ou parfois éditer les textes que l'on étudie / - consulter la littérature secondaire dans quatre ou cinq langues étrangères / - aborder un sujet transversal, thématique ou sur plusieurs auteurs ...

De fait, auteur français moderne, sujet encore jamais traité. Mais tout de même... rien que la rédaction, en bossant à côté, me prend plus de temps que cela !

Il me reste deux placards de catalogues de vente à dépouiller ; ça te console ML ?

Ergo a écrit:Au forum des doctorants, j'ai discuté avec un doctorant dans ma matière. Il s'est inscrit en septembre, contrat doctoral, il a commencé la rédaction. J'en suis à ma 3e année, je commence à peine la rédaction...Une copine qui fait sa thèse avec la même directrice que moi (contrat doctoral aussi) mais qui a commencé un an après a déjà rendu son 1e chapitre...
Ils m'avaient totalement déprimée, d'autant qu'ils ne comprenaient pas que je n'aie pas fini la rédaction. Du coup, je leur ai raconté une semaine dans mon établissement.   

Allez, je te mets à l'aise, j'ai déjà cumulé 7 ans d'inscription (tout en travaillant, certes dans le sup, mais...). Deux ans de pause. D'où mon mi-temps de l'année prochaine POUR POUVOIR BOUCLER!   

Arverne a écrit:Comment faites-vous pour cumuler l'exercice de votre profession et la préparation d'une thèse ? C'est souvent une question que je me pose quand je vous lis. Ne ressentez-vous jamais un état de fatigue intense, à la fois physique et intellectuel, qu'on peut connaître après la préparation, souvent sur quelques années, des concours comme le Capes et l'agreg ? J'ai du mal à me remettre de la prépa de l'agreg (j'ai même eu quelques pépins de santé récemment) et je ne suis pas la seule : une amie a mis 3 ans à s'en remettre, après avoir échoué. Je me demandais si l'on pouvait ressentir ça en faisant sa thèse.

Pour moi non, mais peut-être parce que je ne travaille pas assez dessus... La thèse même à plein régime reste mon régal. Même après des journées dans les archives (je termine alors claquée de chez claquée), la fatigue n'est pas du tout comparable à celle que l'on éprouve après une journée et des heures de cours difficiles pour cause de classe pénible. En revanche, je pense qu'au moment du bouclage de la thèse, vers la fin de la rédaction, ça doit donner la fatigue que tu décris (vécue en fin de maîtrise et de DEA pour l'instant).

Atargatis: on va peut-être se croiser alors   Moi j'ai juste quelques clichés à prendre aux Archives nationales (des actes que j'ai oublié, Zeus sait pourquoi, de prendre, alors qu'il me les faut absolument pour faire un tableau même rapide. Sinon ce n'est pas la peine d'avoir dégoté plusieurs centaines de contrats totalement inédits...   

Al-qalam a écrit:Il me reste deux placards de catalogues de vente à dépouiller ; ça te console ML ?

Ah non mais ça c'est la norme!  :lol: La thèse = travail de dément! Mais remarque, j'ai l'impression que ça donne une sacré organisation dans le travail, quand je vois comment s'organisent certains collègues au collège