Selon vous, M. Vincent Peillon ferait-il un bon ministre de l’Éducation nationale ?
- CathEnchanteur
Cripure a écrit:Albator a écrit:
- intégration des Adjoint d'enseignement dans le corps des certifiés C'est une injustice flagrante. Ces gens ont eu tous les avantages des certifiés sans passer lemoindre concours ni connaître le dépaysement.
- les PLP1 sont intégrés dans le corps des PLp2 (mêmes indices que les certifiés), création de la hors-classe Id.
D'accord à une petite nuance près: les PLP1 ont été intégrés au corps des PLP2 (ce qui était injuste), et leur a permis d'accéder à la HC des PLP2 (injuste également). Mais à la différence des AE, les PLP1 avaient passé un concours.
Et les PLP2 issus du concours (le PLP1 avait déjà disparu quand j'ai passé le PLP2) méritent bien eux aussi une HC.
Je pense que c'est clair dans votre esprit mais la formulation m'a paru laisser planer une petite ambiguïté.
- CathEnchanteur
GuillaumeCaron a écrit:
L'utilisation de méthodes actives n'excluent pas la synthèse, la mise à plat et en commun des connaissances ...
Les connaissances de qui?
- User5899Demi-dieu
Tout.carolette a écrit:Que manque-t-il au collège pour préparer les élèves au lycée ?
-Que les élèves comprennent leur langue par un apprentissage rationnel, progressif et raisonné du vocabulaire, en particulier abstrait.
-Qu'ils soient entraînés à la lecture par la pratique progressive d'oeuvres patrimoniales riches et de plus en plus complexes, tout en restant à leur portée.
-Qu'ils soient placés le plus souvent possible dans des situations qui les dépassent tout en leur étant accessibles.
-Qu'ils soient obligés d'apprendre le minimum, afin de disposer sans recours aux machines du minimum nécessaire pour comprendre.
-Qu'ils puissent connaître dans ses grandes lignes l'histoire chronologique (et ce n'est pus un pléonasme...).
-Qu'ils apprennent à écrire progressivement des phrases correctes, des paragraphes corrects, des enchainements corrects et logiques de paragraphes corrects.
-Qu'ils se familiarisent avec la démarche de la démonstration d'une part, avec des preuves, d'autre part avec celle de l'argumentation, avec des arguments.
Liste à poursuivre.
- User5899Demi-dieu
Caterpillars, ministre !doublecasquette a écrit:Et les bulldozers nombreux !!!GuillaumeCaron a écrit:le chantier est grand
- JPhMMDemi-dieu
La volonté est-elle une compétence ? :diable:Cripure a écrit:Tout.carolette a écrit:Que manque-t-il au collège pour préparer les élèves au lycée ?
-Que les élèves comprennent leur langue par un apprentissage rationnel, progressif et raisonné du vocabulaire, en particulier abstrait.
-Qu'ils soient entraînés à la lecture par la pratique progressive d'oeuvres patrimoniales riches et de plus en plus complexes, tout en restant à leur portée.
-Qu'ils soient placés le plus souvent possible dans des situations qui les dépassent tout en leur étant accessibles.
-Qu'ils soient obligés d'apprendre le minimum, afin de disposer sans recours aux machines du minimum nécessaire pour comprendre.
-Qu'ils puissent connaître dans ses grandes lignes l'histoire chronologique (et ce n'est pus un pléonasme...).
-Qu'ils apprennent à écrire progressivement des phrases correctes, des paragraphes corrects, des enchainements corrects et logiques de paragraphes corrects.
-Qu'ils se familiarisent avec la démarche de la démonstration d'une part, avec des preuves, d'autre part avec celle de l'argumentation, avec des arguments.
Liste à poursuivre.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CondorcetOracle
Thalia de G a écrit:Respect et admiration pour les nominés. Mais suffit-il d'avoir des idées solides et salvatrices pour être un bon ministre ? Je pose la question sans agressivité.Cripure a écrit:J'ai répondu "ne se prononce pas" : bénéfice du doute
Pour moi, Bayrou, Robert Badinter, Véronique Marchais, Jean-Paul Brighelli, Palombella Rossa, Condorcet. Des gens solides et posés.
Ce ministère est vraiment l'un des plus ingrats et pour s'y imposer sans faillir, il requiert un individu doté d'un fort habitus et d'un caractère en acier trempé.
- doublecasquetteEnchanteur
GuillaumeCaron a écrit:Marcassin a écrit:Parce qu'en donnant le brevet à un élève qui sait à peine écrire, on ne pratique pas la sélection ?GuillaumeCaron a écrit:Le système est ainsi fait depuis si longtemps que c'est bien ancré dans la tête de tous ... pareil pour les notes ... pourtant on peut faire sans ...
Et puis allez on met un DNB bien dur avec un 60% au national... ça change quoi ? On fait sortir du système les 40% qui restent ... Bref on renforce encore un peu plus la sélection extrême de notre système scolaire ... C'est vraiment une hérésie de penser que la valeur d'un examen se mesure à son faible taux de réussite ...
Moi aussi je m'en fiche du brevet ou du redoublement en tant que tel : je veux des élèves qui sachent lire, écrire, comprendre un texte.
Mais quand les élèves ont compris que l'examen ou le passage dans la classe supérieure étaient une formalité, pourquoi feraient-ils les efforts qui pourraient les faire progresser ?
C'est pas le Brevet qui amène à créer de la difficulté scolaire ... Le fait est qu'au collège les élèves s'ennuient, se découragent ... et pour certains deviennent de fait des élèves "difficiles" ... voilà des éléments sur lesquels il faut se pencher ... rendre les cours encore plus transmissifs et élitistes ne fera que renforcer le phénomène ... ce qui ne veut pas dire baisse de l'exigence ... simplement il faut réorganiser un collège de la mise au travail des élèves AU collège... et pas de la passivité ...
La difficulté scolaire naît pour certains dès la maternelle.
Quand celle-ci les considère comme des êtres complets n'ayant besoin d'aucun enseignement de base (parler, comprendre, observer, considérer l'autre, se mouvoir) et les précipite sans accompagnement dans un monde de grands avec des codes de grands, elle perd déjà quelques enfants pour qui le saut entre ce qu'on leur demande à la maison et ce que l'école les croit capables est trop grand.
Pour d'autres, elle naît au CP ou au CE1.
Quand au cours de ces deux années, l'enseignant, sur les conseils de ses formateurs, puis de son IEN, attend en vain un déclic qui ne viendra pas en lecture (et depuis peu en calcul) et décide, contraint et forcé, que, grâce à une différenciation, un PPRE, un PAI, un PPS,
Pour d'autres enfin, mais c'est sans doute moins grave, l'échec remonte au CM ou en 6°, 5°, parce que, un peu plus fragiles que les autres, moins bien accompagnés à l'extérieur, ils auraient sans doute pu suivre, presque honorablement, si on avait pris la peine de maintenir 27 heures de classe en Primaire, des RASED complets un peu partout, avec des personnels conscients de l'enjeu des contenus et prêts à s'employer à les soutenir pour qu'ils les acquièrent, des horaires de Français, de Maths, de LVE et d'Histoire, Géo, Sciences décents en 6° avec heures de classe dédoublée, et, depuis la maternelle, des effectifs ne dépassant jamais 20 à 25 élèves !
- MarcorèleNiveau 7
JPhMM a écrit:carolette a écrit:Que manque-t-il au collège pour préparer les élèves au lycée ?
Les gens jouaient aux Lettres, jeu connu ; il s’agit de former des mots avec des lettres éparpillées ; ces combinaisons excitent l’attention prodigieusement ; l’extrême facilité des petits problèmes à trois ou quatre lettres engage l’esprit dans un travail assez fatigant ; belle occasion d’apprendre les mots techniques et l’orthographe. Ainsi, me disais-je, l’attention de l’enfant est bien facile à prendre ; faites-lui un pont depuis ses jeux jusqu’à vos sciences ; et qu’il se trouve en plein travail sans savoir qu’il travaille ; ensuite, toute sa vie, l’étude sera un repos et une joie, par cette habitude d’enfance ; au lieu que le souvenir des études est comme un supplice pour la plupart. Je suivais donc cette idée charmante en compagnie de Montaigne. Mais l’ombre de Hegel parla plus fort.
L’enfant, dit cette Ombre, n’aime pas ses joies d’enfant autant que vous croyez. Dans sa vie immédiate, oui, il est pleinement enfant, et content d’être enfant, mais pour vous, non pour lui. Par réflexion, il repousse aussitôt son état d’enfant ; il veut faire l’homme ; et en cela il est plus sérieux que vous ; moins enfant que vous, qui faites l’enfant. Car l’état d’homme est beau pour celui qui y va, avec toutes les forces de l’enfance. Le sommeil est un plaisir d’animal, toujours gris et sombre un peu ; mais on s’y perd bientôt ; on y glisse ; on s’y plonge, sans aucun retour sur soi. C’est le mieux. C’est tout le plaisir de la plante et de l’animal, sans doute ; c’est tout le plaisir de l’être qui ne surmonte rien, qui ne se hausse pas au-dessus de lui-même. Mais bercer n’est pas instruire.
Au contraire, dit cette grande Ombre, je veux qu’il y ait comme un fossé entre le jeu et l’étude. Quoi ? Apprendre à lire et à écrire par jeu de lettres ? À compter par noisettes, par activité de singe ? J’aurais plutôt à craindre que ces grands secrets ne paraissent pas assez difficiles, ni assez majestueux. L’idiot s’amuse de tout ; il broute vos belles idées ; il mâchonne ; il ricane. Je crains ce sauvage déguisé en homme. Un peu de peinture, en jouant ; quelques notes de musique, soudainement interrompues, sans mesure, sans le sérieux de la chose. Une conférence sur le radium, ou la télégraphie sans fil, ou les rayons X ; l’ombre d’un squelette ; une anecdote. Un peu de danse ; un peu de politique ; un peu de religion. L’Inconnaissable en six mots. « Je sais, j’ai compris », dit l’idiot. L’ennui lui conviendrait mieux ; il en sortirait, peut-être ; mais dans ce jeu de lettres il reste assis et fort occupé ; sérieux à sa manière, et content de lui-même.
J’aime mieux, dit l’Ombre, j’aime mieux dans l’enfant cette honte d’homme, quand il voit que c’est l’heure de l’étude et qu’on veut encore le faire rire. Je veux qu’il se sente bien ignorant, bien loin, bien au-dessous, bien petit garçon pour lui-même ; qu’il s’aide de l’ordre humain ; qu’il se forme au respect, car on est grand par le respect et non pas petit. Qu’il conçoive une grande ambition, une grande résolution, par une grande humilité. Qu’il se discipline et qu’il se fasse ; toujours en effort, toujours en ascension. Apprendre difficilement les choses faciles. Après cela bondir et crier, selon la nature animale. Progrès, dit l’Ombre, par oppositions et négations.
Alain, Propos sur l'éducation
J'adore cette réflexion, mille fois plus intéressante, plus réfléchie, plus construite que tous les discours plats "IUFMesques et meirieulogiques". Pourquoi et comment se fait-il que tous les partis , ministres et syndicats l'aient enterrée ? Modes ? Incompréhension ? Démagogie ?
- doublecasquetteEnchanteur
GuillaumeCaron a écrit:Avril69 a écrit:Qu'est-ce qui vous fait dire que les cours sont transmissifs et élitistes ? :shock:GuillaumeCaron a écrit:Marcassin a écrit:Parce qu'en donnant le brevet à un élève qui sait à peine écrire, on ne pratique pas la sélection ?GuillaumeCaron a écrit:Le système est ainsi fait depuis si longtemps que c'est bien ancré dans la tête de tous ... pareil pour les notes ... pourtant on peut faire sans ...
Et puis allez on met un DNB bien dur avec un 60% au national... ça change quoi ? On fait sortir du système les 40% qui restent ... Bref on renforce encore un peu plus la sélection extrême de notre système scolaire ... C'est vraiment une hérésie de penser que la valeur d'un examen se mesure à son faible taux de réussite ...
Moi aussi je m'en fiche du brevet ou du redoublement en tant que tel : je veux des élèves qui sachent lire, écrire, comprendre un texte.
Mais quand les élèves ont compris que l'examen ou le passage dans la classe supérieure étaient une formalité, pourquoi feraient-ils les efforts qui pourraient les faire progresser ?
C'est pas le Brevet qui amène à créer de la difficulté scolaire ... Le fait est qu'au collège les élèves s'ennuient, se découragent ... et pour certains deviennent de fait des élèves "difficiles" ... voilà des éléments sur lesquels il faut se pencher ... rendre les cours encore plus transmissifs et élitistes ne fera que renforcer le phénomène ... ce qui ne veut pas dire baisse de l'exigence ... simplement il faut réorganiser un collège de la mise au travail des élèves AU collège... et pas de la passivité ...
Autant pour moi alors, si vous êtes favorables avec une pédagogie active et constructiviste qui prend en compte la diversité des élèves, on va s'entendre !
Chouette ! Nous sommes copains alors !
J'ai quand même une question subsidiaire : êtes-vous aussi pour une sincère considération des capacités intellectuelles et mnésiques de nos élèves, en tous points comparables à celles qu'on nous reconnaissait il y a 30, 40 ou 50 ans ? Sinon, c'est moi qui vais refuser que nous nous entendions.
- Avril69Neoprof expérimenté
Merci JP, tout est dit !
- AlbatorHabitué du forum
Cripure a écrit:Au total, beaucoup de mesures démagos ne correspondant pas à une revalorisation globale des salaires, c'est-à-dire une définition du point d'indice et une refonte des échelles.Albator a écrit:Cripure a écrit:Non. Il a créé l'ISO, qui n'entre pas en compte pour le calcul des retraites, il n'a pas augmenté les salaires. En revanche, il a créé l'agreg interne, qui est une bonne chose selon moi.badin a écrit:Jospin a été un ministre chouette, il a revalorisé nos salaires
Il y a eu revalorisation :
- plan d'intégration des instituteurs dans le corps des Professeurs des écoles OK Mais à la campagne, finis, les logements de fonction... Et un loyer, ça peut coûter.
- création d'une hors-classe et d'une classe exceptionnelle pour les P.E.G.C leur permettant d'avoir le même indice de fin de carrière que les certifiés hors-classe Je n'en vois pas l'intérêt. Les certifiés avaient passé un concours.
- intégration des Adjoint d'enseignement dans le corps des certifiés C'est une injustice flagrante. Ces gens ont eu tous les avantages des certifiés sans passer lemoindre concours ni connaître le dépaysement.
- les PLP1 sont intégrés dans le corps des PLp2 (mêmes indices que les certifiés), création de la hors-classe Id.
- création de la hors-classe pour les certifiés OK. Mais peut difficilement être considérée comme une revalorisation des salaires ; c'est une ouverture de perspective.
- élargissement de l'accès à la hors classe pour les agrégés Id.
- Abaissement des maximas de service à 18H sur 3ans pour les personnels en effectuant plus.
Voilà
Une revalorisation du point d'indice n'était pas envisageable car devant s'appliquer à toute la fonction publique ; ce plan concernait les enseignants.
Fin du logement de fonction à la campagne pour les instits ; je ne pense pas que les loyers y soient si cher, et à la retraite fin du logement de fonction, tandis que l'augmentation de salaire compte pour. La retraite à 55 ans : les intégrés dans le corps des P.E ont pu la garder à condition d'avoir effectué 15 ans dans le corps des instituteurs.
Le dépaysement comme vous l'appelez avait déjà été subi par les A.E lors du plan de titularisation de 1984, idem pour les nombreux M.A intégrés dans ce grade ainsi que dans ceux de P.E.G.C et PLP.
A travail égal il est normal que les personnels soient payés de façon identique et les fameux concours dont vous vous gargarisez n'auront jamais pu avoir le même effet. Ah vous ne dites rien sur la diminution des horaires de nombreux collègues.....
- AuroreEsprit éclairé
Albator a écrit: Ah vous ne dites rien sur la diminution des horaires de nombreux collègues.....
Et quid de la loi Jospin et de la création des IUFM ?
- AuroreEsprit éclairé
Albator a écrit:Une revalorisation du point d'indice n'était pas envisageable car devant s'appliquer à toute la fonction publique ; ce plan concernait les enseignants.
Comment tendre le bâton pour se faire battre : pour rappel, ce même point d'indice venait d'être déconnecté 6 ans plus tôt de l'inflation par le même "parti socialiste". CQFD...
- AlbatorHabitué du forum
Ce sont les mêmes qui préconisent la rigueur budgétaire de Bayrou et la honnisse quand elle est faite par d'autres :Lool:
- MarcorèleNiveau 7
Une arnaque énorme pour ceux qui connaissent le problème! En réalité, c'est le blocage d'avancement pour tous dans les derniers échelons. Comment a-t-on pu laisser passer une telle supercherie ?plan d'intégration des instituteurs dans le corps des Professeurs des écoles
- Marie LaetitiaBon génie
GuillaumeCaron a écrit:
Autant pour moi alors, si vous êtes favorables avec une pédagogie active et constructiviste qui prend en compte la diversité des élèves, on va s'entendre !
Guillaume: c'est quoi une pédagogie passive ?
:shock:
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- AlbatorHabitué du forum
Aurore a écrit:Albator a écrit: Ah vous ne dites rien sur la diminution des horaires de nombreux collègues.....
Et quid de la loi Jospin et de la création des IUFM ?
J'ai du mal à faire le lien entre la diminution des obligations de service de nombreux collègues et la création des IUFM :Gné:
- Marie LaetitiaBon génie
carolette a écrit:Je préfère un cours transmissif et efficace, qui n'empêche pas la questionnement guidé, qu'un cours constructiviste, où les seuls qui construisent quelque chose sont ceux qui savent déjà, ou presque, ou à défaut ceux qui bossent, pendant que leurs camarades attendent que ça se passe... et n'apprennent rien, ni méthode, ni contenus.
(je précise que j'enseigne en primaire).
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- AuroreEsprit éclairé
Albator a écrit: Ce sont les mêmes qui préconisent la rigueur budgétaire de Bayrou et la honnisse quand elle est faite par d'autres
Qui donc ?
- RoninMonarque
doublecasquette a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Marcassin a écrit:Parce qu'en donnant le brevet à un élève qui sait à peine écrire, on ne pratique pas la sélection ?GuillaumeCaron a écrit:Le système est ainsi fait depuis si longtemps que c'est bien ancré dans la tête de tous ... pareil pour les notes ... pourtant on peut faire sans ...
Et puis allez on met un DNB bien dur avec un 60% au national... ça change quoi ? On fait sortir du système les 40% qui restent ... Bref on renforce encore un peu plus la sélection extrême de notre système scolaire ... C'est vraiment une hérésie de penser que la valeur d'un examen se mesure à son faible taux de réussite ...
Moi aussi je m'en fiche du brevet ou du redoublement en tant que tel : je veux des élèves qui sachent lire, écrire, comprendre un texte.
Mais quand les élèves ont compris que l'examen ou le passage dans la classe supérieure étaient une formalité, pourquoi feraient-ils les efforts qui pourraient les faire progresser ?
C'est pas le Brevet qui amène à créer de la difficulté scolaire ... Le fait est qu'au collège les élèves s'ennuient, se découragent ... et pour certains deviennent de fait des élèves "difficiles" ... voilà des éléments sur lesquels il faut se pencher ... rendre les cours encore plus transmissifs et élitistes ne fera que renforcer le phénomène ... ce qui ne veut pas dire baisse de l'exigence ... simplement il faut réorganiser un collège de la mise au travail des élèves AU collège... et pas de la passivité ...
La difficulté scolaire naît pour certains dès la maternelle.
Quand celle-ci les considère comme des êtres complets n'ayant besoin d'aucun enseignement de base (parler, comprendre, observer, considérer l'autre, se mouvoir) et les précipite sans accompagnement dans un monde de grands avec des codes de grands, elle perd déjà quelques enfants pour qui le saut entre ce qu'on leur demande à la maison et ce que l'école les croit capables est trop grand.
Pour d'autres, elle naît au CP ou au CE1.
Quand au cours de ces deux années, l'enseignant, sur les conseils de ses formateurs, puis de son IEN, attend en vain un déclic qui ne viendra pas en lecture (et depuis peu en calcul) et décide, contraint et forcé, que, grâce à une différenciation, un PPRE, un PAI, un PPS,et un cautère sur sa jambe de bois, l'enfantn'accroîtra pas la dettebénéficiera d'un parcours personnalisé qui l'enverra en 6° à onze ans sans doute avec un niveau CP/CE1 mais sans avoir obligé l'Etat à maintenir des coûteux postes de fonctionnaires.
Pour d'autres enfin, mais c'est sans doute moins grave, l'échec remonte au CM ou en 6°, 5°, parce que, un peu plus fragiles que les autres, moins bien accompagnés à l'extérieur, ils auraient sans doute pu suivre, presque honorablement, si on avait pris la peine de maintenir 27 heures de classe en Primaire, des RASED complets un peu partout, avec des personnels conscients de l'enjeu des contenus et prêts à s'employer à les soutenir pour qu'ils les acquièrent, des horaires de Français, de Maths, de LVE et d'Histoire, Géo, Sciences décents en 6° avec heures de classe dédoublée, et, depuis la maternelle, des effectifs ne dépassant jamais 20 à 25 élèves !
Je suis entièrement d'accord. Je passe mon temps à récupérer des ados en échec dont on cherche désespérément à savoir pourquoi ça coince. Pour quelques gamins qui souffrent vraiment de pathologies ou de dys-, beaucoup auraient pu être avantageusement aidés en primaire. Cela aurait été plus efficace, moins couteux, et moins difficile et pour les élèves et pour les collègues du secondaire. A mon sens, l’École n'a jamais été aussi méprisante envers le peuple et les prolétaires que depuis toutes ces réformes qui ne sont pas modernes mais économiques. Le résultat est là : les gamins réussissent moins bien, les profs n'y arrivent plus ( chouette on va pouvoir dire que c'est leur faute et faire d'autres économies ), les parents se désespèrent ( chouette ils vont voter fn comme ça on prouve que de toute façon ce sont des gros cons et c'est pas la peine d'aider leurs gosses). Mépris pour le peuple, mépris de classe. Mais tout va bien, les progressistes du centre-ville se sentent bien.
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- ChocolatGuide spirituel
carolette a écrit:Que manque-t-il au collège pour préparer les élèves au lycée ?
- un vocabulaire riche
- des bases solides en histoire littéraire
- une expression écrite que l'on pourrait qualifier de claire, concise et correcte (ce qui suppose une maîtrise de quelques bases indispensables en morphologie et en syntaxe)
- la maîtrise des règles de base de la prise de parole en public (la technique de l'exposé oral, celle de la construction et de la présentation d'une opinion personnelle dans le cadre d'un débat)
- être en mesure d'appliquer en parfaite autonomie des méthodes de travail acquises dans les domaines suivants: prise de notes exploitables ultérieurement, préparation d'un devoir en gérant correctement le calendrier à respecter, recherche documentaire)
- avoir l'habitude de réfléchir sur le sens des textes étudiés
Et j'en oublie...
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- JPhMMDemi-dieu
Parce que les valeurs du monde contemporain sont puériles, et que la coolitude lui est vertu ultime.Marcorèle a écrit:JPhMM a écrit:carolette a écrit:Que manque-t-il au collège pour préparer les élèves au lycée ?
Les gens jouaient aux Lettres, jeu connu ; il s’agit de former des mots avec des lettres éparpillées ; ces combinaisons excitent l’attention prodigieusement ; l’extrême facilité des petits problèmes à trois ou quatre lettres engage l’esprit dans un travail assez fatigant ; belle occasion d’apprendre les mots techniques et l’orthographe. Ainsi, me disais-je, l’attention de l’enfant est bien facile à prendre ; faites-lui un pont depuis ses jeux jusqu’à vos sciences ; et qu’il se trouve en plein travail sans savoir qu’il travaille ; ensuite, toute sa vie, l’étude sera un repos et une joie, par cette habitude d’enfance ; au lieu que le souvenir des études est comme un supplice pour la plupart. Je suivais donc cette idée charmante en compagnie de Montaigne. Mais l’ombre de Hegel parla plus fort.
L’enfant, dit cette Ombre, n’aime pas ses joies d’enfant autant que vous croyez. Dans sa vie immédiate, oui, il est pleinement enfant, et content d’être enfant, mais pour vous, non pour lui. Par réflexion, il repousse aussitôt son état d’enfant ; il veut faire l’homme ; et en cela il est plus sérieux que vous ; moins enfant que vous, qui faites l’enfant. Car l’état d’homme est beau pour celui qui y va, avec toutes les forces de l’enfance. Le sommeil est un plaisir d’animal, toujours gris et sombre un peu ; mais on s’y perd bientôt ; on y glisse ; on s’y plonge, sans aucun retour sur soi. C’est le mieux. C’est tout le plaisir de la plante et de l’animal, sans doute ; c’est tout le plaisir de l’être qui ne surmonte rien, qui ne se hausse pas au-dessus de lui-même. Mais bercer n’est pas instruire.
Au contraire, dit cette grande Ombre, je veux qu’il y ait comme un fossé entre le jeu et l’étude. Quoi ? Apprendre à lire et à écrire par jeu de lettres ? À compter par noisettes, par activité de singe ? J’aurais plutôt à craindre que ces grands secrets ne paraissent pas assez difficiles, ni assez majestueux. L’idiot s’amuse de tout ; il broute vos belles idées ; il mâchonne ; il ricane. Je crains ce sauvage déguisé en homme. Un peu de peinture, en jouant ; quelques notes de musique, soudainement interrompues, sans mesure, sans le sérieux de la chose. Une conférence sur le radium, ou la télégraphie sans fil, ou les rayons X ; l’ombre d’un squelette ; une anecdote. Un peu de danse ; un peu de politique ; un peu de religion. L’Inconnaissable en six mots. « Je sais, j’ai compris », dit l’idiot. L’ennui lui conviendrait mieux ; il en sortirait, peut-être ; mais dans ce jeu de lettres il reste assis et fort occupé ; sérieux à sa manière, et content de lui-même.
J’aime mieux, dit l’Ombre, j’aime mieux dans l’enfant cette honte d’homme, quand il voit que c’est l’heure de l’étude et qu’on veut encore le faire rire. Je veux qu’il se sente bien ignorant, bien loin, bien au-dessous, bien petit garçon pour lui-même ; qu’il s’aide de l’ordre humain ; qu’il se forme au respect, car on est grand par le respect et non pas petit. Qu’il conçoive une grande ambition, une grande résolution, par une grande humilité. Qu’il se discipline et qu’il se fasse ; toujours en effort, toujours en ascension. Apprendre difficilement les choses faciles. Après cela bondir et crier, selon la nature animale. Progrès, dit l’Ombre, par oppositions et négations.
Alain, Propos sur l'éducation
J'adore cette réflexion, mille fois plus intéressante, plus réfléchie, plus construite que tous les discours plats "IUFMesques et meirieulogiques". Pourquoi et comment se fait-il que tous les partis , ministres et syndicats l'aient enterrée ? Modes ? Incompréhension ? Démagogie ?
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AuroreEsprit éclairé
Albator a écrit:Aurore a écrit:Albator a écrit: Ah vous ne dites rien sur la diminution des horaires de nombreux collègues.....
Et quid de la loi Jospin et de la création des IUFM ?
J'ai du mal à faire le lien entre la diminution des obligations de service de nombreux collègues et la création des IUFM
Le lien, c'est qu'entre les bons et les mauvais côtés des réformes du ministère Jospin, les seconds l'emportent haut la main.
Et comme il a été signalé plus haut, les avantages liés à la création du corps des PE sont plus que sujets à caution.
Plus de détails ici : https://www.neoprofs.org/t46182p105-le-snalc-elargit-son-champ-de-syndicalisation-et-s-ouvre-aux-cde-et-aux-inspecteurs
Une fois encore FORCE OUVRIERE dénonce l’escroquerie de la « formidable revalorisation » du corps des
Professeurs des Ecoles.
En 1989, alors que la création du corps des PE était présentée comme une « formidable revalorisation », seule Force
Ouvrière s’est opposée à la mise en place de ce nouveau corps qui ne bénéficiait plus en particulier du droit au logement,
ni du droit de partir à la retraite à 55 ans et qui n’était pas une revalorisation indiciaire pour l’ensemble des instituteurs.
Aujourd’hui, exactement 20 ans plus tard, il apparaît encore plus clairement qu’il n’y a revalorisation ni pour les
Professeurs des écoles ni pour les Instituteurs : tous les collègues ont été et sont perdants aujourd’hui encore.
Avec le blocage des salaires, comme pour l’ensemble des fonctionnaires, les seules augmentations sont liées à
l’avancement dans la carrière, aux promotions… ce qui se passe aujourd’hui atteste que cette
«revalorisation » est une phénoménale escroquerie.
La suite...
http://40.fo-snudi.fr/IMG/pdf_SNUDI-FO40_declaration_prealable_CAPD-171209.pdf
et cet exemple: http://77.snuipp.fr/spip.php?article196
- RoninMonarque
Mais non mais non, le PS ne saurait tromper le peuple, absolument impossible.
_________________
- SchéhérazadeNiveau 10
Cripure a écrit:Oh, bien, si c'est ce qui est annoncé avant les législatives, perso, je voterai UMP.GuillaumeCaron a écrit:Aevin a écrit:Meirieu ne pourra pas passer, trop de gens sont braqués contre lui (cf. La légende noire de Philippe Meirieu).GuillaumeCaron a écrit:J'ai une nette préférence pour Meirieu ... de loin le plus compétent des prétendants ...
je me fais aucune illusion là dessus ... mais si je devais choisir, ce serait Meirieu ...
Peillon l'aura ... je pense que c'est prévu de longue date... Espérons du changement ... retour d'une vraie formation, réforme pour une vraie école démocratique, vraie refondation (suppression ?) du DNB relance du socle commun, changer le collège en arrêtant d'en faire un petit lycée ... le chantier est grand
Cette liste de sottises est atterrante. Une vraie école démocratique ? La démocratie s'exerce avec des personnes majeures. Relancer le socle commun ? Il est là, et il nous gêne, calme bloc ici bas chu d'un désastre obscur. Quant au collège antichambre du lycée, aucun risque en ce moment : rien de ce qui se fait au collège aujourd'hui ne prépare un adolescent à affronter le lycée.
+1
On ne pouvait pas voter pour Sarko, à cause de Chatel, entre autres.
Mais, vu que les IUFM redressent la tête, une bonne cohabitation, pour que les uns et les autres perdent leur énergie à s'étriper au lieu de la consacrer à nous nuire, ce serait peut-être un moindre mal.
- chaumont2012Niveau 6
On va bientôt entendre, dans la rue : "Peillon, si tu savais, ta réforme, ta réforme, ...".
Espérons que les flics de "gauche" seront moins durs que les flics de droite.
Espérons que les flics de "gauche" seront moins durs que les flics de droite.
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