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- Thalia de GMédiateur
Je n'ai pas eu l'impression qu'il y ait déjà eu un sujet
http://www.liberation.fr/societe/2012/04/29/l-apprentissage-arme-anticollege-unique_815232
http://www.liberation.fr/societe/2012/04/29/l-apprentissage-arme-anticollege-unique_815232
Éducation. Sous couvert de lutte contre l’échec scolaire, les élèves pourront quitter l’école dès 14 ans.
Par VÉRONIQUE SOULÉ
Des jeunes partant en apprentissage dès 14 ans et demi, des élèves de quatrième en alternance, des classes de troisième devenues des prépas professionnelles… Deux décrets, publiés le 17 février et le 26 avril au Journal officiel, portent un nouveau coup au collège unique et propulsent l’apprentissage, cher à Nicolas Sarkozy, comme la solution miracle à l’échec scolaire. Malgré l’opposition d’une bonne partie du monde enseignant et des parents d’élèves, la loi Cherpion (le député UMP rapporteur du texte) «sur l’alternance et la sécurisation des parcours professionnels», votée le 28 juillet, entre ainsi en application.
Officiellement, il ne s’agit nullement d’un retour à une orientation précoce, envoyant dans des filières courtes et dévalorisées les mauvais élèves, généralement issus de milieux populaires. Selon le ministre de l’Education, ces mesures entrent en effet dans le cadre de la «personnalisation des parcours» - modestement désigné comme «la troisième révolution» éducative (après la massification et la démocratisation)…
Le raisonnement est le suivant : certains enfants ne sont pas doués ou pas intéressés par les études. Au lieu de les laisser s’ennuyer en classe, mieux vaut leur proposer des parcours «spécifiques», avec moins de cours et à la place des visites d’entreprise et des stages, voire un apprentissage avant l’âge limite de la scolarité obligatoire de 16 ans - jusqu’ici, on pouvait entrer en apprentissage à 15 ans, mais par dérogation. Luc Chatel assure que ce serait réversible et que le jeune, se découvrant un intérêt pour les études, pourrait rejoindre la voie classique.
Mais les syndicats en doutent. Et ils ne croient guère à la valorisation de la voie professionnelle, vantée par le ministre, qui en résulterait. Au contraire : d’après eux, cela passe par une vraie liberté de choix de l’élève pour la filière pro et par une solide formation de base, à côté de la professionnalisation. Conformément au décret publié jeudi, «les élèves ayant accompli la scolarité du collège pourront être accueillis en CFA [centre de formation d’apprentis, ndlr] et entrer en apprentissage à 15 ans au cours de l’année civile» - ce qui signifie à 14 ans pour ceux nés entre septembre et décembre.
Pour la CFDT, «il s’agit d’une grave remise en cause de l’école obligatoire jusqu’à 16 ans», tandis que l’Unsa dénonce «une politique du chiffre». Sarkozy veut porter le nombre de jeunes en alternance de 600 000 à 800 000 en 2015. L’autre décret prévoit, pour les élèves de quatrième et de troisième en difficulté, «la possibilité d’effectuer des stages dans les CFA». «Un retour en arrière de près de cinquante ans», selon la FSU, qui rappelle : «Les systèmes les plus performants offrent à leurs élèves une scolarité commune le plus longtemps possible.» La circulaire sur la rentrée 2012 prévoit des quatrièmes en alternance et des troisièmes préparant au pro. Exactement ce que prône le programme de l’UMP.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- BabayagaGrand sage
A première vue ça ne me choque pas (j'ai même l'impression que pour certains de mes élèves ce serait une bonne chose), mais j'aimerais bien que quelqu'un m'explique le danger d'une telle réforme, car je ne mesure probablement pas les conséquences.
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Je ne gère plus la rubrique en accès restreint, adressez-vous à Hermione, merci
- Reine MargotDemi-dieu
le truc c'est que déjà à 16 ans on a du mal à leur trouver des stages, alors à 14...sinon moi je ne serais pas contre si c'est un parcours de découverte (un peu comme la DP 3h en 3e) et qu'ensuite l'élève peut revenir en filière générale.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- SchéhérazadeNiveau 10
Question bête sans doute: les entreprises sont-elles intéressées par les services d'apprentis de 15 ans? Et que sont-elles disposées à faire pour former des apprentis si jeunes? Y aurait-t-il suffisamment de places disponibles en apprentissage pour que ce programme soit applicable?
Je suis partagée quant au fond du problème: le collège unique ne convient à peu près à personne, mais l'apprentissage précoce est-il la solution? Je serais plutôt favorable à des filières spécifiques avec français/maths renforcés pour que les fondamentaux soient récupérés avant que les élèves ne fassent un choix, quel qu'il soit.
Je suis partagée quant au fond du problème: le collège unique ne convient à peu près à personne, mais l'apprentissage précoce est-il la solution? Je serais plutôt favorable à des filières spécifiques avec français/maths renforcés pour que les fondamentaux soient récupérés avant que les élèves ne fassent un choix, quel qu'il soit.
- BabayagaGrand sage
Reine Margot a écrit:le truc c'est que déjà à 16 ans on a du mal à leur trouver des stages, alors à 14...sinon moi je ne serais pas contre si c'est un parcours de découverte (un peu comme la DP 3h en 3e) et qu'ensuite l'élève peut revenir en filière générale.
J'ai de nombreux élèves à qui, en tant qu'employeur, je donnerais un stage à 14 ans, mais plus à 16 car en deux ans la situation s'est dégradée. Je me dis qu'ils ont plus de "fraîcheur" à 14 ans. Mais c'est peut-être local comme phénomène.....
- CathEnchanteur
Dans bon nombre de secteurs, on ne trouve pas de stage avant 17 ans (hôpitaux, crèches...), voire même 18 .
Alors 14 ans...
Alors 14 ans...
- Jim ThompsonExpert
encore un moyen de démolir les LPs
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CAPA/CAPN: SNES CTA/CTM: FSU
- LantelmeNiveau 6
Moi aussi je trouve que l'apprentissage à 14 ans est une très bonne chose. Je ne vois pas où est le le problème de cette mesure de bon sens quand on songe à tous les élèves en grave échec ou "cas lourds" que le système traîne comme des boulets jusqu'à 16 ans ? C'est une bonne chose, d'abord pour eux, ensuite pour le système éducatif (cf. le nombre d'élèves qui sortent chaque année du système sans rien du tout, parfois même pas le DNB).
- JacqGuide spirituel
Première remarque.
Avez-vous remarqué qu'un élève peut (pourrait) partir en apprentissage à 14 ans, mais par contre ne peut pas entrer en LP à cet âge ?
Peut-on expliquer cela autrement que par une volonté du gouvernement (et de certains profs, et de certains syndicats) :
- se débarrasser d'élèves qui encombrent
- les livrer au monde du travail avec toute l'insécurité que cela procure,
- se débarrasser du Lycée professionnel !
Cela correspond à sortir du système scolaire les élèves les plus en difficulté, les élèves souvent d'origine sociale défavorisée. C'est une politique antisociale.
Rappelons que la personne qui est encore notre président veut aussi que la dernière année du LP se fasse en alternance. Tout est fait pour détruire l'enseignement professionnel, c'est tout.
Mélenchon a bien résumé la situation : la place d'un enfant est à l'école. A 14 ans on est un gamin !
POur Lantelme (ne pas le prendre pour toi, tu poses une question, j'y réponds simplement) :
Les élèves en difficulté : il y a une solution, qui n'est certes pas celle du collège unique, mais celle du LP ! Et simplement le gouvernement depuis cinq années flingue tout ce qui peut aider ces élèves (les RASED au début, les LP à la fin de leur scolarité).
Et j'en ai assez de voir des profs de collège (je ne parle pas de Lantelme, mais de beaucoup de remarques que je peux entendre, lire, voir dans la littérature de certains syndicats), je suis désolé de le dire, qui veulent se débarrasser de ces élèves en difficulté et perturbateurs en plaidant pour l'apprentissage. Il y a une filière qui s'appelle le LP qui est destinée pour eux.
Et (à part quelques collègues, je précise car tout le monde n'était pas d'accord), lorsque les élèves qui venaient en LP durant leur scolarité au collège ont été ensuite maintenus articifiellement au collège unique avec la suppression du palier d'orientation, beaucoup de collègues étaient bien heureux de voir les effectifs maintenus au collège au détriment du LP ! Lorsque cela arrangeait pour maintenir les postes, beaucoup semblaient fort heureux. Maintenant qu'on ne peut plus gérer ces élèves, la solution n'est même pas de les rendre au lycée professionnel... non ! On supprime et on balance en apprentissage ! Ces élèves, à une époque, beaucoup étaient bien heureux de les avoir, et maintenant : dehors ! Ben il fallait choisir ! Et maintenant la solution soutenue est de les sortir de l'EN !
Si les collègues, camarades et amis du collège, ne voulaient pas assumer ces élèves : FALLAIT PAS LES PRENDRE ! Il fallait les laisser là où ils étaient et où on s'occupait d'eux ! En LP !
Bises amicales à Lantelme... tu as provoqué sans le vouloir mon message et ma colère, mais tu n'y es pour rien ! Bises.
Jacq.
Avez-vous remarqué qu'un élève peut (pourrait) partir en apprentissage à 14 ans, mais par contre ne peut pas entrer en LP à cet âge ?
Peut-on expliquer cela autrement que par une volonté du gouvernement (et de certains profs, et de certains syndicats) :
- se débarrasser d'élèves qui encombrent
- les livrer au monde du travail avec toute l'insécurité que cela procure,
- se débarrasser du Lycée professionnel !
Cela correspond à sortir du système scolaire les élèves les plus en difficulté, les élèves souvent d'origine sociale défavorisée. C'est une politique antisociale.
Rappelons que la personne qui est encore notre président veut aussi que la dernière année du LP se fasse en alternance. Tout est fait pour détruire l'enseignement professionnel, c'est tout.
Mélenchon a bien résumé la situation : la place d'un enfant est à l'école. A 14 ans on est un gamin !
POur Lantelme (ne pas le prendre pour toi, tu poses une question, j'y réponds simplement) :
Les élèves en difficulté : il y a une solution, qui n'est certes pas celle du collège unique, mais celle du LP ! Et simplement le gouvernement depuis cinq années flingue tout ce qui peut aider ces élèves (les RASED au début, les LP à la fin de leur scolarité).
Et j'en ai assez de voir des profs de collège (je ne parle pas de Lantelme, mais de beaucoup de remarques que je peux entendre, lire, voir dans la littérature de certains syndicats), je suis désolé de le dire, qui veulent se débarrasser de ces élèves en difficulté et perturbateurs en plaidant pour l'apprentissage. Il y a une filière qui s'appelle le LP qui est destinée pour eux.
Et (à part quelques collègues, je précise car tout le monde n'était pas d'accord), lorsque les élèves qui venaient en LP durant leur scolarité au collège ont été ensuite maintenus articifiellement au collège unique avec la suppression du palier d'orientation, beaucoup de collègues étaient bien heureux de voir les effectifs maintenus au collège au détriment du LP ! Lorsque cela arrangeait pour maintenir les postes, beaucoup semblaient fort heureux. Maintenant qu'on ne peut plus gérer ces élèves, la solution n'est même pas de les rendre au lycée professionnel... non ! On supprime et on balance en apprentissage ! Ces élèves, à une époque, beaucoup étaient bien heureux de les avoir, et maintenant : dehors ! Ben il fallait choisir ! Et maintenant la solution soutenue est de les sortir de l'EN !
Si les collègues, camarades et amis du collège, ne voulaient pas assumer ces élèves : FALLAIT PAS LES PRENDRE ! Il fallait les laisser là où ils étaient et où on s'occupait d'eux ! En LP !
Bises amicales à Lantelme... tu as provoqué sans le vouloir mon message et ma colère, mais tu n'y es pour rien ! Bises.
Jacq.
- JacqGuide spirituel
Lantelme a écrit:Moi aussi je trouve que l'apprentissage à 14 ans est une très bonne chose. Je ne vois pas où est le le problème de cette mesure de bon sens quand on songe à tous les élèves en grave échec ou "cas lourds" que le système traîne comme des boulets jusqu'à 16 ans ? C'est une bonne chose, d'abord pour eux, ensuite pour le système éducatif (cf. le nombre d'élèves qui sortent chaque année du système sans rien du tout, parfois même pas le DNB).
Que devient un élève lorsqu'il est viré par son tuteur de stage ? IL quitte le système scolaire avec qq chose ?
Lorsque l'entreprise où se trouve l'élève licencie ? Que devient l'apprenti ?
Quel élève peut entrer en apprentissage ? Dans quel métier ? Il y a des métiers où l'on cherche des apprentis sans en trouver, mais pas pour l'essentiel.
Quelle équité entre l'élève de 14 ans qui, par ses parents, a des connaissances permettant de trouver un patron, et ceux qui n'ont rien ?
Cette mesure est destinée au patronat et surtout à faire une fois de plus des économies de postes de prof au détriment des classes défavorisées qui ont justement le plus besoin de rester dans le système scolaire, dans un système scolaire adapté qui n'est peut être pas le collège (ok) mais qui doit rester un système scolaire !
Jacq.
Brrr.... Je suis énervé ! Ca y est, je suis énervé !
- sandGuide spirituel
Le redoublement se raréfie. J'ai en 3ème des élèves qui veulent devenir carrossier, maçon, boulanger. Ils auront donc à peine 15 ans quand ils deviendront apprentis.
Quand je pense à certains d'entre eux, je me dis qu'ils vont nous quitter avec de sacrées lacunes et qu'ils se traîneront leurs difficultés toute leur vie. Même si deux d'entre eux sont particulièrement pénibles, qu'ils soient restés jusqu'en 3ème aura quand même contribué à leur donner un minimum d'instruction.
Quand je pense à certains d'entre eux, je me dis qu'ils vont nous quitter avec de sacrées lacunes et qu'ils se traîneront leurs difficultés toute leur vie. Même si deux d'entre eux sont particulièrement pénibles, qu'ils soient restés jusqu'en 3ème aura quand même contribué à leur donner un minimum d'instruction.
- RoninMonarque
Jacq, est-ce que le LP n'est pas déjà trop dur d'accès pour un certain nombre de gamins ? parce que moi j'en ai plein qui quittent le collège parce qu'ils sont dégoutés de ne rien comprendre, ont un niveau très faible, ne supporte pas la théorie et le conceptuel et ne demande qu'une chose : du concret et vite. Or ceux-là par chez moi les LP n'en veulent pas toujours te eux ne veulent pas y aller, résultat ils vont en MFR.
Ne peut on pas envisager qqch pour ces gamins qui ne soit pas encore trois ou quatre années à l'école qu'ils ne supportent plus et où, de toute façon, ils n'iront pas ?
Ne peut on pas envisager qqch pour ces gamins qui ne soit pas encore trois ou quatre années à l'école qu'ils ne supportent plus et où, de toute façon, ils n'iront pas ?
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- CathEnchanteur
Mes "entrants" en 2° pro ont 14 ans, s'ils sont nés entre septembre et décembre.
Et beaucoup de secteurs pourtant porteurs d'emplois, ne prennent pas d'apprentis: essayez de trouver un patron en plomberie, par exemple.
Et beaucoup de secteurs pourtant porteurs d'emplois, ne prennent pas d'apprentis: essayez de trouver un patron en plomberie, par exemple.
- PluiedetoilesExpert
Même si tu es énervé, tes messages font mouche, Jacq ...
Dans ma grande naïveté, je n'ai pas vu plus loin que le bout de mon nez, et je me suis dit "oui, c'est une bonne chose de leur proposer l'apprentissage, car certains ne supportent plus d'être en cours, ils en souffrent (et font souffrir les autres)"
Mais maintenant que je t'ai lu je suis plus mesurée. Il faudrait leur proposer des stages, des aménagements pour qu'ils puissent mieux connaître le monde de l'entreprise et réfléchir concrètement à leur orientation, leur vie future. Mais pas de cette façon.
Merci
Dans ma grande naïveté, je n'ai pas vu plus loin que le bout de mon nez, et je me suis dit "oui, c'est une bonne chose de leur proposer l'apprentissage, car certains ne supportent plus d'être en cours, ils en souffrent (et font souffrir les autres)"
Mais maintenant que je t'ai lu je suis plus mesurée. Il faudrait leur proposer des stages, des aménagements pour qu'ils puissent mieux connaître le monde de l'entreprise et réfléchir concrètement à leur orientation, leur vie future. Mais pas de cette façon.
Merci
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Mon blog :https://lalegeretedeslettres.wixsite.com/website
- JacqGuide spirituel
sand a écrit:Le redoublement se raréfie. J'ai en 3ème des élèves qui veulent devenir carrossier, maçon, boulanger. Ils auront donc à peine 15 ans quand ils deviendront apprentis.
Quand je pense à certains d'entre eux, je me dis qu'ils vont nous quitter avec de sacrées lacunes et qu'ils se traîneront leurs difficultés toute leur vie. Même si deux d'entre eux sont particulièrement pénibles, qu'ils soient restés jusqu'en 3ème aura quand même contribué à leur donner un minimum d'instruction.
Oui. Tu cites ici des métiers, surtout maçon et boulanger, où il y a un réel manque, une recherche d'apprentis. Boulanger surtout est un métier ou l'apprentissage me semble une très bonne solution. Mais à quel âge ?
Bordel !
A 14 ans !
On se lève à quelle heure pour faire ce métier ? Un enfant de 14 ans a besoin de quel rythme, combien d'heures de sommeil, couché à quelle heure et levé à quelle heure ?
Lors d'une émission de la campagne présidentielle un boulanger a parlé de cela avec Le Pen, et lui a dit qu'à cet âge un enfant ne devait pas être au travail à ces horaires là et dans ces conditions. C'est pas un affreux prof gauchiste (comme je le suis qui disait cela, c'est un patron (et un parent) !
Maçon, très bien...
C'est un travail de force (pas toujours, mais souvent).
A quel âge peut-on effectuer les tâches de force d'un maçon ? Ou allons nous ? Pourquoi pas 13 ans ?
Quid de l'inégalité ?
Pourquoi avons une scolarité obligatoire ?
Pour obliger l'école à garder les élèves ? Non. C'est une dérive du système, mais ce n'est pas son but !
Ou à l'origine pour éviter que les classes nécessiteuses ne choisissent (choix, non, force des choses !) d'envoyer leurs enfants au travail pour rapporter un salaire à la maison ? Oui, c'est cela le but de l'école obligatoire jusqu'à X âge !
Qui était contre cet âge de scolarité obligatoire... ? Devinez... ! Qui est pour cet apprentissage à 14 ans !? Les mêmes ! plus ceux qui abandonnent nos principes !
Je crois que nous avons oublié l'essentiel dans cette histoire, et que nous sabordons les principes de l'école obligatoire pour tous ! Nos principes.
Jacq
(toujours énervé)
- RoninMonarque
D'accord avec toi ( et d'ailleurs un certain nombre de petits patrons le sont aussi ). Mais le problème c'est ce que l'on peut mettre ne place pour les gamins qui dès 12-13 ans ont décroché, détestent l'école, refusent le travail scolaire. Que faire pour eux ?
Ronin pas énervé
Ronin pas énervé
- gnafron2004Grand sage
dans mon collège, j'ai deux élèves en pré-apprentissage : trois jours chez le patron, deux jours au collège. C'est possible parce qu'on est un petit bled paumé, tout le monde se connait et cette solution n'est proposée qu'à des gamins vraiment motivés pour. Mais le problème, pour moi, c'est que si ils changent d'avis, ça va être chaud bouillant pour reprendre les cours normalement, même en LP : un des deux n'a pas du tout assisté aux cours d'anglais, qui tombent pendant ses trois jours, et l'autre, je le vois une fois sur trois...comment voulez-vous les aider à ne pas perdre totalement pied dans les matières générales ? et ne venez pas me dire qu'ils n'auront pas besoin de l'anglais dans leur vie future...quelle qu'elle soit...
- DhaiphiGrand sage
Je suis intéressé également par la réponse.Ronin a écrit: Que faire pour eux ?
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- JacqGuide spirituel
Ronin a écrit:Jacq, est-ce que le LP n'est pas déjà trop dur d'accès pour un certain nombre de gamins ? parce que moi j'en ai plein qui quittent le collège parce qu'ils sont dégoutés de ne rien comprendre, ont un niveau très faible, ne supporte pas la théorie et le conceptuel et ne demande qu'une chose : du concret et vite. Or ceux-là par chez moi les LP n'en veulent pas toujours te eux ne veulent pas y aller, résultat ils vont en MFR.
Ne peut on pas envisager qqch pour ces gamins qui ne soit pas encore trois ou quatre années à l'école qu'ils ne supportent plus et où, de toute façon, ils n'iront pas ?
Première chose :
ON ne peut pas dire (je l'ai indiqué aux élève de 3e venant chez nous pour les stages de découverte) que "le LP ne veut pas d'eux" ! Nous ne sélectionnons rien. C'est l'ordinateur qui traite tout !
Le problème c'est que le gouvernement a flingué nos formations, les ferme, et que alors que nous devrions avoir plus de places offertes pour ces élèves nous en avons moins.
Là encore c'est un choix politique du parti au pouvoir depuis dix ans, que de fermer chez nous pour provoquer la fuite dans les autres formations (CFA...).
On nous flingue ! C'est tout.
Le gouvernement appelle même cela le "resserrement de l'offre éducative" ! Cette politique destructrice a même un nom ! Vous voyez où nous en sommes !
Dans mon LP on a (le rectorat) a fermé une section sur trois ! Dans le bassin éducatif (ma ville et les voisines) nous avons perdu presque 25% de l'offre pour les élèves sortant de 3e ! Alors que les demandes d'élèves venant du collège étaient croissantes (pour l'ensemble des LP, pas pour le mien en particulier).
Deuxième chose : le collège unique.
Qu'est qui a été fait au collège pour accueillir et encadrer ces gamins ? Le gouvernement a-t-il donné les moyens pour que ces gamins soient pris en charge correctement, pour qu'ils puissent apprendre sans non plus "pourrir" (pardon pour l'expression) la scolarité de ceux qui réussissent ? Lorsque je dis "qu'est-ce qui a été fait" ce n'est pas mes collègues de collège que je mets en cause, mais bien les gouvernements des derniers présidents. Si le collège garde ces élèves, il faut les moyens pour le faire. Là je suis moins calé car je ne connais pas véritablement vos conditions de travail, et en plus souvent, j'admire le fait (même si j'ai été méchant plus haut) de garder ces élèves. Mais je suppose que comme nous les heures de groupe, les heures en petit effectifs ont été laminées au collège. Et après c'est l'ensemble du système qui déraille et nous en arrivons à sortir ces gamins du système scolaire. D'un bon principe du collège nous sommes passés au collège unique prétendant mener (c'est un beau projet) tout le monde au niveau 3e, et nous terminons avec une sortie totale de ces élèves du système scolaire ! Mais c'est n'importe quoi !
Ce n'est pas l'apprentissage qui doit être souhaité par les collègues de collège, mais des conditions normales pour étudier avec tous les élèves au collège, quitte à tout imaginer, y compris revenir à des classes de niveau, ou à une orientation en cours de collège mais vers un système scolaire, le LP !
En gros on se flingue mutuellement !
- gelsomina31Grand Maître
Jacq a écrit:
Oui. Tu cites ici des métiers, surtout maçon et boulanger, où il y a un réel manque, une recherche d'apprentis. Boulanger surtout est un métier ou l'apprentissage me semble une très bonne solution. Mais à quel âge ?
Bordel !
A 14 ans !
On se lève à quelle heure pour faire ce métier ? Un enfant de 14 ans a besoin de quel rythme, combien d'heures de sommeil, couché à quelle heure et levé à quelle heure ?
Lors d'une émission de la campagne présidentielle un boulanger a parlé de cela avec Le Pen, et lui a dit qu'à cet âge un enfant ne devait pas être au travail à ces horaires là et dans ces conditions. C'est pas un affreux prof gauchiste (comme je le suis qui disait cela, c'est un patron (et un parent) !
Maçon, très bien...
C'est un travail de force (pas toujours, mais souvent).
A quel âge peut-on effectuer les tâches de force d'un maçon ? Ou allons nous ? Pourquoi pas 13 ans ?
Quid de l'inégalité ?
Pourquoi avons une scolarité obligatoire ?
Pour obliger l'école à garder les élèves ? Non. C'est une dérive du système, mais ce n'est pas son but !
Ou à l'origine pour éviter que les classes nécessiteuses ne choisissent (choix, non, force des choses !) d'envoyer leurs enfants au travail pour rapporter un salaire à la maison ? Oui, c'est cela le but de l'école obligatoire jusqu'à X âge !
Qui était contre cet âge de scolarité obligatoire... ? Devinez... ! Qui est pour cet apprentissage à 14 ans !? Les mêmes ! plus ceux qui abandonnent nos principes !
Je crois que nous avons oublié l'essentiel dans cette histoire, et que nous sabordons les principes de l'école obligatoire pour tous ! Nos principes.
Jacq
(toujours énervé)
(...)
Première chose :
ON ne peut pas dire (je l'ai indiqué aux élève de 3e venant chez nous pour les stages de découverte) que "le LP ne veut pas d'eux" ! Nous ne sélectionnons rien. C'est l'ordinateur qui traite tout !
Le problème c'est que le gouvernement a flingué nos formations, les ferme, et que alors que nous devrions avoir plus de places offertes pour ces élèves nous en avons moins.
Là encore c'est un choix politique du parti au pouvoir depuis dix ans, que de fermer chez nous pour provoquer la fuite dans les autres formations (CFA...).
On nous flingue ! C'est tout.
Le gouvernement appelle même cela le "resserrement de l'offre éducative" ! Cette politique destructrice a même un nom ! Vous voyez où nous en sommes !
Dans mon LP on a (le rectorat) a fermé une section sur trois ! Dans le bassin éducatif (ma ville et les voisines) nous avons perdu presque 25% de l'offre pour les élèves sortant de 3e ! Alors que les demandes d'élèves venant du collège étaient croissantes (pour l'ensemble des LP, pas pour le mien en particulier).
Deuxième chose : le collège unique.
Qu'est qui a été fait au collège pour accueillir et encadrer ces gamins ? Le gouvernement a-t-il donné les moyens pour que ces gamins soient pris en charge correctement, pour qu'ils puissent apprendre sans non plus "pourrir" (pardon pour l'expression) la scolarité de ceux qui réussissent ? Lorsque je dis "qu'est-ce qui a été fait" ce n'est pas mes collègues de collège que je mets en cause, mais bien les gouvernements des derniers présidents. Si le collège garde ses élèves, il faut les moyens pour le faire. Là je suis moins calé car je ne connais pas véritablement vos conditions de travail, et en plus souvent, j'admire le fait (même si j'ai été méchant plus haut) de garder ces élèves. Mais je suppose que comme nous les heures de groupe, les heures en petit effectifs ont été laminées au collège. Et après c'est l'ensemble du système qui déraille et nous en arrivons à sortir ces gamins du système scolaire. D'un bon principe du collège nous sommes passés au collège unique prétendant mener (c'est un beau projet) tout le monde au niveau 3e, et nous terminons avec une sortie totale de ces élèves du système scolaire ! Mais c'est n'importe quoi !
Ce n'est pas l'apprentissage qui doit être souhaité par les collègues de collège, mais des conditions normales pour étudier avec tous les élèves au collège, quitte à tout imaginer, y compris revenir à des classes de niveau, ou à une orientation en cours de collège mais vers un système scolaire, le LP !
En gros on se flingue mutuellement !
Merci pour ce petit rappel!
- sandGuide spirituel
Il y a un dispositif d'alternance dans mon collège, c'est un plus pour certains élèves, surtout grâce au dévouement du collègue qui les encadre. Ces élèves n'ont qu'une hâte : quitter l'école et apprendre un métier, travailler, et souvent les patrons qui les reçoivent nous donnent des appréciations positives.
J'espère que personne ne songe à à remettre les enfants à l'usine Jacq, mais par la force des choses les futurs apprentis auront 14-15 ans dans les années à venir, puisque le redoublement n'est plus tendance.
J'espère que personne ne songe à à remettre les enfants à l'usine Jacq, mais par la force des choses les futurs apprentis auront 14-15 ans dans les années à venir, puisque le redoublement n'est plus tendance.
- pitchounetteExpert
Permettez moi d'en douter
Officiellement, il ne s’agit nullement d’un retour à une orientation précoce, envoyant dans des filières courtes et dévalorisées les mauvais élèves, généralement issus de milieux populaires. Selon le ministre de l’Education, ces mesures entrent en effet dans le cadre de la «personnalisation des parcours» - modestement désigné comme «la troisième révolution» éducative (après la massification et la démocratisation)…
trop de choses me viennent en tête rien que dans ce paragraphe :
Le raisonnement est le suivant : certains enfants ne sont pas doués ou pas intéressés par les études. Au lieu de les laisser s’ennuyer en classe, mieux vaut leur proposer des parcours «spécifiques», avec moins de cours et à la place des visites d’entreprise et des stages, voire un apprentissage avant l’âge limite de la scolarité obligatoire de 16 ans (...) Luc Chatel assure que ce serait réversible et que le jeune, se découvrant un intérêt pour les études, pourrait rejoindre la voie classique.
-> un élève '"pas doué" : mais si on l'aidait par des moyens plus concrets (ex: des plus petites classes pour avoir du temps d'être derrière lui, imposer le FLE à certains élèves en difficultés avec notre langue)..
-> pas "intéressés" : là aussi beaucoup d'élèves de LP sont désintéressés car ils sont pas dans la filière qu'ils voulaient. Ces filières à la mode sont très peu nombreuses et on garde que les meilleures. Il n'y aurait pas possibilités d'ouvrir d'autres filieres
-> "élève s'ennuie" mince j'ai laissé mon costume de clown au placard. Tu es à l'école cest pour bosser non?
Comment rejoindre la voie classique quand tu te rends compte que tu peux bosser sans le moindre effort?
Faire des visites d'entreprises : comment tu les fais quand on te raccroche au nez apres l'annonce du nom de ton lycée?
Certains vont dire que je caricature mais tant pis. Voilà à quoi cela me fait penser : les profs n'y arrivent pas avec eux, prenez les dans votre entreprises!
Pour la CFDT, «il s’agit d’une grave remise en cause de l’école obligatoire jusqu’à 16 ans», tandis que l’Unsa dénonce «une politique du chiffre». Sarkozy veut porter le nombre de jeunes en alternance de 600 000 à 800 000 en 2015. L’autre décret prévoit, pour les élèves de quatrième et de troisième en difficulté, «la possibilité d’effectuer des stages dans les CFA». «Un retour en arrière de près de cinquante ans», selon la FSU, qui rappelle : «Les systèmes les plus performants offrent à leurs élèves une scolarité commune le plus longtemps possible.» La circulaire sur la rentrée 2012 prévoit des quatrièmes en alternance et des troisièmes préparant au pro. Exactement ce que prône le programme de l’UMP.
Continuons comme ça les profs en lp vont devenir des fantomes
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Le bonheur est dans le pré après 7 ans de région parisienne
- A TuinVénérable
Jacq a écrit:sand a écrit:Le redoublement se raréfie. J'ai en 3ème des élèves qui veulent devenir carrossier, maçon, boulanger. Ils auront donc à peine 15 ans quand ils deviendront apprentis.
Quand je pense à certains d'entre eux, je me dis qu'ils vont nous quitter avec de sacrées lacunes et qu'ils se traîneront leurs difficultés toute leur vie. Même si deux d'entre eux sont particulièrement pénibles, qu'ils soient restés jusqu'en 3ème aura quand même contribué à leur donner un minimum d'instruction.
Oui. Tu cites ici des métiers, surtout maçon et boulanger, où il y a un réel manque, une recherche d'apprentis. Boulanger surtout est un métier ou l'apprentissage me semble une très bonne solution. Mais à quel âge ?
Bordel !
A 14 ans !
On se lève à quelle heure pour faire ce métier ? Un enfant de 14 ans a besoin de quel rythme, combien d'heures de sommeil, couché à quelle heure et levé à quelle heure ?
Lors d'une émission de la campagne présidentielle un boulanger a parlé de cela avec Le Pen, et lui a dit qu'à cet âge un enfant ne devait pas être au travail à ces horaires là et dans ces conditions. C'est pas un affreux prof gauchiste (comme je le suis qui disait cela, c'est un patron (et un parent) !
Maçon, très bien...
C'est un travail de force (pas toujours, mais souvent).
A quel âge peut-on effectuer les tâches de force d'un maçon ? Ou allons nous ? Pourquoi pas 13 ans ?
Sans aller jusque là (même s'il est vrai qu'il existe des jeunes de 14 ans très fluets encore), il faut aussi avoir à l'esprit qu'une bonne partie des enfants envoyés en LP ou en apprentissage le sont souvent par défaut : ils sont d'accord pour s'engager dans telle filière pour tel métier plus tard, mais bien souvent ce qu'ils auraient envie de faire est bouché et ils se retrouvent dans une spécialité dont ils n'ont rien à faire et qui ne les intéresse pas. Ce qui fait alors qu'il ne se donnent ni les moyens en entreprise, ni en cours théorique devant nous : dans le meilleur cas ils attendent que ça se passe de façon passive, et dans le pire des cas ils se révèlent néfastes et dans l'entreprise, et dans le cadre scolaire par des attitudes de dérive diverses et variées.
- Reine MargotDemi-dieu
Oui, c'est une idée, de donner la possibilité d'entrer au LP plus jeune (14 ans), je n'y avais pas pensé. Ainsi on garde les élèves en difficulté/pas intéressés par l'école plus longtemps, sans leur imposer la voie unique.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- pitchounetteExpert
OUi et non certains se revelent en stage et comprennent qu'il faut se mettre à bosser en cours grâce à un bon tuteurA Tuin a écrit:Ce qui fait alors qu'il ne se donnent ni les moyens en entreprise, ni en cours théorique devant nous : dans le meilleur cas ils attendent que ça se passe de façon passive, et dans le pire des cas ils se révèlent néfastes et dans l'entreprise, et dans le cadre scolaire par des attitudes de dérive diverses et variées.
Par contre je suis d'accord, nous avons de plus en plus d'élèves passifs qui attendent que cela se passe bêtement, à qui il faut trouver des points pour avoir leur CCF
Qu'on fasse tout exploser et qu'on reconstruise à tous les étages avec les professeurs des écoles, les profs intervenants en college, en LG, LT LP
Nous savons quels sont les besoins de nos élèves, mais on nous écoute pas.On pond des reformes qui sont souvent à côté pour des raisons biudgetaires avant tout
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