Re: Les Ecoles Supérieures du Professorat et de l'Education seront-elles le simple retour en force des IUFM ?

Cette fiche me paraît pleine de bon sens , c'est ce que d'instinct on fait (voir plus haut mon message, j'ai même un balai dans la salle..). Mais elle trouve ses limites face à des classes entières qui oscillent entre la passivité , la réitération du passage en force (ne pas se mettre à sa place, arriver systématiquement avec un chewing-gum par exemple..) , et l'insolence, sans compter l'attitude générale (on jette tout par terre, la salle ressemble à une porcherie)... J'applique ça, mais les cours durent parfois 15 minutes au plus dans les classes très dures. 10 minutes de mise en place fiches d'exclusion à rédiger, parole coupée => interruption de cours. Elève n'ayant aucune affaire sur lui ou refusant de les sortir...
Bref, ils perdent sur le moment, car on applique ce qu'on dit, mais ils gagnent in fine : le cours ne se déroule pas ... ce qui est leur but.
Le piège est refermé sur l'enseignant : faire cours en hurlant dans le bruit ou se taire et bloquer le cours.
cette fiche fonctionne - à mon avis- avec quelques pénibles. Avec une classe de "nouveaux publics", non...

Je vais essayer de répondre mais je ne suis pas sûre que je vais être très claire.
J'ai eu une fiche beaucoup plus courte donnée par une prof de fac. J'y ai pris ce qui me convenait et laissé le reste. Mais ce n'est pas l'IUFM qui me l'a donnée.

C'est en ça que tout ce que je dis est personnel; je ne peux pas fonctionner avec une fiche comme celle-là: il y a beaucoup trop de choses, ça me fait paniquer et c'est trop péremptoire pour moi. Je ne trouve pas ça concret du tout, ce n'est que de la théorie. Je serais incapable de me rappeler tout ça et encore moins de l'appliquer. Trop d'informations, ça me conduit à la paralysie.

Peut-être que je suis à côté de la plaque ou que j'ai une chance inouïe mais la plupart du temps, je fonctionne plus ou moins par simulation, je suis malléable: je me suis fixée quelques règles (très peu) qui sont un mix de ce que j'ai pu observer ou de ce que je pense être cohérent et je les applique.

Ensuite, devient règle tout ce que je sanctionne, en avançant au fur et à mesure.
Je ne suis pas claire...Hmmm...Par exemple: je ne me suis jamais demandé si j'autorisais les déplacements à la poubelle. La question s'est posée quand un élève me l'a demandé. Là, j'ai analysé la situation:
1. je viens de distribuer un papier et j'ai demandé de le coller, l'élève a donc découpé et a des papiers => ok, déplacement autorisé et tant qu'à faire, tu vas passer avec la poubelle pour les autres;
2. je n'ai pas distribué de papier, l'élève était donc en train de faire autre chose => et puis quoi encore?

Et hop, ça devient une règle pour tous les cas similaires ultérieurs qui se présenteront.

Je n'ai jamais distribué de règles de classe aux élèves et je n'en vois pas l'intérêt. Pour moi, c'est au contraire dangereux (tout ce qui n'est pas écrit comme étant explicitement interdit est donc potentiellement autorisé). Je suis chef de la classe, ils font ce que je dis, même si la veille, j'ai dit le contraire à un autre élève. Je ne fige jamais rien dans les détails. A l'exception de tout ce qui est explicitement interdit par le règlement intérieur de l'établissement, tout le reste dépend de la situation.

C'est peut-être une bêtise monumentale. Mais pour moi, ça marche. Donc les fiches toutes faites, ça ne me va pas. Les "trucs" tous faits, ça ne m'allait pas non plus. Les tableaux de séquence, je n'ai jamais pu m'y faire. Etc. etc.

(Mais tout comme je n'ai jamais pu apprendre un cours avec les notes ou les résumés de quelqu'un d'autre... Embarassed

)

Et au fur et à mesure de mes erreurs, que j'analyse moi-même ou avec collègues, CPE et adjointe quand je me sens incapable d'analyser seule, j'établis des listes. (La dernière étant: avoir une base de données d'exercices pour les exclusions-inclusions, histoire de ne pas toujours les préparer devant le fait accompli.)

OK. Non mais tu es claire (et pour l'incapacité à apprendre avec les fiches des autres, c'était pareil pour moi, ça me semble même logique). En fait, fiche ou pas, il faut que ça passe par une appropriation.
Le côté "bcp de choses" aurait tendance à me rassurer, comme quoi c'est une question de point de vue et de personnalité Razz

Et puis c'est fabriqué à partir de mon ressenti. Lors de ma première année, mon grand problème a été "qu'est-ce que j'ai le droit de faire? À partir de quoi ou de quand puis-je ou dois-je réagir?" Et ce n'était pas le règlement intérieur qui allait m'aider... sorciere2

Bon, après, moi je propose cette fiche, ici notamment, parce qu'elle peut aider ceux qui comme moi, en débutant, ne savent pas "quoi faire".
Mais au fond on pourrait résumer bcp de choses par la formule que m'avait donnée un collègue entre deux portes "Fais tout ce que tu dis mais ne dis que ce que tu peux faire".

On verra comment je réagirai à la rentrée prochaine. En même temps - c'est ce que je disais dernièrement avec Oiseau - j'ai quand même une certaine habitude, une routine qui me permet maintenant d'endosser mon costume sans aucun problème, sans hésitation (et ça, c'était mon pire problème).

Lefteris: OK aussi. Mais en même temps, qu'est-ce qui fonctionne vraiment avec ces classes-là? Razz

Malaga a écrit:Il me semble que les formations en psychologie, en sociologie peuvent avoir leur place dans la formation mais au dernier trimestre. Lorsque l'on débute, on a besoin de concret, de petites astuces de gestion de classe, sur la manière d'organiser un cours...

Je ne suis pas d'accord du tout, je crois que c'est très personnel.

Malaga a écrit:Et, bien entendu, je pense que tout intervenant dans ces formations devrait continuer à enseigner devant une vraie classe, de vraies élèves. Et il serait même judicieux que les stagiaires qui le souhaitent puissent assister aux cours de leurs formateurs.

Là,

Les Ecoles Supérieures du Professorat et de l'Education seront-elles le simple retour en force des IUFM ? - Page 4 2252222100

Merci pour cette fiche, que je lirai cet été, entre autres.

Wink

Lefteris: OK aussi. Mais en même temps, qu'est-ce qui fonctionne vraiment avec ces classes-là?

Rien, ou pas grand chose : il faut accepter ce fait comme enseignant , faire son boulot quand même - à savoir les programmes le plus qu'on peut- sans illusions, selon l'adage "il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer". Et se protéger le plus possible à la fois contre ces élèves souvent très durs , difficiles à supporter et contre la vanité qui consisterait à croire que nous pouvons individuellement en quelques heures par semaines, résoudre du but en blanc une accumulation d'échecs créés par le système.

VousNousIls bous présentent les joueurs de bonneteau de la cdiufm qui voudront vous faire croire que les ESPE ne seront pas des IUFM :

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"Et il est où mon IUFM ?" qu'ils demandent au gogo. Le gogo répond "Fastoche, il est là !" Sur la carte retournée, le gogo lit ESPE et perd sa mise.