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- JPhMMDemi-dieu
Pourtant depuis des siècles, des millénaires, les philosophes et mathématiciens disent (et prouvent) que les mathématiques ne sont pas une science expérimentale...linkus a écrit:Ça, c'est clair. Je déteste la façon d'introduire les notions en faisant appel " à l’expérience" avec les logiciels etc etc...
Plus le temps passe, plus les mathématiques porteront un nom usurpateur!!
Un exemple, parmi tant d'autres :
Les jugements mathématiques sont dans leur totalité synthétiques. Cette proposition semble avoir jusqu'à présent échappé entièrement aux remarques des analystes de la raison humaine, et même être directement opposée à toutes leurs conjectures, quoiqu'elle soit incontestablement certaine et très importante pour la suite. En effet, comme l'on trouvait que les raisonnements des mathématiciens progressaient conformément au principe de contradiction (ce qu'exige la nature de toute certitude apodictique), l'on se persuada que les axiomes aussi étaient connus en vertu du principe de contradiction, ce en quoi l'on se trompait fort ; car une proposition synthétique peut bien être saisie suivant le principe de contradiction, mais seulement en ce que l'on suppose une autre proposition synthétique, dont on peut la déduire, et jamais en elle-même.
Avant tout, l'on doit remarquer que les propositions proprement mathématiques sont toujours des jugements a priori, et non point des jugements empiriques, parce qu'elles apportent une nécessité qui ne peut être tirée de l'expérience. Mais si l'on ne veut pas me concéder ce point, eh bien, je restreins alors ma proposition à la mathématique pure, dont le concept implique déjà qu'elle ne renferme pas de connaissance empirique, mais seulement une pure connaissance a priori.
L'on pourrait bien penser à première vue que la proposition 7 + 5 = 12 est une simple proposition analytique, qui résulte du concept d'une somme de sept et de cinq suivant le principe de contradiction. Mais si l'on regarde de plus près, on trouve que le concept d'une somme de sept et de cinq ne contient rien de plus que la réunion des deux nombres en un seul, et par là on ne pense absolument pas quel est ce nombre unique qui les comprend tous deux. Le concept douze n'est en aucune façon déjà pensé par le fait que je pense simplement cette réunion de sept et de cinq ; et je puis bien décomposer autant qu'on voudra mon concept d'une telle somme possible sans pour autant y rencontrer le nombre douze. L'on doit sortir de ce concept, en ayant recours à l'intuition qui correspond à l'un des deux nombres, comme nos cinq doigts, ou bien (comme Segner dans son arithmétique) cinq points, et ainsi ajouter l'une après l'autre les unités du cinq donné dans l'intuition au concept de sept. L'on élargit ainsi effectivement son concept par cette proposition 7 + 5 = 12, et l'on y ajoute un nouveau concept qui n'était pas du tout pensé dans le premier, c'est-à-dire que la proposition arithmétique est toujours synthétique, ce dont on s'aperçoit d'autant plus distinctement si l'on prend des nombres un peu plus grands : en effet, il apparaît alors clairement que nous avons beau tourner et retourner notre concept autant que nous voulons, nous ne pourrions jamais, sans recourir à l'intuition, trouver la somme par la seule décomposition de nos concepts.
Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future, Prolégomènes 2 c)
- linkusNeoprof expérimenté
+1
Quand je dis
Je parle des mathématiques du secondaire.
Quand je dis
linkus a écrit:
.... plus les mathématiques porteront un nom usurpateur!!
Je parle des mathématiques du secondaire.
- JPhMMDemi-dieu
Kant parle de la connaissance mathématique (en général). Je n'ai bien sûr pas écrit le Prolégomènes 2 c) en entier. Il évoque dans la suite la connaissance géométrique.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ZorglubHabitué du forum
A cause de vous, sur les spaghetti, les aiguilles, (et le paradoxe de Bertrand que je ne connaissais pas ...) chuis tombé sur ça :
http://math.univ-lille1.fr/~suquet/Polys/ProbGeom.pdf
http://math.univ-lille1.fr/~suquet/Polys/ProbGeom.pdf
- JPhMMDemi-dieu
Je le trouve vraiment remarquable.Zorglub a écrit:(et le paradoxe de Bertrand que je ne connaissais pas ...)
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- PatissotDoyen
A propos d'aiguilles, savez vous construire un compact de mesure de Lebesgue nulle qui contienne des segments de longueur 1 dans toute les directions ?
- JPhMMDemi-dieu
Un rapport avec le problème de Kakeya ?
- Spoiler:
- Ensemble de Besicovitch
Cf. un article du blog de l'IMMENSE Terence Tao :
http://terrytao.wordpress.com/2008/03/24/dvirs-proof-of-the-finite-field-kakeya-conjecture/
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- PatissotDoyen
Oui, il s'agit du problème de Kakeya en dimension deux, il y a plusieurs approches possibles (arbres de Perron, catégorie de Baire, etc...)
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« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- OlympiasProphète
Cédric Villani a publié il y a quelques jours (17/01) un papier intéressant dans le Monde. Il faut lui faire suivre ce texte (villani@ihp.fr)
Il plaide (sera-t-il-écouté ?) pour une formation des enseignants qui soit de qualité. La crainte de certains d'entre nous est que les ESPE ne soient l'occasion de recycler ceux qui jargonnent dans les IUFM
Il plaide (sera-t-il-écouté ?) pour une formation des enseignants qui soit de qualité. La crainte de certains d'entre nous est que les ESPE ne soient l'occasion de recycler ceux qui jargonnent dans les IUFM
- IgniatiusGuide spirituel
On en a parlé sur un autre fil, je ne sais plus où.
Pour la crainte, c'est malheureusement quasi-sûr.
Pour la crainte, c'est malheureusement quasi-sûr.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- OlympiasProphète
J'ai eu une rencontre avec le directeur de la Dgesco il y a huit jours, j'ai mis le sujet (entre autres, sur le tapis, la réponse fut : Non, bien sûr... Sauf que quand on voit l'allégeance qui perdure envers les pédagos du Sgen et de l'Unsa, tout est à craindre, en effet. J'avoue ne pas comprendre des discussions du Ministère sur le lycée avec des syndicats qui ne représentent rien dans le secondaire !!
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- À signer : appel des universitaires pour le rétablissement de nos heures en terminale
- Décision du ministre concernant les statuts le 12 ou le 15 décembre.
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