A l'avenir de quel type d'inspection voudrions-nous?

L'inspection revient souvent dans nos discussions.

Il y a le projet ministériel de nous livrer presque complètement à l'évaluation du chef d'établissement.
Il y a la situation actuelle d'une inspection tous les 5 ans (dans le meilleur des cas) avec un IPR pas forcément très utile. Sa venue même positive peut très bien ne déboucher sur aucune évolution sympathique pour la carrière.
Certains d'entre nous pose aussi la question aux élèves de savoir comment ils ressentent le cours. On demande parfois l'avis aux collègues ou on va voir comment ils font dans leur classe.
D'autres ont pointé un numéro récent du blogger d'Arte qui présentait des exemples très différents en Angleterre ou en Allemagne.

Quelle devrait-être la forme de l'inspection? Qui devrait s'en charger d'après vous? Selon quelle modalité?

Je pense que des visites conseil par les IPR (et qui portent bien leur nom, hein!) seraient tout à fait adaptées.
J'ai vécu une visite conseil très constructive et une inspection qui l'était moins, je pense qu'il faut donner l'exemple d'en haut et faire de ce moment un vrai moment d'échanges et pas un réquisitoire parfois digne des procès de Moscou.
Il n'y a à mon sens pas grand chose à changer si ce n'est un changement de perspective: plus d'inspection du type détenteur du savoir absolu qui fait la leçon au professeur inspecté, mais une visite de collègue plus expérimenté qui donne de vraies pistes pour aller de l'avant.
Quant aux principes de la notation, ils sont naturellement à revoir.

une inspection telle qu'elle se déroule actuellement, mais annuelle par un Ipr sans que l'on soit prévenu à l'avance.

Will.T a écrit:une inspection telle qu'elle se déroule actuellement, mais annuelle par un Ipr sans que l'on soit prévenu à l'avance.

Pourquoi sans être prévenu ?

pour en finir avec les séances ultrachiadées pour l'inspection et pour que l'ipr assiste à une séance lambda.

Oui, euh là il faudrait revoir quelques modalités de l'inspection alors: pas de demande de présenter la séquence entière, on n'aura pas forcément de support de cours prêt pour l'IPR...

oui il faudrait adapter les modalités bien sur.
mais déjà avec un cdt numérique le nombre de docs à présenter sous format papier peut être réduit

J'aimerais ce qui se faisait en Grande-Bretagne il y a 30 ans: une inspection de l'équipe de la discipline (pour des raisons pratiques, tous les collègues de la discipline y passent en même temps, cela permettait de soutenir ce rythme) pendant 2 à 3 semaines tous les 2 ans, ce qui permet de voir la réalité de l'enseignement au quotidien, et de donner de vrais conseils.

Will.T a écrit:une inspection telle qu'elle se déroule actuellement, mais annuelle par un Ipr sans que l'on soit prévenu à l'avance.

partir au collège toute l'année la boule au ventre, non merci...

Catalunya a écrit:

Will.T a écrit:une inspection telle qu'elle se déroule actuellement, mais annuelle par un Ipr sans que l'on soit prévenu à l'avance.

partir au collège toute l'année la boule au ventre, non merci...

Pourquoi ? Dans la mesure où l'inspection serait un conseil et n'aurait pas d'incidence sur la carrière

Moi je suis contre les inspections, par qui que ce soit.
Après, je suis tout à fait disposée à échanger avec des collègues de la discipline et d'autres disciplines. D'ailleurs, on le fait déjà: ça s'appelle une salle des profs.

Will.T a écrit:pour en finir avec les séances ultrachiadées pour l'inspection et pour que l'ipr assiste à une séance lambda.

Et si tu as prévu une évaluation ce jour là à cette séance-là? Tu fais comment sans affaires?

On peut toujours réfléchir ici mais de toute façon on ne nous consultera pas.

Les syndicats unanimement contre la réforme actuelle sont ignorés mais elle est dans les tuyaux pour la rentrée de septembre. Et le PS n'a pas formulé la moindre objection : bref, quelle que soit la majorité et quelles que soient nos attentes, c'est le chef d'établissement qui nous évaluera.

Je suis pour des inspections plus rapprochées, tous les trois ans puisque c'est le rythme proposé d'ailleurs.

Prévenu ou non : je crois que les inspecteurs savent de toute façon faire la part des choses quant à la réalité de notre enseignement.

kiwi a écrit:

Will.T a écrit:pour en finir avec les séances ultrachiadées pour l'inspection et pour que l'ipr assiste à une séance lambda.

Et si tu as prévu une évaluation ce jour là à cette séance-là? Tu fais comment sans affaires?

non ton Ipr va voir un de tes collègues et revient un autre jour ou une autre heure.

Pour moi, pas d'inspection mais plus de formation et de conseils.

En finir avec cette "inspection" qui veut tout dire par son nom seul.
Plutôt que d'être toujours dans une perspective de test de niveau/ évaluations en tout genre/ sanction/ ne ferait-on pas mieux d'accompagner les futurs enseignants et les enseignants plutôt que toujours vouloir les tester.
Franchement j'ai été formé au Canada et en Finlande, et je trouve le système français tout simplement vomitif. On a 50 ans de retard sur eux. Il est temps de se réveiller, parce que là bas on rit bien de nous.

Merci pour tous ces avis.

Il est clair que le système actuel ne satisfait personne.

Il faudrait pouvoir être vu beaucoup plus souvent, et aidé si nécessaire.
Il me semble peu réaliste d'augmenter le nombre d'IPR qui d'ailleurs sont le plus souvent déconnectés de l'enseignement. Le nôtre est un géographe qui pense que l'histoire du XXe peut s'enseigner avec des jeux de rôle...

La solution ne serait-elle pas par la visite (et l'évaluation pour quoi?) de collègues extérieurs qui viendrait assister à des cours régulièrement?

Dragons, peux tu nous en dire plus sur les systèmes finlandais et canadien (en ce qui concerne les enseignants) ?

En fait CdB, tu prônerais la généralisation d'inspection par des chargés de mission, c'est ça? Parce qu'eux, effectivement, ont encore les pieds dans le métier.
Après, tous les IPR ne sont pas déconnectés non plus; mais bon...

Et des gens qui enseignent peuvent être pétris d'idéologie.

J'ai connu une formatrice, soi-disant adepte de l'inductif et du décloisonnement à fond. Ses cours avec ses vrais élèves étaient déductifs, frontaux et plutôt cloisonnés. Et je ne vous raconte pas le manuel qu'elle faisait utiliser (et ne me dites pas que c'était le collège qui l'imposait : elle était la seule à demander ce manuel). C'était un manuel de grammaire pure des années 80 avec leçon dans l'encadré et exercices d'application, d'un niveau assez élevé.

Aucune. Ça ne sert pas à grand-chose.
En plus, très orgueilleuse sans doute, je m'estime plus compétente que mon IEN pour savoir comment je peux gérer ma classe et ce qu'il est possible de faire ou pas.

Des formations, plutôt.

Mufab a écrit:Aucune. Ça ne sert pas à grand-chose.
En plus, très orgueilleuse sans doute, je m'estime plus compétente que mon IEN pour savoir comment je peux gérer ma classe et ce qu'il est possible de faire ou pas.

Des formations, plutôt.

Oui, des formations inspirantes par de vrais pédagogues et didacticiens qui ont fait leurs preuves (tiens, c'est justement un peu ce que propose Bayrou !)

holderfar a écrit:Oui, euh là il faudrait revoir quelques modalités de l'inspection alors: pas de demande de présenter la séquence entière, on n'aura pas forcément de support de cours prêt pour l'IPR...

Tiens, ils demandent ça, maintenant ? Je n'ai jamais connu... Il va pas être déçu J'ai toujours rien de rien :lol:

J'aurais aimé voir une inspection interne, fait par des collègues qui veulent apprendre et partager.

Karine B. a écrit:

Catalunya a écrit:

Will.T a écrit:une inspection telle qu'elle se déroule actuellement, mais annuelle par un Ipr sans que l'on soit prévenu à l'avance.

partir au collège toute l'année la boule au ventre, non merci...

Pourquoi ? Dans la mesure où l'inspection serait un conseil et n'aurait pas d'incidence sur la carrière

On peut imaginer, si on a l'esprit mal tourné, que l'inspecteur causera de ton cas avec ton chef d'établissement qui tiendra compte de son avis dans sa notation, ce qui influencera donc ta carrière.