Ancien Français

Bonjour,

Je n'ai jamais fait d'ancien français et je souhaite passer le capes de LM. J'ai tenté de lire des grammaires d'ancien français, des précis d'ancien français... et comment dire? Cela me semble assez opaque pour moi qui n'ai jamais suivi de cours.
Comment franchir le cap de l'initiation? Quelle méthode adopter face à des ouvrages dont le propos me semble obscur?
Merci pour vos éventuels conseils!
Libelia.

L'ancien français n'a jamais été ma tasse de thé. Pour faire passer le morceau, j'avais un précis, commis par une de mes profs de fac (celle qui me rendait les cours le moins pénible ), qui était assez clair et précis, bien utile en vue des concours car ne se perdant pas en conjectures inutiles. C'était celui-là.

Potasse les textes en t'échinant dessus... j'ai pris 6 ou 7 au CAPES , sans en avoir fait avant la prépa au concours, j'ai sué sang et eau (et larmes) dessus, je te souhaite bien du courage, c'est affreux, même si très intéressant....

La question est: pourquoi l'enseignement de l'ancien français est-il aussi sinistré ?
Est-il normal qu'il y ait des épreuves, difficiles, au Capes et l'agreg - surtout de LM- alors qu'aucune obligation de cet enseignement n'est faite en dehors de la licence (les KH n'en font pas, les masters n'en font pas....) . Cela a toujours été un grand mystère pour moi ...

iphigénie a écrit:La question est: pourquoi l'enseignement de l'ancien français est-il aussi sinistré ?
Est-il normal qu'il y ait des épreuves, difficiles, au Capes et l'agreg - surtout de LM- alors qu'aucune obligation de cet enseignement n'est faite en dehors de la licence (les KH n'en font pas, les masters n'en font pas....) . Cela a toujours été un grand mystère pour moi ...

+1 ! Idem à l'agreg de Lettres Classiques, je n'en ai jamais fait et je me retrouve à devoir traduire le Roman de Tristan de Béroul qui, selon ma prof, d'un point de vue langue, est assez... obscur (et en plus, pas moyen d'assister aux cours de traduction, ils ont été mis en même temps que des cours de latin-grec ).

Je te conseille les ouvrages de Geneviève Joly, d'ailleurs j'en ai 2 à céder, si tu es intéressée contacte-moi par MP.

Oh vous êtes gentils, vous me remontez le moral! Je me sens moins désespérée et seule devant ces manuels!

Merci pour ta proposition Saraswati mais j'ai déjà un ouvrage de Geneviève Joly. Je ne l'ai pas vraiment travaillé car j'en ai d'autres. Il y en a un d'un autre auteur que j'ai revendu après avoir passé un temps fou dessus et m'être aperçue qu'il était mal conçu.

Sinon j'en ai d'autres, dans les "classiques" du genre: Bonnard-Régnier, De Lage, Queffélec... et d'autres!!! Mais aucun ne me prend à mon niveau de débutante, ils commencent tous "dans le vif du sujet" on va dire!

Je vais persévérer (je n'ai pas le choix non plus lol), j'espère que ça va s'améliorer parce que je travaille seule (je ne suis pas inscrite à la fac). Je vais regarder Joly de plus près (voir le lire!!! :-) ).

C'est vrai que l'ancien français ressemble un peu à une matière qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Je crois qu'il y a trente ans, les élèves avaient des cours de langue médiévale assez pointus dans les cursus de lettres, avant les concours.

Moi j'aimais vraiment beaucoup l'ancien français, tout comme l'épreuve du Capes, très carrée.
Il n'y a que la palatalisation qui n'est jamais bien passée... je crois que j'arrivais à saturation des études et ça a été le truc de trop ! :lol:

iphigénie a écrit:La question est: pourquoi l'enseignement de l'ancien français est-il aussi sinistré ?
Est-il normal qu'il y ait des épreuves, difficiles, au Capes et l'agreg - surtout de LM- alors qu'aucune obligation de cet enseignement n'est faite en dehors de la licence (les KH n'en font pas, les masters n'en font pas....) . Cela a toujours été un grand mystère pour moi ...

L'ancienne licence d'enseignement (4 certificats) avait au moins le mérite de préparer aux épreuves des concours)
Le certificat de grammaire et philologie concernait l'ancien français et la grammaire .
J'adorais l'AF, mais j'étais néanmoins handicapée, car si on a fait du latin, c'est plus facile.
Bosse surtout la morphologie, la syntaxe et le vocabulaire, avec la Foulet (petite syntaxe de l'ancien français). Pour l'évolution phonétique, Bouchez.

Au-delà de l'interêt, ou non, de l'ancien français, l'épreuve d'ancien français des concours sert surtout à conserver des postes pour les profs d'ancien français dans les facs, non?

c'est quand même un pan important de notre littérature et de notre langue, non?

Tout à fait d'accord, Iphigénie, pour faire de l'ancien français (que j'adore personnellement) mais je pense qu'on ne lui fait pas jouer un rôle pertinent aux concours.

J'ai commencé l'ancien français en octobre de l'année du CAPES et obtenu 15 à l'épreuve du concours six mois plus tard. Je ne te cache pas que j'ai beaucoup, beaucoup bossé, mais c'est possible ! Au début tout me semblait obscur, mais à un moment de la préparation tout commence à prendre sens. Bon courage en tout cas, et accroche-toi, ça vaut le coup.

e qui ne me paraît pas pertinent c'est que les concours sont à un niveau que très peu d'étudiants peuvent avoir , par la faute non de leur paresse mais des cursus antérieurs, qui ne donnent pas à l'ancien français une place suffisante, enfin il me semble.
Je parle d'après mon expérience personnelle : 3 ans de Khagne, j'ai quasiment découvert l'ancien français pour passer l'agreg et encore en classique l'épreuve est beaucoup moins exigeante qu'en moderne. Autre paradoxe d'ailleurs car les modernes doivent maîtriser l'évolution du latin au français dans leur épreuve, les classiques non !

iphigénie a écrit:La question est: pourquoi l'enseignement de l'ancien français est-il aussi sinistré ?
Est-il normal qu'il y ait des épreuves, difficiles, au Capes et l'agreg - surtout de LM- alors qu'aucune obligation de cet enseignement n'est faite en dehors de la licence (les KH n'en font pas, les masters n'en font pas....) . Cela a toujours été un grand mystère pour moi ...

Vi, ça c'est vrai. Après 2 ans de prépa, je suis arrivée en licence avec un an de retard par rapport à mes camarades et du coup, on a dû raccrocher tout seuls les wagons...
Après, j'ai fait un Master donc pas d'AF alors que j'étais inscrite en candidate libre au CAPES (mais on avait réussi à s'incruster dans les cours pour le CAPES).
Bon point pour moi, j'adorais l'AF, surtout les fiches de voc de malade de notre prof et la grammaire / traduction. IL fallait apprendre par coeur, ce que je sais faire de mieux, donc pas de souci.
Je n'ai pas bossé la phonétique, pas eu le temps du tout.
J'ai eu 11 ou 12 je crois au CAPES et autant à l'agrèg (mais là, j'avais de vrais cours, j'étais inscrite).
Je crois que c'est beaucoup de bachotage...mais c'est vrai que la formation laisse à désirer quand on voit le contenu des cours / certains profs et le peu d'heures et l'épreuve des concours...
Aujourd'hui, j'aime le niveau 5è pour cette raison : je peux leur parler de l'AF!!

Merci retraitée et jeanne pour vos conseils et encouragements. Je vais essayer d'y croire alors!

J'adorais l'ancien français moi!

Sinon, j'ai des ouvrages qui sont dans ma bibliothèque si ça te dit...

Merci pour ta proposition, je pourrais effectivement te les emprunter, je vais t'écrire en privé.

J'ai commencé la phonétique, qui pour moi était le plus obscur avec le Laborderie dans la collection 128 il est assez clair et permet une bonne première approche de la phonétique. Ensuite il faut s'entrainer à faire des évolutions régulièrement et ça devient un jeu d'enfant!

Bonjour Libelia,

Effectivement, les précis de G. Joly sont bien mais trop difficiles pour une initiation.

Pour commencer, je te conseille plutôt un petit ouvrage fiable : Claude Thomasset et Karin Ueltschi, Pour lire l'ancien français, Armand Colin, 128 (éditions antérieures chez Nathan, toujours collection 128).
Il est très accessible : je l'utilise avec mes étudiants en cours d'initiation à l'ancien français en licence. Il n'y a pas de "gras" : dans ce livret, il faut tout mémoriser. Il n'est pas suffisant pour les concours mais c'est une bonne base avant d'attaquer les ouvrages plus complets.

Bon courage.

J'utilise essentiellement les deux Précis de phonétique historique, celui de Laborderie et celui de Joly, La Petite grammaire de l'ancien français de Bonnard et un autre dont j'ai oublié le titre. Pour la phonétique, en dehors des précis, j'utilise énormément les manuels d'exercices.

Merci pour vos conseils, je n'aurais pas osé en espérer autant!

Je vais chercher Pour lire l'ancien français. Ma dernière acquisition avait été le Petit traité de langue française médiévale qui m'avait été recommandé en tant que viatique mais malgré son titre "léger" il ne s'adressait pas non plus à un public complètement novice (ce qui est mon cas) ou en tout cas son approche ne m'a pas convenue.
Je suis contente d'apprendre qu'il y a un autre titre plus accessible car après mes premiers échecs, j'ai un peu perdu confiance en moi et la dernière fois à la librairie, je n'ai même plus eu le courage de feuilleter de nouveaux manuels. J'avais pourtant vu ce Pour lire l'ancien français... et je ne l'ai pas touché en me disant qu'avec les livres que j'avais déjà, le problème devait venir de moi et pas du livre!!!!

(J'en profite pour redire ici que je propose du baby-sitting ou autre service en région parisienne contre des cours particuliers en ancien français notamment! )

Je trouve que ce forum est très sympathique, j'espère pouvoir un jour vous rendre la pareille! Je travaille seule le concours car je suis sortie du système universitaire depuis quelques années et vos mots encourageants sont précieux pour moi!

libelia a écrit:
Je vais chercher Pour lire l'ancien français. Ma dernière acquisition avait été le Petit traité de langue française médiévale qui m'avait été recommandé en tant que viatique mais malgré son titre "léger" il ne s'adressait pas non plus à un public complètement novice (ce qui est mon cas) ou en tout cas son approche ne m'a pas convenue.
Je suis contente d'apprendre qu'il y a un autre titre plus accessible car après mes premiers échecs, j'ai un peu perdu confiance en moi et la dernière fois à la librairie, je n'ai même plus eu le courage de feuilleter de nouveaux manuels. J'avais pourtant vu ce Pour lire l'ancien français... et je ne l'ai pas touché en me disant qu'avec les livres que j'avais déjà, le problème devait venir de moi et pas du livre!!!!

Je trouve que ce forum est très sympathique, j'espère pouvoir un jour vous rendre la pareille! Je travaille seule le concours car je suis sortie du système universitaire depuis quelques années et vos mots encourageants sont précieux pour moi!

C'est un petit bouquin rouge pas cher... Je me le suis achetée après le CAPES, quand je caressais encore l'idée de passer l'agrèg...

Je suis curieuse de connaître la raison pour laquelle tu es "sortie du système universitaire"... J’ai moi-même eu un boulot à mi-temps en sus de ma prépa au concours (enfin, plus exactement, j'ai toujours travaillé en parallèle de mes études), j'ai connu les affres du "j'y vais-j'y vais pas", néanmoins passer le concours en candidat libre me semble hautement difficile...

Bien évidemment, tu ne me répondras que si tu en as envie, je te souhaite pourtant bonne chance pour la suite !

libelia, il me semble que je dois avoir des évolutions de mots et peut -être d'autre chose qui me reste de l'an dernier. Tu peux me contacter par MP si ça t'intéresse.

retraitée a écrit:

iphigénie a écrit:La question est: pourquoi l'enseignement de l'ancien français est-il aussi sinistré ?
Est-il normal qu'il y ait des épreuves, difficiles, au Capes et l'agreg - surtout de LM- alors qu'aucune obligation de cet enseignement n'est faite en dehors de la licence (les KH n'en font pas, les masters n'en font pas....) . Cela a toujours été un grand mystère pour moi ...

L'ancienne licence d'enseignement (4 certificats) avait au moins le mérite de préparer aux épreuves des concours)
Le certificat de grammaire et philologie concernait l'ancien français et la grammaire .
J'adorais l'AF, mais j'étais néanmoins handicapée, car si on a fait du latin, c'est plus facile.
Bosse surtout la morphologie, la syntaxe et le vocabulaire, avec la Foulet (petite syntaxe de l'ancien français). Pour l'évolution phonétique, Bouchez.

C'est vrai, Retraitée ! Moi qui ai fait une Licence ancienne ancienne formule (avec une douzaine d'UV par an), j'ai eu pas mal de cours de philologie.
On utilisait principalement le Précis de Bourciez.