Ancien Français

retraitée a écrit:

iphigénie a écrit:La question est: pourquoi l'enseignement de l'ancien français est-il aussi sinistré ?
Est-il normal qu'il y ait des épreuves, difficiles, au Capes et l'agreg - surtout de LM- alors qu'aucune obligation de cet enseignement n'est faite en dehors de la licence (les KH n'en font pas, les masters n'en font pas....) . Cela a toujours été un grand mystère pour moi ...

L'ancienne licence d'enseignement (4 certificats) avait au moins le mérite de préparer aux épreuves des concours)
Le certificat de grammaire et philologie concernait l'ancien français et la grammaire .
J'adorais l'AF, mais j'étais néanmoins handicapée, car si on a fait du latin, c'est plus facile.
Bosse surtout la morphologie, la syntaxe et le vocabulaire, avec la Foulet (petite syntaxe de l'ancien français). Pour l'évolution phonétique, Bouchez.

C'est vrai, Retraitée ! Moi qui ai fait une Licence ancienne ancienne formule (avec une douzaine d'UV par an), j'ai eu pas mal de cours de philologie.
On utilisait principalement le Précis de Bourciez.

Ben, moi aussi ma licence est "d'ancienne formule"...Mais je l'ai passée en étant Khube et ce faisant, j'ai avalé par moi-même les cours de philologie grecque et latine, mais d'ancien français, point! (en classique)... Je suis arrivée à l'agreg quasiment pour le découvrir ....
En clair, quand on fait des études de lettres il me semble qu'il faudrait impérativement avoir de l'ancien français tout au long des études supérieures...Ça le rendrait plus digeste et attractif....

Je vous ai écrit en privé, Frisouille et Lili.

Ah l'ancien français Ma grande passion de la L3 et des années de concours. Je n'en ai pas fait ma "spécialité", mais j'ai vraiment adoré ça - au risque de paraître pour un extraterrestre auprès de certains de mes camarades de galère.

Pas de secret : le travail de fond. L'AF n'est certainement pas affaire de sprint. Il faut travailler un peu mais très régulièrement pour ne pas oublier en route une partie de l'épreuve (traduction [seule l'agreg a un programme, désormais], phonétique, morphologie, syntaxe, vocabulaire).

Cela dit, je ne vais peut-être pas t'être très utile car je ne sais pas comment faire pour vraiment bien débuter, sans suivre de cours de rattrapge (au début de ma L3, mon université organisait une semaine intensive de rattrapage des 2 ans précédents).

Quelques petites références (toujours les mêmes mais il est bon de les commenter)

- Pour commencer, l'Initiation à l'ancien français de S. Bazin-Tachella aux éditions Ellipses est un petit manuel synthétique qui présente bien le système de la langue. Une bonne lecture pour quelqu'un qui commence !
- Ensuite, pas de secret, il faut bosser les manuels. Pour la grammaire approfondie, le manuel de G. Joly est une référence.
- Par contre pour la phonétique historique, je n'ai qu'UN seul conseil : les Exercices de phonétique historique de M. Léonard ont été ma bible pour ce concours (morphologie et phonétique) : toutes les règles expliquées (elle remplace donc N. Laborderie), de nombreux exemples et mots décomposés. Un modèle de clarté (si, si, c'est possible en AF !). Je déconseillerais le Joly en phonétique en revanche.
- Pour le vocabulaire : si tu passes l'agreg, c'est un gros travail, qui n'a pas l'air très rentable à première vue, mais qui peut être d'une grande d'aide pour d'autres épreuves. Pour prendre de l'avance, il y a un livre tout à fait calibré pour le concours : Vocabulaire d'ancien français, fiche à l'usage des concours, d'Olivier Bertrand.

2 ultimes conseils :
- Ne pas se perdre dans 10000 références : en choisir une pour chaque question, et travailler à fond avec.
- Ne pas négliger l'ancien français comme les autres matières techniques (grammaire bien sûr, mais aussi latin et LV pour l'agrégation). Tout le monde n'est pas d'accord mais je suis intimement persuadé que c'est LA clef du concours !

Enfin, si les concours ce n'est pas pour cette année, je t'engage à tout faire pour aller suivre des cours d'AF (en auditeur libre si tu en as la possibilité !)

Bon courage et bonne découverte de cette belle langue !

C'est génial que tu aies aimé l'ancien français! Moi à la base ça m'intéresse, enfin sur le principe (lire les auteurs en version originale, etc...), on verra si j'y prends goût avec le temps!

L'Initiation à l'ancien français, effectivement, j'ai vu ce titre et j'ai repéré une bibliothèque qui le possède, comme elle est un peu loin de chez moi, j'ai repoussé mais comme tu me le conseilles, je vais vraiment y aller cette semaine.

La grosse difficulté, en effet, c'est de choisir une méthode et de s'y tenir car les approches sont très différentes d'un livre à l'autre et on est tenté de vouloir tout faire en se disant qu'ils se "complètent"... Je vais chercher aussi ce Léonard dont je n'ai pas encore remarqué l'existence dans les bibliographies! (mais j'en ai lu plusieurs...).

Pour les cours d'ancien français, j'ai songé à m'introduire frauduleusement à la fac mais je n'ai pas encore osé (là où j'étais avant il fallait une carte d'étudiant mais je soupçonne que ce n'est pas le cas partout...).

La communauté éducative (y compris la plupart des professeurs d'ancien français censés) est d'accord pour dire que cette matière, non enseignée dans le secondaire, n'a rien à faire dans un concours tel que le CAPES.
Comme si réussir cette épreuve prouvait qu'on allait être un bon enseignant!
Personnellement je n'ai jamais fait de latin ni d'ancien français, et cela ne m'empêche pas d'enseigner en lycée, et d'apprendre par coeur l'étymologie de certains mots dans le cadre de lectures analytiques.
Mais recruter des gens sur une épreuve à part entière d'ancien français, c'est la plus haute connerie qui puisse être.
Je n'ai pas du tout fait l'épreuve d'ancien français et au Capes et je suis quand même admissible. Donc dis-toi que si tu arrives à y comprendre quelque chose, tu pourras largement t'en sortir, puisque même ceux qui rendent copie blanche s'en sortent!
La plupart des étudiants ont énormément de mal avec cette matière, et ce qu'il faut surtout savoir, c'est que cette dernière n'est pas enseignée dans toutes les universités, ce qui rend illégal une telle épreuve à un concours public (ce sont les profs d'ancien français de ma fac qui m'ont eux-mêmes affirmés cela).

De toute façon t'en fais pas, plus personne ne se présente aux concours enseignant, donc même sans faire l'épreuve tu pourras très bien réussir.
C'est le revers de la médaille: le gouvernement a voulu casser l'enseignement, et bien maintenant ils ne trouvent plus d'enseignants, encore moins de remplaçants, et ils devront prendre les quelques bougres qui veulent encore faire ce métier. Et les gens compétents qui étaient laissés de côté par ce concours surréaliste qui recrute uniquement sur des connaissances universitaires et non sur des compétences de terrain vont pouvoir enfin décrocher ce putain de concours.
Il n'y a qu'une leçon à en tirer: NOUS AVONS GAGNE !