Vos plus drôles appréciations sur les bulletins

JEMS a écrit:Perso, je préfère caler ce que j'ai à dire à un gamin en face en face, plutôt que de me cacher derrière une appréciation écrite à peine lue.

On les lit très attentivement chez nous quand on sélectionne les dossiers post-bac.

olive-in-oil a écrit:Certains collègues ont eu les parents aux fesses après avoir mis des commentaires blessants sur les bulletins : "Élève dissipé" était blessant !

:mdr3:


Je demeure très banal. J'aime bien, au 2e ou au 3e trimestre, "état stationnaire" ou "en friche/jachère".

Tazon a écrit:

nitescence a écrit:Véritablement écrit sur les bulletins :
- viens en cours en touriste, mais ne rapporte aucun souvenir
- fait naufrage sur la banquise de la paresse
- roule à contresens sur l'autoroute du succès
- dure sera la chute du parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de vos illusions
Véridique !

En plus d'afficher son total manque de professionnalisme, ce prof que tu cites se  ridiculise et est franchement minable en reprenant des citations de quelqu'un d'autre (Boulet en l'occurrence pour la tarte au fraise) comme si elle était une émanation originale de son génial cerveau.

Je suis d'accord, mais Nitescence ne nous a pas dit que c'étaient des appréciations à admirer. La 1re, bon (avec "vient" et non "viens", toutefois). Mais les trois autres, oh la la ! Ça me rappelle une collègue d'EPS qui détaillait le dernier match de volley sur le bulletin ("Tu te comportes à contresens et donc, tu défends à l'envers ! Attention au sens de l'équipe qui pourrait se retourner contre toi !" Je me rappelle que je lui avais demandé en salle des profs si, quand on défend à l'envers, on attaque, et si l'équipe, se retournant contre quelqu'un qui défend à l'envers, n'est pas en train de féliciter un gars qui défend à l'endroit... Mais bon, elle n'avait rien compris. Vous ai-je dit qu'elle prêchait pour les compétences ? )

ylm a écrit:Quand je lis certaines appréciations sur ce fil je me demande comment certains n'ont pas fini à l’hôpital après avoir été agressés par des parents justement furieux et indignés.

Dr Raynal a écrit:porte autant d'intérêt aux sciences qu'une huitre à l'équitation

Ça par exemple si ça avait été écrit dans un de mes bulletins le prof qui l'aurait écrit repartait du collège/lycée en ambulance après que mon père soit allé lui rendre une petite visite avec une batte de baseball.

Outre que je ne vois pas l'intérêt d'humilier un élève sur un bulletin, ce n'est pas son rôle, c'est prendre un risque que d'y écrire certaines choses.

Celle-là n'est pas du tout méprisante, ou alors on a de sacrés problèmes de lecture et de compréhension. Celle avec l'encéphalogramme plat, pour moi, est hors-jeu, en tant que PP, je demanderais poliment au collègue de la reconsidérer (de toute façon, le proviseur l'interdirait et, pour le coup, je serais d'accord avec lui).

Cripure a écrit: Celle avec l'encéphalogramme plat, pour moi, est hors-jeu, en tant que PP, je demanderais poliment au collègue de la reconsidérer (de toute façon, le proviseur l'interdirait et, pour le coup, je serais d'accord avec lui).

C'est ce qui a été fait (Par le chef, j'étais le PP). Toutefois, comme je connaissais fort bien les parents, cette appréciation n'aurait pas posé problème. On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui.
Et je précise aussi que je préviens largement par avance les élèves des appréciations qu'ils risquent de voir sur leur bulletin. Mine de rien, cela permet de corriger facilement certains pénibles pas trop méchants (qui sont, heureusement, majoritaires dans mon établissement parmi la vaste tribu des pénibles).

Il faut écrire la vérité brute et honnête, certes. Maintenant, je trouve que ces gauloiseries, mises à l'écrit, décrédibilisent la profession.

A l'oral (en salle des profs par exemple) et dans la fraîcheur de l'instant, je suis souvent le premier à déraper. Mais pour tout ce qui est écrit et officiel, je pense que les enseignants ont tout à gagner à rester professionnels.

J'y pensais cette nuit et je me demande si je ne vais pas tenter pour un ou deux : "Le changement, c'est maintenant !"

En quoi un "qui est-ce ?" pour un élève entraperçu tout au mieux une heure serait-il désobligeant ou non professionnel ?
L'année dernière, je me suis fendue d'un :"A parfaitement réussi, par son ardeur à ne rien faire, à saboter son année scolaire". Je trouve bien plus professionnelle une appréciation "personnalisée" qu'un bien ou un insuffisant copié-collé (sans parler d'un de mes collègues qui s'emmêle les pinceaux avec les copiés-collés: il n'est pas rare de voir, dans ses appréciations, un 5 de moyenne assorti d'un "bon trimestre" ou d'un 16 accompagné d'un simple "médiocre". A moins que ce ne soit de l'humour ? ).
Après, je pense qu'il ne faut pas dépasser certaines limites. Dans l'une de mes classes, j'ai vu passer à propos de l'un de mes élèves une appréciation du genre "Comportement psychotique: prenez rendez-vous dans une institution spécialisée" qui m'a vraiment fait un drôle d'effet.

arth75 a écrit:je trouve que ces gauloiseries, mises à l'écrit, décrédibilisent la profession.
... Mais pour tout ce qui est écrit et officiel, je pense que les enseignants ont tout à gagner à rester professionnels.

Ben tiens. C'est vrai, un mot d'esprit nous "décrédibilise". Nous devons passer pour des "professionnels" de la fonction publique : pas un mot plus haut que l'autre, oui chef, bien chef, et l'attitude du ministère, depuis des décennies, ne nous "décrédibilise" pas. Non, pas du tout. Bref des carpettes "professionnelles" sur lesquels tous, IPR, ministres, spécialistes des pseudosciences de l'éducation, élèves, parents, peuvent s'essuyer les pieds, et que nous remercions encore avec un grand sourire "professionnel".

Ma profession, c'est enseigner la biologie et la géologie. Point.
Ma "crédibilité", elle procède de mon haut niveau en ces domaines. Et c'est tout.

Jane a écrit:
Après, je pense qu'il ne faut pas dépasser certaines limites. Dans l'une de mes classes, j'ai vu passer à propos de l'un de mes élèves une appréciation du genre "Comportement psychotique: prenez rendez-vous dans une institution spécialisée" qui m'a vraiment fait un drôle d'effet.

Ridicule. Je ne me substituerais jamais à un spécialiste de ces questions. Qui plus est sur un bulletin. Je reste très factuel : appréciation sur le travail fourni en classe et à la maison et mention des dissipations et/ou comportements inadéquats. Le reste, je laisse ça aux gens qui s'y connaissent. Mais évidemment, on en revient toujours au point fondamental : c'est aux parents d'assumer leur boulot et de faire suivre leurs enfants en cas de nécessité.

ylm a écrit:Quand je lis certaines appréciations sur ce fil je me demande comment certains n'ont pas fini à l’hôpital après avoir été agressés par des parents justement furieux et indignés.

Dr Raynal a écrit:porte autant d'intérêt aux sciences qu'une huitre à l'équitation

Ça par exemple si ça avait été écrit dans un de mes bulletins le prof qui l'aurait écrit repartait du collège/lycée en ambulance après que mon père soit allé lui rendre une petite visite avec une batte de baseball.

Outre que je ne vois pas l'intérêt d'humilier un élève sur un bulletin, ce n'est pas son rôle, c'est prendre un risque que d'y écrire certaines choses.

Et bien, ton père est à rééduquer totalement.

Mictlantecuhtli a écrit:

Jane a écrit:
Après, je pense qu'il ne faut pas dépasser certaines limites. Dans l'une de mes classes, j'ai vu passer à propos de l'un de mes élèves une appréciation du genre "Comportement psychotique: prenez rendez-vous dans une institution spécialisée" qui m'a vraiment fait un drôle d'effet.

Ridicule. Je ne me substituerais jamais à un spécialiste de ces questions. Qui plus est sur un bulletin. Je reste très factuel : appréciation sur le travail fourni en classe et à la maison et mention des dissipations et/ou comportements inadéquats. Le reste, je laisse ça aux gens qui s'y connaissent. Mais évidemment, on en revient toujours au point fondamental : c'est aux parents d'assumer leur boulot et de faire suivre leurs enfants en cas de nécessité.

Voilà. Mais on peut y mettre un peu d'humour tant que ça ne reste pas humiliant ou déplacé.

Une fois, j'ai écrit à une très bonne latiniste : "Très bon cervelas, grâce à votre travail toujours sérieux".
En fait, je voulais écrire "résultats", mais je bulletinais en salle des profs entre midi et deux sans avoir encore mangé, et quelqu'un a dû lire le menu de la cantine au même moment, et voilà.
C'était la glorieuse époque des Kalamazoo, heureusement : un collègue qui remplissait le classeur de bulletins de cette classe juste après moi a vu la remarque et m'a signalé le problème (opération blanc correcteur sur les 3 feuillets ).

Sinon, mes remarques sont très détaillées, mais pas très drôles.

Je reste également assez factuel, pour le meilleur et pour le pire. Un mot d'encouragement ça et là, encore... C'est comme cela qu'un "courage !" tapé trop vite s'est transformé en "courge !".

La seule appréciation "originale" dont j'ai le souvenir reste un bête "Alarme !".

Une appréciation que j'ai trouvée marrante sur un bulletin d'un de mes élèves (je mets en spoiler, ce n'est pas de moi)

Spoiler:

Js suis souvent lapidaire dans mes bulletins, sauf pour encourager les rares élèves méritants, notamment pour l'orientation en terminale.
Je me suis fendu récemment d'un « Bouffonneries lassantes » pour un olibrius lourdingue, et d'un « Présence sporadique bien qu'en progrès. Travail toujours aussi absent. » pour un touriste.

Je trouve les appréciations du genre « résultats faibles malgré un travail sérieux » beaucoup plus violentes, elles montrent clairement que l'élève n'a aucune chance de s'en sortir...

"(...) se repose sur ses acquis, lesquels s'amenuisent , bon courage pour la suite."