Détecter un élève "à haut potentiel" ?

J'ai en 4e un gamin épouvantable, insolent, menteur, vulgaire et agressif.
Il est arrivé chez nous par conseil de disc, et ne fiche strictement rien en classe, ne sort par ses affaires (n'a pas d'affaires), passe son temps à dormir ou à parler à haute voix, bref, vous voyez le tableau, tout le monde a déjà connu ça.

Pourtant, ça fait 2/3 fois que j'insiste très fort pour qu'il fasse des contrôles (dictée, rédaction, explication de texte), je lui passe une feuille et un stylo, je reste à côté de lui, je le reprends dès qu'il commence à bavarder, je le titille dès qu'il relâche son attention et... ce qu'il me rend est bon, diablement bon ! C'est fin, nuancé, l'orthographe n'est pas mauvaise (il fait des fautes lexicales mais peu de fautes grammaticales).

J'en viens à me dire que ce gamin est p-e dans une grande souffrance et que si on pouvait l'aider... il suffirait p-e de pas grand chose pour lui remettre le pied à l'étrier.

Le hic, c'est que l'équipe péda le HAIT, je pèse mes mots, personne ne lui donne la moindre chance, et tout le monde le prend pour un débile (le mot a été lâché par le prof de math), et personne ne veut entendre qu'il fait p-e exprès de donner une image de "simplet" aux adultes en répondant "hein ???" à chaque fois qu'on lui pose la moindre question.

Alors que faire ? Je ne suis pas le PP, le PP me regarde avec méfiance depuis que j'ai pris la défense de ce gamin, les parents sont d'origine algérienne, à la tête d'une grande famille bien compliquée et le CO du collège est inexistant. Je ne sais donc pas qui contacter pour aider ce gosse.

Que feriez-vous à ma place ?

L'envoyer faire un bilan pédagogique dans un CRTL ou dans un service ado de pédo-psy qui comporte des enseignants psécialisés. Bien sûr ça dépend de la volonté de la famille. Tu peux aussi essayer avec les COP mais je ne suis pas sûr qu'il fassent passer autre chose que des WISC4.

Au-delà du fait que ce qu'il te rend quand tu le pousses est bon, diablement bon, qu'est-ce qui te fait penser qu'il est à haut potentiel?

une classe-relais?

Si le gosse est vraiment précoce, la classe relais, bof bof...
Faut d'abord savoir quels sont les soucis de ce gosse... là, rien ne permet d'envisager une piste plutôt qu'une autre...

Ronin a écrit:L'envoyer faire un bilan pédagogique dans un CRTL ou dans un service ado de pédo-psy qui comporte des enseignants psécialisés. Bien sûr ça dépend de la volonté de la famille. Tu peux aussi essayer avec les COP mais je ne suis pas sûr qu'il fassent passer autre chose que des WISC4.

Les WISC est très bien. Pas besoin d'autre chose pour poser le diagnostic.
Tiens-nous au courant.

Une discu sur la précocité:
https://www.neoprofs.org/t44128-sommes-nous-tous-precoces

Je suis moins sûr que toi que la WISC4 suffise mais je peux me tromper.

Le WISC permet d'avoir rapidement le QI est ses différents composants en deux heures environ, de façon très fiable.
Si d'autres tests s'avèrent nécessaires, vous pourrez toujours les faire ensuite.

N'est-il pas possible qu'il s'agisse "simplement" d'un gamin ayant fait une (très) bonne scolarité primaire, peut-être même un bon début de collège, et que des événements divers, compliqués par la crise d'adolescence, l'aient poussé à refuser le travail/la discipline assez récemment? En ce cas, que ce qu'il écrive soit plutôt fin et correctement orthographié s'expliquerait simplement par ses acquis antérieurs...

Des "têtes de cochon", plus ou moins sympathiques, pour lesquelle il y a un décalage énorme entre l'allure générale (aucun travail et l'air stupide/agressif) et ce qu'ils sont capables de produire quand on les force, j'en ai déjà eu quelques.

Amicalement,

Moui, mais d'après ce que décrit Dinaaa la situation est complexe et donc le simple résultat au QI total ne sera sans doute pas suffisant pour aborder la problématique de cet élève dans son ensemble. C'est pourquoi je pensais aussi à un bilan pédagogique. Par ailleurs un élève peut avoir des résultats très intéressants à l'oral et problématiques à l'écrit. D'où la nécessité de faire un bilan de langue ou des tests comme l'EVAC.

Tout ce que je peux te dire, c'est que le WISC est fiable, rapide et efficace. Il est d'ailleurs reconnu en tant que tel.
Il permet d'ailleurs très bien de mesurer le QI verbal avec des critères très précis.
Avec le reste, vous ne serez jamais sûrs à 100% et vous risquez de tourner autour du pot. Or, j'ai cru comprendre que personne n'était vraiment partant pour le faire tester, alors autant opter pour la solution la plus simple

Je suis d'accord, je n'ai pas dit que la WISC n'était pas utile, bien au contraire, juste que ce n'était pas suffisant

et pourquoi pas prendre rdv avec le médecin scolaire ? en plus du passage chez le COP, cela peut être un début, non ?

Avant de tous partir sur le sujet des tests pour la précocité, je repose ma question à Dinaa: qu'est-ce qui laisse penser que ce gamin est précoce?

Tout ce qui est décrit n'est pas plus un signe de précocité qu'un signe de mal-être, de besoin d'attention, que sais-je encore...

Je suis pour le moins surprise de voir que ça ne pose problème à personne de s'embarquer immédiatement sur la voie de la précocité sans poser davantage de questions sur cet élève évoqué par Dinaa. A lire les intervenants, ici ou ailleurs, à entendre les parents d'élèves, aujourd'hui, la précocité est en train de devenir le pendant positif des "dys", invoqués à toute les sauces. On peut être dans des problématiques personnelles, familiales, scolaires très complexes menant à un échec scolaire malgré des capacités sans que rien ne soit lié à une précocité.
Là, j'ai par exemple en tête une mère qui au dernier trimestre me disait que sa fille était en "limite haute de QI, juste sous la précocité...". Oui, et alors? Sa gamine ne bosse pas assez, manque de rigueur, elle ne veut pas l'entendre, c'est donc si simple et rassurant pour elle de se dire qu'elle est "presque" précoce... détail crosutillant: la mère en question est instit.
A évoquer une "limite haute de QI, sous la précocité", on en viendra bientôt à évoquer la frange inférieure de la limite haute de QI sous la précocité...
Tout comme on en vient à invoquer la dysorthographie pour un bon nombre de gosses qui n'ont simplement pas appris à écrire et à lire dans de bonnes conditions, qu'elles soient scolaires ou familiales...

Voilà...

Mais tout ça ne dit pas en quoi l'élève de Dinaa lui fait envisager la piste de la précocité...

Je suis d'accord avec toi Audrey. On évoquais juste les moyens possibles de la détection. Mais c'est bien pour cela que je disais que la WISC ne suffisait pas. Quant à l'épidémie de surdoués et de dys...

Le potentiel ne fait pas le résultat. J'ai eu un élève avec un QI de 150 mais plus que mal dans sa peau qui ne pouvait plus aller au collège depuis 6 mois. C'est bien pour cela que je suis également circonspect. Si l'on a une ferrari dans les mains mais que l'on ne souhaite pas dépasser les 90 km/h et ben elle ne sert pas à grand chose.

Ceci étant je suis peut-être à limite basse du QI avant le déficit

Mais es-tu à la limite basse, ou dans la frange de la limite basse? Ça change tout!



:lol:

Je crains parfois d'être dans la fange de la limite basse

Et dans la frange de la limite, tu coules ou tu brasses?

Bon, Dinaa, elle revient quand? lol

Les deux mon capitaine !

[quote="Audrey"]

Audrey a écrit:Avant de tous partir sur le sujet des tests pour la précocité, je repose ma question à Dinaa: qu'est-ce qui laisse penser que ce gamin est précoce?
A lire les intervenants, ici ou ailleurs, à entendre les parents d'élèves, aujourd'hui, la précocité est en train de devenir le pendant positif des "dys", invoqués à toute

D'accord avec toi pour le volet parents, mais en général lorsque c'est un prof qui ressent quelque chose, on peut lui faire confiance en général !

Non, Avril, même un prof peut se tromper.
Surtout dans ce domaine. Et je parle d'expérience.

Audrey a écrit:Non, Avril, même un prof peut se tromper.
Surtout dans ce domaine.

Oui mais s'il se trompe, c'est presque toujours dans le sens de la non-détection d'un élève précoce.

Mouais...
Y a des élèves précoces non détectés, ok, mais sous entendre qu'on passe forcément à côté de pleins de cas, c'est ptêt un peu excessif... et quand bien même, tous les précoces n'ont pas besoin d'être détectés. Parce que détecter pour ne rien proposer de spécial après, ou détecter si l'enfant n'a aucun souci particulier, je n'en vois pas l'intérêt...ça peut même être source de soucis qui n'existaient pas avant.

Audrey a écrit:Mouais...
Y a des élèves précoces non détectés, ok, mais sous entendre qu'on passe forcément à côté de pleins de cas, c'est ptêt un peu excessif... et quand bien même, tous les précoces n'ont pas besoin d'être détectés.

Ai-je dit une chose pareille ?