- nitescenceÉrudit
Je pense organiser un atelier d'écriture pendant l'enseignement d'exploration Littérature et société en classe de Seconde où les élèves travailleront en binôme et je cherche des conseils : comment vous y prenez-vous concrètement pour améliorer les productions des élèves ? J'entends : comment faire pour ne pas corriger soi-même les erreurs des élèves, ce qui présente un intérêt limité dans le cadre d'un atelier d'écriture ? Procédez-vous par questions, faites-vous relire par un autre élève (ou binôme) ? Est-ce que la création d'un livret regroupant l'ensemble des nouvelles du groupe à la fin est de nature à les motiver etc. ? J'attends tous vos trucs et astuces. Merci !
- nuagesGrand sage
Les réponses m'intéressent aussi car je pense faire un atelier d'écriture si j'ai une heure d'AP en seconde.
- PseudoDemi-dieu
Quelle différence fais-tu entre un atelier d'écriture et une production d'écrit traditionnelle ? Pourquoi es-tu tenté par un atelier d'écriture ?
Je pose cette question parce que le principe de l'atelier d'écriture, c'est de permettre à chacun d'écrire en dehors de tout jugement de valeur. Et bien évidemment, il est inenvisageable que le prof/animateur corrige les textes produits.
Quand je fais des ateliers d'écriture, les améliorations sont amenés par les retours lors des lectures à voix haute des textes. C'est à dire que les autres participants (et beaucoup moi en milieu scolaire) disent ce qu'ils ont aimé, ce qu'ils comprennent moins, là où ils sont déçu (ils attendaient quelque chose), etc... Je dis aussi parfois "si vous aviez une seule chose à conseiller à machin pour améliorer son texte, ce serait quoi ?"
Je propose aussi de nouvelles consignes pour enrichir les textes, sans dire "je trouve vos textes minables, on va les arranger". Je dis "alors, maintenant, on va reprendre les textes et on va rajouter une phrase à chaque phrase" ou "ajouter trois couleurs et deux adjectifs" ou bien "maintenant, un personnage arrive, raconter comment". Je peux aussi leur lire un extrait d'auteur qui a écrit quelque chose ce sur quoi on travaille (j'avais fait ça avec un voyage dans le temps), on voit comment l'auteur a réussi, et on s'en inspire.
Enfin, bref, c'est varié.
Et on ne s'inquiète de l'orthographe qu'à la toute fin, seulement si les textes sont publiés en dehors de l'atelier. Sinon, on s'en fout, c'est pour nous, l'orthographe, c'est un truc pour se faire comprendre à l'écrit par des lecteurs, rien d'autre.
Edit : je vois que tu prévois de travailler en binôme. Pourquoi donc ? Là, comme ça, je trouve ça un peu opposé au principe de l'atelier d'écriture, tel que je le pratique et l'ai vu pratiqué. Je vois mal comment favoriser l'écriture personnelle à deux, surtout dans un premier temps.
Je pose cette question parce que le principe de l'atelier d'écriture, c'est de permettre à chacun d'écrire en dehors de tout jugement de valeur. Et bien évidemment, il est inenvisageable que le prof/animateur corrige les textes produits.
Quand je fais des ateliers d'écriture, les améliorations sont amenés par les retours lors des lectures à voix haute des textes. C'est à dire que les autres participants (et beaucoup moi en milieu scolaire) disent ce qu'ils ont aimé, ce qu'ils comprennent moins, là où ils sont déçu (ils attendaient quelque chose), etc... Je dis aussi parfois "si vous aviez une seule chose à conseiller à machin pour améliorer son texte, ce serait quoi ?"
Je propose aussi de nouvelles consignes pour enrichir les textes, sans dire "je trouve vos textes minables, on va les arranger". Je dis "alors, maintenant, on va reprendre les textes et on va rajouter une phrase à chaque phrase" ou "ajouter trois couleurs et deux adjectifs" ou bien "maintenant, un personnage arrive, raconter comment". Je peux aussi leur lire un extrait d'auteur qui a écrit quelque chose ce sur quoi on travaille (j'avais fait ça avec un voyage dans le temps), on voit comment l'auteur a réussi, et on s'en inspire.
Enfin, bref, c'est varié.
Et on ne s'inquiète de l'orthographe qu'à la toute fin, seulement si les textes sont publiés en dehors de l'atelier. Sinon, on s'en fout, c'est pour nous, l'orthographe, c'est un truc pour se faire comprendre à l'écrit par des lecteurs, rien d'autre.
Edit : je vois que tu prévois de travailler en binôme. Pourquoi donc ? Là, comme ça, je trouve ça un peu opposé au principe de l'atelier d'écriture, tel que je le pratique et l'ai vu pratiqué. Je vois mal comment favoriser l'écriture personnelle à deux, surtout dans un premier temps.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- nitescenceÉrudit
Je te rejoins, sauf sur l'orthographe : toutes les occasions sont bonnes à prendre pour l'améliorer. L'atelier d'écriture, ça n'est pas simplement pour se faire plaisir : ça a aussi une fonction éducative. Je ne suis pas GO au club med, je suis prof.
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- PseudoDemi-dieu
nitescence a écrit:Je te rejoins, sauf sur l'orthographe : toutes les occasions sont bonnes à prendre pour l'améliorer. L'atelier d'écriture, ça n'est pas simplement pour se faire plaisir : ça a aussi une fonction éducative. Je ne suis pas GO au club med, je suis prof.
C'est un peu le problème. Les ateliers d'écriture en milieu scolaire sont en général tout sauf des ateliers d'écriture, justement à cause des contraintes que s'imaginent les profs.
Et moi non plus je ne suis pas GO au club med imagine-toi. Cela dit, il y a des jours où je préférerais peut-être, le milieu pontifiant de la salle des profs me pèse parfois.
Le jugement permanent sur le texte empêche d'écrire. Ce n'est d'ailleurs pas propre aux élèves. Il est connu que pour écrire, il faut débrancher le juge intérieur. Avec cette obsession permanente de l'orthographe et du style parfait on est contre productif, on stérilise l'écriture, on n'ose plus écrire, et particulièrement les élèves. C'est pour cela qu'il faut dissocier les étapes : écrire puis corriger bien en aval, et pour d'autres objectifs (publier). Les élèves comprennent très bien qu'il faut corriger pour publier, et ils vivent mieux la chose.
D'ailleurs, si ce n'est pas aussi (et surtout) un plaisir d'écrire dans un atelier d'écriture, il vaut mieux faire autre chose. Le plaisir (les plaisirs, ils sont nombreux), qu'on a au départ ou qu'on va découvrir grâce à l'atelier, est le moteur de l'écriture. Ce qui ne veut pas dire que c'est toujours, à tout moment, du plaisir.
EDIT : du coup, je vois mal sur quoi on se rejoint.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- nitescenceÉrudit
Pseudo a écrit: Le jugement permanent sur le texte empêche d'écrire. Ce n'est d'ailleurs pas propre aux élèves. Il est connu que pour écrire, il faut débrancher le juge intérieur.
Je pense que Flaubert et ses brouillons raturés aurait partagé ce point de vue...
Je ne vois pas l'intérêt d'un travail d'écriture dans le cadre scolaire si ça n'est pas pour améliorer son écriture, et l'orthographe en fait partie. Tu fais des fautes d'orthographe quand tu rédiges ta liste de courses ? A priori, tu n'as pas besoin de te relire. Eh bien j'espère amener mes élèves à ce que ça devienne le plus naturel possible pour eux aussi. Ils y ont droit : pourquoi les en dispenser ?
- ElyasEsprit sacré
nitescence a écrit:Pseudo a écrit: Le jugement permanent sur le texte empêche d'écrire. Ce n'est d'ailleurs pas propre aux élèves. Il est connu que pour écrire, il faut débrancher le juge intérieur.
Je pense que Flaubert et ses brouillons raturés aurait partagé ce point de vue...
Je ne vois pas l'intérêt d'un travail d'écriture dans le cadre scolaire si ça n'est pas pour améliorer son écriture, et l'orthographe en fait partie. Tu fais des fautes d'orthographe quand tu rédiges ta liste de courses ? A priori, tu n'as pas besoin de te relire. Eh bien j'espère amener mes élèves à ce que ça devienne le plus naturel possible pour eux aussi. Ils y ont droit : pourquoi les en dispenser ?
L'orthographe doit être la dernière chose à être vérifiée dans un atelier d'écriture sinon tu mets en panne l'écriture des participants en te focalisant sur les détails. Le but d'un atelier est d'écrire un texte, de l'enrichir, d'en améliorer la narrativité, le vocabulaire, les images... Une fois le texte final produit, tu peux le corriger. D'ailleurs, dans les maisons d'édition, la phase de correction est la phase finale. On demande d'abord d'écrire.
Maintenant, entendons-nous, la maîtrise de l'orthographe est importante mais c'est ce que tu feras corriger ou corrigeras dans la phase finale (d'édition puis-je dire) de ton atelier.
Prenons un exemple. Tu fais un atelier d'écriture sur la description dont le thème est la ville, lieu de solitude. Le but premier va être de produire une histoire, une contemplation ou tout autre forme de texte. Création de personnages, caractérisation de ceux-ci, description, vocabulaire, rythme et bien d'autres choses vont être les premières choses à travailler pour que le texte fonctionne. Après, on gère le côté technique de l'orthographe. D'ailleurs,d e façon amusante, la conjugaison est très vite corrigée en atelier d'écriture car elle génère souvent le rythme du texte et une erreur de temps peut perturber le fonctionnement du texte.
Après, quand le texte est donné à lire (et non plus lu à haute voix comme c'est la coutume dans les ateliers d'écriture que j'ai fréquentés), il faut évidemment corriger l'orthographe car l'orthographe perturbe les yeux du lecteur. Or, en atelier, on lit à haute voix son texte (là, par contre, la conjugaison prend une importance cruciale).
EDIT : Par contre, je ne le dis pas assez, le but d'un atelier d'écriture est le plaisir et de voir qu'on peut parvenir à créer un texte et l'enrichir grâce à l'atelier.
- MauvetteÉrudit
Je suis prof de français et très attachée à l'orthographe en général mais dans ce contexte, je suis d'accord avec pseudo, l'atelier d'écriture est là pour désinhiber les "écrivains", qui ne sont pas des élèves à ce moment là. Qu'il faille reprendre le style, ok, c'est impératif, c'est grâce à la lecture à voix haute que ça va se faire. Mais l'orthographe, c'est secondaire. Quels sont les écrivains qui écrivent sans faute dès le premier jet ? et même en se relisant, beaucoup font appel à des correcteurs, ça ne les empêche pas d'écrire avec style.
Enfin, rien ne t'empêche de faire quelques rappels généraux sur les règles d'orthographe ou de leur demander d'aller chercher tel ou tel mot dans le dico, mais si ton atelier d'écriture devient un lieu où il faut écrire sans faute, ça risque de bloquer certaines bonnes volontés, et peut-être certains talents.
Enfin, rien ne t'empêche de faire quelques rappels généraux sur les règles d'orthographe ou de leur demander d'aller chercher tel ou tel mot dans le dico, mais si ton atelier d'écriture devient un lieu où il faut écrire sans faute, ça risque de bloquer certaines bonnes volontés, et peut-être certains talents.
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Je vais bien, ne t'en fais pas
- ParyponoianNiveau 4
En 2nde, toutes les heures de demi-groupe sont consacrées à la fin du 1er trimestre à l'écriture.
Jusqu'à présent, j'ai eu la chance d'avoir dans ces salles un ordinateur et un vidéoprojecteur (ce qui ne sera pas le cas l'année prochaine car j'ai obtenu un poste fixe dans un autre lycée...). Je donne en début d'heure une consigne à mes élèves : vous rédigerez l'introduction de la lecture analytique n°6 ou vous rédigerez le troisième argument du troisième axe d'étude de la dissertation littéraire etc. Tous les élèves écrivent sur une feuille sauf l'un d'eux, que j'envoie sur l'ordinateur. Je laisse les élèves rédiger pendant 30 minutes. Je circule dans les rangs au début pour les laisser puis je m'installe au fond de la classe et, un par un, ils viennent me montrer ce qu'ils ont produit. Je corrige, je reformule et je précise leur propos, avec eux. Au bout de trente minutes, j'ai vu le travail de tout le monde excepté l'élève qui est placé devant l'ordinateur (et que je n'aide généralement pas). C'est à ce moment que j'allume le vidéoprojecteur. Je travaille sur un fichier Word en forme paysage qui comporte deux colonnes : celle de gauche est celle de l'élève ; celle de droite celle de l'amélioration du travail de l'élève (et ce texte que l'on produira tous ensemble fait office de "correction"). L'élève lit ce qu'il a écrit. Je demande au reste de la classe de formuler à chaque fois une qualité et un défaut. Puis, on reprend dans la colonne de droite les phrases de l'élève mais cette fois-ci en corrigeant l'orthographe, la syntaxe et en apportant les éléments qui manquaient (l'élève a oublié de contextualisé le passage étudié etc.)
J'ai renouvelé cette expérience toute l'année avec mes deux classes de 2nde et je peux vous dire qu'au devoir commun type-E.A.F. de fin d'année, la méthode de l'introduction ou du paragraphe de commentaire/dissertation était parfaitement acquise. J'ai vraiment l'impression que c'est utile et efficace.
Jusqu'à présent, j'ai eu la chance d'avoir dans ces salles un ordinateur et un vidéoprojecteur (ce qui ne sera pas le cas l'année prochaine car j'ai obtenu un poste fixe dans un autre lycée...). Je donne en début d'heure une consigne à mes élèves : vous rédigerez l'introduction de la lecture analytique n°6 ou vous rédigerez le troisième argument du troisième axe d'étude de la dissertation littéraire etc. Tous les élèves écrivent sur une feuille sauf l'un d'eux, que j'envoie sur l'ordinateur. Je laisse les élèves rédiger pendant 30 minutes. Je circule dans les rangs au début pour les laisser puis je m'installe au fond de la classe et, un par un, ils viennent me montrer ce qu'ils ont produit. Je corrige, je reformule et je précise leur propos, avec eux. Au bout de trente minutes, j'ai vu le travail de tout le monde excepté l'élève qui est placé devant l'ordinateur (et que je n'aide généralement pas). C'est à ce moment que j'allume le vidéoprojecteur. Je travaille sur un fichier Word en forme paysage qui comporte deux colonnes : celle de gauche est celle de l'élève ; celle de droite celle de l'amélioration du travail de l'élève (et ce texte que l'on produira tous ensemble fait office de "correction"). L'élève lit ce qu'il a écrit. Je demande au reste de la classe de formuler à chaque fois une qualité et un défaut. Puis, on reprend dans la colonne de droite les phrases de l'élève mais cette fois-ci en corrigeant l'orthographe, la syntaxe et en apportant les éléments qui manquaient (l'élève a oublié de contextualisé le passage étudié etc.)
J'ai renouvelé cette expérience toute l'année avec mes deux classes de 2nde et je peux vous dire qu'au devoir commun type-E.A.F. de fin d'année, la méthode de l'introduction ou du paragraphe de commentaire/dissertation était parfaitement acquise. J'ai vraiment l'impression que c'est utile et efficace.
- PseudoDemi-dieu
nitescence a écrit:Pseudo a écrit: Le jugement permanent sur le texte empêche d'écrire. Ce n'est d'ailleurs pas propre aux élèves. Il est connu que pour écrire, il faut débrancher le juge intérieur.
Je pense que Flaubert et ses brouillons raturés aurait partagé ce point de vue...
Je ne vois pas l'intérêt d'un travail d'écriture dans le cadre scolaire si ça n'est pas pour améliorer son écriture, et l'orthographe en fait partie. Tu fais des fautes d'orthographe quand tu rédiges ta liste de courses ? A priori, tu n'as pas besoin de te relire. Eh bien j'espère amener mes élèves à ce que ça devienne le plus naturel possible pour eux aussi. Ils y ont droit : pourquoi les en dispenser ?
Justement, je fais beaucoup de fautes d'orthographe, depuis toujours, c'est donc un sujet que je connais bien, peut-être même mieux que beaucoup de profs de lettres qui n'ont jamais rencontré de telles difficultés.
Accessoirement j'écris (des romans), j'ai participé à des ateliers d'écriture pendant plus de 15 ans, et j'en anime moi-même en milieu scolaire et hors scolaire. L'écriture, je sais un peu comment ça marche. La correction de brouillons aussi, même si avec l'informatique on n'en garde pas trace.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- PseudoDemi-dieu
Paryponoian a écrit:En 2nde, toutes les heures de demi-groupe sont consacrées à la fin du 1er trimestre à l'écriture.
Jusqu'à présent, j'ai eu la chance d'avoir dans ces salles un ordinateur et un vidéoprojecteur (ce qui ne sera pas le cas l'année prochaine car j'ai obtenu un poste fixe dans un autre lycée...). Je donne en début d'heure une consigne à mes élèves : vous rédigerez l'introduction de la lecture analytique n°6 ou vous rédigerez le troisième argument du troisième axe d'étude de la dissertation littéraire etc. Tous les élèves écrivent sur une feuille sauf l'un d'eux, que j'envoie sur l'ordinateur. Je laisse les élèves rédiger pendant 30 minutes. Je circule dans les rangs au début pour les laisser puis je m'installe au fond de la classe et, un par un, ils viennent me montrer ce qu'ils ont produit. Je corrige, je reformule et je précise leur propos, avec eux. Au bout de trente minutes, j'ai vu le travail de tout le monde excepté l'élève qui est placé devant l'ordinateur (et que je n'aide généralement pas). C'est à ce moment que j'allume le vidéoprojecteur. Je travaille sur un fichier Word en forme paysage qui comporte deux colonnes : celle de gauche est celle de l'élève ; celle de droite celle de l'amélioration du travail de l'élève (et ce texte que l'on produira tous ensemble fait office de "correction"). L'élève lit ce qu'il a écrit. Je demande au reste de la classe de formuler à chaque fois une qualité et un défaut. Puis, on reprend dans la colonne de droite les phrases de l'élève mais cette fois-ci en corrigeant l'orthographe, la syntaxe et en apportant les éléments qui manquaient (l'élève a oublié de contextualisé le passage étudié etc.)
J'ai renouvelé cette expérience toute l'année avec mes deux classes de 2nde et je peux vous dire qu'au devoir commun type-E.A.F. de fin d'année, la méthode de l'introduction ou du paragraphe de commentaire/dissertation était parfaitement acquise. J'ai vraiment l'impression que c'est utile et efficace.
Je ne doute pas de l'efficacité de ce travail. En revanche, ça n'est pas un atelier d'écriture au sens où on l'entend habituellement. Ou bien tout travail d'écriture peut être nommé ainsi.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- ParyponoianNiveau 4
Oui, effectivement, c'est plus un exercice scolaire qu'un travail d'écriture !
- cannelle21Grand Maître
Afin de les libérer du poids du jugement, de la peur de la feuille blanche... je commencerais à ta place par des exercices d'écriture oulipien. Cela fonctionne très bien, à tout âge d'ailleurs. Puisque la contrainte vient de l'extérieur (écrire un texte sans e), l'écrivain se libère de toutes les autres contraintes.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- nuagesGrand sage
Paryponoian, ton travail se rapproche davantage d'un exercice pédagogique dans la mesure où il est lié à la dissertation ou à l'étude de texte. C'est une bonne manière de faire progresser les élèves mais je crois qu'un atelier d'écriture doit être effectivement déconnecté des méthodes et des exigences scolaires. La démarche de Pseudo est très intéressante car elle favorise l'écriture libre.
Au lycée des séances d'AP me semblent moins contraignantes pour faire un atelier d'écriture que l'option Littérature et société où il faut traiter des thèmes imposés et travailler à deux.
Au lycée des séances d'AP me semblent moins contraignantes pour faire un atelier d'écriture que l'option Littérature et société où il faut traiter des thèmes imposés et travailler à deux.
- AëmielExpert
Nitescence, si je peux me permettre, ce que tu appelles Atelier d'écriture n'en est pas un au sens strict de l'expression. Le travail que tu envisages est très intéressant, mais ce n'est pas un atelier d'écriture. Question de terminologie.
Je partage tout à fait l'avis et l'expérience de Pseudo : en atelier d'écriture, on est là pour le plaisir, pour faire tomber les peurs, les limites, les inhibitions, pas pour bosser l'orthographe. Il est bien temps de s'y pencher tout à la fin, en dernier balayage, si le texte a vocation à être lu par d'autres.
Maintenant, pour ton projet, quel genre de texte souhaites-tu leur faire écrire ? Ecrire à deux, ça peut être très intéressant aussi (moins personnel, mais riche tout de même). Quand on écrit à deux, on est obligé de faire des concessions, mais on s'appuie sur l'univers de l'autre, sur ses points forts et on décèle mieux ses propres faiblesses et ses qualités : c'est très formateur.
Je partage tout à fait l'avis et l'expérience de Pseudo : en atelier d'écriture, on est là pour le plaisir, pour faire tomber les peurs, les limites, les inhibitions, pas pour bosser l'orthographe. Il est bien temps de s'y pencher tout à la fin, en dernier balayage, si le texte a vocation à être lu par d'autres.
Maintenant, pour ton projet, quel genre de texte souhaites-tu leur faire écrire ? Ecrire à deux, ça peut être très intéressant aussi (moins personnel, mais riche tout de même). Quand on écrit à deux, on est obligé de faire des concessions, mais on s'appuie sur l'univers de l'autre, sur ses points forts et on décèle mieux ses propres faiblesses et ses qualités : c'est très formateur.
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Auteur
- Luciole verteNiveau 5
Bonjour,
Je fais remonter le fil. Je recherche des idées pour un atelier d'écriture en AP seconde. Lors des sessions précédentes, les élèves ont écrit une nouvelle à partir de dessins de Chris van Allsburg (grand succès !), puis un discours (pour ou contre une cause sérieuse ou farfelue) qu'ils devaient prononcer devant leurs camarades (grand échec...). J'aimerais faire écrire de nouveau un récit, trouvant cette expérience plus agréable (mais mon collègue a fait écrire à son groupe une deuxième nouvelle à partir de tableaux, tandis que je faisais écrire le discours, donc il faudrait un peu de renouvellement pour ceux qui en seraient à leur 3e session d'AP français : les groupes évoluant, les élèves peuvent très bien n'avoir fait qu'AP français et avoir eu, à chaque fois, le prof qui faisait écrire des nouvelles...), et / ou de la poésie. Je pense que l'écriture d'une nouvelle est très stimulante et formatrice pour les élèves ; l'écriture poétique pourrait être fructueuse mais seulement sur une séance. J'aurai 5 ou 6 semaines pour cet atelier d'écriture. Auriez-vous des idées à me suggérer ? Une manière d'aborder l'écriture d'un récit autrement ? Des jeux poétiques (des haïkus ?) ? Une façon de concilier les deux ? Des "déclencheurs" d'écriture : photographies, extraits de films, musiques ?
Un grand merci pour votre aide !
Je fais remonter le fil. Je recherche des idées pour un atelier d'écriture en AP seconde. Lors des sessions précédentes, les élèves ont écrit une nouvelle à partir de dessins de Chris van Allsburg (grand succès !), puis un discours (pour ou contre une cause sérieuse ou farfelue) qu'ils devaient prononcer devant leurs camarades (grand échec...). J'aimerais faire écrire de nouveau un récit, trouvant cette expérience plus agréable (mais mon collègue a fait écrire à son groupe une deuxième nouvelle à partir de tableaux, tandis que je faisais écrire le discours, donc il faudrait un peu de renouvellement pour ceux qui en seraient à leur 3e session d'AP français : les groupes évoluant, les élèves peuvent très bien n'avoir fait qu'AP français et avoir eu, à chaque fois, le prof qui faisait écrire des nouvelles...), et / ou de la poésie. Je pense que l'écriture d'une nouvelle est très stimulante et formatrice pour les élèves ; l'écriture poétique pourrait être fructueuse mais seulement sur une séance. J'aurai 5 ou 6 semaines pour cet atelier d'écriture. Auriez-vous des idées à me suggérer ? Une manière d'aborder l'écriture d'un récit autrement ? Des jeux poétiques (des haïkus ?) ? Une façon de concilier les deux ? Des "déclencheurs" d'écriture : photographies, extraits de films, musiques ?
Un grand merci pour votre aide !
- User5899Demi-dieu
Pseudo et Nitescence, le "juge intérieur" débranché fait plus penser au premier manifeste du surréalisme
Qu'on ne surveille pas ses fautes, OK, mais pour le reste, c'est vraiment une question de décision. L'OULIPO montre que la contrainte peut être féconde (mais la poésie nous l'avait appris bien avant eux), mais ça n'a rien d'obligatoire.
Pour ceux qui cherchent des idées de contraintes, pensez à la Petite fabrique de littérature, j'aimais bien ce manuel, jadis...
Qu'on ne surveille pas ses fautes, OK, mais pour le reste, c'est vraiment une question de décision. L'OULIPO montre que la contrainte peut être féconde (mais la poésie nous l'avait appris bien avant eux), mais ça n'a rien d'obligatoire.
Pour ceux qui cherchent des idées de contraintes, pensez à la Petite fabrique de littérature, j'aimais bien ce manuel, jadis...
- InvitéInvité
Merci pour la référence Cripure, je note! Au passage, même si ça s'adresse plutôt à des collégiens: http://www.ac-nice.fr/ienash/file/44-petits-ateliers-d-ecriture.pdf
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