[Sondage] Trouvez-vous votre traitement (salaire) conforme à ce qu'il devrait être ?

Non, seul à Paris avec un salaire de prof certifié, on ne vit pas, je confirme.

lapetitemu a écrit:J'ai répondu "oui" parce que je suis en début de carrière (et agrégée, mais même en tant que certifiée, j'étais satisfaite). Je ne dirais peut-être pas la même chose en fin de carrière.
Disons qu'autour de moi, j'ai un conjoint ingénieur (alors, oui, il gagne plus que moi, mais il travaille depuis 5 ans de plus que moi, et depuis l'agreg, l'écart entre nos salaires s'est creusé, forcément) et des amis avec des boulots payés au SMIC ou guère plus, une copine qui va attaquer l'internat de médecine payé en dessous du SMIC horaire si on considère le nombre d'heures qu'ils font par semaine... Donc à côté, je me trouve bien lotie. Surtout quand les heures sup, primes d'entrée dans le métier, etc... se rajoutent. S'il y a bien un aspect du métier dont je n'ai pas envie de me plaindre, c'est celui-là.

Mais peut-être aussi que, si je vivais seule, je ne dirais pas ça.

Je suis seule et de plus, instit en région parisienne et franchement, je suis dans le rouge très régulièrement...

J'ai déjà posté là-dessus, étant un ex-fonctionnaire de catégorie A, (donc un faux néoprof ...)
Salaires scandaleusement bas , par rapport aux autres fonctionnaires de catégorie identique (A et A+ ), échelons très lents, travaux supplémentaires sous-payés, charge de travail dont je suis encore surpris aujourd'hui (que j'avais sous estimée). J'ai limité les dégâts grâce au reclassement Sans cela , je ne serais pas parti , malgré mon désir de changer : perte sèche = 30% au départ !

Depuis 30 ans la valeur du point indiciaire entre la "désindexation des salaires sur les prix" et les années sans revalorisation aucune, a perdu 25% de pouvoir d'achat. J'estime donc que mon salaire devrait être augmenté de 25% et bien sûr sans augmentation du temps de travail.

4 ans et demi d'ancienneté (échelon 4), bac +5, 1660€ (1746€ avec l'ISOE).

Au risque de choquer mes collègues bien-pensants, je trouve ce traitement ridicule. Heureusement, j'arrive à trouver d'autres sources de satisfaction dans ce métier, mais je me désespère de gagner si peu. En revanche, je me refuse à faire des heures supp' pour augmenter mon salaire, cela relève de l'exploitation pure et simple pour moi. Seule perspective d'amélioration : passer l'agrégation interne, que j'ai commencée à préparer.

Comme d'autres néos, je suis en couple avec quelqu'un qui gagne bien sa vie, on n'a pas d'enfants, donc je ne souffre pas trop de mon bas salaire.

Au risque de choquer mes collègues bien-pensants, je trouve ce traitement ridicule

Il l'est, chère collègue , je ne répète pas ce que j'ai dit là, entre autres ...

https://www.neoprofs.org/t45185p495-afp-philippe-meirieu-et-sebastien-clerc-nous-expliquent-que-les-enseignants-ne-vont-pas-bien#1335601

En revanche, je me refuse à faire des heures supp' pour augmenter mon salaire, cela relève de l'exploitation pure et simple pour moi

Seule perspective d'amélioration : passer l'agrégation interne, que j'ai commencée à préparer.

Excellente idée, et mettre ce projet en tête de tout (et passer aussi l'externe) . Etre agrégé est la seule situation acceptable, normale Il faut être cadre A + pour approcher le traitement d'un cadre A . C'est le certifié qui se fait rouler...

Jane a écrit:14 ans de métier, double cursus universitaire (à bac+5 chacun), bientôt échelon 8: pas encore 2000€ par mois en net sans prime Insuffisant pour moi.

Professeur des écoles donc même grille indiciaire que les certifiés et même qualification.
13 ans d'ancienneté, je termine mon échelon 7, salaire net 1830 €, pas de prime, les PE n'en ont pas

lapetitemu a écrit:J'ai répondu "oui" parce que je suis en début de carrière (et agrégée, mais même en tant que certifiée, j'étais satisfaite). Je ne dirais peut-être pas la même chose en fin de carrière.
Disons qu'autour de moi, j'ai un conjoint ingénieur (alors, oui, il gagne plus que moi, mais il travaille depuis 5 ans de plus que moi, et depuis l'agreg, l'écart entre nos salaires s'est creusé, forcément) et des amis avec des boulots payés au SMIC ou guère plus, une copine qui va attaquer l'internat de médecine payé en dessous du SMIC horaire si on considère le nombre d'heures qu'ils font par semaine... Donc à côté, je me trouve bien lotie. Surtout quand les heures sup, primes d'entrée dans le métier, etc... se rajoutent. S'il y a bien un aspect du métier dont je n'ai pas envie de me plaindre, c'est celui-là.

Mais peut-être aussi que, si je vivais seule, je ne dirais pas ça.

J'ai l'intuition -mais il faudrait un sondage plus détaillé pour le confirmer- que les gens satisfaits sont soit agrégés, soit en couple avec quelqu'un qui gagne bien sa vie.
En région parisienne, c'est particulièrement vrai qu'un certifié ne peut pas vivre correctement avec son seul salaire, comme certains l'ont noté.

Leclochard a écrit:
J'ai l'intuition -mais il faudrait un sondage plus détaillé pour le confirmer- que les gens satisfaits sont soit agrégés, soit en couple avec quelqu'un qui gagne bien sa vie.
En région parisienne, c'est particulièrement vrai qu'un certifié ne peut pas vivre correctement avec son seul salaire, comme certains l'ont noté.

Le Clochard, je vais te dire un truc: quand j'ai été élue pour l'allocation de recherche, j'avais 1100 euros par mois pour vivre à Paris. Avec un loyer de 600 euros. J'ai été obligée de prendre un monitorat pour gagner 300 euros de plus (pour un tiers temps de MCF), sinon j'allais manger aux restos du coeur. Quand je suis devenue ATER, avec un salaire équivalent à ce lui que j'aurais touché dans le secondaire, ça a été un immense soulagement.
En outre si, moi, je relativise, c'est parce que je sors de plusieurs années à angoisser chaque jour pour savoir si on aurait à la fin du mois les sous pour payer l'appart (je peux dire "loyer" même si c'est un loyer payé à la banque...) avec la trouille au ventre à chaque heure de me dire "et si les huissiers frappent à la porte? Et si tel client (du Grincheux) ne paie pas cette semaine sa facture, qu'est-ce qu'on fait?". Maintenant, là, on a de quoi payer nos dus, je dors carrément mieux, je ne chiale plus d'angoisse tous les quatre matins, et on a même de l'argent pour faire nos courses alimentaires sans trop se poser de questions (même s'il faut que l'on mette le max de sous de côté car quand le contrat actuel qui rémunère mon mari arrivera à son terme, il n'aura rigoureusement aucune aide sociale). Tout dépend des charges que l'on a, tout dépend de ce que l'on a vécu ou que l'on vit, c'est ça qui fait que l'on peut relativiser ou pas.

En région parisienne, c'est particulièrement vrai qu'un certifié ne peut pas vivre correctement avec son seul salaire, comme certains l'ont noté.

Impossible en effet.Sauf à entrer dans l'académie avancé dans la carrière , ou par reconversion à équivalence indiciaire (comme moi). J'y vis depuis longtemps, et la seule flambée de l'immobilier range les enseignants parmi la population en difficulté, s'ils n'ont pas de patrimoine. Je le vois parmi certains collègues, qui rament vraiment.

Quant à la satisfaction, il faut prendre une carrière dans son ensemble, et non un cas individuel et subjectif ,hic et nunc, pour appréhender le problème : déroulement global, paliers d'évolution, perspectives , retraite qui en découle...Je sais que c'est difficile pour des "néoprofs"

Lefteris

Marie Laetitia a écrit:

Leclochard a écrit:
J'ai l'intuition -mais il faudrait un sondage plus détaillé pour le confirmer- que les gens satisfaits sont soit agrégés, soit en couple avec quelqu'un qui gagne bien sa vie.
En région parisienne, c'est particulièrement vrai qu'un certifié ne peut pas vivre correctement avec son seul salaire, comme certains l'ont noté.

Le Clochard, je vais te dire un truc: quand j'ai été élue pour l'allocation de recherche, j'avais 1100 euros par mois pour vivre à Paris. Avec un loyer de 600 euros. J'ai été obligée de prendre un monitorat pour gagner 300 euros de plus (pour un tiers temps de MCF), sinon j'allais manger aux restos du coeur. Quand je suis devenue ATER, avec un salaire équivalent à ce lui que j'aurais touché dans le secondaire, ça a été un immense soulagement.
En outre si, moi, je relativise, c'est parce que je sors de plusieurs années à angoisser chaque jour pour savoir si on aurait à la fin du mois les sous pour payer l'appart (je peux dire "loyer" même si c'est un loyer payé à la banque...) avec la trouille au ventre à chaque heure de me dire "et si les huissiers frappent à la porte? Et si tel client (du Grincheux) ne paie pas cette semaine sa facture, qu'est-ce qu'on fait?". Maintenant, là, on a de quoi payer nos dus, je dors carrément mieux, je ne chiale plus d'angoisse tous les quatre matins, et on a même de l'argent pour faire nos courses alimentaires sans trop se poser de questions (même s'il faut que l'on mette le max de sous de côté car quand le contrat actuel qui rémunère mon mari arrivera à son terme, il n'aura rigoureusement aucune aide sociale). Tout dépend des charges que l'on a, tout dépend de ce que l'on a vécu ou que l'on vit, c'est ça qui fait que l'on peut relativiser ou pas.

Je suis d'accord: notre histoire personnelle modifie notre façon de percevoir notre condition. J'ai connu une collègue qui trouvait extraordinaire de gagner 1500 euros parce que ses parents étaient ouvriers. C'est une manière de voir les choses.
Avec cette logique, je pourrais me considérer comme satisfait car je suis en bonne santé, que mon loyer n'atteint pas 20% de mes revenus et que je peux partir en vacances ou m'offrir des loisirs... mais sincèrement est-ce ainsi qu'il faut raisonner ? Est-ce parce que tout va bien pour soi, qu'on ne doit pas penser au jeune (ou moins jeune) collègue célibataire qui vit en région parisienne et qui a la plus grande peine à vivre correctement sans ses HSA (et je n'inclus pas les vacances à la montagne et le séjour à la Réunion dans l'adverbe).
N'est-elle pas dangereuse d'ailleurs ? Eh oui, pourquoi augmenter des gens qui sont contents de leur salaire ?..il suffit de proposer des heures supp à celui qui veut gagner plus et le problème est résolu. Pas étonnant, dans ce contexte, qu'on ait eu droit à l'indécente proposition de Sarkozy.
Pourtant il y a des données incontestables : nos traitements n'ont pas été revalorisés à la simple hauteur de l'inflation depuis longtemps et s'il n'y avait pas eu l'augmentation récente des débutants (en contrepartie d'un an d'études), un professeur commencerait sa carrière à 1300 euros ! A l'usine, je gagnais la moitié plus en tant qu'intérimaire. Cette expérience-là aussi fait réfléchir.

J'estime que le travail que je fournis est sous-payé !

Lefteris a écrit:

En région parisienne, c'est particulièrement vrai qu'un certifié ne peut pas vivre correctement avec son seul salaire, comme certains l'ont noté.

Impossible en effet.Sauf à entrer dans l'académie avancé dans la carrière , ou par reconversion à équivalence indiciaire (comme moi). J'y vis depuis longtemps, et la seule flambée de l'immobilier range les enseignants parmi la population en difficulté, s'ils n'ont pas de patrimoine. Je le vois parmi certains collègues, qui rament vraiment.

Quant à la satisfaction, il faut prendre une carrière dans son ensemble, et non un cas individuel et subjectif ,hic et nunc, pour appréhender le problème : déroulement global, paliers d'évolution, perspectives , retraite qui en découle...Je sais que c'est difficile pour des "néoprofs"

+1
La question du logement est fondamentale. La bulle immobilière dont on s'est trop longtemps félicité a des conséquences catastrophiques sur la vie des gens (prêts interminables et ruineux, éloignement du lieu de travail avec temps et coût délirants de trajet, part excessive des mensualités dans le budget...)

moi, ce que je vois, c'est que mes parents étaient profs et qu'ils n'ont jamais acheté une voiture à crédit. Et que moi, je pourrais pas faire autrement.
Je vois aussi qu'au bout de 12 ans, j'en suis toujours à moins de 2000 euros nets, et pour autant d'études, je trouve ça léger...

Leclochard a écrit:[
J'ai l'intuition -mais il faudrait un sondage plus détaillé pour le confirmer- que les gens satisfaits sont soit agrégés, soit en couple avec quelqu'un qui gagne bien sa vie.
En région parisienne, c'est particulièrement vrai qu'un certifié ne peut pas vivre correctement avec son seul salaire, comme certains l'ont noté.

En province, c'est sans doute plus facile mais il n'empêche qu'en tant que mère célibataire, ce sont les HS et les indemnités diverses (zep, isoe-pm) qui font que mon salaire est correct.

En salaire de base, je suis à environ 1850€. Je pourrais vivre (payer les traites de mon appart, les charges qui vont avec, nous nourrir le Monstre et moi) mais guère plus.

Quand je vois des fils tels les concours de photos sur Néo avec des destinations de voyage lointains voire trèès lointains, je pense quand même qu'on n'est pas à plaindre.

Mais bien sûr, tout le monde souhaiterait gagner plus

Pili a écrit:Quand je vois des fils tels les concours de photos sur Néo avec des destinations de voyage lointains voire trèès lointains, je pense quand même qu'on n'est pas à plaindre.

Mais bien sûr, tout le monde souhaiterait gagner plus

Je ne pense pas non plus que nous soyons à plaindre. Ce n'est pas le propos du fil.

Quant au fil photo des destinations lointaines... Je ne suis pas sûre que ce soit représentatif des Néos, m'est avis que la plupart ne partent pas si souvent que ça en voyage. Je trouve que tu fais un raccourci.

Noetiote a écrit:

Pili a écrit:Quand je vois des fils tels les concours de photos sur Néo avec des destinations de voyage lointains voire trèès lointains, je pense quand même qu'on n'est pas à plaindre.

Mais bien sûr, tout le monde souhaiterait gagner plus

Je ne pense pas non plus que nous soyons à plaindre. Ce n'est pas le propos du fil.

Quant au fil photo des destinations lointaines... Je ne suis pas sûre que ce soit représentatif des Néos, m'est avis que la plupart ne partent pas si souvent que ça en voyage. Je trouve que tu fais un raccourci.

A mon avis, c'est pas la peine d'essayer de déduire quelque chose des photos: il y a des voyages de noces ou des séjours moins lointains et moins chers qu'elle ne le pense (Maroc, Croatie...). Sans parler du fait qu'en général, ce sont des couples qui partent dont l'un des deux n'est pas prof et qu'ils peuvent avoir souscrit un crédit pour se le payer, ce qui relativise un peu les choses. Les gens qui conduisent de belles voitures, sont-ils tous riches ? Pas sûr du tout.

Pili a écrit:Quand je vois des fils tels les concours de photos sur Néo avec des destinations de voyage lointains voire trèès lointains, je pense quand même qu'on n'est pas à plaindre.

Mais bien sûr, tout le monde souhaiterait gagner plus

J'ai répondu que je pense être sous - payée. J'ai pu faire un beau voyage la première année car je vivais encore chez mes parents. Depuis, les vacances, même en France, je n'y pense plus, inutile de se faire du mal pour rien......
Je travaille ce qui me permet de vivre décemment, mais il n'y a pas d'à côté, moi qui adorait faire les boutiques, je n'y vais plus parce qu'un t shirt à 12 euros me semble désormais excessif. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Je ne suis pas malheureuse, mais je ne saute pas au plafond non plus, loin de là.

Je ne pense pas non plus que nous soyons à plaindre. Ce n'est pas le propos du fil.

Quant au fil photo des destinations lointaines... Je ne suis pas sûre que ce soit représentatif des Néos, m'est avis que la plupart ne partent pas si souvent que ça en voyage. Je trouve que tu fais un raccourci.

Pourtant on entend souvent la veille des vacances en SDP "tu pars où? "...
Et ce sont d'autres que moi qui le disent, comme si vacances = départ , comme si c'était naturel.

Je suis contractuelle (et c'est peut-être un autre débat) mais avec mes 1280 euros par mois pour un temps plein, dans l'établissement épuisant où je suis et en RP je trouve que ce n'est vraiment pas suffisant!

Pili a écrit:

Je ne pense pas non plus que nous soyons à plaindre. Ce n'est pas le propos du fil.

Quant au fil photo des destinations lointaines... Je ne suis pas sûre que ce soit représentatif des Néos, m'est avis que la plupart ne partent pas si souvent que ça en voyage. Je trouve que tu fais un raccourci.

Pourtant on entend souvent la veille des vacances en SDP "tu pars où? "...
Et ce sont d'autres que moi qui le disent, comme si vacances = départ , comme si c'était naturel.

Oui pour moi vacances = départ très souvent, mais en général je pars voir ma mère ou ma soeur qui m'héberge car c'est sure les destinations lointaines .

Et je te comprends Deroute ! Bon courage a toi c'est pas évident

Par respect vis à vis de collègues comme Deroute, du haut de mes 2000€ , je me vois mal me plaindre ...

Moi quand on me demande où je pars en vacance, je frime aussi : je peux faire 15 jours au bord de la mer dans le Morbihan, 15 jours dans la région toulousaine dans une superbe propriété avec piscine et 15 jours en Ariège.
En fait je vais 15 jours chez mamie dans son 60m2, 15 jour chez beau-papa qui habite une ferme familiale qu'il a restaurée (et la piscine est une hors sol pas chauffée) et 15 jours chez belle-maman.

Quand je vais à Marrakech, Barcelone ou Rome avec mon homme, c'est 3-4 jours parce qu'on ne peut pas payer plus. Mais ça, je peux ne pas le dire et là encore me la raconter en salle des profs.

Et on ne part jamais en France : beaucoup trop cher.

J'ai voté que je ne gagnais pas assez...... je n'ai toujours pas digéré le jour où la stagiaire m'a appris qu'elle gagnait 100 euros de moins seulement que moi après 10 ans de carrière.