- PhilomèleNiveau 9
nitescence a écrit:Comme "je vais au cinéma" ?
Oui, sauf que dans "je vais au cinéma", le mot cinéma désigne un lieu en lexique indépendamment de la construction avec "aller à". Par exemple, "je suis propriétaire du Cinéma Le Coquillart au Tampon". Mais il est vrai que ce lieu est formé par apocope de "cinématographe", l'appareil de projection, et qu'il doit bien y avoir eu métonymie [?] naguère.
En revanche, diable ou putes ne sont pas des lieux en langue, sauf dans ces deux expressions lexicalisées, on dirait. Difficile par exemple de défiger le tour : "Je vais aux putes suisses" ou "Je vais au Lucifer".
(À ce que j'en dis.)
- nitescenceÉrudit
Mais on peut dire "je vais chez les putes" alors qu'on ne peut pas dire *"je vais chez le cinéma"
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- PhilomèleNiveau 9
nitescence a écrit:Comme "je vais au cinéma" ?
Cela dit, on pourrait tenir le même raisonnement pour dire "je vais au coiffeur" = complément de lieu par métonymie.
Ah, je vois que tu as ajouté autre chose. Disons qu'il y a certainement une question de registre de langue : "aller au coiffeur" et "aller aux putes" sont des compléments de lieux bien formés syntaxiquement dans une langue relâchée, par métonymie. Je suppose que dans un registre neutre, la construction sera : "aller chez le coiffeur" et "aller au bordel" (?!?). En fait, je me rends compte qu'il n'y a pas de mot de registre neutre pour désigner le lieu de prostitution, sauf erreur, et qui pourrait se construire avec la préposition à ("aller à la maison close" ?).
- LitterateurNiveau 2
Je crois que quand on rentre dans une telle difficulté de justification on peut rendre l'expression officielle et arrêter de batailler...
- PhilomèleNiveau 9
Philomèle a écrit:nitescence a écrit:Comme "je vais au cinéma" ?
Oui, sauf que dans "je vais au cinéma", le mot cinéma désigne un lieu en lexique indépendamment de la construction avec "aller à". Par exemple, "je suis propriétaire du Cinéma Le Coquillart au Tampon". Mais il est vrai que ce lieu est formé par apocope de "cinématographe", l'appareil de projection, et qu'il doit bien y avoir eu métonymie [?] naguère.
En revanche, diable ou putes ne sont pas des lieux en langue, sauf dans ces deux expressions lexicalisées, on dirait. Difficile par exemple de défiger le tour : "Je vais aux putes suisses" ou "Je vais au Lucifer".
(À ce que j'en dis.)
nitescence a écrit:Mais on peut dire "je vais chez les putes" alors qu'on ne peut pas dire *"je vais chez le cinéma"
Parce que la préposition chez introduit une personne, singulier et pluriel ? Ce qui marche donc pour coiffeur, p*te et diable, mais pas pour cinéma.
Alors que la préposition à introduit un nom de lieu, qui marche pour tout les noms de lieu (une salle, comme le cinéma, l'école, la gare, etc.), et seulement dans une syntaxe relâchée et / ou des expressions figées pour coiffeur, p*te, diable, médecin, dentiste, etc.
- phil(...)Niveau 10
Comme dit sur le flood ce matin, je suis allé....
... chez le coiffeur. Ce soir, du coup, j'hésite!
... chez le coiffeur. Ce soir, du coup, j'hésite!
_________________
Un peu comme si on se rasait. On est tout doux, on sent bon...
- JPhMMDemi-dieu
Parce qu'on ne rentre pas dans le coiffeur ?nitescence a écrit:Pourquoi dit-on "je vais chez le coiffeur" mais "je vais aux putes" ?
Je sais, c'est classieux, mais pas moins que la question. :lol:
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- phil(...)Niveau 10
JPhMM a écrit:Parce qu'on ne rentre pas dans le coiffeur ?nitescence a écrit:Pourquoi dit-on "je vais chez le coiffeur" mais "je vais aux putes" ?
Je sais, c'est classieux, mais pas moins que la question. :lol:
En fait, ça dépend du coiffeur!
- JPhMMDemi-dieu
:lol:
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- PhilomèleNiveau 9
Litterateur a écrit:Je crois que quand on rentre dans une telle difficulté de justification on peut rendre l'expression officielle et arrêter de batailler...
Je ne vois pas où il y a justification de quoi que ce soit. "Aller aux putes" et "aller au diable" semblent plutôt des exceptions, à partir d'un usage familier : je ne suis pas sûre que l'on puisse tirer un argument de deux expressions figées pour abolir la construction avec "chez". Mais je dois dire que la question de la norme ne m'intéresse pas beaucoup en l'occurrence.
- Thalia de GMédiateur
Je n'ai pas les explications savantes de Philomèle, mais je rajouterais bien une question. Peut-on faire un rapprochement avec "aller aux champignons" ?
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- phil(...)Niveau 10
L'un dans l'autre, on s'y retrouve.
_________________
Un peu comme si on se rasait. On est tout doux, on sent bon...
- Thalia de GMédiateur
Vous allez aux marrons, les gars.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- JPhMMDemi-dieu
:lol: :lol: :lol:Thalia de G a écrit: Peut-on faire un rapprochement avec "aller aux champignons" ?
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Panta RheiExpert
idées:
"aller au bordel" mais "allez chez Madame ..."
Sinon, qui dit encore "je vais au putes" de nos jours? (ce qui ne veut pas dire que c'était une excellente question)
"je check grindr' pour les gays..
"aller au bordel" mais "allez chez Madame ..."
Sinon, qui dit encore "je vais au putes" de nos jours? (ce qui ne veut pas dire que c'était une excellente question)
"je check grindr' pour les gays..
_________________
- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- gauvain31Empereur
Thalia de G a écrit:Je n'ai pas les explications savantes de Philomèle, mais je rajouterai bien une question. Peut-on faire un rapprochement avec "aller aux champignons" ?
rhooooooooooo :mdr3: :mdr3: :mdr3: :mdr3: :mdr3: :mdr3:
- PhilomèleNiveau 9
Thalia de G a écrit:Je n'ai pas les explications savantes de Philomèle, mais je rajouterais bien une question. Peut-on faire un rapprochement avec "aller aux champignons" ?
Joli ! Est-ce qu' "aller aux champignons" n'aurait pas été formé sur le modèle d' "aller à la chasse" ?
- nitescenceÉrudit
Panta Rhei a écrit:idées:
"aller au bordel" mais "allez chez Madame ..."
Sinon, qui dit encore "je vais au putes" de nos jours? (ce qui ne veut pas dire que c'était une excellente question)
"je check grindr' pour les gays..
Et pourquoi va-t-on au sauna mais en backroom ?
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- MurrNiveau 9
Pas vraiment une question, juste une observation réfléchie de la langue :lol: :
Comment va Marie ?
Comment vont Marie et Paul ?
*Comment allez Marie, Paul et toi ?
Bon, c'est certainement sans intérêt mais ça m'a amusée l'autre jour en amphi (on s'amuse comme on peut à l'ESPE ...)
Comment va Marie ?
Comment vont Marie et Paul ?
*Comment allez Marie, Paul et toi ?
Bon, c'est certainement sans intérêt mais ça m'a amusée l'autre jour en amphi (on s'amuse comme on peut à l'ESPE ...)
_________________
Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- User5899Demi-dieu
Murr a écrit:Pas vraiment une question, juste une observation réfléchie de la langue :lol: :
Comment va Marie ?
Comment vont Marie et Paul ?
*Comment allez Marie, Paul et toi ?
Bon, c'est certainement sans intérêt mais ça m'a amusée l'autre jour en amphi (on s'amuse comme on peut à l'ESPE ...)
Vocatiuus in praesentia
- MurrNiveau 9
Et lux fuit... Tibi gratias ago, Magister :livre: ← Gaffiot
_________________
Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- RyuzakiNiveau 9
Dites, j'ai une question sur l'indicatif et le subjonctif. Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi "espérer" est suivi de l'indicatif (j'espère qu'il viendra/qu'il a réussi) alors que "craindre" est suivi du subjonctif (je crains qu'il ne vienne/qu'il n'ait échoué) ? Pourtant l'un des verbes n'est que le double négatif de l'autre, non ? De même, pourquoi "regretter" est-il suivi du subjonctif, alors que par définition, on ne peut regretter qu'une chose qui a effectivement eu lieu ? Les explications de la RPR ne sont franchement pas claires.
- V.MarchaisEmpereur
Pour regretter, il s'agit de l'évaluation d'un fait. Dans ce cas, même si le fait est établi, on emploie le subjonctif : J'aime que tu me gratouilles le dos ainsi. Je déteste que tu dises ça.
Espérer est sans doute une exception. Je ne vois pas d'autre explication. Peut-être parce qu'il porte souvent sur le futur et que le subjonctif n'a pas vraiment de temps, mais seulement des aspects (accompli, inaccompli) et qu'on est tenté d'employer le futur après espérer ?
Espérer est sans doute une exception. Je ne vois pas d'autre explication. Peut-être parce qu'il porte souvent sur le futur et que le subjonctif n'a pas vraiment de temps, mais seulement des aspects (accompli, inaccompli) et qu'on est tenté d'employer le futur après espérer ?
- User5899Demi-dieu
Dans sa signification, "espérer" porte une projection sur la réalité souhaitée. Le mode indicatif, mode du réel ou de ce qui est présenté comme tel, y trouve une certaine logique (d'ailleurs, c'est au fond la même question avec le futur : pourquoi inclure ce temps dans l'indicatif ?)
Avec "craindre", c'est l'emploi standard du subjonctif, son premier emploi : une action qui existe dans ma tête, mais pas (encore) dans la réalité.
Avec "craindre", c'est l'emploi standard du subjonctif, son premier emploi : une action qui existe dans ma tête, mais pas (encore) dans la réalité.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum