Un CP avec les fiches de Rikki

Zaubette a écrit:re- wouhaaa !! :shock:

Il a un don cet enfant! Pourvu qu'il l'exploite!! A-t-il déjà essayé de s'exprimer avec une bande-dessinée?

Il n'a que sept ans et demi, tu sais (pour l'instant, il s'exprime surtout par les coups en vache et les remarques acerbes aux petits copains... ). Je suppose qu'il le fera plus tard. Là où il est le meilleur, c'est dans les dessins de costumes. Il se régale avec l'histoire de France, les manteaux royaux, les vêtements de Louis XIV, François I°, etc.
J'en ai déjà parlé à sa mère, oui, en lui disant que les métiers de la mode ne devraient pas disparaître en France, que son fils risque d'avoir envie de se diriger de ce côté-là et qu'il en aura très certainement les capacités.

doublecasquette a écrit: deux anciens élèves bien gentils mais... bien gentils, quoi) !

Ils sont braves, quoi !

Mowgli a écrit:

doublecasquette a écrit: deux anciens élèves bien gentils mais... bien gentils, quoi) !

Ils sont braves, quoi !

Ouaip ! Et le petit dernier a l'air aussi brave que les deux autres réunis ! Vraiment bien brave !

C'est vrai qu'il a l'air doué, ton dessinateur.

Ce qui m'épate le plus, c'est le visage de son esquimau. Vous avez vu le détail du nez et le regard du personnage ?

doublecasquette a écrit:

Mowgli a écrit:

doublecasquette a écrit: deux anciens élèves bien gentils mais... bien gentils, quoi) !

Ils sont braves, quoi !

Ouaip ! Et le petit dernier a l'air aussi brave que les deux autres réunis ! Vraiment bien brave !

Bonne nouvelle pour tes petits GS! Ils sont bien partis alors!

Pour ton petit bien brave, il ne faut pas vendre la peau de l'ours...parfois certains ont une illumination en CP, ils s'éveillent... Je ne doute pas un instant de ton pouvoir d'illumination DC!

Je vous ai scanné Victor Hugo et son petit-fils, tiens ! Il faudrait peut-être qu'on change de fil, non ?

Oui....on pourrait migrer dans le fil sur le dessin à l'école et autres considérations?

Zaubette a écrit:Oui....on pourrait migrer dans le fil sur le dessin à l'école et autres considérations?

OK. Je vais vous y mettre Louis XIV.

Bon, je ne sais plus sur quel fil on était, mais j'ai passé aujourd'hui la fiche de Nouchy...

Ouille ouille ouille, le mur ! Comme une grosse andouille, je l'avais imprimée et photocopiée sans trop faire gaffe, et voilà que parmi les mots proposés, il y avait un landau !

Ca a complètement fichu en l'air ma belle explication selon laquelle les mots à la fin desquels on entendait "o" se terminaient par "e-a-u", sauf si c'étaient des abréviations, des noms propres ou qu'il y avait une lettre muette.

Du coup, je me suis retrouvée à chercher dans le Petit Larousse pourquoi cette :censure: de landau ne pouvait pas s'écrire comme tout le monde... pour votre gouverne, le mot vient de la ville allemande de Landau !

Pendant que je cherchais, ils en ont profité pour m'écrire "chatau" et "teaurau", puisque d'un seul coup la règle n'était plus valable, alors on s'est mis à mettre les syllabes proposées exactement là où on voulait.

Bon, je vous raconte mes mésaventures, mais ça m'a quand même fait réfléchir à un point intéressant qui a été soulevé par le monsieur à son animation pédagogo de mercredi dernier. Parmi ses considérations diverses et variées sur tout et sur rien, il a émis une idée qui me semblait intéressante : l'idée que l'un des défauts de l'enseignement systématique, tel qu'il est pratiqué, est d'insister sur l'exception et pas assez sur la règle.

J'ai un peu réfléchi là-dessus, et ça me semble tenable, comme discours.

Pour revenir à l'exemple du landau : bien sûr, on peut expliquer que c'est une exception, que ça vient d'un nom propre. Mais on n'a pas franchement besoin de ce mot dans notre leçon, et ce d'autant que le mot était inconnu de 100 % de mes élèves, Enchanteur compris. Le landau, à Paris, ça n'existe pas, les trottoirs ne permettent pas aux bébés de circuler autrement qu'en sac ventral ou en poussette.

Bref, la question de fond est : faut-il insister sur l'exception ou sur la règle ? Je pencherais pour la deuxième option. De même que quand on apprend le "ch", on ne va pas donner tout de suite "shampoing" (ou, pire, shampooing), je pense qu'il est plus sage de bien installer les automatismes avant de proposer des exceptions.

Le risque est d'avoir des landeaux et des lavabeaux, mais ça me semble a priori moins compliqué à rectifier par la suite que des chapos, chapaus, chapaux ou autres...

De même qu'en lecture on ne va certainement pas donner à lire le mot "femme" ni le mot "monsieur" trop vite.

Ces exceptions, nombreuses, du français, je pense de plus en plus qu'on peut éviter de les donner dans les leçons, et qu'on peut les traiter au fil des rencontres, au moins dans un premier temps.

Je ne sais pas si je suis claire, là...

Post Scriptum :

Bien évidemment, ce n'est pas un coup de Nouchy, le landau, hein, c'est un coup du gars qui a fait Borel Maisonny n°3 !

Si, tu es claire, ô Rikki !

Et pour ce qui me concerne, j'en suis arrivée aux mêmes conclusions que toi.

Sinon, y'a tuyau, aussi !

Donc, tu fais comme moi : tu ne donnes que des mots qui "collent" à ton explication, dans ta leçon.

Et puis, quand au fil des textes tu as besoin d'écrire sept, aquarium, football ou cyclamen, ben tu l'écris, et puis tu dis "ça se prononce comme ça" si le gamin ne trouve pas tout seul, et basta ?

On en parlait encore ce midi en salle des maîtres, des propositions qu'on nous faisait à l'IUFM de trouver les "différents costumes" des sons, parmi lesquels on trouvait, pour le "o", des choses aussi absurdes que "os, ot, op, aux, ault, aus (si, si, pour landaus, justement ), haut", et je ne sais quoi encore. Du coup, les gamins peuvent écrire "un vélault" aussi bien que "hoteaubus", c'est cool !

Je sais, saleté de tuyau. C'est à force de fréquenter le lavabo.

Donc, régularisons : un tuyal, des tuyaux. Tout va bien.

Rikki, je n'y connais pas grand chose en CP, mais ce que tu fais me semble logique. D'abord voir la règle, et par la suite, quand elle est bien installée, rencontrer les exceptions.

J'avais fait une jolie réponse allant dans le sens du gentil monsieur pédagogo de l'animation de Rikki et puis, quand j'ai voulu l'envoyer, on m'a d'abord répondu que le fil était verrouillé et puis ensuite qu'il n'avait jamais existé :shock:

Donc, une réponse un peu vieillie et moins enthousiaste : je suis d'accord avec le monsieur pédagogo de l'anim de Rikki.
C'est même pour cela que je ne fais pas apprendre beaucoup de mots au CP... et c'est aussi pour cela que, cette année, avec mes CE1-catastrophes, j'ai soigneusement occulté le fait qu'il y avait des pages violettes dans leur livre de grammaire.
Je préfère y aller mollo même avec les règles pour eux et attendre qu'ils aient mûri pour lui asséner des vérités pareilles !
Pensez donc, dire à des enfants pour qui c'est sans arrêt comme je veux, quand je veux et si je veux qu'il existe des régularités orthographiques, c'est comme essayer de remonter un rocher le long d'une falaise abrupte ou de remplir un tonneau qui n'aurait pas de fond !

Rikki, j'ai un problème avec ta règle du -eau... Que fais-tu de "capot, tricot, escargot, abricot, camelot, lot, canot, matelot, grelot, sabot, coquelicot, ..." ?

Voui, ça semble logique.

Le truc, avec l'apprentissage de la lecture, c'est que tout ce qu'on fait, ça nous semble logique, mais comme on nous a montré de la manière la plus illogique possible, reconstruire un peu de logique, c'est un vrai boulot !

Donc, je suis toute fière d'avoir réinventé l'eau chaude, avec des principes tels que :
- on part de ce qu'on sait,
- la maîtresse explique ce qu'on ne sait pas,
- on avance à petits pas,
- on essaye de tout réutiliser le plus souvent possible,
- on voit d'abord les choses les plus régulières,
- on ne tend pas de pièges...

doublecasquette a écrit:

Rikki, j'ai un problème avec ta règle du -eau... Que fais-tu de "capot, tricot, escargot, abricot, camelot, lot, canot, matelot, grelot, sabot, coquelicot, ..." ?

Ben ça va bien, puisqu'il y a une lettre muette !

capot, comme capote
tricot, comme tricoter, tricotin
escargot, comme escargotière
abricot, comme abricotier
camelot, comme camelote
lot, comme loterie
canot, comme canoter
matelot, comme matelote !
grelot, comme grelotter
sabot, comme sabotier
coquelicot, je ne sais pas, je ne connais pas d'autre mot de la même famille !

Evidemment, ils n'ont pas manqué de me proposer "sirop", qui est bien enquiquinant à cause de "siroter", mais j'ai dit "y'a un p parce que c'est comme ça et toc".

Parfois, l'argument d'autorité, ça gagne du temps.

tuyot comme tuyoter
chapot comme chapoter...

Ah, on parle de moi ? Je sors ...

Mowgli a écrit:tuyot comme tuyoter
chapot comme chapoter...

Voui, je sais, et le chapeau se marie avec la chapelle, le bottin avec la bottine, le loup avec la loupe, et même qu'ils ont un joli petit loupiot !

Punaise, qu'est-ce qu'on fout là ? On se tire enseigner le finnois ? Il paraît que c'est fastoche...

coquelicot a écrit:Ah, on parle de moi ? Je sors ...

Ne rigole pas... Je t'ai ajoutée à la liste avant d'envoyer parce que tu avais envoyé un message entre temps et que la machine a eu la bonté de me signaler ton pseudo puis de me proposer de modifier mon message !
C'est pas beau, la technique ?

:lol!: Ravie d'avoir été utile !

Rikki, désolée d'avoir laissé passer landau sans réfléchir plus avant.

Encore que, il est fort possible qu'il y serait resté, justement pour appuyer sur le fait qu'on observe les mots qu'on lit, qu'en en déduit des règles mais que notre jolie langue est une vieille dame malicieuse avec toute une jolie marmaille d'exceptions.
Et à la question (de ce matin) : "mais maîtresse on fait comment pour savoir alors, s'il y a tout le temps des pièges ?" un élève a répondu avant moi : "on cherche dans le dictionnaire". Bon, avant que la fierté ou satisfaction ne me gagne (il ne faut pas trop abuser de ces choses là), une demoiselle avait ajouté : "ou on demande à la maîtresse".
Je leur ai expliqué qu'il est normal de ne pas savoir tout écrire, qu'on allait apprendre plein de règles pour écrire le mieux possible mais que la meilleure solution est de lire et écrire beaucoup et que plus on lit/écrit, plus on photographie de mots dans sa petite réserve personnelle où il n'y aura plus ensuite qu'à aller piocher, et que quand le mot qu'on cherche ne s'y trouve pas, on va le chercher dans d'autres outils, on finit par l'enregistrer et il va enrichir notre stock. Grosso modo.
Bref, on a eu une discussion intéressante autour de nos mots en o/au/eau.

Donc pas de soucis avec les landaus, les coquelicots, abricots et autres chapeaux. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi mais le au/eau passe mieux que le oin.