prof homo : comment faire face à une classe qui a deviné ?

John a écrit:Non : je repose juste ma question quand je vois qu'on n'y répond pas.
La preuve : sur quoi porte le "raison de plus" par lequel commence ton message précédent ?

Je ne veux pas faire mon "John", mais que signifie ce "non" et à laquelle de mes questions répondait-il ?

Ah, pardon, j'avais z'oublié !
Donc, le "raison de plus" faisait écho à l'expérience malheureuse de Bellaciao, qui amenait de l'eau supplémentaire à mon moulin, à savoir ne pas parler de soi en classe.

Ah, bon.
Dans la classe idéale, oui sans doute. Et encore.
Mais enfin tout s'arrangera quand Kimo se taira enfin devant ses élèves, arrêtera de parler de son homosexualité, et leur dira de se taire.
C'est bien.

Avec moi elle aurait été mal la serveuse. Avec un peu de chance, un jour de grande forme, je lui aurait répliqué d'un air gourmand que je prendrais plutôt de sa tarte au poil.

Ca y est ! On raccroche au sujet !

Clarinette a écrit:

John a écrit:Non : je repose juste ma question quand je vois qu'on n'y répond pas.
La preuve : sur quoi porte le "raison de plus" par lequel commence ton message précédent ?

Je ne veux pas faire mon "John", mais que signifie ce "non" et à laquelle de mes questions répondait-il ?

Il signifie "non", et il répond à l'ensemble du message précédent. De toute façon, ton message ne comportait qu'une seule question.

John a écrit:J'ai déjà eu des réponses très emportées sur internet pour avoir dit d'une question qu'elle était "incroyable".

John, essaie donc de comprendre ce que je dis : ce n'est pas son homosexualité, le problème : il a bien dit que les élèves l'avaient d'abord interrogé sur ses opinions politiques. C'est là qu'un prof plus chevronné aurait fait cesser les questions indiscrètes.
Le problème de Komi n'est pas son homosexualité mais son peu d'expérience dans le métier. En plus, le fait qu'il ne soit manifestement pas à l'aise avec ce qu'il est, le rend peut-être un peu parano. (Tu confirmes ou tu infirmes, Komi ?) On n'est même pas sûr que les "bruits" faisaient référence à ça.

Donc je ne dis pas qu'il doit arrêter de de parler de son homosexualité : je dis qu'il n'aurait jamais dû en parler, au même titre que de ses opinions politiques ou religieuses.
Ca ne regarde pas les élèves !

( Komi, je voulais juste t'apporter tout mon soutien . La réaction de ces gamins est ignoble mais malheureusement, je ne saurais quoi te conseiller de faire car la connerie humaine me laisse sans voix...En tout cas, ne laisse pas leur comportement puéril et stupide t'atteindre même si j'imagine bien le calvaire que ça peut être! Suis ce que ton intuition te dit de faire pour essayer de couper court à tout çà . Je ne pense pas qu'il y ait de " bonnes " ou " mauvaises " réactions...juste une manière de faire qui te correspond mieux. )

Clarinette a écrit:John, essaie donc de comprendre ce que je dis : ce n'est pas son homosexualité, le problème : il a bien dit que les élèves l'avaient d'abord interrogé sur ses opinions politiques. C'est là qu'un prof plus chevronné aurait fait cesser les questions indiscrètes.
Le problème de Komi n'est pas son homosexualité mais son peu d'expérience dans le métier. En plus, le fait qu'il ne soit manifestement pas à l'aise avec ce qu'il est, le rend peut-être un peu parano. (Tu confirmes ou tu infirmes, Komi ?) On n'est même pas sûr que les "bruits" faisaient référence à ça.

Donc je ne dis pas qu'il doit arrêter de de parler de son homosexualité : je dis qu'il n'aurait jamais dû en parler, au même titre que de ses opinions politiques ou religieuses.
Ca ne regarde pas les élèves !

+ 1

John a écrit:
Mais... et alors ? C'est parce que ta copine culpabilise d'être grosse que la serveuse lui a demandé ça ?
La copine a sans doute une grandeur d'âme qui lui fera ignorer la remarque de la serveuse parce qu'elle assume son obésité. C'est très bien, mais ça ne change rien au problème de départ, et on en arrive à tout mélanger.

Non, on ne mélange pas tout, puisqu'il s'agit d'une seule et même question (et qui sont trois, en fait): l'importance du regard des autres, les discriminations et la confiance en soi.
Que l'on soit homo, gros, etc. l'importance que l'on accorde au regard des autres est étroitement liée à la bienveillance avec laquelle on se regarde soi-même.

Mais ce soir, tu as décidé de faire ton grincheux et de ne rien vouloir comprendre, et moi j'ai sommeil.

l'importance que l'on accorde au regard des autres est étroitement liée à la bienveillance avec laquelle on se regarde soi-même.

Je peux bien faire semblant d'être d'accord avec toi, surtout que cette phrase-là est juste.
Mais quitte à être hors-sujet, on peut aussi parler des lois de Kepler ou de la perspective dans la peinture flamande : ce sera juste aussi.

Chocolat a écrit: l'importance que l'on accorde au regard des autres est étroitement liée à la bienveillance avec laquelle on se regarde soi-même.

Et lycée de Versailles.

John a écrit:

l'importance que l'on accorde au regard des autres est étroitement liée à la bienveillance avec laquelle on se regarde soi-même.

Je peux bien faire semblant d'être d'accord avec toi, surtout que cette phrase-là est juste.
Mais quitte à être hors-sujet, on peut aussi parler des lois de Kepler ou de la perspective dans la peinture flamande : ce sera juste aussi.

Je n'ai pas besoin que tu fasses semblant d'être d'accord avec moi.
Mais cela m'interpelle, que tu refuses de comprendre et d'accepter une chose aussi simple. Pose la question à n'importe quel psy(chologue), et tu verras qu'il n'y a pas de hors-sujet...

Je suis d'accord que komi n'est pas à l'aise.
Mais il ne suffit pas d'être à l'aise pour que tout aille bien : il est là, le hors sujet.

John a écrit:Je suis d'accord que komi n'est pas à l'aise.
Mais il ne suffit pas d'être à l'aise pour que tout aille bien : il est là, le hors sujet.

Evidemment, mais c'est une première étape (indispensable); il n'y a pas de hors-sujet.

Komi, je n'ai vraiment aucun conseil à te donner, mais je pense à toi et je t'envoie tout mon soutien.

Je viens de lire à la suite les 19 pages du topic, et ça m'a fait me souvenir d'une anecdote que j'avais presque oubliée: lorsque, néotit, j'ai appris que j'allais avoir des BTS industriels, la première chose que j'ai faite, c'était filer chez un bijoutier acheter une alliance. Je l'ai portée toute l'année. Depuis je ne la mets plus.

L'assurance et la confiance en soi, encore faut-il les construire. Décidément je raconte ma vie ce soir, mais je suis entrée au collège pleine d'assurance et de confiance.
J'en suis ressortie discrète, effacée, "coincée", doutant qu'un jour un garçon s'intéresse à moi, mal à l'aise avec les autres.
Des années de remarques blessantes, avec quelques temps de harcèlement, parce que j'osais être différente, hors norme (trop bonne à l'école, trop cultivée, et en plus moche, apparemment, et m'habillant mal pour les goûts des ados) avaient sapé une grosse part de ma confiance en moi. Je l'ai reconstruite petit à petit, en naviguant dans des milieux qui n'étaient plus hostiles, mais où être intelligent, cultivé, curieux était devenu... la norme.

La gestion de classe, l'assurance en tant que prof, ce n'est vraiment pas mon fort, mais j'ai fait beaucoup de progrès.
Cependant je sais que reste en moi une fragilité.

Je suis extrêmement bienveillante avec moi-même, je m'aime bien mais malgré tout, le regard des autres me touche. Je sais à quel point il est dur d'être seul, seul sans ami, avec l'impression d'être différent des autres, d'être le seul membre de son espèce. Je sais à quel point il est dur d'être dénigré pour ce qu'on est: certes, ceux qui vous accablent de leur mépris sont eux-mêmes méprisables, mais ça ne console pas totalement.

Je crois avoir besoin d'exister dans le regard des autres, pas dans celui de tout le monde, il y a effectivement des gens dont l'opinion m'est indifférente, mais j'ai besoin que des gens m'estiment, m'aiment, et je sais que je porte en moi une peur diffuse de ne pas être acceptée par les autres, de ne pas m'intégrer, de ne pas plaire un tout petit peu...

Aujourd'hui je gagne tous les jours en assurance, dans ma vie personnelle comme professionnelle.
Mais je ne suis pas à l'abri d'un processus inverse. Les soucis de gestion de classe, les remarques déplacées, les insinuations, ça peut miner.

Pour finir, je supporte de moins en moins les insultes à caractère homophobe qui sont monnaie courante au lycée. ça me donne envie de pleurer, d'insulter le petit c** qui les profère, de le frapper même... Et je suis très sensible sur le sujet, je ne suis pas du tout d'accord avec ceux qui disent que ce sont des mots d'ados qui ne comprennent pas ce qu'ils disent, qu'ils se traitent de pédés comme ils se traitent de connard...
Pour moi ce n'est tout simplement pas acceptable. et ça me fait très mal.

Oui notre orientation sexuelle, c'est notre vie privée, mais je suis intimement convaincue que parler de l'homosexualité à l'école, c'est important, de même qu'essayer de bannir du vocabulaire des ados les insultes homophobes. Mais la tâche est si difficile... je n'ai jamais osé m'y risquer, à part quelques petites touches de temps en temps... c'est déjà ça.

Je suis extrêmement bienveillante avec moi-même, je m'aime bien mais malgré tout, le regard des autres me touche.

Ca c'est embêtant, ça contredit Chocolat

juste une précision: ce que je voulais dire avec mon pavé (excusez-moi) c'est qu'il me semble que la confiance en soi, on la gagne justement quand on se sent accepté, en réussite. Pas quand on est en situation de fragilité ou qu'on est attaqué.

Du coup c'est un cercle vicieux.

liliepingouin a écrit:juste une précision: ce que je voulais dire avec mon pavé (excusez-moi) c'est qu'il me semble que la confiance en soi, on la gagne justement quand on se sent accepté, en réussite. Pas quand on est en situation de fragilité ou qu'on est attaqué.

Du coup c'est un cercle vicieux.

Je te rejoins complètement.

liliepingouin a écrit:(...)
L'assurance et la confiance en soi, encore faut-il les construire. Décidément je raconte ma vie ce soir, mais je suis entrée au collège pleine d'assurance et de confiance.
J'en suis ressortie discrète, effacée, "coincée", doutant qu'un jour un garçon s'intéresse à moi, mal à l'aise avec les autres.
Des années de remarques blessantes, avec quelques temps de harcèlement, parce que j'osais être différente, hors norme (trop bonne à l'école, trop cultivée, et en plus moche, apparemment, et m'habillant mal pour les goûts des ados) avaient sapé une grosse part de ma confiance en moi. (...)

Comme moi! :shock:

La gestion de classe, l'assurance en tant que prof, ce n'est vraiment pas mon fort, mais j'ai fait beaucoup de progrès.
Cependant je sais que reste en moi une fragilité.
Je suis extrêmement bienveillante avec moi-même, je m'aime bien mais malgré tout, le regard des autres me touche. (...) certes, ceux qui vous accablent de leur mépris sont eux-mêmes méprisables, mais ça ne console pas totalement.

Non mais tu as fini de parler de MOI?!?

Je crois avoir besoin d'exister dans le regard des autres, pas dans celui de tout le monde, il y a effectivement des gens dont l'opinion m'est indifférente, mais j'ai besoin que des gens m'estiment, m'aiment, et je sais que je porte en moi une peur diffuse de ne pas être acceptée par les autres, de ne pas m'intégrer, de ne pas plaire un tout petit peu...

c'est triste à dire mais c'est très vrai.

Aujourd'hui je gagne tous les jours en assurance, dans ma vie personnelle comme professionnelle.
Mais je ne suis pas à l'abri d'un processus inverse. Les soucis de gestion de classe, les remarques déplacées, les insinuations, ça peut miner.
(...) il me semble que la confiance en soi, on la gagne justement
quand on se sent accepté, en réussite. Pas quand on est en situation de
fragilité ou qu'on est attaqué.
Du coup c'est un cercle vicieux.

Sache que tu n'es pas seule à ressentir cela, à avoir se besoin d'être accepté et soutenu pour prendre confiance en toi. Nos soucis n'ont pas les mêmes causes, mais je me retrouve dans ce que tu vis et ton message m'aide dans ma réflexion pour sortir de mon syndrome dépressif.

Merci pour ton message gelsmomina

pour toi

Komi, il faut que tu apprennes à gérer ta classe et que fasses montre de toutes tes qualitésde meneur d'homme pour régler le problème. Si tu ne l'as pas, tant pis pour toi,sache que le hommes célibataires et d'autres sont logés à la même enseigne, ne nous fais pas pleurer. Qui plus est, tes griefs sont flous, quelles furent leurs insultes;"" pédale!pd!tapette!", des preuves, des faits que diable! Tout le monde sait que l'homophobie est une légende urbaine:

thrasybule a écrit:Komi, il faut que tu apprennes à gérer ta classe et que fasses montre de toutes tes qualitésde meneur d'homme pour régler le problème. Si tu ne l'as pas, tant pis pour toi,sache que le hommes célibataires et d'autres sont logés à la même enseigne, ne nous fais pas pleurer. Qui plus est, tes griefs sont flous, quelles furent leurs insultes;"" pédale!pd!tapette!", des preuves, des faits que diable! Tout le monde sait que l'homophobie est une légende urbaine:

"Oh, Thrasybule, c'est de la mauvaise foi, je n'ai jamais dit ça. J'ai juste dit qu'il suffit qu'il s'assume : c'est là son problème. Il leur a parlé de son homosexualité, on se demande bien pourquoi alors que c'est strictement sa vie privée et qu'il ne devrait jamais en parler afin que ce soit totalement banalisé. Maintenant qu'il a fait du prosélytisme, la seule façon qu'il a de s'en sortir c'est de ne rien dire aux élèves et de punir tout le monde dès qu'il entend une injure."

thrasybule a écrit:Komi, il faut que tu apprennes à gérer ta classe et que fasses montre de toutes tes qualitésde meneur d'homme pour régler le problème. Si tu ne l'as pas, tant pis pour toi,sache que le hommes célibataires et d'autres sont logés à la même enseigne, ne nous fais pas pleurer. Qui plus est, tes griefs sont flous, quelles furent leurs insultes;"" pédale!pd!tapette!", des preuves, des faits que diable! Tout le monde sait que l'homophobie est une légende urbaine:

Revoyez Full Metal Jackett, d'ailleurs, à ce sujet.

liliepingouin a écrit:juste une précision: ce que je voulais dire avec mon pavé (excusez-moi) c'est qu'il me semble que la confiance en soi, on la gagne justement quand on se sent accepté, en réussite. Pas quand on est en situation de fragilité ou qu'on est attaqué.

Du coup c'est un cercle vicieux.

+ 1000. Une amie, devenue allocataire-monitrice à l'université, a aussi mis une alliance pour ne pas être importunée par des propos sans rapport avec le cours qu'elle professait.

Une amie, devenue allocataire-monitrice à l'université, a aussi mis une alliance pour ne pas être importunée par des propos sans rapport avec le cours qu'elle professait.

Encore une nulle qui n'a pas confiance en elle et qui accorde trop d'importance au regard des autres.
Ah mais qu'est-ce qu'ils sont nombreux !

John, on pourrait monter un club, y aurait du monde