- SapotilleEmpereur
Mufab a écrit:Merci Arcenciel ! Ça va aller, mais bon, tu te dis forcément : à quand le prochain, qui s'occupera comme il pourra car je ne pourrai plus le prendre en charge autrement que physiquement ?
DC, merci. Pour le moment il est là et bien là...
M'en vais éditer tout ça.
Mais non, n'édite pas...
Il faut que ce soit lu parce que c'est important...
Et puis,ne te décourage pas, viens plutôt vider ton sac et raconter de petites victoires parce que tu aimes les gosses et que pour celui-ci tu vas aussi faire quelque chose, j'en suis sûre.
- MufabGrand Maître
Merci pour votre soutien à tous - et pour les fleurs !
(J'avais presque honte de moi, ce soir, de ne pas être à la hauteur... et de me plaindre).
D'accord avec toi, Mogw'.
(J'avais presque honte de moi, ce soir, de ne pas être à la hauteur... et de me plaindre).
D'accord avec toi, Mogw'.
- doublecasquetteEnchanteur
Tenez, lu ailleurs, mais qui colle impeccablement avec les propos désabusés (et on le serait à moins) de tout le monde ici, ce soir (même si je n'ai pas compris le lien entre l'ensemble du texte et la dernière phrase):
Voilà un IEN qui assume pleinement son rôle de directeur de Club Med et sait redonner l'espoir à ses Gentils Animateurs Socio-(même plus)Culturels !
Mais ce qui est quand même carrément dég' de sa part, c'est de n'avoir pas dit à la fille qu'il fallait qu'elle s'épanouisse elle aussi et arrête de bosser comme ça juste pour épanouir des enfants !
Un petit message pour vous dire qu'il existe des inspecteurs différents de ceux que vous avez décrits jusqu'à présent. Le mien a aimé le bruit dans la classe pendant la séance de sciences, s'est amusé à regarder les élèves faire leurs expériences. Pendant l'entretien, il m'a dit de bien garder en tête le but de notre métier : aider les garçons et les filles de nos classes à devenir des hommes et des femmes épanouis. Il m'a dit que les programmes étaient trop chargés et qu'il fallait faire faire aux enfants uniquement ce qu'ils étaient capables de faire. Et oui, ça existe. Il a même dit en début d'année qu'il était inutile de s'inscrire aux animations pédas si on savait que 'lon irait pas!
Bon, cela ne m'empêche pas de passer 10 heures par jour à l'école, de bosser tous les soirs, mercredis et week-ends, mais je me dis que tout n'est pas foutu et qu'on peut espérer que les choses changent.... un jour .... ou l'autre .
Bon courage à toutes et à tous.
Voilà un IEN qui assume pleinement son rôle de directeur de Club Med et sait redonner l'espoir à ses Gentils Animateurs Socio-(même plus)Culturels !
Mais ce qui est quand même carrément dég' de sa part, c'est de n'avoir pas dit à la fille qu'il fallait qu'elle s'épanouisse elle aussi et arrête de bosser comme ça juste pour épanouir des enfants !
- SowandiNiveau 10
Mufab, je n'ai pas eu le temps de lire ton message avant que tu ne l’édites (je dormais moi !) mais je crois comprendre ta situation.
Je te souhaite de trouver une solution favorable pour toi.
Tiens des fleurs !
Je reçois régulièrement des nouveaux arrivants, dans certains cas, même si ce n'est pas de la faute des enfants car ce sont des enfants, ils m'ont littéralement pourri mes cours (et je ne parle pas de la complexité de faire des cours adaptés à tout ce beau monde...).
Je trouve que ce n'est pas non plus la faute des autres enfants et qu'ils n'ont pas à avoir une année ou même seulement quelques mois de saccagés à cause d'un seul élève.
(et encore, moi je ne suis qu'une LV 2, j'imagine quand on est l'instit...)
J’étais très coopérative au début, très compréhensive pour les élèves qui ne parlaient pas anglais en arrivant ou qui débarquaient sans connaitre personne, très compréhensive avec les parents aussi.
Et puis j'ai appris qu'un élève foutait le bordel aussi à l’école française (donc ce n'est pas un problème de langue; comme on me l'avait affirmé...), qu'un autre a des parents qui critiquent constamment l’école et les profs...
J'ai eu au début d’année un élève (12 ans) qui ne foutait rien, sauf le bazar, il dépensait beaucoup d’énergie à se faire remarquer, j'en dépensais beaucoup à le contenir (plus insultes en portugais sur les feuilles d'exercices... bin ouais bonhomme, google traduction...).
J'arrive en cours et il n'est pas là, ses camarades me font comprendre qu'il est caché derrière l'armoire, je l'ai laissé une heure debout derrière l'armoire, le cours sans lui était génial.
Ça m'a fait réfléchir (enfin, conclure ma réflexion) et depuis, ça peut paraître dur, j'ai fait un choix : tu bosses et je suis sympa, t'es chiant et je suis sans pitié avec toi.
Je parle bien de pitié, car je ne pense pas que ce sentiment soit bénéfique dans un cadre scolaire.
Ne pouvant pas changer leur vie (dans le cadre de mon métier de prof), je leur donne une occasion de se comporter différemment de ce qu'ils ont l'habitude, de ce que les parents "attendent" : à l’école, ils ont le droit d’être "quelqu'un d'autre", quelqu'un de sérieux, de travailleur et d'intelligent. Quelqu'un qui apprend.
Et s'ils ne veulent pas de ce droit, ils ont le devoir de laisser les autres travailler.
(Et pour mon "élève de l'armoire", le premier trimestre s'est très bien passé (il ne revient qu'en mars), il a découpé les insultes de sa feuille d'exercices quand je lui ai dit que je ne voulais pas de ça, je lui fais refaire les exercices qu'il bâcle jusqu’à ce que ce soit parfait, en fait je crois que ça lui plait car il est très soigneux, il déteste les ratures (comme je suis quand même sympa, je lui souligne proprement les erreurs). Si pendant la lecture à voix haute, il ne suit pas et qu'il ne sait pas où on en est, les autres n'ont pas le droit de lui souffler (il est aussi un peu manipulateur), je saute juste son tour, je ne perds pas mon temps à le laisser faire son cinéma. Et il a les notes qui correspondent à son travail (un peu au dessus de la moyenne, il est très bon en dictée et retient quand même du vocabulaire)).
Bon voila, après il faut faire avec sa conscience, sa hiérarchie, son école, ses collègues, ses inspecteurs (moi je n'ai pas ce dernier point)...
Je te souhaite de trouver une solution favorable pour toi.
Tiens des fleurs !
Je reçois régulièrement des nouveaux arrivants, dans certains cas, même si ce n'est pas de la faute des enfants car ce sont des enfants, ils m'ont littéralement pourri mes cours (et je ne parle pas de la complexité de faire des cours adaptés à tout ce beau monde...).
Je trouve que ce n'est pas non plus la faute des autres enfants et qu'ils n'ont pas à avoir une année ou même seulement quelques mois de saccagés à cause d'un seul élève.
(et encore, moi je ne suis qu'une LV 2, j'imagine quand on est l'instit...)
J’étais très coopérative au début, très compréhensive pour les élèves qui ne parlaient pas anglais en arrivant ou qui débarquaient sans connaitre personne, très compréhensive avec les parents aussi.
Et puis j'ai appris qu'un élève foutait le bordel aussi à l’école française (donc ce n'est pas un problème de langue; comme on me l'avait affirmé...), qu'un autre a des parents qui critiquent constamment l’école et les profs...
J'ai eu au début d’année un élève (12 ans) qui ne foutait rien, sauf le bazar, il dépensait beaucoup d’énergie à se faire remarquer, j'en dépensais beaucoup à le contenir (plus insultes en portugais sur les feuilles d'exercices... bin ouais bonhomme, google traduction...).
J'arrive en cours et il n'est pas là, ses camarades me font comprendre qu'il est caché derrière l'armoire, je l'ai laissé une heure debout derrière l'armoire, le cours sans lui était génial.
Ça m'a fait réfléchir (enfin, conclure ma réflexion) et depuis, ça peut paraître dur, j'ai fait un choix : tu bosses et je suis sympa, t'es chiant et je suis sans pitié avec toi.
Je parle bien de pitié, car je ne pense pas que ce sentiment soit bénéfique dans un cadre scolaire.
Ne pouvant pas changer leur vie (dans le cadre de mon métier de prof), je leur donne une occasion de se comporter différemment de ce qu'ils ont l'habitude, de ce que les parents "attendent" : à l’école, ils ont le droit d’être "quelqu'un d'autre", quelqu'un de sérieux, de travailleur et d'intelligent. Quelqu'un qui apprend.
Et s'ils ne veulent pas de ce droit, ils ont le devoir de laisser les autres travailler.
(Et pour mon "élève de l'armoire", le premier trimestre s'est très bien passé (il ne revient qu'en mars), il a découpé les insultes de sa feuille d'exercices quand je lui ai dit que je ne voulais pas de ça, je lui fais refaire les exercices qu'il bâcle jusqu’à ce que ce soit parfait, en fait je crois que ça lui plait car il est très soigneux, il déteste les ratures (comme je suis quand même sympa, je lui souligne proprement les erreurs). Si pendant la lecture à voix haute, il ne suit pas et qu'il ne sait pas où on en est, les autres n'ont pas le droit de lui souffler (il est aussi un peu manipulateur), je saute juste son tour, je ne perds pas mon temps à le laisser faire son cinéma. Et il a les notes qui correspondent à son travail (un peu au dessus de la moyenne, il est très bon en dictée et retient quand même du vocabulaire)).
Bon voila, après il faut faire avec sa conscience, sa hiérarchie, son école, ses collègues, ses inspecteurs (moi je n'ai pas ce dernier point)...
- gelsomina31Grand Maître
Mowgli a écrit:Mufab a écrit:Et j'ai l'impression, à force, que l'on prend nos classes pour des garderies, des passerelles, je ne sais quoi.
L'impression ?
Pour ma part, je dirais plutôt que c'est un fait. Et ce fait n'est pas le fruit du hasard mais le résultat d'une politique engagée depuis bien des années, inspirée par diverses officines et poursuivie par les différents gouvernements qui se sont succédés, quelle que soit leur couleur.
Relisez certains textes de l'OCDE en particulier, ils sont éloquents.
http://www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf
Les services publics ne sont pas encore rendus à l'agonie parce qu'il y a encore beaucoup de personnels dans les écoles, dans les hôpitaux et dans bien d'autres secteurs qui tirent sur la corde pour faire tourner ces services. Mais pour combien de temps encore ?
Quant à la réduction du nombre de fonctionnaires, il n'y a pas que les départs massifs à la retraite de la génération du baby boom qui va permettre de l'accélérer : compte tenu de la dégradation constante des conditions de travail, de la souffrance au travail due à ces conditions mais aussi à la perte de nos repères et de notre identité professionnels... il y a fort à parier que les démissions "spontanées " ne tarderont pas à se multiplier dans les prochaines années.
Bref, tu es dégoûtée, c'est parfaitement naturel. Comme le sont tous les fonctionnaires consciencieux attachés à la qualité du service public et qui ne parviennent plus à lutter ni accomplir des miracles.
Que faire d'autre, pour l'instant, que de se battre pied à pied dans une sorte de guerilla au quotidien, freiner, gagner du temps, en se faisant épauler par un syndicat qui tient la route ? Tout en se ménageant des temps pour se retrouver, se ressourcer, cueillir les roses de la vie... afin de tenir dans le combat.
Bon courage !
Même chose!
- SapotilleEmpereur
Je vais peut-être vous faire hurler...
Tant pis, je m'y risque...
Je pense à ce gamin, tombé là, par hasard, où on ne l'attendait pas...
Il y a bien, bien longtemps, arrivaient ainsi à l'école, des mômes qui tombaient un peu comme des cheveux sur la soupe...
On les prenait, on ne savait comment faire, et avec le temps, on s'adaptait... ou non ....
Nous avions tout de même les classes de perfectionnement (j'ai exercé là aussi avec des mômes de 16 ans qui ne savaient pas lire ... et je me suis désespérée...)
Et puis, on a créé les RASED, les CLIN, les CLIS et autres CLAD plus toutes celles que je ne connais pas.
On a rangé chacun dans sa case.
L'EN ferme maintenant toutes ces "cases" pour des raisons que nous ne pouvons accepter, mais quel est votre pouvoir pour arrêter cette hémorragie ?
Alors, le môme qui ne trouve plus une case pour qu'on l'y range?
Qu'est-ce qu'on en fait?
Ce que j'ai lu me reste en travers du gosier...
C'est tout...
- MufabGrand Maître
Bien sûr Sapotille... Mais sa case à lui (celle qui manque :lol!: ), on pouvait pas la lui trouver plus tôt ?
Je ne crois pas que ce soit la bonne, une immersion dans le grand bain, pendant 6 heures, tous les jours, sans être passé par la pataugeoire...
C'est encore à moi, à nous, instit' déjà débordés par les difficultés, de pallier, après l'absence de place en CLIS, à l'absence d'accompagnement des enfants du voyage ?
Soit tout le monde s'en tape, qu'il y ait une partie de la population qui ne soient pas scolarisée, ou très peu, soit la scolarisation est obligatoire, et c'est à l'Institution de faire en sorte qu'elle ait lieu. Et ce dès le CP (dès la maternelle, ce serait encore mieux...)
Qu'est-ce qu'on en fait ? Exactement, Sapotille.
Bien sûr que je voudrais l'aider, mais c'est impossible : je n'y arrive pas. J'étais, avant lui, déjà au maximum, en classe : pas une seconde de répit - et j'avoue que je ne peux pas donner plus, me partager et me partager encore.
On me met en situation d'échec, là. Et, forcément, de culpabilité.
Je ne crois pas que ce soit la bonne, une immersion dans le grand bain, pendant 6 heures, tous les jours, sans être passé par la pataugeoire...
C'est encore à moi, à nous, instit' déjà débordés par les difficultés, de pallier, après l'absence de place en CLIS, à l'absence d'accompagnement des enfants du voyage ?
Soit tout le monde s'en tape, qu'il y ait une partie de la population qui ne soient pas scolarisée, ou très peu, soit la scolarisation est obligatoire, et c'est à l'Institution de faire en sorte qu'elle ait lieu. Et ce dès le CP (dès la maternelle, ce serait encore mieux...)
Qu'est-ce qu'on en fait ? Exactement, Sapotille.
Bien sûr que je voudrais l'aider, mais c'est impossible : je n'y arrive pas. J'étais, avant lui, déjà au maximum, en classe : pas une seconde de répit - et j'avoue que je ne peux pas donner plus, me partager et me partager encore.
On me met en situation d'échec, là. Et, forcément, de culpabilité.
- SapotilleEmpereur
Mufab a écrit:
Qu'est-ce qu'on en fait ?
On tente de relever le défi ?
- DhaiphiGrand sage
Faut voir aussi si la famille en a grand chose à faire de la scolarité de ses gamins avant de culpabiliser.Mufab a écrit:Soit tout le monde s'en tape, qu'il y ait une partie de la population qui ne soient pas scolarisée,
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- SapotilleEmpereur
Mufab a écrit:Bien sûr Sapotille... Mais sa case à lui (celle qui manque :lol!: ), on pouvait pas la lui trouver plus tôt ?
Je ne crois pas que ce soit la bonne, une immersion dans le grand bain, pendant 6 heures, tous les jours, sans être passé par la pataugeoire...
C'est encore à moi, à nous, instit' déjà débordés par les difficultés, de pallier, après l'absence de place en CLIS, à l'absence d'accompagnement des enfants du voyage ?
Soit tout le monde s'en tape, qu'il y ait une partie de la population qui ne soient pas scolarisée, ou très peu, soit la scolarisation est obligatoire, et c'est à l'Institution de faire en sorte qu'elle ait lieu. Et ce dès le CP (dès la maternelle, ce serait encore mieux...)
Qu'est-ce qu'on en fait ? Exactement, Sapotille.
Bien sûr que je voudrais l'aider, mais c'est impossible : je n'y arrive pas. J'étais, avant lui, déjà au maximum, en classe : pas une seconde de répit - et j'avoue que je ne peux pas donner plus, me partager et me partager encore.
On me met en situation d'échec, là. Et, forcément, de culpabilité.
On le colle au mur et on tire?
- MufabGrand Maître
Sapotille a écrit:Mufab a écrit:
Qu'est-ce qu'on en fait ?
On tente de relever le défi ?
Mais bien sûr.
En ai-je le choix ?
- SapotilleEmpereur
Sapotille a écrit:Mufab a écrit:
Qu'est-ce qu'on en fait ?
On tente de relever le défi ?
Essaie plutôt ça !!!
Je pense à quelqu'un sur ce forum qui a cette citation en bas de ses messages "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"...
Et cela te donnera du courage ...
- ClarinetteGrand Maître
Non, non, non !Mufab a écrit:Là c'est moi qui suis au pied du mur, et pas loin de me tirer, effectivement.
- doublecasquetteEnchanteur
Sapotille a écrit:Mufab a écrit:Bien sûr Sapotille... Mais sa case à lui (celle qui manque :lol!: ), on pouvait pas la lui trouver plus tôt ?
Je ne crois pas que ce soit la bonne, une immersion dans le grand bain, pendant 6 heures, tous les jours, sans être passé par la pataugeoire...
C'est encore à moi, à nous, instit' déjà débordés par les difficultés, de pallier, après l'absence de place en CLIS, à l'absence d'accompagnement des enfants du voyage ?
Soit tout le monde s'en tape, qu'il y ait une partie de la population qui ne soient pas scolarisée, ou très peu, soit la scolarisation est obligatoire, et c'est à l'Institution de faire en sorte qu'elle ait lieu. Et ce dès le CP (dès la maternelle, ce serait encore mieux...)
Qu'est-ce qu'on en fait ? Exactement, Sapotille.
Bien sûr que je voudrais l'aider, mais c'est impossible : je n'y arrive pas. J'étais, avant lui, déjà au maximum, en classe : pas une seconde de répit - et j'avoue que je ne peux pas donner plus, me partager et me partager encore.
On me met en situation d'échec, là. Et, forcément, de culpabilité.
On le colle au mur et on tire?
Bien sûr que non, mais admets qu'à part l'accueillir au chaud et à l'abri des dangers de la route, dans les conditions où elle est, Mufab ne peut pas faire grand-chose, non ?
Lui donner des coloriages, des gommettes (ah non, il faudrait qu'elle ait le budget pour), rapporter les puzzles de ses filles quand elles avaient deux ans à l'école, lui faire faire du découpage ?
À part en EPS, elle ne peut l'intégrer à aucune activité... et elle dégage déjà quinze à vingt minutes par jour pour son élève qui devrait être en CLIS (et un élève de CLIS, c'est bien plus lourd qu'un élève de perf des années 70/80 ; à l'époque, ces enfants-là étaient en IME).
Je ne vois que la solution de le confier aux très bons élèves, quand ils ont fini et qu'ils traînaillent un peu en attendant que les autres "arrivent"... mais est-ce que cela peut vraiment être leur rôle au quotidien ?
- DhaiphiGrand sage
Le réel défi que je vois sera de le supporter.Mufab a écrit:Mais bien sûr.Sapotille a écrit:
On tente de relever le défi ?
En ai-je le choix ?
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- MufabGrand Maître
Clarinette a écrit:Une seule solution : le MAN-DA-LA ! :lol!:
- doublecasquetteEnchanteur
Mufab a écrit:Clarinette a écrit:Une seule solution : le MAN-DA-LA ! :lol!:
Je ne vous ai toujours pas fait la photo du mandala-soudeur, au fait ?
Il faut dire que cette semaine, j'ai plutôt eu envie de dessouder qu'autre chose !
J'essaierai d'y penser la semaine prochaine...
- SapotilleEmpereur
doublecasquette a écrit:Sapotille a écrit:Mufab a écrit:Bien sûr Sapotille... Mais sa case à lui (celle qui manque :lol!: ), on pouvait pas la lui trouver plus tôt ?
Je ne crois pas que ce soit la bonne, une immersion dans le grand bain, pendant 6 heures, tous les jours, sans être passé par la pataugeoire...
C'est encore à moi, à nous, instit' déjà débordés par les difficultés, de pallier, après l'absence de place en CLIS, à l'absence d'accompagnement des enfants du voyage ?
Soit tout le monde s'en tape, qu'il y ait une partie de la population qui ne soient pas scolarisée, ou très peu, soit la scolarisation est obligatoire, et c'est à l'Institution de faire en sorte qu'elle ait lieu. Et ce dès le CP (dès la maternelle, ce serait encore mieux...)
Qu'est-ce qu'on en fait ? Exactement, Sapotille.
Bien sûr que je voudrais l'aider, mais c'est impossible : je n'y arrive pas. J'étais, avant lui, déjà au maximum, en classe : pas une seconde de répit - et j'avoue que je ne peux pas donner plus, me partager et me partager encore.
On me met en situation d'échec, là. Et, forcément, de culpabilité.
On le colle au mur et on tire?
Bien sûr que non, mais admets qu'à part l'accueillir au chaud et à l'abri des dangers de la route, dans les conditions où elle est, Mufab ne peut pas faire grand-chose, non ?
Lui donner des coloriages, des gommettes (ah non, il faudrait qu'elle ait le budget pour), rapporter les puzzles de ses filles quand elles avaient deux ans à l'école, lui faire faire du découpage ?
À part en EPS, elle ne peut l'intégrer à aucune activité... et elle dégage déjà quinze à vingt minutes par jour pour son élève qui devrait être en CLIS (et un élève de CLIS, c'est bien plus lourd qu'un élève de perf des années 70/80 ; à l'époque, ces enfants-là étaient en IME).
Je ne vois que la solution de le confier aux très bons élèves, quand ils ont fini et qu'ils traînaillent un peu en attendant que les autres "arrivent"... mais est-ce que cela peut vraiment être leur rôle au quotidien ?
Mais tout cela , c'est 10 000 fois vrai!!!
Mais c'est un gosse...
Et un gosse, s'il ne trouve pas d'adultes pour le défendre un peu, il n'est même plus aussi important qu'un chaton abandonné...
Et un jour, cela peut devenir un monstre qui se révolte...
- doublecasquetteEnchanteur
Mais je sais bien que c'est un gosse... pour lequel malheureusement, à part deux minutes par ci par là, un coloriage de Winnie l'Ourson et quelques mots gentils, au milieu de vingt-six autres enfants qui ont pour certains de grosses difficultés à se gérer et à se sentir élèves, tu admettras quand même que Mufab ne peut pas faire grand-chose...
Il faudrait qu'elle institutionnalise déjà quinze minutes par demi-journée pour son petit CLIS, et encore quinze minutes pour celui-là.
Cela veut dire une heure par jour de travail autonome pour les autres à raison de quatre quarts d'heure ...
Tu verrais ça comment, toi ? Comme ça :
- Quinze minutes en début de matinée : copie, écriture
- Quinze minutes en rentrant de récré : opérations ou tables de multiplication
- Quinze minutes en début d'après-midi : ? exercice d'application en français ?
- Quinze minutes en rentrant de récré : ? copie des leçons, cartables ?
Les deux de l'après-midi, je ne sais pas si ça conviendrait... Ceux du matin, ça me semble jouable. À moins de passer la copie au début d'après-midi, sur la digestion, et de mettre les tables à réciter le matin en arrivant et l'exercice d'application en français juste après la récré ?
Enfin, tout ça, c'est plus facile à écrire qu'à appliquer en classe !
Il faudrait qu'elle institutionnalise déjà quinze minutes par demi-journée pour son petit CLIS, et encore quinze minutes pour celui-là.
Cela veut dire une heure par jour de travail autonome pour les autres à raison de quatre quarts d'heure ...
Tu verrais ça comment, toi ? Comme ça :
- Quinze minutes en début de matinée : copie, écriture
- Quinze minutes en rentrant de récré : opérations ou tables de multiplication
- Quinze minutes en début d'après-midi : ? exercice d'application en français ?
- Quinze minutes en rentrant de récré : ? copie des leçons, cartables ?
Les deux de l'après-midi, je ne sais pas si ça conviendrait... Ceux du matin, ça me semble jouable. À moins de passer la copie au début d'après-midi, sur la digestion, et de mettre les tables à réciter le matin en arrivant et l'exercice d'application en français juste après la récré ?
Enfin, tout ça, c'est plus facile à écrire qu'à appliquer en classe !
- SapotilleEmpereur
doublecasquette a écrit:Mais je sais bien que c'est un gosse... pour lequel malheureusement, à part deux minutes par ci par là, un coloriage de Winnie l'Ourson et quelques mots gentils, au milieu de vingt-six autres enfants qui ont pour certains de grosses difficultés à se gérer et à se sentir élèves, tu admettras quand même que Mufab ne peut pas faire grand-chose...
Il faudrait qu'elle institutionnalise déjà quinze minutes par demi-journée pour son petit CLIS, et encore quinze minutes pour celui-là.
Cela veut dire une heure par jour de travail autonome pour les autres à raison de quatre quarts d'heure ...
Tu verrais ça comment, toi ? Comme ça :
- Quinze minutes en début de matinée : copie, écriture
- Quinze minutes en rentrant de récré : opérations ou tables de multiplication
- Quinze minutes en début d'après-midi : ? exercice d'application en français ?
- Quinze minutes en rentrant de récré : ? copie des leçons, cartables ?
Les deux de l'après-midi, je ne sais pas si ça conviendrait... Ceux du matin, ça me semble jouable. À moins de passer la copie au début d'après-midi, sur la digestion, et de mettre les tables à réciter le matin en arrivant et l'exercice d'application en français juste après la récré ?
Enfin, tout ça, c'est plus facile à écrire qu'à appliquer en classe !
Te voici prête à relever le défi, DC !!!
Mufab, c'est impossible, mais tu vas le faire...
- doublecasquetteEnchanteur
Sapotille a écrit:doublecasquette a écrit:Mais je sais bien que c'est un gosse... pour lequel malheureusement, à part deux minutes par ci par là, un coloriage de Winnie l'Ourson et quelques mots gentils, au milieu de vingt-six autres enfants qui ont pour certains de grosses difficultés à se gérer et à se sentir élèves, tu admettras quand même que Mufab ne peut pas faire grand-chose...
Il faudrait qu'elle institutionnalise déjà quinze minutes par demi-journée pour son petit CLIS, et encore quinze minutes pour celui-là.
Cela veut dire une heure par jour de travail autonome pour les autres à raison de quatre quarts d'heure ...
Tu verrais ça comment, toi ? Comme ça :
- Quinze minutes en début de matinée : copie, écriture
- Quinze minutes en rentrant de récré : opérations ou tables de multiplication
- Quinze minutes en début d'après-midi : ? exercice d'application en français ?
- Quinze minutes en rentrant de récré : ? copie des leçons, cartables ?
Les deux de l'après-midi, je ne sais pas si ça conviendrait... Ceux du matin, ça me semble jouable. À moins de passer la copie au début d'après-midi, sur la digestion, et de mettre les tables à réciter le matin en arrivant et l'exercice d'application en français juste après la récré ?
Enfin, tout ça, c'est plus facile à écrire qu'à appliquer en classe !
Te voici prête à relever le défi, DC !!!
Et non, loin de là ! J'ai déjà bien de la peine à assumer les trois niveaux, Nicodème, Bajazet, Mathusalem et Tancrède qui ne sont d'aucun niveau puisque, malgré le mandala, ces messieurs continuent à considérer que leur autonomie personnelle et privée est bien plus importante que la bonne marche de la classe et de leurs études.
Je sors d'une semaine sans DDM, sauf une petite demi-heure sur la vie dans un village de la savane, vendredi après-midi, avec seulement deux dictées au lieu de quatre chez les CE1, mais avec, en revanche, deux à trois heures de leçons de "morale-devenir élève-vivre ensemble" et tu me proposes de relever un défi ?
Non, franchement, sans façon !
- gelsomina31Grand Maître
+ 1000000Mufab a écrit:(...)
Soit tout le monde s'en tape, qu'il y ait une partie de la population qui ne soient pas scolarisée, ou très peu, soit la scolarisation est obligatoire, et c'est à l'Institution de faire en sorte qu'elle ait lieu. Et ce dès le CP (dès la maternelle, ce serait encore mieux...)
Sapotille a écrit:
On tente de relever le défi ?
Oui, pourquoi pas... ce ne sera que le 10 millionième défi du jour...
On ne fait rien de bon à s'éparpiller ainsi, hélas...
Quand à l'élève qui pose problème à Mufab : oui ce n'est qu'un enfant, oui il n'est pas responsable de grand chose et surtout victime (de la société, de sa famille, etc...), n'empêche que des enfants de son âge font les efforts pour apprendre sans emm*****der les autres.
Dans le CM2 où je fais mon remplacement, j'ai une élève d'origine roumaine qui à commencer l'école en CE2 (elle n'avait jamais été à l'école avant), que les parents ont enlevée puis remise à l'école 5 ou 6 fois durant sa petite scolarité. Sa mère fait la manche à la superette du coin. sa cousine en CP n'est toujours pas propre. Elle est en CM2 car elle en a l'âge mais elle ne parle pas couramment le français et ne maitrise pas grand chose en math. Et bien, elle se tient à carreaux en classe. Participation nulle, travail écrit quasi nulle mais elle essaye de suivre à son rythme. Et surtout elle ne retourne pas la classe par son comportement. Contrairement à des camarades à elle, bien français, très intelligent mais pourris gâtés par des parents qui leur disent à tout bout de champs.
Bref, si cet élève n'est pas responsable de ce qui lui arrive, il est responsable de ses réactions, de sa violence, etc...
Et puis, Mufab, comme tou(te)s les autres collègues n'est qu'instit ou prof des écoles. Notre métier , c'est d'enseigner à une classe d'élève. Pas de jouer à l'enseignant spécialisé, le psy, l'assistante sociale, le parent de substitution, le gardien de prison, le dresseur de fauve et j'en passe.
Tant mieux si certains ou certaines arrivent à relever ce défi (J'ai, moi même, souhaité plus tôt en être capable) mais c'est tout bonnement MISSION IMPOSSIBLE pour le commun des mortels!
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