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John
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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par John Dim 20 Nov 2011 - 16:58
http://www.rue89.com/2011/10/15/petit-je-voulais-etre-boulanger-mais-jetais-bon-en-maths-225582

Petit, je voulais être boulanger, puis facteur, puis berger. On m'a poussé à faire des études. On m'a expliqué que c'était le seul moyen de réussir ma vie, de gagner de l'argent, de m'épanouir dans un métier. J'ai enduré de longues heures, de longues années de cours. Je me suis ennuyé, ennuyé et encore ennuyé sur des dizaines, des centaines, de milliers de chaises.

Et maintenant que j'ai cinq années d'étude en poche, que je travaille - je suis ingénieur, je passe mes journées à concevoir des cuillères en plastique à moindre coût, pour environ 1700 euros par mois- je continue à m'ennuyer, et regrette profondément de n'avoir pas écouté le petit enfant qui voulait élever ses moutons en Ardèche.

Et autour de moi, lorsque je tends l'oreille, voici ce qui tombe dedans :

« J'ai fait cinq ans d'étude, je passe mes journées à faire des additions. Tout ce que j'ai appris ne me sert finalement à rien. »
« J'aurais bien fait des études littéraires ou sociales, mais on m'a martelé qu'il n'y avait pas de débouchés. Je me suis fatigué à bosser des matières ennuyeuses pendant des années en espérant que j'aurais un travail solide au bout ; et maintenant que j'ai mon diplôme, j'enchaîne les CDD à temps partiel payés au smic... »
« J'en ai marre de tout donner, de partir tous les matins à 7 heures et de rentrer tous les soirs à 20 heures, et de continuer à galérer pour manger des casseroles de pâtes et pour me payer un 20 m2 tout miteux »…

Des agents économiquement productifs ou des ratés

Soumise aux pressions des marchés, l'école, de plus en plus délaissée par l'Etat, tend à aspirer les enfants dans une machine scolaire infernale, pour ensuite recracher vingt ans plus tard soit des agents économiquement productifs, soit des ratés.

Ainsi, tant qu'un élève aura de bonnes notes, on lui conseillera vivement de suivre la voie royale : seconde générale, première scientifique, option mathématiques, maths sup, etc.

On ne cherchera pas à savoir ce que l'élève veut faire de sa vie. De toute façon, lui-même n'en sait rien, car bien souvent ni l'école ni la vie de tous les jours ne lui donnent les moyens de savoir ce qu'est un métier, ou tout du moins un métier différent de celui de ses parents.
Pour maintenir l'ordre : l'angoisse

En série scientifique, plein de jeunes se battent pour devenir ingénieurs, car on leur dit que c'est le seul moyen d'avoir une situation stable et confortable, mais la grande majorité ne sait même pas expliquer ce qu'est au juste un ingénieur. C'est du formatage : la France veut des ingénieurs, car statistiquement, ils font plus grimper le produit intérieur brut que les agriculteurs ou que les poètes.

On abuse de l'indécision pour les pousser dans des voies qu'ils choisissent rarement en connaissance de cause et qui engagent toute leur vie.

Pour maintenir l'ordre, pour que les élèves filent sagement dans l'entonnoir, on utilise une arme redoutable : l'angoisse. Les télés, les radios, les politiques, les profs, les parents, toute la société dans son ensemble angoisse la jeunesse :

« La situation est grave, nous sommes en crise ». Il faut entrer dans la « guerre économique » ;
« Les plus faibles sombreront dans le chômage, et finiront à la rue » ;
« De toute façon, il n'y a plus d'argent dans les caisses ; et on ne va pas taxer les riches, les spéculateurs et les capitaux, car sinon tout partira à l'étranger… » ;
« Tremblez, enfants de la cinquième puissance mondiale : si vous ne voulez pas crever de faim, travaillez, étudiez vos mathématiques, devenez ingénieurs, faites-nous des plans d'avions de chasse et de centrales nucléaires. »

Premières victimes : les enfants des classes modestes

Ce sont généralement les enfants des familles les plus modestes qui sont le plus sensibles à ce stress, à ce chantage, car leur échec ne peut que très difficilement être financièrement amorti par la famille. Et encore moins par un Etat de moins en moins soucieux des questions d'équité sociale (car ne l'oublions pas : dans un monde où l'on donne des centaines de milliards aux banques, l'équité, ça coûte trop cher).

Pour ces enfants modestes, tout tâtonnement est proscrit, il faut foncer tête baissée dans l'entonnoir. Je n'oublierai jamais ces heures d'angoisse qui précédaient les contrôles de mathématiques – coefficient 9 –, de physique – coefficient 6 –, ces heures à faire et à refaire toujours les mêmes exercices, ces heures où ma place en classe préparatoire, où tout mon avenir se jouait. Ces heures et ces années où l'école abrutit plus qu'elle n'élève.

Le lycée est, pour certains, un véritable enfer dans lequel la moindre mauvaise note est susceptible de faire chuter lourdement une moyenne ; et une mauvaise
moyenne dans une discipline clé peut, à son tour, considérablement réduire les chances d'un élève d'être pris en classe préparatoire, BTS, etc.

Avoir de bonnes notes ne suffit pas, il faut aussi être bien classé ; et la compétition commence dès le collège et s'intensifie avec les années d'études. Elle peut devenir terrible lorsqu'il s'agit des concours de médecine ou d'entrée aux grandes écoles. Bien souvent, la soif de la réussite prend le dessus sur le désir d'apprendre.
Matheux = génies, philosophes = inutiles

L'art, la philosophie et la poésie sont des disciplines pleines de sens qui peuvent orienter une vie. Le système scolaire les néglige de plus en plus. L'histoire et la géographie sont désormais en option en terminale S ; disciplines évidemment inutiles pour former, à titre d'exemple, nos futurs ingénieurs nucléaires.

Il me semble qu'assez tôt dans le cursus, les « matheux » sont assimilés à des génies, les économistes à des prophètes, les poètes à des cancres et les philosophes à des choses inutiles. Il serait vraiment triste qu'au lieu d'aider les élèves à donner du sens à leur vie, l'école se contente de les transformer en
machines à calculer.

A force de négliger les aspirations de la jeunesse, la société donne naissance à des générations en souffrance, à des adultes qui doutent de plus en plus du sens de leur travail, et il ne faut pas s'étonner qu'un jour ou l'autre, une génération se réveille subitement pour refuser un monde qu'elle n'a jamais eu l'occasion de choisir.

La force et l'énergie des révoltés, des indignés sont, pour moi et pour beaucoup, une grande espérance.

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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par Thalia de G Dim 20 Nov 2011 - 17:04
Terrifiant constat !

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par Ajupouet Dim 20 Nov 2011 - 17:10
Je vais vous parler de mon meilleur ami ( né la même année que moi)

Bac C mention bien
2 années de prepa
Ecole d'agro
Dea
Thèse
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Aujourd'hui, là maintenant, il fait... Un CAP de boulanger, pour devenir boulanger bio.
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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par Pierre_au_carré Dim 20 Nov 2011 - 17:13
John a écrit:http://www.rue89.com/2011/10/15/petit-je-voulais-etre-boulanger-mais-jetais-bon-en-maths-225582


Il me semble qu'assez tôt dans le cursus, les « matheux » sont assimilés à des génies, les économistes à des prophètes, les poètes à des cancres et les philosophes à des choses inutiles. Il serait vraiment triste qu'au lieu d'aider les élèves à donner du sens à leur vie, l'école se contente de les transformer en
machines à calculer.

A force de négliger les aspirations de la jeunesse, la société donne naissance à des générations en souffrance, à des adultes qui doutent de plus en plus du sens de leur travail, et il ne faut pas s'étonner qu'un jour ou l'autre, une génération se réveille subitement pour refuser un monde qu'elle n'a jamais eu l'occasion de choisir.

La force et l'énergie des révoltés, des indignés sont, pour moi et pour beaucoup, une grande espérance.

Et ben, beaucoup ne veulent pas être des génies puisque le nombre d'étudiants en sciences et surtout en maths baissent...
Le constat est le bon mais il ne faut dire n'importe quoi quand même.
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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par Ruthven Dim 20 Nov 2011 - 17:39
Pas convaincu du tout par cet article qui reste confus. La suprématie de la filière S, c'est d'abord sa pluridisciplinarité réelle.

Quant au désir de devenir ingénieur des élèves, c'est beaucoup moins vrai aujourd'hui dans mes classes de S. Ce qui les fait rêver, c'est médecine et rien d'autre.
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par Igniatius Dim 20 Nov 2011 - 17:41
IL y a une part de vrai dans ce témoignage, mais j'ai tjrs l'impression en lisant ce type de discours que cela revient à pleurer la bouche pleine : il est vrai que bcp peuvent être insatisfaits de leur métier et de leur quotidien, je le conçois, mais il faut bien que la société fonctionne.
Si tout le monde est poète ou philosophe (j'entends par là comme unique fonction), il va y avoir un pb de subsistance pour l'ensemble de la communauté.
Ou alors tout le monde va élever des chèvres dans le Larzac, mais je me demande comment on aura internet.
Il y a certainement un excès dans la déshumanisation totale de la société contemporaine, je suis le premier à ne pas m'y retrouver, mais il faut aussi affronter la réalité : oui, je continuerai à pousser mes élèves pour qu'ils se dirigent vers des métiers qui leur permettront de vivre dans la société actuelle.
Et au passage, je considère que plombier ou boulanger peut être un bien meilleur métier qu'ingénieur d'une école peu côtée.

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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par Igniatius Dim 20 Nov 2011 - 17:42
Ruthven a écrit:Pas convaincu du tout par cet article qui reste confus. La suprématie de la filière S, c'est d'abord sa pluridisciplinarité réelle.

Quant au désir de devenir ingénieur des élèves, c'est beaucoup moins vrai aujourd'hui dans mes classes de S. Ce qui les fait rêver, c'est médecine et rien d'autre.

C'est très vrai : et c'est sans doute parce que cela assure une position sociale inégalée.

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par doublecasquette Dim 20 Nov 2011 - 17:49
Marrant, ça !
Dans la classe de TS de ma fille, il y a un gamin (un EIP Suspect ) qui vient juste de fêter ses quinze ans et qui rêve d'être cuisinier. Il est là sous le prétexte (fallacieux ? ) qu'il n'avait pas l'âge requis pour entrer en BEP cuisine à l'issue de la Troisième, alors qu'il n'avait pas treize ans. Il s'ennuie à mourir, ne fait rien à part des cocottes en papier et languit après son rêve avorté. De temps en temps, il rend un devoir de math et obtient un 19/20, ce qui incite professeurs et parents à persister dans leur option de le pousser. Ses parents lui ont même acheté une TI 89 alors qu'ils lui font toujours croire que, après le bac, il ira en formation de cuisinier.
Pauvre gamin ! C'est pas drôle d'être superdoué en math.
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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par olivier-np30 Dim 20 Nov 2011 - 18:21
Je suis d'accord : on accepte les concessions quand on est jeune mais avec le temps 20m² ça passe mal.

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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par olivier-np30 Dim 20 Nov 2011 - 18:29
Igniatius a écrit:
Et au passage, je considère que plombier ou boulanger peut être un bien meilleur métier qu'ingénieur d'une école peu côtée.

Je suis d'accord mais en premier plan, plus que le métier, je pense à la qualité de vie.

Quand je fais le bilan de ma vie (je suis à la moitié), je me dis que ce n'est pas si mal que ça : je peux partir en vacances, m'offrir des restos et je continue à m’intéresser aux maths et à d'autres sujets.

J'ai connu une période difficile et je savoure d'autant plus ce que j'ai aujourd'hui même si j'ai peu matériellement puisque je suis locataire et travaille en RP mais ce n'est pas le plus important à mes yeux.

Cela étant je connais un vieux copain qui a fait plomberie après S mais son papa était dans le métier et est gérant d'une boite aujourd'hui: c'est un métier où on on peut s'épanouir en effet.

Les parents véhiculent beaucoup de préjugés et après leurs enfants leur en veulent :lol:

Dur dur d'être papa.

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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par Daphné Jeu 24 Nov 2011 - 11:17
doublecasquette a écrit: Marrant, ça !
Dans la classe de TS de ma fille, il y a un gamin (un EIP Suspect ) qui vient juste de fêter ses quinze ans et qui rêve d'être cuisinier. Il est là sous le prétexte (fallacieux ? ) qu'il n'avait pas l'âge requis pour entrer en BEP cuisine à l'issue de la Troisième, alors qu'il n'avait pas treize ans. Il s'ennuie à mourir, ne fait rien à part des cocottes en papier et languit après son rêve avorté. De temps en temps, il rend un devoir de math et obtient un 19/20, ce qui incite professeurs et parents à persister dans leur option de le pousser. Ses parents lui ont même acheté une TI 89 alors qu'ils lui font toujours croire que, après le bac, il ira en formation de cuisinier.
Pauvre gamin ! C'est pas drôle d'être superdoué en math.
Un élève comme ça peut aller dans un lycée hôtelier et faire un BTS cuisine gestion de restautant et ensuite assumer sa passion de cuisinier à un niveau plus élevé et probablement plus gratifiant qu'avec un CAP.
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par Ajupouet Jeu 24 Nov 2011 - 12:05
Euh, juste pour être sure... c'est vrai que histoire géo c'est une option en terminale S????

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par Igniatius Jeu 24 Nov 2011 - 12:06
A partir de l'an prochain, oui, ce sera une réalité avérée.

Nous pourrons alors être fiers de produire des scientifiques incultes, comme les américains...

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par JPhMM Jeu 24 Nov 2011 - 12:11
Igniatius a écrit:A partir de l'an prochain, oui, ce sera une réalité avérée.

Nous pourrons alors être fiers de produire des scientifiques incultes, comme les américains...
Je crois que le mot scientifiques est en trop.

D'où...
Nous pourrons alors être fiers de produire des incultes, comme les américains...

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par Igniatius Jeu 24 Nov 2011 - 12:13
J'approuve.

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par Ajupouet Jeu 24 Nov 2011 - 12:48
va falloir que je me tienne au courant ... Je suis affraid

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par Daphné Jeu 24 Nov 2011 - 14:29
Ajupouet a écrit:va falloir que je me tienne au courant ... Je suis affraid

Ça fait un moment que la réforme est passée Rolling Eyes
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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par Ajupouet Jeu 24 Nov 2011 - 15:15
Certainement, mais je suis restée 6 ans presque coupée du monde, et surtout de l'éducation nationale. J'ai quelques excuses... Mais je prends des cours de rattrapage express ici!

Merci

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par Daphné Jeu 24 Nov 2011 - 15:34
Ajupouet a écrit:Certainement, mais je suis restée 6 ans presque coupée du monde, et surtout de l'éducation nationale. J'ai quelques excuses... Mais je prends des cours de rattrapage express ici!

Merci

Y a du boulot alors Rolling Eyes
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par Rikki Jeu 24 Nov 2011 - 17:47
A l'IUFM, j'ai eu la surprise de rencontrer plusieurs femmes avec des diplômes élevés : orthophoniste, ingénieur... et même un gars qui était chargé de cours en fac.

Parmi mes "jeunes collègues", j'ai deux femmes qui ont un diplôme d'ingénieur. L'une a travaillé 10 ans, l'autre en a eu marre au bout d'un an.

Tous ces gens ont souhaité devenir instit parce que c'est un "vrai métier" et un rêve d'enfant. Mais ce sont également des bosseurs, des gens bien organisés, qui savent sérier les problèmes, accomplir des tâches efficacement et ont des compétences qu'on ne trouve pas souvent chez les vrais débutants !

On peut pousser ses études et changer de voie sans avoir perdu son temps.

Mon fils, qui veut être musicien, finit actuellement ses études d'ingénieur. Je croise les doigts pour qu'il réussisse, qu'il ait son diplôme en poche, et qu'il puisse se lancer dans la musique sans angoisse, en sachant qu'il a un plan B de qualité.

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par doublecasquette Jeu 24 Nov 2011 - 18:32
Daphné a écrit:
doublecasquette a écrit: Marrant, ça !
Dans la classe de TS de ma fille, il y a un gamin (un EIP Suspect ) qui vient juste de fêter ses quinze ans et qui rêve d'être cuisinier. Il est là sous le prétexte (fallacieux ? ) qu'il n'avait pas l'âge requis pour entrer en BEP cuisine à l'issue de la Troisième, alors qu'il n'avait pas treize ans. Il s'ennuie à mourir, ne fait rien à part des cocottes en papier et languit après son rêve avorté. De temps en temps, il rend un devoir de math et obtient un 19/20, ce qui incite professeurs et parents à persister dans leur option de le pousser. Ses parents lui ont même acheté une TI 89 alors qu'ils lui font toujours croire que, après le bac, il ira en formation de cuisinier.
Pauvre gamin ! C'est pas drôle d'être superdoué en math.
Un élève comme ça peut aller dans un lycée hôtelier et faire un BTS cuisine gestion de restautant et ensuite assumer sa passion de cuisinier à un niveau plus élevé et probablement plus gratifiant qu'avec un CAP.
Sauf qu'en ce moment, il est surtout en train d'apprendre à boire, à fumer des joints et à chahuter.
Quant à obtenir le bac S, même si on le donne à tout le monde, il est bien mal parti, n'ayant pas rendu un devoir depuis le début de l'année.
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par Condorcet Jeu 24 Nov 2011 - 19:21
doublecasquette a écrit:
Daphné a écrit:
doublecasquette a écrit: Marrant, ça !
Dans la classe de TS de ma fille, il y a un gamin (un EIP Suspect ) qui vient juste de fêter ses quinze ans et qui rêve d'être cuisinier. Il est là sous le prétexte (fallacieux ? ) qu'il n'avait pas l'âge requis pour entrer en BEP cuisine à l'issue de la Troisième, alors qu'il n'avait pas treize ans. Il s'ennuie à mourir, ne fait rien à part des cocottes en papier et languit après son rêve avorté. De temps en temps, il rend un devoir de math et obtient un 19/20, ce qui incite professeurs et parents à persister dans leur option de le pousser. Ses parents lui ont même acheté une TI 89 alors qu'ils lui font toujours croire que, après le bac, il ira en formation de cuisinier.
Pauvre gamin ! C'est pas drôle d'être superdoué en math.
Un élève comme ça peut aller dans un lycée hôtelier et faire un BTS cuisine gestion de restautant et ensuite assumer sa passion de cuisinier à un niveau plus élevé et probablement plus gratifiant qu'avec un CAP.
Sauf qu'en ce moment, il est surtout en train d'apprendre à boire, à fumer des joints et à chahuter.
Quant à obtenir le bac S, même si on le donne à tout le monde, il est bien mal parti, n'ayant pas rendu un devoir depuis le début de l'année.

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par Daphné Jeu 24 Nov 2011 - 22:50
doublecasquette a écrit:
Daphné a écrit:
doublecasquette a écrit: Marrant, ça !
Dans la classe de TS de ma fille, il y a un gamin (un EIP Suspect ) qui vient juste de fêter ses quinze ans et qui rêve d'être cuisinier. Il est là sous le prétexte (fallacieux ? ) qu'il n'avait pas l'âge requis pour entrer en BEP cuisine à l'issue de la Troisième, alors qu'il n'avait pas treize ans. Il s'ennuie à mourir, ne fait rien à part des cocottes en papier et languit après son rêve avorté. De temps en temps, il rend un devoir de math et obtient un 19/20, ce qui incite professeurs et parents à persister dans leur option de le pousser. Ses parents lui ont même acheté une TI 89 alors qu'ils lui font toujours croire que, après le bac, il ira en formation de cuisinier.
Pauvre gamin ! C'est pas drôle d'être superdoué en math.
Un élève comme ça peut aller dans un lycée hôtelier et faire un BTS cuisine gestion de restautant et ensuite assumer sa passion de cuisinier à un niveau plus élevé et probablement plus gratifiant qu'avec un CAP.
Sauf qu'en ce moment, il est surtout en train d'apprendre à boire, à fumer des joints et à chahuter.
Quant à obtenir le bac S, même si on le donne à tout le monde, il est bien mal parti, n'ayant pas rendu un devoir depuis le début de l'année.

Dommage pour lui mais il n'a pas compris que pour être un bon cuisinier bien faut travailler !!
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par olivier-np30 Ven 25 Nov 2011 - 7:10
Igniatius a écrit:A partir de l'an prochain, oui, ce sera une réalité avérée.

Nous pourrons alors être fiers de produire des scientifiques incultes, comme les américains...

Dans le monde actuel, beaucoup de faits se produisent chaque année et un citoyen est forcément confronté aux problèmes geopolitiques et aussi historiques.

L'impact d'une discipline enseignée uniquement en collège et lycée reste quand même faible sur le niveau de culture d'un citoyen : la culture s'étoffe plus par les actions personnelles.

A l'Ecole on développe peu la culture et à commencer par la culture scientifique.

Michel Chevalet est un passionné de sciences et il a étudié les maths applis.

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"Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths." Empty Re: "Je voulais être boulanger, mais j'étais bon en maths."

par Igniatius Ven 25 Nov 2011 - 10:28
olivier-np30 a écrit:
Igniatius a écrit:A partir de l'an prochain, oui, ce sera une réalité avérée.

Nous pourrons alors être fiers de produire des scientifiques incultes, comme les américains...

Dans le monde actuel, beaucoup de faits se produisent chaque année et un citoyen est forcément confronté aux problèmes geopolitiques et aussi historiques.

L'impact d'une discipline enseignée uniquement en collège et lycée reste quand même faible sur le niveau de culture d'un citoyen : la culture s'étoffe plus par les actions personnelles.

A l'Ecole on développe peu la culture et à commencer par la culture scientifique.

Michel Chevalet est un passionné de sciences et il a étudié les maths applis.

Alors là je tombe des nues : tu trolles ou quoi ?

Pour commencer, je ne vois pas pourquoi tu abordes le pb de la culture scientifique, puisque, si je t'accorde très largement que l'école ne la développe que trop peu, les réformes actuelles vont encore plus la dégrader, contrairement aux annonces hors-de-propos.
Ensuite, en ce qui concerne la culture humaniste (histoire, lettres, philo), je pense exactement le contraire : c'est bien l'école qui la développe. Pour ma part, né en 1975, j'ai connu une école qui m'a donné le goût de m'intéresser à l'histoire par exemple : je continue évidemment de m'y intéresser seul, mais le point de départ a bien été l'école, comme pour la littérature (et les maths et la physique au passage).
Penser que le citoyen se cultive globalement parce qu'il vit dans un monde qui bouge, c'est être particulièrement confiant en la nature humaine : je ne sais pas dans quel milieu tu évolues, mais je ne trouve pas les gens globalement très curieux et, pour la plupart, leur culture provient des restes de l'école.
D'autre part, il ne s'agit pas seulement de savoir qui est ministre des finances, ou si l'euro va se casser la gueule, mais bien de posséder des outils qui permettent d'analyser et de comprendre : et j'estime que c'est le rôle le plus ambitieux et nécessaire de l'école que de tenter de donner à chacun les moyens d'interpréter le monde qui nous entoure. Cela ne se fait pas par la connaissance de l'immédiateté, mais par l'inscription du présent dans la continuité du passé : l'histoire me paraît vraiment une discipline essentielle.
Enfin, concernant les scientifiques, j'estime fondamentale une formation philosophique (et littéraire dans un sens large) afin qu'ils s'interrogent sur les outils qu'ils manipulent, et qu'ils soient sensibilisés aux pbs d'éthique (entre autres, je fais court).
C'est l'abandon de ces ambitions qui crée la société merdique dans laquelle nous vivons.



Quand je te lis, je me dis : mais pourquoi aller à l'école, puisqu'on y apprend plus à l'extérieur ?

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