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- pkHabitué du forum
Clarinette a écrit:Tu sous-entends donc que mon souci de ne pas laisser les parents à la porte avec leurs interrogations diminuerait la qualité de mon travail auprès des élèves ?
Mais je ne fais rien de plus ou de moins que d'habitude, quand j'ai un parent en fond de classe. Je fais classe, point.
Et pour apprendre à lire, il faut qu'un enfant soit bien dans ses baskets, donc si ça peut déstresser toute la famille d'assister à une demi-journée de classe, je ne vois pas le problème.
Et puis, tu sais, j'ai des collègues qui font maths-français toute la journée, et ce n'est pas pour autant que leurs élèves sont meilleurs que les miens. J'ai même tendance à penser que c'est le contraire...
Combien de fois faudra - t - il le répéter sur ce forum? Un jugement valable relève d'une qualification. Sur quelles bases te permets - tu de juger tes collègues?
- ClarinetteGrand Maître
Sur les bulletins de notes qui arrivent du collège ?
- survivorNiveau 6
De toutes façons, en septembre, j'ai fait une réunion de rentrée (au CP, quand même) devant 5 parents. Crois-moi bien que là où je bosse depuis 10 ans, les parents s'en foutent pas mal de ce qui se passe dans la classe. C'est plutôt moi qui doit leur courir après quand leur gosse est en difficulté. Alors le stress parental face à la scolarité de leur enfant ou de leur bien-être en classe est une notion qui m'est totalement inconnue. D'autant que j'ai pas mal d'élèves qui sont bien mieux à l'école que chez eux.Clarinette a écrit:J'entends tes réserves, Survivor. Elles sont parfaitement légitimes, et je ne fais pas de prosélytisme.
Je fais juste part d'une expérience que je trouve très positive, mais par forcément exportable ou réplicable.
_________________
Tout a été enlevé sauf la tête
pour l’entêtement.
La tête jetée d’arrière en avant
comme un nœud.
Guy Viarre, Sans un
- pkHabitué du forum
Clarinette a écrit:survivor a écrit:Très facilement : en pensant différemment de toi, mais peut-être ne peux-tu pas envisager qu'on pense autrement que comme tu penses ?Clarinette a écrit:Ca me rappelle une de mes anciennes directrices qui disait : "En chaque parent, un ennemi sommeille"... Qu'est-ce qu'elle a eu, comme problèmes, avec les parents !!!
Comment peut-on penser l'école autrement que comme un contrat tripartite élève-enseignant-famille ?
Tttttt', ne nous énervons pas, voyons...
Tu penses donc que les parents ne sont pas un partenaire à part entière ?
Ils ne sont pas membres de droit de l'équipe éducative.
- survivorNiveau 6
Franchement, ça dépend des parents. Je ne sais pas dans quel milieu tu travailles, mais par ici, on a trop de parents qui ne méritent même pas la garde de leur gosse. Les autres ne parlent pas français. D'ici à ce qu'ils soient des "partenaires"...Clarinette a écrit:Tu penses donc que les parents ne sont pas un partenaire à part entière ?
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Guy Viarre, Sans un
- pkHabitué du forum
Clarinette a écrit:Sur les bulletins de notes qui arrivent du collège ?
La belle affaire. Est - ce un résultat qualifiant ? Dans l'affirmative, tu devrais faire la leçon à tes collègues.
- ClarinetteGrand Maître
C'est un peu ça, le problème : à cantonner les parents hors de l'école, on risque de ne pas les voir rappliquer dès qu'on les siffle.
J'ai aussi enseigné en zone difficile, et c'est vrai qu'en début d'année, je "faisais le trottoir" à l'entrée et à la sortie des classes pour arriver à établir le contact avec les parents fuyants. Pourquoi fuyants ? Parce que pour un grand nombre d'entre eux, l'école leur renvoie leur propre échec en pleine figure.
Je connais peu de parents qui, dans leur for intérieur, ne souhaitent pas que leur enfant réussisse, mais pour eux, l'école est une terre étrangère. Ils s'y sont cassé les dents enfants et ne la portent pas dans leur coeur.
Moi, par exemple, dans un hôpital, je me sens en terre étrangère. Je ne connais pas les codes, je ne sais pas à qui demander les choses, le personnel emploie un vocabulaire mystérieux, je m'y sens perdue, et j'aurais besoin d'un accueil plus chaleureux.
Les parents, c'est pareil avec l'école.
J'ai aussi enseigné en zone difficile, et c'est vrai qu'en début d'année, je "faisais le trottoir" à l'entrée et à la sortie des classes pour arriver à établir le contact avec les parents fuyants. Pourquoi fuyants ? Parce que pour un grand nombre d'entre eux, l'école leur renvoie leur propre échec en pleine figure.
Je connais peu de parents qui, dans leur for intérieur, ne souhaitent pas que leur enfant réussisse, mais pour eux, l'école est une terre étrangère. Ils s'y sont cassé les dents enfants et ne la portent pas dans leur coeur.
Moi, par exemple, dans un hôpital, je me sens en terre étrangère. Je ne connais pas les codes, je ne sais pas à qui demander les choses, le personnel emploie un vocabulaire mystérieux, je m'y sens perdue, et j'aurais besoin d'un accueil plus chaleureux.
Les parents, c'est pareil avec l'école.
- ClarinetteGrand Maître
pk a écrit:Clarinette a écrit:Sur les bulletins de notes qui arrivent du collège ?
La belle affaire. Est - ce un résultat qualifiant ? Dans l'affirmative, tu devrais faire la leçon à tes collègues.
Ben, je sais pas, tu me demandais des éléments objectifs, alors je t'en donne. Je ne fais pas la leçon à mes collègues, comme tu dis, mais je file de sérieux coups de main à ma collègue de CM2. Elle a libre accès à tous mes docs, et n'hésite pas à s'en servir.
Mais ce n'était pas mon propos : je m'élevais surtout contre cette dictature du français et des maths. Les "fondamentaux", c'est bien, mais on peut apprendre à lire en histoire et faire des maths en sciences. C'est la magie du métier d'instit'.
- pkHabitué du forum
Clarinette a écrit:C'est un peu ça, le problème : à cantonner les parents hors de l'école, on risque de ne pas les voir rappliquer dès qu'on les siffle.
J'ai aussi enseigné en zone difficile, et c'est vrai qu'en début d'année, je "faisais le trottoir" à l'entrée et à la sortie des classes pour arriver à établir le contact avec les parents fuyants. Pourquoi fuyants ? Parce que pour un grand nombre d'entre eux, l'école leur renvoie leur propre échec en pleine figure.
Je connais peu de parents qui, dans leur for intérieur, ne souhaitent pas que leur enfant réussisse, mais pour eux, l'école est une terre étrangère. Ils s'y sont cassé les dents enfants et ne la portent pas dans leur coeur.
Moi, par exemple, dans un hôpital, je me sens en terre étrangère. Je ne connais pas les codes, je ne sais pas à qui demander les choses, le personnel emploie un vocabulaire mystérieux, je m'y sens perdue, et j'aurais besoin d'un accueil plus chaleureux.
Les parents, c'est pareil avec l'école.
Nous voici revenu au départ. Entre temps vous avez dénigré vos collègues, vous semblez nier aussi les qualifications, pour une enseignant, c'est un comble. A la limite, vous vous attaquez à l'institution. L'Education Nationale n'est pas un service public, vous semblez l'ignorer. Mais là où je ne vous suis encore moins, c'est ce qui apparaît être du prosélytisme. Je ne suis pas croyant par essence, je vous fais part de mon expérience. Je ne critique pas la vôtre. Et je n'ai vraiment pas envie de refaire un tour gratuit de ces échanges.
- CondorcetOracle
pk a écrit:Clarinette a écrit:C'est un peu ça, le problème : à cantonner les parents hors de l'école, on risque de ne pas les voir rappliquer dès qu'on les siffle.
J'ai aussi enseigné en zone difficile, et c'est vrai qu'en début d'année, je "faisais le trottoir" à l'entrée et à la sortie des classes pour arriver à établir le contact avec les parents fuyants. Pourquoi fuyants ? Parce que pour un grand nombre d'entre eux, l'école leur renvoie leur propre échec en pleine figure.
Je connais peu de parents qui, dans leur for intérieur, ne souhaitent pas que leur enfant réussisse, mais pour eux, l'école est une terre étrangère. Ils s'y sont cassé les dents enfants et ne la portent pas dans leur coeur.
Moi, par exemple, dans un hôpital, je me sens en terre étrangère. Je ne connais pas les codes, je ne sais pas à qui demander les choses, le personnel emploie un vocabulaire mystérieux, je m'y sens perdue, et j'aurais besoin d'un accueil plus chaleureux.
Les parents, c'est pareil avec l'école.
Nous voici revenu au départ. Entre temps vous avez dénigré vos collègues, vous semblez nier aussi les qualifications, pour une enseignant, c'est un comble. A la limite, vous vous attaquez à l'institution. L'Education Nationale n'est pas un service public, vous semblez l'ignorer. Mais là où je ne vous suis encore moins, c'est ce qui apparaît être du prosélytisme. Je ne suis pas croyant par essence, je vous fais part de mon expérience. Je ne critique pas la vôtre. Et je n'ai vraiment pas envie de refaire un tour gratuit de ces échanges.
- pkHabitué du forum
L'Education Nationale est une institution. Elle a une mission de service public. La poste est un service public. Vous pouvez choisir d'envoyer ou non un colis. L'instruction est obligatoire jusqu'à 16 ans, il n'y a pas le choix (quelques rares dérogations à cette obligation).
- mel93Grand sage
La scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans, mais il n'est absolument pas obligatoire qu'elle se fasse au sein de l'EN.
Par ailleurs, si le débat pouvait rester cordial, ça m'éviterait d'écrire bientôt en vert et d'être de mauvais poil demain matin.
Par ailleurs, si le débat pouvait rester cordial, ça m'éviterait d'écrire bientôt en vert et d'être de mauvais poil demain matin.
- tita89Niveau 5
Clarinette a écrit:Bonsoir à tous,
Partant du constat que les parents ignorent tout, ou presque, de ce qui se passe dans une classe, chaque année, lors de ma réunion de rentrée, je propose à ceux qui le souhaitent de venir assister à une demi-journée de classe. J'ai généralement une demi-douzaine de candidats, voire plus, qui tentent l'expérience (un à la fois, évidemment), et bien d'autres qui râlent de ne pas pouvoir se libérer de leur travail pour venir.
Eh bien, je pense que ça devrait être généralisé, parce qu'à chaque fois, le parent repart éperdu d'admiration devant ma patience, ma ténacité, mon énergie, (qui ne sont pas plus grandes que les vôtres, hein !). Ainsi, tous les éventuels fantasmes que peuvent nourrir les parents sur "ces feignants d'enseignants" sont balayés par ces quelques heures où ils mesurent "en live" ce que signifie le fait de gérer 28 ou 30 gremlins à la fois. Ils ressortent tous avec l'envie de nous ériger une statue pour nous remercier d'un tel sacerdoce.
Qu'en pensez-vous ? Le faites-vous ? Le feriez-vous ?
ce n'est pas une mauvaise idée , mais l'objectif de cette "pratique" ne me parait pas très clair ....juste observateurs , spectateurs ?
je préfère quand les parents s'impliquent dans un projet
De plus j'ai vecu cette expérience quand j'étais élève de CM1 ,Les "journées portes ouvertes" pour moi ça a été affreux le jour où ma mère est venue (poutant , elle s'est bien tenue , mais c'est une maman espagnole , énergique qui veut s'engager , toujours prête à aider , bref un peu envahissante ..... ) , j'ai pensé qu'une fois de plus elle me "bouffait" mon espace de "liberté" mon droit à être une élève comme les autres .......En Cm2 , je lui ai dit de ne pas s'inscrire , chacun sa place , chacun son travail ,chacun son rôle ..... d'ailleurs la maitresse a du sentir que je n'étais pas la seule à être mal à l'aise parce qu'au conseil de classe ( pédagogie Freinet ) nous avons tous voté contre ces journées d'observation ," on n'est pas un spectacle quand même !!"
voilà mon expérience , le point de vue d'une ex-élève de 9 ans , ça fait 40 ans et c'est comme si c'était hier ! )
- sandGuide spirituel
Oh Tita, tu as le même avatar que Clarinette ! Du coup je ne comprenais plus rien !
- CelebornEsprit sacré
sand a écrit:Oh Tita, tu as le même avatar que Clarinette ! Du coup je ne comprenais plus rien !
Oui, si d'ailleurs vous pouviez y faire quelque chose, ou Tita ou Clarinette.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- tita89Niveau 5
sand a écrit:Oh Tita, tu as le même avatar que Clarinette ! Du coup je ne comprenais plus rien !
oui , c'est déstabilisant , elle a choisi le même que moi .....je vais essayer de changer ....
- CeladonDemi-dieu
Sans percevoir les parents comme des ennemis potentiels, je suis plutôt persuadée que chacun doit rester à sa place. Se ferait-on inviter dans une famille pour observer ce qui s'y passe le soir dans le rapport maison/école pour être "rassuré" ? Cela semblerait fort incongru !
En outre, ce qui est à craindre, c'est que l'expérimentation qui part de la base soit reprise par un illuminé qui l'impose dans plusieurs écoles pour finir par la généraliser. C'est le processus habituel.
Il me semble que l'on a suffisamment de difficultés à manager avec tout ce qu'on exige de nous sans aller se coller une galère supplémentaire.
En outre, ce qui est à craindre, c'est que l'expérimentation qui part de la base soit reprise par un illuminé qui l'impose dans plusieurs écoles pour finir par la généraliser. C'est le processus habituel.
Il me semble que l'on a suffisamment de difficultés à manager avec tout ce qu'on exige de nous sans aller se coller une galère supplémentaire.
- JaneMonarque
quand je vois comment certains ennemis parents rôdent dans le collège, guettent le moindre faux pas, la moindre erreur (ou ce qu'ils jugent comme un faux pas, une erreur), je reste perplexe. Maintenant, je pense que ça peut marcher, selon l'école, le contexte... De toute façon, on leur a donné une petite place, ils ont pris leurs aises jusqu'à devenir envahissants, alors.
- minnieExpert
Je dévie un peu le topic parce que ça me fait penser à la journée des parents dont a parlé l'instit de mon fils en PS. L'idée est la même : les parents viennent une demi-journée dans la classe pour "montrer aux enfants qu'ils s'intéressent à l'école et à ce qu'ils y font"
Et bien moi et ne pourrai pas venir parce que je travaille et que je ne peux pas prendre ma journée pour le faire. Et mon loulou va voir défiler les parents de ses camarades pour l'anniversaire et pour la journée des parents sans que les siens ne viennent jamais le voir. De là ç ce qu'il en déduise qu'on ne s'intéresse pas à ce qu'il fait.....
Et bien moi et ne pourrai pas venir parce que je travaille et que je ne peux pas prendre ma journée pour le faire. Et mon loulou va voir défiler les parents de ses camarades pour l'anniversaire et pour la journée des parents sans que les siens ne viennent jamais le voir. De là ç ce qu'il en déduise qu'on ne s'intéresse pas à ce qu'il fait.....
- ChocolatGuide spirituel
Clarinette a écrit:C'est un peu ça, le problème : à cantonner les parents hors de l'école, on risque de ne pas les voir rappliquer dès qu'on les siffle.
J'ai aussi enseigné en zone difficile, et c'est vrai qu'en début d'année, je "faisais le trottoir" à l'entrée et à la sortie des classes pour arriver à établir le contact avec les parents fuyants. Pourquoi fuyants ? Parce que pour un grand nombre d'entre eux, l'école leur renvoie leur propre échec en pleine figure.
Je connais peu de parents qui, dans leur for intérieur, ne souhaitent pas que leur enfant réussisse, mais pour eux, l'école est une terre étrangère. Ils s'y sont cassé les dents enfants et ne la portent pas dans leur coeur.
Moi, par exemple, dans un hôpital, je me sens en terre étrangère. Je ne connais pas les codes, je ne sais pas à qui demander les choses, le personnel emploie un vocabulaire mystérieux, je m'y sens perdue, et j'aurais besoin d'un accueil plus chaleureux.
Les parents, c'est pareil avec l'école.
Complètement d'accord !
L'idée de proposer aux parents d'assister à une demi-journée d'école est très bonne, à condition que l'initiative vienne de la part de l'enseignant.
(Je le précise, car la notion liberté pédagogique est très importante à mes yeux.)
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- SowandiNiveau 10
tita89 a écrit:
De plus j'ai vecu cette expérience quand j'étais élève de CM1 ,Les "journées portes ouvertes" pour moi ça a été affreux le jour où ma mère est venue (poutant , elle s'est bien tenue , mais c'est une maman espagnole , énergique qui veut s'engager , toujours prête à aider , bref un peu envahissante ..... ) , j'ai pensé qu'une fois de plus elle me "bouffait" mon espace de "liberté" mon droit à être une élève comme les autres .......En Cm2 , je lui ai dit de ne pas s'inscrire , chacun sa place , chacun son travail ,chacun son rôle ..... d'ailleurs la maitresse a du sentir que je n'étais pas la seule à être mal à l'aise parce qu'au conseil de classe ( pédagogie Freinet ) nous avons tous voté contre ces journées d'observation ," on n'est pas un spectacle quand même !!"
voilà mon expérience , le point de vue d'une ex-élève de 9 ans , ça fait 40 ans et c'est comme si c'était hier ! )
J'ai vécu un peu la même expérience que toi, je n'aimais pas trop non plus que ma mère passe autant de temps à l’école...
(superbe ton nouvel avatar !)
- Reine MargotDemi-dieu
moi je suis pour; à une condition, qu'on laisse les profs venir voir à la maison comment les parents éduquent certains Kévins et qu'ils puissent donner leur avis, dans une démarche constructive... :diable: :diable: :diable:
- DaphnéDemi-dieu
Reine Margot a écrit:moi je suis pour; à une condition, qu'on laisse les profs venir voir à la maison comment les parents éduquent certains Kévins et qu'ils puissent donner leur avis, dans une démarche constructive... :diable: :diable: :diable:
:lol!:
Sinon je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a écrit pk.
- caroletteNeoprof expérimenté
Clarinette a écrit:
Moi, par exemple, dans un hôpital, je me sens en terre étrangère. Je ne connais pas les codes, je ne sais pas à qui demander les choses, le personnel emploie un vocabulaire mystérieux, je m'y sens perdue, et j'aurais besoin d'un accueil plus chaleureux.
Les parents, c'est pareil avec l'école.
Pour être rassurée, demanderais-tu à assister à une intervention faite par ton chirurgien ?
Je crois qu'il y a une place pour chacun.
J'explique, lors de la réunion de rentrée, comment se passe une journée type, et j'explique, en le jouant, ce que je fais, je dis, devant les enfants. Je ne crois pas que les parents aient besoin de venir voir une demi-journée ce qu'il se passe en classe. Cela ne m'empêche pas de communiquer, à la sortie des classes, par le blog de classe, le cahier de liaison, et lors de rendez-vous.
- doublecasquetteEnchanteur
À l'époque où le MEN avait institué cette journée des parents, je l'ai fait, deux années de suite, me semble-t-il...
Si mes souvenirs sont bons, les retours de ceux qui étaient venus ont été les mêmes que chez toi : "Jamais nous aurions cru que ce soit si difficile ! Comment faites-vous pour gérer tout ça ?...".
C'est très gratifiant !
Je n'ai arrêté la troisième année seulement parce que la nouvelle collègue qui venait d'arriver sur l'école a dit qu'il était hors de question que des personnes étrangères au service viennent l'admirer comme une bête curieuse pendant qu'elle travaillait. C'est amusant parce que, justement, elle a pris le même exemple que toi, mais à rebrousse-poil : "Je ne vais pas aller en salle d'opération observer le chirurgien qui doit m'opérer ! Si les parents voulaient voir comment fonctionne une classe au quotidien, ils n'avaient qu'à passer le concours et intégrer un IUFM !"
Là, récemment, au Conseil d'École, il y a encore eu une demande de certains parents d'avoir droit à une "exposition de photos" en fin d'année afin qu'ils puissent "jouer les voyeurs" (ça a été leurs termes) et se rendre compte exactement de ce que font leurs enfants en classe et en sorties pédagogiques... Nous leur avons expliqué que nous travaillions et que nous n'avions en aucun cas le temps d'exercer la profession annexe de reporter en plus.
Devant les "arguments" transmis par les délégués ("Oui, mais IL ne me raconte rien", "Ça nous ferait plaisir de pouvoir jouer les petites souris et d'ESPIONNER notre enfant", "On PERD un moment de leur enfance dont on est EXCLUS"), j'ai été un peu virulente, appuyée par mes collègues, un représentant de la mairie et trois délégués sur quatre (enseignant, pion et fille d'enseignante) et je leur ai dit que nous remarquions chez certains parents une nette propension à vouloir revivre leur enfance à travers celle de leurs enfants auxquels ils refusent toute vie en dehors d'eux et tout droit à un jardin secret, que je ne trouvais pas cette attitude constructive pour l'enfant et qu'en conséquence, il n'y aurait de photos que si elles correspondaient à un besoin pédagogique (compte-rendu de sortie, remise en ordre d'emploi du temps, etc.). Les parents présents l'ont bien compris, ceux qui étaient demandeurs sont "au-delà" de toute compréhension sur ce sujet. Quand on se réfère à un organe indispensable à sa propre survie pour dénommer son enfant, on ne peut pas comprendre ou même simplement réaliser que ce dernier a droit à une vie propre qui continuera même lorsque cet organe s'arrêtera quant à lui de battre dans le corps de sa génitrice.
Pour en revenir à ces "journées des parents", encore si mes souvenirs sont bons, les seuls parents qui étaient venus à l'époque n'étaient pas vraiment ceux dont la visite aurait pu apporter un plus à la scolarité de leurs rejetons, si vous voyez ce que je veux dire.
Si mes souvenirs sont bons, les retours de ceux qui étaient venus ont été les mêmes que chez toi : "Jamais nous aurions cru que ce soit si difficile ! Comment faites-vous pour gérer tout ça ?...".
C'est très gratifiant !
Je n'ai arrêté la troisième année seulement parce que la nouvelle collègue qui venait d'arriver sur l'école a dit qu'il était hors de question que des personnes étrangères au service viennent l'admirer comme une bête curieuse pendant qu'elle travaillait. C'est amusant parce que, justement, elle a pris le même exemple que toi, mais à rebrousse-poil : "Je ne vais pas aller en salle d'opération observer le chirurgien qui doit m'opérer ! Si les parents voulaient voir comment fonctionne une classe au quotidien, ils n'avaient qu'à passer le concours et intégrer un IUFM !"
Là, récemment, au Conseil d'École, il y a encore eu une demande de certains parents d'avoir droit à une "exposition de photos" en fin d'année afin qu'ils puissent "jouer les voyeurs" (ça a été leurs termes) et se rendre compte exactement de ce que font leurs enfants en classe et en sorties pédagogiques... Nous leur avons expliqué que nous travaillions et que nous n'avions en aucun cas le temps d'exercer la profession annexe de reporter en plus.
Devant les "arguments" transmis par les délégués ("Oui, mais IL ne me raconte rien", "Ça nous ferait plaisir de pouvoir jouer les petites souris et d'ESPIONNER notre enfant", "On PERD un moment de leur enfance dont on est EXCLUS"), j'ai été un peu virulente, appuyée par mes collègues, un représentant de la mairie et trois délégués sur quatre (enseignant, pion et fille d'enseignante) et je leur ai dit que nous remarquions chez certains parents une nette propension à vouloir revivre leur enfance à travers celle de leurs enfants auxquels ils refusent toute vie en dehors d'eux et tout droit à un jardin secret, que je ne trouvais pas cette attitude constructive pour l'enfant et qu'en conséquence, il n'y aurait de photos que si elles correspondaient à un besoin pédagogique (compte-rendu de sortie, remise en ordre d'emploi du temps, etc.). Les parents présents l'ont bien compris, ceux qui étaient demandeurs sont "au-delà" de toute compréhension sur ce sujet. Quand on se réfère à un organe indispensable à sa propre survie pour dénommer son enfant, on ne peut pas comprendre ou même simplement réaliser que ce dernier a droit à une vie propre qui continuera même lorsque cet organe s'arrêtera quant à lui de battre dans le corps de sa génitrice.
Pour en revenir à ces "journées des parents", encore si mes souvenirs sont bons, les seuls parents qui étaient venus à l'époque n'étaient pas vraiment ceux dont la visite aurait pu apporter un plus à la scolarité de leurs rejetons, si vous voyez ce que je veux dire.
- survivorNiveau 6
Je pense que tu regardes un peu le problème à l'envers, et avec une trop forte dose d'angélisme qui nuit à ton objectivité. Tu as aussi tendance à culpabiliser les collègues dont les pratiques diffèrent des tiennes. Ils s'y prennent mal selon toi en n'ouvrant pas leurs portes, alors que toi, tu as compris ce qu'il fallait faire pour que tout se déroule pour le mieux. J'en déduis donc que c'est parce je "cantonne les parents hors de l'école" (ce qui est d'ailleurs faux, j'emploie simplement une méthode différente de la tienne) que ceux-ci s'en désintéressent ? C'est parce que je ne veux pas les accueillir en classe qu'ils ne viennent pas aux réunions d'information, qu'ils ne signent pas les mots sur les cahiers de liaison, qu'ils ne regardent pas les cahiers de leurs gosses ?Clarinette a écrit:C'est un peu ça, le problème : à cantonner les parents hors de l'école, on risque de ne pas les voir rappliquer dès qu'on les siffle.
J'ai aussi enseigné en zone difficile, et c'est vrai qu'en début d'année, je "faisais le trottoir" à l'entrée et à la sortie des classes pour arriver à établir le contact avec les parents fuyants. Pourquoi fuyants ? Parce que pour un grand nombre d'entre eux, l'école leur renvoie leur propre échec en pleine figure. Je connais peu de parents qui, dans leur for intérieur, ne souhaitent pas que leur enfant réussisse, mais pour eux, l'école est une terre étrangère. Ils s'y sont cassé les dents enfants et ne la portent pas dans leur cœur.
La situation est loin d'être aussi simple que ce que tu décris. Certains parents envahissants le deviendront d'autant plus si tu leur ouvres la porte de ta classe et les reçoit en permanence sur un simple claquement de doigts. Ils finiront par se comporter en usagers, et exigeront d'autant plus de comptes. Les parents savent que je suis très disponible, que j'arrive à l'école à 7h30 et que je n'en pars rarement avant 18h00. Ils ne me sollicitent pas plus. Certains par désintérêt pur et simple, certains parce qu'ils ne sont pas francophones, certains parce qu'il n'y a aucun problème et donc pas lieu de venir me voir, et la plupart simplement parce qu'il ont confiance. Je ne suis pas certains d'ailleurs que ce soient les parents qu'on ait le plus besoin de rencontrer qui viennent se presser le jour des portes ouvertes. Je suppute que ce sont déjà des parents qui suivent de près la scolarité de leur enfants et qui s'y intéressent.
Ce que racontent plus haut les anciens élèves dont les parents sont venus à ce genre de journées portes-ouvertes est éloquent. Ils l'ont mal vécu, parce qu'ils se sentaient observés comme des animaux dans un zoo. Ils ne faut pas confondre l'investissement volontaire des parents avec la satisfaction de leur curiosité. Investir les parents dans le cadre d'un projet donné, dont les enjeux sont explicites, me semble beaucoup plus efficace que de les recevoir en classe de manière parfaitement anecdotique.
Cela n'a rien à voir, et n'est donc pas comparable. Les enjeux sont trop différents pour qu'on puisse les rapprocher. On pourrait aussi, au prétexte de faire découvrir l'école et son fonctionnement, demander aux parents de prendre la classe en responsabilité, pour voir "comment ça fait". Excuse ma franchise, mais je crois que ce que tu ériges en pratique exemplaire sert avant tout ton ego. Tu le dis toi-même : les parents sortent de leur demi-journée d'observation en te tressant des couronnes de lauriers pour ta patience. Il y a là-dedans, au reste, une forte part de démagogie. Les accueillir ainsi en classe leur laisse croire qu'ils sont acteurs, alors qu'ils ne sont in fine que spectateurs.Clarinette a écrit:Moi, par exemple, dans un hôpital, je me sens en terre étrangère. Je ne connais pas les codes, je ne sais pas à qui demander les choses, le personnel emploie un vocabulaire mystérieux, je m'y sens perdue, et j'aurais besoin d'un accueil plus chaleureux. Les parents, c'est pareil avec l'école.
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Tout a été enlevé sauf la tête
pour l’entêtement.
La tête jetée d’arrière en avant
comme un nœud.
Guy Viarre, Sans un
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- Primaire : Le référentiel de l'académie de Créteil pour "ouvrir l'école aux parents".
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