- doublecasquetteEnchanteur
Il y a quelques années, j'avais des super-GS, qui avaient été des super-MS.
Du coup, tout le boulot avec les étiquettes-prénoms et les prises d'indices pour s'approprier le titre de l'album de littérature jeunesse que la maîtresse leur avait fait pratiquer avait "porté ses fruits", hélas.
Tiens, j'y pense, pas celui sur les jours de la semaine, les mois, la date ! Nous l'allons montrer tout à l'heure. Ça a d'ailleurs été un des déclencheurs pour que je me rende compte de l'inanité de ce repérage dans le temps en maternelle.
Deux anecdotes arrivées cette année-là, l'une au cours du premier trimestre :
1) Le mot pour les parents.
Le matin, au moment où nous vidons les cartables, je distribue un papier à mettre tout de suite dans le cartable (oui, je sais, je n'ai pas de "cahier de liaison", ce n'est pas de ma faute, j'aime les arbres), annonçant la sortie prévue le Vendredi 32 octembre.
À ce moment-là Vesta, GS, bondit comme un diable hors de sa boîte et crie : "Oui, ça parle de moi ! Il y a écrit Vesta !"
[Ça avait fini à cette occasion, mais aussi à de très nombreuses au cours des premiers mois de GS, par l'écriture en colonne au tableau de tous les mots qui me passaient par la tête et qui commençaient par V comme Vesta, Vendredi, Vanessa, Valérie, Vincent, Victor, Véronique, Valence, Vérone, Venise...
Il m'a fallu au moins deux mois pour persuader Vesta, Romulus, Mercure, Morphée, Isis, Olympe, Alcibiade et Léda que non, tous les mots commençant par V, R, M, I, O, A ou L n'étaient pas forcément leurs prénoms !]
... et l'autre bien plus tard :
2) Les cahiers à distribuer.
Les GS commencent à être bien dégourdis et, tous les jours, ce sont eux qui distribuent les cahiers corrigés la veille au soir pendant que les grands de CP, CE1 et CE2 copient leurs leçons pour le lendemain.
Romulus est chargé de la pile de fichiers de maths des élèves de CE2. Et tout à coup, le voilà qui vient me voir, très ennuyé.
"Maîtresse, je comprends pas... Je suis en GS, moi.
- Oui, Romulus, je sais.
- Alors, pourquoi j'ai un cahier de maths de CE2 ?
- Mais non, voyons, tu n'en as pas ! Pourquoi dis-tu ça ?
- Bah, regarde !"
Et il me tend le cahier de Rodrigue, élève de CE2 !
[Je lui ai alors fait déchiffrer, il en était capable, le prénom inscrit sur l'étiquette et il a ri de son erreur en me disant : "Oh ! Je suis bête ! J'oublie toujours que je sais lire maintenant !"
C'est bien pour cela que, même s'il m'arrive de défendre "un peu de globale" au sein de l'alphabétique stricte, je précise chaque fois que ce doit être très limité dans le temps (pour de bons éléments, trois années de maternelle, c'est trop, par exemple) et très dirigé vers l'analyse et ce depuis le jour de... quelle horreur !... PS où on leur donne leur première étiquette prénom ! ]
Je tiens à préciser, pour la petite histoire, que Vesta a déménagé à la fin de sa GS, que je la considérais comme l'une des plus "faibles" du groupe et que, dans sa nouvelle école, elle a fait deux mois de CP et on l'a mise au CE1 à la rentrée de Toussaint : elle écrivait et lisait trop bien pour suivre avec les CP et démolissait systématiquement les belles séances de découverte autour du texte en déchiffrant la moitié des mots avant même que la maîtresse ait fini l'affichage au tableau.
Et qu'il est arrivé la même chose à Romulus qui lui nous a quittés en fin de CP et a été passé au CE2 après quinze jours de CE1 dans sa nouvelle école : il était le seul à ne pas avoir besoin de séances de prises d'indices pour pouvoir lire le texte que la maîtresse offrait à sa sagacité.
Du coup, tout le boulot avec les étiquettes-prénoms et les prises d'indices pour s'approprier le titre de l'album de littérature jeunesse que la maîtresse leur avait fait pratiquer avait "porté ses fruits", hélas.
Tiens, j'y pense, pas celui sur les jours de la semaine, les mois, la date ! Nous l'allons montrer tout à l'heure. Ça a d'ailleurs été un des déclencheurs pour que je me rende compte de l'inanité de ce repérage dans le temps en maternelle.
Deux anecdotes arrivées cette année-là, l'une au cours du premier trimestre :
1) Le mot pour les parents.
Le matin, au moment où nous vidons les cartables, je distribue un papier à mettre tout de suite dans le cartable (oui, je sais, je n'ai pas de "cahier de liaison", ce n'est pas de ma faute, j'aime les arbres), annonçant la sortie prévue le Vendredi 32 octembre.
À ce moment-là Vesta, GS, bondit comme un diable hors de sa boîte et crie : "Oui, ça parle de moi ! Il y a écrit Vesta !"
[Ça avait fini à cette occasion, mais aussi à de très nombreuses au cours des premiers mois de GS, par l'écriture en colonne au tableau de tous les mots qui me passaient par la tête et qui commençaient par V comme Vesta, Vendredi, Vanessa, Valérie, Vincent, Victor, Véronique, Valence, Vérone, Venise...
Il m'a fallu au moins deux mois pour persuader Vesta, Romulus, Mercure, Morphée, Isis, Olympe, Alcibiade et Léda que non, tous les mots commençant par V, R, M, I, O, A ou L n'étaient pas forcément leurs prénoms !]
... et l'autre bien plus tard :
2) Les cahiers à distribuer.
Les GS commencent à être bien dégourdis et, tous les jours, ce sont eux qui distribuent les cahiers corrigés la veille au soir pendant que les grands de CP, CE1 et CE2 copient leurs leçons pour le lendemain.
Romulus est chargé de la pile de fichiers de maths des élèves de CE2. Et tout à coup, le voilà qui vient me voir, très ennuyé.
"Maîtresse, je comprends pas... Je suis en GS, moi.
- Oui, Romulus, je sais.
- Alors, pourquoi j'ai un cahier de maths de CE2 ?
- Mais non, voyons, tu n'en as pas ! Pourquoi dis-tu ça ?
- Bah, regarde !"
Et il me tend le cahier de Rodrigue, élève de CE2 !
[Je lui ai alors fait déchiffrer, il en était capable, le prénom inscrit sur l'étiquette et il a ri de son erreur en me disant : "Oh ! Je suis bête ! J'oublie toujours que je sais lire maintenant !"
C'est bien pour cela que, même s'il m'arrive de défendre "un peu de globale" au sein de l'alphabétique stricte, je précise chaque fois que ce doit être très limité dans le temps (pour de bons éléments, trois années de maternelle, c'est trop, par exemple) et très dirigé vers l'analyse et ce depuis le jour de... quelle horreur !... PS où on leur donne leur première étiquette prénom ! ]
Je tiens à préciser, pour la petite histoire, que Vesta a déménagé à la fin de sa GS, que je la considérais comme l'une des plus "faibles" du groupe et que, dans sa nouvelle école, elle a fait deux mois de CP et on l'a mise au CE1 à la rentrée de Toussaint : elle écrivait et lisait trop bien pour suivre avec les CP et démolissait systématiquement les belles séances de découverte autour du texte en déchiffrant la moitié des mots avant même que la maîtresse ait fini l'affichage au tableau.
Et qu'il est arrivé la même chose à Romulus qui lui nous a quittés en fin de CP et a été passé au CE2 après quinze jours de CE1 dans sa nouvelle école : il était le seul à ne pas avoir besoin de séances de prises d'indices pour pouvoir lire le texte que la maîtresse offrait à sa sagacité.
- survivorNiveau 6
arcenciel a écrit:Survivor, tiens bon! Une nouvelle directive ministérielle et ta CPC te prônera une autre méthode... De vraies girouettes!
Dans mon école ,c'est Abracadalire sui sévit et en CE1 je me retrouve avec des élèves qui ne savent pas lire. 3 bons lecteurs sur 20, le reste c'est du laborieux, hâché et 2 non lecteurs! Je rame, je rame... J'ai soulevé à plusieurs reprises l'éventualité de changer de méthode avec mes collègues de CP et aucune réaction favorable... Donc en AP je fais du Léo et Léa mais ça avance bien doucement je trouve.
Le LPC n'est pas encore obligatoire, du coup ns ne l'avons pas encore mis en place.
Merci ! Tiens, c'est marrant que tu parles d'Abracadalire, je venais juste d'y faire allusion avec le document du Blé91 qui l'encense... Je sais qui croire en terme de résultats, et je compatis. Cela doit être difficile et déprimant de voir débarquer au CE1 des élèves qui ne savent pas lire. Surtout quand on voit ce que l'on exige d'eux à ce niveau-là
_________________
Tout a été enlevé sauf la tête
pour l’entêtement.
La tête jetée d’arrière en avant
comme un nœud.
Guy Viarre, Sans un
- survivorNiveau 6
J'adore... :aaq:doublecasquette a écrit:"Oh ! Je suis bête ! J'oublie toujours que je sais lire maintenant !"
CQFDdoublecasquette a écrit:Je tiens à préciser, pour la petite histoire, que Vesta a déménagé à la fin de sa GS, que je la considérais comme l'une des plus "faibles" du groupe et que, dans sa nouvelle école, elle a fait deux mois de CP et on l'a mise au CE1 à la rentrée de Toussaint : elle écrivait et lisait trop bien pour suivre avec les CP et démolissait systématiquement les belles séances de découverte autour du texte en déchiffrant la moitié des mots avant même que la maîtresse ait fini l'affichage au tableau.
re-CQFDdoublecasquette a écrit:Et qu'il est arrivé la même chose à Romulus qui lui nous a quittés en fin de CP et a été passé au CE2 après quinze jours de CE1 dans sa nouvelle école : il était le seul à ne pas avoir besoin de séances de prises d'indices pour pouvoir lire le texte que la maîtresse offrait à sa sagacité.
Merci, DC, pour tes anecdotes toujours si bien choisies et si éclairantes. Un jour, tu verras, on nous donnera raison. J'en ai la certitude, même si le chemin risque d'être encore long et de traverser des champs de mines...
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Guy Viarre, Sans un
- KakHabitué du forum
Bon courage...
En tant que maman d'une élève de cp , je suis d'accord avec ton analyse de la méthode.
Je ne dis rien à la maîtresse parce que:
- ma fille sait lire (mais appris à la maison faudrait pas qu'ils s'en servent pour encenser la méthode hein!) et donc la méthode n'est pas nuisible pour elle (parce que pendant les week-end et les vacances je lui fais perdre les mauvaises habitudes de devinette acquises en classe, grâce à vous)
- la maîtresse est humainement tellement bien avec les enfants et les parents
- certains parents trouvent la méthode bien par comparaison avec celle en usage auparavant dans cette école (Ratus)
Mais:
- je trouve que l'orthophoniste du coin a beaucoup de clients
- je trouve qu'entrer dans le code fin octobre début novembre c'est vraiment tard
En tant que maman d'une élève de cp , je suis d'accord avec ton analyse de la méthode.
Je ne dis rien à la maîtresse parce que:
- ma fille sait lire (mais appris à la maison faudrait pas qu'ils s'en servent pour encenser la méthode hein!) et donc la méthode n'est pas nuisible pour elle (parce que pendant les week-end et les vacances je lui fais perdre les mauvaises habitudes de devinette acquises en classe, grâce à vous)
- la maîtresse est humainement tellement bien avec les enfants et les parents
- certains parents trouvent la méthode bien par comparaison avec celle en usage auparavant dans cette école (Ratus)
Mais:
- je trouve que l'orthophoniste du coin a beaucoup de clients
- je trouve qu'entrer dans le code fin octobre début novembre c'est vraiment tard
- SapotilleEmpereur
survivor a écrit: Un jour, tu verras, on nous donnera raison. J'en ai la certitude, même si le chemin risque d'être encore long et de traverser des champs de mines...
Je trouve qu'il est bien long à venir, ce jour où on nous donnera raison ...
Combien, parmi tous les collègues que ta CPC endoctrine, auront le courage ou la lucidité de mettre le doigt sur l'incohérence de cette façon d'aborder la lecture?
Le bouche-à-oreille, les échanges sur internet, tout cela fonctionne...
Mais NOUCHY attend tout de même son inspection avec angoisse...
Il n'y a que les parents pour soutenir le moral des troupes !!!
Finalement, c'est un puissant soutien... et heureusement qu'il est là !!!
- NOUCHYNiveau 8
Sapotille a écrit:
Le bouche-à-oreille, les échanges sur internet, tout cela fonctionne...
Mais NOUCHY attend tout de même son inspection avec angoisse...
Il n'y a que les parents pour soutenir le moral des troupes !!!
Finalement, c'est un puissant soutien... et heureusement qu'il est là !!!
Ben non. L'angoisse c'était cet été, avant de faire mon choix. Maintenant je défends bec et ongles cette méthode auprès des collègues, de mon directeur, du rased, de mon cpc quand il viendra sur un temps de lecture. L'inspection c'est l'année prochaine. J'ai encore le temps d'angoisser et de me rassurer devant les résultats des gamins.
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2011/2012 : CP/CE1.
- Padre P. LucasNiveau 10
Remède contre l'angoisse :
Demandez à gens (CPC ; IEN ...) de venir faire une leçon de lecture dans votre classe et de les filmer pour pouvoir suivre leur exemple. Je serais curieux de savoir combien accepteraient.
Demandez à gens (CPC ; IEN ...) de venir faire une leçon de lecture dans votre classe et de les filmer pour pouvoir suivre leur exemple. Je serais curieux de savoir combien accepteraient.
- NOUCHYNiveau 8
:lol:
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2011/2012 : CP/CE1.
- survivorNiveau 6
Aucun... Ils auraient trop peur de finir sur Youtube, dans la catégorie "bêtisier" :diable:Padre P. Lucas a écrit:Remède contre l'angoisse :
Demandez à gens (CPC ; IEN ...) de venir faire une leçon de lecture dans votre classe et de les filmer pour pouvoir suivre leur exemple. Je serais curieux de savoir combien accepteraient.
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pour l’entêtement.
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Guy Viarre, Sans un
- SapotilleEmpereur
NOUCHY a écrit:Sapotille a écrit:
Le bouche-à-oreille, les échanges sur internet, tout cela fonctionne...
Mais NOUCHY attend tout de même son inspection avec angoisse...
Il n'y a que les parents pour soutenir le moral des troupes !!!
Finalement, c'est un puissant soutien... et heureusement qu'il est là !!!
Ben non. L'angoisse c'était cet été, avant de faire mon choix. Maintenant je défends bec et ongles cette méthode auprès des collègues, de mon directeur, du rased, de mon cpc quand il viendra sur un temps de lecture. L'inspection c'est l'année prochaine. J'ai encore le temps d'angoisser et de me rassurer devant les résultats des gamins.
Tu es un vaillant petit soldat, boosté par les échanges ici, sans doute...
J'étais plutôt du genre "très forte devant mes élèves", mais liquéfiée à l'idée de me faire démolir par une visite ...
Je me souviens d'une inspection un 18 septembre où on m'a dit que mes élèves ne lisaient pas assez bien ... Heureusement que ma leçon de vocabulaire avec les CE1 avait hyper bien marché ensuite, parce que sinon je crois que j'aurais perdu mon calme et j'aurais eu des mots regrettables, tant il était manifeste que cette personne n'avait jamais appris à lire à un mouflet et parlait "dans le vide" !!! !
- survivorNiveau 6
En tout cas, tu as bien du courage, et je le salue. Parce que nager ainsi à contre-courant de la doctrine, c'est loin d'être évident, surtout quand on "entre dans le métier"....NOUCHY a écrit:Ben non. L'angoisse c'était cet été, avant de faire mon choix. Maintenant je défends bec et ongles cette méthode auprès des collègues, de mon directeur, du rased, de mon cpc quand il viendra sur un temps de lecture. L'inspection c'est l'année prochaine. J'ai encore le temps d'angoisser et de me rassurer devant les résultats des gamins.
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pour l’entêtement.
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comme un nœud.
Guy Viarre, Sans un
- doublecasquetteEnchanteur
survivor a écrit:Aucun... Ils auraient trop peur de finir sur Youtube, dans la catégorie "bêtisier" :diable:Padre P. Lucas a écrit:Remède contre l'angoisse :
Demandez à gens (CPC ; IEN ...) de venir faire une leçon de lecture dans votre classe et de les filmer pour pouvoir suivre leur exemple. Je serais curieux de savoir combien accepteraient.
Il existe des téléphones portables très perfectionnés maintenant, qui permettent de faire cela très discrètement, sans que personne ne s'en rende compte.
Il n'y a qu'à demander aux charmants élèves de certains de nos collègues du secondaire pour avoir tous les renseignements nécessaires
Ceci dit, chez moi, mon CPC est un des fervents admirateurs des bouquins du GRIP et il attend avec impatience que nous en publiions d'autres. Et dès que nous nous retrouvons à l'occasion d'une animation, il ne perd pas une occasion de me donner la parole. (Y, si tu passes par là, bonjour...).
L'an dernier, l'IEN a fait en sorte qu'il passe le concours pour être calife à la place du calife dans les plus mauvaises conditions possibles.
Ceci explique cela ?
- SowandiNiveau 10
Survivor, ça vaut ce que ça vaut... mais tu as tout mon (lointain) soutien !
- NOUCHYNiveau 8
Sapotille a écrit:
Tu es un vaillant petit soldat, boosté par les échanges ici, sans doute...
J'étais plutôt du genre "très forte devant mes élèves", mais liquéfiée à l'idée de me faire démolir par une visite ...
Je me souviens d'une inspection un 18 septembre où on m'a dit que mes élèves ne lisaient pas assez bien ... Heureusement que ma leçon de vocabulaire avec les CE1 avait hyper bien marché ensuite, parce que sinon je crois que j'aurais perdu mon calme et j'aurais eu des mots regrettables, tant il était manifeste que cette personne n'avait jamais appris à lire à un mouflet et parlait "dans le vide" !!! !
survivor a écrit:En tout cas, tu as bien du courage, et je le salue. Parce que nager ainsi à contre-courant de la doctrine, c'est loin d'être évident, surtout quand on "entre dans le métier"....NOUCHY a écrit:Ben non. L'angoisse c'était cet été, avant de faire mon choix. Maintenant je défends bec et ongles cette méthode auprès des collègues, de mon directeur, du rased, de mon cpc quand il viendra sur un temps de lecture. L'inspection c'est l'année prochaine. J'ai encore le temps d'angoisser et de me rassurer devant les résultats des gamins.
Ca tombe bien, c'est ton courage et tes prises de position que je salue.
Boostée par les échanges ici, ça c'est certain. Je n'en mène pas large quand je suis visitée, parce que je déteste ce regard décalé, ces certitudes tellement loin de nos réalités. Mais c'est tout. Je n'ai pas choisi choisi d'entrer dans le métier à 38 ans pour l'avancement et les notes. Sinon je ne me serais pas reconvertie dans l'enseignement où je perds environs 40% de mon ancien salaire. Et je suis sûrement beaucoup moins impressionnable maintenant que je ne l'aurais été à 23-24 ans.
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2011/2012 : CP/CE1.
- caroletteNeoprof expérimenté
NOUCHY a écrit:
Boostée par les échanges ici, ça c'est certain. Je n'en mène pas large quand je suis visitée, parce que je déteste ce regard décalé, ces certitudes tellement loin de nos réalités. Mais c'est tout. Je n'ai pas choisi choisi d'entrer dans le métier à 38 ans pour l'avancement et les notes. Sinon je ne me serais pas reconvertie dans l'enseignement où je perds environs 40% de mon ancien salaire. Et je suis sûrement beaucoup moins impressionnable maintenant que je ne l'aurais été à 23-24 ans.
Je suis ravie, moi aussi, d'avoir exercé un autre métier auparavant pendant 8 ans, et de n'être devenue instit' qu'à 31 ans.
J'ai un regard parfois un peu décalé sur l'enseignement, certains parents le ressentent bien d'ailleurs, et ça leur plait.
Les premières années, c'est moi qui assurais les parties communes des réunions avec les parents, parce que mes jeunes collègues étaient pétrifiées.
Je crois que c'est aussi une approche pragmatique, non formatée par l'IUFM que je n'ai pas fréquenté, qui m'a permis de réaliser rapidement qu'Abracadalire et Rue des Contes ne fonctionnaient pas.
Survivor, courage dans ta démarche, tu n'es pas seul !
Un peu d'espoir :
L'IEN qui m'a visitée il y a deux ans a vu toutes mes fiches de lecture tirées de BM, et n'a pas bronché. Elle a noté qu'il y avait "beaucoup de travail".
L'enseignante d'une de mes filles finit sa carrière en maternelle (MS-GS cette année), et a longtemps été CPC ; elle m'a confié l'autre jour qu'elle préconisait souvent aux débutants en CP de démarrer avec BM. Elle montre d'ailleurs elle-même les gestes à ses moyens et grands.
- tita89Niveau 5
je n'ai pas lu tous les commentaires et je ne connais pas vraiment cette méthode de lecturesurvivor a écrit:Bonsoir,
Aujourd'hui fut un jeudi noir. Je suis en colère. A deux doigts de péter un câble et de tout envoyer chier, à vrai dire.
J'avais une réunion à midi avec la CPC à propos des LPC (au passage, il faudra un de ces jours que j'ouvre un fil au sujet de ces fameux (fumeux) livrets personnels de compétences...) et des difficultés de mise en place qu'ils supposent. Je me suis dit que c'était l'occasion de lui dire deux mots au sujet de la méthode qu'elle m'a vendue au mois de juin (voir épisodes précédents), à savoir "Chut... Je lis!"... Après m'être copieusement énervé contre les LPC, traitant au passage mes collègues d'hypocrites et ces livrets d'usines à gaz, mais c'est une autre histoire, j'expose à ma CPC - en fin de réunion et en privé - mes griefs contre la méthode, et mes questionnements :
- Départ global trop important, et trop long (à tel point que ce n'est plus un départ, c'est une installation dans le, global...)
- Introduction de mots-outils à un rythme trop soutenu.
- Étude de la langue, vocabulaire et production d'écrit d'un niveau inadapté (adaptés à des CE1, et je n'exagère pas).
- Progression phonologique aberrante.
- Introduction précoce de tous les graphèmes d'un même phonème.
- Difficulté des enfants à adopter une posture définie par rapport à ce qu'est l'acte de lecture (déchiffrer ou deviner ? décoder des mots ou les apprendre par cœur ?)
- Et surtout, quand les enfants commencent-ils à LI-RE de manière vraiment autonome ?
En schématisant à peine, la réponse qui m'a été faite tient en quelques phrases :
- Je m'y prends mal avec la méthode, je ne la mets pas bien en place. Ajoutez une dose de vaseline au propos, mais le fond reste le même.
- Si je veux, elle peut venir me voir en classe pour m'aider à en tirer le meilleur parti, la substantifique moelle (je n'ai pas pu empêcher un "non, sans façons!" de jaillir de mes entrailles).
- La méthode est parfaitement conforme aux derniers acquis de la recherche en matière d'apprentissage de la lecture (sic). C'est le dernier cri de la pédagogie. Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, je roulais en Rolls sans le savoir. Il me manquait juste le chauffeur. Heureusement que ma CPC est là pour me prendre des mains le volant d'une berline que je ne sais pas conduire...
- La méthode marche parfaitement dans les autres écoles (dans lesquelles elle l'a lancée (sic)), et ce, depuis trois ans maintenant. Et même en ZEP. Les résultats aux évaluations nationales de CE1 s'en sont trouvées largement améliorés depuis que lesdites écoles ont adopté ladite méthode (j'attends encore les chiffres). On voit à quoi ça tient, l'évaluation d'une méthode de lecture : à dix items foireux que les collègues truandent la plupart du temps quand ça les arrange...
- Je suis le premier à en faire un retour négatif, et cela pèse bien manifestement bien peu face au satisfecit général et aux vivas de la foule. Il faut toujours un chieur de service... Je pense surtout être le premier et le seul à le dire tout haut, parce que des collègues mécontents, j'en ai entendu, mais manifestement, leur courage ne dépasse pas certaines limites...
Donc, comme je suis le dernier des blaireaux, voilà ce que je dois faire pour me rééduquer, sous peine de finir au goulag afin d'y parfaire mon autocritique :
- De grands affichages et de grandes étiquettes, avec les textes qu'ils savent déjà lire (ceux-là même qu'ils ont deviné puis appris par cœur...), et les mots déjà rencontrés. Les faire manipuler ces étiquettes afin de former de nouvelles phrases et permettre la production d'écrits.
- Repérer les récurrences orthographiques et phonologiques dans les mots, et les rendre visibles afin que les élèves s'y réfèrent.
- Dresser aux murs des référentiels de mots, afin de rendre tangible le capital de mots des élèves et qu'ils puissent s'y reporter en permanence. Les mots doivent être contextualisés pour favoriser leur appropriation.
- Des affiches de mots contenant un phonème donné avec toutes les graphies possibles pour en déduire ensuite des règles orthographiques.
- Être patient, car ils ne seront capables de décoder qu'au mois de janvier ou février, peut-être plus tard... (peut-être jamais ?) En attendant, reconnaître globalement des mots, c'est quand même de la lecture. (Ben, oui, mais non...)
J'ai souligné ce qui relève plus ou moins de la vulgate globaliste. On y trouve l'essentiel. Lorsque j'ai rétorqué que tout ce que faisaient les élèves était deviner les textes et non les lire, la CPC m'a montré du doigt le titre du paragraphe où figurent toujours les textes en question. Le paragraphe s'intitule "Je lis". Ah! oui, c'est imparable comme argument. Et lorsque j'ai demandé comment faisaient ensuite les élèves - désormais dépendants des étiquettes - quand on les leur supprimait, ainsi que les affichages, pour lire de nouvelles phrases, avec des mots qu'ils ne connaissaient pas (qu'ils n'avaient pas appris par cœur) au préalable, je n'ai pas obtenu de réponse...
Je suis encore sous le choc de tant de mauvaise foi et de stupidité. Ou alors c'est de l'aveuglement. J'ai sincèrement eu envie de la tuer. J'ai gardé mon calme et lui disant que je n'étais pas convaincu, que cette méthode ne me convenait pas du tout, que je la trouvais inadaptée. Elle n'a même pas compris ou envisagé que je puisse l'abandonner pour faire autre chose, car que puis-je faire de mieux ? Ces gens-là professent des sottises avec une telle conviction que non seulement ils parviennent à vous faire douter, mais en plus ils parviennent à vous culpabiliser.
Ce soir, j'ai prévenu ma femme que j'entrais en dissidence, en résistance. Et que j'étais en état de légitime défense pédagogique.
Voilà, désolé d'avoir été si long une fois de plus, mais ce soir j'en ai gros sur la patate...
mais comme toi ça me révolte !!! je pensais qu'on avait le choix ...... je ne savais pas qu'on pouvait nous imposer une méthode particulière ......
à ta place je séparerai en deux "matières"1 l'acquisition de la technique (apprentissage du code)de lecture avec une méthode de ton choix,2 littérature ( c'est ce que je faisais ,jadis dans mon cp ,ce1)
en mathématique on sépare bien l'apprentissage des techniques opératoire et la résolution de problèmes ......
- SapotilleEmpereur
carolette a écrit:
Je suis ravie, moi aussi, d'avoir exercé un autre métier auparavant pendant 8 ans, et de n'être devenue instit' qu'à 31 ans.
Effectivement, NOUCHY, Survivor et toi, vous avez "de la bouteille" pour vous montrer maîtres , fiers et sûrs de vos choix !
Personnellement, j'ai débuté à 19 ans.... mais heureusement, pas au CP !
- V.MarchaisEmpereur
Survivor, de tout coeur avec toi.
Ce que tu vis, je l'ai vécu, niveau collège, au temps de la grammaire interdite, des textes instrumentalisés, de la linguistique sauvage, etc. Je me suis fait incendier par mon IPR. Rapport de merde, qui ferait presque rire tant il est caricatural et truffé de vocabulaire religieux (sans rire, on m'y invite à faire mon mea culpa, comme aux riches heures du stalinisme).
M'en fous.
Je ne progresserai jamais au Grand Choix.
M'en tape.
Je me suis mis ce que me disait mon IPR où tu sais, et j'ai continué vent debout.
Je me suis fait incendier par cette IPR, mettre des bâtons dans les roues pour mes projets - mais remercier par des parents.
Je me suis fait insulter par des collègues - et remercier par d'autres.
Je n'aurai jamais la reconnaissance de l'institution, mais j'ai celle des collègues qui utilisent les bouquins que j'ai fini par écrire tant j'en avais marre de faire les "Chut... je lis" de la grammaire et de la littérature.
Il y en a plein d'autres, des collègues comme ça.
Viens avec nous, on se tient chaud. C'est important quand ça va pas. Parce que, parfois, quand la c*** de service vient de nous tomber dessus, c'est dur, faut pas se le cacher. Et puis, je pense qu'il ne faut pas être isolé dans la résistance (tu as le droit d'utiliser ce terme, il n'est pas abusif). Groupe-toi avec des collègues qui pensent comme toi. Tu seras moins vulnérable. Et on peut apprendre beaucoup à l'aide de certains vieux de la vieille. Ça aide beaucoup. En tout cas, moi, ils m'ont beaucoup appris, aidé à avancer.
Il reste des tas de bons bouquins à écrire.
Nous sommes nombreux à compter sur toi.
Pour nos élèves et pour nos enfants.
Ce que tu vis, je l'ai vécu, niveau collège, au temps de la grammaire interdite, des textes instrumentalisés, de la linguistique sauvage, etc. Je me suis fait incendier par mon IPR. Rapport de merde, qui ferait presque rire tant il est caricatural et truffé de vocabulaire religieux (sans rire, on m'y invite à faire mon mea culpa, comme aux riches heures du stalinisme).
M'en fous.
Je ne progresserai jamais au Grand Choix.
M'en tape.
Je me suis mis ce que me disait mon IPR où tu sais, et j'ai continué vent debout.
Je me suis fait incendier par cette IPR, mettre des bâtons dans les roues pour mes projets - mais remercier par des parents.
Je me suis fait insulter par des collègues - et remercier par d'autres.
Je n'aurai jamais la reconnaissance de l'institution, mais j'ai celle des collègues qui utilisent les bouquins que j'ai fini par écrire tant j'en avais marre de faire les "Chut... je lis" de la grammaire et de la littérature.
Il y en a plein d'autres, des collègues comme ça.
Viens avec nous, on se tient chaud. C'est important quand ça va pas. Parce que, parfois, quand la c*** de service vient de nous tomber dessus, c'est dur, faut pas se le cacher. Et puis, je pense qu'il ne faut pas être isolé dans la résistance (tu as le droit d'utiliser ce terme, il n'est pas abusif). Groupe-toi avec des collègues qui pensent comme toi. Tu seras moins vulnérable. Et on peut apprendre beaucoup à l'aide de certains vieux de la vieille. Ça aide beaucoup. En tout cas, moi, ils m'ont beaucoup appris, aidé à avancer.
Il reste des tas de bons bouquins à écrire.
Nous sommes nombreux à compter sur toi.
Pour nos élèves et pour nos enfants.
- RoninMonarque
Ah tiens je viens de réaliser que tu avais écrit des livres de français pour le collège, ne serait-ce pas ceux encensés par ce bon Abraxas ?
Je dis ça car l'année prochaine j’achèterai sans doute des livres de français et de maths pour tous les niveaux de collège pour mes déscolarisés. Or ceux que j'ai à l'hôpital sont d'une époque pédagogique que je préfère ne pas nommer. D'où je n'utilise que des romans en entier ou des séances de grammaire que je construis à partir de manuels de primaire et d'outils bien ringards que j'adore comme le Bled. Si j'ai bien compris tu travailles de manière anti-linguistique-jargon compliqué-mettre du sens-être dans le camp du bien ?
Je dis ça car l'année prochaine j’achèterai sans doute des livres de français et de maths pour tous les niveaux de collège pour mes déscolarisés. Or ceux que j'ai à l'hôpital sont d'une époque pédagogique que je préfère ne pas nommer. D'où je n'utilise que des romans en entier ou des séances de grammaire que je construis à partir de manuels de primaire et d'outils bien ringards que j'adore comme le Bled. Si j'ai bien compris tu travailles de manière anti-linguistique-jargon compliqué-mettre du sens-être dans le camp du bien ?
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- ProvenceEnchanteur
Merci, Surviror, pour les enfants à qui tu apprends à lire. Ce que tu fais est précieux. Tiens bon!
- EloahExpert spécialisé
J'avoue ne pas avoir tout lu mais ce que toi, en tant que professionnel, tu dis de cette méthode me fait blêmir car c'est celle que ma fille, au CP, utilise en classe et moi qui n'y connais rien (mais qui sais lire ! ) je m'affole pour certains points que tu abordes et que je constate de mon côté :
Je ne cesse de répéter à ma fille que lire ce n'est pas réciter des mots ou des phrases qu'elle connaît à force de répétition (d'autant qu'à cet âge les enfants ont une grande mémoire visuelle) mais observer les lettres pour réfléchir aux sons qu'elles produisent ... Mais "la maîtresse a dit ..." et "le livre dit ..." ... Alors soit l'instit de ma fille est aussi nulle que toi (j'ironise, bien sûr), soit en effet c'est cette méthode qui ne fonctionne pas. Le pire est qu'à force de s'imaginer qu'elle sait lire parce qu'elle récite et / ou devine, ma fille ne sait plus déchiffrer les quelques syllabes qu'elle avait apprises cet été ou l'an passé en GS ...
* Difficulté des enfants à adopter une posture définie par rapport à ce qu'est l'acte de lecture (déchiffrer ou deviner ? décoder des mots ou les apprendre par cœur ?)
* Et surtout, quand les enfants commencent-ils à LI-RE de manière vraiment autonome ?
Je ne cesse de répéter à ma fille que lire ce n'est pas réciter des mots ou des phrases qu'elle connaît à force de répétition (d'autant qu'à cet âge les enfants ont une grande mémoire visuelle) mais observer les lettres pour réfléchir aux sons qu'elles produisent ... Mais "la maîtresse a dit ..." et "le livre dit ..." ... Alors soit l'instit de ma fille est aussi nulle que toi (j'ironise, bien sûr), soit en effet c'est cette méthode qui ne fonctionne pas. Le pire est qu'à force de s'imaginer qu'elle sait lire parce qu'elle récite et / ou devine, ma fille ne sait plus déchiffrer les quelques syllabes qu'elle avait apprises cet été ou l'an passé en GS ...
- HermionyGuide spirituel
survivor a écrit:Blé91 a écrit:Travailler sans manuel ne veut pas dire travailler de façon plus équilibrée qu’avec certains manuels : on est ainsi étonné de voir des enseignants travailler sans manuel, mais en se référant à des antiquités (Daniel et Valérie, A l’Aube de l’école), ou encore plus étrange, à une méthode de rééducation (Borel Maisonny). Troublant.Blé91 a écrit:La méthode Boscher se vend dans les grandes surfaces ! Ce succès d’après-guerre (la première guerre !) refait surface. Pour les enfants qui apprennent à lire, «il n’est besoin d’autre livre que du syllabaire» : ainsi commence la préface... On peut regarder ce vestige de notre préhistoire pédagogique avec une curieuse nostalgie ou pour rire ; on cesse de rire en comprenant comment on peut former des perroquets : ga, go, gu... Cette résurgence n’est-elle pas inquiétante ? Veut-on également réhabiliter le bonnet d’âne ? Rémi et Colette, peu après la seconde guerre (1951), emprunte une démarche qui est très voisine : la lettre, la syllabe, le mot, la phrase. Le déchiffrement est la seule religion de ces manuels.
On trouve aussi sur le même site les commentaires élogieux d'Annick Vinot (dans un document de 2007) sur des méthodes à fort départ global comme Ribambelle ou Un monde à lire. Considérant que, manifestement, ces manuels n'étaient pas assez à la pointe du progrès, cette brave dame a créé SA méthode. Je vous laisse denier laquelle...
:affraid:C'est pas vrai....
Je ferai lire ça à ma mère, ancienne PE (d'ailleurs, tiens, je vais lui faire lire), elle en aurait un crise cardiaque...Et en même temps, elle me dirait que tout cela, elle ne l'a que trop entendu, quand , dans les années 2000 (et même avant), elle se faisait vertement remonter les bretelles par l'inspecteur ET sa directrice pour utiliser ces méthodes depuis ses débuts. Elle a tellement bien été notée par son inspecteur qu'elle a fini sa carrière sans avancer d'échelon. Je l'ai vu revenir brisée à la maison parce qu'on ne cessait de remettre en cause son travail efficace.Et heureuse quand les parents la complimentaient.
Ainsi donc les générations d'élèves qui sont passés entre ses mains ont appris à lire avec "antiquités" et ces livres dont la "seule religion" est le syllabique. Et bien, tant mieux.
Ces générations d'élèves sortaient du CP en sachant LIRE, contrairement à ceux de ses collègues qui apprenaient à "lire" en 2 ans (c'était normal, dixit l'inspecteur). Je mets lire entre guillemets parce que pour beaucoup d'entre eux, ce n'était pas le cas. J'en ai eu la preuve, mon petit frère n'a pas eu ma mère en CP, mais une collègue. Résultat : vive les étiquettes, les "garage" qui deviennent "galipette" ou "gâteau" parce que...ça commence pareil!Il a eu la chance mon frangin d'avoir maman à la maison: elle a rectifié le tir en CE1 (pas en CP, méthode trop différente, elle l'embrouillait plus qu'autre chose en essayant de lui apprendre correctement les choses)..
Mais pour un de sauvé, combien de perdus? Combien d'élèves qui, en 6è, ne déchiffrent pas,ne comprennent pas?
Alors Survivor, résiste!
J'en fais autant, au collège, en refusant les nouveautés pédagogiques à la noix qu'on tente de nous imposer. Mais j'avoue que face aux difficultés de lecture,je suis impuissante...
- NOUCHYNiveau 8
Ma fille est en CP aussi, j'ai pris un peu d'avance avec BM cet été. Son instit démarre en global puis introduit BM en plus des albums mais trop tard à mon goût (fin octobre). Je lui fais confiance parce que c'est elle et et que ça fonctionne toujours très bien chez elle malgré tout (le public y est pour beaucoup....). Mais je laisse traîner BM sur la table. Ma fille sait que je l'utilise avec mes élèves et passe lire mes pages tous les soirs pour son plaisir et... le mien. . Du coup les devinettes ont peu de prise sur elle.
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2011/2012 : CP/CE1.
- survivorNiveau 6
Ben voilà... C'est ce qu'on ne cesse de dire. Une fois qu'ils sont pris dans la spirale de la devinette et des hypothèses, ils ont beaucoup de mal à en sortir. Et du coup, le travail sur le code qu'on fait en parallèle leur semble inutile et rébarbatif. C'est vraiment ce que je voulais éviter.Eloah a écrit:Je ne cesse de répéter à ma fille que lire ce n'est pas réciter des mots ou des phrases qu'elle connaît à force de répétition (d'autant qu'à cet âge les enfants ont une grande mémoire visuelle) mais observer les lettres pour réfléchir aux sons qu'elles produisent ... Mais "la maîtresse a dit ..." et "le livre dit ..." ... Alors soit l'instit de ma fille est aussi nulle que toi (j'ironise, bien sûr), soit en effet c'est cette méthode qui ne fonctionne pas. Le pire est qu'à force de s'imaginer qu'elle sait lire parce qu'elle récite et / ou devine, ma fille ne sait plus déchiffrer les quelques syllabes qu'elle avait apprises cet été ou l'an passé en GS ...
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Tout a été enlevé sauf la tête
pour l’entêtement.
La tête jetée d’arrière en avant
comme un nœud.
Guy Viarre, Sans un
- Hermione0908Modérateur
survivor a écrit:Blé91 a écrit:La méthode Boscher se vend dans les grandes surfaces ! Ce succès d’après-guerre (la première guerre !) refait surface. Pour les enfants qui apprennent à lire, «il n’est besoin d’autre livre que du syllabaire» : ainsi commence la préface... On peut regarder ce vestige de notre préhistoire pédagogique avec une curieuse nostalgie ou pour rire ; on cesse de rire en comprenant comment on peut former des perroquets : ga, go, gu... Cette résurgence n’est-elle pas inquiétante ? Veut-on également réhabiliter le bonnet d’âne ? Rémi et Colette, peu après la seconde guerre (1951), emprunte une démarche qui est très voisine : la lettre, la syllabe, le mot, la phrase. Le déchiffrement est la seule religion de ces manuels.
C'est normal que moi qui n'y connaît pas grand chose en apprentissage de la lecture, je trouve que ça tombe sous le sens cette progression là et m'étonne qu'on la diabolise ?
Hermiony a écrit:
Mais pour un de sauvé, combien de perdus? Combien d'élèves qui, en 6è, ne déchiffrent pas,ne comprennent pas? Un sacré paquet, et de plus en plus j'ai l'impression. Il suffit pour s'en rendre compte de faire lire à haute voix les élèves, et ce de la sixième à la troisième, voire plus ! Le constat est alors effrayant, la lecture fluide et efficace est devenue une rareté.
Alors Survivor, résiste!
J'en fais autant, au collège, en refusant les nouveautés pédagogiques à la noix qu'on tente de nous imposer. Mais j'avoue que face aux difficultés de lecture,je suis impuissante...
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Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- survivorNiveau 6
Tu tiens donc vraiment à la tuer ??? :shock:Hermiony a écrit:Je ferais lire ça à ma mère, ancienne PE (d'ailleurs, tiens, je vais lui faire lire), elle en aurait un crise cardiaque...
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La tête jetée d’arrière en avant
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