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- Spinoza1670Esprit éclairé
Le Collectif Permis de lire ! a traduit un article de journal qui décrit brièvement une expérience scolaire réussie en Ecosse.
Annexes :
- Compte-rendu de l'expérimentation en français et explication des raisons de la réussite par Ghislaine Wettstein-Badour : « APPRENTISSAGE DE LA LECTURE : UNE DEMONSTRATION EXPERIMENTALE ET THEORIQUE DE LA SUPERIORITE DE LA METHODE PHONIQUE SYNTHETIQUE (ALPHABETIQUE) SUR TOUTES LES AUTRES APPROCHES PEDAGOGIQUES »
- Rapport complet (en anglais) : THE EFFECTS OF SYNTHETIC PHONICS TEACHING ON READING AND SPELLING ATTAINMENT
4 études sur les méthodes de lecture, cette fois menées dans des pays francophones (Belgique et France) :
- une étude montrant l'inefficacité de la méthode idéovisuelle : BRAIBANT, J.-M. & GERARD, F.-M. (2004). Influence des méthodes d'enseignement de la lecture sur le niveau d'acquisition des élèves en 2e année primaire. "Arrivés au terme de ces analyses, un constat s'impose. Les avantages d'une méthodologie d'enseignement de la lecture qui laisse une place importante à l'étude des mécanismes de décodage se manifestent clairement tant au niveau des performances moyennes, qu'en termes du nombre d'élèves présentant un retard en lecture et qu'en ce qui concerne la variabilité des résultats au sein d'une classe. Ces données ont été confirmées par une étude longitudinale publiée récemment en France et qui montre très clairement les limites de l'approche idéovisuelle (Goigoux, 2000)".
- La prochaine étape dans les pays francophones est donc de départager [sur le plan de l'efficacité pour la lecture, la compréhension et l'estime de soi des élèves à court terme (fin cp), moyen terme (fin CE1) et long terme (fin cm2)] les deux grandes sortes de méthodes non idéovisuelles, a) les mixtes ou intégratives, utilisées encore le plus couramment en maternelle et au CP et b) les alphabétiques ou syllabiques ou type Double Casquette, cf. "Le son et le sens" :
a) Emilie Bernard, Apprentissage de la lecture au CP : Méthodes synthétiques (alphabétiques) versus méthodes mixtes
b) Anne-Sophie de Rancourt Piernaz, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : comparaison du niveau de compréhension globale et fine du langage écrit atteint en début de CE1
c) Lorette Houvenaeghel, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : Comparaison du niveau de langage écrit atteint en fin de CE1
Supprimer l'illettrisme, c'est possible.
En 1997, Tommy MacKay promet de le faire disparaître en 10 ans dans le deuxième comté le plus pauvre de l'Ecosse. En 2007, l'objectif est atteint.
D'incroyables sons
Article de Kirsty Scott – The Guardian – 10/07/2007
Traduction Permis de Lire !
Nous sommes en milieu de matinée, à l'école primaire St Mary à Alexandrie, une ville sinistrée post-industrielle au nord-ouest de Glasgow qui se trouve régulièrement dans la liste des zones cumulant le plus de handicaps en Écosse. Dans la classe de Margaret Mooney, vingt enfants âgés de 5 ans sont assis, rassemblés aux pieds de la maîtresse, simulant des trains. « Ch, ch, ch, ch, ch... » entonnent-ils, leurs petits bras tournant rapidement pour imiter les roues de la locomotive.
Mooney tourne les pages d'un livre géant, très coloré. « C'est celui qui vous autorise à être impertinent avec votre maîtresse » dit-elle en désignant les lettres « th ». « Quel son font-elles ? » Les enfants sortent leur langue et sifflent à travers leurs dents, avant de se mettre à glousser de rire. « Espèces d'impertinents ! » s'écrit Mooney. « Laissez-moi voir combien vous pouvez être mal-élevés ».
Ils sont trop jeunes pour s'en rendre compte, mais les enfants de la classe de Mooney font partie d'une expérience remarquable, à tel point qu'elle est en passe de devenir un modèle pour les autorités du monde entier, et a attiré l'attention du premier ministre britannique. Gordon Brown a été enthousiasmé par ce qui se passe dans le West Dunbartonshire, et a tenu à s'entretenir avec le docteur Tommy MacKay, le psychologue de l'éducation qui est à l'origine de cette expérience.
En 1997, MacKay a convaincu le Conseil du West Dunbartonshire de prendre l'engagement d'éradiquer l'illettrisme des enfants en moins de 10 ans. Cette année, en 2007, le Conseil est sur le point d'atteindre cet objectif et de devenir la première autorité au monde à réussir une telle performance.
Quand le projet fut lancé, le West Dunbartonshire avait l'un des taux de littératie les plus faibles de l'Ecosse, avec 28% d'enfants quittant l'école primaire avec un niveau de lecture équivalent à celui d'un enfant de 9 ans et demi. L'an dernier, ce taux est tombé à 6%, et à la fin de cette année, il devrait rejoindre les 0%. En tout, 60 000 enfants ont été testés. Les évaluations montrent que les enfants qui entrent en CE1 ont six mois d'avance sur ceux des anciens groupes. En 1997, 5% des enfants des écoles primaires du district obtenaient des scores très élevés en lecture ; aujourd'hui, ils sont 45%. En Écosse, ce sont environ 100 000 enfants qui quittent l'école primaire chaque année avec un très faible niveau de lecture.
Les méthodes de lecture Synthetic Phonics, dans lesquelles les enfants apprennent à reproduire le son des lettres et des associations de lettres, sont au cœur du programme mais ce n'est pas le seul facteur de réussite. Dix axes d'action ont été définis, comme le fait de constituer une équipe d'enseignants spécialement formés, la mise en place d'un diagnostic précis, un temps plus important consacré à la lecture dans le temps scolaire, l'implication des parents et de professionnels pour aider l'enfant à la maison, et le développement d'un environnement général favorable à la lecture au sein de la communauté. « Les résultats obtenus sont fantastiques » dit MacKay.
Lorsqu'il avait soumis sa proposition au Conseil, il n'était pas certain d'être entendu. « J'ai adressé une lettre eu directeur de l'éducation. C'était l'un de ces sujets pour lesquels vous espérez créer un intérêt, mais qui peuvent tout aussi bien finir à la corbeille. Mais, j'écrivais : pourquoi ne pas essayer quelque chose qui n'a été tenté nulle part ailleurs dans le monde ? Vous pourriez faire disparaître l'illettrisme ! »
Sa lettre coïncida avec une décision du gouvernement écossais de fournir des aides financières pour la mise en place d'interventions précoces en lecture et en numération. Le programme du docteur MacKay se distingua des projets lancés à ce moment dans d'autres districts par la décision prise de suivre les enfants de la naissance à la fin de la scolarité primaire, et d'impliquer pour cela l'ensemble de la communauté.
« Ce que nous voulions faire n'avait jamais été entrepris auparavant dans le monde : notre ambition était d'obtenir un changement complet sur une génération dans l'ensemble de la population » dit MacKay. « Nous avons délibérément fondé ce projet sur des principes rarement respectés : une vision d'avenir, un engagement sans faille, la responsabilisation et l'implication de tous »
L'action était engagée sur deux fronts. D'abord la prévention, avec un programme solide d'interventions précoces dès la crèche afin de réduire le nombre d'enfants ayant des difficultés pour apprendre à lire. Ensuite, un accompagnement personnalisé, avec le programme intensif « one-on-one Toe by Toe », pour ceux qui passaient à travers les mailles du filet et étaient repérés lors de la première année d'école. « Vous suivez de près chacun d'eux et vous les accompagnez avec une aide personnalisée » dit MacKay.
Lynn Townsend, chef du service d'éducation du Conseil de West Dunbertonshire affirme que le programme n'aurait pas réussi si l'on ne s'était pas concentré sur ceux qui échappaient aux actions de prévention. « Si nous voulions atteindre notre objectif, il fallait un programme spécial pour eux » dit-il. Il est admis par tout le monde que si des enfants n'ont pas appris à lire avant la fin de l'école primaire, ils n'apprendront pas ensuite. Ceci n'est pas acceptable. Aucun ne doit être laissé sur le bord du chemin ».
« Nous avons obtenu des résultats extraordinaires. Des enfants qui, en fin de primaire, n'auraient pas du savoir lire, peuvent lire aujourd'hui. C'est une ouverture sur le monde. Pour eux, le collège aura du sens. Ce programme change réellement des vies »
Au fil du développement du programme, de nouveaux axes de travail ont été développés. « Au départ, nous avions mis l'accent sur les méthodes de lecture « Synthetic Phonics ». Maintenant, c'est juste un des axes. Nous avons développé une approche spécifique, celle de West Dunbertonshire » dit Towsend.
Charles Kennedy est enseignant. Il a pu voir l'effet produit par ce programme lorsqu'il a rejoint l'école St Mary après avoir travaillé dans une autre région. « J'étais stupéfait par le niveau des enfants, la progression et les résultats » dit-il. « Et aussi par le plaisir qu'ils y prenaient. C'était dynamique et vivant. »
L'implication des parents fut un élément clé du programme. « Les études montrent que les enfants des classes moyennes ont pu expérimenter la lecture pendant des centaines d'heures avec leurs parents avant d'aller à l'école. Dans nos quartiers, beaucoup ne le font pas ou ne le peuvent pas. » Un système de soutien à la maison a été mis en place et les parents ont été initiés aux « Phonics » lors de soirées régulières. Les crèches ont reçu un kit de démarrage avec du matériel de lecture à utiliser à la maison.
Les officiels disent que souvent, à l'issue des rencontres de parents, l'un ou l'autre s'approchait de l'animateur et avouait qu'il ne pouvait pas lire. Il était alors orienté vers des structures qui pouvaient l'aider et lui permettre d'apprendre.
MacKay espère que le succès de ce projet aura des implications à long terme pour la communauté du West Dunbertonshire. « Nous pensons que nous allons avoir une économie plus forte, une criminalité en baisse et une diminution de la population carcérale ».
Townsend pense que le programme a fonctionné parce qu'il y avait une détermination collective à le voir réussir. « Nous sommes restés attachés à nos principes. Lorsque les financements ont été réduits puis supprimés par le gouvernement, nous les avons maintenus » dit-il.
L'intérêt pour ce projet a été immense. MacKay est allé le présenter jusqu'en Afrique du Sud, et une délégation de Dublin était à West Dunbertonshire à Pâques. Le Centre de recherche sur les politiques publiques l'a présenté comme une action exemplaire l'an dernier.
« Beaucoup de nos écoles primaires sont en partie dans des zones défavorisées de l'Ecosse, et pourtant elles obtiennent des résultats supérieurs à la moyenne nationale » affirme Townsend. « C'est stupéfiant. Si vous annoncez d'emblée que vous allez faire disparaître l'illettrisme en 10 ans, quel politique ne voudrait pas adopter ce slogan ? »
Source : http://www.guardian.co.uk/education/2007/jul/10/schools.primaryeducation
Annexes :
- Compte-rendu de l'expérimentation en français et explication des raisons de la réussite par Ghislaine Wettstein-Badour : « APPRENTISSAGE DE LA LECTURE : UNE DEMONSTRATION EXPERIMENTALE ET THEORIQUE DE LA SUPERIORITE DE LA METHODE PHONIQUE SYNTHETIQUE (ALPHABETIQUE) SUR TOUTES LES AUTRES APPROCHES PEDAGOGIQUES »
- Rapport complet (en anglais) : THE EFFECTS OF SYNTHETIC PHONICS TEACHING ON READING AND SPELLING ATTAINMENT
4 études sur les méthodes de lecture, cette fois menées dans des pays francophones (Belgique et France) :
- une étude montrant l'inefficacité de la méthode idéovisuelle : BRAIBANT, J.-M. & GERARD, F.-M. (2004). Influence des méthodes d'enseignement de la lecture sur le niveau d'acquisition des élèves en 2e année primaire. "Arrivés au terme de ces analyses, un constat s'impose. Les avantages d'une méthodologie d'enseignement de la lecture qui laisse une place importante à l'étude des mécanismes de décodage se manifestent clairement tant au niveau des performances moyennes, qu'en termes du nombre d'élèves présentant un retard en lecture et qu'en ce qui concerne la variabilité des résultats au sein d'une classe. Ces données ont été confirmées par une étude longitudinale publiée récemment en France et qui montre très clairement les limites de l'approche idéovisuelle (Goigoux, 2000)".
- La prochaine étape dans les pays francophones est donc de départager [sur le plan de l'efficacité pour la lecture, la compréhension et l'estime de soi des élèves à court terme (fin cp), moyen terme (fin CE1) et long terme (fin cm2)] les deux grandes sortes de méthodes non idéovisuelles, a) les mixtes ou intégratives, utilisées encore le plus couramment en maternelle et au CP et b) les alphabétiques ou syllabiques ou type Double Casquette, cf. "Le son et le sens" :
a) Emilie Bernard, Apprentissage de la lecture au CP : Méthodes synthétiques (alphabétiques) versus méthodes mixtes
b) Anne-Sophie de Rancourt Piernaz, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : comparaison du niveau de compréhension globale et fine du langage écrit atteint en début de CE1
c) Lorette Houvenaeghel, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : Comparaison du niveau de langage écrit atteint en fin de CE1
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- piescoModérateur
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- User5899Demi-dieu
On voit bien la différence avec la France. Chez nous, pour supprimer l'illettrisme, d'aucuns proposeraient de supprimer les lettres (et progresseraient du coup aux élections professionnelles... ).
- doublecasquetteEnchanteur
Comme quoi, dès qu'on s'occupe des tout-petits, on obtient des résultats.
Les chercheurs de Cogni-Sciences qui travaillent dans l'agglomération grenobloise ont obtenu les mêmes résultats avec leurs programmes PARLER et PARLER-Bambin...
Autre remarque :
Quand on lit cette phrase :
Mais je me trompe peut-être, y trouvant ce que je suis en train d'y chercher.
En tout cas, je suis de plus en plus persuadée qu'en plus de méthodes de lecture raisonnables et raisonnées au CP, il faut intervenir, et très fort, sur le cursus de l'école maternelle, en encourageant les collègues à s'intéresser de très près à ces méthodes qui changent radicalement de celles en vigueur depuis une vingtaine d'années. Le constructivisme poussé à son maximum, depuis tout petit, ça fabrique de l'échec scolaire.
Les chercheurs de Cogni-Sciences qui travaillent dans l'agglomération grenobloise ont obtenu les mêmes résultats avec leurs programmes PARLER et PARLER-Bambin...
Autre remarque :
Quand on lit cette phrase :
Au fil du développement du programme, de nouveaux axes de travail ont été développés. « Au départ, nous avions mis l'accent sur les méthodes de lecture « Synthetic Phonics ». Maintenant, c'est juste un des axes. "
on peut comprendre que si au démarrage on a imposé une méthode synthétique (ce que les journalistes appellent "la méthode syllabique"), on n'en a plus besoin au bout de quelques années (c'est-à-dire une fois que les petits ont été convenablement instruits en langage) et seuls restent les axes qu'elle préconise.
Mais je me trompe peut-être, y trouvant ce que je suis en train d'y chercher.
En tout cas, je suis de plus en plus persuadée qu'en plus de méthodes de lecture raisonnables et raisonnées au CP, il faut intervenir, et très fort, sur le cursus de l'école maternelle, en encourageant les collègues à s'intéresser de très près à ces méthodes qui changent radicalement de celles en vigueur depuis une vingtaine d'années. Le constructivisme poussé à son maximum, depuis tout petit, ça fabrique de l'échec scolaire.
- Thalia de GMédiateur
on
Je connais deux des intervenants du groupe et la participation de M Zorman ne m'étonne pas.
J'ai eu à le rencontrer quand il était médecin du Rectorat et il m'a paru très humain.(c'est une parenthèse) Une copine m'avait rapporté une partie du dialogue quand elle l'avait rencontré. Elle estimait que le travail en séquences n'était pas du tout adapté à la zep et il était d'accord avec elle.
Jacques Milési a été mon condisciple quand j'étais en Khâgne, lui khubait.
off
Peut-être faut-il suggérer à M. Chatel de visiter l'Ecosse plutôt que la Finlande.
Je connais deux des intervenants du groupe et la participation de M Zorman ne m'étonne pas.
J'ai eu à le rencontrer quand il était médecin du Rectorat et il m'a paru très humain.(c'est une parenthèse) Une copine m'avait rapporté une partie du dialogue quand elle l'avait rencontré. Elle estimait que le travail en séquences n'était pas du tout adapté à la zep et il était d'accord avec elle.
Jacques Milési a été mon condisciple quand j'étais en Khâgne, lui khubait.
off
Peut-être faut-il suggérer à M. Chatel de visiter l'Ecosse plutôt que la Finlande.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Marie LaetitiaBon génie
doublecasquette a écrit:
En tout cas, je suis de plus en plus persuadée qu'en plus de méthodes de lecture raisonnables et raisonnées au CP, il faut intervenir, et très fort, sur le cursus de l'école maternelle, en encourageant les collègues à s'intéresser de très près à ces méthodes qui changent radicalement de celles en vigueur depuis une vingtaine d'années.
+1000 !
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- HannibalHabitué du forum
Spinoza1670 a écrit:un temps plus important consacré à la lecture dans le temps scolaire, l'implication des parents et de professionnels pour aider l'enfant à la maison, et le développement d'un environnement général favorable à la lecture au sein de la communauté. « Les résultats obtenus sont fantastiques » dit MacKay.
Ainsi ces choses marcheraient ? Quelle surprise...
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- doublecasquetteEnchanteur
Hannibal a écrit:Spinoza1670 a écrit:un temps plus important consacré à la lecture dans le temps scolaire, l'implication des parents et de professionnels pour aider l'enfant à la maison, et le développement d'un environnement général favorable à la lecture au sein de la communauté. « Les résultats obtenus sont fantastiques » dit MacKay.
Ainsi ces choses marcheraient ? Quelle surprise...
Tu ne crois pas si bien dire...
Et encore, rien n'est encore vraiment compris : figure-toi qu'au nom de cette loi intangible, il y a des qui détectent les hyperactifs à 17 mois parce qu'ils ont crapahuté à quatre pattes au lieu d'écouter religieusement la conteuse qui était venue pour eux à la médiathèque municipale ! Et que personne ne bronche (sauf pour s'affoler pour l'avenir du petit) lorsqu'on raconte cette histoire .
Alors, l'environnement favorable à la lecture, c'est très, très beau mais quand c'est appliqué très, très connement, au pied du pied de la lettre, sans "inférer dans le processus d'appropriation du texte par l'enfant" et en lui proposant le plus tôt possible des écrits de qualité (adulte, la qualité, bien évidemment, n'oublions pas que le bébé est une personne comme les autres et qu'à ce titre, il n'a pas droit à l'infantilisation, que diable...d'ici à ce qu'on les remette au turbin comme avant 1881, pour ne pas les discriminer, les pauvres... ) dont il s'imprégnera à son rythme, on continuera à fabriquer du "petit pauvre qui est forcément moins apte que le petit riche"...
- Spinoza1670Esprit éclairé
Je rajoute quatre études sur les méthodes de lecture, cette fois menées dans des pays francophones (Belgique et France) :
- une étude montrant l'inefficacité de la méthode idéovisuelle : BRAIBANT, J.-M. & GERARD, F.-M. (2004). Influence des méthodes d'enseignement de la lecture sur le niveau d'acquisition des élèves en 2e année primaire. "Arrivés au terme de ces analyses, un constat s'impose. Les avantages d'une méthodologie d'enseignement de la lecture qui laisse une place importante à l'étude des mécanismes de décodage se manifestent clairement tant au niveau des performances moyennes, qu'en termes du nombre d'élèves présentant un retard en lecture et qu'en ce qui concerne la variabilité des résultats au sein d'une classe. Ces données ont été confirmées par une étude longitudinale publiée récemment en France et qui montre très clairement les limites de l'approche idéovisuelle (Goigoux, 2000)".
- La prochaine étape dans les pays francophones est donc de départager [sur le plan de l'efficacité pour la lecture, la compréhension et l'estime de soi des élèves à court terme (fin cp), moyen terme (fin CE1) et long terme (fin cm2)] les deux grandes sortes de méthodes non idéovisuelles, a) les mixtes ou intégratives, utilisées encore le plus couramment en maternelle et au CP et b) les alphabétiques ou syllabiques ou type Double Casquette, cf. "Le son et le sens" :
a) Emilie Bernard, Apprentissage de la lecture au CP : Méthodes synthétiques (alphabétiques) versus méthodes mixtes
b) Anne-Sophie de Rancourt Piernaz, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : comparaison du niveau de compréhension globale et fine du langage écrit atteint en début de CE1
c) Lorette Houvenaeghel, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : Comparaison du niveau de langage écrit atteint en fin de CE1
- une étude montrant l'inefficacité de la méthode idéovisuelle : BRAIBANT, J.-M. & GERARD, F.-M. (2004). Influence des méthodes d'enseignement de la lecture sur le niveau d'acquisition des élèves en 2e année primaire. "Arrivés au terme de ces analyses, un constat s'impose. Les avantages d'une méthodologie d'enseignement de la lecture qui laisse une place importante à l'étude des mécanismes de décodage se manifestent clairement tant au niveau des performances moyennes, qu'en termes du nombre d'élèves présentant un retard en lecture et qu'en ce qui concerne la variabilité des résultats au sein d'une classe. Ces données ont été confirmées par une étude longitudinale publiée récemment en France et qui montre très clairement les limites de l'approche idéovisuelle (Goigoux, 2000)".
- La prochaine étape dans les pays francophones est donc de départager [sur le plan de l'efficacité pour la lecture, la compréhension et l'estime de soi des élèves à court terme (fin cp), moyen terme (fin CE1) et long terme (fin cm2)] les deux grandes sortes de méthodes non idéovisuelles, a) les mixtes ou intégratives, utilisées encore le plus couramment en maternelle et au CP et b) les alphabétiques ou syllabiques ou type Double Casquette, cf. "Le son et le sens" :
a) Emilie Bernard, Apprentissage de la lecture au CP : Méthodes synthétiques (alphabétiques) versus méthodes mixtes
b) Anne-Sophie de Rancourt Piernaz, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : comparaison du niveau de compréhension globale et fine du langage écrit atteint en début de CE1
c) Lorette Houvenaeghel, Méthode mixte versus méthode synthétique (alphabétique) : Comparaison du niveau de langage écrit atteint en fin de CE1
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- doublecasquetteEnchanteur
Et moi, les vidéos de Zorman. D'abord, celle sur les tout-petits :
http://www.parler-bambin.fr/
et celles sur le cycle 2, mais je suis moins fan :
http://www.programme-parler.fr/
http://www.parler-bambin.fr/
et celles sur le cycle 2, mais je suis moins fan :
http://www.programme-parler.fr/
- Nielsen Rika BellNiveau 7
J'aimerais connaître l'éventuel pouvoir d'un Frank Ramus, chargé d'études au CNRS en sciences cognitives, pour faire appliquer ce qu'il préconise :
Parce que pour un rapport publié en 2005, il ne fait pas beaucoup d'effet, j'ai l'impression.
Il suffit maintenant, pour convaincre ceux qui pourraient encore douter, de pratiquer en France, comme je l’ai suggéré ci-dessus, des observations identiques à celles qui ont été réalisées en langue anglaise. Les résultats parleront d’eux-mêmes.
Parce que pour un rapport publié en 2005, il ne fait pas beaucoup d'effet, j'ai l'impression.
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Parlons éducation... il me vient encore quelques élèves normaux... certes!... jamais vous pouvez vous vanter d'être absolument sans normaux!... non! un de temps à autre... bon!... je les instruis... pas plus mal que les autres professeurs... pas mieux... pédagogue, je suis! oh! très pédagogue! et très scrupuleux!... jamais une séance de chic!... jamais un cours fantaisiste!... depuis trente et cinq années, jamais une pédagogie drôlette!... pas que je me tienne pas au courant!... que si! que si!... je lis à fond tous les cahiers pédagogiques, les sciences de l'éducation... deux, trois kilos par semaine!... au feu! au feu le tout! c'est pas moi qui serai inquiété pour "instruction à la légère"!...
- Spinoza1670Esprit éclairé
Pour lancer un peu le débat, voici un extrait d'un article de Liliane Sprenger-Charolles et Pascale Colé publié par le CRAP-Cahiers pédagogiques à l'occasion des prises de position de de Robien sur la lecture :
Or, tous les enseignants pratiquent suivant ces conseils minimaux.
Et, que je sache, on n'est pas à 0% ou 2% d'illettrisme à la fin du primaire.
Alors, qu'est-ce qui cloche dans ces conseils ? dans les pratiques actuelles en maternelle, au CP et à l'école primaire en général ?
Implications pour les pratiques pédagogiques
Ce qui est en jeu n’implique pas une révolution : il s’agit seulement de demander aux enseignants de consacrer chaque jour, dès le début du CP, un laps de temps conséquent à des activités systématiques centrées explicitement sur les correspondances grapho-phonémiques, ce que font la majorité d’entre eux, mais pas tous. Les investigations de la recherche rejoignent donc les pratiques pédagogiques les plus fréquentes telles qu’on peut les appréhender par des enquêtes [5]. Toutefois, si seulement 5% des enseignants ne prennent pas en compte l’apprentissage des relations grapho-phonémiques, ou ne le font qu’occasionnellement et/ou tardivement, ce sont pratiquement 40.000 enfants qui sont concernés, et presque 8.000 si ce chiffre n’est que de 1%, ce qui est loin d’être négligeable.
De même, en grande section de maternelle, il faudrait chaque jour proposer de courtes séquences d’entraînement à la conscience phonémique. Le reste du temps scolaire pourra être consacré à d’autres activités, en particulier, à des activités de sensibilisation à la lecture et à la langue orale impliquant d’autres niveaux d’articulation de la langue que le niveau phonémique (morphologie, syntaxe, sémantique, pragmatique) essentiels pour comprendre l’écrit, comme l’oral. Certains chercheurs, tout comme certains enseignants, ont développé des aides pédagogiques à ces différents niveaux. Il faudrait toutefois évaluer les pratiques qui, dans ces domaines, sont les plus susceptibles de faciliter l’entrée dans l’écrit.
Or, tous les enseignants pratiquent suivant ces conseils minimaux.
Et, que je sache, on n'est pas à 0% ou 2% d'illettrisme à la fin du primaire.
Alors, qu'est-ce qui cloche dans ces conseils ? dans les pratiques actuelles en maternelle, au CP et à l'école primaire en général ?
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Nielsen Rika Bell a écrit:J'aimerais connaître l'éventuel pouvoir d'un Frank Ramus, chargé d'études au CNRS en sciences cognitives, pour faire appliquer ce qu'il préconise :
Il suffit maintenant, pour convaincre ceux qui pourraient encore douter, de pratiquer en France, comme je l’ai suggéré ci-dessus, des observations identiques à celles qui ont été réalisées en langue anglaise. Les résultats parleront d’eux-mêmes.
Parce que pour un rapport publié en 2005, il ne fait pas beaucoup d'effet, j'ai l'impression.
Tu as lu trop vite Nielsen ! C'est Wettstein-Badour qui a écrit l'article et c'est elle qui appelle à faire ces expériences.
Franck Ramus est juste cité en note à la fin de l'article. Sa position à Ramus, c'est grosso merdo qu'il faut apprendre les correspondances graphèmes-phonèmes, peu importe si c'est avec Boscher ou avec Gafi, et donc que de Robien n'avait aucune légitimité à la ramener en 2006 puisque tout le monde au CP fait du code. Mais j'abrège énormément.
Voilà les positions d'Education et devenir à l'époque : http://education.devenir.free.fr/Lecture.htm
edit : je suis en train de relire ce texte et je vois que je me suis plus ou moins planté sur Ramus. Ce serait plutôt la position de Goigoux.
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- tita89Niveau 5
Spinoza1670 a écrit:
Ce qui est en jeu n’implique pas une révolution : il s’agit seulement de demander aux enseignants de consacrer chaque jour, dès le début du CP, un laps de temps conséquent à des activités systématiques centrées explicitement sur les correspondances grapho-phonémiques, ce que font la majorité d’entre eux, mais pas tous. Les investigations de la recherche rejoignent donc les pratiques pédagogiques les plus fréquentes telles
Or, tous les enseignants pratiquent suivant ces conseils minimaux.
Et, que je sache, on n'est pas à 0% ou 2% d'illettrisme à la fin du primaire.
Alors, qu'est-ce qui cloche dans ces conseils ? dans les pratiques actuelles en maternelle, au CP et à l'école primaire en général ?
je crois qu'on en fait trop , ( le français n'est pas une langue phonétique )et qu'on oublie le sens , les enfants "déchiffrent" ne savent même plus reconnaitre des mots simples globalement , ils prononcent les ent des verbes "an" et toutes les lettres du verbe "est " cela ne les choque pas ils ont lu et ne se reprennent même pas .....
- Nielsen Rika BellNiveau 7
Merci pour la rectification.
Le lien est très intéressant pour connaître les différentes positions (ça vous donne pas envie d'y faire un tour, bande de coquinous ?).
Le lien est très intéressant pour connaître les différentes positions (ça vous donne pas envie d'y faire un tour, bande de coquinous ?).
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Parlons éducation... il me vient encore quelques élèves normaux... certes!... jamais vous pouvez vous vanter d'être absolument sans normaux!... non! un de temps à autre... bon!... je les instruis... pas plus mal que les autres professeurs... pas mieux... pédagogue, je suis! oh! très pédagogue! et très scrupuleux!... jamais une séance de chic!... jamais un cours fantaisiste!... depuis trente et cinq années, jamais une pédagogie drôlette!... pas que je me tienne pas au courant!... que si! que si!... je lis à fond tous les cahiers pédagogiques, les sciences de l'éducation... deux, trois kilos par semaine!... au feu! au feu le tout! c'est pas moi qui serai inquiété pour "instruction à la légère"!...
- doublecasquetteEnchanteur
tita89 a écrit:Spinoza1670 a écrit:
Ce qui est en jeu n’implique pas une révolution : il s’agit seulement de demander aux enseignants de consacrer chaque jour, dès le début du CP, un laps de temps conséquent à des activités systématiques centrées explicitement sur les correspondances grapho-phonémiques, ce que font la majorité d’entre eux, mais pas tous. Les investigations de la recherche rejoignent donc les pratiques pédagogiques les plus fréquentes telles
Or, tous les enseignants pratiquent suivant ces conseils minimaux.
Et, que je sache, on n'est pas à 0% ou 2% d'illettrisme à la fin du primaire.
Alors, qu'est-ce qui cloche dans ces conseils ? dans les pratiques actuelles en maternelle, au CP et à l'école primaire en général ?
je crois qu'on en fait trop , ( le français n'est pas une langue phonétique )et qu'on oublie le sens , les enfants "déchiffrent" ne savent même plus reconnaitre des mots simples globalement , ils prononcent les ent des verbes "an" et toutes les lettres du verbe "est " celà ne les choquent pas ils ont lu et ne se reprennent même pas .....
Whouf ! Quelle est la méthode de lecture employée dans les CP d'où sont issus tes élèves ? Et qu'ont fait tes collègues de CE et CM1 en lecture ?
Ce que tu racontes au sujet de "est", en trente-six ans de carrière, je ne l'ai jamais constaté.
Quant aux "ent" des verbes, cela arrive, en effet, de temps en temps, en fin de CP et début de CE1, sur des verbes inconnus que les élèves n'identifient (tiens, celui-ci par exemple, pourrait être lu comme "identifiant") pas immédiatement comme un verbe.
Il suffit alors de leur demander d'analyser le mot qu'ils viennent de lire et ils rectifient.
En tout cas, je suis d'accord avec toi, si c'est pour remplacer le gloubi-boulga de Ribambelle avec sa compréhension sans code par du gloubi-boulga de Boscher avec du code sans compréhension, c'est débile.
Quand au français qui ne serait pas une langue phonétique, ça sent son Charmeux/Foucambert à plein nez, ça. Les poules du couvent couvent, la syllabique nuit gravement à la santé, et tout et tout. Il ne manque que le test de l'université de Cambridge. Je ne savais pas qu'il y avait encore des adeptes...
Alors, phonétique, sans doute moins que l'italien, sans aucune contestation possible, mais alphabétique, c'est quand même assez flagrant, non ?
- Spinoza1670Esprit éclairé
correction : "Cela ne les choque pas".tita89 a écrit:je crois qu'on en fait trop , ( le français n'est pas une langue phonétique )et qu'on oublie le sens , les enfants "déchiffrent" ne savent même plus reconnaitre des mots simples globalement , ils prononcent les ent des verbes "an" et toutes les lettres du verbe "est " celà ne les choquent pas ils ont lu et ne se reprennent même pas .....
La reconnaissance globale est une illusion. On ne lit pas globalement, même le lecteur adulte, dit lecteur expert.
le problème des terminaisons de verbes et de la reconnaissance des verbes concerne autant la lecture que la grammaire, et là on peut créer un autre topic : grammaire et ORL.
Pour l'enseigner (la grammaire) au CP, SI tu es au CP, tu peux te baser sur la méthode de l'instituteur J-P Picandet : http://ecole-neris-cp2010.blogspot.com/2011/06/semaine-35-jeudi-16-juin-2011-133-10.html
Si tu es au CE1, tu peux prendre soit Singapour (voir ici) soit Slecc (voir ici).
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- doublecasquetteEnchanteur
Et si tu as un jour des CP et que tu comptes leur apprendre à lire en tenant compte des morphèmes grammaticaux, j'espère que d'ici là ma méthode de lecture sera sortie.
Pour l'instant, tu peux en consulter les premières pages ici (bientôt, il devrait être en entier sur le site du GRIP) :
https://www.neoprofs.org/t35849-le-son-et-le-sens
Mes élèves en sont au milieu du premier livret et savent déjà reconnaître un verbe à la troisième personne du pluriel sans se laisser déstabiliser par "le "e.n.t" qui ne se lit pas mais qu'on est obligés de mettre, sinon, il n'est plus d'accord avec le sujet, hein maîtresse ?"
Pour l'instant, tu peux en consulter les premières pages ici (bientôt, il devrait être en entier sur le site du GRIP) :
https://www.neoprofs.org/t35849-le-son-et-le-sens
Mes élèves en sont au milieu du premier livret et savent déjà reconnaître un verbe à la troisième personne du pluriel sans se laisser déstabiliser par "le "e.n.t" qui ne se lit pas mais qu'on est obligés de mettre, sinon, il n'est plus d'accord avec le sujet, hein maîtresse ?"
- tita89Niveau 5
doublecasquette a écrit:tita89 a écrit:Spinoza1670 a écrit:
Ce qui est en jeu n’implique pas une révolution : il s’agit seulement de demander aux enseignants de consacrer chaque jour, dès le début du CP, un laps de temps conséquent à des activités systématiques centrées explicitement sur les correspondances grapho-phonémiques, ce que font la majorité d’entre eux, mais pas tous. Les investigations de la recherche rejoignent donc les pratiques pédagogiques les plus fréquentes telles
Or, tous les enseignants pratiquent suivant ces conseils minimaux.
Et, que je sache, on n'est pas à 0% ou 2% d'illettrisme à la fin du primaire.
Alors, qu'est-ce qui cloche dans ces conseils ? dans les pratiques actuelles en maternelle, au CP et à l'école primaire en général ?
je crois qu'on en fait trop , ( le français n'est pas une langue phonétique )et qu'on oublie le sens , les enfants "déchiffrent" ne savent même plus reconnaitre des mots simples globalement , ils prononcent les ent des verbes "an" et toutes les lettres du verbe "est " celà ne les choquent pas ils ont lu et ne se reprennent même pas .....
Whouf ! Quelle est la méthode de lecture employée dans les CP d'où sont issus tes élèves ? ils ont eu gafi Et qu'ont fait tes collègues de CE je me demande aussi ! mais je ne veux pas critiquer c'est une classe difficile ! et CM1 en lecture ? j'ai les cm1 aussi, j'ai eu la plupart de mes élèves en GS et sur certaines choses j'ai l'impression qu' ils ont "regressé " .....
Ce que tu racontes au sujet de "est", en trente-six ans de carrière, je ne l'ai jamais constaté.
Quant aux "ent" des verbes, cela arrive, en effet, de temps en temps, en fin de CP et début de CE1, sur des verbes inconnus que les élèves n'identifient (tiens, celui-ci par exemple, pourrait être lu comme "identifiant") pas immédiatement comme un verbe.
Il suffit alors de leur demander d'analyser le mot qu'ils viennent de lire et ils rectifient.
En tout cas, je suis d'accord avec toi, si c'est pour remplacer le gloubi-boulga de Ribambelle avec sa compréhension sans code par du gloubi-boulga de Boscher avec du code sans compréhension, c'est débile.
Quand au français qui ne serait pas une langue phonétique, ça sent son Charmeux/Foucambert à plein nez, ça. Les poules du couvent couvent, la syllabique nuit gravement à la santé, et tout et tout. Il ne manque que le test de l'université de Cambridge. Je ne savais pas qu'il y avait encore des adeptes... non , je ne suis adepte de rien , je pense simplement qu'il faut tout utiliser pour apprendre et trouver ce qui convient le mieux à chacun , nous avons des yeux , des oreilles et une bouche et faut réussir à coordonner tout ça avec le cerveau et faire du sens , bien sûr qu'il faut étudier le code
Alors, phonétique, sans doute moins que l'italien, sans aucune contestation possible, mais alphabétique, c'est quand même assez flagrant, non ?bien sûr, pour la lecture , c'est plus simple que pour l'écriture , ça s'écrit pas toujours comme on l'entend, c'est pourquoi il faut je pense pour l'écriture utiliser plus les yeux que les oreilles .....j'ai une petite cm1 qui a été diagnostiquée dislexique , elle s'obtine néanmoins à écrire ce qu'elle entend , c'est catastrophique .....
- MufabGrand Maître
(Tiens, ça me rapelle mes débuts sur LFDINFPPLN...)
Le problème, c'est que l'on assimile toujours lecture experte et apprentissage. J'ai souvent eu l'impression intuitive que le lecteur expert court-circuite l'étape "production de sons" (en lecture silencieuse), alors que les apprentis-lecteurs (ou même nous, sur un texte délicat, aux mots ou aux structures peu familiers) subvocalisent : avec l'expérience de l'écrit et de la langue en général, un grand nombre de mots est immédiatement reconnu, on anticipe sur la construction (et dans ce cas, le verbe au pluriel, appelé par son sujet, est immédiatement perçu comme un verbe conjugué au présent. De même pour le verbe "être")... Du coup on a l'impression de lire globalement.
Or , même si c'était vrai (et il paraît que l'on ne lit pas du tout globalement, même expert, mais que l'on combine si vite que cela paraît instantané), il s'agit bien de se placer du côté de l'apprentissage : pourquoi mettre la charue avant les boeufs ?
Ce doit être vraiment complexe, pour un enfant, de reconnaître le mot "cochon", noyé dans un texte, s'il n'a jamais appris et automatisé ses phonèmes successifs.
Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui entrent en interaction dans la lecture : le "est" va se lire [est] ou [é] en fonction du contexte sémantique.
"couvent", dans "Les poules du couvent", en fonction de notre connaissance, implicite ou non, de la nature de ce qui peut suivre cette préposition.
Le problème, c'est que l'on assimile toujours lecture experte et apprentissage. J'ai souvent eu l'impression intuitive que le lecteur expert court-circuite l'étape "production de sons" (en lecture silencieuse), alors que les apprentis-lecteurs (ou même nous, sur un texte délicat, aux mots ou aux structures peu familiers) subvocalisent : avec l'expérience de l'écrit et de la langue en général, un grand nombre de mots est immédiatement reconnu, on anticipe sur la construction (et dans ce cas, le verbe au pluriel, appelé par son sujet, est immédiatement perçu comme un verbe conjugué au présent. De même pour le verbe "être")... Du coup on a l'impression de lire globalement.
Or , même si c'était vrai (et il paraît que l'on ne lit pas du tout globalement, même expert, mais que l'on combine si vite que cela paraît instantané), il s'agit bien de se placer du côté de l'apprentissage : pourquoi mettre la charue avant les boeufs ?
Ce doit être vraiment complexe, pour un enfant, de reconnaître le mot "cochon", noyé dans un texte, s'il n'a jamais appris et automatisé ses phonèmes successifs.
Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui entrent en interaction dans la lecture : le "est" va se lire [est] ou [é] en fonction du contexte sémantique.
"couvent", dans "Les poules du couvent", en fonction de notre connaissance, implicite ou non, de la nature de ce qui peut suivre cette préposition.
- MufabGrand Maître
(Je n'avais pas encore lu ton message en écrivant, Spinoza. Désolée pour les redites.)
- Spinoza1670Esprit éclairé
En remédiation, tu peux essayer d'utiliser le manuel Fransya Bien lire bien écrire de Wettstein-Badour.
Si elle fait des progrès et qu'elle sait lire au bout de trois-quatre mois, tu pourras dire au CMPP : "ah bah finalement elle est plus dyslexique !"
Voir aussi sur la dyslexie : Vraie dyslexie et fausse dyslexie (Ouzilou, Sommer, Nuyts, Wettstein-Badour, etc.)
Si elle fait des progrès et qu'elle sait lire au bout de trois-quatre mois, tu pourras dire au CMPP : "ah bah finalement elle est plus dyslexique !"
Voir aussi sur la dyslexie : Vraie dyslexie et fausse dyslexie (Ouzilou, Sommer, Nuyts, Wettstein-Badour, etc.)
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- doublecasquetteEnchanteur
Spinoza1670 a écrit:En remédiation, tu peux essayer d'utiliser le manuel Fransya Bien lire bien écrire de Wettstein-Badour.
Si elle fait des progrès et qu'elle sait lire au bout de trois-quatre mois, tu pourras dire au CMPP : "ah bah finalement elle est plus dyslexique !"
Voir aussi sur la dyslexie : Vraie dyslexie et fausse dyslexie (Ouzilou, Sommer, Nuyts, Wettstein-Badour, etc.)
J'envoie aussi, contre bons soins, une méthode tirée de Bien lire et Aimer lire, qui revoit en accéléré toutes les combinaisons graphémiques qui font du français une langue tout aussi alphabétique que les autres (y compris celles qui ont trait aux règles grammaticales) à appliquer à raison de 10 à 20 minutes par jour. Je conseille de l'appliquer plutôt en passant par l'écriture que par la lecture oralisée si l'élève à "rééduquer" est "grand commençant" et a déjà eu droit à de nombreuses "remédiations" à base de plongées dans l'écrit. :aad:
Mufab a testé et elle pourra confirmer : ça marche !
(Au fait, Mufab, on attend toujours ton compte-rendu )
- MufabGrand Maître
- HannibalHabitué du forum
tita89 a écrit:
En tout cas, je suis d'accord avec toi, si c'est pour remplacer le gloubi-boulga de Ribambelle avec sa compréhension sans code par du gloubi-boulga de Boscher avec du code sans compréhension, c'est débile.
Moi j'ai appris avec la méthode Boscher, et vous imaginez ce que je lui dois. Qu'elle puisse convenir ou non à tout le monde, vous êtes mieux placée que moi pour le savoir, mais de grâce ne tapez pas dessus comme ça
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