28-29 octobre 2011 : 200 euros pour aller écouter entre autres François Dubet, Pascal Bouchard et Philippe Meirieu à Nanterre... Qui sont les héritiers ?

Schéhérazade a écrit:Abraxas, je suis consternée de cet autre dégât collatéral de la mastérisation...et quand on lit dans les 10 commandements du professeur (pardon les dix compétences) qu'il faut se former tout au long de la vie, je crains à terme:
-que ce genre de conférence puisse entrer dans le cadre de la formation continue obligatoire, avec du temps prévu pour cela après la révision programmée des décrets de 1950 (donc une tâche en plus, comme surveiller la cantine, les couloirs, et balayer les classes en sortant)
-qu'on puisse donc être contraint d'y aller et d'émarger, et que les conférenciers soient rémunérés grâce à la présence d'un public captif qui justifie leur salaire.
Puisque notre président a dit hier que les professeurs seront "mieux formés"!
Donc il n' est pas exclu qu'un jour on nous dise: "mais vous êtes payés aussi pour vous former, donc pour assister à ce genre de conférence"

au secours ! les IUFM le Retour !!!! :shock:

exactement argentine; et cette fois, à perpétuité.

"il faudra que tout change pour que tout redevienne comme avant" Le Guépard.

Je n'ai compris le rôle véritable de toutes ces formations et conférences que dans mon second établissement: j'étais PP d'un élève ultra violent, qui était un danger pour lui-même et pour les autres. J'en parle à ma CDE de l'époque, en lui demandant une sanction pour la dernière agression d'un autre camarade, elle me suggère en lieu et place d'assister à un stage de "gestion des conflits". Dans le même genre, elle accusait tous les professeurs de l'établissement de "manquer d'autorité" et nous a infligé d'assister à une conférence consacrée au sujet dans notre établissement. Evidemment le type nous a expliqué que c'était à nous de légitimer notre parole et autres balivernes.

C'est là que j'ai compris: s'il y a échec, et violence, c'est de la responsabilité des professeurs, qui ne sont pas assez "formés" pour lutter contre. Nullement parce qu'on renonce à faire respecter la loi. Donc nous "former", dans ces conditions, c'est présupposer notre incompétence professionnelle, et, au passage, dénaturer nos missions. Donc je crois qu'on n' a pas fini d'être "formés".

Quant à être un "hériter": quelle génération d'élèves peut se dire héritière de ces penseurs sus mentionnés? et avec quel profit?

argentine a écrit:

Schéhérazade a écrit:Abraxas, je suis consternée de cet autre dégât collatéral de la mastérisation...et quand on lit dans les 10 commandements du professeur (pardon les dix compétences) qu'il faut se former tout au long de la vie, je crains à terme:
-que ce genre de conférence puisse entrer dans le cadre de la formation continue obligatoire, avec du temps prévu pour cela après la révision programmée des décrets de 1950 (donc une tâche en plus, comme surveiller la cantine, les couloirs, et balayer les classes en sortant)
-qu'on puisse donc être contraint d'y aller et d'émarger, et que les conférenciers soient rémunérés grâce à la présence d'un public captif qui justifie leur salaire.
Puisque notre président a dit hier que les professeurs seront "mieux formés"!
Donc il n' est pas exclu qu'un jour on nous dise: "mais vous êtes payés aussi pour vous former, donc pour assister à ce genre de conférence"

au secours ! les IUFM le Retour !!!! :shock:

en même temps ils ne sont jamais partis... "Propagande et pouvoirs publiques, 2007-2012: la manipulation des foules dans la France du XXIe siècle" pourrait être un beau sujet de thèse d'histoire...

Marie Laetitia a écrit:

Schéhérazade a écrit:Je suis sans doute naïve, mais je ne me rendais pas compte qu'il y avait autant de postes de professeur d'Université en sciences de l'éducation.
Rendez-vous compte: combien de postes ainsi perdus pour la recherche en mathématiques, en philosophie, en physique, etc?...

Moi j'ai découvert ça en héritant de cours à donner dans le département de sciences de l'éduc (qui soit dit en passant existait avant l'intégration des IUFM aux universités). Mais j'ai peu causé avec les autres enseignants. En revanche, c'est le seul endroit où l'on m'a proposé d'acheter pour mon usage privé les ouvrages dont j'avais besoin. Comme une imbécile je n'en ai même pas profité.

Juste pour rigoler, regardez les postes d'enseignants-chercheurs publiés sur Galaxie (ce sera un peu plus tard dans l'année) : l'an dernier l'écrasante majorité était en didactique/sciences de l'éduc. Et c'était le calme plat pour les postes "disciplinaires". Je ne sais pas si ce phénomène s'est juste produit l'an dernier (conséquence conjoncturelle de la masterisation) ou si c'est du plus long terme.

C'est du long terme.

adelaideaugusta a écrit:A propos des grands maîtres des Sciences de l'Education, personne n'a écouté le débat, sur France Culture, "Rue des écoles", entre Stanislas Dehaene et Roland Goigoux ?
http://www.franceculture.fr/emission-rue-des-ecoles-l%E2%80%99apprentissage-de-la-lecture-des-avocats-dans-les-conflits-scolaires-2011-1
Je ne comprends pas très bien la pensée de Roland Goigoux. Toujours est-il que Stanislas Dehaene, qui doit être proche de ce qui serait vraiment utile pour apprendre à lire à tous les enfants, se laisse circonvenir et n'a pas de position réellement affirmée, face à Goigoux qui dit pas mal de contre-vérités.

Merci de ce lien Adélaïde. J'aime bien Dehaene et ses Neurones de la lecture, et ce débat est effectivement décalé parce que lui parle de faits scientifiques, tandis que Goigoux (pour mémoire, c'est le brillant pédagogue qui voulait faire des élèves de CP des petits Champollions..) a le discours idéologique (le sens est PREMIER !) des IUFM pour faire court.

le brillant pédagogue qui voulait faire des élèves de CP des petits Champollions

John a écrit:

le brillant pédagogue qui voulait faire des élèves de CP des petits Champollions

Oui, il a beau tourner sa veste en ce moment, je lui en veux beaucoup pour ça: http://www.sauv.net/ctrc.php?id=697
On me l'avait fait lire en formation, à l'époque ça forçait l'admiration...

Schéhérazade a écrit:Je suis sans doute naïve, mais je ne me rendais pas compte qu'il y avait autant de postes de professeur d'Université en sciences de l'éducation.
Rendez-vous compte: combien de postes ainsi perdus pour la recherche en mathématiques, en philosophie, en physique, etc?...

Et en sciences de l'information et de la communication aussi.

Schéhérazade a écrit:Moi ça me met en colère...quand je pense à certains de mes amis chercheurs qui ont dû s'expatrier pour trouver un poste et qui font de la recherche en sciences tout court...qui ont fourni des années de travail acharné pour finalement devoir partir pour travailler dans des conditions correctes...alors quand je vois qu' on donne des postes de professeurs d'université à des "chercheurs en sciences de l'éducation"...je trouve ça révoltant, c'est tout.

+ 1000.

JPhMM a écrit:

Abraxas a écrit:Surtout quand l'un des conférenciers, Meirieu, est officiellement spécialiste de la formation "tout au long de la vie "...

Ah ah je vois que je ne suis pas le seul que ça titille, cette expression

je viens de tilter qu'il s'agit de formation continue. Conclusion: il fallait changer le terme parce que "formation continue" ça fait ringard?

barèges a écrit:
Juste pour rigoler, regardez les postes d'enseignants-chercheurs publiés sur Galaxie (ce sera un peu plus tard dans l'année) : l'an dernier l'écrasante majorité était en didactique/sciences de l'éduc. Et c'était le calme plat pour les postes "disciplinaires". Je ne sais pas si ce phénomène s'est juste produit l'an dernier (conséquence conjoncturelle de la masterisation) ou si c'est du plus long terme.

Cela ne date pas de la mastérisation, les postes pour la 70ème section sont nombreux par rapport à d'autres disciplines en LSH (notamment en philo ). J'avoue que cela ne me fait pas trop rigoler quand je vois que le nombre de postes pour ma spécialité oscille entre 0 et 2 (les années fastes).

Ruthven a écrit:

barèges a écrit:
Juste pour rigoler, regardez les postes d'enseignants-chercheurs publiés sur Galaxie (ce sera un peu plus tard dans l'année) : l'an dernier l'écrasante majorité était en didactique/sciences de l'éduc. Et c'était le calme plat pour les postes "disciplinaires". Je ne sais pas si ce phénomène s'est juste produit l'an dernier (conséquence conjoncturelle de la masterisation) ou si c'est du plus long terme.

Cela ne date pas de la mastérisation, les postes pour la 70ème section sont nombreux par rapport à d'autres disciplines en LSH (notamment en philo ). J'avoue que cela ne me fait pas trop rigoler quand je vois que le nombre de postes pour ma spécialité oscille entre 0 et 2 (les années fastes).

Moi non plus. :colere:

hé ben, venez, ces postes en science de l'éducation n'attendent que nous !

Finrod a écrit:hé ben, venez, ces postes en science de l'éducation n'attendent que nous !

:diable:
"J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer"

200 euros pour cette délicieuse petite sauterie, à ce prix ça doit être vraiment exquis... On peut y emmener nos classes et leur laisser en pension complète ?

Schéhérazade a écrit:

Finrod a écrit:hé ben, venez, ces postes en science de l'éducation n'attendent que nous !

:diable:
"J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer"

Si seulement on pouvait faire de l'"entrisme" sur ces postes... C'est vrai que ça dégoûte quand on est dans les sections qui se font bouffer.
La moitié de ces postes de 70e pourraient être requalifiée en philo, linguistique, littérature; et quand je dis la moitié, je suis gentille.
Après tout, en raisonnant par l'absurde, tout pourrait être en 70e "sciences de l'éducation", puisque dès qu'on enseigne, on les pratique

Schéhérazade a écrit:

Finrod a écrit:hé ben, venez, ces postes en science de l'éducation n'attendent que nous !

:diable:
"J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer"

Il faut soutenir une thèse en sciences de l'éducation et être qualifié dans la section CNU n°70.

condorcet a écrit:

Schéhérazade a écrit:

Finrod a écrit:hé ben, venez, ces postes en science de l'éducation n'attendent que nous !

:diable:
"J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer"

Il faut soutenir une thèse en sciences de l'éducation et être qualifié dans la section CNU n°70.

Faisons donc sauter les "carcans disciplinaires" à la fac! :malmaisbien:
Vive le Transversal et l' Interdisciplinaire!

pg73 a écrit:200 euros pour cette délicieuse petite sauterie, à ce prix ça doit être vraiment exquis... On peut y emmener nos classes et leur laisser en pension complète ?

:lol!:

condorcet a écrit:

Schéhérazade a écrit:

Finrod a écrit:hé ben, venez, ces postes en science de l'éducation n'attendent que nous !

:diable:
"J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer"

Il faut soutenir une thèse en sciences de l'éducation et être qualifié dans la section CNU n°70.

Honnêtement, j'adorerais.

La seule "scientifique" de l'éducation que j'ai rencontré faisait des fautes de français, de rigueur et de logique, et gérait particulièrement mal sa présentation orale, peu aidée il est vrai par un powerpoint fort bêtement conçu.

Les sciences de l'éducation ont besoin de scientifiques carrés, j'ai l'impression.

Par simple curiosité, qu'est-ce qu'un scientifique carré ? :lol!:

Je pense que c'est un scientifique rond qu'on a voulu faire rentrer de force dans un boîtier de CD.
Ou alors c'est un scientifique cubique qu'on a passé en 2 dimensions.
En tout cas, ce n'est pas un scientifique de l'éducation.

Quand-même, 200€ pour 3 repas dont un avec animation, même en comptant la location des salles pour deux jours... on doit bien manger, dans ce colloque. Non ?

Davidenkoff est intervenant ?
Je trouve qd même gênant qu'un journaliste n'ayant aucun expérience de ce métier se retrouve mis sur le même plan que des spécialistes de ce secteur.
Cela en dit long sur le regard sur leur discipline que portent eux-mêmes les "sommités" de sciences de l'educ.

Un peu comme si le spécialiste sciences du nouvel obs faisait une conférence sur les gluons au collège de France.