Comment réformer la fonction publique ?

Comment réformer la fonction publique ?
Les débats de la présidentielle | | 22.10.11 | 13h29

par Propos recueillis par Matthieu Aron, Luc Bronner et Gilles Leclerc

AUSTÉRITÉ BUDGÉTAIRE
Jean-François Mancel, député UMP de l'Oise : "Nous sommes le dos au mur en matière de dépenses publiques, ce qui veut dire que la crise nous conduit à faire des économies. C'est la première raison pour laquelle on ne peut pas se permettre de lever le pied sur les économies en matière de fonction publique. Deuxièmement, il ne suffit pas de supprimer des postes dans la fonction publique (...) : il faut changer complètement notre mode d'action publique. Un seul exemple : l'éducation nationale. On enseigne aujourd'hui en France comme on enseignait à l'époque de Charlemagne."

David Assouline, sénateur PS de Paris : "Quand on se pose la question : "Y a-t-il trop de fonctionnaires ?", il faut d'abord se poser la question par rapport à qui et à quoi. Par rapport à l'étranger, on est dans la moyenne de l'OCDE. Et on est même loin derrière des pays comme le Danemark et la Norvège. Et ensuite par rapport à qui ? Il faut nous dire aujourd'hui, dans la situation actuelle : est-ce que les Français veulent moins d'éboueurs pour ramasser les ordures ? Moins d'infirmiers quand ils vont à l'hôpital ? Moins d'enseignants ?"

STATUT DES FONCTIONNAIRES

J.-F. M. : "Je pense qu'il est de l'intérêt de nos agents publics, comme de l'intérêt de l'Etat ou des collectivités territoriales qui les emploient, de passer à un statut de contractuel comme le sont l'ensemble des salariés du privé. Les contraintes qui pesaient sur l'administration d'hier n'existent plus aujourd'hui. Je pense notamment à la continuité du service, à tout ce qui concernait la mobilité. Tout ça a évolué. Aujourd'hui, il n'y a plus de raison d'avoir une contrepartie aux contraintes du métier de fonctionnaire. A partir de là, on peut avoir des contrats comparables à ceux qui sont dans le secteur privé et on aura des fonctionnaires qui vivront tout aussi bien. (...) Ma proposition ne s'applique pas aux fonctionnaires en activité. Parce que je crois qu'il serait tout à fait injuste de leur imposer un nouveau statut à partir du moment où ils ont choisi une loi."

D. A. : "Il va falloir adapter. Il y a des endroits où on doit mettre plus de moyens, des endroits moins, mais ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, si on ne dit pas aux fonctionnaires qu'on va les aider en termes de formation, qu'on va les aider à s'adapter, si on ne dit pas que le service doit être beaucoup plus individualisé, et si on ne relance pas une politique salariale dans la fonction publique, on n'y arrivera pas. Et en période de crise, le bouclier de la République, c'est le service public."

"Les débats de la présidentielle" : tous les vendredis, à 18 h 20, sur France Inter, Public Sénat et Dailymotion.

Article paru dans l'édition du 23.10.11

alazare a écrit:

Comment réformer la fonction publique ?
Les débats de la présidentielle | | 22.10.11 | 13h29

D. A. : "Il va falloir adapter. Il y a des endroits où on doit mettre plus de moyens, des endroits moins, mais ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, si on ne dit pas aux fonctionnaires qu'on va les aider en termes de formation, qu'on va les aider à s'adapter, si on ne dit pas que le service doit être beaucoup plus individualisé, et si on ne relance pas une politique salariale dans la fonction publique, on n'y arrivera pas. Et en période de crise, le bouclier de la République, c'est le service public."

"Les débats de la présidentielle" : tous les vendredis, à 18 h 20, sur France Inter, Public Sénat et Dailymotion.

Article paru dans l'édition du 23.10.11

Audrey a écrit:Mais si on enseignait encore aujourd'hui comme à l'époque de Charlemagne, je serais heureuse!! tout le monde suivrait des cours de latin!!!!!!

Un seul exemple : l'éducation nationale.

NathalieT a écrit:Pour une fois, j'aime les commentaires de l'article dans Libération

Provence a écrit:

Audrey a écrit:Mais si on enseignait encore aujourd'hui comme à l'époque de Charlemagne, je serais heureuse!! tout le monde suivrait des cours de latin!!!!!!

Enfin, Charlemagne ne savait pas trop écrire... Et puis, on n'a plus le droit de stigmatiser les mauvais élèves...

Un seul exemple : l'éducation nationale. On enseigne aujourd'hui en France comme on enseignait à l'époque de Charlemagne."

Spoiler:

John a écrit:

Un seul exemple : l'éducation nationale. On enseigne aujourd'hui en France comme on enseignait à l'époque de Charlemagne."

C'est une analyse très sérieuse, tirée d'une étude approfondie et devenue désormais classique. Cette enquête rigoureuse a été menée par une jeune chercheuse dans les années 60, et nul en France, y compris dans le grand public, n'en ignore les résultats accablants. Pourtant, rien n'a été fait depuis pour remédier aux problèmes mis au jour par cette courageuse analyste. Un rappel de ses conclusions :

Spoiler:

John a écrit:

Un seul exemple : l'éducation nationale. On enseigne aujourd'hui en France comme on enseignait à l'époque de Charlemagne."

C'est une analyse très sérieuse, tirée d'une étude approfondie et devenue désormais classique. Cette enquête rigoureuse a été menée par une jeune chercheuse dans les années 60, et nul en France, y compris dans le grand public, n'en ignore les résultats accablants. Pourtant, rien n'a été fait depuis pour remédier aux problèmes mis au jour par cette courageuse analyste.

Après un bref retour sur l'évolution historique du système éducatif, elle parle des rythmes chronobiologiques qui font débat encore aujourd'hui (chapitre I), elle aborde la thématique de l'ennui à l'école (chapitre II), elle s'oppose au cloisonnement stérile des matières (chapitre III), s'interroge sur la pertinence du travail à la maison (chapitre IV), rappelle l'importance des travaux pratiques face à la vacuité de la géographie naturelle ou de l'apprentissage mécaniste (chapitres V et VI), et donne des extraits saisissants de cours pris sur le vif dans des classes où l'on utilise à l'époque une pédagogie frontale et magistrale (chapitre VI).

Un rappel de ses conclusions :

Spoiler:

frankenstein a écrit:D'ailleurs , au-delà de ces propos de ménagère, on peut lui rafraîchir la mémoire...
http://www.google.fr/#pq=mancel&hl=fr&sugexp=kjrmc&cp=17&gs_id=18&xhr=t&q=mancel+mis+en+examen&pf=p&sclient=psy-ab&source=hp&pbx=1&oq=mancel+mis+en+exa&aq=0w&aqi=q-w1&aql=f&gs_sm=&gs_upl=&bav=on.2,or.r_gc.r_pw.,cf.osb&fp=d74067b78b411558&biw=1920&bih=965

:lol:

John a écrit:Mais il est toujours actif, le baron Ernest-Antoine Sellières ? :shock:

Au fait, vous avez vu le geste qu'il fait quand il dit qu'il y a dans l'éducation, des réformes à accomplir "en profondeur" ?