Note relative à l'inspection en primaire : j'hallucine (et il y a de quoi).

C'est délirant!

Je compatis, Waldeck75. C'est de la folie !

Waldeck75 a écrit:Je songe à refuser l'inspection, perso je n'ai absolument rien à perdre...

Avant de refuser l'inspection, je pense qu'il faut commencer par refuser de répondre à toutes ces exigences infondées.

Padre P. Lucas a écrit:

Waldeck75 a écrit:Je songe à refuser l'inspection, perso je n'ai absolument rien à perdre...

Avant de refuser l'inspection, je pense qu'il faut commencer par refuser de répondre à toutes ces exigences infondées.

C'est vrai!

Il faut frapper à toutes les portes.

Celui qui rira le plus en entendant cette liste abracadabrantesque sera sans doute le plus sérieux.

Waldeck75 a écrit:
J'attends bien sûr l'avis des syndicats! (d'ailleurs je peux n'en contacter qu'un ou il vaut mieux frapper à plusieurs portes?)

ça ne coûte rien d'en tester plusieurs, et puis, tu peux toujours faire remarquer à l'IEN qu'elle a oublié de joindre la fameuse grille

Cela dit, ça va plus vite de s'auto-évaluer que de fournir le document de 320 pages et la pile de livres demandés...

(elle n'a jamais reçu la pile de documents et d'ouvrages sur la tête ou sur le pied ? Car le tout entassé, ça doit être impressionnant et pas très stable !)

Waldeck, c'est hallucinant...

Tu lui renvoies le doc en ayant coché que des 10...comme ça , il ne se déplace même pas !
Plus sérieusement, c'est vrai que nos IEN ont reçu des consignes de ce genre et s'ils sont cons, ils vont les appliquer !
Perso, je m'en fous...Au 8° échelon, on passe de toute façon à l'ancienneté systématiquement... :injuste:

John a écrit:Cela dit, ça va plus vite de s'auto-évaluer que de fournir le document de 320 pages et la pile de livres demandés...

L'un n'empêche pas l'autre, ils osent tout (c'est à ça qu'on les reconnaît...).

Padre P. Lucas a écrit:

Waldeck75 a écrit:
J'attends bien sûr l'avis des syndicats! (d'ailleurs je peux n'en contacter qu'un ou il vaut mieux frapper à plusieurs portes?)

ça ne coûte rien d'en tester plusieurs, et puis, tu peux toujours faire remarquer à l'IEN qu'elle a oublié de joindre la fameuse grille

Je ne peux imaginer, dans qq décennies, comment ils analyseront le système éducatif en 2011...C'est assez délirant quand même...

Waldeck75 a écrit:L'inspection est un moment privilégié du parcours professionnel de chacun
d'entre vous, il doit être préparé et vécu de manière positive. La présente note
de service a donc pour objet de vous préciser les principes qui guident
l'inspection des enseignants, et les modalités qui permettront d'en faire
ensemble un temps professionnel constructif.

Quand ça commence comme ça, c'est toujours mauvais. C'est comme quand en début de réunion on te dit en préambule qu'on n'a à cœur, bien entendu, que l'intérêt des élèves. C'est juste orwellien comme préambule.

J'adore particulièrement l'injonction : "Il doit être préparé et vécu de manière positive".

Ben t'as qu'à le vivre positivement ! Avec Carrefour, on po-si-tive ! Pourquoi, ça ne t'envoie pas des ondes positives, de compter tes photocopies et de faire un rapport ?

Au fait, tu remarqueras qu'on ne te demande pas à quelle moment et à quelle fréquence tu vas faire pipi. Je te conseille néanmoins par sécurité de le noter, au cas où tu devrais t'auto-évaluer sur "Contrôle sa vessie de manière professionnellement compatible".

Rikki a écrit:

gym a écrit:

Hermione0908 a écrit:C'est vraiment nécessaire un semi de documents pour une inspection ? Il ne faut pas non plus ton rib, ton n° de sécu, ton casier judiciaire et le nom de jeune fille de ta mère ?

Non puisque le rectorat a déjà tout ça (enfin j'espère pour toi sinon pour la paye cela peut-être délicat.)

Et depuis quand, dans l'Education nationale, le fait qu'on ait déjà donné un document fait qu'on ne va pas nous le redemander un peu plus tard ?

J'ai dû envoyer des fiches d'état civil de mes gosses tous les ans, à une époque, voire plusieurs fois par an, je soupçonne quelqu'un au Rectorat d'avoir tapissé une pièce entière des fiches des enfants de Mâme Rikki. J'avais beau leur dire que j'en changeais rarement, que leurs dates de naissance changeaient rarement également, rien à faire ! Et puis, un jours, ils ont supprimé les fiches d'état civil, et la Terre a étonnamment continué de tourner.

un collègue c'est son RIB... je ne sais plus combien de fois il y a dû l'envoyer pour pouvoir être payé pour les examens des BTS ; ça a duré des mois...

Bah, chez nous, c'est pareil ! La différence, c'est que je m'en moque. L'IEN consulte les documents que je veux bien lui fournir. Il assiste à une demi-journée de classe habituelle et pas à la représentation que lui fournissent certain(e)s collègues.

John a écrit:

Pour cela, vous voudrez bien rassembler et mettre à ma disposition :
- Le registre d'appel indiquant les effectifs et les pourcentages mensuels des présences journalières ;
- Les documents et outils utilisés pour la préparation de la classe, les progressions et programmations (cycle, année, période) dans toutes les disciplines ;
- L’emploi du temps avec le décompte des durées des différentes disciplines ;
- Les outils d'évaluation, les évaluations diagnostiques - nationales le cas échéant- les livrets scolaires, leur exploitation. Les résultats des élèves doivent être clairement détaillés en référence aux compétences visées dans les progressions, le LPC, le cas échéant ;
- Les PPRE. En cas de redoublement, le projet doit être joint avec les objectifs et les compétences définis dans le PPRE ;
- La liste des élèves pris en charge en aide personnalisée, les projets concernant ces élèves. Une fiche type est proposée aux enseignants de la
circonscription ;
- La liste des élèves pris en charge par le RASED, avec les objectifs des projets spécialisés et l’articulation prévue ;
- Les outils de liaison pour les maîtres qui travaillent à temps partiel ;
- Le projet d’école ; les relevés de conclusion des conseils de cycle, le projet de classe éventuel ;
- Les projets de coopération avec les divers intervenants (natation, EPS, éducation artistique, etc.…) avec les progressions des séances, la place de
chacun et les évaluations envisagées ;
- Les cahiers, classeurs, fichiers, travaux des élèves, les cahiers de correspondances ;
- Les manuels scolaires, livres, guides pédagogiques utilisés ;
- Le relevé mensuel du nombre de photocopies par élève réalisées au jour de l’inspection.

Un frigidaire, une armoire à cuillères, un évier en fer, et un poêle à charbon, des bras qui chauffent, un pistolet à gaufres, un cire-godasses, un attrape-limace...

Vous êtes sûr pour les bras, John ? J'ai toujours compris "draps", en lien avec le progrès

Oups ! Des bras qui chauffent, ça pourrait être drôle
Mais Vian s'est effectivement limité aux draps.

Quand, il y a bien des années, j'ai postulé pour la hors-classe des agrégés, on m'a demandé... une attestation selon laquelle j'avais bien obtenu l'agrégation, alors que le rectorat de Nantes me payait ès qualité depuis 1977 !
Le problème, c'est que nous ne sommes plus dans l'absurdité administrative et comptable (comme celle qui consiste à demander un RIB à des professeurs à qui l'on règle leur salaire chaque mois), mais face à ce qu'il faut bien appeler un flicage intégral !
"De mon temps" -- eh oui, à la fin des années 70, quoi -- il arrivait souvent que l'équipe pédagogique d'un lycée refuse collectivement l'inspection, en accueillant l'IPR tout aussi collectivement, et en lui expliquant, poliment et fermement, pourquoi on ne voulait pas de lui en classe. Personnellement, j'ai escampé un IPR en 1989, dans le cadre de l'audit des cent lycées, qui a marqué, je crois, le début de l'évaluationnite aiguë dans le secondaire. Et ce fut assez rock and roll...
Je sais bien que, plus de 30 ans après, la configuration n'est plus vraiment la même, hélas. Je ne suis même pas sûre que les syndicats, quels qu'ils soient, soutiendraient aujourd'hui un enseignant qui vire son inspecteur !
Ce qui complique encore un peu plus la situation, ce sont les nouvelles prérogatives des chefs d'établissement, avec la fameuse "autonomie" qu'on nous met à toutes les sauces : le jour où les proviseurs recruteront leurs personnels et les noteront eux-mêmes, on en viendra quasiment à regretter les inspecteurs. :diable:
Comprenons-nous bien : les IPR (et bon nombre d'IG) sont en général des êtres détestables, opportunistes et serviles. En lettres, ce sont eux qui ont imposé, de manière extrêmement autoritaire, des programmes détestables (les horribles genréregistres Viala) et des pratiques inductives (voir les documents d'accompagnement de l'époque, ou les inénarrables manuels de didactique de chez Bertrand-Lacoste) qui ont bousillé les études de lettres pendant une 10aine d'années ; c'est pour résister à ce gloubiboulguesque gâchis qu'est né, par exemple, le collectif SAUVER LES LETTRES. Cela dit, la disparition du corps d'inspection en tant que tel, en livrant les collègues aux lubies pédagonigologiques de petits chefs d'établissement à l'affût de leur prime, ne constituerait pas forcément un progrès.

Palombella Rossa, c'est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. J'ai souvenir d'une prof d'histoire-géo qui avait refusé une inspection, c'était en 1985.

des programmes détestables (les horribles genréregistres Viala) et des pratiques inductives (voir les documents d'accompagnement de l'époque, ou les inénarrables manuels de didactique de chez Bertrand-Lacoste) qui ont bousillé les études de lettres pendant une 10aine d'années

Je suis moins au fait que vous de tous les détails, mais j'ai l'impression quasi permanente de vivre dans la tourmente.

PS : j'ai fait hypokhâgne à Masséna. Peut-être avez-vous connu certains de mes enseignants.

Padre P. Lucas a écrit:ça ne coûte rien d'en tester plusieurs, et puis, tu peux toujours faire remarquer à l'IEN qu'elle a oublié de joindre la fameuse grille

Il y a des compétences à évaluer qui valent leur pesant de cacahuètes : "agir en fonctionnaire éthique et responsable", "concevoir et mettre en oeuvre son enseignement"...

Après la guerre, mon grand-père avait voulu tenter des concours administratifs et avait eu droit à une enquête de moralité. Auprès des policiers venus l'interroger, il avait pu lui-même louer l'excellent esprit de l'individu contrôlé!

Mis à part le nombre de photocopies par élèves, c'est ce qui nous a été demandé pour notre inspection d'école il y a 4 ans ... Je me souviens des curvers pleins, installés sur la table du fond ... Je ne pense pas qu'il ait eu le temps de tout éplucher.

Concernant les photocopies, on a dû remplir une fiche précise l'an dernier, on avait été "choisis" comme école pilote : nombre de photocopies pour un mois, en précisant le nom du manuel et la taille du document ...

Il faut empiler le tout, et mettre tout en-dessous ce qu'on ne veut pas qu'elle regarde

Au milieu de la pile plutôt car si c'est une sadique, elle ira directement en dessous ! (ou si elle nous lit... :lol: )

Waldeck75 a écrit:Bonjour!


nous avons reçu dans la semaine la note relative à l'inspection, et vraiment c'est

Pour cela, vous voudrez bien rassembler et mettre à ma disposition :
- Le registre d'appel indiquant les effectifs et les pourcentages mensuels des présences journalières ;
- Les documents et outils utilisés pour la préparation de la classe, les progressions et programmations (cycle, année, période) dans toutes les disciplines ;
- L’emploi du temps avec le décompte des durées des différentes disciplines ;
- Les outils d'évaluation, les évaluations diagnostiques - nationales le cas échéant- les livrets scolaires, leur exploitation. Les résultats des élèves doivent être clairement détaillés en référence aux compétences visées dans les progressions, le LPC, le cas échéant ;
- Les PPRE. En cas de redoublement, le projet doit être joint avec les objectifs et les compétences définis dans le PPRE ;
- La liste des élèves pris en charge en aide personnalisée, les projets concernant ces élèves. Une fiche type est proposée aux enseignants de la
circonscription ;
- La liste des élèves pris en charge par le RASED, avec les objectifs des projets spécialisés et l’articulation prévue ;
- Les outils de liaison pour les maîtres qui travaillent à temps partiel ;
- Le projet d’école ; les relevés de conclusion des conseils de cycle, le projet de classe éventuel ;
- Les projets de coopération avec les divers intervenants (natation, EPS, éducation artistique, etc.…) avec les progressions des séances, la place de chacun et les évaluations envisagées ;
- Les cahiers, classeurs, fichiers, travaux des élèves, les cahiers de correspondances ;
- Les manuels scolaires, livres, guides pédagogiques utilisés ;
- Le relevé mensuel du nombre de photocopies par élève réalisées au jour de l’inspection.

A lire la note, on a vraiment l'impression qu'on va se faire démonter et c'est tout!

Je pense contacter un syndicat, mais je ne sais pas lequel???

Tout le monde sait -et commence à dire dans les media - qu'une inspection sur une heure de cours, c'est peu probant, parce que ni le prof ni les élèves ne sont dans leur état normal, parce que l'enseignant peut bien avoir fait un cours "spécial inspection", parce que cette heure ne reflète rien du "savoir être" de l'enseignant dans toutes les facettes de son métier (suivi des élèves, contacts avec les parents... Voir les compétences à noter de 1 à 10)...
Alors un peu de science-fiction : on commence par faire semblant de s'intéresser à TOUT côté inspection (fiche d'évaluation, tonnes de documents à montrer). D'un côté les inspecteurs n'ont matériellement pas le temps de tout lire, de l'autre les enseignants ont autre chose à faire que monter un dossier pléthorique à chaque venue d'un inspecteur. Au bout de X années, dans le ras-le-bol et l'indifférence générale, l'inspection est transférée aux CDE, qui, eux, connaissent et voient à l'oeuvre au quotidien les enseignants. Soulagement parerassier et début de la fin.
Bon au primaire, quand il y a classe unique et que l'enseignant est aussi directeur, c'est encore plus rigolo

Il n'y a pas qu'en classe unique que les instits sont aussi directeurs !
La dernière fois, l'IEN était bien étonnée, elle ne savait pas que nous étions censés avoir un registre d'inventaire du matériel présent dans l'école... Elle n'a pas non plus pensé à signer le registre matricule comme l'avaient fait tous ses prédécesseurs lorsqu'ils étaient venus dans ma classe... Tout se perd !