- SteredDoyen
C'est génial, Camille, pour la classe avec qui ça s'est bien passé
- AudreyOracle
Allez, exemple de ce qu'il ne faut surtout pas faire quand on parle à un élève.
Lors de la mise en rang, il faut dire: " Mettez-vous en rang rapidement, ça devient agaçant de vous répéter toujours la même chose." et non "Mettez-vous en rang ou j'pète un câble!".
Toute ressemblance avec une situation réelle s'étant produite devant moi serait tout à fait volontaire... croyez-moi, notre stagiaire de Lettres, c'est du lourd...
Lors de la mise en rang, il faut dire: " Mettez-vous en rang rapidement, ça devient agaçant de vous répéter toujours la même chose." et non "Mettez-vous en rang ou j'pète un câble!".
Toute ressemblance avec une situation réelle s'étant produite devant moi serait tout à fait volontaire... croyez-moi, notre stagiaire de Lettres, c'est du lourd...
- lenidjiNiveau 8
Ma tutrice est venue me voir aujourd'hui. Ma pire heure et ma pire classe. Ca m'a aidé. Elle m'a dit notamment qu'un bon prof était celui qui était capable de se faire comprendre des plus mauvais élèves. Et elle m'a donné des conseils clairs: un truc tout bête, mais avec les 6èmes il faut formuler la consigne, la faire reformuler par un élève au premier rang puis par un élève du dernier rang... Et 2 ou 3 autres conseils. J'avais vraiment du mal à faire comprendre les consignes aux 6èmes...
J'ai une question; quel type d'activité faites vous faire aux élèves le vendredi de 4h à 5h?
J'ai une question; quel type d'activité faites vous faire aux élèves le vendredi de 4h à 5h?
- cavecattumNeoprof expérimenté
Camille87 a écrit:Igniatius a écrit:Camille, je pense que tu n'as pas à remettre ton cours en cause : le retour dans tes trois classes prouve qu'il est à niveau.
Ta ES est sans doute plus faible, et tu leur as paru trop aérienne !
Bon, verdict: je suis heureuse et soulagée, je doutais vraiment que ce métier soit fait pour moi (les 10 premiers jours ont été ultra décevants de mon point de vue ), et aujourd'hui avec une classe, c'était le paradis ! j'ai eu un plaisir fou. Et là, je suis sûre que les élèves ont compris, plus aucun doute: ce sont quasiment eux qui ont mené le bateau, ils ont été passionnés par ce qu'on a fait et je n'ai pas vu le temps passer ! Je suis super contente, je ne m'imaginais pas que ça allait marcher du tonnerre (vu ce que ça avait donné avec l'autre classe...i.e. un naufrage complet).
Maintenant, reste l'immense ombre au tableau: le même cours passe donc très bien avec une classe, et c'est l'échec total (je pèse mes mots) avec une autre...Et là je suis vraiment mal, car avec cette classe où j'ai échoué, je ne sais plus quoi faire..J'espère que ce n'est qu'un problème de confiance, et qu'on va pouvoir raccrocher le wagon...Je pense quand même qu'il y a une sacrée différence de niveau et qu'il va falloir que j'adapte vraiment mon cours pour eux.
Mais l'essentiel, c'est que je ne doute plus que je peux avoir du plaisir en enseigner: j'en ai eu pour la première fois aujourd'hui, et ça c'est quelque chose d'indubitable que je ne pourrai pas remettre en question. L'année va peut-être être horrible, la classe avec qui ça a été génial aujourd'hui va peut-être être moins intéressée par la suite, mais je sais qu'au moins une fois, j'aurais eu du plaisir à faire mon métier.
Je rencontre exactement le même problème. Le gouffre qui sépare mes deux secondes n'est pas près d'être comblé...Avec l'une, j'ai presque deux heures d'avance, ou plutôt, j'ai deux heures de retard avec l'autre. Ils ont été si infects aujourd'hui - en même temps, me les donner de 16 à 18h le vendredi, après qu'ils ont eu 7 heures de cours, il y a eu plus brillant comme idée!-, que je les ai punis: ils ont dû rédiger à l'écrit les réponses aux questions que nous aurions dû faire ensemble, s'ils avaient été réceptifs. J'ai ramassé. Ils ont détesté. J'ai eu droit à ma première insulte, un joli "sal**pe" lancé par un courageux qui a couru dans le couloir pour ne pas que je l'attrape. Il va comprendre ce qui l'attend lundi:
J'avoue que je n'avais plus du tout la force - j'avais même des picotements blanchâtres dans les yeux, à force de fatigue- de tenter de les raccrocher, et je crois sincèrement qu'il n'y avait rien à faire. Clairement, Maupassant, ça leur passe au dessus de la tête. Le français est leur bête noire, et nous n'avons pas de moyens (manuels Darcos...). Quand je vois ce qu'ils ont à dispo. dans leurs ateliers techniques, où ils font des choses concrètes et passionnantes, je me doute que mon cours papier dans salle austère doit les laisser de marbre.
Bref, ce soir, je les déteste. Je me suis vue de l'extérieur en train de leur tirer des réponses au forceps, des réponses imbéciles en plus, et je me suis dit: "Est-ce que vraiment tu vas parvenir à accepter de te voir comme ça? Pédaler dans le vide? Pour quoi en définitive? "
Heureusement, mes premières lundi!
- Thalia de GMédiateur
Elle (ou il) a vraiment dit ça ?Audrey a écrit:Allez, exemple de ce qu'il ne faut surtout pas faire quand on parle à un élève.
Lors de la mise en rang, il faut dire: " Mettez-vous en rang rapidement, ça devient agaçant de vous répéter toujours la même chose." et non "Mettez-vous en rang ou j'pète un câble!".
Toute ressemblance avec une situation réelle s'étant produite devant moi serait tout à fait volontaire... croyez-moi, notre stagiaire de Lettres, c'est du lourd...
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- AudreyOracle
Cet aprèm, par exemple, la température étant quasiment caniculaire chez moi, et la salle ressemblant à une étuve, les 5è étaient surexcités dès le départ...
En les prenant au retour de la récréation, nous avons donc fait un détour par la loge, où venait d'arriver la commande des poches de Twain, "Les aventures de Tom Sawyer", et chacun a pris son exemplaire. Une fois en classe, j'ai dicté le nouvel emploi du temps , j'ai donné les consignes de couverture du livre, corrigé l'exo de voc qu'ils avaient à faire pour aujourd'hui et devant leur manque de concentration, j'ai lancé la lecture du bouquin. On a expliqué le contexte, parlé de l'esclavage, de la guerre de sécession, étudié la préface du bouquin, le tout à bâtons rompus, et franchement, on a dit plein de choses intéressantes sans qu'ils aient eu une seconde l'impression de bosser...et pourtant...
En les prenant au retour de la récréation, nous avons donc fait un détour par la loge, où venait d'arriver la commande des poches de Twain, "Les aventures de Tom Sawyer", et chacun a pris son exemplaire. Une fois en classe, j'ai dicté le nouvel emploi du temps , j'ai donné les consignes de couverture du livre, corrigé l'exo de voc qu'ils avaient à faire pour aujourd'hui et devant leur manque de concentration, j'ai lancé la lecture du bouquin. On a expliqué le contexte, parlé de l'esclavage, de la guerre de sécession, étudié la préface du bouquin, le tout à bâtons rompus, et franchement, on a dit plein de choses intéressantes sans qu'ils aient eu une seconde l'impression de bosser...et pourtant...
- Thalia de GMédiateur
Courage, Cave !
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Soleil noir de mes mélancolies.
- CondorcetOracle
Tant mieux, Camille87 et Lenidji ! :flower:
Cave
Cave
- cavecattumNeoprof expérimenté
Merci, vous êtes gentils
Ce qui est terrible, c'est que j'ai du mal a rester civilisée. Ce soir j'ai dit à une élève: "La question que tu me poses est complètement stupide. Tu ne comprends vraiment pas pourquoi elle est stupide ta question?"
La question en question : "Madame, la réponse à la question, on la rédige au passé?"
Vous voyez? Et plus je vais être fatiguée, plus je serai impatiente...Et ma tutrice qui vient lundi dans mes cours...Bref, ce week-end, il faut que je me ressource.
Ce qui est terrible, c'est que j'ai du mal a rester civilisée. Ce soir j'ai dit à une élève: "La question que tu me poses est complètement stupide. Tu ne comprends vraiment pas pourquoi elle est stupide ta question?"
La question en question : "Madame, la réponse à la question, on la rédige au passé?"
Vous voyez? Et plus je vais être fatiguée, plus je serai impatiente...Et ma tutrice qui vient lundi dans mes cours...Bref, ce week-end, il faut que je me ressource.
- InvitéC8Habitué du forum
cavecattum a écrit:
Je rencontre exactement le même problème. Le gouffre qui sépare mes deux secondes n'est pas près d'être comblé...Avec l'une, j'ai presque deux heures d'avance, ou plutôt, j'ai deux heures de retard avec l'autre. Ils ont été si infects aujourd'hui - en même temps, me les donner de 16 à 18h le vendredi, après qu'ils ont eu 7 heures de cours, il y a eu plus brillant comme idée!-, que je les ai punis: ils ont dû rédiger à l'écrit les réponses aux questions que nous aurions dû faire ensemble, s'ils avaient été réceptifs. J'ai ramassé. Ils ont détesté. J'ai eu droit à ma première insulte, un joli "sal**pe" lancé par un courageux qui a couru dans le couloir pour ne pas que je l'attrape. Il va comprendre ce qui l'attend lundi:
J'avoue que je n'avais plus du tout la force - j'avais même des picotements blanchâtres dans les yeux, à force de fatigue- de tenter de les raccrocher, et je crois sincèrement qu'il n'y avait rien à faire. Clairement, Maupassant, ça leur passe au dessus de la tête. Le français est leur bête noire, et nous n'avons pas de moyens (manuels Darcos...). Quand je vois ce qu'ils ont à dispo. dans leurs ateliers techniques, où ils font des choses concrètes et passionnantes, je me doute que mon cours papier dans salle austère doit les laisser de marbre.
Bref, ce soir, je les déteste. Je me suis vue de l'extérieur en train de leur tirer des réponses au forceps, des réponses imbéciles en plus, et je me suis dit: "Est-ce que vraiment tu vas parvenir à accepter de te voir comme ça? Pédaler dans le vide? Pour quoi en définitive? "
Heureusement, mes premières lundi!
C'est vraiment une bouffée salvatrice, d'avoir une classe avec qui ça marche (étant entendu bien sûr que rien n'est définitif, dans un sens comme dans l'autre). Moi ça m'a sauvé ma semaine, alors que j'étais vraiment en dessous de tout après les 2 heures horribles de ma classe qui a baissé les bras. Je pensais que j'étais vraiment archi-nulle, maintenant je sais que ce n'est pas le cas: mon cours a très bien marché, c'est donc qu'il n'est pas mauvais en soi, c'est juste qu'il n'est pas "tout terrain", et qu'il faut vraiment que je prenne conscience que les classes ne sont pas interchangeables. En tout cas, enseigner, selon le public, ce n'est vraiment pas la même chose...
- CondorcetOracle
Camille87 a écrit:cavecattum a écrit:
Je rencontre exactement le même problème. Le gouffre qui sépare mes deux secondes n'est pas près d'être comblé...Avec l'une, j'ai presque deux heures d'avance, ou plutôt, j'ai deux heures de retard avec l'autre. Ils ont été si infects aujourd'hui - en même temps, me les donner de 16 à 18h le vendredi, après qu'ils ont eu 7 heures de cours, il y a eu plus brillant comme idée!-, que je les ai punis: ils ont dû rédiger à l'écrit les réponses aux questions que nous aurions dû faire ensemble, s'ils avaient été réceptifs. J'ai ramassé. Ils ont détesté. J'ai eu droit à ma première insulte, un joli "sal**pe" lancé par un courageux qui a couru dans le couloir pour ne pas que je l'attrape. Il va comprendre ce qui l'attend lundi:
J'avoue que je n'avais plus du tout la force - j'avais même des picotements blanchâtres dans les yeux, à force de fatigue- de tenter de les raccrocher, et je crois sincèrement qu'il n'y avait rien à faire. Clairement, Maupassant, ça leur passe au dessus de la tête. Le français est leur bête noire, et nous n'avons pas de moyens (manuels Darcos...). Quand je vois ce qu'ils ont à dispo. dans leurs ateliers techniques, où ils font des choses concrètes et passionnantes, je me doute que mon cours papier dans salle austère doit les laisser de marbre.
Bref, ce soir, je les déteste. Je me suis vue de l'extérieur en train de leur tirer des réponses au forceps, des réponses imbéciles en plus, et je me suis dit: "Est-ce que vraiment tu vas parvenir à accepter de te voir comme ça? Pédaler dans le vide? Pour quoi en définitive? "
Heureusement, mes premières lundi!
C'est vraiment une bouffée salvatrice, d'avoir une classe avec qui ça marche (étant entendu bien sûr que rien n'est définitif, dans un sens comme dans l'autre). Moi ça m'a sauvé ma semaine, alors que j'étais vraiment en dessous de tout après les 2 heures horribles de ma classe qui a baissé les bras. Je pensais que j'étais vraiment archi-nulle, maintenant je sais que ce n'est pas le cas: mon cours a très bien marché, c'est donc qu'il n'est pas mauvais en soi, c'est juste qu'il n'est pas "tout terrain", et qu'il faut vraiment que je prenne conscience que les classes ne sont pas interchangeables. En tout cas, enseigner, selon le public, ce n'est vraiment pas la même chose...
- AudreyOracle
Thalia de G a écrit:Elle (ou il) a vraiment dit ça ?Audrey a écrit:Allez, exemple de ce qu'il ne faut surtout pas faire quand on parle à un élève.
Lors de la mise en rang, il faut dire: " Mettez-vous en rang rapidement, ça devient agaçant de vous répéter toujours la même chose." et non "Mettez-vous en rang ou j'pète un câble!".
Toute ressemblance avec une situation réelle s'étant produite devant moi serait tout à fait volontaire... croyez-moi, notre stagiaire de Lettres, c'est du lourd...
Oui, il a vraiment dit ça.
Et si vous saviez... il ne nous dit pas bonjour... se recroqueville quand on tend la main pour serrer la sienne... ne nous donne pas les objets mais nous les balance...
Je lui ai amené mardi une pile d'une bonne douzaine d'anciens manuels de 4è dont je me débarrassais, pensant lui faire plaisir. J'ai à peine eu un merci, marmonné entre ses dents, et aucune réaction autre que celle-là.
Ma collègue, sa tutrice, en est au point de lui sortir les mains des poches et de les lui secouer pour qu'il quitte sa posture de sociopathe, et ne cesse de lui dire "Mais parle! parle, parle...".
Ce stagiaire a également un sacré palmarès de propos tendancieux livrés sans aucune retenue sur internet, lisibles en tapant simplement son nom et son prénom. Pensez donc, il a un twitter public, auquel il associe son identité réelle et le pseudo qu'il utilise à travers tout le web. Il y exprime ainsi sans scrupule l'emmerdement profond qu'il ressent à essayer de faire cours à des gosses qui comme lui au même âge n'en ont "rien à foutre".J'imagine le bonheur que ce sera quand les élèves pourront le voir fantasmer sur des figurines de mangas, invoquées comme remède suprême selon lui à la panne sexuelle, ou revendiquer fièrement comme devise "Coffee and MILF"... ou quand ils découvriront cette remarque saisissante de lyrisme retenu: "wow, les femmes...j'avais oublié que ça existait IRL.".
Je suis dure, mais pas autant que les gosses qui lui mettent déjà la misère...
Là, vraiment, c'est du lourd, du très très lourd...
- lenidjiNiveau 8
tant mieux je sais pas... Je me rends compte que je n'arrive pas toujours à faire passer le cours... Je me laisse parfois déborder. Et puis j'ai eu un cas triste aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi mais c'est vers moi que les enfants viennent pleurer. L'élève agité et dispersé que j'ai recadré m'a fait de la peine aujourd'hui. C'est un petit monstre mais je ne sais pas pourquoi je l'aime bien. Je l'ai pourri parce qu'il faisait des bêtises, comme d'habitude. Il s'est mis à bouder. Je me suis dit que j'étais peut-être allée trop loin (même si je n'ai pas été très méchante) et je lui ai demandé à la fin de l'heure si je l'avais blessé. Il m'a dit que ce n'était pas ça. J'ai insisté, et là, cette petite terreur s'est mise à pleurer, la tête baissée, parce que sa belle-mère, enceinte, est morte il y a 3 jours et que son papa est en prison... J'ai écouté, essayé de réconforter et lui ai demandé s'il voulait aller à l'infirmerie, offre qu'il a déclinée. J'ai évidemment averti le pp et le cde. J'ai essayé d'être là tout en gardant mes distances, mais je ne sais pas si j'ai bien agi. Je sais bien que je ne peux pas adopter les gosses, bien sûr, mais c'est difficile de rester complètement insensible à des situations si tragiques...
- Invité19Esprit sacré
ah ben dis donc Audrey, quand je lis ce que tu racontes sur votre stagiaire, je me dis qu'à côté je devrais avoir moins de pb d'autorité et de titularisation !
dingue...
Lenidji : ce genre de situation est délicate, alors quand on débute, en plus !!
ça m'amène à une question plus vaste : je ne cesse d'entendre qu'il ne faut pas mélanger affect et boulot de prof (et là je ne parle pas de ce qui se passe ou pas en sdp ). Très bien, sauf que, vu mon tempéramment, je n'en suis pas capable. Je sais que cela ne doit pas m'empêcher d'habiter mon rôle de prof, d'établir une frontière plus ferme avec les élèves, etc, mais... suis je condamnée pour autant à ne pas être une bonne prof ?
dingue...
Lenidji : ce genre de situation est délicate, alors quand on débute, en plus !!
ça m'amène à une question plus vaste : je ne cesse d'entendre qu'il ne faut pas mélanger affect et boulot de prof (et là je ne parle pas de ce qui se passe ou pas en sdp ). Très bien, sauf que, vu mon tempéramment, je n'en suis pas capable. Je sais que cela ne doit pas m'empêcher d'habiter mon rôle de prof, d'établir une frontière plus ferme avec les élèves, etc, mais... suis je condamnée pour autant à ne pas être une bonne prof ?
- pitchounetteExpert
Euh déborder, ne pas faire passer...Je connais ça aussi rassure toi la dessuslenidji a écrit:tant mieux je sais pas... Je me rends compte que je n'arrive pas toujours à faire passer le cours... Je me laisse parfois déborder.
Tu as gagné quelque chose de très très important : la confiance d'un élève. C'est très important, à ne pas négliger. Surtout laisse le revenir à toi, il reviendra se confier à un moment. J'aurais aussi fais un petit mot à l'infirmière ou au psy de ton établissement si tuen as un à porté de main rapidement car il va falloir qu'il évacue tout ca.
Et puis j'ai eu un cas triste aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi mais c'est vers moi que les enfants viennent pleurer. L'élève agité et dispersé que j'ai recadré m'a fait de la peine aujourd'hui. C'est un petit monstre mais je ne sais pas pourquoi je l'aime bien. Je l'ai pourri parce qu'il faisait des bêtises, comme d'habitude. Il s'est mis à bouder. Je me suis dit que j'étais peut-être allée trop loin (même si je n'ai pas été très méchante) et je lui ai demandé à la fin de l'heure si je l'avais blessé. Il m'a dit que ce n'était pas ça. J'ai insisté, et là, cette petite terreur s'est mise à pleurer, la tête baissée, parce que sa belle-mère, enceinte, est morte il y a 3 jours et que son papa est en prison... J'ai écouté, essayé de réconforter et lui ai demandé s'il voulait aller à l'infirmerie, offre qu'il a déclinée. J'ai évidemment averti le pp et le cde. J'ai essayé d'être là tout en gardant mes distances, mais je ne sais pas si j'ai bien agi. Je sais bien que je ne peux pas adopter les gosses, bien sûr, mais c'est difficile de rester complètement insensible à des situations si tragiques...
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Le bonheur est dans le pré après 7 ans de région parisienne
- lenidjiNiveau 8
Bah Oiseau je me pose la même question...
lenou, bien sûr que je le laisserai revenir à moi... Mais le cde m'a mise en garde, en me disant qu'il fallait que j'évite que le gamin fasse un transfert, etc...
Et puis là, je sens que je peux lui apporter quelque chose, lui donner le goût de ma matière, améliorer un peu son comportement. Mais en même temps je peux faire si peu... C'est frustrant et ça me ravage de me dire que la vie de ce gamin, pourtant intelligent, part sur de si mauvaises bases. Je me sens impuissante. J'ai envie de pleurer. Et je sais que je ne devrais pas.
lenou, bien sûr que je le laisserai revenir à moi... Mais le cde m'a mise en garde, en me disant qu'il fallait que j'évite que le gamin fasse un transfert, etc...
Et puis là, je sens que je peux lui apporter quelque chose, lui donner le goût de ma matière, améliorer un peu son comportement. Mais en même temps je peux faire si peu... C'est frustrant et ça me ravage de me dire que la vie de ce gamin, pourtant intelligent, part sur de si mauvaises bases. Je me sens impuissante. J'ai envie de pleurer. Et je sais que je ne devrais pas.
- AudreyOracle
Oiseau phenix a écrit:ah ben dis donc Audrey, quand je lis ce que tu racontes sur votre stagiaire, je me dis qu'à côté je devrais avoir moins de pb d'autorité et de titularisation !
dingue...
Lenidji : ce genre de situation est délicate, alors quand on débute, en plus !!
ça m'amène à une question plus vaste : je ne cesse d'entendre qu'il ne faut pas mélanger affect et boulot de prof (et là je ne parle pas de ce qui se passe ou pas en sdp ). Très bien, sauf que, vu mon tempéramment, je n'en suis pas capable. Je sais que cela ne doit pas m'empêcher d'habiter mon rôle de prof, d'établir une frontière plus ferme avec les élèves, etc, mais... suis je condamnée pour autant à ne pas être une bonne prof ?
Ça ne fait aucun doute: tu ne trembles pas quand un adulte ou un adolescent te parle...
- JohnMédiateur
Euh, Audrey, ce ne serait pas plus simple de lui dire de rendre son compte twitter interdit au public ?
D'autant qu'il a écrit tout cela avant d'être enseignant.
D'autant qu'il a écrit tout cela avant d'être enseignant.
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- AudreyOracle
Si si... la tutrice va s'en charger...mais je pense que certains gosses ont déjà vu ce qu'il ne fallait pas. "Googler" les profs est un de leurs passe-temps préférés...
- pitchounetteExpert
Tu peux être à son écoute sans pour autant faire un transfert.lenidji a écrit:Bah Oiseau je me pose la même question...
lenou, bien sûr que je le laisserai revenir à moi... Mais le cde m'a mise en garde, en me disant qu'il fallait que j'évite que le gamin fasse un transfert, etc...
Et puis là, je sens que je peux lui apporter quelque chose, lui donner le goût de ma matière, améliorer un peu son comportement. Mais en même temps je peux faire si peu... C'est frustrant et ça me ravage de me dire que la vie de ce gamin, pourtant intelligent, part sur de si mauvaises bases. Je me sens impuissante. J'ai envie de pleurer. Et je sais que je ne devrais pas.
Moi quand mon élève est venue se confier, la psy du lycée est venue me voir pour me demander si tout allait bien. J'ai parlé autour d'un café avec elle. La pression était retombée
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- InvitéInvité
Cavecattum: tu as fait un rapport d'incident pour le "s*****e"? tu vas porter plainte, n'est-ce pas?
- cavecattumNeoprof expérimenté
Al a écrit:Cavecattum: tu as fait un rapport d'incident pour le "s*****e"? tu vas porter plainte, n'est-ce pas?
Eh bien, je suis un peu comme les élèves: j'étais déjà en week-end. J'ai écrit un mail à leur prof principal. Je ne sais pas exactement ce qu'il faut faire...
Le pire, c'est que maintenant, je me demande si je n'ai pas eu une hallucination auditive...S'il n'avait pas couru comme un petit lapin, ce jeune débile! Et puis faut le voir, le petit: 1,20 m, tout blond...Des fois, on ne se méfie pas des bons!
- InvitéInvité
Il ne faut pas laisser passer une insulte. Jamais.
Le problème que tu as avec cette classe, c'est que tu les fais bosser. Et ça ils ne sont pas (forcément) habitués. C'est comme dire "non" à un enfant qui n'a jamais entendu ce mot. Ça ne passe pas. J'en ai bavé comme pas possible avec une classe comme ça l'année dernière. On leur avait fait croire qu'ils étaient bons.
Courage!
Le problème que tu as avec cette classe, c'est que tu les fais bosser. Et ça ils ne sont pas (forcément) habitués. C'est comme dire "non" à un enfant qui n'a jamais entendu ce mot. Ça ne passe pas. J'en ai bavé comme pas possible avec une classe comme ça l'année dernière. On leur avait fait croire qu'ils étaient bons.
Courage!
- lenidjiNiveau 8
lenou, il n'y a pas de psy au collège, mais j'ai pris rendez-vous à l'extérieur pour tout dire... Je pense qu'il faut prendre du recul dans ce métier...
- DalivaNeoprof expérimenté
J'ai observé ma tutrice en français, et je ne me sens pas à la hauteur...
Elle vient très bientôt me voir, je ferai une séance qu'elle m'a suggéré , et qui me parait une très bonne idée. Mais je n arrive pas à monter la séance.
Et je n'arrête pas de penser à ces terminales qui ont été infects ce matin.
Bref, j'ai l'impression d'être une stagiaire nulle...
Elle vient très bientôt me voir, je ferai une séance qu'elle m'a suggéré , et qui me parait une très bonne idée. Mais je n arrive pas à monter la séance.
Et je n'arrête pas de penser à ces terminales qui ont été infects ce matin.
Bref, j'ai l'impression d'être une stagiaire nulle...
- cavecattumNeoprof expérimenté
Al a écrit:Il ne faut pas laisser passer une insulte. Jamais.
Le problème que tu as avec cette classe, c'est que tu les fais bosser. Et ça ils ne sont pas (forcément) habitués. C'est comme dire "non" à un enfant qui n'a jamais entendu ce mot. Ça ne passe pas. J'en ai bavé comme pas possible avec une classe comme ça l'année dernière. On leur avait fait croire qu'ils étaient bons.
Courage!
C'est exactement ça. Ils m'ont dit qu'ils ne liraient jamais, eh bien je les fais lire à haute voix, les nouvelles en entier! Je ne supporte pas leur manière de dire: "Mais c'est trop long, on a autre chose à faire!". Je les harcèle de question, je ne les lâche pas. A la fin de ces cours, je suis épuisée. Mais ils m'énervent avec leur attitude désinvolte! Mes STI en veulent plus - mais eux veulent clairement me faire plaisir...
J'irai voir le proviseur lundi.
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