- TrinityEsprit éclairé
Cripure a écrit:D'accord, les contractuels sont des personnes qui ont fait des études et ne sont pas a priori incompétents. Mais les contractuels sont recrutés sur des critères qui laissent parfois songeur (du point de vue disciplinaire). De plus, les contractuels "bouchent les trous" et contribuent donc à ce que le désastre, qui est là, soit moins ou pas visible. Il ne faut donc pas s'étonner que les discussions sur les contractuels soient vives, surtout lorsqu'elles mettent en présence des enseignants qui ont une certaine visions d'ensemble de la profession et d'autres plus, disons pragmatiques (ce n'est pas un compliment sous mon clavier).
En outre, je pense qu'un physicien remplaçant un matheux occasionne moins de remous dans la mesure où ni les maths ni la physique ne sont encore menacées dans les cases horaires (dans les contenus, c'est différents, elles sont aussi mortes que les autres). Nous, enseignants de langues anciennes, nous disparaissons. Et dans le pragmatisme, personne, ou si peu, ne nous entend crier.
Voilà, je ne souhaite pas en dire davantage.
Les maths sans doute pas. La physique, on y vient. Quant au "moins de remous", j'aimerais vraiment comprendre pourquoi ça ne chiffonne pas plus que ça.
- User5899Demi-dieu
Attention à l'argument ! On va en induire que le contractuel peut avoir fait partie des non recrutés pour cause d'insuffisance.LisaZenide a écrit:Nota pour info :
Avec en Lettres Classiques, 77 admis pour 185 postes à la session 2011, soit 60% de postes non pourvus... ce genre de débat risque d'être de plus en plus fréquent...
- AudreyOracle
Et ma position, c'est que les gens doivent regarder plus loin que la situation présente et individuelle pour espérer améliorer l'ensemble à l'avenir.
Ce n'est pas en acceptant tout et n'importe quoi, en mettant le sparadrap sur des hémorragies, qu'on pourra guérir.
C'est pas une position facile, ni à tenir, ni à défendre, la preuve, mais c'est la mienne. Et je ne suis pas la seule à l'avoir...à l'exprimer ici, peut-être...
Ce n'est pas en acceptant tout et n'importe quoi, en mettant le sparadrap sur des hémorragies, qu'on pourra guérir.
C'est pas une position facile, ni à tenir, ni à défendre, la preuve, mais c'est la mienne. Et je ne suis pas la seule à l'avoir...à l'exprimer ici, peut-être...
- kahiinaNiveau 5
Audrey a écrit:Je ne suis pas méchante. J'ai une formation, un métier, des convictions. J'assume.
Non, je n'étale pas ma science.
Et quitte à être vache, je vais jusqu'au bout: oui, tu aurais dû refuser ce poste. Si le seul taff qu'on te propose est un job pour lequel tu n'as ni le concours ni la formation, dans ce cas, tu le refuses. Quitte à te chercher un autre job. Point. Il y aurait eu du grec sur le bahut qu'on te proposait, en t'expliquant que c'était le seul poste que tu aurais de l'année dans ton coin, tu l'aurais accepté aussi? Parce que c'est "seulement" du latin, c'est moins grave de l'enseigner sans formation?
Oui, j'en ai ras la casquette de voir des gens tenter de faire pleurer dans les chaumières dès qu'on dit qu'ils exercent un job pour lequel il n'ont pas les compétences. Faut arrêter de nous prendre pour des cons!
Tu veux être sûre de trouver un taff sans qu'on te fasse suer avec nos remarques que tu juges suffisantes et méprisantes? Mais ma foi, reprends les études, et découvre les joies du latin, du grec ancien, des maths, des sciences physiques, de la chimie, de la SVT, de l'EPS, des Arts plastiques, de l'HG, de la philo, de l'éco....là, oui, tu pourras être contractuelle tout terrain. Sinon, ma foi, tu n'es qu'une profiteuse du système, au détriment des élèves, et tu contribues volontairement (oui, même si tu ne l'assumes pas et te réfugies derrière les besoins nutritifs de tes enfants) à tuer un peu plus les disciplines pour lesquelles nous, Lettres Classiques, avons donné une grande part de notre vie, et que nous continuons à essayer de sauver en y laissant notre énergie, notre moral, et parfois même notre santé.
Franchement, MERDE!
Ah bon, tu ne t'adressais pas à moi ?!!!
Je suis donc décidément la dernière des nouilles, j'aurais juré que tu m'incendiais !!
"Je ne t'ai d'ailleurs pas reproché de ne pas t'en savoir t'en servir, mais de ne pas en avoir eu l'idée, car dans ce cas tu aurais eu la réponse à ta question."
Je me suis excusée d'avoir mal lu les définitions du Gaffiot que j'ai commencé par consulter en expliquant que la fatigue et le stress m'avais fait raté le "dim." (de tabula). Une erreur, somme toute. Mais tu vois, j'avais commencé par là.
En revanche, toi tu dis ce que tu as à dire tout d'un bloc, et malgré les dizaines de remarques te reprochant le ton et les paroles blessantes que tu as utilisées, non, droite comme un i, tu ne t'ai pas trompée, tu n'as rien à te reprocher !
Non, Audrey, je n'ai pas "voulu le comprendre ainsi" je l'ai littéralement pris dans la g... ainsi !
- User5899Demi-dieu
Bon, faisons des LCSchéhérazade a écrit:avec, je présume, un factoton "maths physique chime techno svt"
fac-totum > factotum (qui fait tout).
Là c'est dit
- AudreyOracle
Ah si si, les maths sont menacés! Suffit de voir qu'il n'y en a plus en L! Et ça va poser de sérieux soucis... un collatéral, par exemple, dans un des lycées de ma ville, c'est la fermeture de l'option arts appliqués 5h (si j'ai bien compris) délaissée par les lycéens au profit de l'option maths parce qu'ils ont trop peur de se retrouver dans la merdasse plus tard à cause de leurs lacunes en maths!
- Invité24Vénérable
[quote="Audrey"]Et ma position, c'est que les gens doivent regarder plus loin que la situation présente et individuelle pour espérer améliorer l'ensemble à l'avenir.
Ce n'est pas en acceptant tout et n'importe quoi, en mettant le sparadrap sur des hémorragies, qu'on pourra guérir.
C'est pas une position facile, ni à tenir, ni à défendre, la preuve, mais c'est la mienne. Et je ne suis pas la seule à l'avoir...à l'exprimer ici, peut-être...[/quote]
Bien sûr.
Mais tu ne peux pas reprocher à l'individu de penser à sa situation présente. Parce que l'individu n'est pas le politique.
Enfin si, tu peux.
Mais c'est excessivement mauvais pour le coeur.
Ce n'est pas en acceptant tout et n'importe quoi, en mettant le sparadrap sur des hémorragies, qu'on pourra guérir.
C'est pas une position facile, ni à tenir, ni à défendre, la preuve, mais c'est la mienne. Et je ne suis pas la seule à l'avoir...à l'exprimer ici, peut-être...[/quote]
Bien sûr.
Mais tu ne peux pas reprocher à l'individu de penser à sa situation présente. Parce que l'individu n'est pas le politique.
Enfin si, tu peux.
Mais c'est excessivement mauvais pour le coeur.
- JohnMédiateur
Bon, les gens, on prend cinq minutes pour se calmer, on réfléchit, et on en profite pour vérifier que tout est prêt pour demain.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CondorcetOracle
+ 1000.
Je comprends et partage la détresse des précaires qui prennent ce qu'on leur "offre". En tant qu'historien, je ne peux m'empêcher aussi de relier la vogue de l'histoire contemporaine à l'absence de maîtrise des langues anciennes chez de nombreux étudiants.
Je comprends et partage la détresse des précaires qui prennent ce qu'on leur "offre". En tant qu'historien, je ne peux m'empêcher aussi de relier la vogue de l'histoire contemporaine à l'absence de maîtrise des langues anciennes chez de nombreux étudiants.
- JPhMMDemi-dieu
Et j'ai toujours songé que l'apprentissage d'une langue ancienne (et pas seulement le latin ou le grec, d'ailleurs) devrait être obligatoire dans la scolarité, que cela est indispensable à l'honnêteté. Mais ce n'est sûrement pas à l'ordre du jour.condorcet a écrit:+ 1000.
Je comprends et partage la détresse des précaires qui prennent ce qu'on leur "offre". En tant qu'historien, je ne peux m'empêcher aussi de relier la vogue de l'histoire contemporaine à l'absence de maîtrise des langues anciennes chez de nombreux étudiants.
Edit : correction de faute de français.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ataraxieBanni
John a écrit:Bon, les gens, on prend cinq minutes pour se calmer, on réfléchit, et on en profite pour vérifier que tout est prêt pour demain.
Excellente idée de John! Tant de choses écrites pour ce soir... Ça mérite une pause. Dodo, en ce qui me concerne.
pour toutes tous ceux qui demain auront des élèves en face d'eux et qui dans leur grande majorité essayeront de faire un super cours: agrègé, certifié, contractuel... + pensée amicale pour tous les TZR!
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Great things are done when Men & Mountains meet
This is not Done by Jostling in the Street.
- William Blake, "Great Things Are Done" (c. 1807-1809), line 1
- frankensteinVénérable
Ben moi , j'ai rien compris au ...film !Audrey a écrit:Remarque des modérateurs : Vous trouverez ci-dessous un vif débat, lancé suite à la question d'une contractuelle en Lettres modernes, qui doit assurer des heures de français et de latin. Chaque membre est en droit de donner son avis : il n'y a pas de position unique qui serait imposée à qui que ce soit, sur ce point comme sur les autres, par les modérateurs du forum.
Voilà ce que ça donne d'embaucher des LM pour enseigner le latin...
Désolée, mais je ne donnerai pas la réponse à ta question.
Si tu n'as même pas eu l'idée de regarder dans un dico pour répondre...
Il mansque un message, non ?
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- JPhMMDemi-dieu
Scission de topic je pense.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- leyadeEsprit sacré
Non, frankenstein, il y a eu simplement scission d'un fil commençant par une question en deux fils, l'un répondant à la question l'autre permettant de débattre sur une situation liée à la question.
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- frankensteinVénérable
Ah, parce que sinon, je ne comprends pas pourquoi Audrey est énervée !JPhMM a écrit:Scission de topic je pense.
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- SchéhérazadeNiveau 10
Cripure a écrit:Bon, faisons des LCSchéhérazade a écrit:avec, je présume, un factoton "maths physique chime techno svt"
fac-totum > factotum (qui fait tout).
Là c'est dit
Bon, je vais tenter de glisser ma faute d' orthographe sous le tapis en prétendant avoir employé délibérément une forme archaïque (http://www.cnrtl.fr/definition/factotum) pour vous donner l' occasion de faire la leçon d' étymologie (bienvenue d' ailleurs)...Et j'échapperai ainsi à la destitution pour incompétence.
Allez bonne nuit à tous.
- ionion381Niveau 6
Audrey a écrit:Et ma position, c'est que les gens doivent regarder plus loin que la situation présente et individuelle pour espérer améliorer l'ensemble à l'avenir.
Ce n'est pas en acceptant tout et n'importe quoi, en mettant le sparadrap sur des hémorragies, qu'on pourra guérir.
C'est pas une position facile, ni à tenir, ni à défendre, la preuve, mais c'est la mienne. Et je ne suis pas la seule à l'avoir...à l'exprimer ici, peut-être...
https://www.dailymotion.com/video/x1h2po_mourir-pour-des-idees_music
- thetisNiveau 5
Je voudrais juste soutenir ton propos, Audrey, avec peut-être juste un peu plus de légèreté sur le ton en ce lundi matin... mais sur le fond, je suis à 100% d'accord avec toi.
Depuis 10 ans dans mon collège, j'ai croisé pas mal de contractuels, deux super , s'étant adapté au fur et à mesure de leur expérience, mais beaucoup d'autres vraiment à côté de la plaque car pas du tout aidés pour enseigner à des collégiens. Cette façon d'embaucher des gens sur des profils vaguement rattachables à la matière à enseigner me sidère toujours. Notre formation est déjà très critiquable, mais alors le rien de rien, c'est effrayant !
Et, pour avoir été remplacée deux fois par des contractuels dont j'ai pu voir les "plans" de cours, les exercices donnés, etc. dans les cahiers de mes élèves en latin, je me permets ici de m'insurger aussi. Un exemple parmi d'autres : 15 photocopies format A4 de Métamorphoses d'Ovide collées de page en page ? Non sens complet...
Je ne dis pas que ces personnes ne pourront pas devenir des profs compétents, mais du jour au lendemain ils n'ont pas pu improviser et ce sont les élèves qui ont pâti de cette situation induite par l'organisation actuelle de notre Education Nationale. Alors oui, je trouve normal de renoncer à un métier pour lequel on n'a pas les compétences.
Une spécialité comme celle des LC nous a demandé un gros boulot pendant nos études, et conserver un certain niveau sans enseigner le latin ou le grec au niveau de nos études me demande aussi un travail personnel important. Pourquoi en faire abstraction ?
Je trouve tout aussi hallucinante n'importe quelle demande de remplacement en maths pour un prof de SVT par exemple.
Imaginez d'ailleurs ma stupeur lorsque ma remplaçante actuelle, TZR de LM (je finis mon congé de maternité n°3 dans une semaine) m'a racontée amusée qu'elle avait remplacé un prof d'EPS l'année dernière, année de son stage. Moi j'avoue ne pas avoir ri du tout ! Ce n'était pas une blague ! Alors oui, ma première pensée à ce moment-là a été : comment a-t-elle pu accepter ???
Au moins, personne n'a supposé qu'elle pourrait enseigner le grec, mes élèves restent donc sans prof pendant 2 semaines puisque l'Educ Nat n'a aucun TZR LC sous la main...
Un dernier mot à l'intention des Lettres Modernes :
Nous, profs de LC, avons fait de bien belles études consacrées aux langues anciennes en plus de la littérature française. D'ailleurs, pour cela, nous avons beaucoup moins étudié la littérature étrangère, je me sens plus pauvre intellectuellement de ce point de vue... Et je vous envie, chers collègues de LM, pour vos connaissances plus pointues de ce point de vue. Chacun sa spécialité. On est bien obligé de faire des choix. Personnellement, je suis quand même très fière de pouvoir transmettre un savoir que peu de gens ont (même si je me sens souvent bien moins savante que ceux qui ont été mes profs). Et je continuerai à essayer de 'séduire' suffisamment quelques élèves en langues anciennes pour que la flamme antique continue à brûler...
Depuis 10 ans dans mon collège, j'ai croisé pas mal de contractuels, deux super , s'étant adapté au fur et à mesure de leur expérience, mais beaucoup d'autres vraiment à côté de la plaque car pas du tout aidés pour enseigner à des collégiens. Cette façon d'embaucher des gens sur des profils vaguement rattachables à la matière à enseigner me sidère toujours. Notre formation est déjà très critiquable, mais alors le rien de rien, c'est effrayant !
Et, pour avoir été remplacée deux fois par des contractuels dont j'ai pu voir les "plans" de cours, les exercices donnés, etc. dans les cahiers de mes élèves en latin, je me permets ici de m'insurger aussi. Un exemple parmi d'autres : 15 photocopies format A4 de Métamorphoses d'Ovide collées de page en page ? Non sens complet...
Je ne dis pas que ces personnes ne pourront pas devenir des profs compétents, mais du jour au lendemain ils n'ont pas pu improviser et ce sont les élèves qui ont pâti de cette situation induite par l'organisation actuelle de notre Education Nationale. Alors oui, je trouve normal de renoncer à un métier pour lequel on n'a pas les compétences.
Une spécialité comme celle des LC nous a demandé un gros boulot pendant nos études, et conserver un certain niveau sans enseigner le latin ou le grec au niveau de nos études me demande aussi un travail personnel important. Pourquoi en faire abstraction ?
Je trouve tout aussi hallucinante n'importe quelle demande de remplacement en maths pour un prof de SVT par exemple.
Imaginez d'ailleurs ma stupeur lorsque ma remplaçante actuelle, TZR de LM (je finis mon congé de maternité n°3 dans une semaine) m'a racontée amusée qu'elle avait remplacé un prof d'EPS l'année dernière, année de son stage. Moi j'avoue ne pas avoir ri du tout ! Ce n'était pas une blague ! Alors oui, ma première pensée à ce moment-là a été : comment a-t-elle pu accepter ???
Au moins, personne n'a supposé qu'elle pourrait enseigner le grec, mes élèves restent donc sans prof pendant 2 semaines puisque l'Educ Nat n'a aucun TZR LC sous la main...
Un dernier mot à l'intention des Lettres Modernes :
Nous, profs de LC, avons fait de bien belles études consacrées aux langues anciennes en plus de la littérature française. D'ailleurs, pour cela, nous avons beaucoup moins étudié la littérature étrangère, je me sens plus pauvre intellectuellement de ce point de vue... Et je vous envie, chers collègues de LM, pour vos connaissances plus pointues de ce point de vue. Chacun sa spécialité. On est bien obligé de faire des choix. Personnellement, je suis quand même très fière de pouvoir transmettre un savoir que peu de gens ont (même si je me sens souvent bien moins savante que ceux qui ont été mes profs). Et je continuerai à essayer de 'séduire' suffisamment quelques élèves en langues anciennes pour que la flamme antique continue à brûler...
- VioletEmpereur
Je comprends bien que la collègue a besoin de travailler, comme tout le monde.
Mais il me semble que refuser un poste de LC en donnant comme argument qu'elle ne connaît pas le latin ne la rayerait pas des listes du rectorat... au contraire, je trouve que cela montrerait son sérieux.
Si un contractuel doit enseigner le japonais au pied levé, il s'achète la méthode assimil ?
J'entends bien vos arguments mais il me semble que les gens qui travaillent au rectorat font la différence entre :
- je refuse ce poste car il est trop loin de chez moi / l'établissement ne me plaît pas... (ce qu'ils peuvent interpréter comme "pas très motivée" pour bosser... même si ce n'est pas vrai.)
et
- je refuse ce poste car je ne connais pas cette matière. Mais j'accepte le premier poste de LM que vous me proposez.
Des remplacements en LM, il va y en avoir, c'est sûr.
Au delà de nos divergences d'opinion, je suis allée me coucher bien amère hier soir car j'ai trouvé certains des propos très durs.
On peut ne pas partager les mêmes avis mais je trouve que certains ont été assez violents dans leurs propos. J'ai eu l'impression d'assister à une curée. Je ne sais plus trop si j'étais visée, si c'était Audrey... Mais je regrette infiniment cette tension.
Mais il me semble que refuser un poste de LC en donnant comme argument qu'elle ne connaît pas le latin ne la rayerait pas des listes du rectorat... au contraire, je trouve que cela montrerait son sérieux.
Si un contractuel doit enseigner le japonais au pied levé, il s'achète la méthode assimil ?
J'entends bien vos arguments mais il me semble que les gens qui travaillent au rectorat font la différence entre :
- je refuse ce poste car il est trop loin de chez moi / l'établissement ne me plaît pas... (ce qu'ils peuvent interpréter comme "pas très motivée" pour bosser... même si ce n'est pas vrai.)
et
- je refuse ce poste car je ne connais pas cette matière. Mais j'accepte le premier poste de LM que vous me proposez.
Des remplacements en LM, il va y en avoir, c'est sûr.
Au delà de nos divergences d'opinion, je suis allée me coucher bien amère hier soir car j'ai trouvé certains des propos très durs.
On peut ne pas partager les mêmes avis mais je trouve que certains ont été assez violents dans leurs propos. J'ai eu l'impression d'assister à une curée. Je ne sais plus trop si j'étais visée, si c'était Audrey... Mais je regrette infiniment cette tension.
- Thalia de GMédiateur
Moi aussi, j'étais triste hier soir, très triste.
Je comprends l'amertume et la colère des LC, étant moi-même de formation LC.
Et non, on n'apprend pas le latin et le grec comme ça, et on ne les transmet pas comme ça, quelque soit le sérieux et le travail si on n'a pas suivi des études de lettres classiques.
Parce qu'on a appris le vocabulaire, la morphologie, la syntaxe de ces langues, parce qu'on sait traduire, parce que l'Histoire de Rome et de la Grèce nous sont connus.
Il ne s'agit pas de l'addition de savoirs, c'est aussi baigner dans une culture. Tout comme un bon angliciste (ou germaniste etc) reconnaît un auteur et son époque à son style, un helléniste ne saurait confondre Eschyle et Euripide.
Détails ? Non. Il est important de dominer une matière. Ce n'est pas parce que maintenant je n'ai "que" des collégiens que je considère comme inutile d'avoir fréquenter et de fréquenter encore des auteurs difficiles.
Je comprends l'amertume et la colère des LC, étant moi-même de formation LC.
Et non, on n'apprend pas le latin et le grec comme ça, et on ne les transmet pas comme ça, quelque soit le sérieux et le travail si on n'a pas suivi des études de lettres classiques.
Parce qu'on a appris le vocabulaire, la morphologie, la syntaxe de ces langues, parce qu'on sait traduire, parce que l'Histoire de Rome et de la Grèce nous sont connus.
Il ne s'agit pas de l'addition de savoirs, c'est aussi baigner dans une culture. Tout comme un bon angliciste (ou germaniste etc) reconnaît un auteur et son époque à son style, un helléniste ne saurait confondre Eschyle et Euripide.
Détails ? Non. Il est important de dominer une matière. Ce n'est pas parce que maintenant je n'ai "que" des collégiens que je considère comme inutile d'avoir fréquenter et de fréquenter encore des auteurs difficiles.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- HannibalHabitué du forum
Violet a écrit:J'entends bien vos arguments mais il me semble que les gens qui travaillent au rectorat font la différence entre :
- je refuse ce poste car il est trop loin de chez moi / l'établissement ne me plaît pas... (ce qu'ils peuvent interpréter comme "pas très motivée" pour bosser... même si ce n'est pas vrai.)
et
- je refuse ce poste car je ne connais pas cette matière. Mais j'accepte le premier poste de LM que vous me proposez.
Visiblement ce n'est pas comme ça que ça marche, et là je crois que nous serons tous d'accord pour le déplorer.
La logique en place, c'est plutôt :
- pour les élèves : c'est ça ou rien, bonsoir.
- pour le contractuel : c'est ça ou rien, bonsoir.
Mais c'est sûrement plus courageux de s'en prendre aux contractuels qu'aux recteurs.
Parce que s'assurer de la compétence des gens qu'on emploie, c'est de la responsabilité de l'employeur et de personne d'autre.
Il n'y aura de toutes façons pas d'essor massif de la filière L.C. avant un moment. Je n'ai aucune inquiétude quant à sa survie universitaire, Paul Veyne a raison là-dessus, mais c'est tout autre chose dans le secondaire. Les T.Z.R. y manquent, les contractuels L.C. aussi : vous savez très bien ce que vous aurez pour vous remplacer quand les contractuels L.M. ne seront plus là en dernière ligne.
La seule issue, de mon point de vue, c'est de réactiver la demande du côté des élèves et des familles, et pour ça il vaudrait mieux s'entr'aider entre intervenants en latin et en grec, parce que mieux le travail sera fait, quel que soit le statut du professeur, plus ces disciplines auront une chance de redevenir attractives et de refaire la preuve de ce qu'elles apportent. Si le but, en mettant des contractuels L.M., c'est réellement de vider la discipline de sa substance, il vaudrait mieux soutenir ceux qui n'ont pas l'intention de transformer le cours de latin en sortie au parc Astérix, et qui conservent l'ambition, à laquelle leur employeur lui-même a peut-être renoncé, d'enseigner une langue et de donner accès à un patrimoine littéraire et culturel magnifique.
Enfin, j'ai bien peur que personne ne cherche à camoufler le désastre avec des vacataires, pour la simple raison que ce désastre, à part les profs de lettres toutes filières confondues et quelques familles, eh bien tout le monde s'en fiche royalement. On a assez entendu, et depuis assez longtemps, que l'école devait se moderniser, être en phase avec la société, préparer à l'insertion dans le monde du travail, renoncer à l'élitisme et autres joyeusetés, pour que la mort pure et simple des L.C. dans le secondaire ne rencontre à peu près qu'indifférence ou résignation, pour peu qu'elle soit progressive. Si vous croyez que des postes vides en L.C. vont susciter des tonnes de protestations que les vacataires suffisent à étouffer, vous rêvez debout. Il y aura plein de gens pour trouver ça très bien que latin et grec soient réservés aux classes prépa et à quelques étudiants farfelus. Là pour le coup, vous resterez entre spécialistes, et aucun contractuel ne risquera de venir se substituer aux profs de khâgne ou d'université. Il restera des L.C. ce qu'il reste en gros de la langue et de la littérature médiévales, un truc qu'il ne viendrait plus à l'idée de personne de mettre à la disposition du plus grand nombre. Dois-je rappeler ce que N. Sarkozy, alors en campagne, avait même osé dire de la littérature ancienne ?
- Spoiler:
- "L’Etat n’est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L’Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places (…) Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes."
Ce qui est certain de mon point de vue, c'est que le fait que les gens qui essaient de maintenir l'existence et l'intérêt de ces disciplines auprès des élèves se dézinguent les uns les autres, pour le coup le "système" en profite.
- Presse-puréeGrand sage
Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places.
Il ne connaît pas les taux d'embauche d'anciens étudiants de LC en école de commerce ou de marketing, le bougre...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- AvaExpert spécialisé
Je suis DA en LM et j'ai refusé plusieurs postes en LC parce que je ne vois pas bien en quoi je serais compétente pour enseigner le latin. Je n'ai jamais été rayée des listes pour ça, tout le monde comprenant bien que je ne POUVAIS pas enseigner une matière qui n'est pas la mienne.
Cela étant dit, même si moi je ne le ferais pas, je peux comprendre qu'on accepte, sous la pression.
Cela étant dit, même si moi je ne le ferais pas, je peux comprendre qu'on accepte, sous la pression.
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Those who helped me along the way, I smacked 'em as I thanked 'em
Yes, I know I'm going to Hell in a leather jacket
'Least I'll be in another world while you're pissing on my casket
http://avawarlike.tumblr.com/
- User5899Demi-dieu
Je suis assez d'accord avec ce passage en gras, et je dois reconnaître que je préfère de beaucoup un contractuel de LM qui va tout faire pour enseigner le latin à un titulaire de LC qui va faire de la "civi" pendant trois ans, comme on en trouve de ci de là.Hannibal a écrit:Violet a écrit:J'entends bien vos arguments mais il me semble que les gens qui travaillent au rectorat font la différence entre :
- je refuse ce poste car il est trop loin de chez moi / l'établissement ne me plaît pas... (ce qu'ils peuvent interpréter comme "pas très motivée" pour bosser... même si ce n'est pas vrai.)
et
- je refuse ce poste car je ne connais pas cette matière. Mais j'accepte le premier poste de LM que vous me proposez.
Visiblement ce n'est pas comme ça que ça marche, et là je crois que nous serons tous d'accord pour le déplorer.
La logique en place, c'est plutôt :
- pour les élèves : c'est ça ou rien, bonsoir.
- pour le contractuel : c'est ça ou rien, bonsoir.
Mais c'est sûrement plus courageux de s'en prendre aux contractuels qu'aux recteurs.
Parce que s'assurer de la compétence des gens qu'on emploie, c'est de la responsabilité de l'employeur et de personne d'autre.
Il n'y aura de toutes façons pas d'essor massif de la filière L.C. avant un moment. Je n'ai aucune inquiétude quant à sa survie universitaire, Paul Veyne a raison là-dessus, mais c'est tout autre chose dans le secondaire. Les T.Z.R. y manquent, les contractuels L.C. aussi : vous savez très bien ce que vous aurez pour vous remplacer quand les contractuels L.M. ne seront plus là en dernière ligne.
La seule issue, de mon point de vue, c'est de réactiver la demande du côté des élèves et des familles, et pour ça il vaudrait mieux s'entr'aider entre intervenants en latin et en grec, parce que mieux le travail sera fait, quel que soit le statut du professeur, plus ces disciplines auront une chance de redevenir attractives et de refaire la preuve de ce qu'elles apportent. Si le but, en mettant des contractuels L.M., c'est réellement de vider la discipline de sa substance, il vaudrait mieux soutenir ceux qui n'ont pas l'intention de transformer le cours de latin en sortie au parc Astérix, et qui conservent l'ambition, à laquelle leur employeur lui-même a peut-être renoncé, d'enseigner une langue et de donner accès à un patrimoine littéraire et culturel magnifique.
Enfin, j'ai bien peur que personne ne cherche à camoufler le désastre avec des vacataires, pour la simple raison que ce désastre, à part les profs de lettres toutes filières confondues et quelques familles, eh bien tout le monde s'en fiche royalement. On a assez entendu, et depuis assez longtemps, que l'école devait se moderniser, être en phase avec la société, préparer à l'insertion dans le monde du travail, renoncer à l'élitisme et autres joyeusetés, pour que la mort pure et simple des L.C. dans le secondaire ne rencontre à peu près qu'indifférence ou résignation, pour peu qu'elle soit progressive. Si vous croyez que des postes vides en L.C. vont susciter des tonnes de protestations que les vacataires suffisent à étouffer, vous rêvez debout. Il y aura plein de gens pour trouver ça très bien que latin et grec soient réservés aux classes prépa et à quelques étudiants farfelus. Là pour le coup, vous resterez entre spécialistes, et aucun contractuel ne risquera de venir se substituer aux profs de khâgne ou d'université. Il restera des L.C. ce qu'il reste en gros de la langue et de la littérature médiévales, un truc qu'il ne viendrait plus à l'idée de personne de mettre à la disposition du plus grand nombre. Dois-je rappeler ce que N. Sarkozy, alors en campagne, avait même osé dire de la littérature ancienne ?
- Spoiler:
"L’Etat n’est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L’Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places (…) Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes."
Ce qui est certain de mon point de vue, c'est que le fait que les gens qui essaient de maintenir l'existence et l'intérêt de ces disciplines auprès des élèves se dézinguent les uns les autres, pour le coup le "système" en profite.
Deux remarques : quand je parle de "désastre", ce n'est pas seulement pour les LC, c'est pour l'EN en général. Et, bien sûr, le spoiler nous montre un Sarkozy disant n'importe quoi, comme d'hab. D'abord, le financement à l'efficacité est bien une idée de gros con de droite décomplexé, mais on a l'habitude. Ensuite, ce ne sont pas les filières de langues anciennes qui mènent au chômage.
- Presse-puréeGrand sage
Je suis assez d'accord avec ce passage en gras, et je dois reconnaître que je préfère de beaucoup un contractuel de LM qui va tout faire pour enseigner le latin à un titulaire de LC qui va faire de la "civi" pendant trois ans, comme on en trouve de ci de là.
Je n'aurais pas dit mieux
Ensuite, ce ne sont pas les filières de langues anciennes qui mènent au chômage.
Clairement pas. C'est même l'inverse.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- ysabelDevin
Violet a écrit:Je comprends bien que la collègue a besoin de travailler, comme tout le monde.
Mais il me semble que refuser un poste de LC en donnant comme argument qu'elle ne connaît pas le latin ne la rayerait pas des listes du rectorat... au contraire, je trouve que cela montrerait son sérieux.
Si un contractuel doit enseigner le japonais au pied levé, il s'achète la méthode assimil ?
J'entends bien vos arguments mais il me semble que les gens qui travaillent au rectorat font la différence entre :
- je refuse ce poste car il est trop loin de chez moi / l'établissement ne me plaît pas... (ce qu'ils peuvent interpréter comme "pas très motivée" pour bosser... même si ce n'est pas vrai.)
et
- je refuse ce poste car je ne connais pas cette matière. Mais j'accepte le premier poste de LM que vous me proposez.
Des remplacements en LM, il va y en avoir, c'est sûr.
Au delà de nos divergences d'opinion, je suis allée me coucher bien amère hier soir car j'ai trouvé certains des propos très durs.
On peut ne pas partager les mêmes avis mais je trouve que certains ont été assez violents dans leurs propos. J'ai eu l'impression d'assister à une curée. Je ne sais plus trop si j'étais visée, si c'était Audrey... Mais je regrette infiniment cette tension.
chez nous, déjà plus de TZR en LM... une collègue a un pb de santé, elle n'a pas repris, ne reprendra pas avant la semaine prochaine : personne pour la remplacer.
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