Article "comprendre les élèves qui ne comprennent pas"

Bon, j'te f'rai dire que j'avais commencé à y répondre ! La suite un peu plus tard, là, je vais voir notre vieille mère...

kristy a écrit:
Ceci étant, après moult réflexion le mystère de l'enfant qui ne comprend rien reste entier. Je crois qu'il y en a qui ont des prédispositions et d'autres qui peuvent disposer!

En effet, je ne vois pas pourquoi "tout le monde" pourrait réussir à l'école. "Tout le monde" est-il musicien ?

Thalia de G a écrit:

Et ce qui m'inquiète, c'est que j'ai l'impression que de plus en plus il est "normal" pour les élèves de ne pas maîtriser certains savoirs ou savoir-faire. cf les rédactions de plus en plus truffées de fautes et cela ne les gêne pas.

C'est le sentiment que j'avais, moi aussi, mais cette année, j'ai eu l'idée d'affronter cette "impression". A la suite d'une correction de rédaction "un peu douloureuse" pour mes yeux et pour ma tête, j'en étais arrivée à me demander s'ils ne le faisaient exprès (si, si), tellement les fautes étaient énormes et nombreuses. Alors, je me suis dit mince, on va voir... J'ai fait ce que je n'avais jamais osé faire, de peur de les vexer : j'ai sélectionné une trentaine de phrases parmi les plus corsées dans leurs copies. J'en ai fait une copie, pour leur proposer un travail en orthographe/syntaxe. Pour ménager leur sensibilité, je leur ai expliqué, avant de leur distribuer ce support de travail, qu'il n'y avait pas une copie qui avait échappé à mon triste constat, que j'avais eu l'impression qu'ils avaient joué à "qui perd gagne", que j'avais eu du mal à faire des choix dans la multitude "d'horreurs" successivement apparues au fil de ma correction... bref, j'ai surjoué, pour détendre l'atmosphère... je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre... Ceci dit, lorsqu'ils ont pris connaissance de ce "best of" de la correction, ils ont immédiatement réagi ! Ils étaient horrifiés ! (et moi, du coup, plutôt rassurée...) Nous avons travaillé pendant cette séance sur une "typologie" des fautes, on les a analysées, classées... On a pas mal discuté aussi... Sur ce qui nous amène à être attentif ou non, à l'orthographe mais aussi à l'équilibre syntaxique des phrases. C'est un de mes meilleurs souvenirs avec mes quatrièmes cette année. Pour la semaine suivante, je leur ai demandé de corriger leurs 10 "phrases catastrophe" préférées + leur rédaction. Au cours de la semaine, certains ont montré à leurs parents le document que j'avais préparé, et les parents ont abondé dans mon sens : ben, c'est pas pour dire... mais ça m'a rassurée !
Je n'hésiterai plus, maintenant, à faire part à mes élèves de mes impressions, ni à les bousculer, gentiment... En leur disant que cela m'avait choquée, j'ai aussi exprimé de manière indirecte, que j'étais persuadée qu'ils sont capables de faire bien mieux : ça nous a fait du bien à tous, parents compris.