Enseigner en classe prépa

Même si je suis encore jeune et que je débute dans la carrière (j'étais T1 cette année), j'aimerais, à terme, pouvoir enseigner en classe prépa. J'entends beaucoup de sons de cloches sur les conditions de recrutement (je suis en lettres classiques) :
- Est-il est absolument nécessaire d'avoir une thèse ?
- Est-il absolument nécessaire d'être très bien classé à l'agreg ?
- Je sais qu'il faut se "signaler" auprès de l'inspecteur, mais concrètement comment faire ?
L'année prochaine, je reprends mes études pour compléter mon cursus universitaire, car je me suis arrêtée après l'agreg, et je n'ai donc qu'un M1 : pensez-vous que j'aie intérêt à attendre pour entreprendre des démarches, ou bien est-ce mieux d'attendre d'avoir fini ma thèse (dans 4 ans au minimum donc).
Par ailleurs, lorsqu'on postule sur des postes en prépa, est-ce possible de "cibler" ses voeux ? Je n'ai pas envie de m'éloigner de la région parisienne pour le moment.

Je te comprends tres bien. J'ai la même idée que toi d'enseigner en classe prépa, il y a beaucoup de choses qui comptent:
-Le classement au concours,
-L'experience dans le secondaire,
-l'experience dans le superieur,
-l'obtention d'un master,
-une thèse,
etc etc

Je te parle du cas des mathématiques car je veux enseigner en classe prépa! Ce que je comprends, c'est que les places sont chères! Très chère.
Pour augmenter mes chances, on m'a dit de continuer les études.

Par contre, je ne sais pas comment se signaler à l'inspecteur. Il faudra sans doute se signaler à l'inspection général.

linkus a écrit:Je te comprends tres bien. J'ai la même idée que toi d'enseigner en classe prépa, il y a beaucoup de choses qui comptent:
-Le classement au concours,
-L'experience dans le secondaire,
-l'experience dans le superieur,
-l'obtention d'un master,
-une thèse,
etc etc

Je te parle du cas des mathématiques car je veux enseigner en classe prépa! Ce que je comprends, c'est que les places sont chères! Très chère.
Pour augmenter mes chances, on m'a dit de continuer les études.

Par contre, je ne sais pas comment se signaler à l'inspecteur. Il faudra sans doute se signaler à l'inspection général.

Les procédures en LSH et mathématiques sont apparemment différentes ; en maths, l'IG n'hésite pas à mettre de jeunes profs en prépa et il me semble que le rang à l'agrég. est important ; en LSH, c'est plus flou : il faut surtout être au bon endroit au bon moment et avoir attiré l'attention de l'IG.

Pour se signaler à l'IG, il faut demander une inspection en expliquant que tu es agrégé envisageant de postuler en CPGE ; néanmoins, la thèse semble désormais presque partout requise surtout avec la "convergence" prépa/université.

On postule où l'on veut, mais plus les voeux sont ciblés, moins tu as de chance d'en obtenir un. La région parisienne est très demandée.

Merci beaucoup pour ces premières réponses. Quelqu'un a-t-il des infos plus précises sur la situation en lettres classiques ?

Pour une copine normalienne (2e au concours d'entrée) reçue 1re à l'agreg de Lettres classiques, l'inspectrice avait demandé au minimum une inscription en thèse (une thèse soutenue, c'était mieux). Elle a été monitrice en fac, a soutenu sa thèse PUIS a eu un poste en prépa (très jeune et sans avoir jamais enseigné dans le secondaire, donc) en province.

PS Ruthven : en philo, à l'IUFM on nous a dit 40 ans minimum, agreg avec bon classement, bons rapports d'inspection, inspection par un IG + thèse + publications :lol: En revanche la même année il y avait une normalienne de bio qui avait eu une affectation en prépa pour son année de stage

lene75 a écrit: l'inspectrice avait demandé au minimum une inscription en thèse (...) a eu un poste en prépa (très jeune et sans avoir jamais enseigné dans le secondaire, donc) en province.

Mais quand a-t-elle donc vu une inspectrice si elle n'a pas enseigné dans le secondaire ?

lene75 a écrit:Pour une copine normalienne (2e au concours d'entrée) reçue 1re à l'agreg de Lettres classiques, l'inspectrice avait demandé au minimum une inscription en thèse (une thèse soutenue, c'était mieux). Elle a été monitrice en fac, a soutenu sa thèse PUIS a eu un poste en prépa (très jeune et sans avoir jamais enseigné dans le secondaire, donc) en province.

PS Ruthven : en philo, à l'IUFM on nous a dit 40 ans minimum, agreg avec bon classement, bons rapports d'inspection, inspection par un IG + thèse + publications :lol: En revanche la même année il y avait une normalienne de bio qui avait eu une affectation en prépa pour son année de stage

En sciences, c'est franchement classique d'avoir de très jeunes enseignants en prépa, et parmi les plus prestigieuses.
Le lycée Clemenceau à Nantes est rempli de jeunes normaliens et normaliennes très bien classés à l'agrèg, presque tous thésards.

Le critère géographique peut aussi être une limite.
Demander un poste ''n'importe où '' en France laisse plus de chance (en plus des autres critères thèse, colles, classement....)

lene75 a écrit: En revanche la même année il y avait une normalienne de bio qui avait eu une affectation en prépa pour son année de stage

Elle l'avait demandé ???

L'IG propose les postes vacants aux très bien classés de l'agreg externe le jour de l'annonce des résultats. Il reçoit d'ailleurs les heureux élus par ordre décroissant de classement. Ca permet de combler les trous.

Merci de l'info Zapan.
Je ne connaissais pas cette pratique.

oui, aujourd'hui à la proclamation des résultats de l'agreg de chimie, il a été annoncé 3 postes en prépa

Un ami a été détaché en prépa privée de LM après avoir été "repéré" par le directeur suite à des colles. Décision prise par l'IG après entretien téléphonique confirmée par une inspection l'année suivante.
Une connaissance bien classée à l'agreg de LM placée en prépa suite à une mutation fantaisiste pour remplacer une prof qui prenait un poste de maître de conf. titularisé dans le poste par l'ig ensuite. Demande de l'ig de faire une thèse.

Cela dépend aussi beaucoup de la zone géographique, au-delà du poste au concours, de la thèse ou de toute autre considération. Ainsi, le hasard peut faire qu'un poste peut ne pas être demandé ou peu demandé, et dans ce cas on peut être prof de prépa avec pourtant un CV moins imposant que celui de collègues demandant des prépas plus prestigieuses... et n'en obtenant pas.

On ce qui me concerne, j'ai que le rang qui m'aide dans l'obtention d'une classe prépa. Il est nécessaire pour moi de poursuivre les études dès que je serai titularisé l'année prochaine. J'ai arreté en M1 math pure.

zigotine a écrit:Un ami a été détaché en prépa privée de LM après avoir été "repéré" par le directeur suite à des colles. Décision prise par l'IG après entretien téléphonique confirmée par une inspection l'année suivante.
Une connaissance bien classée à l'agreg de LM placée en prépa suite à une mutation fantaisiste pour remplacer une prof qui prenait un poste de maître de conf. titularisé dans le poste par l'ig ensuite. Demande de l'ig de faire une thèse.

Oui mais alors le niveau des prepas privées, a quelques exceptions prêt ça n'a vraiment rien a voir !
Ils ont du mal a trouver des profs compétents, au point que l'IG détache des profs du public pour y enseigner.
Il y a une proportion non négligeable de certifies en prepas privées, c'est quand meme ennuyeux.

linkus a écrit:On ce qui me concerne, j'ai que le rang qui m'aide dans l'obtention d'une classe prépa. Il est nécessaire pour moi de poursuivre les études dès que je serai titularisé l'année prochaine. J'ai arreté en M1 math pure.

Tu es dans les 50 premiers ?

Quoi qu'il en soit, tu as l'air fort, poursuis : le second degré te décevra certainement, les maths sont en train d'y disparaitre.

arabeskankylose a écrit:Mais quand a-t-elle donc vu une inspectrice si elle n'a pas enseigné dans le secondaire ?

Le jour des résultats de l'agreg.

Pour la stagiaire de bio, je ne sais pas si elle l'avait demandé, mais je ne pense pas puisqu'on ne pouvait normalement faire que des voeux de département pur l'affectation en stage.

Il arrive qu'une IG ait besoin de quelqu'un de toute urgence :

Mon collègue chimiste a été nommé trois jours avant la rentrée, en guise de stage : le collègue précédent a eu une opportunité de carrière qui s'est débloquée tard, et il fallait un agrégé de chimie dans l'académie et disponible de suite.

Il a ensuite conservé le poste.

Etre bien classé à l'agrég, concrètement ça veut dire quoi? On peut mettre un nombre là-dessus ou pas?

En maths, je dirais dans les 50 premiers (sur 350 environ).
Si tu as fait Ulm, on peut tolérer jusqu'au 70è, car souvent, ils ne préparent pas l'agrèg, ils font un M2 à côté.

En gros, il faut que tu sois dans le premier quintile.

C'est fou qu'il y ait autant de postes en maths par rapport aux lettres! Je ne me rendais pas compte...

50 premiers sur 350, cela dit, ça ne fait pas le premier cinquième!

J'ai élargi aux 70 premiers jeune fille, mais je vois que tu es pointilleuse !
Ceci dit, c'est a la louche pour ce que j'ai pu observer : ne le prends pas pour argent comptant !


C'est vrai que l'agreg de maths compte un nb de postes considérable : il y avait bcp de candidats auparavant, aujourd'hui les plus malins ne veulent pas aller ds le secondaire et je ne les y encourage pas.

Igniatius a écrit:

linkus a écrit:On ce qui me concerne, j'ai que le rang qui m'aide dans l'obtention d'une classe prépa. Il est nécessaire pour moi de poursuivre les études dès que je serai titularisé l'année prochaine. J'ai arreté en M1 math pure.

Tu es dans les 50 premiers ?

Quoi qu'il en soit, tu as l'air fort, poursuis : le second degré te décevra certainement, les maths sont en train d'y disparaitre.

Non, je ne suis pas dans les 50 premiers mais 78.
J'ai perdu des places à cause d'un 8.5/20 :lol:

ET cette année, il y a 288 places à l’agrégation de mathématique. Ça n'arrête pas d'augmenter!
Et malheureusement, je ne viens pas d'une école normale mais d'une "pauvre fac". Du coup, pour obtenir une classe prépa c'est plus difficile pour moi!

En maths, ça va beaucoup plus loin que 50 quand on a une thèse.

Il y a au minimum 40 recrutements par an (et cela devrait augmenter d'ici deux ou trois ans, du fait de nombreux départs à la retraite), et assez peu des 50 premiers à l'agreg font effectivement une carrière de professeur agrégé.