Nos dernières lectures (tome 4)

Au plaisir alors.

Miltiadis, professeur de littérature comparée à Paris, né en Grèce, aimerait bien savoir, avant de mourir, quel a été le premier mot. "Je partirais plus tranquille", dit-il. Hélas, il meurt avant de l'avoir découvert. Le jour de son enterrement, sa soeur lui promet d'élucider l'énigme. Elle rencontrera des scientifiques de tous bords, qui lui parleront du cerveau humain, du langage des bébés, des chimpanzés et de l'Homo sapiens, de Darwin et des créationnistes, de Freud et d'un roi d'Egypte qui avait fait élever deux enfants loin du monde pour voir dans quelle langue ils s'exprimeraient spontanément. Elle croisera une mendiante roumaine qui étudie le français sous la couverture lui servant d'abri, un linguiste américain qui meurt dans les bras d'une femme parlant un idiome inconnu, une jeune sourde, Audrey, qui se prépare à participer à une représentation d'"Antigone" en langue des signes.
Elle mènera son enquête jusqu'au bout, car il est des promesses qu'on ne peut pas ne pas tenir. Elle sait que son frère attend d'elle une réponse. Sera-t-elle en mesure de la lui donner ?

Une très intéressante plongée dans les origines du langage.

Bon je crois qu'il faut que j'arrête de venir ici moi! Je n'aurais jamais assez de temps pour lire tous les livres que vous proposez ...

cavalol a écrit:Bon je crois qu'il faut que j'arrête de venir ici moi! Je n'aurais jamais assez de temps pour lire tous les livres que vous proposez ...

Même réflexion pour moi...Pourtant je lis beaucoup mais pas assez vite pour avoir le temps de lire ce que vous proposez et qui me fait drôlment envie...Il y a au moins 20 livres sur ma table de chevet sans compter le s 8 bouquins pris vendredi à la médiathèque et les 2 achetés hier...Faudrait que la vie soit plus longue :|

Faudrait que la vie soit plus longue

Déjà, si on commençait par allonger les journées de quelques heures, ce serait un début.

Je suis en train de lire Une si longue lettre de Mariama Bâ ; je l'ai commencé ce matin, et je pense terminer dans la journée... Ce n'est pas très long à lire, et assez prenant


Mariama Bâ, pour ceux qui ne la connaissent pas, est sénégalaise et n'a écrit que deux romans : Une si longue lettre (sous forme épistolaire) et Le Chant écarlate, que je ne connais pas. Elle est morte assez jeune, en 1981 (née en 1929).
Une si longue lettre est considérée comme une oeuvre majeure de la littérature africaine car elle décrit la place faite aux femmes dans la société sénégalaise. L'héroïne, Ramatoulaye, écrit à son amie, Aïssatou, lors de la réclusion qui suit son veuvage. Elle dénonce dans sa lettre les mariages forcés, l'absence des droits des femmes, la présence de co-épouse(s)...etc...
C'est très bien écrit, je vous conseille vraiment de vous plonger dans cette lecture !

lulucastagnette a écrit:


Une très intéressante plongée dans les origines du langage.

J'ai bien aimé ce bouquin. C'est un genre assez particulier, pas vraiment un roman, pas vraiment un documentaire non plus. Le genre s'apparente à ce qu'a fait D. Mendelsohn avec "Les Disparus" ou Nualla O'Falain avec "La vie de Chicago May" : une histoire de quête. Je ne sais pas s'il existe un terme pour désigner ce genre d'ouvrage.

La quête du premier mot, en parallèle avec un deuil.

L'eau et les rêves de Bachelard

cavecattum a écrit:Si vous ne l'avez pas encore lu, il est temps:



Un roman extraordinaire et profond, un personnage féminin éblouissant. Je le recommande vivement, et si certains ou certaines l'ont lu, j'aimerais savoir s'ils partagent mon enthousiasme?

j'ai essayé et je me suis profondément ennuyée: une succession de conversations d'intellectuels où il ne se passe absolument rien... j'ai arrêté au tiers du livre. en revanche j'ai beaucoup aimé les nouvelles africaines.

bellaciao a écrit:Je lis HHhH de Laurent Binet, sur l'attentat de deux résistants tchèques contre Heinrich Heydrich, le second d'Himmler à la SS et Protecteur de Bohême-Moravie (opération "Anthropoïde"). Il a été désigné Goncourt du premier roman 2010.

Le genre est totalement indéfinissable parce que l'auteur y fait de constantes incursions réflexives sur le fait de ne pas vouloir écrire un roman historique, de ne pas vouloir inventer mais être obligé de le faire malgré tout... On pourrait dire que c'est prise de tête, avec un côté "je me regarde me regarder tout en écrivant", mais cela se lit bien, et je revois énormément de détails que j'avais oubliés sur la montée du nazisme.
Le livre est écrit en courts chapitres, je le prends, je le repose, cela permet un rythme adapté en ce moment. Vraiment j'aime beaucoup. Mais il faut aimer ne pas plonger au premier degré dans la lecture d'un roman historique.

Je recommande très chaudement.
C'est haletant, précis, original.
Je regrette presque de l'avoir terminé.

PS. : Je crois que, dans ton enthousiasme, tu as interverti les prénoms de deux monstres : c'est Reinhard Heydrich et Heinrich Himmler.

De la chick-lit avec de la bit-lit : le nouveau Meg Cabot !

[img][/img]

Encore sur les conseils d'Angua, cet excellent livre de Stéphane Beauverger.
Le roman est à cheval entre les romans de piraterie type L'île au trésor et la SF type voyage dans le temps (même s'il n'y en a aucun ici).
Le cadre est celui des Caraïbes et du Yucatan au 17è siécle, au milieu des pirates, corsaires et de la lutte opposant les Espagnols aux Français et anglais pour le contrôle des côtes.
Ce monde est déchiré par des aberrations temporelles qui détruisent des continents entiers (la vieille Europe notamment). Seul l'océan est sûr, même si des hommes du futur (les "Americanos") parcourent les mers sur une réactualisation du vaisseau fantôme (en fait vraisemblablement un porte-avions) pour asseoir leur domination.
Au coeur de ce maëlstrom, le héros, Henri Villon, est un capitaine qui se veut cynique face au monde de violence, d'intrigues et de faible espérance de vie qu'il habite, mais qui devra en fait faire face à une mission qui le dépasse : il dirige le Déchronologue, navire qui "tire du temps" sur ses ennemis, les bloquant dans de multiples dimensions, et ainsi les anéantissant.
Ce livre est littérairement excellent : la langue fleurie de Beauverger est créative et drôle, le découpage du livre est anarchique car les chapitres se bousculent dans le désordre (chapitre I, puis XVI, puis IX etc...) mais la cohérence vient en fait si on se laisse emporter par la lecture, passionnante.
Mon esprit rationnel a regretté une vraie tentative d'explication des phénomènes et des forces en présence, mais ce n'est qu'un détail.
Passionnant donc, et, cerise sur le gâteau, l'auteur est Breton et a des goût musicaux très sûrs, comme en témoignent les exergues de chaque début de chapitre.

Merci Angua ! J'ai commandé les livres précédents de Beauverger du coup.

Allez, j'ai attaqué Gombrowicz hier soir !

Très bon choix pour Witold, Igniatius ( et un de plus à rel***)!
J'avais pas dit que j'arrêtais de venir ici moi?

lulucastagnette a écrit:

Reine Margot a écrit:je suis en train de finir Nord Et Sud, d'Elizabeth Gaskell. Une auteure anglaise du XIXe, de l'époque de Dickens, qui l'a d'ailleurs lancée. C'est L'histoire de Margaret Hale, fille de pasteur du sud campagnard de l'Angleterre, obligée de quitter sa région pour le Nord industriel, à Milton. Elle y rencontre John Thorton, un patron intransigeant dont l'arrogance et les idées sur le commerce lui déplaisent, et découvre le monde ouvrier.

Un ouvrage étonnamment moderne, sans le sentimentalisme suranné qu'on trouve chez George Sand chez nous par exemple. un mélange de Jane Austen et de Dickens à conseiller à toutes les admiratrices d'Orgueil et Préjugés. si vous aimez Jane Austen, précipitez-vous!

C'est le livre qui a inspiré la série ?

Reine Margot a écrit:non, rien à voir, ça se passe en Angleterre. le titre renvoie à l'opposition entre le Nord industriel de l'Angleterre et le Sud rural.

Il existe une adaptation TV en plusieurs épisodes (disponible en DVD en anglais seulement je crois).
Gaskell a aussi écrit, entre autres, une sorte de chronique villageoise, Cranford (aussi très joliment adaptée pour la TV, avec Judi Dench entre autres), et une biographie de Charlotte Brontë dont elle était l'amie.

sandman a écrit:

bellaciao a écrit:Je lis HHhH de Laurent Binet, sur l'attentat de deux résistants tchèques contre Heinrich Reinhard Heydrich, le second d'Himmler à la SS et Protecteur de Bohême-Moravie (opération "Anthropoïde"). Il a été désigné Goncourt du premier roman 2010.

Le genre est totalement indéfinissable parce que l'auteur y fait de constantes incursions réflexives sur le fait de ne pas vouloir écrire un roman historique, de ne pas vouloir inventer mais être obligé de le faire malgré tout... On pourrait dire que c'est prise de tête, avec un côté "je me regarde me regarder tout en écrivant", mais cela se lit bien, et je revois énormément de détails que j'avais oubliés sur la montée du nazisme.
Le livre est écrit en courts chapitres, je le prends, je le repose, cela permet un rythme adapté en ce moment. Vraiment j'aime beaucoup. Mais il faut aimer ne pas plonger au premier degré dans la lecture d'un roman historique.

Je recommande très chaudement.
C'est haletant, précis, original.
Je regrette presque de l'avoir terminé.

PS. : Je crois que, dans ton enthousiasme, tu as interverti les prénoms de deux monstres : c'est Reinhard Heydrich et Heinrich Himmler.

Juste. C'est corrigé.

Comme un certain nombre d'entre vous j'ai lu Mangez-le si vous voulez de Teulé. Très intéressant mais c'était vraiment sordide comme histoire. Franchement j'en ai eu la gerbouille !
Quelqu'un a lu Les lois de la gravité du même auteur ?

Sinon j'ai aussi lu Je l'aimais de Gavalda. J'ai dévoré le livre.

Loise a écrit:
Sinon j'ai aussi lu Je l'aimais de Gavalda. J'ai dévoré le livre.

Mais pour une fois, j'oserai dire que le film est meilleur...

toujours pour préparer un défi lecture DP6, ai lu Baby sitter blues ... ça se lit vite mais je n'ai pas vraiment accroché aux péripéties d'Emilien !

Loise a écrit:Comme un certain nombre d'entre vous j'ai lu Mangez-le si vous voulez de Teulé. Très intéressant mais c'était vraiment sordide comme histoire. Franchement j'en ai eu la gerbouille !

Ce qui est fort, c'est qu'il arrive à nous faire sourire dans les moments les plus gores...

Sinon j'ai aussi lu Je l'aimais de Gavalda. J'ai dévoré le livre.

Pareil.
Si on aime les nouvelles, il y a Zoo, de Marie Darrieusseck, difficile à lâcher aussi.

Mystère a écrit:

Loise a écrit:
Sinon j'ai aussi lu Je l'aimais de Gavalda. J'ai dévoré le livre.

Mais pour une fois, j'oserai dire que le film est meilleur...

Je ne l'ai pas vu

Mufab a écrit:

Loise a écrit:Comme un certain nombre d'entre vous j'ai lu Mangez-le si vous voulez de Teulé. Très intéressant mais c'était vraiment sordide comme histoire. Franchement j'en ai eu la gerbouille !

Ce qui est fort, c'est qu'il arrive à nous faire sourire dans les moments les plus gores...

C'est vrai ! J'en avais honte ! Mais comme visiblement je ne suis pas la seule...

Sinon j'ai aussi lu Je l'aimais de Gavalda. J'ai dévoré le livre.

Pareil.
Si on aime les nouvelles, il y a Zoo, de Marie Darrieusseck, difficile à lâcher aussi.

Je vais jeter un oeil

Ce matin j'ai commencé Les heures souterraines. J'ai eu du mal à le lâcher si bien que je l'ai presque terminé.

Ce matin j'ai commencé Les heures souterraines. J'ai eu du mal à le lâcher si bien que je l'ai presque terminé.

Très bon roman. J'ai vraiment apprécié la façon dont est décrit le harcèlement et le courage de l'héroïne à rester digne malgré les moments de doute. J'ai lu également No et Moi et J'ai faim (plus sûre du titre)! Roman sur l'anorexie.

Igniatius a écrit:[img][/img]

Encore sur les conseils d'Angua, cet excellent livre de Stéphane Beauverger.
Le roman est à cheval entre les romans de piraterie type L'île au trésor et la SF type voyage dans le temps (même s'il n'y en a aucun ici).
Le cadre est celui des Caraïbes et du Yucatan au 17è siécle, au milieu des pirates, corsaires et de la lutte opposant les Espagnols aux Français et anglais pour le contrôle des côtes.
Ce monde est déchiré par des aberrations temporelles qui détruisent des continents entiers (la vieille Europe notamment). Seul l'océan est sûr, même si des hommes du futur (les "Americanos") parcourent les mers sur une réactualisation du vaisseau fantôme (en fait vraisemblablement un porte-avions) pour asseoir leur domination.
Au coeur de ce maëlstrom, le héros, Henri Villon, est un capitaine qui se veut cynique face au monde de violence, d'intrigues et de faible espérance de vie qu'il habite, mais qui devra en fait faire face à une mission qui le dépasse : il dirige le Déchronologue, navire qui "tire du temps" sur ses ennemis, les bloquant dans de multiples dimensions, et ainsi les anéantissant.
Ce livre est littérairement excellent : la langue fleurie de Beauverger est créative et drôle, le découpage du livre est anarchique car les chapitres se bousculent dans le désordre (chapitre I, puis XVI, puis IX etc...) mais la cohérence vient en fait si on se laisse emporter par la lecture, passionnante.
Mon esprit rationnel a regretté une vraie tentative d'explication des phénomènes et des forces en présence, mais ce n'est qu'un détail.
Passionnant donc, et, cerise sur le gâteau, l'auteur est Breton et a des goût musicaux très sûrs, comme en témoignent les exergues de chaque début de chapitre.

Merci Angua ! J'ai commandé les livres précédents de Beauverger du coup.

Allez, j'ai attaqué Gombrowicz hier soir !

Rhaaaaaa, ça fait des mois que je cherche ce bouquin, impossible de me souvenir du titre, ni de l'auteur !!!! Je me suis même trompée et j'ai acheté à la place un roman que je ne finirai jamais (les naufragés de l'île tromelin) !
Igniatius,

Leil a écrit:

De la chick-lit avec de la bit-lit : le nouveau Meg Cabot !

Hélas. Il y a de grandes chances pour que ça me plaise... :lol:

You're welcome !

Sur ce forum, j'ai pigé un truc : si un titre t'intéresse, il faut immédiatement le noter, sinon tu oublieras.
J'ai ainsi noté toute la liste donnée par angua, et je n'en suis pas déçu pour l'instant !

J'ai lu dernièrement Raison et sentiment de Jane Austen, un bijou !
Puis je me suis lancée dans la lecture de Juliet, Naked de Nick Hornby.
JULIET, NAKED

« Que fait-on lorsqu’on pense qu’on a gâché quinze ans de sa vie ? »

C’est la question gênante que se posent tous les personnages du nouveau roman de Nick Hornby. Il y a Annie et Duncan, la quarantaine sonnante, dont le couple de quinze ans d’âge montre d’inquiétantes fissures. Rien d’étonnant, car à y regarder de près, on ne sait plus très bien pourquoi ils sont ensemble.

Annie travaille au petit musée local de Gooleness, un job peu honorifique qui lui laisse assez de temps pour une visite hebdomadaire à son psy débutant... Mais le temps justement est devenu son pire ennemi …

Ado attardé, Duncan consacre tout le sien à Tucker Crowe, une rock star américaine qui a disparu des radars de la scène depuis près de 20 ans, après un album à succès. Il lui a dédié un site et passe ses journées à échafauder avec une communauté de fans internautes les théories les plus farfelues sur la vie de ce Salinger rock et sa réclusion sonique. Quand Duncan reçoit d’un producteur la démo de son nouvel album acoustique, Juliet Naked…c’est l’instant critique…

« Juliet, Naked était à la fois aussi innocent et incendiaire qu’un biscuit au chocolat. »

Le pseudo come back de Tucker fait voler en éclat le fragile équilibre du couple. Annie déteste l’album et poste une critique salée sur le site. Contre toute attente, elle reçoit une réponse de… Tucker himself. Entamant une correspondance, ces deux solitudes se révèlent l’une à l’autre. Car non seulement, Tucker est un expert comme elle en gâchis sentimental, mais c’est un esprit frère. Reste plus qu’à gérer la crise avec humour et plus si affinités…
On passe un bon moment malgré des longueurs dans le récit. On arrive même à sourire parfois en se forçant. Bref, pas à jeter mais rien de transcendant.

Mes dernières lectures (ou re-lectures):

Anna Gavalda, La consolante

Je crois que c'est le roman que j'ai le plus aimé à ce jour. Une description intense des sentiments, une remise en question qui nous prouve qu'il n'est jamais trop tard pour changer de vie et surtout, une furieuse envie de vivre et d'être heureux. On ressort de ce roman revigoré, heureux, repu. Et on en reprendrait même encore...



Frédéric Beigbeder, Un roman français

Je le termine et j'ai assez bien aimé. Moi qui ne suis pourtant pas trop fan du style de Beigbeder, il est ici sincère dans son écriture et ça se laisse assez bien lire.



Et vous, les avez-vous lu? Partagez-vous mon avis?