Comment organiser la semaine de travail ?

(Il m'est arrivé de faire, sous couvert du CDE, quelques courriers assez gratinés à ce sujet.)

Tu as des exemples sous la main ? :malmaisbien:

Serge a écrit:

(Il m'est arrivé de faire, sous couvert du CDE, quelques courriers assez gratinés à ce sujet.)

Tu as des exemples sous la main ?

Si tu y tiens, je dois pouvoir te retrouver ça sur mes fichiers du collège. Il faut juste que je pense à les récupérer. En substance, je rappelle aux parents que je ne pourrai pas mettre leur marmot au travail sans eux. C'est à eux de suivre, contraindre, sévir s'il le faut. Mes heures de colle, si c'est le seul prix à payer pour des soirées tranquilles devant la télé, les mômes s'en foutent.
Bon, je l'ai pas dit en ces termes, mais je l'ai dit quand même...

sérafina a écrit:Bon courage Mélisande ! Il faut absolument apprendre à s'épargner un peu. Tu dis toi-même avoir trop de notes : pas moyen d'en faire moins ?

Véronique : tes travaux d'écriture, ça va de 3 lignes à 15 lignes, en gros ?
Tu as réussi à bâtir une progression à l'année ? Tu donnes ces exercices chaque semaine ?

Un peu plus de 3 lignes, tout de même, mais pas 15 - ça commence à faire beaucoup pour un objectif très limité, un petit exercice à la maison. Plutôt 8 à 10 lignes (volume attendu d'un paragraphe en collège, quoi). Parfois, ce sont justes des phrases à transformer (5 ou 6).

Ma progression est encore très flottante, honnêtement. Sur le papier, ça marche bien, mais en pratique, je manque de temps, il y a des trucs qui sautent et il manque des éléments pour que ce soit une vraie progression. Je remarque aussi, sans pouvoir me l'expliquer, que les grands réinvestissent plus facilement ce qui a été vu avant. En 6e, c'est l'horreur : il suffit que je mette l'accent sur les mots de liaison pour qu'ils cessent de faire attention aux pronoms. Peut-être une question de maturité. C'est mieux que rien - il y a tout de même quelques progrès, sur des choses comme la ponctuation, l'emploi des pronoms, du vocabulaire - avec des variations inter-individuelles très importantes - mais c'est beaucoup plus laborieux qu'en grammaire, par exemple.
Bref, c'est loin d'être abouti, mais j'y travaille autant que je suis capable.

D'accord, merci d'avoir partagé ton expérience !

Je m'aperçois que je n'ai pas répondu à ta question sur la fréquence de ce travail. J'essaie de donner un petit travail d'écriture après chaque séance de lecture ou vocabulaire (ne serait-ce que des phrases réemployant le voca étudié). Mais en pratique, je n'y arrive pas toujours : parfois, je n'ai pas le temps de faire le voca en cours, du coup, je le donne à la maison - alors je n'ajoute pas d'écriture. Parfois, je ne suis pas très inspirée, et/ou à la bourre dans mes copies et je laisse tomber.
On fait comme on peut, quoi...

V.Marchais a écrit:Je m'aperçois que je n'ai pas répondu à ta question sur la fréquence de ce travail. J'essaie de donner un petit travail d'écriture après chaque séance de lecture ou vocabulaire (ne serait-ce que des phrases réemployant le voca étudié). Mais en pratique, je n'y arrive pas toujours : parfois, je n'ai pas le temps de faire le voca en cours, du coup, je le donne à la maison - alors je n'ajoute pas d'écriture. Parfois, je ne suis pas très inspirée, et/ou à la bourre dans mes copies et je laisse tomber.
On fait comme on peut, quoi...

Comme tu ramasses ces travaux de rédaction et que cela te rapportes une note, est-ce que tu donnes quand même des rédactions complètes à faire ? Et si oui, à quelle fréquence, du coup ?

Merci pour votre soutien, Véronique et Séraphina.

Pour répondre à ta question, Séraphina, je note beaucoup trop. J'avais 15 notes au premier trimestre pour mes classes de français et 16 au 2e trimestre, plus les notes de ma collègue, cela leur faisait une vingtaine de notes.
Cela vient aussi du fait que j'ai beaucoup de mal à faire des choix, à abandonner des choses au profit d'autres, et que j'avais fait une progression beaucoup trop riche, d'une part, et du fait qu'au lieu d'avoir 2 classes de 5e et une heure de complément en français (j'ai aussi tout les niveaux de latin), mon directeur a préféré me mettre 3h ou 3h30 de français dans les trois classes de 5e et ma collègue fait 1h dans chacune d'entre elles. C'est un système que je n'arrive pas du tout à gérer. Par conséquent, je me laisse complètement déborder par lui, particulièrement durant la dernière période. Là, je suis en train de revoir ma manière de noter pour alléger ma dernière période (de toute façon, j'ai déjà des notes pour le 3e trimestre), parce que, comme tu le dis si justement Véronique, mon métier ne mérite quand même pas que je délaisse ma famille et que je me ruine la santé, nerveusement parlant. C'est pour cela que j'interroge véronique sur sa manière de faire.

Mélisande a écrit:
Comme tu ramasses ces travaux de rédaction et que cela te rapportes une note, est-ce que tu donnes quand même des rédactions complètes à faire ? Et si oui, à quelle fréquence, du coup ?

Je ne note pas forcément, mais je peux le faire si besoin. En particulier, travail non fait = zéro - là, pas de pitié. Mais j'essaie que les exercices préparatoires (ces travaux d'écriture courts sont conçus comme tels) tirent les élèves vers le haut et les motivent. J'ai tendance à noter les bons travaux, pour valoriser les efforts, et ne pas noter ce qui n'est pas réussi : je me contente de conseils pour une prochaine fois. Ce ne sont que des exercices.
J'essaie de les penser dans la perspective de la rédaction finale (donc oui, il y en a : ce sont des choses différentes). Par exemple, pour ma dernière rédaction, en 6e, j'ai demandé aux élèves d'imaginer que Zeus ait détruit la Terre par le feu et non par l'eau, lors du déluge. Il y a eu plusieurs petits travaux écrits préparatoires. Un travail sur le champ lexical du feu (braise, brasier, étincelle, des verbes pour décrire l'avancée des flammes : embraser, lécher, s'élever, se consumer...) et un paragraphe à rédiger avec pour seule consigne de réemployer ce vocabulaire, en particulier les verbes, correctement ; un travail sur la ponctuation, rudimentaire mais qui pose problème à mes élèves (un texte sans ponctuation à recopier sans fautes, en cherchant les idées principales à séparer par des points et les propositions à séparer par de simples virgules) et un travail sur les pronoms, avec notamment une phrase à imiter du texte d'Ovide décrivant les actions des hommes pour échapper au désastre, ainsi construite : l'un [fait ceci], l'autre [fait cela] ; celui-ci... ; celui-là... Ces trois points étaient à réinvestir lors de la rédaction finale. Donc, les travaux courts ne se substituent pas à la rédaction longue, qui reste un exercice nécessaire, mais la préparent. J'insiste aussi là-dessus pour motiver les élèves à bien préparer leurs exercices : s'ils le font sérieusement, se corrigent quand je les ramasse et respectent le plan lors de la rédaction, ils partent avec de sérieux atouts pour réussir cette dernière. Ça ne résout pas tout, loin de là, mais grâce à ces petits exercices préparatoires sur lesquels ils peuvent s'appuyer, j'ai des élèves, qui s'expriment pourtant très mal et manquent cruellement de vocabulaire, qui cumulent assez de points de réussite pour se hisser à la moyenne en rédaction. C'est encourageant, pour eux.

Edit (j'oublie encore une partie de la question) : les vraies rédacs, j'ai du mal à en faire plus d'une par période. J'essaie de me déculpabiliser en me disant qu'entre les exercices d'écriture courts et l'écriture associée à la grammaire, mes élèves écrivent tout de même pas mal... je sais bien qu'il faudrait faire mieux, mais quand ?

V.Marchais a écrit: les vraies rédacs, j'ai du mal à en faire plus d'une par période.[/size]

C'est à dire une entre chaque période de vacances ? (c'est ce que je fais, je n'arrive pas à mieux, même si, comme toi, je me déculpabilise en me disant qu'ils font bp de travaux d'écriture courte)

Oui.

sérafina a écrit:

V.Marchais a écrit: les vraies rédacs, j'ai du mal à en faire plus d'une par période.[/size]

C'est à dire une entre chaque période de vacances ? (c'est ce que je fais, je n'arrive pas à mieux, même si, comme toi, je me déculpabilise en me disant qu'ils font bp de travaux d'écriture courte)

Moi non plus, je n'arrive pas à leur donner plus de deux rédactions par trimestre. Franchement, les nouvelles instructions qui prévoient une écriture longue toutes les trois semaines, c'est très gentil mais ils sont au courant qu'on n'a que 4 heures et demie pour tout le programme ?

miss sophie a écrit:

sérafina a écrit:

V.Marchais a écrit: les vraies rédacs, j'ai du mal à en faire plus d'une par période.[/size]

C'est à dire une entre chaque période de vacances ? (c'est ce que je fais, je n'arrive pas à mieux, même si, comme toi, je me déculpabilise en me disant qu'ils font bp de travaux d'écriture courte)

Moi non plus, je n'arrive pas à leur donner plus de deux rédactions par trimestre. Franchement, les nouvelles instructions qui prévoient une écriture longue toutes les trois semaines, c'est très gentil mais ils sont au courant qu'on n'a que 4 heures et demie pour tout le programme ?

C'est ce que j'ai essayé de faire, et franchement, j'ai failli y laisser ma peau, d'où mon questionnement.

Merci pour tes explications, Véronique, cela me donne plusieurs pistes intéressantes pour m'en sortir sans avoir l'impression de laisser tomber mes élèves.