Les quartiers libres en voyage scolaire

CarmenLR a écrit:Que veut dire le cde par "problème de responsabilité" ?

En cas d'accident, il y aurait enquête. Et l'enquête pourrait montrer que les enseignants n'ont pas respecté la circulaire trucmuche indiquant que les élèves doivent être surveillés par les adultes responsables d'eux, du moins en collège.

De quelle heure à quelle heure s'exerce cette "responsabilité" exactement ? Que se passe-t-il si un élève a un problème à 23 h 27, par exemple, soit parce qu'il n'a pas respecté le couvre-feu, soit parce qu'il a un malaise dans sa chambre ?

Ma question est sérieuse .

Même les 6° vous les laissez ? J'ai toujours laissé du temps aux lycéens, mais si j'avais des collégiens, c'est vrai que je me poserais la question.

Quartier libre dans Londres pour les 4èmes pendant le voyage en Angleterre que j'ai accompagné juste avant les vacances. On les a laissés 2h dans Oxford Street. L'an dernier, des élèves se sont un peu paumés ; 15mns qui nous ont paru une éternité, mais ils aiment tellement ces moments (et nous aussi !), qu'il serait dommage de s'en priver. De toute façon, les parents avalisent le programme du voyage, donc question responsabilité purement juridique, je me demande si c'est un vrai risque.
Et chaque année, on se retrouve avec un élève au moins qui a un énorme problème médical, genre avec risque vital si le traitement n'est pas pris ou est mal pris ... mais on part quand même.

Je fais remonter ce vieux sujet pour poser une question pratique.

L'an dernier, dans plusieurs académies (peut-être même sur tout le territoire ?), des recteurs avaient envoyé un courrier indiquant qu'en cas de sortie scolaire, à l'étranger ou non, les quartiers libres étaient interdits. Je me souviens que le courrier avait été transmis par mon CDE vers décembre ou janvier, mais j'ai dû le supprimer et ne peux vérifier s'il impliquait une reconduction au-delà de l'année scolaire ou non. Savez-vous si cette mesure est reconduite ?

Nous, on avait laissé quartier libre en tous cas (à Rome et dans les Pyrénées, je pense que c'était pareil pour ceux qui étaient à Londres).

Un voyage scolaire sans quartier libre ce serait vraiment triste pour les élèves...et les professeurs, et à l'étranger c'est aussi l'occasion de pratiquer un peu la langue (commande un café, demander son chemin...)

Même consigne pour cette année: pas de quartier libre. Mais de toute façon, ça fait plusieurs années que c’est interdit.

Bon ben dans mon voyage il y aura quand même des quartiers libres.

Forster a écrit:Même consigne pour cette année: pas de quartier libre.

D'accord, merci.

Mais de toute façon, ça fait plusieurs années que c’est interdit.

Non, pas dans mon académie : l'an dernier, c'était la première fois que nous avions une consigne à ce sujet (en vingt ans de voyages scolaires que j'organise au même endroit).

Caspar a écrit:Bon ben dans mon voyage il y aura quand même des quartiers libres.

Moi, je ne prends pas ce genre d'interdiction à la légère : oui, c'est triste un voyage scolaire sans quartier libre, à la fois pour les élèves et pour les accompagnateurs, c'est même usant (je ne parle même pas de la gestion des pauses toilettes), mais les risques judiciaires, en cas de voyage qui tourne mal, sont déjà suffisamment grands à mon sens pour ne pas ajouter des circonstances aggravantes inexcusables (désobéissance à un ordre direct du supérieur du supérieur... de mon supérieur hiérarchique).

Merci quoi qu'il en soit à Forster pour la confirmation.

Autant ne pas partir du tout alors s'il faut rester en troupeau en permanence; je ne vois même pas comment c'est possible matériellement.

Tu as des accompagnateurs : tu divises ton groupe en sous-groupes d'une dizaine d'élèves placés sous la responsabilité d'un accompagnateur, tout simplement. Tout le groupe ne fait pas la même chose : tu as, par exemple, un groupe shopping dans telle rue, un groupe rallye-découverte (à toi d'anticiper et de préparer ton activité...), le groupe qui en a marre de marcher et qui veut rester assis le plus près possible du point de rendez-vous etc. On s'adapte en fonction de la demande, de façon à ce que, à défaut d'avoir un quartier totalement libre, les élèves aient quand même un petit temps à eux pour parler entre copains en gladouillant, continuer à découvrir la ville ou encore faire leurs petits achats. C'est épuisant (et un peu barbant) pour les accompagnateurs, j'en conviens volontiers.

De toute façon, c'est exactement ainsi qu'on visite les musées, et non en troupeaux, ou en laissant les élèves papillonner (sans parler des musées ou sites qui interdisent tout simplement que les élèves soient livrés à eux-mêmes). L'organisation matérielle est possible (je l'ai fait l'an dernier) ; la notion de plaisir, c'est autre chose, mais comme je ne considère pas un voyage scolaire comme un voyage d'agrément, je suis arrivée à m'en accommoder le plus souvent, même si je ne cache pas que laisser de petits quartiers libres dans un périmètre limité est la solution que je préfère.

Il ne s'agit pas de transformer le voyage scolaire en voyage d'agrément mais simplement de laisser quelques moments de relative liberté aux élèves. Je l'ai toujours fait sans que ça pose de problème pour l'instant donc je continuerai je pense. On ne peut pas tout contrôler de route façon et partir à l'étranger comporte sa part de risque.

Haynee: ok dans mon académie on a toujours eu ce message d’interdiction quand on organise un voyage depuis plusieurs années maintenant (je dirais 7 ou 8 ans).
Je procède comme toi Haynee, on se balade principalement par groupe d’une dizaine d’élèves. Ce n’est pas gênant et c’est plus facile à gérer dans une boutique ou lors d’une visite. Les seules activités de groupe entier sont lorsqu’on assiste à une pièce ou un film + les trajets dans le bus.
Caspar: c’est bien que tu laisses cette liberté, profite tant que tu peux encore!

Heureusement qu'organiser des voyages scolaires n'est pas une obligation, à vous lire on dirait le bagne

Oops, c’est devenu interdit? c’est la galère quand même de traîner son troupeau sans arrêt! Pas moyen d’aller se manger un petit fish n’ chips avec sa petite bière à l’abri des regards indiscrets? quelle tristesse, tout fout le camp. Sinon, ça vient d'où cette interdiction ? Rectorat? Préfecture? Ministère? Dans mon lycée c’est moi qui organise les voyages en général et je n'étais pas au courant du tout.

Lord Steven a écrit:Heureusement qu'organiser des voyages scolaires n'est pas une obligation,  à vous lire on dirait le bagne

Le bagne non mais beaucoup de tracasseries et de stress pour récolter peu de remerciements et souvent des reproches.

Waterlily: quand on remplit le dossier de déclaration de voyage, il y a une partie où on doit inscrire le programme du voyage. Il y est rappelé l’interdiction des temps libres. C’est un document du rectorat.

LordSteven: c’est en effet un gros désavantage lorsqu’on enseigne en section euro et/ou internationale car cela implique l’organisation des voyages. C’est très contraignant.

Je n'organise pas mais j'accompagne souvent les voyages en Angleterre.
On fait une journée à Canterbury avec les 6e, ils n'ont pas de quartier libre, ils sont par petits groupes avec un accompagnateur.
(mais j'ai déjà eu une panique parce qu'il m'en manquait un, il avait suivi un autre groupe !!!!)
On les laisse aller et venir sur le bateau en faisant des "rondes" régulières, et au moins un accompagnateur est avec eux s'ils se mettent dehors. Si on en voit faire les imbéciles on les fait assoir à côté de nous pendant toute la traversée.
Pour le voyage à Londres des 4e-3e, ils ont quelques quartiers libres dans des lieux sans voiture (Covent Garden, ou Camden), ils doivent être au moins deux ensemble, on a leur numéro et ils ont celui de ma collègue.
Pour les visites de musée, ils sont en petits groupes avec un accompagnateur par groupe.

Nous avions des temps libres avant mais un très regrettable incident (euphémisme...) a conduit à ce que tous les voyages se fassent sans temps libre depuis la rentrée.
2 élèves en garde à vue à l'étranger, difficulté  à se comprendre (entre notre anglais et celui des policiers locaux pire que le notre...), l'ambassade contactée après minuit, la proviseure au fil jusqu'à l'aube...  les parents (enfants mineurs) angoissés au fil aussi évidemment...Négociations pour une comparution immédiate le lendemain...  Besoin d'un avocat ... Audience ... Jugement qui sera rendu ultérieurement mais qui autorise la sortie (du poste et du pays...)
Proviseur en contact permanent avec le rectorat et nous mêmes...
Quand on est revenu la proviseur a annoncé qu'il n'y aurait plus jamais de temps libre lors des voyages scolaires. Entre ça et les paperasses en x exemplaires totalement chronophages on a 1 seul voyage cette année au lieu de 8 l'an dernier...

Caspar a écrit:Bon ben dans mon voyage il y aura quand même des quartiers libres.

+ 1

Pour des lycéens, quel est l'argument du rectorat pour interdire les temps libres?

Caspar a écrit:

Lord Steven a écrit:Heureusement qu'organiser des voyages scolaires n'est pas une obligation,  à vous lire on dirait le bagne

Le bagne non mais beaucoup de tracasseries et de stress pour récolter peu de remerciements et souvent des reproches.

En outre, dans certaines matières optionnelles, la présence ou l'absence de voyage annuel a des conséquences importantes sur le nombre d'élèves qui vont suivre l'option. Tout dépend de ta volonté de vouloir maintenir ouverte ou pas une option, tout en sachant qu'une option ou offre de LV2 se ferme plus facilement qu'elle ne s'ouvre.

Forster a écrit:Waterlily: quand on remplit le dossier de déclaration de voyage, il y a une partie où on doit inscrire le programme du voyage. Il y est rappelé l’interdiction des temps libres. C’est un document du rectorat.

Tiens ! C'est vrai ! Je n'avais pas fait attention mais c'était inscrit sur le dossier déclaratif du Rectorat l'an dernier (j'en garde toujours un double) ; par contre, cela n'apparaît pas sur celui de cette année. Voilà qui ne m'avance guère finalement (parce que si je pose la question à mon CDE, 100% de chances qu'il réponde que c'est interdit, que ce soit vrai ou non).

Catalunya a écrit:Pour des lycéens, quel est l'argument du rectorat pour interdire les temps libres?

Dans mon académie, l'argument était sécuritaire : c'était consécutif aux attentats. Il fallait toujours savoir à chaque moment où se trouvait chaque élève, la consigne étant de "ne jamais perdre un élève du regard".

Ne jamais perdre un élève du regard, on croit rêver...Ils ont le droit d'aller aux toilettes quand même ? Bref, l'administration se couvre et tout retombe sur les professeurs en cas de problème.

Caspar a écrit:

Lord Steven a écrit:Heureusement qu'organiser des voyages scolaires n'est pas une obligation,  à vous lire on dirait le bagne

Le bagne non mais beaucoup de tracasseries et de stress pour récolter peu de remerciements et souvent des reproches.

Donc le bagne lol

Forster a écrit:

LordSteven: c’est en effet un gros désavantage lorsqu’on enseigne en section euro et/ou internationale car cela implique l’organisation des voyages. C’est très contraignant.

Ce qui explique pourquoi je refuse de prendre des secondes euro, de toute façon mes collègues se battent pour les avoir. Ce qui pose un autre problème: je n'aurais rien contre l'organisation d'un voyage, mais à mes conditions et de toute façon outre-Atlantique. Le CA ayant voté qu'on ne peut pas demander plus de 500 euros aux familles, ça résout le pb des voyages hors UE - et c'est bien dommage.

mamieprof, quelle angoisse !

Je crois que si j'avais à vivre ça, je n'organiserais plus jamais de voyage scolaire.