- InvitéInvité
Ah, le Gombrich! le truc que j'ai essayé de faire acheter à mon CDI mais je n'y suis jamais arrivée. Jamais compris pourquoi (ah gnagna crédit CDI crédit Histoire Géo patati... année civile patata...)
- frankensteinVénérable
Franchement, je crois que si un PE de l'enseignement public utilisait ce manuel, il aurait de sérieux problèmes... Personnellement, ça me semble impensable d'utiliser un tel bouquin pour la classe. Par contre, il faudrait quand même s'interroger sur ce que l'institution attend exactement.A vouloir apprendre et concentrer toute l'histoire de France et du monde avec une infinité de documents à l'école primaire, il risque de ne pas rester grand chose à l'arrivée...
Ah, une conférence pédagogique (giste?) à laquelle j'ai assisté...
Ah, une conférence pédagogique (giste?) à laquelle j'ai assisté...
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- doctor whoDoyen
Je ne le trouve pas si mal.
Je ne jugerais pas de l'idéologie, car j'ai la flemme de m'y plonger. Le nom de Nemo et de Librairie des écoles m'inciterais à la prudence.
Au plan pédago, les récits et les cartes sont bien amenées.
Je trouve utile que de grandes images, toutes dans le même style, commencent les leçons. Il manque un questionnaire les accompagnant, pour partir de l'observation.
La présence d'un cours écrit est souhaitable. Il est un support de révisions indispensable. Il permet à l'instit de se concentrer sur son cours et de ne pas se soucier d'une prise de note aléatoire en primaire.
Les questions pour se souvenir du cours sont utiles aussi.
Je trouve que les éléments sur l'histoire du costume et des techniques sont assez maigres, malgré des efforts. il faudrait accorder plus de place aux moeurs, pour amorcer d'utiles comparaisons avec celles de notre époque.
Je dis cela sans pour autant penser qu'il faille introduire des éléments d'histoire sociale comme celle des Annales. Il suffit de se reporter aux textes fondateurs de l'instruction publique pour s'apercevoir de la présence d'une autre histoire que celle des grands hommes. Ne pas caricaturer l'école de Jules Ferry sur ce point.
Pour le côté franco-français, je pense qu'il est nécessaire en primaire. L'histoire européenne doit être mobilisée, et souvent, mais à titre de comparaison, de contextualisation. Cependant, un petit topo sur l'Egypte, la Grèce et Rome n'aurait pas fait de mal.
Comment mettre les fichiers joints ? J'ai un extrait du cours de pédagogie de Compayré qui est limpide sur la question.
Je ne jugerais pas de l'idéologie, car j'ai la flemme de m'y plonger. Le nom de Nemo et de Librairie des écoles m'inciterais à la prudence.
Au plan pédago, les récits et les cartes sont bien amenées.
Je trouve utile que de grandes images, toutes dans le même style, commencent les leçons. Il manque un questionnaire les accompagnant, pour partir de l'observation.
La présence d'un cours écrit est souhaitable. Il est un support de révisions indispensable. Il permet à l'instit de se concentrer sur son cours et de ne pas se soucier d'une prise de note aléatoire en primaire.
Les questions pour se souvenir du cours sont utiles aussi.
Je trouve que les éléments sur l'histoire du costume et des techniques sont assez maigres, malgré des efforts. il faudrait accorder plus de place aux moeurs, pour amorcer d'utiles comparaisons avec celles de notre époque.
Je dis cela sans pour autant penser qu'il faille introduire des éléments d'histoire sociale comme celle des Annales. Il suffit de se reporter aux textes fondateurs de l'instruction publique pour s'apercevoir de la présence d'une autre histoire que celle des grands hommes. Ne pas caricaturer l'école de Jules Ferry sur ce point.
Pour le côté franco-français, je pense qu'il est nécessaire en primaire. L'histoire européenne doit être mobilisée, et souvent, mais à titre de comparaison, de contextualisation. Cependant, un petit topo sur l'Egypte, la Grèce et Rome n'aurait pas fait de mal.
Comment mettre les fichiers joints ? J'ai un extrait du cours de pédagogie de Compayré qui est limpide sur la question.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- AudreyOracle
Diantre.... je viens de me prendre une baffe venue de 30 ans ou presque en arrière..
Beh oui! Mon livre d'histoire en CE1 (à l'époque, on ne parlait pas de manuel...lol), il était tout pareil que celui-là ou presque! Avec les jolies images en début de chapitre, le cours qu'on lisait, et la ptite leçon à apprendre dans l'encadré! Beh c'est ptêt con, mais moi, aujourd'hui, je sais qui sont Clovis, Charles Martel, Pépin le Bref.....peut-on en dire autant de nos élèves? J'adorais lire ce livre... j'ai même lu les chapitres avant qu'on les étudie en classe....
Mais effectivement... y aurait des tonnes de critiques à formuler contre ce bouquin.....
Je sais, je ne fais pas avancer le débat.
Beh oui! Mon livre d'histoire en CE1 (à l'époque, on ne parlait pas de manuel...lol), il était tout pareil que celui-là ou presque! Avec les jolies images en début de chapitre, le cours qu'on lisait, et la ptite leçon à apprendre dans l'encadré! Beh c'est ptêt con, mais moi, aujourd'hui, je sais qui sont Clovis, Charles Martel, Pépin le Bref.....peut-on en dire autant de nos élèves? J'adorais lire ce livre... j'ai même lu les chapitres avant qu'on les étudie en classe....
Mais effectivement... y aurait des tonnes de critiques à formuler contre ce bouquin.....
Je sais, je ne fais pas avancer le débat.
- AudreyOracle
Ouhla! je viens quand même de lire un truc qui me fait bondir dans ce manuel!
"Des Juifs furent envoyés par milliers dans des camps de concentration où, ensuite, ils furent exterminés. Mais la plupart d'entre eux furent protégés par la population française et cachés pendant toute la durée de l'occupation. [...] Certains collaborateurs partageaient avec les Allemands la haine des Juifs, d'autres détestaient les Anglais ou les Américains."
Purée.... livre assez paradoxal que celui-là, qui lave plus blanc que blanc la conscience du peuple français qui aurait sauvé la plupart des Juifs et qui dans le même temps envoie une belle dose de merde à la face du peuple allemand qui, c'est bien connu, était intégralement antisémite à cette époque. Heureusement que ma Omi, simple commerçante de son état et qui a caché des soldats russes chez elle pendant la guerre, n'est plus là pour lire une telle connerie.
"Des Juifs furent envoyés par milliers dans des camps de concentration où, ensuite, ils furent exterminés. Mais la plupart d'entre eux furent protégés par la population française et cachés pendant toute la durée de l'occupation. [...] Certains collaborateurs partageaient avec les Allemands la haine des Juifs, d'autres détestaient les Anglais ou les Américains."
Purée.... livre assez paradoxal que celui-là, qui lave plus blanc que blanc la conscience du peuple français qui aurait sauvé la plupart des Juifs et qui dans le même temps envoie une belle dose de merde à la face du peuple allemand qui, c'est bien connu, était intégralement antisémite à cette époque. Heureusement que ma Omi, simple commerçante de son état et qui a caché des soldats russes chez elle pendant la guerre, n'est plus là pour lire une telle connerie.
- frankensteinVénérable
Bah, c'est aussi ce que j'ai pensé ...J'ai un "livre" d'histoire de 1957 (acheté aux puces :lol!: ), c'est le même style (mais pas de couleurs !).Audrey a écrit:Diantre.... je viens de me prendre une baffe venue de 30 ans ou presque en arrière..
Beh oui! Mon livre d'histoire en CE1 (à l'époque, on ne parlait pas de manuel...lol), il était tout pareil que celui-là ou presque! Avec les jolies images en début de chapitre, le cours qu'on lisait, et la ptite leçon à apprendre dans l'encadré! Beh c'est ptêt con, mais moi, aujourd'hui, je sais qui sont Clovis, Charles Martel, Pépin le Bref.....peut-on en dire autant de nos élèves? J'adorais lire ce livre... j'ai même lu les chapitres avant qu'on les étudie en classe....
Mais effectivement... y aurait des tonnes de critiques à formuler contre ce bouquin.....
Je sais, je ne fais pas avancer le débat.
A la limite, ce genre de bouquin, ça peut servir pour de jeunes PE qui débutent (et qui sont des "quiches" en histoire, j'exagère à peine !). Sinon, un tel "manuel" est vraiment trop pauvre en documents...quoique, a contrario, on puisse aussi s'interroger sur la "surabondance" des documents dans les livres d'histoire, de géographie...
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- frankensteinVénérable
Ben, en même temps, c'est ce qui a perduré longtemps dans les livres d'histoire...même actuellement...Audrey a écrit:Ouhla! je viens quand même de lire un truc qui me fait bondir dans ce manuel!
"Des Juifs furent envoyés par milliers dans des camps de concentration où, ensuite, ils furent exterminés. Mais la plupart d'entre eux furent protégés par la population française et cachés pendant toute la durée de l'occupation. [...] Certains collaborateurs partageaient avec les Allemands la haine des Juifs, d'autres détestaient les Anglais ou les Américains."
Purée.... livre assez paradoxal que celui-là, qui lave plus blanc que blanc la conscience du peuple français qui aurait sauvé la plupart des Juifs et qui dans le même temps envoie une belle dose de merde à la face du peuple allemand qui, c'est bien connu, était intégralement antisémite à cette époque. Heureusement que ma Omi, simple commerçante de son état et qui a caché des soldats russes chez elle pendant la guerre, n'est plus là pour lire une telle connerie.
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- AudreyOracle
Ben c'est pas pour autant qu'il faut laisser dire de telles conneries!
Et je ne pense pas qu'actuellement, il y ait ça dans les manuels d'histoire...
:boum:
Et je ne pense pas qu'actuellement, il y ait ça dans les manuels d'histoire...
:boum:
- frankensteinVénérable
Pas dans les manuels actuels, (mais dans la "tête" de personnes ayant vécu l'occupation, il y a encore des restes..).Audrey a écrit:Ben c'est pas pour autant qu'il faut laisser dire de telles conneries!
Et je ne pense pas qu'actuellement, il y ait ça dans les manuels d'histoire...
:boum:
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- V.MarchaisEmpereur
Tout de même, pour l'enseignement de l'Histoire, on est bien embêtés. C'est la bérézina, tant au niveau des manuels que des programmes.
Premier constat : au collège, il n'y a plus de cours, dans les manuels. J'avais l'habitude, avec mes 5e, de faire faire aux élèves quelques recherches, en début d'année, sur le Moyen-âge, la société médiévale, la féodalité, etc. Je leur posais quelques questions et leur disais toujours de commencer par chercher dans leur manuel. Eh bien cela fait plusieurs années que j'ai dû les envoyer vers d'autres livres. Les manuels sont vides. Plus de cours, plus la moindre synthèse utilisable par l'élève pour retrouver les informations essentielles. Il n'y a plus que des documents et des questions. C'est un manuel pour le professeur, pour faire cours, mais pas pour l'élève. Lui ne peut rien en faire tout seul.
Et maintenant les programmes. Là, je parle en tant que mère.
J'ai un fils de 8 ans en CM1. L'an passé, avec une prof exceptionnelle, il a étudié la Préhistoire, les premières civilisations, les Grecs, les Romains, les Gaulois, les invasions barbares. Rien à redire.
Cette année, c'est l'horreur. Il a commencé par Louis XIV (comment comprendre la place de la monarchie absolue dans l'histoire sans avoir jamais évoqué le Moyen-âge et sa constellation des seigneurs parfois plus puissants que le roi, la guerre de Cent ans, Louis XI... ?), mais Louis XIV réduit, comme au collège, au château de Versailles. Ensuite (ensuite, oui), Chambord et François 1er. Pour faire le lien, un "thème transversal" : les guerres de religion, embrassant aussi bien la Renaissance que le XVIIe siècle. Comment voulez-vous qu'un gamin de huit ans, qui ne fait de l'Histoire que pour la deuxième année de sa vie, s'y retrouve ? Aucune chronologie, aucune information sur le contexte, les relations entre les hommes, l'organisation du pouvoir expliquant les actes de tel ou tel souverain... L'histoire est vue à travers le philtre étroit de l'Histoire des arts et du "patrimoine". Ensuite, mon Loulou, il a étudié les grands explorateurs, avec entre autres la découverte de l'Amérique. Entretemps, il a bien sûr, au fil des occasions calendaires, fait une incursion trop brève du côté des Poilus vers le 11 novembre, évoqué la Shoah à tel autre moment - et bien sûr, tout cela est si bien fait que j'ai eu toutes les peines du monde à lui expliquer que non, la Shoah n'avait pas eu lieu au temps des Poilus.
J'aimerais dire que c'est la faute à la prof, à pas de bol ou à dieu sait quoi, mais c'est même pas ça. C'est partout pareil. Même au lycée, il semblerait que les nouveaux programmes et les approches thématiques déstructurent complètement l'enseignement de l'Histoire.
Pas étonnant, dans ce contexte, que l'on se rabatte sur des manuels comme celui de la librairie des écoles. Pour info, leurs clients, ce sont encore davantage des particuliers, des grands-parents résolus à compenser l'indigence de l'école, que des institutions (publiques en tout cas, car nombre de leurs manuels sont non conformes aux programmes ou recommandations). Moi-même, que croyez-vous que j'aie fait, en tant que mère, devant le désarroi de mon fils ? J'ai sorti des cartons non pas le manuel de la librairie des écoles, mais un truc à peu près équivalent, qui a dû appartenir à mon père dans sa jeunesse folle, et on se lit un chapitre de temps en temps. Ca ne remplace pas un cours d'Histoire digne de ce nom, mais soyons clair, des cours d'Histoire dignes de ce nom, il n'y en a plus guère, alors on fait avec ce qu'on trouve, pauvres parents, pour redonner à nos enfants quelques repères chronologiques et, appelons les choses par leur nom, un minimum de connaissances.
Les collègues de Lettres, ne me dites pas que vous n'avez pas remarqué que vos élèves sont souvent incapables de situer un siècle (ils pensent que le XVIIe, c'est 17XX), affirment que Louis XIV, dont on leur rebat les oreilles, a vécu au XIXe siècle, c'est-à-dire au Moyen-âge, j'en passe et des meilleures... Il faudrait arrêter de faire semblant qu'il n'y a pas de problème dans l'enseignement de cette matière. Nos collègues d'Histoire devraient s'inquiéter de cet état des choses et se mobiliser comme se mobilisent certains collègues de Lettres pour ramener un peu de cohérence et de pédagogie dans leur discipline. Existe-t-il un collectif "Sauver L'Histoire" ?
Premier constat : au collège, il n'y a plus de cours, dans les manuels. J'avais l'habitude, avec mes 5e, de faire faire aux élèves quelques recherches, en début d'année, sur le Moyen-âge, la société médiévale, la féodalité, etc. Je leur posais quelques questions et leur disais toujours de commencer par chercher dans leur manuel. Eh bien cela fait plusieurs années que j'ai dû les envoyer vers d'autres livres. Les manuels sont vides. Plus de cours, plus la moindre synthèse utilisable par l'élève pour retrouver les informations essentielles. Il n'y a plus que des documents et des questions. C'est un manuel pour le professeur, pour faire cours, mais pas pour l'élève. Lui ne peut rien en faire tout seul.
Et maintenant les programmes. Là, je parle en tant que mère.
J'ai un fils de 8 ans en CM1. L'an passé, avec une prof exceptionnelle, il a étudié la Préhistoire, les premières civilisations, les Grecs, les Romains, les Gaulois, les invasions barbares. Rien à redire.
Cette année, c'est l'horreur. Il a commencé par Louis XIV (comment comprendre la place de la monarchie absolue dans l'histoire sans avoir jamais évoqué le Moyen-âge et sa constellation des seigneurs parfois plus puissants que le roi, la guerre de Cent ans, Louis XI... ?), mais Louis XIV réduit, comme au collège, au château de Versailles. Ensuite (ensuite, oui), Chambord et François 1er. Pour faire le lien, un "thème transversal" : les guerres de religion, embrassant aussi bien la Renaissance que le XVIIe siècle. Comment voulez-vous qu'un gamin de huit ans, qui ne fait de l'Histoire que pour la deuxième année de sa vie, s'y retrouve ? Aucune chronologie, aucune information sur le contexte, les relations entre les hommes, l'organisation du pouvoir expliquant les actes de tel ou tel souverain... L'histoire est vue à travers le philtre étroit de l'Histoire des arts et du "patrimoine". Ensuite, mon Loulou, il a étudié les grands explorateurs, avec entre autres la découverte de l'Amérique. Entretemps, il a bien sûr, au fil des occasions calendaires, fait une incursion trop brève du côté des Poilus vers le 11 novembre, évoqué la Shoah à tel autre moment - et bien sûr, tout cela est si bien fait que j'ai eu toutes les peines du monde à lui expliquer que non, la Shoah n'avait pas eu lieu au temps des Poilus.
J'aimerais dire que c'est la faute à la prof, à pas de bol ou à dieu sait quoi, mais c'est même pas ça. C'est partout pareil. Même au lycée, il semblerait que les nouveaux programmes et les approches thématiques déstructurent complètement l'enseignement de l'Histoire.
Pas étonnant, dans ce contexte, que l'on se rabatte sur des manuels comme celui de la librairie des écoles. Pour info, leurs clients, ce sont encore davantage des particuliers, des grands-parents résolus à compenser l'indigence de l'école, que des institutions (publiques en tout cas, car nombre de leurs manuels sont non conformes aux programmes ou recommandations). Moi-même, que croyez-vous que j'aie fait, en tant que mère, devant le désarroi de mon fils ? J'ai sorti des cartons non pas le manuel de la librairie des écoles, mais un truc à peu près équivalent, qui a dû appartenir à mon père dans sa jeunesse folle, et on se lit un chapitre de temps en temps. Ca ne remplace pas un cours d'Histoire digne de ce nom, mais soyons clair, des cours d'Histoire dignes de ce nom, il n'y en a plus guère, alors on fait avec ce qu'on trouve, pauvres parents, pour redonner à nos enfants quelques repères chronologiques et, appelons les choses par leur nom, un minimum de connaissances.
Les collègues de Lettres, ne me dites pas que vous n'avez pas remarqué que vos élèves sont souvent incapables de situer un siècle (ils pensent que le XVIIe, c'est 17XX), affirment que Louis XIV, dont on leur rebat les oreilles, a vécu au XIXe siècle, c'est-à-dire au Moyen-âge, j'en passe et des meilleures... Il faudrait arrêter de faire semblant qu'il n'y a pas de problème dans l'enseignement de cette matière. Nos collègues d'Histoire devraient s'inquiéter de cet état des choses et se mobiliser comme se mobilisent certains collègues de Lettres pour ramener un peu de cohérence et de pédagogie dans leur discipline. Existe-t-il un collectif "Sauver L'Histoire" ?
- Karine B.Guide spirituel
John a écrit:C'est quoi, les travaux d'ego histoire ?
Pour Leroy Ladurie, ses déclarations sont en phase avec l'idéologie de la Librairie des Ecoles : c'est ce que je voulais dire. Il n'y a pas de questions à se poser sur le bouquin présenté dans ce fil : c'est le retour à l'histoire française nationale et patriote.
dans la partie 2nde Guerre mondiale, on apprend que "la plupart des Juifs (en France) furent protégés par la population française et cachés"
4 lignes sur la collaboration où l'on explique les motivations des collabo (haine des Juifs et antiaméricanisme (en oubliant l'anticommunisme), intérêt matériel), mais à part ça, on ne sait pas ce que fait un collabo.
Quant au rôle de Pétain et Laval .... rien ou du très édulcoré
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- Karine B.Guide spirituel
Audrey a écrit:Ben c'est pas pour autant qu'il faut laisser dire de telles conneries!
Et je ne pense pas qu'actuellement, il y ait ça dans les manuels d'histoire...
:boum:
je n'ai pas lu toutes les interventions, mais visiblement nous avons vu les mêmes choses
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
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- DerborenceModérateur
Je n'ai pas lu les 4 pages de ce sujet mais je suis allée feuilleter le fameux livre : quitte à passer pour une rétrograde, je trouve ce manuel très intéressant car il va à l'essentiel et propose un parcours historique simplement chronologique. Mes élèves, comme les vôtres, ont beaucoup de mal à situer les événements et les personnages historiques dans le temps, à donner le contexte historique de la publication d'une œuvre littéraire, etc.
Bref, un livre comme je les aime.
Edit : c'est vrai que ce livre ne peut permettre de développer l'esprit critique des élèves, mais il est destiné à l'école primaire. Je pense que ce travail sera fait dans la suite de la scolarité.
Bref, un livre comme je les aime.
Edit : c'est vrai que ce livre ne peut permettre de développer l'esprit critique des élèves, mais il est destiné à l'école primaire. Je pense que ce travail sera fait dans la suite de la scolarité.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- Karine B.Guide spirituel
p 144 et 145 : je comprends bien pourquoi le communisme c'est mal (des millions de mors, des massacres, des famines), par contre j'ai du mal à comprendre pourquoi le fascisme ou même le nazisme, ça l'est (quel mal à vouloir restaurer la puissance d'un pays ?)
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- Karine B.Guide spirituel
p 132 - 133 : le passage sur les colonies n'est pas mal non plus (on trouvera ensuite 2 lignes sur la décolonisation à la fin du bouquin)
p 128 : les communards deviennent des extrémistes ... ils ont fusillé un archevêque et des prêtres et incendié des monuments, l'armée a tué des milliers de communards
p 128 : les communards deviennent des extrémistes ... ils ont fusillé un archevêque et des prêtres et incendié des monuments, l'armée a tué des milliers de communards
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- Reine MargotDemi-dieu
La façon de présenter certaines choses est sans doute idéologiquement à revoir, mais le principe de la chronologie, je crois qu'il est indispensable.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Marie LaetitiaBon génie
Véronique : (et tout le monde) si vous voulez UN BON manuel pour les enfants, qui du coup, peut vraiment servir de manuel (et pas d'ouvrage à faire lire aux mômes), clair, court, accessible, vous avez ça
Lucien Bély (un des plus célèbres modernistes d'aujourd'hui, prof à la Sorbonne toussa toussa), histoire de France illustrée, chez Gisserot (dernière éd. 2010). C'est celle que je recommande à tous les étudiants non spécialistes (du genre futurs profs des écoles et tous les autres que j'ai en cours à la fac). Et c'est accessible à des collégiens voire à de bons élèves de primaire ( = qui lisent sans problème).
Défaut: ce n'est pas conçu comme un manuel, donc pas de cours résumé, mais une chronologie en fin d'ouvrage (au moins dans l'édition que j'ai qui doit être de 1996).
Accessoirement, après quelques années en collège, je veux bien me coller à la préparation d'un manuel :lol!:
Non, mais sérieusement, autant les élèves ont besoin d'un cours avec une trame chronologique, des chronologies, des résumés de cours accessibles, des lectures (c'est une des choses auxquelles je tiens le plus et j'abomine pour l'avoir trop entendu cette manie de vouloir faire "écrire l'histoire par les élèves") et des questions de compréhension sur les lectures, autant je ne peux pas cautionner un ouvrage orienté et qui présente une vision de l'histoire simpliste (et non simple).
De toute façon le tout document a été manifestement condamné dans les directives de l'IG de 2005 d'après un document indiqué dans ce fil (ouf! il était temps!)
Je vous en prie, je comprends la préférence que certains peuvent avoir pour la forme de ce type d'ouvrage, accessible, avec cours et respect de la chronologie... Mais ne soutenez pas des ouvrages pareils. C'est notamment offrir le flanc à la critique des pédagogo qui vont sauter de joie à l'idée de pouvoir (vous) prendre en flagrant délit de conception rétrograde de l'histoire à cause du fond de ce type de livre.
Lucien Bély (un des plus célèbres modernistes d'aujourd'hui, prof à la Sorbonne toussa toussa), histoire de France illustrée, chez Gisserot (dernière éd. 2010). C'est celle que je recommande à tous les étudiants non spécialistes (du genre futurs profs des écoles et tous les autres que j'ai en cours à la fac). Et c'est accessible à des collégiens voire à de bons élèves de primaire ( = qui lisent sans problème).
Défaut: ce n'est pas conçu comme un manuel, donc pas de cours résumé, mais une chronologie en fin d'ouvrage (au moins dans l'édition que j'ai qui doit être de 1996).
Accessoirement, après quelques années en collège, je veux bien me coller à la préparation d'un manuel :lol!:
Non, mais sérieusement, autant les élèves ont besoin d'un cours avec une trame chronologique, des chronologies, des résumés de cours accessibles, des lectures (c'est une des choses auxquelles je tiens le plus et j'abomine pour l'avoir trop entendu cette manie de vouloir faire "écrire l'histoire par les élèves") et des questions de compréhension sur les lectures, autant je ne peux pas cautionner un ouvrage orienté et qui présente une vision de l'histoire simpliste (et non simple).
De toute façon le tout document a été manifestement condamné dans les directives de l'IG de 2005 d'après un document indiqué dans ce fil (ouf! il était temps!)
Je vous en prie, je comprends la préférence que certains peuvent avoir pour la forme de ce type d'ouvrage, accessible, avec cours et respect de la chronologie... Mais ne soutenez pas des ouvrages pareils. C'est notamment offrir le flanc à la critique des pédagogo qui vont sauter de joie à l'idée de pouvoir (vous) prendre en flagrant délit de conception rétrograde de l'histoire à cause du fond de ce type de livre.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- V.MarchaisEmpereur
Je ne soutiens pas les publications du livre scolaire.
Je dis que tant que nous n'œuvrerons pas à la création de manuels acceptables, des ouvrages tels que celui du livre scolaire, au contenu pour le moins problématique, oui, se diffuseront fatalement.
A nous de proposer mieux.
TDL est né de ce défi, côté Lettres : proposer mieux que ce qui existait et qui ne nous satisfaisait pas. Il existe certainement des collègues d'Histoire capables de proposer un bon manuel, et volontaires pour cela. Si tu t'en sens la carrure, Marie Laetitia, fais-le. Je ne plaisante pas. Il y a urgence à créer des outils de travail corrects, capables d'infléchir les pratiques pédagogiques.
Car pour l'instant, quoi qu'en disent les textes, les derniers manuels parus ne sortent pas de la compilation documentaire inutilisable par les enfants. J'ai feuilleté attentivement les spécimens envoyés à mes collègues : c'est navrant. Pourtant, entre 2005 et 2011, il y a eu de nouvelles parutions.
A nous de nous bouger pour que les bons manuels scolaires existent.
Merci, Marie Laetitia, pour les références que tu cites. Je vais consuter cet ouvrage sans faute.
Je dis que tant que nous n'œuvrerons pas à la création de manuels acceptables, des ouvrages tels que celui du livre scolaire, au contenu pour le moins problématique, oui, se diffuseront fatalement.
A nous de proposer mieux.
TDL est né de ce défi, côté Lettres : proposer mieux que ce qui existait et qui ne nous satisfaisait pas. Il existe certainement des collègues d'Histoire capables de proposer un bon manuel, et volontaires pour cela. Si tu t'en sens la carrure, Marie Laetitia, fais-le. Je ne plaisante pas. Il y a urgence à créer des outils de travail corrects, capables d'infléchir les pratiques pédagogiques.
Car pour l'instant, quoi qu'en disent les textes, les derniers manuels parus ne sortent pas de la compilation documentaire inutilisable par les enfants. J'ai feuilleté attentivement les spécimens envoyés à mes collègues : c'est navrant. Pourtant, entre 2005 et 2011, il y a eu de nouvelles parutions.
A nous de nous bouger pour que les bons manuels scolaires existent.
Merci, Marie Laetitia, pour les références que tu cites. Je vais consuter cet ouvrage sans faute.
- InvitéInvité
Je crois que tout le monde est d'accord pour dire que la FORME du livre est intéressante mais que le FOND est très, mais alors très contestable. Personne n'a dit qu'il devait être utilisé en classe (ou alors j'ai mal lu les messages).
A la lecture des différentes réponses à ce sujet, j'ai l'impression qu'il faut être ou totalement pour ou totalement contre ce genre de livres à cause de leur éditeur. Je trouve dommage qu'on ne puisse pas avoir un débat critique (soulignant les avantages ET les inconvénients) sur ce bouquin parce qu'on risque d'être taxé de rétrograde/réactionnaire/pour les écoles hors contrat/pour une vision de la France très très à droite/etc.
A la lecture des différentes réponses à ce sujet, j'ai l'impression qu'il faut être ou totalement pour ou totalement contre ce genre de livres à cause de leur éditeur. Je trouve dommage qu'on ne puisse pas avoir un débat critique (soulignant les avantages ET les inconvénients) sur ce bouquin parce qu'on risque d'être taxé de rétrograde/réactionnaire/pour les écoles hors contrat/pour une vision de la France très très à droite/etc.
- doctor whoDoyen
Voici des extraits du chapitre "L'enseignement de l'histoire" du Cours de pédagogie théorique et pratique d'Antoine Compayré, directeur de l'Ecole normale supérieure de Fontenay-St Cloud, chargée à l'époque de former les professeurs des écoles normales (des formateurs de formateurs, déjà!)
Il fait à mon avis une synthèse presque indépassable de ce que devrait être un cours d'histoire en primaire, se réclamant de Lavisse en le nuançant et en en tirant le meilleur.
On voit que le manuel de Némo, dans cette lignée, ne va pas suffisamment loin et risque d'entraîner un cours d'histoire très magistral.
C'est un choix, approprié à des élèves de primaires pour ne pas s'éparpiller. En tout cas, si on veut traiter plus tôt le reste de l'Europe et du monde, cela ne devrait se faire qu'au CM1, et pas plus tôt. Si on veut parler de l'Egypte, je trouverais plus logique de le faire en géographie, et de manière succincte.
Quelle solution à ce problème réel d'un enseignement chronologique de l'histoire en primaire ?
Suit un exemple de leçon d'histoire. Où l'on voit que l'induction, l'appel à l'intuition et le cours dialogué ne datent pas de la création des IUFM...
Il fait à mon avis une synthèse presque indépassable de ce que devrait être un cours d'histoire en primaire, se réclamant de Lavisse en le nuançant et en en tirant le meilleur.
On voit que le manuel de Némo, dans cette lignée, ne va pas suffisamment loin et risque d'entraîner un cours d'histoire très magistral.
C'est en tout cas ce qu'on préconisait jusqu'au cours moyen inclus. Au Cours supérieur (équivalent de la 6è et de la 5è dans les écoles primaires), on élargi en traitant le reste.Il ne saurait être question, à l'école primaire, d'aborder l'étude de l'histoire universelle. La France doit être l'unique objet de l'enseignement. Les faits de l'histoire ancienne ou de l'histoire générale n'y seront introduits qu'à raison de leurs rapports intimes avec l'histoire de notre pays, et dans la mesure même où ils expliquent et éclairent les destinées de la France.
C'est un choix, approprié à des élèves de primaires pour ne pas s'éparpiller. En tout cas, si on veut traiter plus tôt le reste de l'Europe et du monde, cela ne devrait se faire qu'au CM1, et pas plus tôt. Si on veut parler de l'Egypte, je trouverais plus logique de le faire en géographie, et de manière succincte.
Ne pas faire d'histoire dans un ordre chronologique dès la primaire, c'est ce priver d'un cadre d'intelligibilité qui permette de lier les périodes, les cultures et les événements entre eux.Ce n'est point seulement par fragments, par récits détachés, c'est dans un cours régulier et suivi que doit être présenté aux enfants le vaste ensemble de l'histoire de leur pays. Sans doute, avec les débutants, il est bon et il est peut-être nécessaire de recourir d'abord aux anecdotes, aux biographies. Mais le plus tôt possible il faut obliger l'enfant à suivre le cours des temps, à apprendre dans son ordre chronologique la succession des faits
Les notions d'histoire générale seront le complément naturel de l'histoire de la France car on ne sait pas tonte l'histoire de son pays, si l'on n'a point appris quelle place il occnpe dans le monde.
Présentée d'abord sous forme de récits et d'anecdotes, mais toujours d'après l'ordre chronologique, jusqu'à la guerre de Cent ans, l'histoire de France ne constitue donc une exposition régulière, suivie et didactique que dans le cours moyen. Elle s'achève sous cette forme durant les deux années du cours moyen, mais dans le cours supérieur elle est revue méthodiquement d'un bout à l'autre, elle est approfondie dans ses périodes les plus récentes.
Le système actuel est un juste milieu entre les deux méthodes que nous avons indiquées. D'une part, pour les deux premiers cours, l'histoire est divisée en deux parties depuis les origines jusqu'en 1328, puis de 1328 jusqu'à nos jours. D'autre part, le troisième cours, à part l'addition de quelques notions d'histoire générale, est consacré à une revision méthodique et sur certains points approfondie.
Ce système [...] a cependant a nos yeux un inconvénient grave, c'est de retenir trop longtemps, sur les époques les plus reculées de notre histoire, les plus jeunes enfants de l'école. N'est-il pas à craindre que. dépaysés jusqu'à neuf ans dans des siècles lointains, où rien ne leur rappelle le présent, les débutants n'apportent pas à l'étude de l'histoire un assez vif intérêt ?
Quelle solution à ce problème réel d'un enseignement chronologique de l'histoire en primaire ?
D'où à la fois l'intérêt et la limite de ce manuel : une vraie homogénéité graphique du fait de ces grands dessins introductifs, accompagnés de petits dessins illustratifs, qui aide à replonger dans une époque (Je les trouve cependant un peu pauvres en informations et aurait préféré des dessins plus fouillés, avec à chaque fois une scène historique et un ensemble de détails pittoresques permettant une observation longue, et, pourquoi pas, la contemplation rêveuse de l'élève, chez lui, pour le plaisir) ; mais un manque de "passerelles" avec le présent, qu'aurait permis, par exemple, un petit nombre de représentations photographiques d'objets, de lieu, de monuments, tels qu'on peut les voir aujourd'hui.C'est que le plus souvent possible il faudra, dans l'enseignement de l'histoire, rapprocher le passé du présent et éclairer les événements anciens par des comparaisons avec les événements contemporains. Comme on l'a. dit, « dans l'enseignement primaire toute leçon d'histoire
devrait commencer par le mot autrefois et continuer par le mot aujourd'hui ».
Suit un exemple de leçon d'histoire. Où l'on voit que l'induction, l'appel à l'intuition et le cours dialogué ne datent pas de la création des IUFM...
Une leçon sur la féodalité.
Pour faire comprendre comment un maître habile peut réussir à animer une leçon d'histoire, même sur un sujet difficile, à y intéresser la classe entière par des descriptions saisissantes, par des dessins au tableau, à rendre le passé clair et vivant par un appel incessant à l'expérience ou au raisonnement de l'enfant, le mieux sera de citer un exemple que nous emprunterons à M. Lavisse. Il s'agit d'une leçon faite à Paris, au faubourg Saint-Antoine, dans une classe d'enfants de huit ans.
"J'arrivai au moment où un jeune maître commençait une leçon sur la féodalité. Il n'entendait pas son métier, car il parlait de l'hérédité des offices et des bénéfices, qui laissait absolument indifférents les enfants de huit ans, auxquels il s'adressait.
Entre M. Berthereau, le directeur de l'école; il interrompt, et s'adressant à toute la classe « Qui est-ce qui a déjà vu ici un château du temps de la féodalité? Personne ne répond.
Le maître, s'adressant alors à un de ces jeunes habitants du faubourg : <- Si, monsieur. Eh bien, tu as vu un château du temps de la féodalité. » Voilà le point de départ trouvé dans le présent.
<< Comment est-il ce château? Plusieurs enfants répondent à la fois. Le maître en prend un, le conduit au tableau, obtient un dessin informe qu'il rectifie. II marque des échancrures dans la muraille. « Qu'est-ce que cela? Personne ne le savait. Il désigne le créneau: <> Il fait deviner que cela servait à la défense. « Avec quoi se battait-on? avec des fusils?>> La majorité: Non, monsieur. Avec quoi?
Un jeune savant crie du bout de la classe < Avec des arcs. Qu'est-ce qu'un arc? Dix voix répondent: < Monsieur, c'est une arbalète. Le maître sourit et explique la différence.
Puis il dit comment il était difficile de prendre avec des arcs et même avec les machines du temps un château, dont les murailles étaient hautes et larges, et continuant Quand vous serez ouvriers, bons ouvriers, que vous voyagerez pour votre travail ou pour votre plaisir, vous rencontrerez des ruines de châteaux. Il nomme Montihéry et autres ruines dans le voisinage de Paris. Dans chacun d'eux, il y avait un seigneur. Que faisaient tous ces seigneurs? Toute la classe répond « Ils se battaient. Alors le maître dépeint devant ces enfante, dont pas un ne perd une de ses paroles, la guerre féodale, mettant les chevaliers en selle et les couvrant de leurs armures. Mais on ne prend pas un château avec des cuirasses et des lances. Alors la guerre ne finissait pas.
Et qui est-ce qui souffrait surtout de la guerre? Ceux qui n'avaient pas de châteaux, les paysans qui, dans ce temps-là, travaillaient pour le seigneur. C'est la chaumière des paysans du seigneur voisin qu'on brûlait. << Ah tu me brûles mes chaumières, disait le seigneur attaqué; je vais te brûler les tiennes. Ule faisait, et il brûlait, non seulement les chaumières, mais encore les récoltes. Et qu'arrive-t-il quand on brûle les récoltes? Il y a la famine. Est-ce qu'on peut vivre sans manger ? Toute la classe : Non, monsieur. Alors, il a bien fallu trouver un remède. Le voilà qui parle de la trêve de Dieu; puis il commente C'est une singulière loi, par exemple. Comment! on dit à des brigands Restez tranquilles du samedi soir an mercredi matin, mais le reste du temps ne « vous gênez pas, battez-vous, brûlez, pillez, tuez! Ils étaient donc fous, ces gens-là? Une voix « Bien sûr.
Mais non, ils n'étaient pas fous. Écoutez-moi bien. Il y a ici des paresseux. Je fais ce que je puis pour qu'ils travaillent toute la semaine; mais je serais à moitié content de les voir travailler jusqu'au mercredi. L'Église aurait bien voulu qu'on ne se battit pas du tout; mais, comme elle ne pouvait l'obtenir, elle a essayé de faire rester les seigneurs tranquilles une moitié de la semaine. C'était toujours cela de gagné. Mais l'Eglise n'a pas réussi. Il fallait la force contre la force, et c'est le roi qui a mis tous ces gens à la raison.
Alors le maître explique que les seigneurs n'étaient pas égaux les uns aux autres, qu'il y avait au-dessus du maître de tel château un seigneur plus puissant et plus élevé, habitant dans un autre château. Il donne une idée presque juste de l'échelle féodale, et, tout en haut, place le roi. « Quand des gens se battent entre eux, qui est-ce qui les arrête? Réponse « Les sergents de ville. Eh bien, le roi était un sergent de ville. Qu'est-ce qu'on fait de ceux qui ont battu et tué quelqu'un? Réponse « On les juge. Eh bien le roi était un juge. Est-ce qu'on peut se passer de gendarmes et de juges ? Non, monsieur. Eh bien, les anciens rois ont été aussi utiles à la France que les gendarmes et les juges. Ils ont fait du mal dans la suite, mais ils ont commencé par faire du bien. Qu'est-ce que je dis, aussi utiles? Bien plus car il y avait alors plus de:brigands qu'aujourd'hui. C'étaient des gens féroces que ces seigneurs, n'est- ce pas? La classe « Oui, monsieur.
Et le peuple, mes enfants, valait-il mieux? Réponse unanime, d'un ton convaincu < Oui, monsieur. Eh bien! non, mes enfants. Quand ils étaient I&chés, les gens du peuple étaient des gens terribles. Ils pillaient, brûlaient, tuaient, ux aussi; ils tuaient les femmes et les enfants. Pensez qu'ils ne savaient pas ce qui était bien, ni ce qui était mal. On ne leur apprenait pas à lire.
Le livre. Il y a loin de cet enseignement varié et attrayant à la méthode trop souvent en usage, qui consiste à faire lire un livre, parfois à le faire apprendre machinalement par cœur.
Cela manque aussi au manuel de Nemo : un lien régulier, progressif et pertinent avec l'expression écrite et orale : des petits portraits à faire, des épisodes à raconter, des jugements (trop présent dans le cours lui-même, le jugement moral ne peut pas être séparé de l'histoire, avec tous les risques que cela comporte : les faits dans le livre, le jugement comme exercice de l'élève.Le rôle de l'élève. L'élevé, dans l'étude de l'histoire, ne devra pas être seulement un lecteur ou un auditeur attentif: il faudra l'exercer à parler, à raconter lui-même ce qu'il aura appris de son livre ou de son maître. Aucun enseignement ne se prête mieux que celui de l'histoire aux interrogations et à l'exercice de la parole. En outre l'élève, comme le recommande M. Gréard, sera convié à faire le résumé de la leçon
orale. De petits devoirs écrits, des rédactions, pourront aussi lui être demandés sur les sujets qui auront été étudiés en classe, afin que son travail personnel s'ajoute à celui du maitre, et que l'histoire ne soit pas seulement pour lui, comme elle l'est trop souvent, l'occasion d'une lecture facile, faite avec distraction et sans profit sérieux.
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- doctor whoDoyen
Après avoir lu les derniers messages postés pendant que je compilais les extraits de mon dernier et gigantesque post (merci à ceux qui iront au bout), j'espère y avoir montré ce que la forme même du manuel de Némo pouvait avoir d'insuffisant, malgré de bonnes intentions raffraichissante.
Quant au fond, même si l'on était d'accord avec une vision de l'histoire telle que celle de Némo, force est de constater qu'il sera toujours possible de trouver à redire à n'importe quel manuel d'histoire.
La solution : les faits, les faits, les faits. Et réserver le jugement à des exercices oraux et écrits.
Quant au fond, même si l'on était d'accord avec une vision de l'histoire telle que celle de Némo, force est de constater qu'il sera toujours possible de trouver à redire à n'importe quel manuel d'histoire.
La solution : les faits, les faits, les faits. Et réserver le jugement à des exercices oraux et écrits.
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- frankensteinVénérable
Eh bien, je suis satisfait d'avoir lancé ce débat ! Oui, comme le dit Véronique, l'enseignement de l'histoire doit être "chronologique" pour espérer donner quelques repères aux élèves déjà "paumés" dans la complexité du monde contemporain et passé...Hélas, le pédagogisme et le pédantisme imposent des visions "thématiques", un enseignement et une programmation spiralaire (c'est beau d'utiliser ces mots) aux enseignants du primaire...Et on en arrive à des absurdités telles que celui qui osera une progression (chrono)logique va passer pour un ringard...Même critique s'il ne présente pas de multiples "documents" historiques aux élèves avec obligation d'y mettre une (bonne) dose d'HDA...
Une nouvelle fois, les partis de gauche ont tout faux et laissent "orphelins" les enseignants de bon sens.
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- doctor whoDoyen
La chronologie est indispensable, à partir d'un certain niveau. Il est souhaitable d'enseigner des éléments d'histoire dès la maternelle, et dans les premières classes de la primaire. Mais je crois que c'est par ce qu'on appelait des leçons de choses qu'on peut évoquer la profondeur historique de notre monde. Et là, il serait dangereux de faire chronologique.
La maternelle et le CP sont surtout là pour mettre en place des pré-requis de connaissance du temps, de la date, de l'ordre chronologique, etc.
Mais à partir du CE1, on commence ! C'est partie pour les montagnes russes !
Et on laisse tomber le transversal et le thématique.
En revanche, il serait stupide de revenir à une histoire des grands hommes et des grandes batailles, QU'ON A ABANDONNE A PARTIR DE 1880 !!! Les moeurs, les techniques, l'art de vivre, était déjà au programme dans l'école de la IIIè république.
La maternelle et le CP sont surtout là pour mettre en place des pré-requis de connaissance du temps, de la date, de l'ordre chronologique, etc.
Mais à partir du CE1, on commence ! C'est partie pour les montagnes russes !
Et on laisse tomber le transversal et le thématique.
En revanche, il serait stupide de revenir à une histoire des grands hommes et des grandes batailles, QU'ON A ABANDONNE A PARTIR DE 1880 !!! Les moeurs, les techniques, l'art de vivre, était déjà au programme dans l'école de la IIIè république.
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- User5899Demi-dieu
Tous les contenus historiques sont contestables, un discours est toujours marqué par l'intention et par le contexte. Or l'histoire produit du discours et n'est jamais neutre. Au-delà de ce point, il me semble que mettre sous les yeux d'enfants un propos construit, avec de vraies phrases, au lieu de simples pistes d'observation de documents est une excellente chose, et que le travail constant des enseignants doit être de familiariser leurs ouailles avec le texte. Si l'on en revient à des manuels comme ceux-ci, sans doute à revoir sur le plan des connaissances (mais rappelons-nous quand même que nos générations précédentes n'en sont pas devenues plus stupides pour autant), c'est que l'on commence à percevoir les dangers du document zappé par le document suivant.Provence a écrit:Le contenu m'a l'air contestable. En revanche, j'aime bien le principe des illustrations qui ont le mérite d'aider à situer une époque dans l'imaginaire. Si nos élèves avaient un peu plus ce type d'images en tête au moment d'écrire, ils seraient sans doute moins nombreux à équiper Rousseau d'un téléphone portable.
- JohnMédiateur
C'est comme ça qu'on justifie les pires conneries. C'est bien d'apprendre aux enfants que la plupart des Juifs ont été cachés par les Français ?Tous les contenus historiques sont contestables, un discours est toujours marqué par l'intention et par le contexte. Or l'histoire produit du discours et n'est jamais neutre.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- frankensteinVénérable
En même temps, quel manuel osera écrire que la France de 1940 était majoritairement antisémite ?John a écrit:C'est comme ça qu'on justifie les pires conneries. C'est bien d'apprendre aux enfants que la plupart des Juifs ont été cachés par les Français ?Tous les contenus historiques sont contestables, un discours est toujours marqué par l'intention et par le contexte. Or l'histoire produit du discours et n'est jamais neutre.
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