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- NuitsFidèle du forum
Je trouve ça dingue en effet cette idée qu'il ne devrait y avoir aucun contact physique avec les élèves, surtout que certains d'entre eux en jouent.
Personnellement, cette année, je me permets d'attraper les élèves par le bras (ou la capuche ou le cartable) lors de l'entrée en classe, pour les sortir du rang s'ils ne sont pas calmes et silencieux au moment où ils franchissent le seuil. Je le fais sans la moindre hésitation: jamais je n'ai eu la moindre réflexion ou plainte. Je crois que si l'on se montre convaincu de sa légitimité (et qu'on ne franchit pas les limites), les élèves ne pipent pas mot.
Personnellement, cette année, je me permets d'attraper les élèves par le bras (ou la capuche ou le cartable) lors de l'entrée en classe, pour les sortir du rang s'ils ne sont pas calmes et silencieux au moment où ils franchissent le seuil. Je le fais sans la moindre hésitation: jamais je n'ai eu la moindre réflexion ou plainte. Je crois que si l'on se montre convaincu de sa légitimité (et qu'on ne franchit pas les limites), les élèves ne pipent pas mot.
- AureyNiveau 1
attraper un élève c'est toucher un élève physiquement car il y a contact.. mais pour l'empêcher de sortir de la classe, est-ce grave ?
est-ce que vous connaissez des textes qui parlent de ça ? qui règlemente?
est-ce que vous connaissez des textes qui parlent de ça ? qui règlemente?
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PES à la rentrée 2013
- MufabGrand Maître
Dur dur en élém d'éviter les contacts, notamment lors des petites blessures, de la prise frontale de température, pour séparer des bagarreurs (et là, les mots ne suffisent souvent pas : on est parfois amené à user de notre force d'adultes), pour remettre des enfants en rang, lors des sorties surtout... et il m'arrive parfois de prendre un élève par la main, pour l'avoir sous surveillance serrée (et certaines instits de plus petits prennent les enfants par la main lors des déplacements juste parce que certains aiment bien, qu'ils se sentent privilégiés...), et à la piscine, pour aider les aquaphobes à affronter leur peur, le fait qu'on soit dans l'eau avec eux et parfois les tienne les rassurent, en sport pour guider un geste de lancer par exemple, lors de séances de graphisme... et je ne parle même pas des petits gestes de réconfort quand il y a un gros chagrin. C'est quasi quotidien.
Tout dépend, à mon avis, du respect lequel on effectue ces gestes qui impliquent un contact, et leur but : respect pour la pudeur de l'enfant, lors des soins, nécessité de fermeté pour protéger autrui ou l'enfant lui-même, lors d'affrontements entre eux ou de chahut sur les trottoirs lors de sorties... bienveillance et toujours distance (qui, si elle n'est pas physique, est quand même là), même dans le réconfort ou l'aide...
Tout dépend, à mon avis, du respect lequel on effectue ces gestes qui impliquent un contact, et leur but : respect pour la pudeur de l'enfant, lors des soins, nécessité de fermeté pour protéger autrui ou l'enfant lui-même, lors d'affrontements entre eux ou de chahut sur les trottoirs lors de sorties... bienveillance et toujours distance (qui, si elle n'est pas physique, est quand même là), même dans le réconfort ou l'aide...
- DhaiphiGrand sage
Ce ne sont plus des comportements d'élèves mais de (futurs) taulards.Docteur OX a écrit:Ah en Zep, déjà certains considéraient comme une offense des les regarder les yeux dans les yeux ! Alors les toucher, il valait mieux éviter...
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- JPhMMDemi-dieu
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- MelanieSLBDoyen
Eh oui, Dhaiphi. Mais ce n'est pas inhabituel dans le secondaire, malheureusement. Et pas seulement en ZEP d'ailleurs.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- ProvenceEnchanteur
Aurey a écrit:attraper un élève c'est toucher un élève physiquement car il y a contact.. mais pour l'empêcher de sortir de la classe, est-ce grave ?
est-ce que vous connaissez des textes qui parlent de ça ? qui règlemente?
Je crois que c'est avant tout une question de bon sens. Le gamin qui est sous ta responsabilité, tu ne vas pas le laisser se faire écraser par une voiture ni le laisser cogner un camarade parce que tu n'auras pas voulu le retenir.
Il y a quelques années, une élève a fait un malaise dans ma classe. On nous avait tellement répété, à l'IUFM, qu'il ne fallait surtout pas toucher les élèves que je n'ai même pas osé lui prendre la main. C'est idiot. En revanche, méfiance avec un gamin agressif...
- nanouevaNiveau 10
Petite, j'avais une instit qui avait une joli règle de bois dont elle se servait pour taper le bout des doigts des élèves désobéissants (ils devaient tendre la main et hop hop hop, ça y allait). Une autre qui aimait tirer les petits cheveux de ses élèves quand ceux-ci l'agaçaient... Et je ne vous parle pas de mon cousin qui devait rester assis sur les genoux sur une règle (encore!), le nez collé au mur de la classe pendant de longs moments. C'était il y a 25-30 ans. Je trouve que les contacts ont prof-élèves ont évolué plutôt favorablement.
- ProvenceEnchanteur
nanoueva a écrit:Petite, j'avais une instit qui avait une joli règle de bois dont elle se servait pour taper le bout des doigts des élèves désobéissants (ils devaient tendre la main et hop hop hop, ça y allait). Une autre qui aimait tirer les petits cheveux de ses élèves quand ceux-ci l'agaçaient... Et je ne vous parle pas de mon cousin qui devait rester assis sur les genoux sur une règle (encore!), le nez collé au mur de la classe pendant de longs moments. C'était il y a 25-30 ans. Je trouve que les contacts ont prof-élèves ont évolué plutôt favorablement.
On ne doit pas parler de la même chose.
- User4312Niveau 10
Puisque tout le monde parle de sa vie...
J'ai reçu une vraie fessée de la part de mon prof de CE2. C'était pendant une sortie scolaire, je n'étais pas sortie assez vite de la tente pour renjoindre le groupe et il était super énervé.
J'ai eu un prof de maths au collège qui donnait des vraies baffes sur la tête des élèves, très souvent. Il a jamais essayé sur moi, j'aurais fait un scandale.
Deux établissements privés catholiques. Années 90.
J'ai reçu une vraie fessée de la part de mon prof de CE2. C'était pendant une sortie scolaire, je n'étais pas sortie assez vite de la tente pour renjoindre le groupe et il était super énervé.
J'ai eu un prof de maths au collège qui donnait des vraies baffes sur la tête des élèves, très souvent. Il a jamais essayé sur moi, j'aurais fait un scandale.
Deux établissements privés catholiques. Années 90.
- roxanneOracle
enfin, 25-30 ans, c'est hier ..Ca me semble assez hallucinant ...Mais effectivement, ce n'est pas le sujet et les pratiques dont tu parles sont inadmissibles.nanoueva a écrit:Petite, j'avais une instit qui avait une joli règle de bois dont elle se servait pour taper le bout des doigts des élèves désobéissants (ils devaient tendre la main et hop hop hop, ça y allait). Une autre qui aimait tirer les petits cheveux de ses élèves quand ceux-ci l'agaçaient... Et je ne vous parle pas de mon cousin qui devait rester assis sur les genoux sur une règle (encore!), le nez collé au mur de la classe pendant de longs moments. C'était il y a 25-30 ans. Je trouve que les contacts ont prof-élèves ont évolué plutôt favorablement.
- zabriskieÉrudit
J'ai peut-être tort, mais je ne me pose pas vraiment de questions... Je n'hésite pas à
- remettre un élève dans le rang au sens propre quand il ne se range pas,
- donner de légères tapes sur la tête en passant dans les rangs pour qu'ils se taisent ou se retournent, avec ma main ou ce que j'ai en main
- échanger une bise avec mes élèves de 3è qui quittent le collège en fin d'année
- prendre par l'épaule une pôv gamine en larmes,
... et j'en oublie.
Je précise que je parle d'élèves de collège ; je ne permets pas les mêmes choses avec les lycéens, en particulier avec les garçons, pour des raisons évidentes... (je parle des gestes plutôt sympas... par contre, bousculer gentiment un lycéen qui chahute en le tirant par la manche, ça ne me pose pas de problème)
Tant que le contact est assumé, mais aussi tant qu'il n'y a pas proximité QUE dans la fermeté ou dans les situation limites, je crois que ça se passe. "Toucher" ses élèves ou s'interdire tout contact, ça fait partie de notre style. En tout cas, je n'ai jamais eu de problèmes. J'ai juste senti à un ou deux moments qu'il fallait que je m'arrête pour ne pas m'en prendre une au moment de séparer 2 élèves ou de calmer un excité.
Dans une telle situation, je sais que je ne m'en prendrai qu'à moi si jamais je me prends un marron...
- remettre un élève dans le rang au sens propre quand il ne se range pas,
- donner de légères tapes sur la tête en passant dans les rangs pour qu'ils se taisent ou se retournent, avec ma main ou ce que j'ai en main
- échanger une bise avec mes élèves de 3è qui quittent le collège en fin d'année
- prendre par l'épaule une pôv gamine en larmes,
... et j'en oublie.
Je précise que je parle d'élèves de collège ; je ne permets pas les mêmes choses avec les lycéens, en particulier avec les garçons, pour des raisons évidentes... (je parle des gestes plutôt sympas... par contre, bousculer gentiment un lycéen qui chahute en le tirant par la manche, ça ne me pose pas de problème)
Tant que le contact est assumé, mais aussi tant qu'il n'y a pas proximité QUE dans la fermeté ou dans les situation limites, je crois que ça se passe. "Toucher" ses élèves ou s'interdire tout contact, ça fait partie de notre style. En tout cas, je n'ai jamais eu de problèmes. J'ai juste senti à un ou deux moments qu'il fallait que je m'arrête pour ne pas m'en prendre une au moment de séparer 2 élèves ou de calmer un excité.
Dans une telle situation, je sais que je ne m'en prendrai qu'à moi si jamais je me prends un marron...
- Thalia de GMédiateur
Tu décris parfaitement bien ce que je pratique et ressens.zabriskie a écrit:J'ai peut-être tort, mais je ne me pose pas vraiment de questions... Je n'hésite pas à
- remettre un élève dans le rang au sens propre quand il ne se range pas,
- donner de légères tapes sur la tête en passant dans les rangs pour qu'ils se taisent ou se retournent, avec ma main ou ce que j'ai en main
- échanger une bise avec mes élèves de 3è qui quittent le collège en fin d'année
- prendre par l'épaule une pôv gamine en larmes,
... et j'en oublie.
Je précise que je parle d'élèves de collège ; je ne permets pas les mêmes choses avec les lycéens, en particulier avec les garçons, pour des raisons évidentes... (je parle des gestes plutôt sympas... par contre, bousculer gentiment un lycéen qui chahute en le tirant par la manche, ça ne me pose pas de problème)
Tant que le contact est assumé, mais aussi tant qu'il n'y a pas proximité QUE dans la fermeté ou dans les situations limites, je crois que ça se passe. "Toucher" ses élèves ou s'interdire tout contact, ça fait partie de notre style. En tout cas, je n'ai jamais eu de problèmes. J'ai juste senti à un ou deux moments qu'il fallait que je m'arrête pour ne pas m'en prendre une au moment de séparer 2 élèves ou de calmer un excité.
Dans une telle situation, je sais que je ne m'en prendrai qu'à moi si jamais je me prends un marron...
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Li-LiNeoprof expérimenté
Oh là là vos descriptions vont donner des malaises à mes formateurs d'IUFM.... Ce sujet c'est vraiment leur bête noire, et vous me rassurez vraiment car j'ai tendance aussi à "toucher" s'il faut, pousser gentiment mon élève infernal qui ne peut rester assis vers sa chaise, tapoter une épaule... Ouf je ne suis pas une prof dégénérée.
Ensuite en théâtre je me permets des choses différentes, plus de contact mais nous sommes dans une situation différente.
Ensuite en théâtre je me permets des choses différentes, plus de contact mais nous sommes dans une situation différente.
- deyaNiveau 9
nanoueva a écrit:Petite, j'avais une instit qui avait une joli règle de bois dont elle se servait pour taper le bout des doigts des élèves désobéissants (ils devaient tendre la main et hop hop hop, ça y allait). Une autre qui aimait tirer les petits cheveux de ses élèves quand ceux-ci l'agaçaient... Et je ne vous parle pas de mon cousin qui devait rester assis sur les genoux sur une règle (encore!), le nez collé au mur de la classe pendant de longs moments. C'était il y a 25-30 ans. Je trouve que les contacts ont prof-élèves ont évolué plutôt favorablement.
Mon instit de CM1 m'avait arraché une mèche de cheveux que j'avais ramassée et mise dans ma trousse pour la montrer à mes parents. C'était il y a 20 ans (bon, je n'ai jamais revu cette instit après puisque mes parents m'ont directement changée d'école)...
- MufabGrand Maître
J'ai l'impression que les enseignants actuels ont parfaitement intégré (et c'est même, comme l'évoquait JphMM, un surmoi très actif) le fait de ne pas toucher un élève, et surtout dans le but ou l'hypothèse de lui faire "mal".
C'est finalement assez récent, dans le monde éducatif, puisque les châtiments corporels, bien que rares, existaient encore et, en tout cas, n'étaient pas condamnés, il y a encore plus ou moins 30 ans. Ils faisaient partie des pressions éducatives que l'on pouvait se permettre d'infliger à l'enfant.
Je ne regrette pas cette époque, loin de là, mais je me demande si, instit il y a 30 ans, je n'aurais pas donné quelques baffes - ce dont, je le répète, je n'ai même pas la pulsion aujourd'hui, même devant les enfants les plus difficiles.
Ce que je veux dire, c'est : est-ce que la fessée ou la gifle d'antan est condamnable, dans la mesure où la conception de l'éducation n'était pas la même ?
Dans le même temps, on assiste à une recrudescence de la violence inter-élèves (c'est complètement subjectif : je n'ai pas de chiffres, mais il me semble que les petites agressions -coups de pieds, insultes, bousculades...- se banalisent dans les cours d'école.)
Y a-t-il un lien ?
Alors que maîtres et parents sont de plus en plus des modèles de retenue et de négociation verbale, que l'enfant se sait protégé des adultes par la loi (et c'est très bien, hein), il bénéficie en même temps de l'impunité la plus grande lorsque lui-même est violent.
C'est-à-dire qu'il faudrait trouver, aujourd'hui, quelque chose qui fasse suffisamment pression sur lui, une crainte, pour enrayer ses pulsions à lui, sans avoir recours à la violence physique.
Et c'est là qu'on se trouve un peu démuni avec de jeunes enfants.
C'est finalement assez récent, dans le monde éducatif, puisque les châtiments corporels, bien que rares, existaient encore et, en tout cas, n'étaient pas condamnés, il y a encore plus ou moins 30 ans. Ils faisaient partie des pressions éducatives que l'on pouvait se permettre d'infliger à l'enfant.
Je ne regrette pas cette époque, loin de là, mais je me demande si, instit il y a 30 ans, je n'aurais pas donné quelques baffes - ce dont, je le répète, je n'ai même pas la pulsion aujourd'hui, même devant les enfants les plus difficiles.
Ce que je veux dire, c'est : est-ce que la fessée ou la gifle d'antan est condamnable, dans la mesure où la conception de l'éducation n'était pas la même ?
Dans le même temps, on assiste à une recrudescence de la violence inter-élèves (c'est complètement subjectif : je n'ai pas de chiffres, mais il me semble que les petites agressions -coups de pieds, insultes, bousculades...- se banalisent dans les cours d'école.)
Y a-t-il un lien ?
Alors que maîtres et parents sont de plus en plus des modèles de retenue et de négociation verbale, que l'enfant se sait protégé des adultes par la loi (et c'est très bien, hein), il bénéficie en même temps de l'impunité la plus grande lorsque lui-même est violent.
C'est-à-dire qu'il faudrait trouver, aujourd'hui, quelque chose qui fasse suffisamment pression sur lui, une crainte, pour enrayer ses pulsions à lui, sans avoir recours à la violence physique.
Et c'est là qu'on se trouve un peu démuni avec de jeunes enfants.
- gelsomina31Grand Maître
Mufab a écrit:(...)
Alors que maîtres et parents sont de plus en plus des modèles de retenue et de négociation verbale, que l'enfant se sait protégé des adultes par la loi (et c'est très bien, hein), il bénéficie en même temps de l'impunité la plus grande lorsque lui-même est violent.
C'est-à-dire qu'il faudrait trouver, aujourd'hui, quelque chose qui fasse suffisamment pression sur lui, une crainte, pour enrayer ses pulsions à lui, sans avoir recours à la violence physique.
Et c'est là qu'on se trouve un peu démuni avec de jeunes enfants.
Même réflexion. Suis intéressée par pistes d'actions.
- egometDoyen
Mufab a écrit:
Alors que maîtres et parents sont de plus en plus des modèles de retenue et de négociation verbale, que l'enfant se sait protégé des adultes par la loi (et c'est très bien, hein), il bénéficie en même temps de l'impunité la plus grande lorsque lui-même est violent.
C'est-à-dire qu'il faudrait trouver, aujourd'hui, quelque chose qui fasse suffisamment pression sur lui, une crainte, pour enrayer ses pulsions à lui, sans avoir recours à la violence physique.
Et c'est là qu'on se trouve un peu démuni avec de jeunes enfants.
S'il s'agit de protéger l'enfant violent lui-même ou un de ses camarades, j'irai jusqu'à dire que c'est parfois un devoir moral que de faire usage de la force.
Si l'enfant est petit, il est d'ailleurs assez facile de mesurer cet usage tout en étant efficace. Un adulte contrôle beaucoup mieux sa force qu'un enfant. Il vaut mieux une gifle éducative qu'une bagarre entre gamins.
C'est plus difficile avec des ados...
Maintenant, aujourd'hui en France, compte tenu des réactions des enfants et de leurs parents, ça devient à la fois très risqué et de moins en moins efficace. Puisqu'on risque d'être désavoué légalement, il n'y a plus rien entre les admonestations et l'intervention policière.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- LédisséEsprit sacré
Thalia de G a écrit:Tu décris parfaitement bien ce que je pratique et ressens.zabriskie a écrit:J'ai peut-être tort, mais je ne me pose pas vraiment de questions... Je n'hésite pas à
- remettre un élève dans le rang au sens propre quand il ne se range pas,
- donner de légères tapes sur la tête en passant dans les rangs pour qu'ils se taisent ou se retournent, avec ma main ou ce que j'ai en main
- échanger une bise avec mes élèves de 3è qui quittent le collège en fin d'année
- prendre par l'épaule une pôv gamine en larmes,
... et j'en oublie.
Je précise que je parle d'élèves de collège ; je ne permets pas les mêmes choses avec les lycéens, en particulier avec les garçons, pour des raisons évidentes... (je parle des gestes plutôt sympas... par contre, bousculer gentiment un lycéen qui chahute en le tirant par la manche, ça ne me pose pas de problème)
Tant que le contact est assumé, mais aussi tant qu'il n'y a pas proximité QUE dans la fermeté ou dans les situations limites, je crois que ça se passe. "Toucher" ses élèves ou s'interdire tout contact, ça fait partie de notre style. En tout cas, je n'ai jamais eu de problèmes. J'ai juste senti à un ou deux moments qu'il fallait que je m'arrête pour ne pas m'en prendre une au moment de séparer 2 élèves ou de calmer un excité.
Dans une telle situation, je sais que je ne m'en prendrai qu'à moi si jamais je me prends un marron...
Très exactement.
Et j'ajoute que ça dépend énormément de qui j'ai en face de moi ; et de l'ambiance de la classe.
Cette année j'ai une 4e avec qui ça se passe franchement mal, et les "contacts" sont rares - et toujours "hostiles" : agripper un élève par la manche ou par le sac pour l'empêcher de sortir sans mon autorisation (ou rentrer idem), le prendre par les épaules pour le retourner face au tableau ; j'ai eu parfois des "hé vous me touchez pas", voire "je vais me plaindre à Mme Truc" (la principale), mais ça n'est jamais allé plus loin.
Avec toutes les autres, où l'ambiance est bonne (même s'il y a des insupportables et que je crie régulièrement), c'est beaucoup plus fréquent, beaucoup plus "cordial" même si c'est toujours pour remettre dans le fil du cours un élève inattentif ou excité - ça va parfois jusqu'àune petite tape avec la feuille de cours que j'ai en main, accompagnée d'une fausse colère (jouée ostensiblement), dans le cas d'une réponse qui me fait grimper au rideau par son absurdité, et les élèves en rient et le prennent très bien. Je suis très "physique" de toute façon (j'arpente la classe, je fais de grands gestes, je suis volontiers théâtrale), ça va avec, et me restreindre rendrait les cours bien plus froids. En fonction de notre caractère et de celui de la classe, je dirais qu'on sent bien les limites.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- LédisséEsprit sacré
Ah, et comme il a été dit, c'est plus difficile pour les profs hommes...
Sans doute parce que, malheureusement :
- une femme va moins être soupçonnée d'une intention douteuse (à caractère sexuel, pour mettre les pieds dans le plat)
- une femme est considérée comme "maternelle", et une mère, ça touche, donc le contact avec une femme prof est plus "naturel"
Je suis triste de cet état de fait pour les collègues hommes (JPhMM, ton anecdote... ).
Sans doute parce que, malheureusement :
- une femme va moins être soupçonnée d'une intention douteuse (à caractère sexuel, pour mettre les pieds dans le plat)
- une femme est considérée comme "maternelle", et une mère, ça touche, donc le contact avec une femme prof est plus "naturel"
Je suis triste de cet état de fait pour les collègues hommes (JPhMM, ton anecdote... ).
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Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- Hermione0908Modérateur
Il m'arrive de toucher mes élèves aussi, pour mettre le troupeau en ordre avant de rentrer en classe, j'ai déjà donné des petites tapes sur la tête comme toi LadyC, de façon humoristique, après une réponse absurde par exemple, mais surtout, lorsque j'étais stagiaire, j'ai dû ceinturer un élève qui avait décidé de régler physiquement un contentieux avec un autre élève (sans compter le chevalier blanc qui est venu mettre son grain de sel). Il aurait fallu que je les regarde se battre en attendant le CPE (que j'ai envoyé chercher seul par un autre élève, autre faute majeure, n'est-ce pas) ?
Il est des moments où on ne peut pas ne pas avoir de contact physique.
J'ai déjà aussi consolé des larmes.
Il est des moments où on ne peut pas ne pas avoir de contact physique.
J'ai déjà aussi consolé des larmes.
_________________
Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- LédisséEsprit sacré
Hermione0908 a écrit:Il m'arrive de toucher mes élèves aussi, pour mettre le troupeau en ordre avant de rentrer en classe, j'ai déjà donné des petites tapes sur la tête comme toi LadyC, de façon humoristique, après une réponse absurde par exemple, mais surtout, lorsque j'étais stagiaire, j'ai dû ceinturer un élève qui avait décidé de régler physiquement un contentieux avec un autre élève (sans compter le chevalier blanc qui est venu mettre son grain de sel). Il aurait fallu que je les regarde se battre en attendant le CPE (que j'ai envoyé chercher seul par un autre élève, autre faute majeure, n'est-ce pas) ?
Il est des moments où on ne peut pas ne pas avoir de contact physique.
J'ai déjà aussi consolé des larmes.
Heureusement pour moi, je n'ai pas (encore ?) eu à ceinturer d'élève... Le cas échéant, je serais bien embêtée (peur de faire mal à la victime, ou même de "ne pas mesurer ma force" (oui, même si je pèse moins que lui... on a des inhibitions quand on est "bien élevé") face à l'agresseur que je voudrais maîtriser).
Pour les larmes, bizarrement, c'est ce avec quoi je me sens le plus maladroite (grosse envie de prendre l'élève dans mes bras, m'est arrivé deux fois, et j'ai été retenue par une pudeur que je projetais peut-être simplement sur l'élève, par une crainte que ce soit déplacé, mal interprété, rejeté... peut-être aussi parce que je les vouvoie et que prendre dans ses bras quelqu'un qu'on vouvoie est un peu bizarre...).
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
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Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- JEMSGrand Maître
Je sais qui je peux toucher (petite tape derrière la tête, deux mains sur les épaules pour les faire rentrer, ceinturage quelques fois) ou pas !
Certains de mes élèves me serrent la main dehors, ou même lorsque je rencontre les parents. En LP, tu as une certaine proximité avec tes élèves car tu travailles avec eux parfois plus de 10 heures par semaine. Et puis, quand tu as des SEGPA, tu es leur "papa". Il y a des liens, des gestes coutumiers... Je pense aussi que c'est lié à nos origines (je viens du sud, nous sommes assez "tactiles" et expressifs).
Certains de mes élèves me serrent la main dehors, ou même lorsque je rencontre les parents. En LP, tu as une certaine proximité avec tes élèves car tu travailles avec eux parfois plus de 10 heures par semaine. Et puis, quand tu as des SEGPA, tu es leur "papa". Il y a des liens, des gestes coutumiers... Je pense aussi que c'est lié à nos origines (je viens du sud, nous sommes assez "tactiles" et expressifs).
- AureyNiveau 1
J'ai lu vos témoignages et je suis d'accord avec vous...Si on assume,si on sait dans quel intérêt on le fait et surtout à partir du moment on respecte l'enfant, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas "toucher" les élèves.
Dur dur entre l'iufm et la réalité du terrain...
Dur dur entre l'iufm et la réalité du terrain...
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PES à la rentrée 2013
- Hermione0908Modérateur
Encore ce matin, j'ai pensé à ce post. J'ai tapoté sur la tête d'un élève de sixième, lui et moi on se posait la question de savoir s'il y avait du vent ou pas dedans (cherchez pas, parfois, j'ai des délires bizarres avec mes élèves ). Ça l'a fait rire, il se l'est tapotée aussi et m'a dit "Ça sonne creux", et on en a déduit tous les deux qu'il y avait du vent. Qu'est-ce que je risque pour ça ? (bon, quand j'étais stagiaire ou néotit, jamais je n'aurais osé faire ça, trop peur de me faire fumer sur le thème "On touuuuuuuuche paaaaaaaas un élèèèèèèèève !", cris d'orfraie compris).
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- MufabGrand Maître
Moi aussi, j'ai pensé à ce post : je me suis autorisée à tapoter la tête d'un élève du premier rang avec une trousse vide, juste pour rappeler que "la trousse de la classe", elle n'était pas là pour se servir allègrement dedans et me la rendre vide, mais que pour quand on avait oublié la sienne à la maison, ou que pour quand la maîtresse avait envie de signifier à Y*** d'arrêter de bavarder. Et tap ! tap ! Je joins le geste à la parole.
Bon, c'est pas méchant. J'ai pris un risque aussi ?
Bon, c'est pas méchant. J'ai pris un risque aussi ?
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